Charleroi
ville de Wallonie (Belgique) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Charleroi est une ville francophone de Belgique, située en Wallonie, province de Hainaut, sur la Sambre. C'est le chef-lieu de l'arrondissement administratif de Charleroi englobant 12 communes sur une superficie totale de 472,19 km2.
Charleroi | |||||
De haut en bas, de gauche à droite : l'hôtel de ville vu depuis la place Vauban, le Bois du Cazier, l'église Saint-Christophe, la Sambre et la place Verte. |
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Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | Charleroi | ||||
Bourgmestre | Paul Magnette (PS) | ||||
Majorité | PS, C+ et Ecolo | ||||
Sièges PS PTB MR C+ Ecolo DéFI PP |
51 26 9 6 4 3 2 1 |
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Section | Code postal | ||||
Charleroi Couillet Dampremy Gilly Gosselies Goutroux Jumet Lodelinsart Marchienne-au-Pont Marcinelle Monceau-sur-Sambre Mont-sur-Marchienne Montignies-sur-Sambre Ransart Roux |
6000 6010 6020 6060 6041 6030 6040 6042 6030 6001 6031 6032 6061 6043 6044 | ||||
Code INS | 52011 | ||||
Zone téléphonique | 071 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Carolorégien(ne) ou Carolo[1] | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
204 322 () 49,05 % 50,95 % 1 984,71 hab./km2 |
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Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 22,19 % 59,77 % 18,03 % | ||||
Étrangers | 16,03 % () | ||||
Taux de chômage | 23,60 % (2022) | ||||
Revenu annuel moyen | 14 560 €/hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 25′ 00″ nord, 4° 26′ 39″ est | ||||
Superficie – Terr. non-bâtis – Terrains bâtis – Divers |
102,95 km2 (2021) 35,46 % 25,44 % 39,1 % |
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Localisation | |||||
Localisation de Charleroi dans son arrondissement et la province de Hainaut | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Liens | |||||
Site officiel | www.charleroi.be | ||||
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Grand nœud routier, ferroviaire et aérien, Charleroi comptait, au 1er janvier 2024, 204 322 habitants[2] (425 000 dans l'agglomération – la 5e de Belgique – qui s'étend de Thuin à Sambreville). Elle est ainsi la première commune wallonne, la deuxième agglomération wallonne après Liège en nombre d'habitants et la troisième commune belge. Ses habitants s'appellent les Carolorégiens (par abréviation : Carolos[3]).
Charleroi reste un centre industriel : sidérurgie, verreries, produits chimiques, constructions électriques, constructions mécaniques. Au centre d'un ancien bassin houiller communément appelé Pays Noir, elle est pourtant redevenue la ville la plus verte de Wallonie. On y compte pas moins de trente terrils ainsi que des anciennes carrières où la nature a repris ses droits. Il y a également de nombreux espaces verts : avec ses 17 parcs, ses jardins privés et plusieurs surfaces agricoles, elle présente une grande diversité de coins de nature.
Charleroi a une dimension culturelle importante grâce à ses nombreux musées et salles de spectacles. Elle a vu éclore de nombreux talents de dessinateurs de bande dessinée sous la houlette de sa célèbre école de Marcinelle, dont les statues des personnages ornent la ville. Charleroi est un important centre d'enseignement.
Charleroi, riche en infrastructures et en clubs de sport, est également présente en Belgique au plus haut niveau sur le plan sportif.
Charleroi est la capitale sociale de la Wallonie[4]. C'est à ce titre qu'elle est le siège des institutions sociales de la Région wallonne, comme le FOREM ou la SWCS.
Après une longue période de déclin industriel[5],[6], la ville, sous l’impulsion d’acteurs publics et privés, se réoriente sur des activités économiques centrées sur les techniques de pointe. De même, depuis 2008, la métropole carolorégienne investit massivement, d’une part dans la rénovation et la création d’infrastructures et d’événements culturels tout en redonnant une place à l’initiative citoyenne. D’autre part, elle investit dans les infrastructures, logements et services de qualité dans le but de redevenir d’ici 2025 un pôle d'attraction[7] pour les habitants, les visiteurs et les investisseurs.
Les communes limitrophes de Charleroi sont :
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# | Nom | Superf. (km²)[8]. | Habitants (2022)[8]. | Habitants par km² | Code INS |
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1 | Charleroi | 3,85 | 20.144 | 5.227 | 52011A |
2 | Dampremy (II) | 2,75 | 6.807 | 2.473 | 52011B |
3 | Lodelinsart (III) | 2,95 | 8.459 | 2.869 | 52011C |
4 | Gilly (IV) | 7,39 | 19.957 | 2.699 | 52011D |
5 | Montignies-sur-Sambre (V) | 6,04 | 18.641 | 3.088 | 52011E |
6 | Couillet (VI) | 5,00 | 11.458 | 2.294 | 52011F |
7 | Marcinelle (VII) | 13,22 | 23.604 | 1.786 | 52011G |
8 | Mont-sur-Marchienne (VIII) | 9,27 | 12.565 | 1.355 | 52011H |
9 | Marchienne-au-Pont (IX) | 6,74 | 15.064 | 2.236 | 52011J |
10 | Monceau-sur-Sambre (X) | 7,09 | 9.742 | 1.374 | 52011K |
11 | Goutroux (XI) | 2,70 | 2.911 | 1.077 | 52011L |
12 | Roux (XII) | 5,51 | 8.773 | 1.593 | 52011M |
13 | Jumet (XIII) | 12,65 | 24.585 | 1.944 | 52011N |
14 | Gosselies (XIV) | 12,11 | 10.774 | 890 | 52011P |
15 | Ransart (XV) | 5,69 | 8.937 | 1.572 | 52011R |
Le principe des districts est un redécoupage de la ville qui résulte en la centralisation des services publics dont les guichets administratifs seront répartis au sein d’une maison citoyenne[9] pour chaque district. La Ville a également exprimé sa volonté de mettre sur pied un système de guichet en ligne destiné à faciliter et moderniser les démarches administratives. Il résultera également de ce découpage l’attribution d’identités globales spécifiques à chacun des districts. Pour chaque district, des projets d’aménagement sont prévus ou en cours de réalisation dans le cadre du redéveloppement de la région.
Les districts de Charleroi sont :
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Le relief de Charleroi est influencé par la vallée de la rivière Sambre qui coule d'ouest en est avant de rejoindre la Meuse à Namur. Le ruisseau Piéton coule du nord au sud pour se jeter dans la Sambre à Dampremy. Dans la vallée de ce ruisseau est creusé le canal Charleroi-Bruxelles. L'Eau d'Heure vient du sud et se jette également dans la Sambre à Marchienne-au-Pont. Une vingtaine de ruisseaux parcourent le territoire de la commune[11].
L'altitude va de 96 mètres (vallée de la Sambre et du Piéton) pour culminer à plus de 220 mètres au Bois du Prince à Marcinelle. Le niveau est de 132 mètres sur la place Vauban. L'altitude des terrils dépasse souvent 200 mètres, le terril Saint-Charles du bois du Cazier atteint 241 mètres[12].
Charleroi est traversé par les plaines alluviales situées le long des rivières Sambre, Piéton et Eau d'Heure. Le territoire de la ville est également traversé par l'étroit synclinal houiller qui caractérise le sillon Sambre et Meuse. Plus généralement, le sous-sol est constitué d'une variété de composants, en premier lieu d'importants gisements de houille grasse de la formation de Charleroi et parfois de fer, du grès, du schiste et des calcaires de la deuxième moitié de l’ère primaire (il y a +/- 350 millions d’années). Au nord de Charleroi, les sables et les argiles de l’Éocène s'avancent du Brabant jusqu'à Gosselies et se retrouvent même plus au sud dans la Formation de Couillet en remplissage de poches karstiques. Les terrils qui ponctuent le paysage carolorégien sont constitués de résidus miniers, principalement de schistes et, en plus petite quantité, de grès carbonifères et de résidus divers.
Charleroi se situe sur la « Faille du midi » qui court du nord de la France à Liège presque à l'horizontale. Cette faille correspond à une importante ligne de rupture géologique située à la limite nord du massif du midi (Condroz-Ardenne), apparue au paléozoïque[13]. En bord d'Eau d'Heure, le plissement hercynien a dressé les couches de roches calcaires, déposées au fond de la mer tropicale du Carbonifère qui occupait le territoire à cette époque[14].
