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réalisateur italien du XXe siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Luigi Comencini est un réalisateur italien, né le à Salò (province de Brescia, Lombardie) et mort le à Rome.
Nom de naissance | Luigi Vitaliano Comencini |
---|---|
Naissance |
Salò, Italie |
Nationalité | Italienne |
Décès |
(à 90 ans) Rome, Italie |
Profession | Réalisateur |
Films notables |
L'Argent de la vieille Le Grand Embouteillage L'Incompris Les Aventures de Pinocchio La Grande Pagaille Pain, amour et fantaisie |
Il a dirigé de grands acteurs italiens au cours de sa carrière, notamment Vittorio De Sica et Gina Lollobrigida dans Pain, Amour et Fantaisie (1953), film avec lequel il a contribué à lancer la comédie à l'italienne, dont il a été l'un des principaux représentants avec Mario Monicelli et Dino Risi.
Luigi Vitaliano Comencini naît le à Salò[1],[2], ville de la province de Brescia. Au début des années 1920, dans le cortège de l'émigration italienne vers le Sud-Ouest de la France, les parents de Luigi Comencini quittent les rives du lac de Garde pour le Lot-et-Garonne où ils s'installent à Colayrac-Saint-Cirq[3]. Le jeune Luigi passe une partie de sa scolarité, de 1930 à 1934, au lycée Bernard-Palissy à Agen[3],[4].
De retour en Italie, il étudie l'architecture à l'école polytechnique de Milan ; dans ces années-là, membre des Gruppi universitari fascisti, il participe aux Lictoriales de l'art et de la culture, dont il remporte une édition. Dès ses débuts, avec le court métrage Bambini in città (1946)[5], qui lui vaut le Ruban d'argent et une sélection au Festival de Cannes 1946[6], puis avec son premier long métrage De nouveaux hommes sont nés (1948), il montre un intérêt particulier pour la période de l'enfance et de l'adolescence, un thème qui va l'accompagner tout au long de sa carrière. Sur ce premier long métrage, le réalisateur porte a posteriori un regard critique : il s'agirait d'un film « assez gauche car réalisé avec pas assez d'expérience »[7].
Il travaille ensuite comme architecte et critique de cinéma : il écrit des articles notamment dans l'Avanti et le Tempo, en même temps que des scénarios. Avec son frère Gianni et avec Alberto Lattuada, il fonde la Cineteca Italiana où il réunit les premiers fonds d'archives du cinéma italien[8].
Le premier film à succès de Luigi Comencini remonte à 1953, lorsqu'il dirige Vittorio De Sica et Gina Lollobrigida dans Pain, Amour et Fantaisie (1953), suivi l'année d'après par Pain, Amour et Jalousie. À l'occasion de ces deux films, le réalisateur porte un regard plutôt noir sur les réalités sociales de son pays à travers le personnage du chef de brigade des carabiniers venu du Nord qui prend son service dans un village pauvre du Mezzogiorno[9]. Cette fable est pourtant accueillie par la critique d'alors comme du « néoréalisme à l'eau de rose », un malentendu que le réalisateur se fera fort de démentir dans ses films suivants[10].
Après avoir abandonné la saga, et après quelques films en demi-teinte (hormis Tu es mon fils, 1957, sorti discrètement et considéré aujourd'hui comme l'un de ses meilleurs[11]), il dirige Alberto Sordi dans ce qui est généralement considéré comme son chef-d'œuvre, La Grande Pagaille (1960), une tragicomédie sur l'Italie d'après l'armistice de Cassibile[12]. La Grande Pagaille a reçu, en plus des prix nationaux, un prix spécial au Festival international du film de Moscou 1961[13]. Sur le thème de la Résistance, il réalise également La ragazza (1963), d'après le roman éponyme de Carlo Cassola, puis le drame L'Incompris (1966) et Casanova, un adolescent à Venise (1969).
