mort
De Wiktionnaire, le dictionnaire libre
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mort \mɔʁ\ féminin
Enfin, dans tous les groupes étudiés jusqu’ici, l’individualité de chaque être se manifeste dès la première apparition du germe, dès les premiers rudimens de l’œuf, et persiste pleine et entière jusqu’à la mort.— (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
Ce n’est pas par lâcheté, c’est par une immense modestie que l’on renonce ce soir à la guerre, au carnage, à sa mort, à la mort surtout des autres, des camarades […]— (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
Ne plus s’aimer, c’est pire que de se haïr, car, on a beau dire, la mort est pire que la souffrance.— (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
— Je ne connais que moi. La vie, c’est moi. Après ça, c’est la mort. Moi, ce n’est rien ; et la mort, c’est deux fois rien.— (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
Ton père est mort, d’une mort bête. Toutes les morts sont absurdes, d’ailleurs.— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 42)
J’avais l’impression de me noyer et une angoisse terrible, celle de la mort elle-même m’étreignit.— (Henri Alleg, La Question, 1957)
Pourquoi dire que la mort viendra comme un voleur ? Tout nous y prépare.— (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, page 63.)
Les mots usuels que nous trouvons [en parlant des paysans des années 1930 au Québec] pour dire la mort varient selon les réflexes des uns et des autres : « Il a perdu le souffle, il a défunté, il a trépassé, il a rendu l’âme… » Plus poétique : « Il est parti de l’autre bord, de l’autre côté; il était au bout de son fuseau. » Moins respectueux : « Il a levé les pattes, il a fini par crever. »— (Benoît Lacroix, Rumeurs à l'aube, Éditions Fides, 2015, page 213)
Privatisée, laïcisée et comme aseptisée par la médecine depuis des décennies, la mort s’était effacée de notre imaginaire collectif ; elle resurgit soudain comme une réalité imprévisible, terriblement contagieuse et pour l’instant non maîtrisable par la science.— (Gérard Courtois, Emmanuel Macron face au Covid-19 : la revanche des passions tristes, Le Monde. Mis en ligne le 10 mai 2020)
La veuve de Henri II était vêtue de ce deuil qu’elle n’avait point quitté depuis la mort de son mari.— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
Cette chapelle renferme le tombeau de l’évêque Radulphe, dont l’inscription donne la date de 1266, comme étant celle de la mort du prélat.— (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
Stendhal dit quelque part que le soldat ne craint pas la mort, parce qu’il espère bien l’éviter par son industrie ; cela s’appliquait tout à fait à ce genre de guerre que nous faisions.— (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 102)
La mort fauche. Elle fauche à tort et à travers. Peu lui importe. Ceux qu’elle a visés, elle va les chercher là où ils semblent le plus en sécurité.— (Jacques Mortane, La Guerre des airs : Traqués par l’ennemi, Baudinière, 1929, page 40)
L’impitoyable mort.
Ce malheureux appelait la mort.
Le régime antérieur avait été encore plus terrible dans la répression des fraudes, puisque la déclaration royale du 5 août 1725 punissait de mort le banqueroutier frauduleux […]— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. VI, La Moralité de la violence, 1908, page 272)
Deux jours après, je passai devant le conseil de guerre, qui, après plaidoirie d’un avoué allemand, me condamna à mort pour espionnage […]— (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 31)
Cette cruelle maladie lui fait souffrir mille morts.
Souffrir mort et passion.
La conduite de son fils lui a mis la mort dans l’âme.
Seuls, dans un des versants caillouteux de la forêt, deux ou trois vieux hêtres accusaient, par quelques feuilles roussies prématurément, l’arrivée prochaine de l’automne et la mort de l’été.— (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
Les réquisitions forcées sont la mort du commerce.
Le monopole est la mort de l’industrie.
mort \mɔʁ\ masculin (pour une femme, on dit : morte)
Tout le monde connaît le profond attachement du peuple de Paris au culte des morts ; on sait avec quel religieux empressement il se porte aux cimetières pour prier, non-seulement à la fête de la Toussaint et de la commémoration des morts, mais tous les dimanches et les jours où le travail est suspendu.— (La déportation et l'abandon des morts. Cimetière de Méry, Olmer, 1875)
« Mon cher associé - le mot associé était souligné - vous m'avez cru mort depuis dix ans, mais les morts ressuscitent quand on ne les a pas bien tués. […]. »— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 47)
Douce soirée où l’on pouvait encore croire — à la rigueur, le calcul des probabilités cédant à une chance inouïe — qu’il n’y aurait pas de morts pendant la guerre.— (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts.— (Claude Nachin, Les Fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
À la droite du mort, elle était là, endeuillée déjà, les yeux clos […]— (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
On a enseveli le mort dans sa tombe.
Les ailes du ventilateur, ce hanneton, chassent comme des feuilles les cartes du mort étalées sur la table […]— (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre V, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960, page 76)
mort \mɔʁ\
[…] je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait.— (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
Il venait de songer, comme à un aspect spécial de l’injustice irrationnelle du destin, que ces deux hommes vivaient, alors que Kurt était mort.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 346 de l’édition de 1921)
Le vieux marquis tolérait que les pauvres vinssent ramasser les branches mortes […]— (Octave Mirbeau, Le Gamin qui cueillait les ceps, dans Contes cruels : La Vache tachetée, 1918)
L’historien ne recueille que des choses mortes. Ratant la splendeur des soleils couchants, il ne voit que des soleils couchés. En fait la réalité importe peu à l’historien, ce qu'il veut c'est des documents.— (Jean-Noël Dumont, « Péguy et l'histoire », dans les actes du colloque Histoire et justice, sous la présidence de Pierre Truche, Lyon, les 16 & 17 novembre 2001, Lyon : Le Collège Supérieur, 2002, page 173)
Un regard mort.
Je suis mort de fatigue.
Ville morte.
Le boîtier ouvert lui avait livré l’état désespérant d'un mécanisme hors d'usage : rouages encrassés, ressort cassé, cette montre était morte, non de maladie mais de vieillesse.— (Jean Pradeau, Tête d'horloge, Paris : chez Henri Lefebvre, 1964, chap. 12)
Qui n’est plus vivant :
Épuisé :
Dont on n’a plus de nouvelles :
Voir la conjugaison du verbe mourir | ||
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Participe | ||
Passé | (masculin singulier) mort | |
mort \mɔʁ\
mort *\mɔrt\
Or veit Rollant que mort est sun ami.— (La Chanson de Roland, vers 1100)
mort *\mɔrt\ féminin
Qui navreis est a mort Dex li faisse merci.— (Garin Le Lorrain, manuscrit du XIIIe siècle), f. 18, 4e colonne)
mort *\mɔrt\ masculin
Se le mort revivre pooit— (Wace, Le Livre de Saint Nicolas, f. 148, 2e colonne de ce manuscrit)
mort *\mɔrt\
mort \ˈmɔɾt\
mort \ˈmɔɾt\ féminin
mort \Prononciation ?\ féminin (graphie ELG)
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