Charleroi Métropole se situe dans un bassin de vie[15] de 600 000 habitants constitué de 30 communes. Ce territoire s'étend sur 80 km du nord au sud, de la frontière française à la grande périphérie bruxelloise, soit plus de 2 000 km2. Ce territoire se dessine à la fois par rapport aux structures territoriales de ces cinq plateaux paysagers (le plateau hesbignon, le plateau urbain, le plateau du Condroz, le plateau de la Fagne et le plateau des Ardennes) et aussi par rapport ses interactions sociales, économiques et culturelles.
C'est un climat tempéré océanique[16] comme pour l'ensemble de la partie occidentale de la Belgique, dû à la proximité de l'océan Atlantique qui régule le temps grâce à l'inertie thermique de ses eaux. Il est influencé soit par des masses d'air humide et doux en provenance de l'océan, soit par des masses d'air sec (chaud en été et froid en hiver) en provenance de l'intérieur du continent européen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les 100 dernières années), on observe environ 200 jours de pluie par an dans la région de Charleroi[17].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température moyenne (°C) | 1,9 | 2,6 | 4,7 | 8 | 11,8 | 15,1 | 16,6 | 16,6 | 14,3 | 10 | 5,5 | 2,6 |
dont pluie (mm) | 67 | 53 | 52 | 52 | 62 | 70 | 76 | 75 | 70 | 72 | 71 | 73 |
Charleroi est nommé ainsi en l'honneur de Charles II, roi d'Espagne et des Pays-Bas en 1666, année de la fondation de la forteresse qui deviendra la ville. Souvent écrit « Charle Roi » à l'origine, ce nom, qui en soi désigne un souverain, est anormal comme nom de ville. Un toponyme tels que Charleville ou Charlebourg, à l'exemple de Philippeville et Mariebourg (devenu Mariembourg) tout proches, étaient plus indiqués. Le nom répond à une intention de propagande politique. Il était destiné à populariser le nom du jeune souverain, qui est alors âgé de quatre ans, et en imposer aux Français à la veille de la guerre de Dévolution. Ce nom est la réplique en français du mot latin Caroloregium qui apparait dans le chronogramme FVNDATVR CAROLOREGIVM inscrit dans le registre des baptêmes de la paroisse de Charnoy en date du 3 septembre 1666, c'est-à-dire le jour de l'ouverture des travaux de la forteresse[19],[20].
Pendant la Révolution française, la ville portera plusieurs noms différents. Depuis la bataille de Jemappes et l'arrivée des Français à Charleroi le 12 novembre 1792 et jusqu'au retour des Autrichiens après la bataille de Neerwinden en mars 1793, la ville portera successivement les noms de Char-sur-Sambre et Charles-sur-Sambre. Après la bataille de Fleurus en juin 1794 et le retour des forces révolutionnaires française, la ville prendra le nom de Libre-sur-Sambre. À partir du Consulat en 1800, la ville retrouve son nom d'origine[21].
L'orthographe officielle Charleroi au lieu de Charleroy sera définitive en août 1880 à la suite d'une communication du ministre de l'Intérieur au Conseil communal[22]. Avant cette date, les deux orthographes étaient officiellement en usage[23].
Sur le site, actuellement occupé par le centre de Charleroi, habitait une petite communauté villageoise. La plus ancienne mention en est faite sous le nom de « Carnotus » en 863 dans un polyptyque des possessions de l'abbaye de Lobbes. Le village sera ensuite nommé « Karnoit » (980) puis « Charnoy » (1188). Situé sur la rive gauche de l'ancien lit de la Sambre, il fait partie du comté de Namur. La rive droite, territoire de l'actuelle Ville Basse, fait partie de Marcinelle, qui dépend de la principauté de Liège.
Un dénombrement de 1602 indique que le territoire s'étend sur 276 bonniers (environ 350 hectares) et est habité par une cinquantaine de « chefs de famille », essentiellement des cloutiers et des houilleurs. Le site habité comprend trois parties, la plus importante se situant sur le bord de la Sambre[24].
Par le traité des Pyrénées de 1659, la frontière entre la France et les Pays-Bas espagnols est modifiée. Plusieurs places-fortes deviennent françaises, laissant entre Mons et Namur un large couloir sans défenses en direction de Bruxelles.
Le marquis Francisco de Castel Rodrigo, gouverneur des Pays-Bas en 1664, veut renforcer les défenses militaires. Le village de Charnoy, le long de la Sambre, est un des rares endroits propices à l'installation d'une forteresse et appartenant au Comté de Namur (donc aux Pays-Bas).
Le roi d'Espagne passe donc une convention avec le seigneur des lieux, par laquelle il achète la seigneurie de Charnoy.
Le Charnoy cède la place à Charleroy, nommé ainsi en l'honneur de Charles II, roi d'Espagne et des Pays-Bas.
La construction de la nouvelle forteresse commence vers la mi-septembre. Dès le début de la construction, informé par des espions, Louis XIV décide de prendre Charleroy. Devant la menace, Castel Rodrigo envisage d'abandonner et même de démolir la forteresse qui a coûté 28 % de la recette moyenne pour les années 1665 à 1667. Les derniers soldats espagnols quittent les lieux le [25].
Le 31 mai, les Français, sous le commandement de Turenne, découvrent un paysage désolé. Le 2 juin, Louis XIV entre dans Charleroy et en ordonne la reconstruction. Les ouvrages de défense sont alors parfaits et agrandis par Thomas de Choisy, Vauban donnant quelques indications pour les demi-lunes au nord et à la ville basse. Par la paix d'Aix-la-Chapelle, Charleroi est attribuée à la France et Louis XIV accorde des privilèges aux habitants de la nouvelle ville (terrain offert gratuitement, primes à la construction, etc.) en vue de la développer.
En 1675, la ville s'étend sur la rive droite de la Sambre, qui deviendra la « ville basse », par opposition à la forteresse existante placée sur les hauteurs, portant logiquement le nom de « ville haute ».
De 1667 à 1678, Charleroi est possession française. Pendant cette période, la ville subit deux sièges par Guillaume III d'Orange-Nassau, attaques qui sont repoussées. Par le traité de Nimègue, la ville est rétrocédée à l'Espagne[26].
En 1692, la ville est bombardée par les armées françaises, mais celles-ci doivent se replier à la suite d'une inondation subite de la vallée de la Sambre. L'année suivante, lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la ville est prise par Vauban, sous le regard de Louis XIV qui en reprend le contrôle. Ce dernier ne se résout en effet pas à perdre la place qui verrouille Sambre et Meuse et représente un poste avancé vers Bruxelles. Mais par le traité de Ryswick de 1697, Charleroi redevient espagnole[27]. De 1698 à 1701, la forteresse est occupée par un contingent hollandais dans le cadre du traité de la Barrière[28].
En 1701, lors de la guerre de Succession d'Espagne, Maximilien-Emmanuel de Bavière, qui a choisi le parti de la France, permet l'occupation de Charleroi par celle-ci. Le contingent hollandais évacue la ville. En 1713, la ville est attribuée à l'Autriche par le traité de Rastatt. Suivent une trentaine d'années de paix et de prospérité[29].
En 1746, pendant la guerre de Succession d’Autriche, la forteresse est prise par le prince français Louis François de Bourbon-Conti. Après le traité d'Aix-la-Chapelle de 1748, la ville est rendue au Saint-Empire, à la condition que les forteresses soient démantelées. Elle connaît alors 45 ans de prospérité[30].
En décembre 1790 commence la révolution brabançonne, et Charleroi connaît une nouvelle période de troubles. Après qu'elle ait brièvement fait partie des États belgiques unis, les Impériaux occupent la ville le 25 décembre ; ils cèdent la place aux vainqueurs français de Jemappes le (les Français l'occupent le ) avant de la reprendre le (les Français l'ayant abandonnée le après la défaite de Neerwinden)[31]. Charleroi, dès l'arrivée des Français, proclame sa sécession du comté de Namur. Elle demande plus tard d'être rattachée directement à la France. En 1794, le général Charbonnier[32] met le siège devant la ville, mais est repoussé. C'est Jourdan qui parvient à prendre la place après six jours d'un bombardement intensif. C'est pendant la prise de Charleroi et la bataille de Fleurus qu'on eut recours pour la première fois à l'observation aérienne, depuis Jumet (lieu-dit Belle-Vue), d'un champ de bataille depuis un aérostat.
Sous le régime français révolutionnaire, la ville, qui fait partie du département de Jemmapes. Durant ce rattachement à la France, la ville est dirigée par sept maires différents.
