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critique littéraire, philosophe et théoricien de la littérature français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Roland Barthes[1], né le à Cherbourg et mort le à Paris dans le 13e arrondissement[2], est un critique littéraire et sémiologue français.
Naissance |
Cherbourg (Manche, France) |
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Décès |
13e arrondissement de Paris et Paris |
Sépulture | Urt |
Nationalité | Française |
Formation | Lettres classiques |
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Profession | Philosophe, critique littéraire (d), professeur d'université (d), sémiologue, sociologue, mythographe, théoricien de la littérature (d), essayiste, écrivain et ontologiste (d) |
Employeur | Collège de France, École des hautes études en sciences sociales et Centre national de la recherche scientifique |
Travaux | Sémiologie-théorie de la littérature |
Approche | Structuraliste |
Influencé par | Ferdinand de Saussure, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Karl Marx et Gaston Bachelard |
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Directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études jusqu'en 1975[3], puis à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur au Collège de France, il est l'un des principaux animateurs du post-structuralisme et de la sémiologie linguistique en France.
Roland Gérard Barthes naît à Cherbourg pendant la Première Guerre mondiale, de Louis Barthes, officier de la marine marchande, catholique, et d'Henriette Binger, protestante issue d'une famille de la bourgeoisie alsacienne. Son grand-père maternel, l'explorateur Louis-Gustave Binger devenu gouverneur des colonies, et sa grand-mère, Noémi, recevaient place du Panthéon le Tout-Paris intellectuel[4]. Son père est mobilisé en 1914 comme enseigne de vaisseau. Il meurt lors d'un combat naval en mer du Nord le . Roland Barthes passe son enfance à Bayonne jusqu'en 1924, puis à Paris, où il étudie au lycée Montaigne, et enfin au lycée Louis-le-Grand. Il obtient le baccalauréat en 1934 et s'inscrit en lettres classiques à la faculté des lettres de l'université de Paris, où il contribue à fonder le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne[5] et obtient sa licence de lettres classiques en 1939 (certificat d'études grecques, certificat d'études latines, certificat de littérature française et d'histoire de la philosophie)[6].
En 1934, après une hémoptysie, on lui diagnostique une lésion du poumon gauche. Jusqu'en 1949, ses études puis sa vie professionnelle sont perturbées par la maladie et les séjours en sanatorium en France et en Suisse. En 1937, il est exempté du service militaire. Professeur au lycée de Biarritz (1939-1940), puis aux lycées Voltaire et Buffon de Paris (1940-1941), il obtient également en 1941 son diplôme d'études supérieures avec un mémoire sur la tragédie grecque. Pendant ses séjours en sanatorium, il mène une vie intellectuelle riche, fait des rencontres déterminantes (dont celle, pour sa formation politique, de Georges Fournié, militant trotskyste qui l'initie au marxisme) et découvre des lectures fondamentales (Karl Marx, Jules Michelet, Jean-Paul Sartre)[7]. Il publie alors ses premiers textes. Il obtient en 1943 le certificat de grammaire et philologie des langues classiques, ce qui lui permet de transformer sa licence en licence d'enseignement. En 1947, il publie dans Combat les premiers des textes qui constitueront Le Degré zéro de l'écriture. Entre le 1er août 1947 et le 13 septembre 1951, il publie huit articles. Commencent aussi, en cette période, des séjours professionnels à l'étranger : Bucarest (nommé bibliothécaire à l'Institut français en 1947, il s'installe dans la capitale roumaine avec sa mère et a une liaison avec un professeur de français, Petre Sirin (ro)[8]), Alexandrie (où, professeur de français à l'université entre 1949 et [9], il rencontre Algirdas Julien Greimas et où il s'initie à la linguistique) ; il séjourne au Maroc plusieurs fois dès 1963 (il enseigne à Rabat en 1969-1970)[6]. Il se rend pour la première fois aux États-Unis en 1958, comme « visiting professor » au Middlebury College (Vermont) puis à New York l'année suivante ; il y revient en 1967 (son amie Susan Sontag diffusera ses idées dans le monde intellectuel américain[9]).
