Wilhelm Wenders, dit Wim Wenders, né le à Düsseldorf (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) en Allemagne, est un réalisateur, producteur de cinéma, scénariste et photographe allemand.

Faits en bref Nom de naissance, Naissance ...
Wim Wenders
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Wim Wenders lors de la Berlinale en 2017
Nom de naissance Wilhelm Ernst Wenders
Naissance (79 ans)
Düsseldorf, zone d'occupation britannique en Allemagne
Nationalité Allemande
Profession Réalisateur
Acteur
Scénariste
Producteur de cinéma
Films notables L'Ami américain
L'État des choses
Paris, Texas
Les Ailes du désir
Le Sel de la Terre
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Il est l'un des représentants majeurs du nouveau cinéma allemand des années 1960-70. Depuis 1996, il est président de l'Académie européenne du cinéma, installée à Berlin.

En 2023, il reçoit le prix Lumière, qui récompense l'ensemble de sa carrière.

Biographie

Enfance

Issu d'une famille catholique de Düsseldorf, Wilhelm Ernst dit Wim Wenders est le fils d'un chirurgien. Il étudie la médecine et la philosophie à Munich, Fribourg et Düsseldorf. Il passe l'année 1966-1967 à Paris où il fréquente assidûment la Cinémathèque française. Il y fonde sa culture cinéphile et découvre Friedrich Wilhelm Murnau, Fritz Lang et Yasujirō Ozu. Recalé au concours d'entrée de l'IDHEC, il rentre en Allemagne en 1968 et intègre la Hochschule für Film und Fernsehen de Munich. Il réalise son film de fin d'études Summer of the city. De 1968 à 1971, il donne des critiques de cinéma aux revues Film et Filmkritik et au quotidien Süddeutsche Zeitung.

Carrière

En 1971, il crée, avec d'autres figures du Nouveau cinéma allemand, le Filmverlag der Autoren. Ayant pour objectif d'être des auteurs complets, ces cinéastes s'associent afin de produire, réaliser et distribuer leurs films en toute indépendance. N'étant plus satisfait de ce type de production, Wenders crée, en 1974, sa propre société, la « Wim Wenders Produktion ».

Après l'adaptation des romans L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty (Die Angst des Tormanns beim Elfmeter) de Peter Handke avec lequel il est lié d'amitié et La Lettre écarlate (Der scharlachrote Buchstabe) de Nathaniel Hawthorne, il marque une rupture artistique avec Alice dans les villes (Alice in den Städten, 1974) qui révèle sa tonalité intimiste et romantique. Il y affirme également son penchant pour les personnages en marge, l'errance et le voyage insolite, tant physique qu'introspectif. Au Fil du temps (Im Lauf der Zeit) reçoit le Prix de la critique internationale à Cannes. Alice dans les villes, Faux Mouvement (Falsche Bewegung, 1975, inspiré du Wilhelm Meister de Goethe) et Au Fil du temps forment une trilogie sous forme de road movie dans laquelle Wenders définit ses thèmes de prédilection (paysages, mouvement, quête existentielle, difficulté de communiquer) et fait part de sa fascination pour la culture musicale et cinématographique américaine. Il y porte un regard désabusé sur la société allemande d'après-guerre en général et sa génération en particulier. Par ailleurs, il y traduit en images l'influence expérimentale de son ami écrivain Peter Handke : silences, dialogues en décalage, absence d'explications logiques, intrigue circulaire, montage syncopé, ellipses malmenant la narration, etc.

Grâce à L'Ami américain (Der Amerikanische Freund), relecture très personnelle de Patricia Highsmith avec notamment Dennis Hopper, Nicholas Ray et Samuel Fuller, il acquiert un début de notoriété aux États-Unis.