Au sein de la comédie à l'italienne, Comencini est réputé comme faisant les films les plus grinçants[10], exemplairement La Grande Pagaille (1960), L'Argent de la vieille (1972) ou Le Grand Embouteillage (1979). Pourtant, son œuvre est réputé protéiforme : Antoine Royer écrit sur le site DVDclassik « La filmographie de Luigi Comencini a de quoi faire enrager les colleurs d’étiquettes ou les arrangeurs de tiroirs. En naviguant constamment d’un registre à un autre, en adoptant des approches ou des regards singulièrement différents d’un film à un autre, le cinéaste aura composé une filmographie mouvante, complexe, irréductible à toute généralisation (typiquement, la question de l’enfance, absolument essentielle, n’englobe pour autant qu’une mince partie de son travail) et parfaitement rétive aux tendances, dont il s’éloignait aussitôt qu’elles s’approchaient trop près de lui. Documentaire, néoréalisme (rose ou pas), comédie policière, satire sociale, mélodrame, série télévisuelle, et donc film noir comme [La Traite des blanches (1952)] [...] Lorsqu’il évoque cette curieuse homogénéité protéiforme (disons-le ainsi) de l’œuvre de Comencini, cette capacité à insuffler sa personnalité au moindre de ses travaux, le journaliste et historien Giorgio Gosetti évoque lui un "don magique". L’expression peut sembler bien commode... mais on peine à trouver mieux »[14]. Dans À cheval sur le tigre (1961), cette peinture d'un sans-grade dans la vie carcérale serait une « dénonciation de la manière dont la société corrompt un homme bon et pauvre »[10]. Dans le cas du Grand Embouteillage (1978) où figurent notamment Alberto Sordi, Annie Girardot, Marcello Mastroianni, Gérard Depardieu, Miou-Miou ou Patrick Dewaere, il s'agirait d'une « farce tragique mais aussi un appel au secours que Comencini a enfermé dans la bouteille à la mer du cinéma »[7].
Pour la télévision, après le film-enquête I bambini e noi (1970), Luigi Comencini réalise des feuilletons à grand succès comme Les Aventures de Pinocchio (1972), Cuore (1984) et La storia (1986). Les Aventures de Pinocchio sont considérés comme un hymne à l'insoumission, l'actrice Gina Lollobrigida se plaignant d'avoir été embarquée dans « un Pinocchio communiste »[10]. Ses dernières œuvres cinématographiques sont Eugenio (1980), L'Imposteur (1982), Un enfant de Calabre (1987), Joyeux Noël, bonne année (1989) et Marcellino (1991), le remake de Marcelin, Pain et Vin (1955) de Ladislas Vajda. Il prend congé après ce dernier film en raison de l'aggravation de sa maladie de Parkinson, diagnostiquée une quinzaine d'années plus tôt.
I bambini e noi, divisée en six épisodes, a été réalisée pour la Rai en 1970 et diffusée en 1978 avec l'ajout de quelques enregistrements réalisés ultérieurement. Pour ce faire, Comencini a interviewé des enfants de différentes régions italiennes et de différentes conditions sociales, mais principalement les plus pauvres, en leur rendant visite à la périphérie des grandes villes ou à la campagne. Commentant son enquête, il a déclaré : « Je ne me suis jamais mis dans la position de quelqu'un qui veut "illustrer" ses idées, mais j'ai essayé de me faire une idée à travers l'examen de la réalité »[15]. I bambini e noi, qui a inspiré une grande partie de la production ultérieure du réalisateur[16], a été considéré comme « une déchirure dans la carrière de Comencini, une lacération par laquelle le réel s'introduirait dans son cinéma, contaminant la fiction, la rendant malade de la réalité »[17]. L'un des enfants interviewés, Domenico Santoro, jouera en 1972 le rôle de Lucignolo dans le feuilleton télévisé Les Aventures de Pinocchio, réalisé par Comencini lui-même.
Luigi Comencini est à nouveau engagé par la Rai en 1976 pour un documentaire sur l'éros « vu » par l'Italien moyen de l'époque. L'enquête, intitulée L'amore in Italia[18], a été diffusée en sur Rai Uno en cinq épisodes et a été signée, en tant que coauteurs, par Fabio Pellarin et Italo Moscati. Les interviews ont été filmées dans toute l'Italie entre et . À la suite de la diffusion, en 1979, un livre portant le même titre que l'émission est sorti, publié par Arnoldo Mondadori Editore, reprenant toutes les interviews, y compris celles qui ont été éditées mais qui n'ont pas été diffusées, pour diverses raisons, à la télévision[19].
Après avoir publié le livre autobiographique Infanzia, vocazione, esperienze di un regista (1999), Luigi Comencini meurt à Rome le , à l'âge de 90 ans[1],[20]. Il est enterré au cimetière Flaminio[1] de la ville.
Luigi Comencini a épousé la princesse Giulia Grifeo di Partanna, avec laquelle il a eu quatre filles : la chef-décoratrice Paola (née en 1951), les réalisatrices Cristina (née en 1956) et Francesca (née en 1961) — qui ont collaboré à la réalisation de sa dernière œuvre, Marcellino — et la directrice de production Eleonora[21],[22]. Son petit-fils, Carlo Calenda, fils de Cristina, a été ministre dans les gouvernements Renzi et Gentiloni.
Son épouse Giulia Grifeo di Partanna est décédée en 2018[23].
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