Saint-Étienne
ville et commune française (chef-lieu du département de la Loire, région Auvergne-Rhône-Alpes) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Saint-Étienne (/sɛ̃.t‿e.tjɛn/), appelée « Sainté » en langage familier[1],[2], renommée Armeville à la Révolution française, est une commune française située au sud-ouest de Lyon (60 km environ), au sud-est de Clermont-Ferrand (90 km environ) et dans le quart-sud-est de la France, en région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est le chef-lieu du département de la Loire.
Avec 172 718 habitants en 2021[3], elle est la 14e commune la plus peuplée de France (2021)[4] et la 2e commune d'Auvergne-Rhône-Alpes. Saint-Étienne Métropole constitue par sa population (406 257 habitants en 2021) la 3e métropole régionale après la métropole de Grenoble Alpes et la métropole de Lyon. La commune est par ailleurs la ville-centre d'une unité urbaine de 374 643 habitants, regroupant 32 communes, la seizième de France par sa population et la commune-centre d'une vaste aire d'attraction de 500 562 habitants en 2021, la dix-septième de France, regroupant 105 communes.
Longtemps connue comme étant la ville française « de l'arme, du cycle et du ruban » ainsi qu'un important centre d'extraction houillère, Saint-Étienne est actuellement engagée dans un vaste programme de rénovation urbaine visant à conduire la transition du stade de cité industrielle héritée du XIXe siècle à celui de « capitale du design » du XXIe siècle. Cette démarche a été reconnue avec l'entrée de Saint-Étienne dans le réseau des villes créatives UNESCO en 2010.
La ville se trouve sur la vallée du Furan (ou Furens), qui prend sa source dans le massif du Pilat au sud de la ville. Une partie du territoire de la commune (commune associée de Rochetaillée) s'inscrit dans le parc naturel régional du Pilat.
Au nord, Paris est à une distance de 523 km[5] ; au nord-est, Lyon est à 62 km[6] ; au sud-est, Vienne est à 51 km[7] et Valence à 121 km[8] ; au sud, le Puy-en-Velay se trouve à 75 km[9] ; à l'ouest Clermont-Ferrand est distante de 144 km[10].
Le quartier de Saint-Victor-sur-Loire, non contigu de la ville de Saint-Étienne (à 15 minutes du centre-ville), a pour communes limitrophes – en plus de Roche-la-Molière et Saint-Genest-Lerpt qui font le lien avec la ville-centre – Saint-Just-Saint-Rambert, Chambles, Çaloire et Unieux.
Saint-Étienne constitue le cœur d'une aire urbaine de plus de 500 000 habitants, dont la surface est en forte extension ces dernières années[Lesquelles ?] (selon l'Insee[11]). Elle englobe plusieurs agglomérations proches : vallée de l'Ondaine, vallée du Gier (Saint-Chamond), plaine du Forez avec Andrézieux-Bouthéon et La Fouillouse.
Exclave de Saint-Victor-sur-Loire
Saint-Just-Saint-Rambert | Saint-Genest-Lerpt | |||
Chambles | N | Roche-la-Molière | ||
O Saint-Victor-sur-Loire / Saint-Étienne E | ||||
S | ||||
Caloire | Unieux |
Ville
La ville est séparée par deux bassins versants :
La superficie de la commune est de 79,97 km2 ; son altitude varie de 422 à 1 177 mètres[12].
La commune est située au centre du bassin houiller de la Loire dont l'étude systématique a conduit à la définition d'un étage géologique dit « Stéphanien », correspondant à la fin du Carbonifère. Ce bassin est constitué essentiellement d'une alternance de dépôts de grès (grès, conglomérat, brèches) et d'argilites et contenant de nombreuses veines de charbon. Le bassin est encadré par trois massifs de moyenne montagne d'age hercynien et constitués de roches magmatiques et métamorphiques : monts du Lyonnais au Nord, massif du Pilat au Sud, monts du Forez à l'ouest.
Après Madrid et Sofia, Saint-Étienne est l'une des plus grandes villes d'altitude d'Europe (env. 170 000 habitants à plus de 480 m d'altitude)[13]. La ville est très vallonnée et la tradition locale lui attribue sept collines comme Rome, Nîmes, Besançon, Lisbonne, Yaoundé et Bergen.
Le territoire communal est traversé par la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée.
Les quartiers ouest de la ville sont situés sur le méridien de Bruxelles : celui-ci passe par les quartiers de Bel-Air, Côte-Chaude et Michon.
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[14]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 mm, bien répartie dans l’année[15].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne dans la ville est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 779 mm, avec 8,7 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[14]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 793,9 mm[16],[17]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 0,2 | −0,1 | 2,5 | 5,8 | 9,1 | 13,1 | 14,7 | 14,2 | 11 | 8,3 | 4,2 | 1,1 | 7 |
Température moyenne (°C) | 3 | 3,4 | 7,1 | 10,8 | 14,1 | 18,6 | 20,5 | 19,9 | 16,1 | 12,2 | 7,4 | 4,1 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,9 | 6,9 | 11,6 | 15,8 | 19,1 | 24 | 26,3 | 25,6 | 21,3 | 16,2 | 10,6 | 7,1 | 15,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−12,9 13.01.03 |
−15,6 05.02.12 |
−16,5 01.03.05 |
−4,5 08.04.21 |
0,1 06.05.10 |
4,4 02.06.06 |
7,4 10.07.07 |
7,4 31.08.06 |
2,1 27.09.10 |
−5 26.10.03 |
−8,7 28.11.13 |
−11,1 26.12.10 |
−16,5 2005 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18,2 10.01.15 |
20,9 23.02.20 |
24 30.03.21 |
27,8 22.04.18 |
32 13.05.15 |
36,8 27.06.19 |
39 07.07.15 |
38,6 24.08.23 |
33,5 05.09.23 |
29,9 02.10.23 |
23,1 02.11.20 |
18,3 05.12.06 |
39 2015 |
Précipitations (mm) | 41,8 | 38,7 | 39,7 | 62,7 | 83,7 | 80,6 | 78,7 | 79,4 | 65,1 | 81 | 87,1 | 55,4 | 793,9 |
Au , Saint-Étienne est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Étienne[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 32 communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[20],[21]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Étienne, dont elle est la commune-centre[Note 3],[21]. Cette aire, qui regroupe 105 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[22],[23].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (44,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (41,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (27,1 %), zones urbanisées (24,6 %), prairies (17,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,3 %), eaux continentales[Note 4] (1,3 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Originellement implantée autour de la place Grenette, la ville de Saint-Étienne se développe jusqu'au XVIIIe siècle selon un axe est-ouest, de part et d'autre du Furan : acquisitions du Pré de la Foire (place du Peuple) jusqu'au Treuil de la Montat (actuelle place Fourneyron), développement du faubourg le long de la rue Saint-Jacques (rue des martyrs de Vingré). Jusqu'au XVIIIe siècle, le développement urbain suit principalement le tracé est-ouest (rue de Lyon - rue de Tarentaize), la ville étant enclavée au nord et au sud par des biens appartenant à l'Église (couvent Sainte-Catherine, paroisse de Valbenoite…). C'est seulement après la Révolution française (1789) et la nationalisation des biens du clergé que l'axe de développement urbain pivote, en suivant désormais le cours du Furan, vers le nord et vers le sud[25].
Au XIXe siècle, le développement économique et industriel (passementerie, armurerie…) va fournir à la bourgeoisie locale l'occasion d'organiser un nouveau plan de ville néoclassique qui se superpose à celui de la ville ancienne et de ses faubourgs.
Le centre-ville est depuis le XIXe siècle organisé suivant le plan en damier mis au point par l'architecte voyer Dalgabio. La fin du XIXe siècle marquera une certaine rupture dans ce plan en damier, puisque des « courbes » apparaissent : cours Fauriel bordé de contre-allées et d'arbres (dans le cadre du courant hygiéniste au XIXe siècle), cours Victor-Hugo, avenue de la Libération…
L'absence d'initiative patronale dans la construction de logement ouvrier va progressivement entraîner une crise du logement dans les années 1910-1920.
Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale sont marqués par la construction des premiers grands ensembles (quartier de Beaulieu) et la construction progressive dans les années 1970 des quartiers Sud-Est (La Métare, La Palle, Montchovet) ainsi que la construction de Montreynaud, et des quartiers de logements sociaux de Solaure (sud) et de la Cotonne (sud-ouest).
La ville s'est agrandie à plusieurs reprises depuis le début du dix-neuvième siècle, annexant de nombreuses communes.
Avec la loi du 31 mars 1855, sont concernées les communes de :
Avec ces nouveaux territoires, la superficie de la ville passe de 256 à 3 986 hectares, pour une population de 94 432 habitants[26] ;
En 1969, c'est la commune de Saint-Victor-sur-Loire qui est à son tour annexée (territoire non contiguë au reste de Saint-Étienne, cas présenté par moins d'une centaine de communes françaises (voir la liste d'enclaves et d'exclaves intérieures de la France);
En 1970, la commune de Terrenoire est annexée, après avoir été commune indépendante depuis 1866 ;
En 1973, finalement, c'est la commune de Rochetaillée (avec le statut de commune associée (757 habitants en 1999).