Peu avant la bataille de Waterloo de 1815, les Carolorégiens très « francophiles » accueillent avec enthousiasme les troupes françaises qui récupèrent la cité faisant désormais partie du « royaume uni des Pays-Bas ». Le (la veille de la bataille de Ligny) a lieu à Gilly, au nord-est de Charleroi, le premier combat sérieux de la campagne de Belgique. Il oppose l'armée française commandée par Napoléon Ier et l'arrière-garde de l'armée prussienne composée d'environ 10 000 hommes, commandée par le général von Zieten. Au cours de ce combat, le général Letort, commandant des dragons de la Garde impériale et aide de camp de Napoléon, poursuit l'infanterie prussienne en la sabrant, enfonce deux carrés d'infanterie et détruit un régiment entier[33]. Il est cependant mortellement blessé par balle au bas-ventre. Napoléon, quant à lui, fait des allers-retours entre le château Puissant où se tient son état-major à Charleroi et Gilly (Sart Allet) pour observer du haut d'un vieux moulin la bataille engagée dans les bois de Soleilmont entre les Prussiens et les Français de Letort[34]. Des combats ont également lieu le à Gosselies entre le 2e corps d'armée français du général Reille et une division du corps du général von Zieten. Après des combats infructueux, les Prussiens se replient sur Heppignies.
Trois jours plus tard, le , l'armée de Napoléon est défaite au cours de la célèbre bataille de Waterloo par le général anglais Wellington. Quarante-huit heures plus tard, Charleroi recueille les débris de la Grande Armée ; le 19 juin à 5 heures, Napoléon lui-même est dans la ville avant de continuer vers Paris.
Charleroi, après cette intégration à la France, passe au royaume uni des Pays-Bas. Pour se protéger de la France, la ville se verra dans l'obligation de construire de nouveaux murs qui la tiendront dans un étroit carcan pendant cinquante ans.
En moins de deux siècles, la ville passe par treize dominations successives. De bataille en bataille, la région dut sans cesse reconstruire son avenir[35].
La ville et les localités voisines tireront parti de très importants gisements de charbon à fleur de terre (d'où l'appellation de la ville : « Pays Noir » ). Des verreries s'installeront à Lodelinsart, Roux, Dampremy, etc. Des moulins, des houillères et des hauts-fourneaux à Charleroi, Monceau, Marchienne, Montignies, Couillet, etc. La sidérurgie, la métallurgie et la production de verre, liées à l'extraction du charbon sont les moteurs du développement industriel.
Après la révolution de 1830 et l'indépendance de la Belgique, à laquelle la population prend une part active, l'activité économique se développe grâce à l'essor des industries anciennes et à l'installation de nouvelles productions ainsi qu'au développement des voies et moyens de communication. La ville devenant trop étroite, la démolition des remparts est décidée en 1867 ; elle s'achèvera en 1871. L'activité économique de Charleroi est alors en plein essor notamment sous l'impulsion de bourgmestres-entrepreneurs tels que Georges Gautier-Puissant, Ferdinand Puissant, Paul-François Huart-Chapel et Charles Lebeau. La ville de Charleroi et son agglomération, produisant le plus de richesses du pays, participe grandement à l'accession de la Belgique au rang de 2e puissance industrielle mondiale. Ce qui fournira à la Belgique les moyens de mener une politique colonialiste et d'entamer de vastes travaux de modernisation du pays (routes, rail pour tramways et trains, voies fluviales, éclairage, équipements des administrations, bâtiments tels qu'écoles et grands hôpitaux, etc.). L'automobile fait son apparition avec les Ateliers Germain à Monceau-sur-Sambre qui deviennent avant la Première Guerre mondiale le plus grand producteur belge d'automobiles. Une fabrique de pianos, De Heug, est créée à Marcinelle en 1892.
Mais la révolution industrielle s'essouffle, la découverte d'un combustible nouveau (le pétrole), plus performant et moins cher à produire, réduit progressivement l'importance économique de la houille et donc des villes minières de Belgique et du Nord de la France. Les mines ferment alors les unes après les autres, amorçant le lent déclin industriel des industries d'aval, vers la fin des années 1960. À l'abandon fin mars 2012 du dernier haut-fourneau, seule la sidérurgie électrique a été maintenue sur deux sites où sont produits des aciers spéciaux et inoxydables consommés par des laminoirs, tréfilerie, etc. mais elle éprouve de grandes difficultés à rester compétitive face à la concurrence des pays émergents, comme toute l'industrie lourde européenne.
Au début de la Première Guerre mondiale, dans le cadre de la bataille de Charleroi qui se déroule du 21 au , la ville et les communes environnantes subissent des exactions de la part des soldats allemands. L'armée allemande exécute 32 civils et détruit 156 bâtiments. L'unité en cause est le 78e RIR - régiment d'infanterie de réserve-[36] La ville échappe à la destruction complète moyennant le payement d'une lourde indemnité de guerre imposée par le général Max von Bahrfeldt.
Dans l’entre-deux-guerres, Charleroi commence à gagner en verticalité. En 1925, la « Maison des Corporations[37] » est érigée par Joseph André, place de la Charleroi Ville-Basse. Ce bâtiment se détache nettement de ses voisins directs qui sont deux fois moins hauts alors qu'ils comptent quand même trois étages plus les combles[38]. De même, la Moderne Résidence est construite en 1938 par l'architecte Alfred Machelidon.
En mai 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale, Charleroi est largement convoitée par les protagonistes des deux camps, Alliés et Allemands, pour la possession des ponts sur la Sambre. Au cours de ce conflit, Charleroi a été également le lieu de persécution et de déportation des Juifs par le régime hitlérien. En mémoire des Juifs carolorégiens assassinés, l'artiste allemand Gunter Demnig a placé onze pavés de mémoire dans différentes rues de Charleroi[39].
Durant la période 1930 - 1948, d'importants travaux de détournement et de canalisation de la Sambre ont été menés pour faciliter la navigation des péniches dans le centre de la ville, parallèlement à la modernisation du canal Charleroi-Bruxelles. Le boulevard Joseph Tirou, importante artère de Charleroi, occupe l'ancien lit (naturel) de la Sambre.
En 1976, la ville se dote d'un petit ring (ou Ring belge R9) qui permet de réduire la circulation dans le centre-ville et qui permettra à terme le développement de piétonniers. Les transports publics sont également privilégiés avec la création d'un métro léger dont le premier tronçon est également inauguré en 1976. Ce métro connaîtra un développement très progressif. La boucle centrale du métro léger de Charleroi, sera ainsi terminée par le tronçon « gare de Charleroi-Centrale- station Parc » en 2012.
L'histoire du Grand Charleroi commence le , date de l'entrée en vigueur de la loi sur la fusion des communes. Charleroi devient alors la ville wallonne la plus peuplée. Au 1er janvier 2024, elle compte 204 322 habitants[2].
Depuis la fin des années 1990, l'aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud (ou Brussels South Charleroi Airport), situé à dix kilomètres de la Ville-Haute, connaît un développement exponentiel en ce qui concerne le nombre de passagers[40]. Il est ainsi devenu le deuxième aéroport de Belgique et constitue désormais un des pôles de développement pour une ville qui était jusque-là fortement marquée par son passé industriel.
Au niveau sportif, Charleroi accueille en juin 2000 au stade du Pays de Charleroi trois rencontres de niveau international avec le Championnat d'Europe de football 2000.
Depuis le début des années 2000, la ville de Charleroi entreprend de grands travaux d'aménagement urbain en vue de renforcer son attractivité.
De grands centres commerciaux sont créés à proximité ou dans le centre-ville. Au début des années 1990, le centre commercial Ville 2 et le cinéma Carollywood[41], vaste complexe cinématographique, ont vu le jour à Charleroi-nord[42]. Une rénovation prévoyant une importante extension des surfaces commerciales ainsi qu'un parking souterrain a donné lieu à une nouvelle inauguration en mai 2012[43].
De même, des projets de rénovation de la Ville-Basse (Phénix et Rive Gauche) sont lancés en 2011, projets qui aboutissent notamment à la création d'une nouvelle place publique, la place Verte, à la construction d'un centre commercial, d'un hôtel et de logements. La Place Verte accueille désormais des événements publics tels que les quartiers d'été, culturels (les Médiévales[44] et Fantaisies consacrées aux arts de la rue)[45] ou sportives (départ du Circuit de Wallonie cycliste et des Dix Miles de Charleroi)[46].
Depuis 2014, la Tour Bleue s'affirme dans le paysage carolorégien à la Ville-Haute. Cette tour haute de 75 mètres due à l'architecte Jean Nouvel et couverte de briques bleues abrite l'Hôtel de police de la zone de police Charleroi[47] et est un immeuble passif.