En 1952, de retour à Paris où il travaille au ministère des Affaires étrangères, il publie « Le monde où l'on catche » dans la revue Esprit et poursuit ses « Petites mythologies du mois » dans Combat puis dans la revue de Maurice Nadeau, Les Lettres nouvelles. Ses courts textes le font connaître et sont réunis en un seul volume en 1957. Mais son premier essai, Le Degré zéro de l'écriture, paru en 1953, est rapidement considéré comme le manifeste d'une nouvelle critique soucieuse de la logique immanente du texte. En 1954, il publie un article qui fera date sur Alain Robbe-Grillet[10]. À cette époque, le théâtre l'intéresse particulièrement : au cours des années 1950, il écrit plus de quatre-vingts articles sur le théâtre, publiés dans diverses revues, et participe à la fondation de la revue Théâtre Populaire[11]. Il participe également à la création en 1961 de la revue Communications dont il sera le rédacteur en chef entre 1975 et 1980 , puis, dans les années 1960 et 1970, il collabore à Tel Quel.
En 1962, il entre avec Michel Foucault et Michel Deguy au premier conseil de rédaction de la revue Critique, auprès de Jean Piel qui reprend la direction de la revue après la mort de Georges Bataille.
Stagiaire de recherche du CNRS de 1953 à 1954, puis attaché de recherche de 1956 à 1960, il devient ensuite chef de travaux à la VIe section de l'École pratique des hautes études puis directeur d'études en 1962 — ses premiers séminaires portent sur le thème « Inventaire des systèmes de signification contemporains » et débouchent sur ses Éléments de sémiologie (1965) et le Système de la mode (1967). En 1971, il est professeur invité à l'université de Genève. Il occupe la chaire de sémiologie du Collège de France de 1977 à 1980.
En publiant Sur Racine en 1965, il s'attaque à la vieille critique qui analyse l’œuvre à partir de la biographie de l'auteur[12]. Raymond Picard, représentant de la critique universitaire, répond à Roland Barthes avec son livre Nouvelle critique ou nouvelle imposture[12]. Barthes répond par son livre Critique et vérité. C'est le point de départ de la querelle de la nouvelle critique.
Le début des années 1970 est une période de publication intense, qui le voit s'éloigner du formalisme structuraliste et opter pour une subjectivité plus assumée, avec L'Empire des signes (1970), S/Z (1970), Sade, Fourier, Loyola (1971), Nouveaux Essais critiques (1972), suivis par son Roland Barthes par Roland Barthes (1975) et ses Fragments d’un discours amoureux (1977). C'est également l'époque de la reconnaissance : Tel Quel (1971) et L'Arc (1973) lui consacrent des numéros spéciaux et une décade est organisée sur son œuvre à Cerisy-la-Salle (1977).
En 1974, il participe à un voyage en Chine avec François Wahl, Philippe Sollers, Julia Kristeva et Marcelin Pleynet. Alors que cette visite coïncide avec une purge sanglante, « déclenchée à l'échelle du pays entier par le régime maoïste »[13], l'article qu'il publie dans Le Monde à son retour ne contient aucune critique du système politique chinois tandis que François Wahl se faisait plus critique et la rédaction de Tel quel défendait le régime de Mao[14],[15]. Il s'en justifiera plus tard en revendiquant une position neutre, « le commentaire sur le ton no comment »[13]. Ses notes de voyages seront publiées en 2009 dans Carnets du voyage en Chine[16].
Avec la publication en 1977 de Fragments d'un discours amoureux, Barthes accède à une notoriété médiatique[17]. C'est l'époque où il fait la connaissance d'Hervé Guibert avec qui il entretient une relation exclusivement épistolaire ; elle se rompt le jour où Barthes commande un texte à Guibert :
« Il m’a fait écrire un texte, La Mort propagande n° 0, raconte Guibert. Il devait écrire une préface. Mais il a posé comme condition que je couche avec lui. Et pour moi ce n’était pas possible. À cette époque, je n’aurais pu avoir un rapport avec un homme de cet âge[18]. »
Le , la mort de sa mère, avec laquelle il vivait, l'affecte profondément[16],[19]. Tandis qu’il séjourne à Urt, cet épisode douloureux est l’occasion pour lui de s’essayer à l’écriture diariste[20].
À l'automne 1978, il commence au Collège de France le cours sur « La préparation du roman »[17].
Fauché par la camionnette d'une entreprise de blanchissage rue des Écoles à Paris alors qu'il se rend au Collège de France, le , Barthes meurt des suites de cet accident le suivant à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Il est enterré auprès de sa mère, dans le cimetière d'Urt au Pays basque[21].
