Bucarest
capitale de la Roumanie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Bucarest (en roumain : București, /bu.ku.ˈreʃtʲ/ écouter, ou Municipiul București en version longue) est la capitale et le centre culturel, économique et politique de la Roumanie.
Bucarest (ro) București | |
Héraldique |
Drapeau |
L'avenue de la Victoire dans le centre-ville, l'Athénée roumain, la rue Lipscani dans la vieille ville, le Musée national d'histoire de Roumanie, la Bibliothèque centrale de l'Université de Bucarest et la cathédrale du salut de la nation roumaine (en construction). |
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Administration | |
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Pays | Roumanie |
Județ | Aucun (capitale à rang unique) |
Maire Mandat |
Nicușor Dan depuis |
Code postal | 010011–062397 |
Démographie | |
Gentilé | Bucarestois(e) |
Population | 1 716 961 hab. () |
Densité | 7 597 hab./km2 |
Population de l'agglomération | 2 259 665 hab. (2021[1]) |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 24′ 48″ nord, 26° 05′ 52″ est |
Altitude | 70 m |
Superficie | 22 600 ha = 226 km2 |
Fuseau horaire | +02:00 (heure d'hiver) +03:00 (heure d'été) |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://www.pmb.ro |
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Elle se trouve sur la rivière Dâmbovița (sous-affluent du Danube) dans le sud-est de la Roumanie.
La ville est mentionnée pour la première fois en 1459 comme marché fortifié au carrefour des routes commerciales entre Târgoviște, alors capitale de la Valachie, Brașov (allemand : Kronstadt) en Transylvanie, et le port de San-Giorgio fondé par les Génois sur le Danube. Ce marché s'est rapidement développé et devient, au XVIIe siècle, la capitale de la principauté de Valachie, puis, en 1859, de la Roumanie.
Lors du dernier recensement de 2021, la municipalité comptait 1 716 961 habitants, en diminution par rapport à 2011, 2002 et 1992. Bucarest reste la plus grande ville de Roumanie. On la surnomme parfois Micul Paris, qui signifie « Le petit Paris », ou encore « le Paris des Balkans »[réf. nécessaire].
Selon la légende attestée au XIXe siècle[2],[3], București viendrait de Bucur (en), un berger qui se serait établi le premier sur l’emplacement actuel. Comme, en roumain, bucur signifie « joie », de nombreux écrivains roumains surnomment Bucarest « la ville de la joie ». En fait, en Roumanie, beaucoup de toponymes en …ești sont le pluriel des patronymes en …escu et rappellent l’allégeance des personnes concernées à un fondateur (marchand, fermier libre, boyard, voïvode ou hospodar) : ainsi, București peut parfaitement être le pluriel de Bucurescu, patronyme rappelant l’allégeance à un quelconque Bucur (équivalent roumain de Hilaire) ; il est seulement peu vraisemblable qu’il s’agisse d’un simple berger, et plus probable qu’il s’agisse d’un important propriétaire de troupeaux, la ville avec ses lacs étant une étape et un marché sur les chemins de transhumance entre les Carpates (estive) et le Danube (hivernage). La forme française du nom de la ville provient de l'allemand : Bukarest[4].
Bucarest se trouve dans le sud de la Roumanie, entre Ploiești au nord et Giurgiu au sud, à moins de 80 kilomètres de la Bulgarie.
La plaine de Bucarest, sous-région de la plaine valaque (de l'est de la Serbie au sud-est de la Roumanie), s'étend le long de la Dâmbovița, du nord dans les Carpates, au sud dans la vallée de l'Argeș. Bucarest est au centre-sud de cette plaine, entre 60 et 90 mètres d'altitude.
En tant que capitale, Bucarest est un nœud de transport important, sur le chemin de la route européenne 81 de Pitești à Constanța, et au cœur du réseau des chemins de fer roumains (gare d'origine de cinq lignes principales).
La Dâmbovița traverse la ville d'Ouest, au niveau de Chiajna, en Est, au niveau de Glina. La Dâmbovița se jette dans l'Argeș, un affluent du Danube.
La Colentina s'écoule dans la partie nord de Bucarest, se jetant plus en aval de la ville dans la Dâmbovița.
Les deux rivières sont l'objet de nombreux lacs naturels ou artificiels au sein de la ville, particulièrement pour la Colentina le lac Herăstrău, le lac Floreasca, le lac Tei ou le lac Colentina.
Un lac se situe au centre de la ville, le lac Cișmigiu qui se trouve dans le parc portant le même nom. Ledit lac, qui fut utilisé pour les bains à l'époque médiévale, est entouré du parc Cișmigiu, inauguré en 1847 sur les plans de l'architecte allemand Carl F. W. Meyer.
Bucarest comporte trois collines : Cotroceni, Dealul Mitropoliei et Butte de Spirea (siège du Palais du Parlement, ancienne Maison du Peuple).