Comme toutes les villes, Saint-Étienne dispose de quartiers très variés qui reflètent sa sociologie : cœur historique (Saint-Jacques, Badouillère / Saint-Roch, Jacquard[réf. nécessaire], faubourgs (Crêt de Roc, Colline des Pères, Tarentaize / Beaubrun / Pierre Sémard[27] / Severine) ou encore grands ensembles (La Métare / Le Portail Rouge, Beaulieu / Montchovet / Marandinière, Montreynaud). Ce dernier est le deuxième quartier prioritaire le plus peuplé de la ville, avec près de 6 300 habitants en 2018[28].
Une particularité réside dans le fait que son centre-ville demeure, aujourd'hui encore, majoritairement habité par des catégories de population modestes, en partie issues de l'immigration.
Saint-Étienne dispose toutefois de quartiers bourgeois comme le cours Fauriel, tout comme certains secteurs des collines de Villebœuf et de la Vivaraize situées à proximité.
L'EPASE (L'Établissement public d’aménagement de Saint-Étienne créé en janvier 2007)[29] et Saint-Étienne Métropole affichent une volonté de mutation du territoire stéphanois à travers plusieurs projets vitrines :
Pour la conduite de l'ensemble de ces projets, la ville est intégrée au Pôle Métropolitain[31] constitué des agglomérations de Lyon, Saint-Étienne, Porte de l'Isère et ViennAgglo.
Compte tenu de l’étendue de la ville, il y a trois codes postaux :
Comme la plupart des grandes villes de France, Saint-Étienne connaît des problèmes de circulation. Les grands axes de circulation intra-muros sont souvent considérés comme insuffisants. L'autoroute A72 sert de périphérique nord et est, la route nationale 88 de périphérique sud et la D201 de périphérique Ouest. Toutefois, des actions ont été entreprises pour remédier à ce trafic : création d'une deuxième ligne de tramway en 2006 et d'une troisième en 2019 (pour réduire la place de l'automobile en centre-ville et améliorer globalement la qualité de vie des habitants), création d'un boulevard urbain entourant le centre, réouverture d'axes traversant le centre-ville.
L'A47, gratuite, est une des autoroutes interurbaines les plus fréquentées de France, et la saturation est très proche. Pour résoudre ce problème, le conseil général de la Loire et la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Étienne / Montbrison et Saint-Étienne Métropole préconisent une deuxième autoroute, l'A45, à péage, qui serait plus sécurisée et adaptée au trafic. Les opposants préconisent la mise en place du ferroutage pour le transport de marchandises entre Saint-Étienne et Lyon ainsi que l'amélioration de la liaison ferroviaire existante pour le trafic voyageurs, et l'élargissement à 2 × 3 voies de l'A47 sur tout son parcours. Finalement le projet de l'A45 est abandonné en octobre 2018.
Un service de vélos en libre service, nommé Vélivert[32] et comprenant 1050 vélos à assistance électriques répartis dans l'agglomération, a été mis en place en juin 2010, renouvelé en juin 2023 par la société Smoove. De plus, Saint-Étienne bénéficie du service coopératif Citiz Alpes-Loire qui propose actuellement[Quand ?] dix-neuf véhicules en auto-partage dans tout le centre-ville.
La ligne TER Saint Étienne-Lyon est la ligne de chemin de fer la plus fréquentée de France après les lignes d'Île-de-France.
Saint-Étienne est l'une des rares villes de France à avoir conservé son tramway en permanence depuis ses origines. Celui-ci a en effet fonctionné sans interruption depuis sa création, en 1881. Il a bénéficié d'extensions en 2006 et en 2019, reliant le centre-ville à la gare ferroviaire de Châteaucreux mais aussi aux secteurs Soleil et Technopole ainsi qu'une desserte plus approfondie du Zénith et du stade Geoffroy Guichard. La STAS gère et exploite le réseau de transports urbains de Saint-Étienne et son agglomération. Elle est chargée d'assurer le service de transport dans 45 communes de l'agglomération stéphanoise.
Le réseau est composé de trois lignes de tramway (16,3 km de lignes), plus de 69 lignes régulières (cinq de soirée et deux de nuit) dont 98 % des véhicules roulent à l'énergie propre (trolleybus électrique, bus au gazole blanc)[33].
La carte OùRA! permet non seulement de voyager sur tout le réseau STAS, en chargeant ses titres de transports, mais aussi de combiner ses déplacements avec d'autres modes de transport comme les TER Rhône-Alpes, les réseaux de transport en commun de Valence, Grenoble ou Lyon, ou encore de louer un vélo en libre service.
Depuis 2013, l'abonnement mensuel « T-libr » a été mis en place avec cinq réseaux de transports possibles et des trajets illimités sur les réseaux de son choix dans l'aire métropolitaine lyonnaise : TCL (SYTRAL Mobilités), TER Auvergne-Rhône-Alpes (Région Auvergne-Rhône-Alpes), STAS (Saint-Étienne Métropole), L'va (Vienne Condrieu Agglomération), Ruban (Communauté d'agglomération Porte de l'Isère).
Saint-Étienne est un hagiotoponyme issu de la dédicace d'une « chapelle haute » dont la localisation est aujourd'hui inconnue (ancienne chapelle Sainte-Barbe ?).
Les premières mentions donnent Sanctus Stephanus de Furano[35] (Saint-Étienne de Furan) vers l'an mil et Willelmus de Furano (Guillaume de Furan) en 1125.
Ainsi, il est probable que la rivière Furan ait servi initialement à dénommer la localité, avant d'être adjoint au nom du patron de la chapelle haute, le protomartyr Étienne.
La ville est nommée Saint-Étienne-en-Forez sur la carte de Cassini établie entre 1762 et 1765.
La ville étant connue pour ses fabriques d'armes, elle fut momentanément renommée Armeville ou Commune d'Armes pendant la Révolution française[36].
Saint-Étienne est dénommée en francoprovençal Sant-Etiève ou Sant-Tsiève[37], en occitan Sant Estève.
L'appellation Saint-Étienne-sur-Loire, donnée à la ville par un arrêté préfectoral lors de la fusion des communes de Saint-Étienne et de Saint-Victor-sur-Loire en 1969, n'a jamais été utilisée et n'a jamais été prise en compte par l'État.
Peu de traces d'occupation précoce sur la vallée du Furan ont été mises au jour. Sur le site de la Font-Ria (Saint-Genest-Malifaux) ont été signalés des débris lithiques (nuclei, lamelles, grattoirs, racloirs, déchets de fabrication d'outillage en silex) dont la datation est incertaine. Ont été recueillis des tessons de poteries grises peu épaisses qui pourraient appartenir à la Tène finale. Le même site a livré également quelques fragments de céramique rouge/orange, un fragment de col d'amphore, un tesson de rebord de vase, micacé à l'intérieur[38].
En revanche, trois routes anciennes sur la ligne de partage des eaux ont été identifiées et ont été l'objet de découvertes archéologiques modestes[39] :
Le secteur étant constitué d'une série de cols et de seuils sur la ligne de partage des eaux, la route entre Rhône et Loire mentionnée par Strabon passait probablement à proximité de l'emplacement de l'actuelle ville de Saint-Étienne : cette route de 800 stades entre Rhône et Loire empruntait la vallée du Gier puis vraisemblablement celles du Langonand ou du Furan. Long d'environ 140 km de Vienne à Roanne (point où la Loire devenait navigable), ce chemin vers le nord évitait ainsi la navigation à contre-courant sur le Rhône puis la Saône[50].
Le bois Monzil, à Villars, a été l'objet de découvertes modestes en novembre 1831[51].
Dans le territoire de la paroisse de Saint-Étienne, plusieurs lieux-dits Mathouret/Martorey ont été identifiés[52] et pourraient potentiellement correspondre à l'emplacement de cimetières paléochrétiens[53] :
Les lieux-dits petit Charlieu et grand Charlieu (secteur du Golf) indiquent la présence de terres du fisc carolingien (carolus locus).
Les archives de la ville de Saint-Étienne ayant été détruites au moins à trois reprises (1359, 1569 et 1793), le fonds documentaire permettant de retracer l'histoire de la ville à la période médiévale est très réduit.
La mention à la cure de Saint-Étienne de Furan au sein du vaste archiprêtré de Jarez, telle que reprise postérieurement dans les pancartes et pouillés[58],[59], atteste d'une fondation antérieure au début du XIe siècle[60]. La dédicace au protomartyr Étienne de l'église permettrait théoriquement de faire remonter la fondation à la deuxième moitié du Ve siècle[61] ; le vocable « Saint-Étienne » étant généralement associé aux anciens vici mérovingiens ou chefs-lieux de comté carolingiens[62].
Deux mentions tardives à une ancienne chapelle supérieure dédiée à Saint-Étienne[63] et à un chapelain[64] semblent indiquer l'existence d'une chapelle antérieure à l'actuelle église paroissiale[65] et à laquelle elle aurait transmis la dédicace. La localisation de cette première chapelle (castrale[66] ?) est aujourd'hui incertaine.