Barthes a travaillé le chant avec le baryton Charles Panzéra, à qui Gabriel Fauré avait dédié son Horizon chimérique, cycle de mélodies pour une voix et piano. Toute sa vie, il a joué du piano en amateur.
Il a laissé une trentaine de compositions musicales[22].
Philippe Sollers aborde le sujet de l'homosexualité de Roland Barthes[23],[24] dans son livre Femmes (1983)[25], ce qui lui vaut d'être critiqué par Renaud Camus dans son livre Corbeaux (2000)[26].
La Mort de l'auteur est un essai publié d'abord en anglais sous forme d'article avec le titre The Death of the Author, dans Aspen Magazine, no 5/6, 1967, puis en français en 1968 dans le numéro 5 de la revue Mantéia, basée à Marseille et proche de Tel Quel. L'article fut ensuite recueilli dans Le Bruissement de la langue : Essais critiques IV[27].
Conjugué à la conférence de Michel Foucault intitulée « Qu’est-ce qu’un auteur ? » publiée en [28], l’article de Barthes fait l’effet d’une bombe[réf. nécessaire]. Jusqu’à leur parution, bien plus tard et dans des recueils posthumes, ces deux textes furent longtemps très photocopiés par les étudiants et utilisés par les enseignants, devenant en quelque sorte le credo du post-structuralisme français.[réf. nécessaire][29]
Les deux textes gagnèrent cette popularité[réf. nécessaire] surtout par leur opposition à deux auteurs du XIXe siècle, Gustave Lanson et Sainte-Beuve, critiques dominants dans les études littéraires françaises, qui attachaient une grande importance à la connaissance de l’auteur dans le jugement d’une œuvre. Or, pour Barthes, « l’auteur est mort » : il affirme que « la naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’auteur ». En effet, son idée est que l'auteur doit céder sa place au lecteur, qui réécrit le texte pour lui-même (depuis, on dit volontiers qu'il en possède sa propre lecture, expression que dénonce d'ailleurs Thierry Maulnier[réf. nécessaire]) : l'auteur n'est donc plus le seul garant du sens de son œuvre.
Barthes souligne que l'approche traditionnelle de la critique littéraire soulève un problème complexe : comment peut-on connaître précisément l'intention de l'auteur ? Sa réponse est qu'on ne le peut pas. Il donne comme exemple Sarrasine d'Honoré de Balzac, texte dans lequel un homme prend un castrat pour une femme et en tombe amoureux. Lorsque le personnage (Sarrasine) délire sur celle qu'il croit être l'image même de la féminité, Barthes défie les lecteurs de trouver qui parle et de quoi : Balzac ou son personnage[30] ?
Ainsi, selon Barthes, lorsqu’un auteur autrefois était « consacré », tous ses écrits devenaient automatiquement œuvre, y compris la correspondance, les brouillons, etc. Une fois l’auteur mort, un écrit devient œuvre (ou « texte » dans notre cas) si son contenu est conforme à l’idée que l’on se fait de l’auteur. De nombreux exécuteurs testamentaires ont brûlé la correspondance d'écrivains célèbres, pensant qu'elles pouvaient ternir l'image du disparu. Ils l'ont fait soit de leur propre chef, soit à la demande de l'auteur[31],[32].
Dans Système de la mode (1967), comme dans Éléments de sémiologie, Roland Barthes fait beaucoup pour populariser la notion de dénotation et celle de métalangage.
Soient les notations E = expression, R = relation, C = contenu.
On peut avoir :
(E R1 C1) R2 C2 : R1 = dénotation, R2 = connotation
ex. : Je porte un jean troué pour signifier (connoter) que je suis un punk. E = jean ; C1 = m'habiller, me protéger du froid, etc. ; C2 = « je suis un punk »
ou
E1 R1 (E2 R2 C) : R1 = métalangage, R2 = langage-objet
ex. : « Le mot « chat » » : E1 = « Le mot « chat » » ; E2 = « chat » ; C = boule de poils mouvante.
Dans son article « Histoire et sociologie du vêtement » (1957), Barthes s'intéresse déjà au vêtement qu'il compare au langage en reprenant la distinction de Ferdinand de Saussure. Ainsi le costume est une institution sociale et l'habillement un acte individuel[33].