Depuis 2013, le centre-ville de Charleroi a fait l'objet d'une attention particulière pour ramener les grandes fonctions métropolitaines en son cœur. C'est ainsi que les plans directeurs ambitieux de Charleroi District Créatif, le Left Side Business Park (pôle mixte de bureaux) à l'emplacement de l'ancien immeuble des Finances) sont mis en œuvre pour renforcer l'attractivité dans toute la région et même en-dehors de la métropole de Charleroi[48]. En mars 2017, le centre commercial Rive gauche ouvre officiellement ses portes à la Ville-Basse de Charleroi en face de la place Verte.
Pour compléter la mue du centre-ville de Charleroi, des chantiers importants sont en cours de réalisation pour la rénovation de la voirie à la Ville-Haute et des quais de la Sambre côté gare (et des abords de la gare de Charleroi-Central) qui devraient s'achever respectivement fin 2023 et fin 2024[49],[50]. De même, l'ancien Palais des expositions de Charleroi est en complète rénovation et deviendra « Le Grand Palais » , espace multifonctionnel polyvalent destiné à abriter tout type d'activités d'ampleur (en particulier des salons, congrès, festivals)[51]. L'inauguration devrait avoir lieu début 2024[52].
Charleroi a porté successivement les armes des Isenghien de Gand (de sable au chef d'argent), celles du comté de Namur en 1697 (d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules et à la bande de gueules), les mêmes aux émaux inversés et le lion tenant un sabre, puis augmentées d'un chef à la fleur de lis au XIXe siècle. C'est ce dernier type qui lui fut confirmé par Arrêté royal le 28 août 1847 : De sable au lion d'or rampant, armé et lampassé tenant à dextre un sabre de même, au chef d'argent portant une fleur de lys de gueules. L'écu est sommé d'une couronne de sept perles. Pour support à senestre de l'écu un lion assis au naturel, armé à dextre d'un sabre d'argent garni d'or. Le tout reposant sur un tertre de synople[55].
Depuis les fusions de 1977, la ville a abandonné ses anciennes armoiries et en a adopté de nouvelles mais qui n'ont pas été reconnues par une autorité supérieure : « De sable à la silhouette d'une forteresse hexagonale d'argent, entourée de douze étoiles à cinq rais d'or rangées en cercle, le tout surmonté de quinze points d'échiquier alternativement de gueules et d'argent rangés en fasce huit et sept ; au chef diminué d'argent à une fleur de lys de gueules »[56],[57]. « Elles symbolisent à la fois l'ancienne forteresse de Vauban, berceau de la ville, l'Europe (les étoiles), les quinze communes fusionnées dans l'entité actuelle (les carrés) et l'essor donné par la France à la forteresse initiale (la fleur de lys)[56]. »
Les armoiries sont rarement présentées seules. Elles le sont habituellement avec le support : « Blanc chargé d'un coq rouge, la patte droite posée sur le bord supérieur de l'écu de la ville »[56].
Le , le conseil communal a adopté un sceau communal, décision approuvée par la Communauté française le , mais ce sceau n'a jamais été utilisé[58] : De sable au coq hardi d'or, au chef d'argent chargé d'une fleur de lys de gueules[56].
Depuis l'adoption du nouveau logotype en 2015, le blason n'est plus utilisé dans la communication de la commune.
Dans le prolongement de l'effort de redresser son image, la ville s'est dotée début 2015 d'un nouveau logo et d'une nouvelle charte graphique[59] réalisés par le studio bruxellois Pam et Jenny.
La couronne de trois triangles au-dessus du C a plusieurs significations :
Le magazine Infopresse le présente dans sa liste des huit meilleurs logos qui ont fait l'actualité en 2015[62]. Lors de la remise des premiers awards de la communication publique, le 23 février 2016, la ville remporte le Grand prix 2016 ainsi que prix de la promotion identitaire pour le lancement de la nouvelle identité graphique. Prix organisé à l'initiative de l'ASBL « WBCOM » (Wallonie-Bruxelles Communication publique), en collaboration avec le groupe Rossel et RTL-TVI[63].
Charleroi compte 204 322 habitants[2]au , soit une densité de 1 984,67 habitants par km2 pour une superficie de 102,95 km2²
Parmi les 262 communes de la Région wallonne, elle se situe à la 51e place par rapport à sa superficie, à la 1re place par rapport à son nombre d'habitants et à la 3e place par rapport à sa densité. Parmi les 581 communes belges, elle se situe à la 64e place par rapport à sa superficie, à la 3e place par rapport à son nombre d'habitants et à la 28e place par rapport à sa densité.[réf. nécessaire]
La population étrangère est très importante à Charleroi qui, avec pas moins de 128 nationalités recensées en 2010, est plus cosmopolite que Bruxelles[64].
Selon les statistiques officielles de l'année 2016, sur les 202 182 habitants, 171 677 sont Belges. Parmi les quelque 15 % d'étrangers, il y a, par ordre décroissant, 12 041 Italiens, 2 893 Marocains, 2 306 Français, 2 239 Turcs, 1 643 Roumains, 1 533 Algériens et 1 090 Espagnols, pour les nationalités dont le nombre de représentants dépasse les 1 000.
Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de l'année
Les chiffres de 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Année | Population | Évolution 1992=index 100 |
---|---|---|
1992 | 206 903 | 100,0 |
1993 | 207 045 | 100,1 |
1994 | 206 837 | 100,0 |
1995 | 206 491 | 99,8 |
1996 | 205 531 | 99,3 |
1997 | 204 899 | 99,0 |
1998 | 203 853 | 98,5 |
1999 | 202 020 | 97,6 |
2000 | 200 827 | 97,1 |
2001 | 200 233 | 96,8 |
2002 | 200 578 | 96,9 |
2003 | 200 460 | 96,9 |
2004 | 200 608 | 97,0 |
2005 | 201 373 | 97,3 |
2006 | 201 300 | 97,3 |
2007 | 201 550 | 97,4 |
2008 | 201 561 | 97,4 |
2009 | 202 234 | 97,7 |
2010 | 202 598 | 97,9 |
2011 | 203 464 | 98,3 |
2012 | 203 871 | 98,5 |
2013 | 203 753 | 98,5 |
2014 | 202 730 | 98,0 |
2015 | 202 480 | 97,9 |
2016 | 202 182 | 97,7 |
2017 | 201 256 | 97,3 |
2018 | 201 816 | 97,5 |
2019 | 202 267 | 97,8 |
2020 | 202 746 | 98,0 |
2021 | 201 837 | 97,6 |
2022 | 202 421 | 97,8 |
2023 | 203 785 | 98,5 |
2024 | 204 322 | 98,8 |
La présence actuelle de nombreuses personnes d'ascendance flamande à Charleroi s'explique en grande partie par la venue de travailleurs flamands aux XIXe et XXe siècles. En effet, la révolution industrielle permet fortement à Charleroi de se développer et de prospérer à partir du XIXe siècle et provoque un exode rural en Belgique, notamment des agriculteurs flamands qui veulent quitter la Flandre et sa grande précarité. Cette main-d'œuvre profite à Charleroi qui en a besoin pour ses mines, verreries et sidérurgies. Selon les recensements linguistiques organisés au XIXe par l’État belge, 9 044 flamands vivent à Charleroi en 1866 et 26 986 en 1910. Ce grand nombre de flamands en Wallonie entraîne la construction de quartiers flamands et la création d’associations comme « Werk Der Vlamingen » (association catholique qui soutenait les flamands installés en Wallonie). On comptait également à l'époque, de nombreux navetteurs qui effectuaient chaque jour le trajet entre leur domicile en Flandre et leur lieu de travail en Wallonie. Cette migration flamande explique donc pourquoi on retrouve des patronymes flamands à Charleroi[65].
L'immigration italienne à Charleroi est relativement ancienne. Dès la période de l'Entre-deux-guerres, de nombreux Italiens viennent déjà travailler dans les mines à Charleroi. Ce flux provient d'une désaffection des Belges pour le travail de mineur mais également de la natalité importante en Italie. Ce phénomène est également présent dans toute la Province de Hainaut. Dès 1923, on comptait 1682 travailleurs italiens répartis principalement à Marchienne-au-Pont, Couillet, Marcinelle, Châtelineau, Lodelinsart, Couillet et autres communes de la métropole carolorégienne. Il s'agit en général de main d'œuvre non qualifiée. Ces travailleurs s'intègrent rapidement notamment via des fiançailles et des mariages avec des Belges. Ils ouvrent également pas mal de restaurants italiens[66].