Une première mention à Guillaume de Furan (Willelmus de Furano) apparaît dans un acte de rétrocession concernant l'église Saint-Victor de Saint-Victor-sur-Loire en 1125[67],[68]. Associée à une seconde, un siècle plus tard, dans la notice sur Renaud de Forez[69], elles indiqueraient potentiellement la présence du bourg sur le cours de la rivière éponyme.
La ville médiévale abritait un hôpital dont on ignore la date de fondation[70].
Une mention à la ville de Saint-Étienne-de-Furan et au manse de la Varenne apparaît dans l'obituaire de l'Église de Lyon[71].
C'est dans le contexte troublé de guerre entre le comte de Forez et l'archevêque de Lyon que la région stéphanoise apparaît dans les sources historiques.
Dès 1156, l'affirmation de l'autorité impériale sur l'ancien royaume rodolphien associée au conflit opposant Frédéric Barberousse au pape Alexandre III (réfugié en France en 1163) exacerbent les tensions entre les grandes familles de la région autour de la question des droits ancestraux sur la ville de Lyon[72].
Aux marges du royaume de France et du Saint-Empire, le conflit oppose alors le comte Guigues II de Forez (issu de la maison d'Albon, élevé à la cour du roi de France, allié de Louis VII[73] et partisan d'Alexandre III) et l'archevêque de Lyon Héracle de Montboissier (issu d'une puissante famille auvergnate, vassal de Frédéric Barberousse, investi par lui du titre d'exarque de Bourgogne par la bulle de 1157 et des droits régaliens sur Lyon (au détriment du comte et du chapitre de Saint-Jean[74],[75]).
Le château de Saint-Priest-en-Jarez (au mandement duquel Saint-Étienne resta rattachée jusqu'à la fin de l'Ancien Régime) est cité pour la première fois en 1167[76] parmi l'ensemble des places fortes sur lesquelles Guy II de Forez, en proie aux attaques conjuguées[77] du comte Géraud de Mâcon et des schismatiques lyonnais[78] voués à l'Empire teutonique[79], obtint de Louis VII les droits régaliens.
Le comte est rétabli dans ses droits sur Lyon par la transaction de 1167 conclue avec Pierre II de Tarentaise[80]. Mais l'intrication des droits publics et privés de la famille comtale contraint Guigues II à vendre ses possessions lyonnaises à l'Église, assurant probablement à son fils cadet Renaud l'accession à la dignité épiscopale.
Entérinant le partage des possessions de l'Église et du comte, l'acte indique que l'archevêque de Lyon restituait au comte le serment de fidélité du seigneur de Saint-Priest Gaudemar de Jarez[81],[82]. L'accord définissait également qu'entre Saint-Chamond, La Tour-en-Jarez et Saint-Priest-en-Jarez, ils ne pouvaient plus désormais faire stationner des troupes[83].
Deux mentions directes à Saint-Étienne-de-Furan apparaissent une dizaine d'années plus tard dans les actes relatifs à la fondation de l'abbaye de Valbenoîte :
Le patronage de l'église de Saint-Étienne-de-Furan fut contesté à l'Église de Lyon par Guichard Durgel, seigneur de Saint-Priest, en 1270. Une commission fut nommée en 1278 et après enquête le doyen de Montbrison confirma que Saint-Étienne-de-Furan était placée sous le patronage du seigneur de Saint-Priest-en-Jarez depuis sa fondation[91],[92],[93],[94], attestant pour E. Fournial d'une organisation antérieure à la réforme grégorienne.
Au lendemain de la scission Forez-Lyonnais de 1173, la paroisse est une enclave placée sous la protection du seigneur de Saint-Priest (vassal du roi de France par son serment de fidélité au comte de Forez) au milieu d'un ensemble de paroisses cédées par le comte[95] ou laissées à la liberté de l'Église de Lyon dans la permutation de 1173[96], et ce jusqu'en 1278[97].
Entre 1173 et 1278, Saint-Étienne marqua donc pendant un siècle la limite entre les territoires contrôlé par le comte sous la souveraineté du roi de France et les possessions de la seigneurie épiscopale lyonnaise, dépendance lointaine du Saint-Empire jusqu'en 1312.
On ignore aujourd'hui quelle forme pouvait prendre à cette date le bourg situé sur les rives du Furan. L'organisation de paroisse de Saint-Étienne-de-Furan au XIIIe siècle met en lumière un territoire étonnement vaste, s'étendant sur l'ensemble du mandement des sources du Furan à Saint-Priest-en-Jarez et comprenant alors les principaux cols et seuils sur les routes publiques reliant Rhône et Loire.
Les habitants de Saint-Étienne-de-Furan, comme tous ceux de l'ensemble du Forez à la même période, semblent avoir bénéficié de la pleine possession de leurs terres et ne pas avoir été contraints à un quelconque servage par l'autorité civile seigneuriale. Le seigneur de Saint-Priest est alors investi dans les sources des seuls droits de haute-justice et d'administration des routes du mandement[98]. De même, le comte de Forez ne semble pas être intervenu d'une quelconque manière dans les affaires de la petite cité[99].
Saint-Étienne-de-Furan apparaît alors comme une ville de consulat[100] : une petite république de droit romain antique régie par une assemblée délibérante. La communauté formée par les habitants du bourg de Saint-Étienne-de-Furan nommaient des consuls[101], gérant alors la petite cité avec une apparente autonomie[102].
Les habitants de la vaste paroisse, probablement constituée aux XIIe – XIIIe siècles et qui s'étendait tout au long du cours du Furan, élisaient également des syndics[103]. L'ensemble du mandement de Saint-Priest a vraisemblablement bénéficié de franchises municipales[104] dont les titres furent apparemment perdus lors du pillage de la ville[105].
En 1310, le seigneur de Saint-Priest fit donation de 100 sols viennois pour la construction de l’église de Saint-Étienne de Furan[106]. On ignore toujours si cette église a été effectivement reconstruite à l'emplacement d'une l'église initiale et, si ce ne fut pas le cas, quelle était l'emplacement de l'ancienne église ou de la chapelle haute dédiée à saint Étienne, mentionnée en 1287 et vers 1360.
La région stéphanoise fut durement éprouvée par la guerre de Cent Ans. Située sur une étroite zone de contact entre le comté de Toulouse et le duché de Bourgogne, elle vit le passage au moins à deux reprises des compagnies de mercenaires.
Le pillage de la ville est attribué rétrospectivement aux Tard-Venus, qui traversèrent le pays en 1359 (pillage de l’abbaye de Valbenoîte et de Montbrison), en 1361 (prise de Montbrison puis de Rive-de-Gier) et encore en 1362 (à la suite de la bataille de Brignais). Conformément aux dispositions de la permutation de 1173, Saint-Étienne ne possédait pas alors de fortifications : la ville eut à subir les exactions, voire l'occupation permanente, des troupes de mercenaires.
Les sources postérieures[107] indiquent que c'est lors de ces événements que les archives ainsi que les anciens titres de la ville furent détruites[108].
Le , les consuls firent l'acquisition, pour la ville, du Pré de la foire sur la rive droite du Furan (actuelle place du Peuple)[109]. Elle faisait déjà office de place publique (servitio reipublicae), pour les marchés, pour les jeux et les promenades. Elle servait également d'entrepôt pour les bois de charpente et autres matériaux de construction[110].
À la même période, la communauté possédait également de longue date la place du Treyve du village de la Monta[111] (actuelle place Fourneyron) ainsi que des droits d'usages anciens sur les routes et chemins publics.
C'est, selon les chroniqueurs, entre 1435 et 1444[112],[113] que les habitants de Saint-Étienne ont obtenu, par lettres patentes du roi Charles VII, l'autorisation de construire un mur d'enceinte[114], il confia alors les clefs de la ville aux consuls[115]. Cette autorisation royale témoigne de l'importance de la ville qui comptait probablement déjà entre 2 000 et 3 000 habitants[116],[117] (soit une population comparable à celle de Montbrison, Grenoble, Chambéry ou Clermont-Ferrand à la même période). Si l'édification s'est déroulée comme dans le reste du royaume à l'époque, le financement des travaux a vraisemblablement été assuré par la levée d'une taxe spéciale sur la production locale (produits manufacturés, minerai de fer local ou houille).
Le chœur de l'église fut reconstruit dans les années 1470-1480.
En 1477, les Durgel de Saint-Priest ajoutèrent à leur nom « et de Saint-Étienne ». La cité (alors composée plus de deux cents maisons) se concentrait alors en contrebas du Mont d'or (colline Sainte-Barbe) autour de l'actuelle place Grenette et de la Grande Église[118].
Au début du XVIe siècle, les relations semblent se dégrader rapidement entre le seigneur de Saint-Priest et les bourgeois de Saint-Étienne[119]. La population de Saint-Étienne ayant alors sensiblement augmenté ; le seigneur de Saint-Priest s'étant approprié par bail emphytéotique (abénevis) des terrains dépendants de la ville et attenants à la route publique entre le Treyve de la Monta (place Fourneyron) et le pré de la Foire (place du Peuple). Les consuls réagirent et il s'ensuivit une série de procès devant le juge ordinaire de Forez, le sénéchal de Lyon et jusqu'au Parlement de Paris.