Dans Mythologies (Seuil, 1957), Roland Barthes écrit :
« […] une de nos servitudes majeures : le divorce accablant de la mythologie et de la connaissance. La science va vite et droit en son chemin ; mais les représentations collectives ne suivent pas, elles sont des siècles en arrière, maintenues stagnantes dans l'erreur par le pouvoir, la grande presse et les valeurs d'ordre[34]. »
Dans ce livre, il décrit des mythes aussi divers que la Citroën DS, le catch, le vin, le visage de Greta Garbo, le steak frites et le discours colonial français. Mais il analyse également le phénomène même du mythe. Pour lui, le mythe est un outil de l'idéologie, il réalise les croyances, dont la doxa est le système, dans le discours : le mythe est un signe. Son signifié est un idéologème, son signifiant peut être n'importe quoi : « Chaque objet du monde peut passer d'une existence fermée, muette, à un état oral, ouvert à l'appropriation de la société[35]. »
Dans le mythe, écrit Barthes, la chaîne sémiologique « signifiant/signifié = signe » est doublée. Le mythe se constitue à partir d'une chaîne préexistante : le signe de la première chaîne devient le signifiant du second. Barthes donne l'exemple d'une phrase figurant comme exemple dans une grammaire : c'est un signe composé de signifiant et signifié, mais qui devient dans son contexte de grammaire un nouveau signifiant dont le signifié est « je suis ici comme exemple d'une règle grammaticale »[36]. Il illustre cela par un emprunt à Paul Valéry, qui avait précisé dans Tel quel[37] que « Quia ego nominor leo » avait en fait la valeur de « Je suis une règle de grammaire »[38].
Un exemple purement idéologique dans ce recueil est la photo d'un soldat noir regardant le drapeau national, où le signe dans son ensemble devient le signifiant du mythe de l'adhésion des populations colonisées à l'Empire français.
En dernière analyse, la doxa propagée par le mythe, pour Barthes, est l'image que la bourgeoisie se fait du monde et qu'elle impose au monde. La stratégie bourgeoise est de remplir le monde entier de sa culture et de sa morale, en faisant oublier son propre statut de classe historique :
« Le statut de la bourgeoisie est particulier, historique : l'homme qu'elle représente sera universel, éternel ; […] Enfin, l'idée première du monde perfectible, mobile, produira l'image renversée d'une humanité immuable, définie par une identité infiniment recommencée[39]. »
La Chambre claire. Note sur la photographie est un ouvrage de Roland Barthes, rédigé entre le et le et publié en 1980, dans lequel l’auteur s’interroge sur la nature de la photographie, en essayant de comprendre si elle a un « génie propre », un trait qui la distingue des autres moyens de représentation.
Cet ouvrage fait écho à une période difficile que l’écrivain vécut après la mort de sa mère le .
Entre 1953 et 1960, il écrit 94 textes sur le théâtre[40], qui relèvent aussi bien de la critique (« Le Prince de Hombourg au TNP ») que du court essai (Avignon, l'hiver). Ces textes sont publiés dans diverses périodiques, comme Les Lettres nouvelles ou France Observateur. Le projet d'un recueil, lancé à la fin des années 1970 par Jean-Loup Rivière, qui était alors son étudiant, n'aboutira qu'en 2002 ; Écrits sur le théâtre comprend 62 de ces textes, revus et corrigés par Barthes lui-même avant sa mort en 1980, où son éditeur suspendra le projet.
La découverte de Brecht et du Berliner Ensemble constitue pour lui une expérience frappante, voire un point de non-retour ; il l'évoque dans un texte de 1965, qui ouvre le recueil Écrits sur le théâtre.
« Cette illumination a été un incendie : il n’est plus rien resté devant mes yeux du théâtre français ; entre le Berliner et les autres théâtres, je n’ai pas eu conscience d’une différence de degré, mais de nature et presque d’histoire. D’où le caractère, pour moi, radical de l’expérience. Brecht m’a fait passer le goût de tout théâtre imparfait, et c’est, je crois, depuis ce moment-là que je ne vais plus au théâtre[11]. »
À la même période, il participe activement, notamment avec Bernard Dort, à la revue Théâtre Populaire, fondée par Jean Vilar en 1953[41]. Cependant, à la fin des années 1960, Barthes cesse d'aller au théâtre ; s'il n'écrit alors plus sur les objets spectaculaires, la notion de théâtralité restera au cœur de ses travaux[42]. Quoiqu'il ait longtemps été réticent à la publication sous forme de recueil de ces textes qu'il estimait datés ou trop « militants »[11], Barthes écrit tout de même, en 1975, qu'« Au carrefour de toute l’œuvre, peut-être le Théâtre »[43].