Le climat de la Valachie est continental, avec de forts écarts entre des hivers rigoureux et des étés plutôt moites. Les précipitations tombent majoritairement au printemps et en été. Jadis ville-jardin, Bucarest atténuait alors ces contrastes, ses nombreux arbres coupant le vent d'hiver et maintenant la fraîcheur en été. Aujourd'hui livrée au béton, au verre et à la thrombose automobile (qui envahit même les trottoirs), la cité a accentué ses contrastes climatiques, et il n'est pas rare que les mois d'été, la température diurne dépasse largement 30 °C près des façades ou des places sans verdure exposées au soleil.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −4,8 | −4 | 0,1 | 4,9 | 10,5 | 13,6 | 15,4 | 14,9 | 10,5 | 5,4 | 0,6 | −3,4 | 5,3 |
Température moyenne (°C) | −1 | 0,8 | 5,8 | 11,5 | 16,9 | 20,7 | 22,6 | 22,4 | 17,6 | 11,7 | 5,2 | 0,2 | 11,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 2,8 | 5,5 | 11,4 | 18 | 24 | 27,7 | 29,8 | 29,8 | 24,6 | 17,9 | 9,8 | 3,7 | 17,1 |
Précipitations (mm) | 40 | 36 | 38 | 46 | 70 | 77 | 64 | 58 | 42 | 32 | 49 | 43 | 595 |
Le réseau de transport public de Bucarest est le plus important au niveau national et est l'un des plus étendus d'Europe. Il comporte plusieurs lignes de métros, tramways, trolleybus et bus exploitées par la STB (Societatea de Transport București). Le parc de véhicules, extrêmement vétuste en 1990, a été en grande partie renouvelé et mis aux normes de sécurité et de confort européennes, mais reste insuffisant, d'autant que la rareté des couloirs en site propre englue les véhicules dans les embouteillages. Un système privé de minibus est aussi présent à Bucarest. Le métro était exploité en partie par la CFR (les chemins de fer) et en partie par la STB. Depuis 2007, l'ensemble du métro est exploité par l'Autorité métropolitaine de transport de Bucarest.
Malgré ces progrès, le réseau ne répond pas bien aux besoins, car les modifications apportées par la dictature à l'époque de Nicolae Ceaușescu ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile : de nombreux passages piétons ont été supprimés, or certains seulement sont remplacés par des tunnels, pas toujours accessibles aux moins mobiles et surtout le réseau de tramways qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Place de l'Union, n'a pas été à nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. La mairie a lancé en 2023 les travaux pour relier de nouveau les deux réseaux de tramways.
Le plus fiable des modes de transport en commun de Bucarest est le métro, aujourd'hui exploité par la société « Metrorex ».
Le réseau est composé en 2013 de 4 lignes :
Le réseau actuel est donc constitué de 86 km et 63 stations. Les stations sont en moyenne espacées de 1,5 km l'une de l'autre. Il constitue le moyen de transport le plus rapide de la ville.
En plus du prolongement de la ligne M4, il est également prévu :
Le transport en commun de surface est de la responsabilité de la Société de Transport Bucarest (ro) (STB) et comprend un réseau à la fois d'autobus, de trolleybus, de tramway et de métro léger. Le réseau de la STB est l'un des plus denses d'Europe, gérant le déplacement de près de 2,3 millions de passagers par jour sur 105 lignes de bus, 18 lignes de trolley et 25 lignes de tramway. Le réseau de tramway est actuellement en transition : les lignes desservant le centre-ville en ont été démantelées, d'autres sont converties en métros légers. L'acquisition de nouveaux véhicules pour les autobus est lancée.
Les taxis sont très nombreux à Bucarest (9500 chauffeurs autorisés en 2008) avec des tarifs autour de 1,4 lei la minute (soit environ 30 centimes d'euro). Certains sont trois fois plus chers mais le tarif est obligatoirement indiqué sur la carrosserie.
La ville est desservie par deux aéroports :
Henri-Coandă est le plus grand aéroport roumain avec un trafic de 5 millions de passagers en 2007. La principale compagnie en est la société nationale roumaine Tarom.
L'aéroport international Aurel-Vlaicu, plus petit, est utilisé pour des vols de fret et des vols à bas coût.
Bucarest est le nœud ferroviaire principal de la compagnie nationale des chemins de fer roumains. La gare la plus importante est la gare du Nord d'où partent et arrivent tous les jours des trains provenant ou vers de nombreuses localités roumaines et également de grandes villes européennes, par exemple :
De la Gare du Nord, le trafic journalier est constitué de 283 trains de la compagnie des voyages de la CFR et 2 de l'opérateur privé Regiotrans.
Il existe encore d'autres gares à Bucarest, à savoir: Ouest (Basarab), Băneasa, Est (Obor), Progresul et Titan-Cățelu, mais leur utilisation est très réduite car l'ensemble de gares multiples (inspiré de Paris et Londres) mis en place au XIXe siècle a été remplacé, dans la seconde moitié du XXe siècle, par un réseau centralisé à la Gare du Nord (surtout pour les relations internationales), plus pratique pour la police politique de la dictature communiste dans sa tâche de surveillance des déplacements. La Gare du Sud (Filaret) a même été fermée en tant que terminus ferroviaire et convertie en gare routière inter-urbaine.
À partir de la ville, il existe aujourd'hui 5 lignes principales[5] :
ainsi que deux lignes secondaires :
Durant plus de cinquante ans (1960-2010) une politique du « tout-automobile » s'est traduite à Bucarest par un grand développement des voies de circulation routière : percement à travers le centre de grands et larges boulevards de forte circulation, reliant le centre urbain à la périphérie, recul du transport électrique de surface (disparition de lignes de tramway et de trolleybus), raréfaction des arrêts (un sur trois a été supprimé). Cette politique à largement favorisé l'afflux des automobiles en ville, notamment depuis 1990, selon le phénomène connu des urbanistes sous le nom d'« aspirateur à voitures », notamment le long des axes principaux (Nord-Sud, Est-Ouest, Nord-Ouest-Sud-Est) et des deux anneaux (intérieur et extérieur) constamment engorgés.