Finalement, en 1534, les consuls, habitants et manants de Saint-Étienne-de-Furan, conformément aux lettres patentes[120], se virent confirmer le « gouvernement » des portes et des murailles de la ville[121] et, entre autres[122] choses, le droit de nommer les consuls chaque année et celui de s'assembler « à leur gré, dans la maison de ville[123], pour la chose publique »[124].
Avec l’essor économique et démographique, les deux faubourgs se développèrent autour des murailles :
Dès le XVe siècle, il s'était constitué un centre important de production métallurgique (armes blanches, puis armes à feu dès les guerres d'Italie) et l’armurerie va désormais faire la renommée de la ville avec la production d'armes de guerre (ou de commerce) ; on y compte plus de 600 armuriers en 1669. La petite métallurgie donne naissance à une production très variée, appelée « clincaillerie » (quincaillerie)[127].
Il se développe aussi la fabrication de rubans, importée d’Italie dès le XVIe siècle.
En 1535, le roi François Ier dépêche à Saint-Étienne Georges de Virgile pour organiser la production d'armes pour les guerres d'Italie.
Au début de 1569, la ville est prise par l’amiral de Coligny, au cours de la troisième guerre de Religion[128]. Les archives de la ville sont à nouveau détruites[129].
Dès 1592, Papire Masson écrit : « Cette ville est célèbre dans toute l'Europe par l'industrie de ses habitants qui ont des ateliers semblables aux forges de Vulcain où se fabriquent toutes sortes d'objets de quincaillerie, les armes de chasse et de guerre. »
Le XVIe siècle est marqué par une augmentation sensible de la population : d'environ 3 700 habitants en 1515 à plus de 10 000 en 1582, surclassant déjà largement Montbrison et ses 3 000 âmes[130].
De 1628 à 1630 une épidémie de peste bubonique fait de 7 000 à 8 000 morts pour une population estimée à 17 000 habitants[131].
La ville, située sur la ligne de partage des eaux, entretient des relations étroites avec les villes de la façade atlantique et particulièrement avec la capitale de l'Aquitaine. En 1638, Claude Henrys note que « ceux de Saint-Étienne ont beaucoup de commerce dans la ville de Bordeaux ».
En 1641, Saint-Étienne passe de la maison des Durgel à celle des Chalus, une branche apparentée.
En 1667, les échevins et consuls sont établis en corps et communauté par lettres patentes de Louis XIV.
En 1693-1694, une maladie épidémique fit suite à une disette de 18 mois et tua 10 000 habitants sur les 28 000 que comptait la ville[132].
En janvier 1723, François de Chalus vend pour 400 000 livres la seigneurie de Saint-Priest et de Saint-Étienne à Abraham Peyrenc de Moras, qui mourut sans héritier. Gilbert des Voisins la vendit à son tour à Louis XVI le 2 février 1787, pour la somme de 1 million 335 935 livres. Ce dernier y maintient la justice seigneuriale[133].
À la fin de l'Ancien Régime, la ville est dite : « La plus considérable du Forez, la seconde du gouvernement du Lyonnais, renommée par ses manufactures et son commerce en armes, clinquaille et rubans »[37]. Sa population d'environ 26 000 habitants est comparable à celles de Grenoble, Bourges, Tours, Limoges ou Besançon à la même période.
La période révolutionnaire permet à la municipalité d’acheter des terrains confisqués au clergé et à la noblesse. L'architecte Pierre-Antoine Dalgabio établi un nouveau plan de la ville en 1792. La ville de Saint-Étienne jusqu'alors orientée est-ouest suivant la route de Lyon au Puy-en-Velay (voir : Rue de Lyon) adopte un nouvel axe nord-sud suivant la route de Paris à Annonay, la Grand’rue.
Dans le cadre de la politique de déchristianisation de la Convention, la ville prend momentanément le nom d'Armeville.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la ville dépend toujours administrativement de la préfecture installée à Feurs (chef-lieu de la Loire de 1793 à 1795) puis à Montbrison. En 1855, Saint-Étienne, en raison de son rapide développement industriel et démographique, devient chef-lieu du département (décret impérial du )[134].
Au moment de la révolution industrielle s'y développent les métiers de la métallurgie lourde grâce à l'exploitation industrielle en France des mines de charbon. Dans le même temps, Saint-Étienne devient un important centre de production de ruban, en dépit de la concurrence de Bâle.
La population atteint près de 100 000 habitants en 1856, après avoir quintuplé en seulement 35 ans, essor l'un des plus rapides de France à l'époque, favorisé par celui des mines de charbon, lui-même permis par les deux premières lignes de chemin de fer du continent européen[135], la ligne de Saint-Étienne à Andrézieux et la ligne de Saint-Étienne à Lyon, qui désenclavent une ville dont l'altitude moyenne dépasse 500 mètres. Cet essor, fulgurant dans les années 1830, fait écho à celui constaté dans les années 1780 dans l'autre partie, plus orientale, du bassin houiller de la Loire, qui a elle bénéficié du creusement d'un canal le long du Gier[135], le canal de Givors[135], ouvert en 1781[135], avec une production de charbon passée de 70 000 tonnes en 1779 à 100 000 tonnes en 1789, soit 45 % de plus en dix ans après[135]. Dans l'autre partie, plus occidentale, du bassin houiller de la Loire, celle de Saint-Étienne, la production de charbon a progressé plus tard mais plus vite, dépassant celle du Gier en 1834[135] et dopant le total de celle du bassin houiller de la Loire : 222 700 tonnes en 1825 puis 300000 en 1833 et 573 000 en 1836[135], un quasi triplement en 11 ans. Pour la seule ville de Saint-Étienne, elle était de 19 600 tonnes en 1812, avec 15 puits pour la plupart de moins de 50 mètres[135]. Pour l'ensemble du bassin, elle est passée de 61 000 tonnes en 1790 à 284 600 tonnes en 1830 puis 467 000 en 1835, soit un doublement en seulement cinq ans, les années de la voie ferrée nouvelle[135]. Vers 1830, l'apparition des bennes montées sur roues y a contribué[135]. Dès 1832, les mineurs du Gier se sentent concurrencés par ceux de l'ouest et en 1837[135], ils réagissent en formant la Compagnie des mines de la Loire, qui achète des concessions à l'ouest[135] et devient vraiment opérationnelle en 1846 quand elle regroupe 82 % de la production du bassin[135].
Dans le secteur du Gier en 1812, alors plus avancé en production comme en technique[135], seulement une seule mine utilise encore la remontée du charbon à dos d'homme[135], même si de nombreux puits existent, dont 30 dépassent la profondeur de cent mètres et six celle de deux cent mètres[135], mais dans celui de Saint-Étienne un seul atteint cent mètres, alors qu'il s'agit de plus en plus clairement des mêmes couches de charbon, qui ont tendance à affleurer vers l'est, d'où une exploitation plus tôt et plus avancée[135]. Ce sera seulement en 1814 que la première concession d’État sera accordée dans le secteur de Saint-Étienne[135], où la production était encore dépendante de la remontée à dos d'homme, dans des sacs[135], à l'exception de 3 ou 4 puits. Ce sera grâce à l'essor du secteur de Saint-Étienne que la production de l'ensemble du bassin va ensuite quintupler rapidement[135], passant de 296637 tonnes en 1814 à un million de tonnes en 1836 puis 1,51 million de tonnes en 1851[135], pour représenter 54% du total de la production française de charbon[135]. En 1859, le bassin est à égalité avec celui du Nord-Pas-de-Calais, qui vient d'émerger très rapidement, avec 2 millions de tonnes chacun[136] et devient le 1er bassin de France en 1864, mais celle de la Loire continue à progresser car en 1873 elle atteignait 3,3 millions[137],[138].
Dans la continuité de la loi sur les mines du , le regain d'intérêt du pouvoir central français pour l'activité industrielle stéphanoise conduit à la mise en œuvre d'un grand projet d'aménagement à l'échelle du bassin visant à assurer la production d'acier nécessaire au complexe militaro-industriel français. Cette loi donne un grand rôle et un grand pouvoir à l’État en matière de charbon[135]. Avec le soutien des milieux d'affaire[139] les ingénieurs des mines Louis de Gallois et Louis-Antoine Beaunier apparaissent alors à la conduite de ce projet d'ampleur, probablement inspiré du modèle britannique, visant à regrouper la production de houille et de minerai de fer, des batteries de fours à coke, des forges et hauts-fourneaux[140] et la conception d'un réseau de transport adapté.
Rapatrié à la suite de la perte des départements étrangers, l'ancien directeur de l'école des mines de Geislautern en Sarre, Louis-Antoine Beaunier, qui avait déjà réalisé à la suite de la loi de 1810 la topographie extérieure et souterraine du bassin, se voit confier l'arrondissement minéralogique de Saint-Étienne. Il propose la création d'une école des mineurs à Saint-Étienne dont la création fut officialisée par ordonnance de Louis XVIII le 2 août 1816.
Le il demande la concession d'une voie ferrée de Saint-Étienne à Andrézieux, longue de près de 18 km. Louis XVIII accorde la concession le du premier réseau ferré d'Europe continentale. Cette première ligne, uniquement destinée aux marchandises tractées par des chevaux, donnait accès aux rambertes de la Loire en aboutissant au port d'Andrézieux. Le charbon embarqué sur le fleuve partait à destination de la façade atlantique, se posant en concurrent des charbons du Nord et de Valenciennes.