À l'invitation de Francis Ford Coppola, Wenders se rend aux États-Unis, en 1977, afin de réaliser un film sur l'auteur de romans policiers Dashiell Hammett pour le compte de la maison de production du cinéaste américain (American Zoetrope). En raison du conflit ouvert entre Wenders et le studio sur l'orientation du scénario, le financement, la distribution et les choix de réalisation, l'achèvement du film est retardé. Ce n'est qu'en 1982 que Hammett sort en salles. En parallèle, Wenders réalise Nick's Movie (Nick's Film - Lightning Over Water, 1980), documentaire sur les derniers mois de vie du réalisateur Nicholas Ray, atteint d'un cancer.

L'État des choses (Der Stand der Dinge, 1982), qui repose sur le procédé de mise en abyme, évoque toutes les difficultés à surmonter pour la réalisation d'un film. Wenders y revient ainsi, de manière indirecte, sur les problèmes qu'il a rencontrés lors du tournage de Hammett. Pour L'État des choses, le réalisateur reçoit le Lion d'or à la Mostra de Venise 1982.

La même année, Wenders met en scène une pièce de théâtre — la seule à ce jour — à l'occasion du Festival de Salzbourg : Par les villages (Über die Dörfer) de Peter Handke avec Rüdiger Vogler, Libgart Schwarz, Martin Schwab (de) et Karin Baal (décors de Jean-Paul Chambas, costumes de Domenika Kaesdorf et musique de Jürgen Knieper).

Paris, Texas et Les Ailes du désir

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Au festival de Cannes 2013.

En 1984 sort Paris, Texas, co-adapté par Sam Shepard d'après son roman. Ce drame sur le nouveau départ et la possibilité de réparer les erreurs passées prend les grands espaces américains pour décor. Produit par Anatole Dauman et interprété par Nastassja Kinski, Harry Dean Stanton et Dean Stockwell, le film obtient la Palme d'or au 37e festival de Cannes. Ce n'est qu'en 1985, après un contentieux avec la maison de production sur les droits de location (affaire qui va jusqu'aux tribunaux), que le long métrage est enfin distribué dans les salles allemandes.

Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin, 1987), également financé par Dauman, est une fable allégorique avec le Mur de Berlin en toile de fond. Dans cette œuvre qui vaut à Wenders le prix de la mise en scène à Cannes, un ange renonce par amour à son statut céleste pour devenir humain. Avec Paris, Texas, il s'agit de son plus grand succès commercial.

En 1989, il préside le jury du 42e festival de Cannes, remettant notamment la Palme d'or à son jeune confrère débutant, Steven Soderbergh, pour Sex, Lies and Videotapes (en version originale).

Wenders commence en 1989 un ambitieux projet de science-fiction, Jusqu'au bout du monde (Bis ans Ende der Welt). Ce film, déjà en projet depuis 1977, n'est achevé qu'après un an et demi de tournage, en 1991. L'œuvre, à l'origine de 280 minutes, doit être réduite à 180 minutes pour sa sortie (et même à 158 minutes pour l'exploitation américaine). Le film reçoit des critiques mitigées.

Les films de fiction qui suivent, Si loin, si proche (In weiter Ferne, so Nah!, 1993, suite des Ailes du désir récompensée par le grand prix du jury cannois), Lisbonne Story (1994), Am Ende der Gewalt (1997), The Million Dollar Hotel (2000) ou encore Don't Come Knocking (2005) qui marque ses retrouvailles avec Sam Shepard, ne permettent pas au réalisateur de renouer vraiment avec le succès.

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Dennis Hopper, Giovanna Mezzogiorno, Wim Wenders et Milla Jovovich lors de la présentation du film Rendez-vous à Palerme, au festival de Cannes 2008.

Ses documentaires sur l'art (musique, danse, photographie) retiennent néanmoins l'attention : Willie Nelson at the Teatro (1998), Buena Vista Social Club (1999), Viel passiert - Der BAP-Film (2002), Pina (2011, film-hommage à la chorégraphe Pina Bausch tourné en 3-D) ou encore Le Sel de la Terre (2014, co-réalisé avec Juliano Ribeiro Salgado), consacré au photographe brésilien Sebastião Salgado.

Il reçoit le prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise 2002 pour son œuvre, en reconnaissance de sa compatibilité avec le message de l'Évangile.

En 2008, il préside le jury de la 65e Mostra de Venise.