Les autres rues de la ville sont également bondées, tant aux heures de pointe par les voitures de passage cherchant désespérément des raccourcis, qu'aux heures calmes où les piétons ne peuvent plus circuler sur les trottoirs, convertis en parkings sauvages. Chaque jour, plus d'un million de véhicules circulent dans la ville (un pour deux habitants). Les encombrements, les accidents, la pollution atmosphérique et sonore (l'usage du klaxon est permanent et omniprésent), la formation de trous et de nids de poule sont les conséquences directes de cette situation qui dégrade fortement la qualité de vie, met celle des plus faibles (enfants, personnes âgées, handicapés) en danger, et est devenue le problème principal de la municipalité.
Bucarest est également un nœud principal du réseau de routes nationales roumaines, ainsi que le point de départ de trois autoroutes (la A1 vers Pitești, la A2 vers Constanța et la A3 vers Ploiești) et des nouvelles routes nationales (DN1 vers Oradea, DN1A vers Brașov, DN2 vers Suceava, DN3 vers Călărași, DN4 vers Oltenița, DN5 vers Girgiu, DN6 vers Timișoara et Cenad, DN7 vers Nădlac et DN71 vers Sinaia).
Bucarest, où est née la géonomie sous les auspices de Grigore Antipa au début du XXe siècle, a pendant longtemps été une « ville-jardin », où il y avait trois arbres pour un immeuble et cinq mètres carrés de verdure pour un mètre carré bâti. Tout ce couvert végétal avait une double utilité
Les Bucarestois aimaient alors leurs arbres et ne coupaient (à la scie manuelle) que leurs branches mortes (c'est le véritable sens du mot « élaguer »), laissant leur ramure se déployer magnifiquement et ombrer rues et jardins. Nombreux étaient les coins de rue où l'on voit des arbres centenaires dominer des immeubles de plusieurs étages… En outre, les jardins publics étaient nombreux et très étendus, mais, depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l'idéologie productiviste de la « lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage », adoptée tant par le régime communiste des années 1945-1989, que par le régime libéral qui lui a succédé, a progressivement imprégné les décideurs et l'opinion. Ainsi, l'aspect environnemental est aujourd'hui complètement négligé dans le mode de développement récent de la ville, malgré les efforts du ministère de l'Environnement[6].
À titre d'exemple, malgré le climat contrasté de Bucarest, depuis la chute du régime communiste, l'agglomération a subi la prolifération de l'automobile, la réduction des transports électriques et sur rail, la diminution des espaces verts (qui ne représentent plus aujourd'hui qu'un sixième de la superficie urbaine) et l'émondage excessif des arbres survivants (à la tronçonneuse mécanique), ainsi que la multiplication des hautes constructions de béton et de verre à effet de serre, de 8 à 20 étages pour la plupart. Pour compenser les effets climatiques négatifs de cette évolution, on abuse du chauffage l'hiver et de la climatisation l'été. Les émissions de dioxyde de carbone de plus en plus importantes ont changé le climat de la ville, beaucoup plus contrasté qu'auparavant[7], avec des canicules estivales devenues habituelles, des précipitations de plus en plus violentes, et des gels hivernaux qui, en congelant l'eau infiltrée sous les revêtements routiers, crée des nids de poule au dégel. Les Bucarestois, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développent de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[8].
L'urbanisme bucarestois est éclectique : plusieurs séismes, incendies et invasions ont partiellement détruit la ville, des plans d'ensemble ont été élaborés à plusieurs reprises, plusieurs ont été commencés dans la période de l'entre-deux guerres et sous le régime communiste, mais aucun n'a pu être mené à son terme, et les architectes ne tiennent en général compte que de leurs propres idées, pas du paysage urbain ni des styles présents alentour.
Comme pour de nombreuses villes européennes, l'urbanisme de Bucarest a été organisé par la volonté des dirigeants politiques, une fois la ville parvenue au statut de capitale, mais ces dirigeants ont rarement eu le temps d'aller au bout de leurs intentions. Bucarest offre une grande variété architecturale, mêlant bâtiments traditionnels roumains, constructions influencées par l'école française, bâtiments issus de la période communiste, sans oublier les constructions les plus récentes, de l'architecture contemporaine.
Le centre-ville est un mélange d'architecture baroque, néo-classique et art nouveau. Quelques gratte-ciel staliniens mis à part, architecture de l'ère communiste est essentiellement d'allure utilitaire, avec des immeubles géants de faible qualité, en béton préfabriqué comme dans tout le bloc de l'Est, appelés blocuri en roumain (et panelaks dans les pays voisins, du tchécoslovaque « en panneaux ») : elle domine le long des grands boulevards, dans les parties les plus excentrées de la ville (qui en font administrativement partie) et dans quelques communes de banlieue.
L'influence française sur une partie de l'architecture bucarestoise des années 1870-1935 fut telle, que Bucarest était alors appelée le « Petit Paris ». On doit cette influence à des architectes comme Ion Mincu ou Petre Antonescu tous deux élèves de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et représentants du style architectural néo-brancovan. Preuve de leur importance : l'Université d'architecture et d'urbanisme porte le nom d'Ion Mincu.