À Saint-Étienne, le , le gouvernement délivre la première concession minière.
L'ingénieur des mines Marc Seguin fait au cours de son voyage en Angleterre la connaissance de George Stephenson qui construit alors la ligne de train de Darlington à Stockton. L'adoption en France d'un système de transport qu'il a apprécié durant ce voyage lui paraît indispensable. Il obtient en 1826 la concession de la ligne de Saint-Étienne à Lyon par la vallée du Gier. Ce trajet de 57 km facilitera le transport du charbon et des produits industriels de cette importante région minière. Les travaux sur l'ensemble de la ligne commencent en septembre 1826, avant l'approbation du tracé. Trois stations intermédiaires sont établies, à Givors, Rive-de-Gier et Saint-Chamond. La section Givors - La Grand-Croix est ouverte le ; celle de Givors - Lyon le ; et celle de La Grand-Croix - Saint-Étienne le pour les voyageurs et le pour les marchandises. La ligne est exploitée à la fois par traction animale et par locomotive depuis l'origine. Elle a coûté plus cher que prévu car elle nécessite la construction de nombreux ouvrages d'art dans un sous-sol mal connu.
En 1827, c'est la mise en service du premier chemin de fer français entre Saint-Étienne et la Loire à Andrézieux, puis la construction de la ligne Saint-Étienne - Lyon.
La traction à vapeur remplace rapidement la traction animale, grâce à Marc Seguin grâce à la première locomotive, encore expérimentale.
En 1832, Marc Seguin commence la construction de la deuxième ligne de chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon. En 1833, une ligne de voyageurs est créée reliant Roanne à Saint-Étienne et à Lyon.
C'est seulement le que la première locomotive arrive à Saint-Étienne du fait de la dure rampe venant de Rive-de-Gier. Autrefois pénalisée par son enclavement géographique, la région stéphanoise va alors connaître un essor économique et démographique important.
En 1833, est concédé dans le même département le premier tramway français faisant la liaison Montbrison - Montrond (Montbrison étant à l'époque la préfecture du département). C'est la première voie ferrée posée sur route, affectée au transport des voyageurs et marchandises. Ce tramway est mis en service en 1838.
Barthélemy Thimonnier y conçoit la première machine à coudre en 1830.
En 1848, Saint-Étienne montre grand enthousiasme à la chute de Louis-Philippe et la proclamation de la République. Le drapeau rouge est hissé pour la première fois sur l'hôtel de ville. Pas pour longtemps : dans les mois suivant le coup d'État du 2 décembre 1851, les arbres de la Liberté, plantés à Saint-Étienne durant les événements de 1848, sont arrachés et une quinzaine de socialistes locaux sont arrêtés. Le , le Prince-Président, à deux mois d'être empereur, visite Saint-Étienne dans l'enthousiasme populaire - Edmond Texier écrit dans le Siècle :
« Il y a un mois, Saint-Étienne nommait Jules Favre membre du Conseil général, aujourd'hui cette ville crie « Vive l'Empereur ! » La légende impériale est toujours vivante dans le souvenir du campagnard et de l'ouvrier. Mais les drapeaux serrés, les échafaudages disparus, les uns retournent à la charrue, les autres à l'atelier et tous, à leurs instincts démocratiques[141]. »
Le retour de l'Empire stoppe temporairement les grèves ; elles reprennent en 1865 quand plusieurs milliers de veloutiers font grève pendant quelques jours.
En 1868, les passementiers stéphanois accueillent la première antenne française de l'Association Internationale des Travailleurs (A.I.T), formé à Londres en 1864. De son apport s'ensuivit la création des comités dont le plus célèbre à Saint-Étienne est celui de la rue de la Vierge : futur « Comité central des quatre cantons », il sera le point de départ de l'insurrection de 1871.
En 1869, les chaudronniers font grève (de même que les chapeliers à Chazelles-sur-Lyon, les teinturiers à Izieux…). La fusillade du Brûlé, à La Ricamarie, ébranle profondément les convictions patriotiques de la population.
Lors du plébiscite de mai 1870 (destiné à affermir le régime en arguant de sa libéralisation et en faisant adopter au passage l'idée de la transmission par ordre de primogéniture mâle, autrement dit de Napoléon III à son fils), les libéraux (et Napoléon III) recueillent en France une large majorité de « oui » ; Saint-Étienne va à rebours : vingt-huit radicaux et seulement deux libéraux sont élus aux municipales du 7 juillet. L'Empire s'effondre deux mois plus tard à Sedan.
Parallèlement à tous ces mouvements politiques, le développement industriel et donc économique, est en plein essor à Saint-Étienne :
En 1860, est fondée une épicerie dans un ancien cabaret dit « Le Casino Lyrique ». Le public baptisera l'établissement « Au Casino », devenu « Casino ». Geoffroy Guichard la rachète en 1892, puis fonde en 1898 la société des magasins Guichard Perrachon, à l'origine du Groupe Casino.
Du 24 au , la Commune de Saint-Étienne embrase la ville. Le préfet de la Loire Henri de l’Espée est tué. Michel Rondet, alors inspecteur de la garde communale, est condamné à cinq ans de prison[141].
1881 voit la mise en service du réseau de tramway « Saint-Étienne - Firminy - Rive-de-Gier » (65 km), ainsi que la première ligne de tramway de Saint-Étienne.
En 1882, alors que Victor Duchamp est maire de Saint-Étienne, le congrès de la Fédération des travailleurs socialistes de France se tient à la « salle du Cirque ». À la suite de l'opposition entre « possibilistes » ou « broussistes » de Paul Brousse et marxistes menés par Jules Guesde, ces derniers quittent la FTSF pour créer le Parti ouvrier français.
La marque des Cycles Mercier est fondée à Saint-Étienne par Émile Mercier (1899-1973) en 1919, ainsi que la marque Automoto qui fabriquait des motos.
En 1885, Étienne Mimard, armurier originaire de Sens, fonde avec un autre armurier, Pierre Blachon, la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Étienne, devenue Manufrance en 1947. Mimard dirige l'entreprise de sa création à 1944. Quelques années après la reprise de la société Martinier-Collin, Mimard et Blachon s'installent dans le site construit Cours Fauriel à partir de 1892 par l'architecte Lamaizière. Le bilan de leurs innovations est important : ils ont créé à la fois une grande manufacture, un centre d'innovation technique, un système inédit de vente par correspondance et un centre d'édition (Tarif-Album, Le Chasseur français).
Le , l'ingénieur des mines Henry Kuss prend le poste d'ingénieur ordinaire du sous-arrondissement minéralogique-Ouest dans le bassin houiller de Saint-Étienne. Des catastrophes successives (Jabin (1871, 1876), Châtelus (1887), Verpilleux (1889) et Villebœuf (1890) y ont douloureusement attiré l'attention publique. Il n'y reste que six mois mais, durant ce court délai, il fait appliquer avec grande rigueur dans les exploitations des trois importantes Sociétés de Roche-la-Molière et Firminy, de Montrambert et La Béraudière, et des Mines de la Loire, des mesures de sécurité pour prévenir les explosions attribuées à l'époque au grisou mais le plus souvent directement liées aux poussiers. Ces mesures seront plus tard codifiées par l'Administration dans des règlements généraux[142].
En 1901, la liaison Saint-Étienne – Saint-Héand (14 km) et la liaison Saint-Étienne – Saint-Chamond (15 km) sont mises en place. En 1905, la liaison Saint-Étienne – Pélussin (32 km) est ouverte. En 1933, la liaison Saint-Étienne – Saint-Chamond est fermée. La liaison Saint-Étienne - Pélussin l'est à son tour, suivie en 1937 par la liaison Saint-Étienne – Saint-Héand.
Au début du XXe siècle, l'industrie de l'arme est dominée par la Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) pour le matériel militaire et la Manufacture française d'armes et cycles (Manufrance), ainsi que de nombreux artisans pour les fusils civils.
L'immigration, qui avait commencé à Saint-Étienne au milieu de XIXe siècle, s'intensifie pendant la première guerre mondiale, pour remplacer la main d'œuvre française partie au front et pour continuer de soutenir le développement industriel de la ville. C'est ainsi que le nombre d'habitants passa de 148 600 en 1911 à 212 000 en 1918 (c'est-à-dire plus qu'en 2020). Les nationalités représentées étaient principalement polonaise et italienne, puis venaient la marocaine, l'espagnole et l'arménienne. Les Polonais et les Marocains, grâce à leur expérience antérieure, étaient souvent employés dans les mines ; les Italiens dans le bâtiment ; les Espagnols dans la métallurgie ; les Arméniens dans le textile. Alors qu'Européens et Européennes venaient souvent en famille, quand ce n'était pas avec les membres du clergé de leur religion, les immigrés issus des colonies venaient souvent seuls et il arrivait qu'ils se mariaient avec une Française au cours de leur intégration. Les carrés musulmans des cimetières de la ville témoignent de ces unions. Ainsi, en 1936, à l'apogée de cette vague d'immigration, il y avait 15 000 étrangers à Saint-Étienne[143].