Après la Deuxième Guerre mondiale, face à la pénurie de main-d'œuvre dans les mines, le gouvernement belge fait appel à des travailleurs étrangers. Les Italiens vont être sollicités en priorité pour travailler dans les mines. Le , un protocole d'accord (l'« accord charbon ») est signé entre la Belgique et l'Italie qui est dans une situation sociale délicate. L'accord prévoit l'arrivée de 50 000 Italiens avec en contrepartie l'exportation vers l’Italie de « 200 kg de charbon par mineur et par jour »[67]. Les besoins continuent toutefois à augmenter et des contingents sont formés[67]. Au cours des années de conclusion des différents accords bilatéraux entre l'Italie et la Belgique, tels que le protocole du et le protocole du , les immigrés italiens se dirigent vers les mines de charbon belges. Dans un premier temps, ils vivent dans des conditions déplorables. Au Bois du Cazier, ils logent dans les anciens baraquements qui avaient hébergé les prisonniers allemands travaillant à la mine au sortir de la guerre. La catastrophe de Marcinelle sera à l'origine d'un blocage des relations diplomatiques entre les deux pays et mit un terme définitif à l'« accord charbon » et à l'immigration italienne à Charleroi.
Des structures se créent pour encadrer cette immigration. Un Consulat général d'Italie est installé à Charleroi depuis le début du XXe siècle[68] et une école consulaire se crée à Charleroi[69] se consacrant à l'enseignement de la langue italienne avec des institutions telles que la Société Dante Alighieri[70]. Des médias italiens spécifiquement locaux se créent également tel le bimestriel Nuovi Orizzonti Europa - Belgio, , éditeur de la Congrégation Scalabrinienne[71] à Marchienne-au-Pont.
Deuxième agglomération wallonne et première commune, Charleroi est un pôle économique important. Traditionnellement, trois secteurs constituaient l'essentiel de l'activité économique : le charbon, la sidérurgie et le verre. Si le charbon a définitivement disparu, les industries sidérurgiques se sont restructurées et modernisées et occupent toujours une place importante. Ainsi, Industeel[72], filiale d'Arcelor est un leader mondial dans les aciers spéciaux et inoxydables et l'aciérie électrique de Thy-Marcinelle (groupe Riva) produit du fil d'acier.
À Marcinelle, les activités des ACEC (Ateliers de Construction électrique de Charleroi), un des plus puissants groupes industriels européens actif dans les domaines des constructions électriques lourdes et de l'électronique industrielle et spatiale avant 1970, ont été absorbées et poursuivies avec de grands groupes étrangers comme Suez, Alcatel (secteur de l'énergie), Alstom (secteur ferroviaire), ABB (secteur robotique)[73]. Le nom ACEC existe toujours au travers la division chauffage d'ACIT, aujourd’hui implantée au Roeulx et spécialisée dans le marché des énergies renouvelables[74].
En 2013, est construit à Couillet un grand centre de tri automatisé des déchets PMC dénommé Valtris qui dépend de l'intercommunale Tibi de collecte et de gestion des déchets de la région de Charleroi. En , le centre Valtris de tri de déchets est modernisé, permettant grâce à sa technologie de pointe, de séparer en 14 fractions distinctes le contenu du sac bleu de près de 1,7 million d’habitants des zones intercommunales de la province de Namur, de la province du Brabant wallon, de la province de Luxembourg et de la région de Charleroi[75].
Plus récemment, d'autres secteurs se sont développés, principalement l'aéronautique civile et militaire (SABCA, SONACA), la logistique, l'imprimerie et les biotechnologies. L'industrie aéronautique et spatiale se développe rapidement autour de l'aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud avec la fondation de deux centres de recherche universitaires : le Centre d'Excellence en Technologies de l'Information (CETIC) servant comme centre d'expertise pour l'élaboration d'entreprises wallonnes et fondé par l'UCLouvain avec les universités de Namur et de Mons[76], ainsi que le Cenaero[77] (Centre de recherche en aéronautique) de l'ULiège, l'UCLouvain et l'ULB[78]. En , l'entreprise spécialisée dans le domaine de la construction de satellites artificiels Aerospacelab lance également la construction à Marcinelle (sur l'ancien site des ACEC à La Vilette) de la plus grande usine de fabrication de satellites en Europe (et la troisième au niveau mondial). Il est prévu que le site emploie environ 500 personnes avec une capacité de production allant jusqu'à 500 satellites par an[79].
L'Aéropole accueille de surcroît plusieurs spin-off de l'ULB et de l'UCLouvain[80]. À cela s'ajoute la nouvelle attractivité du secteur des techniques de pointe soutenu par l'Intercommunale Igretec[81]. Cette intercommunale est la structure publique spécialisée dans la promotion économique de la métropole et dans l'accueil des investisseurs. Elle joue aussi un rôle de soutien pour l'activité des PME, notamment en matière d'implantation et d'aides à l'investissement[82].
Depuis la fin des années 1990, l'aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud (ou Brussels South Charleroi Airport) constitue une réussite commerciale avec une croissance du nombre de passagers de 210.000[83] en 1998 à 8.3 millions de passagers en 2023[84]. Il est ainsi devenu le deuxième aéroport de Belgique pour le transport passager et constitue désormais un atout substantiel pour le développement économique, commercial de la ville de Charleroi. L'activité de l'aéroport génère ainsi de nombreux emplois directs et indirects.
Comme dans d'autres villes wallonnes, de nombreux navetteurs quittent chaque matin Charleroi en train ou en empruntant les axes autoroutiers pour travailler à Bruxelles. Les prix relativement abordables de l'immobilier dans la région de Charleroi par rapport à ceux pratiqués dans la région bruxelloise ou dans le Brabant Wallon constituent en effet un incitant croissant à s'installer dans la métropole carolorégienne[85].
Le commerce de centre-ville souffrait depuis les années 1970, comme dans beaucoup de grandes villes, d'une désaffection au profit de centres commerciaux en périphérie, plus faciles d'accès et offrant de nombreuses places de parking. Cette tendance s'est toutefois inversée à partir des années 1990 avec la création de grands centres commerciaux à proximité ou dans le centre-ville de Charleroi tels le centre commercial Ville 2 à Charleroi-nord[42] et surtout le centre commercial Rive gauche à la Ville-Basse de Charleroi tous les deux dotés de vastes parkings[86].
De même, depuis 2017, ont été créés, au quai Arthur Rimbaud en bord de Sambre, Quai 10, lieu culturel qui rassemble cinémas et jeux vidéo au sein d'une même structure, et une brasserie artisanale « la Manufacture urbaine » (Brasserie du Pays de Charleroi). Le site du charbonnage du Martinet à la limite des communes de Marchienne-au-Pont et de Monceau-sur-Sambre, a également trouvé une nouvelle affectation avec la mise en place d'une chaîne d'embouteillage de la Brasserie du Pays de Charleroi[87].
Revenu | Charleroi | Belgique |
---|---|---|
<10 000 euros | 26,3 % | 18,2 % |
>10 000 euros et <20 000 euros | 43,3 % | 35,7 % |
>20 000 euros et <30 000 euros | 16,7 % | 20,9 % |
>30 000 euros et <40 000 euros | 6,8 % | 10,2 % |
>40 000 euros et <50 000 euros | 3,3 % | 6,1 % |
>50 000 euros | 3,6 % | 8,9 % |
Secteur | % du total |
---|---|
Industrie manufacturière | 38,9 % |
Commerce de gros et de détail, réparations… | 37,4 % |
Production d'électricité, de gaz et d'eau | 6,8 % |
Construction | 5,9 % |
Immobilier, location et services aux entreprises | 5,1 % |
Transports, entreposage et communications | 2,2 % |
Hôtels et restaurants | 1,2 % |
Autres | 2,3 % |
Charleroi est bien desservi au niveau des transports car situé au centre de nœuds autoroutiers et ferroviaires très denses. De même, la métropole carolorégienne dispose du Port Autonome de Charleroi et d'un réseau fluvial donnant accès à trois grands ports (Dunkerque, Anvers et Rotterdam) et de l'Aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud qui assure de nombreuses liaisons aériennes internationales.
Avant la fusion des communes, depuis l'Indépendance de la Belgique en 1830 au 1er janvier 1977 (à l'exception pour la période liée à la Seconde Guerre mondiale), Charleroi n'a connu que des bourgmestres et des majorités libérales.