À la suite de la prise de pouvoir du Parti communiste roumain en 1945 (qui appliqua sur le terrain le couplet de l'Internationale « Du passé faisons table rase ») la ville a connu des transformations morphologiques importantes sous le mandat de Nicolae Ceaușescu, notamment après le tremblement de terre de 1977. Des bâtiments anciens du centre-ville, bien qu'ayant souvent mieux résisté que les blocuri (ou panelaks), ont été jugés trop fragiles, notamment les églises, et ont été détruits pour être remplacés par de nouveaux blocs résidentiels. Un monument imposant de style stalinien, la « maison du peuple » fut également construit durant cette période à la place de tout un quartier du centre-ville historique ; il est le second plus vaste bâtiment administratif du monde après le Pentagone américain.
Le patrimoine de Bucarest a subi de nombreuses pertes, d'une part lors de ces convulsions naturelles ou historiques, mais aussi avec la transformation de la société roumaine depuis le début des années 2000. La faiblesse des lois protégeant le patrimoine, le petit nombre d'immeubles inscrits sur la liste du Patrimoine Historique, ainsi que la corruption endémique ont créé un terreau fertile pour les promoteurs peu scrupuleux. De nombreuses constructions purement fonctionnelles, sans souci esthétique ni aucune recherche architecturale, ont remplacé les maisons, jardins, villas et palais typiquement bucarestois qui constituaient une richesse architecturale et culturelle unique[réf. nécessaire].
Mais depuis les années 2010, souvent sous la pression de la jeune génération qui a formé des associations et des ligues de défense du patrimoine, d'anciens palais et immeubles du centre ancien commencent à être restaurés et quelques-uns ont été classés au patrimoine mondial[9].
De l'architecture bucarestoise ancienne, les rares édifices qui avaient survécu jusqu'à l'époque moderne ont été détruits sous la gouvernance communiste notamment avec le processus de systématisation engagé à la suite du séisme de 1977 : seules les ruines du palais princier médiéval ont été conservées. Quelques constructions de la Renaissance ont aussi survécu : ce sont surtout des églises. Beaucoup d'immeubles du quartier de Lipscani datent de la première moitié du XIXe siècle : c'est le cas du caravansérail d'Emmanuel Mârzaian. Depuis la fin du Moyen Âge, ce quartier était le cœur du commerce à Bucarest. Abandonné comme « vieillerie de l'ère bourgeoise-nobiliaire » (vechitură burghezo-moșierească) ce centre-ville ancien est tombé en ruines dans les années du régime communiste de Roumanie, et plusieurs bâtiments historiques se sont même effondrés. En 2005, la zone de Lipscani a été rendue piétonne et elle est en cours de restauration.
Derrière les rangées monumentales d'immeubles modernes de l'« ère Ceaușescu » qui longent les grands boulevards, le centre-ville a conservé une partie de son patrimoine architectural de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, et en particulier de la période d'entre-deux-guerres, considérée comme l'« âge d'or » de Bucarest, avec notamment un important parc immobilier « art nouveau » et « bauhaus ». À cette époque, sous l'égide d'Ion Mincu, l'architecture urbaine valorisait l'identité culturelle locale, en s'inspirant de l'architecture religieuse et laïque de la Renaissance roumaine, comme l'église du monastère Stavropoleos ou l'église (disparue à l'époque communiste) du monastère Văcărești, et aussi des motifs décoratifs de l'architecture populaire paysanne, présentée au musée du Village de Bucarest.
Deux constructions remarquables de cette époque sont le Palais Crețulescu abritant aujourd'hui les services roumains de l'UNESCO et le Palais Cotroceni, ancien palais royal secondaire, puis Palais des pionniers, puis résidence pour les visiteurs d'État du régime communiste, et aujourd'hui siège de la présidence de la République. Beaucoup de constructions imposantes telles que la gare de Bucarest Nord, la Banque nationale de Roumanie et le Palais des Téléphones datent de cette période.
Dans les années 2000, les bâtiments historiques du centre-ville ont été en grande partie restaurés. Dans certains quartiers résidentiels de la ville, en particulier dans les quartiers centraux et nord avec une population à revenus élevés, de nombreuses villas XXe siècle ont également été restaurées dans la décennie qui a suivi la révolution.
Certaines rues sont bordées de somptueux palais néobaroques protégés comme :
Depuis la chute du communisme en 1989, plusieurs bâtiments de l'ère communiste ont été rénovés, modernisés et utilisés à d'autres fins. Ainsi, plusieurs ensembles obsolètes de vente au détail ont, par exemple, été reconvertis en centres commerciaux. Dotés de salles circulaires géantes, que l'on surnommait autrefois ironiquement « cirques de la faim » en raison des pénuries alimentaires vécues dans les années 1980, ces complexes furent construits à l'époque de Ceaușescu et devaient accueillir marchés alimentaires et restaurants. Cependant la plupart étaient inachevés au moment de la chute de la dictature.