Depuis 2003, il enseigne à la Hochschule für Bildende Künste de Hambourg. Il préside l'Académie européenne du cinéma, dont le siège est situé à Berlin et qui a pour objectif d'aider et valoriser les productions cinématographiques annuelles d'Europe grâce à la cérémonie des European Film Awards[1].

Vie privée

En 1993, Wim Wenders épouse en troisièmes noces la photographe Donata Schmidt. Le réalisateur a auparavant été marié avec les actrices Edda Köchl (1968-1974) et Ronee Blakley (1979-1981).

Il a par ailleurs été le compagnon de Lisa Kreuzer (1974-1978), d'Isabelle Weingarten (1981-1982) et de Solveig Dommartin (1988-1993).

Photographie

Wenders n'est pas seulement un cinéaste reconnu. Il est également photographe. Au début, il photographie pour satisfaire sa passion de l'image sous toutes ses formes, pour un projet au long-cours intitulé "Pictures from the Surface of the Earth" (Images de la surface de la terre) commencé au début des années 1980. Il ne songe pas à montrer ses clichés réalisés en 24x36 au moyen d'un appareil Leica qu'il ne quitte jamais. Ils relèvent de la sphère privée et du plaisir personnel.

Pendant l'été 1983, son appareil photo lui est dérobé. En quittant le Japon où il vient de réaliser le documentaire Tokyo-Ga, sur le cinéaste Ozu[2], il fait l'acquisition d'un appareil moyen-format Plaubel avec un objectif de 90 mm (correspondant à un objectif de 45 mm en petit format et proche de celui qu'il utilise dans ses films). À son retour de Tokyo, muni de ce matériel qui convient parfaitement à son regard, il déclare : « Il me semble que c'est l'objectif le plus proche de l'œil humain, qui ne déforme pas la vision. »[3]. Wenders entreprend un voyage de deux-trois mois, au cours duquel il parcourt de long en large l'Ouest américain pour les repérages de Paris, Texas. Ayant emporté son appareil pour ses loisirs, il se rend vite compte, en photographiant ces paysages et cette lumière si particuliers, qu'il s'agit d'une autre manière de préparer le film. Cette activité devient soudain une « recherche », moins pour trouver les sites de tournage que pour apprivoiser la lumière de l'Ouest :

« Je n'avais jamais tourné dans ces paysages et j'espérais ainsi aiguiser ma capacité de compréhension et ma sensibilité envers cette lumière et ces paysages à travers la photographie[4]. »

Wenders publie, en 1993, Einmal[5], dans lequel il associe les photographies qu'il a prises aux quatre coins du monde (essentiellement en Allemagne, en Australie, à Cuba et en Israël) à de petits textes qu'il a lui-même écrits, chacun commençant par « Une fois… ».

Filmographie

Longs métrages de fiction

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À Paris en 2015 pour Every Thing Will Be Fine.

Longs métrages documentaires

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Wim Wenders présentant Perfect Days en avant-première à l'UGC Ciné Cité Les Halles, en .

Courts métrages

Clip

Acteur

Publications

  • Emotion pictures, Essais et critiques, texte français de Bernard Eisenschitz, Paris, l'Arche, 1987 (ISBN 2-85181-072-3)
  • La Logique des images : essais et entretiens, édition établie par Michael Töteberg, trad. Bernard Eisenschitz, Paris : l'Arche, 1990 ; titre allemand : Die Logik der Bilder (ISBN 2851812602)
  • Une fois, Images et histoires, Paris : G3J, 2008, trad. Bernard Eisenschitz (ISBN 978-2-9527983-1-0) ; récits brefs accompagnés de photographies ; initialement paru dans une version italienne chez Edizione Socrates, Roma, 1993 ; titre allemand : Einmal
  • (en) Avec Alberto Venzago, Voodoo, Prestel, 2005 (ISBN 978-3-7913-2983-3)
  • Les Pixels de Cézanne, et autres regards sur des artistes, l'Arche, 2017

Distinctions

Récompenses

Nominations

Décorations

Notes et références

Voir aussi

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