Après l'armistice, Saint-Étienne se retrouve en zone libre. En 1941, le maréchal Pétain vient présenter à Saint-Étienne la « Charte du travail » (collaboration patronat-salariés).
La ville est touchée par un bombardement américain dans la matinée du 26 mai 1944. La cible est la gare de triage et les infrastructures ferroviaires. Ce jour-là, le bombardement fait partie d'une opération américaine plus large de bombardement de nœuds ferroviaires importants de la moitié sud de la France, en prévision du débarquement de Normandie et dans le but de ralentir la remontée des renforts allemands vers le front. Durant 18 minutes, une escadrille de bombardiers B17 va lâcher près de 1 800 bombes sur la ville[144]. Si l'objectif est partiellement atteint, le bombardement touche aussi largement les quartiers Châteaucreux, du Soleil, Saint-François et Tardy[145]. On compte environ 1 000 morts et disparus et 1 100 bâtiments détruits[146]. À la suite de ce bombardement, le , Pétain se rendra à Lyon puis à Saint-Étienne[144].
Saint-Étienne est libérée le 1er septembre par les troupes débarquées en Provence[147], 15 jours plus tôt.
L'immigration vers Saint-Étienne reprend après guerre, avec l'arrivée de nombreux Algériens et Portugais. Cependant, concernant les Algériens, il est difficile d'avoir une idée précise de l'évolution car ils ne sont comptabilisés comme étrangers qu'à partir du recensement de 1975. Il semble, par exemple, que Saint-Étienne ait été un centre important de résistance du peuple algérien durant la guerre d'Algérie. Au recensement de 1975, les Algériens représentent 45 % des immigrés, suivi à 17 % par les Italiens et les Italiennes. La majorité des migrants venait d'un milieu paysan. Cette origine rurale a durablement marqué la ville, se trouvant en corrélation avec les villages historiques qui la composent, comme Beaubrun, Le Soleil. Ces villages existaient déjà avant la Révolution et avaient pourtant été annexés par la ville lors de son expansion. Mais ils sont restés vivaces, autour de leur marché, de leur église, grâce à la sensibilité rurale des nouveaux arrivants. En retour, ces anciens villages ont facilité l'intégration des migrants, dont beaucoup témoignent d'un fort attachement à leur lieu de vie, attachement qu'ils ont transmis à leurs enfants, et c'est ainsi que l'on trouve des familles issues de l'immigration profondément attachées à un coin de la ville depuis plusieurs générations[143].
Un des traits à souligner de l'identité stéphanoise est la précarité économique et sociale, à tel point qu'elle forme dans cette ville une homogénéité sociologique. De ce fait, les immigrés n'étaient pas en opposition économique avec les locaux, ce qui facilitait leur intégration, contrairement à ce qui se passait dans d'autres villes de France. La vie miséreuse des ouvriers et ouvrières du XIXe siècle reste présente dans la mémoire collective. Pour la plupart, le confort moderne ne devient une réalité qu'à partir des années 1980. En 1968 encore, la moitié des logements de la ville n'a pas de WC individuel. En 1975, 68 % de la population n'a pas dépassé le niveau de l'école élémentaire[143].
Dans les années 1970, Saint-Étienne et la France sont admiratifs de l'épopée des Verts dans le championnat européen de foot ; celle-ci se finit par une finale perdue contre le Bayern de Munich et le défilé de l’équipe sur l’avenue des Champs-Élysées.
Depuis les années 1970, les grandes industries stéphanoises connaissent de nombreuses difficultés. Depuis la fin des années 1960, les Houillères de la Loire sont déficitaires à cause de la concurrence du pétrole et du charbon des pays étrangers, beaucoup moins chers sur le plan des coûts de production et surtout des frais de transport. De 26 029 employés en 1945, les effectifs sont ramenés sous le seuil des 10 000 en 1963. Quand le puits Couriot ferme ses portes en 1973, ils ne sont plus que 3 000 employés des houillères. Le dernier puits du bassin stéphanois - le puits Pigeot - ferme en 1983.
Manufrance dépose le bilan en 1986, la Manufacture Royale d'Armes gérée par GIAT industries licencie de plus en plus. Cet important repli économique passe aussi par une baisse démographique. D'une population de 225 825 habitants en 1968, dans ses limites actuelles, la ville est passée à 201 569 en 1990 et 176 800 en 2004 ; léger accroissement cependant à 177 500 en 2006.
La sidérurgie ligérienne subit des restructurations identiques. Ascometal, entreprise spécialisée dans la fabrication d'aciers spéciaux, hérite dans les années 1980 d'une aciérie vieillissante (180 tacier/employé alors que la moyenne européenne est à 500) et chargée à 60%, dont la retructuration est inévitable[148]. À la fin des années 1980, l'usine du Marais passe de 800 à 300 salariés avec la fermeture de l'aciérie en 1989, puis du train de laminage deux ans plus tard. En 2014, il n'y reste plus que 63 employés[149].
Ce déclin industriel touche l'ensemble des vallées de l'Ondaine et du Giers, l'ancien bassin industriel stéphanois. En conséquence, les classes moyennes quittent celui-ci pour émigrer vers les communes de la couronne, la plaine du Forez et plus loin, la Haute-Loire. Pourtant, dans les années 1990, l'exode continue, alors que le tissu industriel se reconstitue par un fort réseau de petites entreprises. La décroissance démographique, d'ampleur exceptionnelle pour une ville de France, devient un problème en lui-même. On parlera de décroissance urbaine[150].
De fortes rivalités, apparues dans les années 1970, entre la ville et sa périphérie, autour de l'enjeu de l'accueil de nouvelles entreprises, compliquèrent la recherche d'une réponse politique. Elles aboutissent à l'échec de l'établissement d'un schéma de cohérence territoriale. L'arrivée de Michel Thiollière à la mairie permet d'aplanir les disputes. Les résultats catastrophiques du recensement de 1999 firent prendre conscience à l'ensemble des élus de la gravité du problème. À partir de 2001, un réseau d'acteurs, principalement publics, commence à se structurer pour relancer l'habitat à moyen terme[150].
Mais le cas de la ville étant très particulier par rapport au reste du pays, les acteurs locaux doivent bricoler des solutions peu courantes, à partir de politiques nationales qui ignorent la décroissance démographique. Pour l'État, le redressement de la ville est un objectif important, pour assurer la compétitivité de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il cherche à privilégier la compétitivité économique par l'arrivée de cadres supérieurs et d'une classe aisée, comme partout ailleurs. Mais pour la ville, l'important est de stabiliser les familles, en facilitant l'accession à la propriété en son sein. Il s'ensuit des politiques basées sur des hypothèses volontaristes tablant sur des augmentations de populations peu crédibles, même si le déclin démographique s'est aujourd'hui, en 2017, arrêté[150].
Le bassin de Saint-Étienne fut en France le berceau de l'exploitation de la houille et la ville lui doit en grande partie son essor du XIXe siècle. La présence du charbon est directement liée à l'essor de la métallurgie, élément moteur de la révolution industrielle. La création des premières lignes de chemins de fer à Saint-Étienne est liée au besoin de transporter le charbon vers la Loire pour l'exporter en direction du Nord de la France par exemple[151].
L’ancienne ligne de chemin de fer reliant Firminy à Saint-Just-Saint-Rambert, ouverte en 1885 suivant le tracé des gorges de la Loire, est toujours visible lors de la baisse du niveau de l'eau : ses viaducs et ses tunnels réapparaissent et sont pour la plupart très bien conservés[152].
Saint-Étienne est le seul exemple français d'un développement de l'activité minière au cœur même d'une grande ville.
Le paysage se transforme notamment avec la création de puits mais surtout de crassiers, comme à Saint-Étienne ou à La Talaudière, et de chemins de fer, on retrouve par exemple le pont ferroviaire du bois Monzil à Villars qui est le plus vieux pont ferroviaire d'Europe continentale[153].
Les collines du Clapier et du Bois d'Avaize conservent des traces de très anciens feux de mine ayant transformés au XVIIe siècle ces collines en « montagnes de feu », évoquées par de nombreux auteurs de cette époque. Les affleurements de roches cuites hérités de ces feux constituent les plus vieux vestiges miniers visibles aujourd'hui sur le bassin de Saint-Etienne.
De la période industrielle, il ne reste également plus grand-chose de l'activité minière. Il serait difficile pour un touriste qui viendrait à Saint-Étienne de retrouver l'emplacement des 192 puits qui ont pour la plupart été construits au XIXe siècle. Il ne reste qu'un chevalement, celui du puits Couriot, exploité à partir de 1912, dominé par deux imposants terrils, que les habitants de Saint-Étienne, les Stéphanois, appellent « crassiers » ou les deux « mamelles » de Saint-Étienne.
Le puits Couriot est maintenant un musée[151].
Le premier crassier prend forme en 1938 ; en dix ans, il atteint les cent cinquante mètres de haut et il faut donc en faire un deuxième. En pas moins de 81 ans, la végétation a eu le temps de pousser sur ces crassiers pour créer un tout autre paysage[154].
La ville a ensuite orienté son développement vers le design, notamment par le portage d'un évènement international depuis 1998, la création d'une structure dédiée en 2009 et l'intégration du réseau UNESCO en 2010.