Les centres commerciaux modernes comme Unirea, Centre commercial de Bucarest, la Romania et la Plaza City Mall ont tous été élevés sur les structures préexistantes de ces « cirques de la faim ». Autre exemple intéressant, la modernisation et la transformation du grand bâtiment du Centre Civique (Centrul Civic) en hôtel Marriott. Ce processus s'est accéléré dans les années 2000, lorsque la ville a connu un boom immobilier. De nombreux bâtiments du centre-ville datant de l'ère communiste sont alors devenus des cibles de choix en raison de leur emplacement. Ces dernières années, de nombreux immeubles de l'ère communiste ont également été rénovés pour améliorer leur aspect extérieur.
Le développement d'une architecture contemporaine à Bucarest a eu lieu après la chute du communisme et en particulier après 2000, lorsque la ville a connu une période de renouvellement urbain et architectural, profitant de la forte croissance économique roumaine. Les bâtiments construits alors sont principalement constitués de verre et d'acier et s'élèvent souvent à plus de dix étages. Il en existe de nombreux exemples, que ce soit des centres commerciaux (en particulier le Centre commercial de Bucarest, réalisé à partir de la transformation et de l'extension d'un bâtiment abandonné), des immeubles de bureaux, ou encore des banques, etc.
Depuis 2005, un nombre important d'immeubles de bureaux sont en construction, en particulier dans les quartiers nord et est de la ville. En outre, une tendance apparue ces dernières années consiste à ajouter des ailes ou des façades modernes à des bâtiments historiques à l'architecture plus classique. Le bâtiment de l'Association des architectes, bâtiment moderne de verre et d'acier construit derrière une façade classique en pierre, en constitue un des exemples les plus remarquables.
En dehors de bâtiments utilisés par des entreprises ou des institutions officielles, différentes nouvelles constructions sont en cours. La plupart concernent des immeubles de bureaux de grande hauteur ainsi que des copropriétés résidentielles en banlieue. Ces projets sont de plus en plus importants au nord de Bucarest, moins densément peuplé, car il abrite un nombre important de Bucarestois des classes supérieures en raison du processus de gentrification (de plus en plus cher) en cours dans ces quartiers.
De gueules au saint Démétrios de carnation habillé d'or et de gueules, couvert d'un manteau d'azur, tenant en pal à droite une pique d'argent emmanchée d'or et à gauche une croix latine d'or.
L'histoire de Bucarest est plus ancienne que son statut de capitale de la Roumanie, qui date seulement du milieu du XIXe siècle.
En effet, la cité fut fondée au XIVe siècle par Mircea l'Ancien (Mircea cel Bătrân), après sa victoire sur les Turcs, comme « forteresse de Bucarest » (et il est alors possible que Bucur ait pu en être le premier gouverneur militaire). La capitale de la Valachie était alors dans les Carpates, à Curtea de Argeș, et plus tard à Târgoviște. C'est en 1459, lorsque Vlad III l'Empaleur (Vlad Țepeș), prince de Valachie y fit des escales prolongées, que la vieille cour voévodale de Bucarest, Curtea Veche, fut bâtie.
Plus tard, durant le règne de Radu III le Beau (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence secondaire régulière de la cour. Toutefois Bucarest n'a jamais eu de remparts, et, en cas de guerre, les habitants, avec leurs biens et bétail, se réfugiaient à proximité, dans l'épaisse forêt de Vlăsia ou dans les marais de Călugăreni, véritables pièges pour les différents envahisseurs[10].
Incendiée par les Turcs en 1595, durant les guerres de Michel le Brave, Bucarest est rebâtie et continue à grandir en taille et en prospérité. Son centre se situe autour de la « grand'rue » Ulița mare qui, à partir de 1589, est surnommée Lipscani d'après le nom des marchands qui importaient objets, étoffes et denrées de la foire de Leipzig (dans les langues slaves: Lipsca, « la ville des tilleuls »). Au XVIIe siècle, Bucarest devient le centre commercial le plus important de la Valachie et, en 1698, le prince régnant Constantin Brâncoveanu la choisit comme capitale de la principauté. Vers la fin du XVIIIe siècle, elle devient, avec Jassy en Moldavie, le principal foyer de la renaissance culturelle roumaine.
Au XIXe siècle, alors que la Roumanie sert de théâtre d'opérations aux guerres des empires voisins et que les Roumains se soulèvent lors des révolutions de 1821 et de 1848, Bucarest est fréquemment occupée et pillée par les Ottomans, les Autrichiens et les Russes. Elle est longuement occupée deux fois par ces derniers, en 1828-1833 et en 1853-1854, puis par une garnison autrichienne en 1854-1857. En outre, le , 2 000 bâtiments de Bucarest sont la proie d'un incendie, qui détruit un tiers de la cité. Ces ravages font disparaître une partie du patrimoine le plus ancien.
En 1861, lors de l'union des « principautés danubiennes » de Valachie et Moldavie, Bucarest devient la capitale de la nouvelle principauté de Roumanie. Grâce à ce nouveau statut, la population et la surface bâtie de la ville augmentent considérablement dans la seconde partie du XIXe siècle. La richesse architecturale et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de Paris oriental, avec l'avenue de la Victoire (Calea Victoriei) comme Champs-Élysées. Mais la fracture sociale entre riches et pauvres, décrite en ce temps-là par Ferdinand Lassalle, en fait un nid de tensions à la fois sociales et nationales (les minorités, installées depuis longtemps et bien représentées en milieu urbain, sont plus instruites et aisées que les Roumains d'origine rurale qui y affluent).