Les élections communales d'octobre 1976 à la veille de la fusion des communes ont pour effet de mettre en place en 1977 une majorité absolue du Parti socialiste et Lucien Harmegnies, ancien ministre et jusqu'alors bourgmestre de Marcinelle devient le premier bourgmestre socialiste de la nouvelle entité. À partir de 1977, le parti socialiste fait constamment partie de la majorité politique au sein du conseil communal disposant soit de majorités absolues soit en étant en coalition avec d'autres partis.
En 2005, de nombreuses affaires judiciaires mettent en cause des élus communaux socialistes de Charleroi. Le retentissement et l'impact sont importants aux niveaux local, régional et même national. Au niveau local, le PS perd ainsi la majorité absolue lors des élections communales du 8 octobre 2006.
Lors des élections d'octobre 2012, le PS, sous la conduite de Paul Magnette, retrouve la majorité absolue au conseil communal. Paul Magnette, élu bourgmestre, choisit cependant d'ouvrir la majorité socialiste et de reconduire la coalition PS, MR et cdH[90]. Aux élections communales de 2018, Paul Magnette, réélu bourgmestre, ouvre la majorité socialiste communale à Ecolo et à C+ (tendance cdH).
Parti | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | Collège | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
PS | 40 884 | 41,29 | 6,40 % | 26 / 51 |
4 | Oui | |
PTB | 15 572 | 15,73 | 12,30 % | 9 / 51 |
8 | Non | |
MR | 11 092 | 11,20 | 5,08 % | 6 / 51 |
3 | Non | |
C+ (tendance cdH)[91] | 7 539 | 7,61 | 2,98 % | 4 / 51 |
2 | Oui | |
Ecolo | 7 317 | 7,39 | 0,02 % | 3 / 51 |
0 | Oui | |
DéFI | 5 120 | 5,17 | 3,36 % | 2 / 51 |
2 | Non | |
PP | 4 494 | 4,54 | Nv. | 1 / 51 |
1 | Non | |
Autres | 7 007 | 7,08 | 0,02 % | 0 / 51 |
0 | ||
Total | 99 025 | 100 | 51 | 0 | 33 |
Collège[92] | |
---|---|
Bourgmestre | Paul Magnette (PS) |
Échevins | Julie Patte (PS) |
Éric Goffart (C+) | |
Xavier Desgain (Ecolo) | |
Françoise Daspremont (PS) | |
Mahmut Dogru (PS) | |
Babette Jandrain (PS) | |
Karim Chaïbai (PS) | |
Thomas Parmentier (PS) | |
Laurence Leclercq (PS) | |
Président du CPAS | Philippe Van Cauwenberghe (PS) |
Parti | 10-10-1976[93] | 10-10-1982 | 9-10-1988 | 9-10-1994 | 8-10-2000 | 8-10-2006[94] | 14-10-2012[95] | 14-10-2018[96] | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix / Sièges | % | 51 | % | 51 | % | 51 | % | 51 | % | 51 | % | 51 | % | 51 | % | 51 |
PS | 49,11 | 27 | 53,34 | 32 | 63,78 | 37 | 53,97 | 32 | 51,37 | 30 | 38,43 | 23 | 47,69 | 30 | 41,29 | 26 |
PRL1/MR2 | 10,851 | 5 | 15,991 | 9 | 11,711 | 5 | 11,391 | 6 | - | 24,642 | 14 | 16,282 | 9 | 11,202 | 6 | |
PRL-MCC | - | - | - | - | 16,15 | 8 | - | - | - | |||||||
PSC1/CDH2 | 15,351 | 8 | 11,231 | 6 | 12,381 | 6 | 11,591 | 6 | 9,611 | 4 | 11,42 | 6 | 10,592 | 6 | - | |
ECOLO | - | 6,03 | 2 | 7,6 | 3 | 6,27 | 2 | 11,38 | 6 | 8,12 | 4 | 7,37 | 3 | 7,39 | 3 | |
PTB1/PTB+2 | 0,321 | 0 | 0,291 | 0 | 0,431 | 0 | 1,271 | 0 | 1,331 | 0 | 2,12 | 0 | 3,422 | 1 | 15,731 | 9 |
FDF1/DéFI2 | - | - | - | - | - | - | 1,811 | 0 | 5,172 | 2 | ||||||
C+ | - | - | - | - | - | - | - | 7,61 | 4 | |||||||
PP | - | - | - | - | - | - | - | 4,54 | 1 | |||||||
RW | 19,17 | 10 | - | 0,83 | 0 | - | - | - | 0,92 | 0 | - | |||||
RWF | - | - | - | - | 1,09 | 0 | - | - | - | |||||||
PCB1/PC2 | 4,411 | 1 | 3,821 | 1 | 2,442 | 0 | - | - | - | - | - | |||||
UDRT | - | 1,69 | 0 | - | - | - | - | - | - | |||||||
FN | - | 0,74 | 0 | 0,4 | 0 | 10,5 | 5 | 6,9 | 3 | - | - | - | ||||
VIVANT | - | - | - | - | 2,17 | 0 | 0,82 | 0 | - | - | ||||||
WALLON | - | 4,48 | 1 | - | - | - | 1,14 | 0 | - | - | ||||||
RPW | - | 1,65 | 0 | - | - | - | - | - | - | |||||||
GU | - | - | - | 1,2 | 0 | - | - | - | - | |||||||
SAMUEL | - | - | - | 1,64 | 0 | - | - | - | - | |||||||
VIE | - | - | - | 1,64 | 0 | - | - | - | - | |||||||
Front-Nat. | - | - | - | - | - | 9,51 | 4 | - | - | |||||||
FNationale | - | - | - | - | - | 2,7 | 0 | - | - | |||||||
FN-Belge | - | - | - | - | - | - | 5,78 | 2 | - | |||||||
FNW | - | - | - | - | - | - | 1,98 | 0 | - | |||||||
NATION | - | - | - | - | - | - | 1,16 | 0 | - | |||||||
Wall.d'Abord! | - | - | - | - | - | - | 1,09 | 0 | - | |||||||
La Droite | - | - | - | - | - | - | - | 2,61 | 0 | |||||||
OXYGENE | - | - | - | - | - | - | - | 1,51 | 0 | |||||||
AGIR | - | - | - | - | - | - | - | 1,34 | 0 | |||||||
NWA-NATION | - | - | - | - | - | - | - | 1,28 | 0 | |||||||
CA | - | - | - | - | - | - | - | 0,34 | 0 | |||||||
Autres(*) | 0,78 | 0,74 | 0,43 | 0,54 | - | 1,13 | 1,91 | - | ||||||||
Bulletins déposés | 135525 | 124898 | 119471 | 116777 | 116018 | 121275 | 112289 | 112512 | ||||||||
Participation % | 88,74 | 87,65 | 86,4 | 88,65 | 82,58 | 84,64 | ||||||||||
Blancs et nuls % | 5,46 | 6,42 | 6,42 | 6,62 | 9,24 | 8,08 | 10,34 | 11,99 |
(*)1976: Divers 76 1982: FRNAT, MRW 1988: PCN, POS 1994: LCBCV, PCN, PSN 2006: FNB, Unie 2012: DN, Front-Gauche, NWA
Charleroi est dotée de 51 écoles maternelles et primaires, réparties dans l'ensemble des sections de l'entité.
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Centre de Charleroi :
Le réseau libre (catholique) :
Le réseau officiel :
Le réseau privé :
Académies :
La ville abrite également deux hautes écoles : la Haute École Louvain en Hainaut (HELHa)[98] sur plusieurs implantations : l'École de la Providence de Gosselies, l'école normale de Loverval, l'IESCA à Gilly et Montignies-sur-Sambre, les Aumôniers du Travail, l'école sociale de Charleroi à Montignies-sur-Sambre ; ainsi que la Haute École provinciale du Hainaut (HEPH)-Condorcet.
Charleroi accueille de nombreux étudiants français dans la catégorie paramédicale, notamment dans les sections de Montignies-sur-Sambre et Marcinelle comme l'Institut Pédagogique et Social de Marcinelle, l'Institut Provincial de Kinésithérapie de Nursing et d'Ergothérapie (IPKNE) faisant tous deux partie de la HEPH-Condorcet, ainsi que l'IESCA ou l'école normale de la Providence (éducateurs spécialisés), faisant partie de la HELHa.