Le club de football jouit d'une réputation forte et Saint-Étienne est désignée en 2020 ville la plus foot de France par le magazine France Football[155].
Entre 1970 et 2010, à cause de la désindustrialisation[156], Saint-Étienne a connu une forte décroissance démographique (elle était une des grandes villes françaises à souffrir de déclin urbain avec Roubaix et Le Havre)[157]. Elle suit une évolution similaire à celles de villes comme Newcastle upon Tyne, Sheffield, Dortmund, Pittsburgh, Cleveland ; ou comme Turin et Détroit (Michigan) qui sont devenues, comme Saint-Étienne, des cités du réseau des villes créatives UNESCO[158]. Depuis 2010, la population stéphanoise s'est stabilisée autour de 172 000 habitants et a même augmenté lors des derniers recensements[159].
En 2023 elle accueil la Coupe du monde 2023de rugby à XV[160] puis en 2024 elle sera l'un des hôtes des Jeux olympiques d'été de 2024[161]
Au Moyen Âge, la ville était gouvernée par des syndics et consuls élus siégeant à l'ancien Hôtel-de-Ville (actuelle place Boivin), et dépendait du seigneur de Saint-Priest-en-Jarez pour la justice et la voirie.
Saint-Étienne a été créée en tant que commune indépendante de Saint-Priest-en-Jarez, sous le nom d'Armes (Commune-d'Armes ou Armes-Ville) dans le Canton-d'Armes en 1793.
Elle est renommée Saint-Étienne en 1801, Saint-Étienne-sur-Loire de façon très ponctuelle et utilisée uniquement en 1969 dans le décret d'absorption de Saint-Victor-sur-Loire, et à nouveau Saint-Étienne dès la fin de 1969, pour le rattachement de Terrenoire.
Saint-Étienne a annexé plusieurs communes : Beaubrun, Montaud (Loire), Outre-Furan et Valbenoîte en 1855, Saint-Victor-sur-Loire et Terrenoire en 1969 et Rochetaillée (Loire) en 1973.
Elle a cédé Planfoy à Saint-Genest-Malifaux en 1863.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
octobre 1947 | décembre 1964 | Alexandre de Fraissinette | RPF, CNI puis CR | Avocat Sénateur (1948-1955) Député (1962-1964) |
décembre 1964 | mars 1977 | Michel Durafour | CR | Journaliste Sénateur (1965-1967) |
mars 1977 | mars 1983 | Joseph Sanguedolce | PCF | Mineur |
mars 1983 | avril 1994 | François Dubanchet | UDF-CDS | Sénateur (1974-1983) |
mai 1994 | mars 2008 | Michel Thiollière | UDF puis UMP-RAD |
Professeur d'anglais Sénateur (2001-2010) |
mars 2008 | mars 2014 | Maurice Vincent | PS | Professeur des universités Sénateur (2011-2017) |
mars 2014 | En cours | Gaël Perdriau | UMP, LR puis DVD[162] |
Délégué commercial Président de Saint-Étienne Métropole (2014- ) |
Aux élections européennes de juin 2024, le parti au pouvoir n'arrive que quatrième avec un pourcentage de 11,79% (contre 22,46% en 2019)[163],[164], derrière le Rassemblement national (23,72% contre 19,54% en 2019)[163],[164], LFI (22,04% contre 7,1% en 2019)[163],[164], et PS-Place publique (13,90% contre 6,25% en 2019)[163],[164], ces deux derniers partis terminant respectivement 2ème et 3ème, mais en nette hausse.
Scrutin | 1er tour | 2d tour | ||||||||||||||||||||||
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1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | 1er | % | 2e | % | 3e | % | 4e | % | |||||||||
Municipales 2014 | UCD | 36,74 | PS | 31,34 | FN | 18,30 | EELV | 5,41 | UCD | 36,74 | UGE | 31,34 | FN | 11,79 | Pas de 4e | |||||||||
Européennes 2014[165] | FN | 22,16 | UMP | 22,16 | PS | 15,90 | EELV | 9,85 | Tour unique | |||||||||||||||
Régionales 2015[166] | UCD | 29,50 | PS | 27,11 | FN | 23,64 | EELV | 7,36 | UGE | 42,74 | UCD | 38,35 | FN | 18,91 | Pas de 4e | |||||||||
Présidentielle 2017[167] | LFI | 24,94 | LREM | 24,82 | LR | 17,51 | FN | 17,14 | EM | 74,14 | FN | 25,86 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Européennes 2019[168] | LREM | 22,46 | RN | 19,54 | EELV | 14,61 | LR | 9,45 | Tour unique | |||||||||||||||
Municipales 2020 | UCD | 46,88 | PS | 21,30 | EELV | 12,42 | RN | 9,24 | UCD | 58,91 | UGE | 41,08 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Régionales 2021[169] | LR | 34,38 | EELV | 15,66 | PS | 14,29 | RN | 12,09 | LR | 45,49 | UGE | 43,60 | RN | 10,91 | Pas de 4e | |||||||||
Présidentielle 2022[170] | LFI | 33,29 | LREM | 25,09 | RN | 16,65 | REC | 7,27 | LREM | 68,13 | RN | 31,87 | Pas de 3e | Pas de 4e | ||||||||||
Candidat | 1er tour | 2e tour | ||
---|---|---|---|---|
Lyon | National | Lyon | National | |
Nicolas Sarkozy | 34,46 % | 31,18 % | 53,08 % | 53,06 % |
Ségolène Royal | 27,29 % | 25,87 % | 46,92 % | 46,94 % |
François Bayrou | 22,09 % | 18,57 % | ||
Jean-Marie Le Pen | 6,47 % | 10,44 % | ||
Votants | 86,43 % | 83,77 % | 84,70 % | 83,97 % |
Candidat | 1er tour | 2e tour | ||
---|---|---|---|---|
Lyon | National | Lyon | National | |
François Hollande | 30,25 % | 28,63 % | 53,12 % | 51,64 % |
Nicolas Sarkozy | 30,54 % | 27,18 % | 46,88 % | 48,36 % |
Jean-Luc Mélenchon | 11,83 % | 11,10 % | ||
François Bayrou | 10,66 % | 9,13 % | ||
Marine Le Pen | 9,87 % | 17,90 % | ||
Votants | 79,67 % | 79,48 % | 79,03 % | 80,35 % |
Candidats ayant obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés :
Au , Saint-Étienne est jumelée avec 17 villes.
Depuis novembre 2010, Saint-Étienne fait partie du réseau des villes créatives UNESCO, comme ville de design. Les coopérations entre les vingt-et-une villes de ce réseau sont nombreuses et se développent maintenant en dehors du strict cadre du design.
La métropole de Saint-Étienne propose à ses habitants plusieurs sites et services en matière de gestion des déchets ménagers, qu'il s'agisse de déchets polluants ou encombrants. Le territoire comptabilise 13 déchetteries[173] dispersées à l'Etrat, Firminy, La Ricamarie, Roche-la-Molière, Saint-Chamond, Saint-Etienne le Soleil, Saint-Etienne Chauvetière, Saint-Jean-Bonnefonds, Tartaras, Andrézieux-Bouthéon et Lorette[174].
Il n'existe pas à ce jour de service général de collecte des déchets encombrants à domicile, que ce soit sur un mode de collecte fixe ou sur rendez-vous. Seuls quelques administrés pourront bénéficier ponctuellement d'un ramassage à domicile, sur simple demande auprès de la mairie de Saint-Étienne. Dans ce cas, seuls les déchets électroménagers et mobiliers sont acceptés, si leur volume total ne dépasse pas les 1 mètre cube[175].
Il est formellement interdit de déposer des déchets encombrants sur la voie publique, sous peine d'une répréhension pécuniaire. Le site de la ville de Saint-Étienne précise enfin qu'il existe des associations[176] qui récupèrent certains déchets encombrants, dans un but de revalorisation des déchets et/ou de création d'activité propice à l'insertion sociale et professionnelle.
L'industrialisation amène une très forte croissance démographique de 1800 à 1926. Après un recul industriel de vingt ans cette croissance reprend dans les années cinquante mais ne durera que vingt ans et actuellement la population est revenue à son chiffre de 1946 voire celui compris entre 1921 et 1926. Ce recul démographique est le reflet des difficultés qu'ont subies les principales industries stéphanoises dès le début des années soixante-dix : tout d'abord les Houillères de la Loire en raison de la concurrence du pétrole et du charbon des pays étrangers, de 26 029 employés en 1945, les effectifs sont ramenés sous le seuil des 3 000 en 1973.
Puis Manufrance déposera le bilan en 1986 ; en 2001, c'est la Manufacture d'armes de Saint-Étienne reprise par GIAT industries qui ferme ses portes. D'une population de 223 223 habitants en 1968, dans ses limites géographiques actuelles, la ville est passée à 199 396 en 1990, 177 480 en 2006 puis 170 761 habitants en 2014. Cette perte de population se fait principalement au profit de communes périphériques, notamment celles situées dans la plaine du Forez. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[177],[Note 6].