Entre le et , la ville est occupée par les Allemands et la capitale est transférée à Iași.
Après la Première Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la Roumanie unifiée, qui inclut désormais la Transylvanie et la Bucovine jusque-là austro-hongroises, et la Moldavie orientale (annexée par l'Empire russe en 1812). Entre les deux guerres, la ville eut le surnom de Petit Paris, tant les Français y sont nombreux (la Roumanie forme, avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, la « Petite Entente » alliée à la France). Quelques bâtiments monumentaux ont été construits par des architectes français (l'Athénée, le Palais CEC (Caisse d'Epargne : Palatul Casei de Economii și Consemnațiuni), mais la ville a surtout été le théâtre d'expression de styles architecturaux multiples tels l'Art nouveau, le Bauhaus ou les styles purement locaux dits Néo-brancovan et Néo-vénitien dont il reste, malgré les destructions ultérieures, d'intéressants exemples.
Comme toute la Roumanie, Bucarest dut subir les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de à . Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bucarest souffre à la fois des bombardements anglo-américains (pendant le régime Antonescu, allié du Troisième Reich) et allemands (après que la Roumanie a rejoint les Alliés).
Dans l'ensemble, le niveau de vie a considérablement baissé par raport à l'entre-deux-guerres. Le gouvernmenet va investir des sommes importantes pour masquer le «Bucarest gris», avec des résultats mitigées[11].
Au pouvoir du au , le Parti communiste roumain développe un urbanisme volontariste, déconnecté des réalités et des besoins de la population, qui se traduit sur le terrain par une série de destructions de monuments historiques (notamment de statues et d'églises, jugées porteuses des souvenirs d'un passé révolu), par la construction de grandes barres d'immeubles collectifs anonymes, appelés blocuri (ou panelaks : terme tchécoslovaque utilisé dans le bloc de l'Est car bâtis à partir de panneaux préfabriqués) et où chauffage et eau manquent dans les étages supérieurs, et par la dégradation des transports urbains soumis aux caprices des dictateurs successifs, mais aussi d'urbanistes amis des premiers, qui, ralentis dans leurs trajets en automobile par les transports en commun et l'afflux de voyageurs dans les stations et gares, raréfient les arrêts et déconnectent les lignes, soumettant la population à des marches d'autant plus prolongées que les véhicules anciens ne sont pas remplacés au rythme de leur mise hors-service[12].
Ce processus empire après 1977, lorsque le tremblement de terre de 1977 de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter fait 1 500 victimes et donne un « coup d'accélérateur » au programme communiste de nettoyage des traces du passé bourgeois-aristocratique (selon la terminologie officielle omniprésente). Sous la présidence de Nicolae Ceaușescu (1965-1989), la plus grande partie du centre historique de la ville est ainsi détruite et remplacée par des immeubles de style soviétique, dont le meilleur exemple est le Centre civique, qui inclut le palais de la République, pour lequel un quartier historique entier a été rasé. L'exécution sommaire du dictateur et de son épouse en 1989, après un simulacre de procès, sauve certains quartiers historiques, encore debout aujourd'hui.
Bucarest est le principal théâtre de la révolution de , commencée à Timișoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes (Golaniades) et de leur répression sauvage (Minériades) par les mineurs de la vallée du Jiu, eux-mêmes manipulés par le pouvoir post-communiste.
Depuis 1990, avec le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontières, la ville évolue rapidement. De très nombreux commerces s'ouvrent et le nombre de véhicules individuels explose, posant des problèmes de circulation qui gênent aussi les transports urbains et pèsent sur la santé des Bucarestois.
Après 2000, profitant du début du boom économique en Roumanie, la ville se modernise : des immeubles de grande taille, des centres commerciaux et des quartiers résidentiels modernes surgissent, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit une importante dégradation : si certains monuments classés sont restaurés, beaucoup d'autres se dégradent au même rythme que les immeubles anciens non classés et finissent par être démolis en dépit de la loi[13]. La ville renouvelle cependant sa voirie et ses réseaux d'adduction d'eau et de gaz, son réseau électrique et ses véhicules des transports urbains, domaines dans lesquels l'offre reste inférieure aux besoins, d'autant que la fin des restrictions imposées par le régime communiste ouvre la ville à un important exode rural.
L'offre reste insuffisante également parce que les modifications apportées par le régime Ceaușescu au réseau ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile. Par exemple, de nombreux passages piétonniers ont été remplacés par des tunnels peu accessibles aux moins mobiles ; de plus, le réseau des trams qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piața Unirii, n'a pas été de nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. Ainsi le progrès n'empêche pas la capitale roumaine d'être de plus en plus dangereuse pour les piétons et les cyclistes, comme en témoigne l'augmentation des accidents[14].
La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[15].
Bucarest est la seule ville de Roumanie qui n'appartient pas à un județ. Elle est dirigée par un maire — dit maire général —, en 2023 Nicușor Dan. La ville a une superficie totale de 228 km2, qui est divisé en 6 secteurs administratifs dirigés par un maire de secteur.
Les limites des secteurs sont distribuées de manière radiale et la numérotation des secteurs est effectuée en sens horaire.
Le maire général est responsable des services publics (eau, transports, artères routières principales), tandis que le maire de secteur a pour responsabilités les liens entre les citoyens et les conseils locaux, les artères routières secondaires, les parcs, les écoles et les services d'assainissement (ramassage d'ordures).
