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écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Barbusse est un écrivain, homme politique, scénariste et journaliste français, né le à Asnières et mort le à Moscou.
Directeur Monde | |
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- | |
Directeur littéraire L'Humanité | |
à partir de |
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Henri Barbusse (d) |
Nom de naissance |
Adrien Gustave Henri Barbusse |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Hélyonne Mendès (d) |
A travaillé pour | |
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Parti politique |
Parti communiste français (à partir de ) |
Membre de |
Association républicaine des anciens combattants () Académie des sciences de l'URSS (en) Académie des sciences de Russie Mouvement Amsterdam-Pleyel |
Conflit | |
Mouvement | |
Distinctions |
Il relate sa vie au front pendant la Première Guerre mondiale dans son roman Le Feu qui remporte le prix Goncourt en 1916. Résolument pacifiste, il fonde l’Association républicaine des anciens combattants en 1917 et adhère au Parti communiste en 1923.
Se consacrant à son activité de journaliste, il devient directeur littéraire de l'Humanité en 1926. Il fonde la revue Monde en 1928.
De son côté paternel, Adrien Gustave Henri Barbusse est issu d'une famille protestante d'origine cévenole[1] dans un hameau d'Anduze, près d'Alès[2]. Son père, licencié de théologie de l'université de Genève, est journaliste, chroniqueur théâtral au Siècle. Sa mère, d'origine anglaise, meurt alors que le jeune Henri n'a que 3 ans.
Le milieu littéraire le reconnaît très tôt comme l'un des siens, à la suite de sa participation remarquée, en 1892, au concours de poésie de L'Écho de Paris de Catulle Mendès. Son premier recueil de poèmes, Pleureuses, est publié en [3].
Il s'exerce alors professionnellement dans la presse, se tourne vers la prose et publie un premier roman, empreint de décadence et de naturalisme à la fois : L'Enfer, en . Cette même année, il intègre les Poètes d'aujourd'hui, d'Adolphe van Bever et Paul Léautaud[4].
En 1914, alors âgé de 41 ans, malgré des problèmes pulmonaires et ses positions pacifistes d'avant-guerre, il s'engage volontairement dans l'infanterie et réussit à rejoindre les troupes combattantes en au 231e régiment d'infanterie avec lequel il participe aux combats en première ligne jusqu'en 1916[5]. Il est souvent malade mais retourne au front à chaque fois pour quelques mois. Le , il est décoré de la croix de guerre avec citation[6]. Il est finalement réformé le [6].
La postérité se souviendra surtout du roman qu'il écrivit sur cette expérience Le Feu, prix Goncourt , récit sur la Première Guerre mondiale dont le réalisme souleva les protestations du public de l'arrière autant que l'enthousiasme de ses camarades de combat[7]. Il paraît sous forme de feuilleton dans le quotidien L'Œuvre à partir du , puis intégralement à la fin de aux éditions Flammarion. En , Barbusse fonde avec Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier et l'ouvrier ajusteur Georges Bruyère[8] l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC)[9].
En , il est appelé par Jean Longuet pour assurer la direction littéraire du journal Le Populaire. Le premier article qu'il signe dans ce quotidien, qui est alors l'expression de la « minorité » pacifiste du Parti socialiste, est titré « Les lettres et le progrès »[10]. Fondateur du mouvement pacifiste « Clarté » et de la revue homonyme (1919-1924), il adhère au Parti communiste, en 1923, et se lie d'amitié avec Lénine et Gorki[5], au cours de voyages qu'il effectue en URSS.
