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cinéaste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gérard Courant est un cinéaste, écrivain, acteur, poète et producteur de cinéma indépendant français né le à Lyon (France)[1].
Naissance | |
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Nom de naissance |
Gérard Pierre Courant |
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Il est l'un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma. Il a inventé, réalisé et produit le Cinématon, le film le plus long du monde réalisé par une seule personne (il dure 212 heures). En tout, il a tourné plus de 7 300 portraits filmés et un nombre très important d'autres films (plus de 1 700) depuis le début des années 1970. Il a également publié plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Gérard Courant est le fils de l'écrivain et historien René Courant[2].
Après avoir quitté Lyon très jeune, Gérard Courant a habité successivement à Valence, à Saint-Marcellin, puis à Dijon, trois villes auxquelles il a consacré de nombreux films (À travers l'univers, L'Impossible retour, Saint-Marcellin vu par Gérard Courant, Burgundia, Promenade dans les lieux de mon enfance dijonnaise). C'est durant ses études de droit à l'université de Dijon, au milieu des années 1970, qu'il prend la direction du ciné-club universitaire où il programme des dizaines de films d'avant-garde (Jonas Mekas, Andy Warhol, Maya Deren, Stan Brakhage, Jean Genet, Gregory Markopoulos (en), entre autres) et un cinéma indépendant et exigeant (Philippe Garrel, Marguerite Duras, Werner Schroeter, Chantal Akerman, Luc Moullet, etc.). Il s'installe à Paris en 1975 et participe aux travaux du Collectif Jeune Cinéma. De 1975 à 1979, il est étudiant à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Il est également critique de cinéma (en particulier dans Cinéma 77-82 et art press) où il prend la défense d'un cinéma libre et indépendant. Grâce à l'aide du cinéaste expérimental Patrice Kirchhofer, il réalise en 1976 son premier court-métrage professionnel, Marilyn, Guy Lux et les nonnes, puis un premier long-métrage expérimental et conceptuel en 1977, Urgent ou à quoi bon exécuter des projets puisque le projet est en lui-même une jouissance suffisante, qui reçoit le prix spécial du jury au Festival des jeunes auteurs de Belfort.
Courant tourne ensuite de nombreux longs-métrages contemplatifs (Aditya), lyriques (Cœur bleu, Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier…), musicaux (Vivre est une solution), hypnotiques (La Neige tremblait sur les arbres), répétitifs (She's a very nice lady), minimaux (Amours décolorées) qui mettent souvent en scène des femmes, stars de l'underground. Il a réalisé aussi des longs-métrages faits que d'images fixes (Les Aventures d'Eddie Turley) de refilmages (À propos de la Grèce) ou d'images en négatif (Les Aventures d'Eddie Turley II). Il a tourné L'Ascension de Notre-Dame de la Garde à Marseille en un seul plan-séquence d'une heure et 24 Passions étalé sur 24 ans. Il s'est transformé en coureur cycliste dans Chambéry-Les Arcs, une vélographie de Gérard Courant et dans Lyon, autopsie d'une grande ville, il a fixé sur la pellicule en un film d'une durée de 16 heures les 1 500 rues et les 400 places et squares de Lyon, sa ville natale.
Il pratique aussi l'art cinétique avec sa tétralogie Les Chemins cinétiques : Varuna (2011), Lâzward (2014), Kali (2014) et Sarasvati (2014) qui sont une variation en images cinétiques de sa précédente tétralogie, Le Jardin des abymes : Aditya (1980), Cœur bleu (1980), Vivre est une solution (1980) et She's a very nice lady (1982). En 2017, dans la même veine, il transforme Les Oiseaux, le chef-d'œuvre d'Alfred Hitchcock en images cinétiques (Les Oiseaux cinétiques d'Alfred Hitchcock).