La zone métropolitaine de Bucarest (ZMB) comprend actuellement approximativement 2,4 millions d'habitants (des sources non officielles donnent le chiffre de 3,4 millions). Conformément aux projets du maire de Bucarest, la ZMB est destinée à être constituée de 94 unités administratives et territoriales sur une zone d'environ 5 000 km2.
Conformément aux études concernant la qualité de vie, émises de manière annuelle par l'entreprise de consultants Mercer, Bucarest atteint la 94e place du top mondial, en 2001, et descend à la 108e place en 2009.
Bucarest est également avant-dernière du classement concernant la qualité de vie des capitales de l'Union européenne devant Sofia, capitale de la Bulgarie.
Nom | Parti | Début du mandat | Fin du mandat | |
---|---|---|---|---|
Crin Halaicu | PNL | 1992 | 1996 | |
Victor Ciorbea | PNȚCD | 1996 | 1997 | |
Viorel Lis | PNȚCD | 1997 | 2000 | |
Traian Băsescu | PD | 2000 | 2004 | |
Răzvan Gheorghe Murgeanu | PDL | 2004 | 2005 | |
Adriean Videanu | PDL | 2005 | 2008 | |
Sorin Oprescu | Ind | 2008 | 2015 | |
Ștefănel-Dan Marin | UNPR | 2015 | 2015 | |
Răzvan Sava | PNL | 2015 | 2016 | |
Gabriela Firea | PSD | 2016 | 2020 | |
Nicușor Dan | Ind | 2020 | 2024 |
Parti | Sièges |
---|---|
Parti social-démocrate (PSD) | 21 / 55 |
Alliance USR-PLUS (USR-PLUS) | 17 / 55 |
Parti national libéral (PNL) | 12 / 55 |
Parti Mouvement populaire (PMP) | 5 / 55 |
Religion | 1930[17] | 2002[18] | 2011[19] |
---|---|---|---|
Orthodoxes | 76,4 % | 96,05 % | 84,31 % |
Romano-catholiques | 5,6 % | 1,21 % | 1,18 % |
Musulmans | 0,2 % | 0,49 % | 0,48 % |
Pentecôtistes | 0,28 % | 0,27 % | |
Adventistes du septième jour | 0,22 % | 0,22 % | |
Gréco-catholiques | 2,0 % | 0,39 % | 0,21 % |
Baptistes | 0,19 % | 0,18 % | |
Chrétiens selon l’Évangile | 0,11 % | 0,10 % | |
Témoins de Jéhovah | 0,10 % | ||
Évangéliques | 0,12 % | 0,09 % | |
Juifs | 11,8 % | 0,13 % | 0,08 % |
Réformés | 1,1 % | 0,09 % | 0,07 % |
Luthériens | 1,9 % | 0,03 % | 0,02% |
Autres | 0,7 % | 0,05 % | 0,12 % |
Athées/sans religion | 0,2 % | 0,18 % | 0,59 % |
Non-renseigné | 0,1 % | 0,10 % | 11,80 % |
En 1877, Bucarest compte 177 646 résidents. D'un point de vue confessionnel, on y recensait une prédominance chrétienne composée à 75 % d'orthodoxes (132 987), 10 % de catholiques romains (16 991), 3 % de protestants (5 854), 0,5 % de chrétiens arméniens et 0,12 % d'orthodoxes lipovènes. Concernant les autres religions, la confession la plus importante était le judaïsme (12 % de la population de Bucarest, en majorité ashkénaze, en minorité romaniote mais de rite séfarade).
Parmi les confessions chrétiennes de Roumanie, l'orthodoxie domine (Église orthodoxe roumaine, mais aussi églises orthodoxes bulgare, grecque, russe, serbe, ukrainienne) et il existe également des groupes religieux catholiques romains, catholiques de rite grec et protestants de différentes obédiences (parmi lesquelles domine le luthéranisme). Beaucoup de catholiques romains, de luthériens et de calvinistes de Bucarest sont des transylvains, soit hongrois d'origine magyare ou sicule, soit allemands d'origine souabe ou saxonne.
Concernant l'Islam, beaucoup de musulmans de Bucarest sont soit des Dobrogéens d'origine turque ou tatare, soit des Arabes du Moyen-Orient venus faire du commerce et d'origine souvent syrienne, libanaise, palestinienne ou égyptienne.
Ethnie | 1930[20],[21] | 1992[22] | 2002[18] | 2011[23] |
---|---|---|---|---|
Roumaine | 77,7 % | 97,61 % | 97,02 % | 85,95 % |
Rom | 1,2 % | 1,21 % | 1,41 % | 1,27 % |
Hongroise | 3,7 % | 0,40 % | 0,30 % | 0,18 % |
Turque | 0,2 % | 0,04 % | 0,12 % | 0,12 % |
Juive | 10,8 % | 0,19 % | 0,12 % | 0,07 % |
Allemande | 2,2 % | 0,21 % | 0,12 % | 0,06 % |
Autres | 4,1 % | 0,32 % | 0,89 % | 0,67 % |
Non-renseignée | 0,1 % | 0,02 % | 0,02 % |
Alors que les Hongrois représentent environ 4 % de la population de Bucarest en 1930, ils ne représentent plus que 0,18 % de la population en 2011. Le lycée Ady Endre de Bucarest est un établissement scolaire de langue hongroise et la Casa Petőfi est le centre culturel de la communauté.