Enfin, l'École supérieure des Arts (ARTS) du pouvoir organisateur Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) proposera à partir de septembre 2024 à Charleroi un nouveau cursus artistique dans le domaine de la danse en partenariat avec Charleroi danse (Hainaut/Bruxelles) et coorganisé avec la Haute Ecole Provinciale de Hainaut-Condorcet (Hainaut), l’INSAS (Bruxelles) et l’ENSAV La Cambre (Bruxelles)[99].
Depuis 1966, la ville abrite une implantation de l'Université catholique de Louvain, l'UCLouvain Charleroi, désormais établie sur deux sites : la Maison Georges Lemaître se situe au centre-ville, alors que la Louvain School of Management offre des formations à Montignies-sur-Sambre.
Depuis quelques années, Charleroi accueille de surcroît des activités décentralisées de l'ULB, l'Université de Mons ou encore l'Université de Namur.
En effet, la ville de Charleroi accueille depuis juin 2014 le siège de l’Université ouverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en abrégé UO. Il s’agit d’une plateforme qui vise à soutenir le développement et l’organisation d’activités d’apprentissage relevant de l’enseignement supérieur et universitaire dans une logique de formation tout au long de la vie. L'Université ouverte a notamment pour objectif d’encourager, d’organiser et de promouvoir la collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur (universités, hautes écoles, écoles supérieures des arts et établissements de promotion sociale) afin de favoriser l'accès ou la reprise d’études supérieures pour le plus grand nombre en tenant compte des contraintes et des parcours de vie individuels.
Depuis septembre 2023, Charleroi dispose d'un campus universitaire ( « CampusUCharleroi » ) des sciences des arts et des métiers dans les bâtiments Zénobe Gramme et Solvay à la Ville-Haute de Charleroi. L'objectif est de rassembler dans un seul site au centre de Charleroi l'ensemble des étudiants dans l'enseignement supérieur, universitaire, les chercheurs scientifiques et de promouvoir les métiers scientifiques et techniques. Le CampusUCharleroi est le résultat d'un partenariat de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), de l'Université de Mons (UMons), de la Haute École Condorcet, de la Province du Hainaut et de la ville de Charleroi[100]. La concrétisation de ce projet a bénéficié de la contribution du Fonds européen de développement régional (FEDER) de l'Union européenne et s'inscrit dans la volonté de créer un pôle d'excellence au sein de Charleroi District Créatif (DC).
Réseau Hospitalier Charleroi Métropole :
Réseau hospitalier HUmani (CHU Charleroi Chimay) :
La ville de Charleroi accueille plusieurs équipes sportives de renom, dont le Royal Charleroi Sporting Club (football) qui évolue en Division 1 (officiellement nommée « Jupiler Pro League » d'après le nom de son sponsor) et qui a pris part pendant plusieurs années à des compétitions européennes, et le Spirou Basket Club qui évolue parmi les meilleurs du championnat national et dispute régulièrement les compétitions européennes. Le club de tennis de table du Royal Villette Charleroi, vainqueur à plusieurs reprises de la Ligue des champions, a compté dans ses rangs des joueurs d'exception comme Jean-Michel Saive, champion d'Europe, vice-champion du monde, et numéro 1 mondial.
La ville dispose :
Dans la mouvance de l'implantation à Charleroi en 1957 de ce qui deviendra plus tard le Ballet royal de Wallonie, la ville de Charleroi a connu depuis 1970 un très vif engouement pour la danse classique et contemporaine, avec la création de nombreuses écoles de danse privées et même de compagnies semi-professionnelles comme Carolo King Ballet.
Le Ballet royal de Wallonie a été dissous en 1990, à la mort de son directeur artistique Jorge Lefebre pour faire place à une entité intégralement contemporaine : Charleroi/Danses, Centre chorégraphique de la Communauté française.
La Biennale de Charleroi danse est un événement de niveau international consacré à la danse contemporaine. Durant près de trois semaines, aux Écuries, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, ainsi qu'à la Raffinerie (Bruxelles), des spectacles de danse sont proposés mettant en valeur la création chorégraphique belge et étrangère[111].
L'ASBL Charleroi CentreVille organise des événements annuels tels que « Le Carnaval de Charleroi » (mi-février-mi-mars), « Les Médiévales » (en mars), « Fantaisies » (fin avril), « Le Jardin dans la ville » (en mai), « Quartier d'été » (en juillet) et « Les fêtes de Wallonie » (en septembre) se déroulant Ville-Basse ou Ville-Haute[117].
Fréquemment, des festivals ou concerts de musiques sont organisés dans les nombreux cafés de la ville, comme le Carolo Musique Rally. Chaque année, au printemps, se tient également une des plus grandes brocantes de Belgique, à savoir, la brocante des Quais de Charleroi qui dure 24 heures.
Un « Festival du Film au Féminin » est organisé au Cinéma Quai10 depuis 2008[118].
La City Parade, grand rassemblement de musiques électroniques, a été plusieurs fois organisée dans les rues de la cité. Les deux dernières éditions (2014 & 2015) s'y sont par ailleurs déroulées.
La biennale « Asphalte », un festival consacré à l’art urbain ou encore les festivals Urban Dream sont organisés par la ville de Charleroi depuis 2014. De ce fait, l' Art urbain (ou Street art) trouve de plus en plus une place dans le paysage de Charleroi et des artistes internationaux ont pu créer des fresques monumentales à découvrir dans la ville[119],[120].
Charleroi et les localités environnantes qui y ont été intégrées lors de la fusion des communes disposent d’un patrimoine remarquable qui rend compte d’un passé riche de plusieurs siècles d’histoire. L'on y côtoie de multiples édifices anciens remontant au Moyen Âge, aux Temps modernes et à l'Époque contemporaine. Par leur destination, ils répondaient à leur époque aux besoins et aux goûts de leurs constructeurs parfois illustres : châteaux, beffrois, églises anciennes, remparts, moulins, etc.
Pendant plus de deux siècles, du XVIIe siècle au XIXe siècle, le centre ville de Charleroi a connu une évolution architecturale propre avec la construction de la forteresse espagnole qui devient française, autrichienne et hollandaise. À l'ancien village de Charnoy, se substitue ainsi une architecture militaire à caractère principalement classique. Cette période se clôture à la fin du XIXe siècle par la destruction de la forteresse hollandaise. Sur les terrains libérés par les anciens remparts, les autorités communales entament alors un programme ambitieux de construction de grand boulevards arborés et d'un parc en son centre permettant à Charleroi d'affirmer son caractère de capitale économique de la province de Hainaut. Le long de ces artères, les architectes en vue érigent des demeures bourgeoises et bâtiments de style éclectique. Le centre ville a ensuite accompagné l'évolution des styles avec de nombreux bâtiments Art Nouveau, Art déco et Moderniste[129]. Dans le domaine public, les bâtiments sont érigés à l'initiative de bourgmestres bâtisseurs tels Joseph Tirou et Octave Pinkers à qui l'on doit le beffroi de l’hôtel de ville de Charleroi, chef d’œuvre alliant classicisme et Art déco (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco), le Palais des beaux-arts et le nouveau Palais de justice[130]. Au XXIe siècle, s'y est ajouté la Tour Bleue à la silhouette caractéristique à la Ville-Haute. Plus récemment, les projets urbanistiques (tels Rive Gauche et le réaménagement de la place Verte) à la Ville-Basse ont eu pour vocation de ramener de l'activité et du commerce dans le centre-ville et, à la Ville-Haute, de créer un campus universitaire préservant les bâtiments de style néo-classique érigés en 1903 à l'occasion de l’Exposition de Charleroi de 1911.
Dans les communes faisant depuis 1976 partie du grand Charleroi, ont également été érigés des châteaux, églises, chapelles, manoirs, immeubles de style, charbonnages et cités ouvrières témoignages architecturaux des temps anciens laissés par les pouvoirs locaux, maîtres de forge, industriels et notables carolorégiens.
La Route Napoléon longue de 94 km qui part de Waterloo et qui aboutit à la frontière française de côté de Beaumont permet de suivre l'itinéraire de l'Empereur Napoléon en 1815 avant la bataille de Waterloo. Dans la région de Charleroi, cette route passe par Charleroi, Marcinelle et Gilly. Un itinéraire et une signalétique spécifique ont été mises en place par le commissariat au tourisme de Wallonie avec les lieux emblématiques de son passage en Wallonie comprenant des musées, le patrimoine et le folklore local, les sites UNESCO, la gastronomie de terroir et les trois champs de bataille marquants de sa campagne (Ligny, les Quatre-bras et Waterloo). Un de ces lieux est le lieu de l'ancien château Puissant à la Ville-Basse de Charleroi où il a établi son quartier général et où il loge dans la nuit du 15 juin 1815[148]. On notera également qu'ont lieu à Gilly et Gosselies, au nord-est de Charleroi, les premiers combats sérieux de la campagne de Belgique. À Gilly, il oppose l'armée française commandée par Napoléon Ier et l'arrière-garde de l'armée prussienne composée d'environ 10 000 hommes, commandée par le général von Ziethen. Il se conclut par une victoire française et par la retraite de l'armée prussienne.