En , appelé par Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier, qui ambitionnent de faire de L'Humanité un grand quotidien d'informations, il inaugure ses fonctions de directeur littéraire du journal communiste en dressant en « une » du journal[11] la conception qu'il se fait de la littérature : rapprocher les intellectuels du peuple, susciter un art jeune tendu vers la libération des masses, effectuer une « critique rouge » de la littérature bourgeoise[12]. Ce programme, il veut le mettre en pratique dans le projet qu'il porte d'une nouvelle revue. Il le réalise en 1928 en fondant la revue Monde (publiée jusqu'en 1935) avec des collaborations mondiales prestigieuses. La direction de cette revue est loin d'être un poste de tout repos : Barbusse doit se débattre entre les difficultés financières, les tournants politiques de l'Internationale communiste et du Parti communiste, et les fractures que ceux-ci occasionnent parmi les intellectuels français : débats sur la littérature prolétarienne, soumission ou non aux injonctions politiques, « affaire » Victor Serge[13], etc. Par l’entremise du poète hondurien Froylán Turcios, il entretient des relations avec Augusto Sandino qui dirigeait alors une guérilla contre l’occupation américaine du Nicaragua[14]. Il écrit également dans Le Progrès civique autour de cette période[15].
Admirateur de la révolution d'Octobre (Le Couteau entre les dents, 1921 ; Voici ce qu'on a fait de la Géorgie, 1929), il cherche à définir une « littérature prolétarienne ». Il fut l'un des instigateurs du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel, dont il devient le président avec Romain Rolland et auquel adhère notamment Albert Camus, dès la prise du pouvoir d'Hitler en Allemagne. Il fait plusieurs voyages en URSS et écrit une biographie élogieuse de Staline (1935)[16],[17]. Il est également le porte-voix du PCF pour calomnier violemment contre Panaït Istrati, ancien proche de Barbusse, coupable d'avoir dénoncé le stalinisme au retour d'un voyage en URSS[18],[19],[20],[21].
C'est lors d'un de ces voyages qu'il meurt d'une pneumonie[22],[23] à Moscou, le . L'hypothèse selon laquelle il aurait été empoisonné sur ordre de Staline[24] est controversée, tant la santé de Barbusse, chancelante dès avant la Première Guerre mondiale, avait été mise à l'épreuve par son intense activité nationale et internationale[25]. Devenu une des figures emblématiques du Front populaire en France, acclamé par la foule qui avait envahi les rues de Paris lors du [26], ses funérailles à Paris, le , donnent l'occasion à la population parisienne de lui rendre un dernier hommage particulièrement important[5]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin du mur des Fédérés, lieu symbolique de la mémoire populaire et ouvrière. C’est André Malraux qui, à la place de Jean-Richard Bloch, prononce son éloge au nom de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires[27].
Il a été marié à Hélyonne Mendès (1879-1955), fille de la compositrice Augusta Holmès et du poète Catulle Mendès[28].
Barbusse n’était pas espérantiste, simplement sympathisant. En 1922 paraît la brochure de SAT For la Neŭtralismon ! (À bas le neutralisme), écrite par Eugène Lanti — le fondateur de SAT — pour justifier l’existence du mouvement espérantiste des travailleurs, séparé du mouvement neutre. Sur la page de titre de cette brochure se trouve la citation suivante de Barbusse : « les espérantistes bourgeois et mondains seront de plus en plus étonnés et terrorisés par tout ce qui peut sortir de ce talisman : un instrument permettant à tous les êtres humains de se comprendre »[29].
Barbusse fut également président d'honneur du premier congrès de SAT qui se tint à Prague en 1921[30].
Dès sa mort, de nombreuses municipalités baptisent de son nom des rues et des écoles, qui sont encore, au XXIe siècle, des vecteurs de sa mémoire[31].
Un musée lui est consacré à Aumont-en-Halatte. Une avenue porte son nom dans sa commune de naissance, Asnières (devenue Asnières-sur-Seine).
Le 11 novembre 2020, Maurice Genevoix, écrivain contemporain de Barbusse, comme lui ancien soldat et témoin littéraire de 1914-1918, entre au Panthéon. Henri Barbusse, autrefois plus célèbre, est lui considéré comme « tout à fait oublié » selon les mots de Jean-Yves Le Naour, notamment à cause de son engagement politique[32].
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