La présence de la communauté allemande date du XVIIIe siècle. Selon une légende urbaine, elle aurait donné le nom au quartier Lipscani, lieu central du marché de la ville, Lipsca l'ancien nom roumain de la ville de Leipzig, mais les historiens affirment que tout commerçant qui allait se fournir à la foire de Leipzig était appelé lipscan sans nécessairement être allemand. Cette communauté allemande, composée d'Autrichiens (le plus souvent des Saxons de Transylvanie connaissant le roumain) et de Prussiens, était connue pour ses activités artisanales et commerciales. Il existe un établissement germanophone, le Collège Goethe de Bucarest.
Une communauté avec des anciennes traditions culturelles et économiques à Bucarest vient d'Arménie. Cette présence est attestée par l'existence de la rue de l'Arménie, une cathédrale et son groupe épiscopal, et un cimetière arménien. Cette communauté comporte 815 personnes selon le recensement de 2002.
La communauté grecque possède une longue tradition à Bucarest. La présence de cette communauté est attestée dès avant la période phanariote (1715 – 1821). Mais il y a aussi des Grecs d'origine pontique venus de Dobrogée, et issus des rangs du Parti communiste de Grèce, surnommés koukoués (d'après le sigle grec KKE de ce parti), venus de Grèce après leur défaite lors de la guerre civile grecque (1949). En 2002, elle représente 0,67 % de la population de la ville.
La présence de la communauté bulgare est attestée au XVIIe siècle. Les autorités communistes avaient fermé le lycée bulgare, mais la ville l'a rouvert en 1999. Il accueille trois classes avec environ 80 élèves au total, délivrant un enseignement en langue bulgare. Cette réouverture a été réalisée via une action parallèle de réouverture du lycée roumain de Sofia. Les Bulgares vivent principalement dans des quartiers en périphérie de la ville ou dans les villes environnantes (Brănești, Bragadiru, Glina (Ilfov), Dobroești, Pantelimon, Colentina, Chiajna, Popești-Leordeni).
La présence d'une communauté polonaise s'explique par le fait que la Roumanie a accueilli, avant 1918, de nombreux polonais persécutés par les autorités allemandes, autrichiennes ou russes, qui y ont fait souche. Parmi les membres de cette communauté, on peut citer H. Dabrowski qui fut maire de Bucarest durant la période 1940-1942. La rue de la Pologne a été nommée ainsi à la suite de la présence de cette communauté, qui s'est agrandie en 1939 avec l'arrivée de réfugiés fuyant l'invasion germano-soviétique.
Bucarest est le centre névralgique de la communauté albanaise de Roumanie. Cette communauté est attestée dès le XVIIe siècle à travers les gardes arvanites (en roumain arnăuți) des hospodars et des boyards, mais s'est étoffée au milieu du XIXe siècle, quand Bucarest est devenu le centre d'initiatives culturelles d'intellectuels comme Dora d'Istria, Naim Frashëri, Jani Vreto ou Naum Veqilharxhi (auteur du premier abécédaire albanais). Aleksander Stavre Drenova y a composé les paroles de l'hymne national albanais, Hymni i Flamurit (« L'Hymne au drapeau ») quand il logeait à Bucarest. Beaucoup d'intellectuels albanais ont fui leur pays pour se réfugier en Roumanie afin d'éviter l'oppression ottomane.
Plusieurs institutions omnisports sont principalement présentes tels que :
La presse écrite de Bucarest est principalement liée à celle de l'ensemble du pays. Sont édités notamment à Bucarest :
Des quotidiens allophones sont publiés à Bucarest, notamment :
Plusieurs stations publiques et privées de radio sont diffusées à Bucarest, București FM étant une des radios locales.
Bucarest est le centre de l'économie roumaine et de l'industrie, représentant environ 22,7 % (2010) du PIB du pays et environ un quart de sa production industrielle, tout en étant habité par seulement 9 % de la population du pays. Près d'un tiers des impôts nationaux sont payés par les citoyens et les entreprises de Bucarest. En 2009, à parité de pouvoir d'achat, Bucarest avait un PIB par habitant de 29 100 €, soit 124 % de la moyenne de l'Union européenne et plus de deux fois la moyenne roumaine. Après une relative stagnation dans les années 1990, la forte croissance économique a revitalisé la ville et a conduit à l'élaboration de nombreux centres commerciaux, de quartiers et d'immeubles de bureaux de grande hauteur. En , Bucarest avait un taux de chômage de 2,6 %, nettement inférieur au taux de chômage national de 5,7 %.
Bucarest a une scène culturelle variée et croissante, exposée dans nombre de domaines, y compris les arts visuels et la vie nocturne. Contrairement aux autres régions de la Roumanie, comme la côte de la mer Noire ou la Transylvanie, la scène culturelle de Bucarest est beaucoup plus éclectique, sans style défini, intégrant différents éléments de la culture roumaine et internationale.
Depuis 2004, le Festival international du film de Bucarest (BIFF) présente une sélection de longs métrages du monde entier en compétition[26].
Dans le Parc Cișmigiu, un monument nommé La rotonde des écrivains siège près du lac. Les écrivains représentés sous forme de bustes sont :
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