« Son premier texte [à Roland Barthes] ou à peu près (1942) est fait de fragments […]. Depuis, en fait, il n'a cessé de pratiquer l'écriture courte[44]. » Barthes a donc privilégié le fragment dans plusieurs de ses œuvres, en lui associant l'ordre alphabétique comme régulateur : c'est le cas de Roland Barthes par Roland Barthes et des Fragments d'un discours amoureux[45].
En 1961, il fait office de conseiller artistique sur le documentaire canadien Le Catch.
En 1979, Roland Barthes incarne William Makepeace Thackeray dans le film d'André Téchiné Les Sœurs Brontë[21].
Le réalisateur prend l'écrivain comme modèle d'un des personnages, Romain, dans son film J'embrasse pas (1991)[46].
En 1995, les dessins de Barthes sont exposés au musée de Bayonne[47].
En 1996, son demi-frère, Michel Salzedo (né en 1927 de l'union entre Henriette Barthes et le céramiste André Salzedo), confie l'ensemble des archives à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine afin de les rendre disponibles aux chercheurs[48]. Ces archives sont désormais consultables à la Bibliothèque nationale de France.
En 2002, le Centre Georges-Pompidou lui consacre une exposition[49].
En 2009, deux textes non destinés à la publication, Journal de deuil et Carnets du voyage en Chine, sont publiés. Son ancien éditeur François Wahl s'oppose à cette publication d'écrits intimes. Le frère de Barthes, Michel Salzedo, donne son accord à la publication de ces écrits[16],[50].
L'université Paris Diderot accueille un Centre Roland-Barthes[51], Institut Humanités, sciences et sociétés.
Une statue, œuvre de Christine Larivière, le représente à Cherbourg[52].
La ville de Paris a nommé la rue Roland-Barthes, dans le 12e arrondissement, en sa mémoire.
Depuis 2013, un site internet[53] lui est consacré : il fédère les recherches autour de l'œuvre et la figure de Roland Barthes.
La Revue Roland Barthes[54], sous la direction de Mathieu Messager, publie un numéro par an depuis 2014.
Pour Claude Coste,
« de manière générale, la réception se montre très positive, tout particulièrement chez les jeunes chercheurs qui entretiennent une relation plus distanciée avec les conflits passés[55]. »
René Pommier a consacré sa thèse d’État à une analyse très sévère du Sur Racine de Roland Barthes en 1988, puis, en 2017, il s'est livré à une critique de toute l'œuvre[56].
Georges Matoré estime que
« Barthes ignore la rigueur scientifique, il se contredit constamment, et il isole des citations de leur contexte ou les passe sous silence si elles infirment la théorie qu'il a avancée. »
Il souligne « l'inanité, marquée par un ton péremptoire, de tous [ses] ouvrages[57]. »
En 1978, alors que Barthes est au sommet de sa notoriété publique, comme l'atteste le succès de librairie[58] de Fragments d'un discours amoureux, son jargon et sa démarche théorique sont l'objet d'un pastiche, Le Roland Barthes sans peine, signé par Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud.
« Les auteurs proposent un décryptage du discours barthésien, à la manière de l'acquisition d'une langue nouvelle dont le vocabulaire ne serait que partiellement d'origine française[59]. »
Selon François Dosse, le héros malgré lui de ce pastiche « moins méchant que drôle » en aurait été affecté, non par manque d'humour, mais à cause du deuil de sa mère qui le fragilisait au moment de cette publication satirique[59].
Laurent Binet, en 2015, dans son roman La Septième Fonction du langage, s'amuse à imaginer que Roland Barthes a été assassiné par les services secrets bulgares à l'instigation de Philippe Sollers et Julia Kristeva, qui voulaient lui dérober un précieux manuscrit qu'il tenait de Roman Jakobson. Le roman évoque notamment le déjeuner de Barthes avec François Mitterrand, juste avant de se faire renverser par une camionnette[60].
En 2021, dans le cadre du Grand Paris des écrivains proposé par le Pavillon de l'Arsenal et Libération, Laurent Binet propose un autre texte sur le dernier trajet de Barthes avant son accident, de la rue des Blancs-Manteaux jusqu'à la rue des Écoles, mis en images par Stefan Cornic et disponible en ligne[61].
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