C'est le qu'il entreprend son anthologie cinématographique Cinématon qui consiste à filmer des personnalités artistiques qui sont toutes confrontées aux mêmes règles : elles sont filmés en gros plan, fixe, muet, d'un plan-séquence d'une durée de 3 minutes 20 secondes (la durée d'une bobine en Super 8) dans lequel elles sont libres de faire ce qu'elles veulent devant la caméra. Jean-Luc Godard, Wim Wenders, Félix Guattari, Joseph Losey, Horst Tappert, Nagisa Oshima, Ken Loach, Henri Laborit, Roberto Benigni, Samuel Fuller, Jean-François Lyotard, Philippe Sollers, Sergueï Paradjanov, Ben Vautier ou Max Gallo font partie des 3 170 personnalités qui, jusqu'à maintenant, se sont prêtées à ce jeu cinématographique. L'ensemble dure 211 heures et le film est en cours de tournage perpétuel. Il y a eu plusieurs rétrospectives intégrales, notamment à Paris (Centre Pompidou, Cinémathèque française), Toronto, Montréal, Hambourg, New York. Jean-Paul Aron a dit que les Cinématons sont « une expérience beaucoup plus utile et sincère que tous les films de la Nouvelle Vague »[3] et Fernando Arrabal prophétise que « lorsque le cinéma aura disparu, il restera les Cinématons »[3]. Michel Foucault voit dans cette anthologie un lien qui unit le filmeur et le filmé dans « un pacte de souffrance-plaisir »[3]. Philippe Sollers, quant à lui, affirme :
« Courant est un moraliste[3]. »
La série Cinématon a engendré une quinzaine d'autres séries cinématographiques qui sont aussi des work in progress : Portrait de groupe, Couple, Cinéma, Lire, De ma chambre d'hôtel, etc. Pour l'écrivain Dominique Noguez,
« Gérard Courant filme le monde de façon sérielle[4]. »
Parallèlement à ses différents travaux, Gérard Courant tourne depuis ses débuts, ce qu'il appelle des Carnets filmés qui sont à mi-chemin entre le journal filmé (comme le pratiquent les cinéastes David Perlov, Alain Cavalier, Jonas Mekas, Joseph Morder ou Boris Lehman) et les esquisses ou les études des peintres. Ces Carnets filmés sont des archives cinématographiques qui regroupent toutes sortes d'éléments épars : essais, notes, croquis, esquisses, repérages, chutes, reportages, voire rushes ou films inachevés. En 2023, il existe 489 épisodes et l'ensemble de ce film en cours de tournage dure 564 heures. Comme l'a écrit l'historien Jean Tulard, « c'est une mine inépuisable pour l'historien[5]. »
Entre la fiction et le documentaire, l'essai et le journal, l'expérimental et un cinéma sériel, Gérard Courant a exploré toutes les possibilités offertes par le cinéma. Pour Raphaël Bassan, « Courant est l'un des descendants les plus purs des frères Lumière »[6] et pour Les Cahiers du cinéma, par le nombre important de films qu'il a réalisés, « Gérard Courant est l'INA à lui tout seul[7]. » En effet, en un tiers de siècle, Gérard Courant a tourné 7 300 portraits filmés et plus de 1 500 films dont le plus court dure 1 minute et le plus long (sa série Cinématon) 211 heures. La durée totale de l'ensemble de ses films dépasse les 1000 heures.
D'importances rétrospectives des films de Gérard Courant ont été organisées dans le monde : Berlin (Allemagne), Buenos Aires (Argentine), Dubaï (Émirats arabes unis), Hambourg (Allemagne), La Haye (Pays-Bas), Lausanne (Suisse), Lisbonne (Portugal), Lucques (Italie), Montréal (Canada), New York (États-Unis d'Amérique), Paris (France), Téhéran (Iran), Toronto (Canada), Vienne (Autriche).
Les films du cinéaste (Cinématon et autres séries filmées, courts et longs métrages, Carnets filmés) sont visibles en accès libre et en entier sur les trois chaînes « Gérard Courant 1 », « Gérard Courant 2 » et "Lyon par Gérard Courant" qu'il a créées sur le site de partage vidéo, YouTube. En 2024, 7 000 de ses films y sont en ligne et, toutes chaînes confondues, dépassent les onze millions de vues.
En 1999, il signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »[8], initiée par le collectif Non à la guerre[9].
En 1999, il est membre du jury du Prix Georges Sadoul.
En 2010, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a créé un fonds Gérard Courant pour mettre à la disposition des chercheurs une grande partie de ses films. La même année, la cinémathèque régionale de Bourgogne Jean-Douchet, installée à Dijon, a créé un fonds avec la plupart des films du cinéaste qui vécut son enfance et son adolescence dans la capitale de la Bourgogne.
Entre 2011 et 2021, il a réalisé 60 clips vidéo musicaux des plus grands succès de la chanteuse indienne Asha Bhosle dont la moitié a été filmée à Dubaï.
En 2015, les Archives municipales de Lyon ont créé un fonds Gérard Courant avec tous les films que le cinéaste, né à Lyon, a tourné dans la capitale des Gaules (environ 34 heures). Ce fonds comprend notamment son film de 16 h Lyon, autopsie d'une grande ville.
En 2019 et 2020, il réalise une nouvelle tétralogie : Neuf femmes, composée de La Femme qui pleure dans les nuages (2019), À quoi rêvent les montagnes ? (2019), Les Ombres mystérieuses des fantômes disparus (2020) et Ignis (2020). Ces 4 films sont interprétés par 9 femmes originaires des 5 continents.
En tant que réalisateur, Gérard Courant a notamment réalisé un journal filmé, dénommé les Carnets filmés qui se compose à ce jour de 489 épisodes ainsi qu'un film, composé de 3194 portraits filmés, dénommé Cinématon.
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