Encore maintenant, l'on trouve un témoignage vivant du passage de Napoléon et de son armée à Charleroi. Chaque année, de mai à octobre, ont lieu les marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse à Jumet (Tour de la Madeleine), Marcinelle (marche Saint-Louis) et dans la région au sud de Charleroi qui regroupent de nombreux marcheurs en uniforme du Premier Empire.
Dans la région de Charleroi, le RAVeL (Réseau Autonome des Voies Lentes) permet la pratique du vélo à des fins sportives et de tourisme sur des itinéraires protégés. Les itinéraires empruntent les chemins de halage le long de la Sambre et du canal Charleroi-Bruxelles et des voies de chemin de fer désaffectées.
Les itinéraires en région de Charleroi sont les suivants :
De même, Charleroi se situe sur la route EuroVelo3, également nommée « Véloroute des pèlerins » . Il s'agit d'une route longue de 5 122 km qui relie Trondheim en Norvège à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. L’itinéraire traverse ainsi sept pays, la Norvège, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, la Belgique, la France et l’Espagne[149].
Les éditions Dupuis à Marcinelle sont un des hauts-lieux de la bande dessinée et c'est là qu'est née l'école dite de Marcinelle, constituée des auteurs du journal « Spirou ». On compte parmi les personnages de BD les plus connus : Spirou, Tif et Tondu, Boule et Bill, Lucky Luke, Buck Danny, les Schtroumpfs, Natacha, Gaston Lagaffe, Yoko Tsuno, Papyrus, les Tuniques bleues, Mélusine, Cédric, Largo Winch, etc.
Pour rendre hommage aux auteurs et à leurs héros sur papier, un parcours BD ludique de 2.1 km a été créé dans le centre de Charleroi reliant la Ville-Basse à la Ville-Haute. L'on y trouve des sculptures des héros du Journal Spirou et décorations à l'intérieur des stations de métro Le parc (univers de Lucky Luke) et Janson (éditions Dupuis et ses personnages : Spirou et Fantasio, les Schtroumfs, Natacha, l'Agent 212, Gaston Lagaffe, etc.)[150].
Le paysage carolorégien post-industriel est ponctué par de nombreux terrils couvrant une superficie de plus de 500 ha. Ils sont désormais colonisés par une flore parfois abondante et deviennent des refuges de biodiversité. L'on trouve ainsi des pelouses pionnières, friches fleuries, mares temporaires, roselières, zones boisées, etc. Un réseau de sentiers entretenus relie un certain nombre de terrils et constitue un corridor écologique. Ces terrils sont traversés par le Réseau RAVeL qui permet des balades à pied, à cheval ou équipé d'un vélo. La Maison du Tourisme du Pays de Charleroi organise régulièrement des promenades guidées (dont une promenade photo le long du chemin de halage)[151].
Parmi les terrils les plus représentatifs, l'on trouve la chaîne des terrils de la porte ouest (des Piges, Saint-Théodore nouveau, Saint-Théodore ancien, Saint-Charles et Bayemont) et le terril du Martinet. À leur sommet, l'on découvre différents panoramas de la métropole carolorégienne, des anciennes industries et charbonnages qui soit ont été préservés soit sont en cours de réaffectation avec des vignobles, l'installation de ruches, la réutilisation de bâtiments miniers (musée du verre et de l'industrie, brasserie)[152]. Le terril Saint-Charles n°2 (à côté de l'ancien charbonnage du Bois du Cazier) est aujourd'hui classé comme site de grand intérêt biologique (SGIB) à cause des nombreuses espèces végétales et animales qu'on y retrouve[153]. Il présente des pentes presque entièrement boisées et un sommet sur lequel se dresse une terrasse panoramique culminant à 240 m. On y accède à partir du site et des musées du Bois du Cazier.
Un grand itinéraire de randonnée balisé GR 412, la Boucle noire, a été tracé dans les années 2000. Il chemine sur 22 km en passant par les terrils, où la nature a repris ses droits[154],[155] et par le chemin de halage en bord de Sambre le long d'anciens sites industriels. Le long du chemin de halage, l'on chemine ainsi à côté de l'ancienne aciérie de Carsid [156] et du haut fourneau numéro 4 qui a été préservé ainsi que trois cheminées, symboles de la sidérurgie à Charleroi[157],[158],[159].
En 2023, un autre grand itinéraire de randonnée balisé GRP1666 a vu le jour, la Grande Dérive. Ce chemin forme une boucle de 54 km entourant le grand Charleroi. La Grande Dérive, passe à travers les marges vertes de Charleroi, sur des sentiers balisés en grimpant sur les terrils et en traversant parcs publics, bois, zones agricoles et friches[160].
Le centre-ville de Charleroi dispose de nombreux parcs soit dans le centre-ville soit dans les anciennes communes environnantes: le parc Reine Astrid et le parc Jacques Depelsenaire à la Ville-Haute de Charleroi, le parc Lambert (Charleroi-nord), les parcs de la Serna et Bivort (Jumet), les parcs Misonne et Sénécharles (Gilly), le parc Appaumée, le jardin didactique et les serres (Ransart), le parc Gobbe (Lodelinsart), le parc de Gosselies, les parcs communal, de la Vieille Place et Ligny (Couillet), le parc communal de Marchienne-au-Pont, le parc du Château Soupart (Mont-sur-Marchienne), le parc Nelson Mandela de Monceau-sur-Sambre, le parc Hembise (Roux), Le Bois du Prince-Centre de loisirs (Marcinelle)[161].
Le Bois du Prince situé à Marcinelle est le plus important d'entre eux avec un domaine boisé de 150 ha parsemé de nombreux sentiers. Un grand centre de loisirs comprenant une piscine à ciel ouvert, des courts de tennis, un mini-golf, un parcours sportif et accrobranche, une plaine de jeux et des étangs y a été aménagé et attire de nombreuses familles en été.
L'attrait paysager du parc communal de Marchienne-au-Pont est renforcé par l'élégance du château Bilquin-de Cartier érigé au XVIIe siècle. C'est également le cas au parc Nelson Mandela de Monceau-sur-Sambre avec les tours et les ailes du château de Monceau-sur-Sambre dont la construction date également du XVIIe siècle.
Trois anciennes carrières se situent sur le territoire de l'entité de Mont-sur-Marchienne dont une dotée d'un grand lac. L'ancienne carrière du « Brun-Chêne », seule carrière dont l'accès est autorisé, abrite une réserve naturelle de 18 ha créée en 2014. Les parois rocheuses et la roselière abritent des oiseaux remarquables et des espèces de batraciens menacées et d'anciens fours à chaux hébergent des rapaces[152].
Charleroi et ses sections sont jumelés[162],[163] avec :
Ville | Pays | Période | ||
---|---|---|---|---|
Casarano[164] | Italie | depuis | ||
Donetsk[164],[165] | Ukraine | depuis | ||
Follonica[164] | Italie | depuis | ||
Himeji[164] | Japon | depuis | ||
Hirson[164] | France | depuis | ||
Manoppello[164] | Italie | depuis | ||
Pittsburgh[164] | États-Unis | depuis | ||
Saint-Junien[164] | France | depuis | ||
Schramberg[164] | Allemagne | depuis | ||
Sélestat[164] | France | depuis | ||
Waldkirch[164] | Allemagne | depuis |
Entité de Charleoi a hérité des jumelages de ses anciennes communes : Casarano, Donetsk, Himeji et Pittsburgh avec l'ancienne commune de Charleroi ; Saint-Junien jumelé avec Jumet ; Sélestat, Waldkirch et Follonica avec Montignies-sur-Sambre ; et Hirson, Manoppello et Schramberg avec Marcinelle.
Charleroi, ville de Pennsylvanie près de Pittsburgh aux États-Unis, 5 000 habitants, a été nommée ainsi en l'honneur de sa grande sœur belge. Paul Magnette en présence de Thomas Dermine et de Georgios Maïllis s'y rendent en 2018 dans le cadre d'un voyage à travers la Rust Belt. Une localité située dans l'État de Victoria, en Australie, porte également le nom de Charleroi.
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