En 2021, la commune comptait 172 718 habitants[Note 7], en évolution de +0,97 % par rapport à 2015 (Loire : +1,27 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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172 718 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 40,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (34,9 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,8 % la même année, alors qu'il est de 28,6 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait 83 009 hommes pour 91 073 femmes, soit un taux de 52,32 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,6 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1 | 2,5 | |
7,4 | 10,8 | |
13,7 | 15,8 | |
16,5 | 16,1 | |
18,2 | 16,4 | |
24,3 | 22,2 | |
18,9 | 16,2 |
L'agglomération compte 25 000 étudiants post-bac à travers des formations universitaires et grandes écoles intégrant des formations d'ingénierie santé, de sciences et design, de sciences humaines et économie, d'ingénierie et technologie, etc.
L'image de la ville dans le domaine des études supérieures est plutôt bonne. Le magazine L'Étudiant de septembre 2013 l'a d'ailleurs placée en 8e position des grandes villes étudiantes françaises et Saint-Étienne est la 1re ville française pour ce qui est de la croissance de la population étudiante (2001-2011).
Selon un sondage du mensuel L'Étudiant et de l'hebdomadaire Version Femina (courant 2007), Saint-Étienne arrive en tête des villes universitaires française en matière d'équipements sportifs, seconde dans la catégorie « bars-restos-fastfoods », et troisième en matière de loisirs et culture. En matière de logements universitaire, la ville se place 10e sur 31. La capitale ligérienne remporte la 1re place pour les cursus courts (BTS, DUT, BTSA, etc.). Quant aux capacités d'insertion dans le monde professionnel, les étudiants stéphanois se situent à la 11e place sur les 31 villes sondées.
Saint-Étienne possède, dans le domaine public, un CHU avec trois hôpitaux :
Le CHU de Saint-Étienne est le plus grand employeur du département de la Loire avec 6 900 employés (les 3/4 des employés se trouvent à l'hôpital Nord).
Il est reconnu parmi les meilleurs hôpitaux de France, à la 23e place du tableau d'honneur des 50 meilleurs hôpitaux de France[184]. Il se classe dans les toutes premières places nationales dans certaines spécialités : 2e sur les stimulateurs cardiaques, 9e sur la chirurgie des carotides.
Il y a aussi trois cliniques et hôpitaux privés :
Saint-Étienne possède de nombreux équipements sportifs, en voici une liste non exhaustive :
L'équipe de football du club de Saint-Étienne (ASSE, pour Association sportive de Saint-Étienne) a dominé le football français dans les années 1960 et 70, remportant :
et perdant 1 à 0 la finale de la coupe d'Europe en 1976 à Glasgow. L'Hampden Park, où se joua la finale, est depuis resté connu des amateurs de football français pour ses poteaux carrés, ce qui a fait le malheur des Verts qui tirèrent deux fois sur la barre transversale.
Les joueurs sont surnommés les Verts (de la couleur de leur maillot), et le stade de l'équipe, le stade Geoffroy-Guichard (42 000 places), est surnommé « le chaudron »[197](ou « l'enfer vert » pour ceux qui viennent l'y affronter).
Beaucoup des joueurs les plus renommés du football français ont joué dans cette équipe, par exemple Aimé Jacquet, Michel Platini, Hervé Revelli, Patrick Revelli, Dominique Rocheteau, Dominique Bathenay, Jean-Michel Larqué, Jacques Santini, Laurent Blanc, Grégory Coupet, Willy Sagnol, Bernard Lacombe, Jeremie Janot, ainsi que de grands footballeurs étrangers tels qu'Oswaldo Piazza, Ivan Curkovic, Johnny Rep, Joseph-Antoine Bell, Rachid Mekloufi.
C'est l'équipe qui a lancé l'engouement national pour le football avec ses nombreuses réussites. Son stade (Geoffroy-Guichard) est encore connu pour être l'un des plus animés de France pour ce qui est du nombre de supporteurs et de l'ambiance (victoire en championnat des tribunes (LFP) lors de trois saisons consécutives : 2006/2007, 2007/2008, 2008/2009)[198].
Le club de l'ASSE a été élu club français le plus populaire[199] et le public stéphanois fait partie du top 10 des meilleurs publics du monde[200].
L'autre sport « typique » de Saint-Étienne est la sarbacane[201], que certains médecins recommandaient pour que les mineurs expulsent la poussière de leurs poumons, pour essayer d'enrayer la silicose. En stéphanois, un joueur de sarbacane s'appelle un « baveux » et le sport est encore pratiqué de nos jours dans les associations.
Le taux d'équipement permet de mesurer le « niveau d'équipement et de service rendus par un territoire à la population »[202] : en recensant le nombre d'équipements (commerciaux, de santé, de service, d'éducation ou encore de l'administration) et en divisant à la population puis en multipliant par 1 000[203]. Saint-Étienne, ville en déclin, est concurrencée par sa périphérie et l'augmentation croissante de la population dans les communes limitrophes. Cette carte permet d'avoir une représentation spatiale de l'évolution du taux d'équipement et donc d'avoir une idée des dynamiques d'aménagement sur ces territoires entre 2007 et 2016.
Ainsi, on remarque que les communes périphériques à l'Est de Saint-Étienne ont connu une forte augmentation de leur taux d'équipement (entre +62 % et +170 %). Châteauneuf, par exemple, a connu la plus forte augmentation avec un taux de +170 %, passant ainsi d'un taux d'équipement de 8,9 à 24 pour 1000 habitants. D'un côté cette augmentation est donc à nuancer, il s'agit d'abord d'un rééquilibrage entre les différentes communes, pour mieux équiper des communes où l'offre d'équipements étaient très faibles, contrairement à Saint-Étienne qui était déjà relativement bien équipé (27,2 ‰ en 2007 à 35 ‰ en 2016). De l'autre, l'augmentation du taux d'équipement s'explique par une augmentation de la population dans ces communes. Entre 2007 et 2015, Châteauneuf a connu une augmentation de +6 % de sa population, alors que Saint-Étienne a connu une perte de -2,5 % de sa population sur la même période.
Les villes de l'est de la communauté d'agglomération sont à la fois, celles qui ont connu les plus fortes augmentations de population (Tartaras +11,5 %, Pavezin +24,8 %, Farnay +10,7 %) et donc une amélioration de leur taux d'équipement (respectivement +76,8 %, +67,3 % et +103,4 %).
Le cas de la commune de la Tour-en-Jarez est aussi très parlant, commune limitrophe de Saint-Étienne, elle a vu sa population fortement augmenter entre 2007 et 2015 (+15 %) et son taux équipement également (+85,9 %). La commune attire par sa proximité avec la préfecture couplée à un caractère encore rural, c'est la logique même de la périurbanisation. Cette dynamique est assumée par la mairie, le slogan de la commune « La-Tour-en-Jarez une ville à la campagne »[204].
Le déclin urbain dont souffre Saint-Étienne s'explique donc en partie par la concurrence des communes périphériques, elles bénéficient d'une plus forte augmentation de leur population, qui se traduit également par un plus fort investissement dans leurs équipements.
La ville compte également 15 lieux de cultes musulman, mosquées et salles de prières[208].
Listes des unités militaires ayant tenu garnison à Saint-Étienne :
Le niveau de vie médian de la commune s'élève à 16 794 € par an, une somme moins élevée (-17,81 %) que le niveau de vie médian en France (19 785 €).
50,3 % des foyers fiscaux de la ville sont imposables.
Le taux de pauvreté s'élève à 7,1 points de plus que le taux de pauvreté français (13,9 %)[210].
Saint-Étienne est la 9e métropole française pour ce qui est des brevets déposés, devant Rennes, Nantes, Bordeaux ou encore Montpellier[213].
Liste des principaux centres commerciaux de Saint-Étienne et son agglomération :
Fin Septembre 2020, le Centre Commercial Steel ouvre ses portes dans le quartier Monthieu-Pont de l’Âne, en face du Centre commercial Monthieu. Il s'étend sur plus de 70 000 m2 et accueille des moyennes et grandes surfaces, notamment des restaurants et espaces de loisirs[222],[223].
Le patrimoine architectural remarquable de Saint-Étienne, du XIVe au XXe siècle, lui a valu le label Ville d'Art et d'Histoire décerné en 2000[225]. De plus depuis le 22 novembre 2010, Saint-Étienne est la 1re ville française et la 2e ville européenne après Berlin, à avoir intégré le réseau des villes créatives design UNESCO[226].
La tour de la Droguerie, la Bourse du Travail, l'hôtel de ville, la préfecture, la Manufacture d'armes, le plus ancien pont ferroviaire d'Europe continentale (classé monument historique) et bien d'autres édifices sont autant d'exemples de ce patrimoine remarquable.
Saint-Étienne offre plus de 700 hectares de parcs et espaces verts. La ville possède aussi une riche statuaire. Une réplique de la statue de la Liberté est visible non loin du centre-ville, sur la place Jules-Ferry, au croisement de la Grand-Rue et de la rue Chevreul.
À quelques minutes du centre-ville se trouvent :
Le château féodal de Rochetaillée est visitable.
Le parc naturel régional du Pilat, situé dans des forêts de moyenne montagne. Ce vaste parc de plus de 700 km2 culmine à 1 432 mètres au Crêt de la Perdrix. Il constitue une réserve importante pour la faune et la flore de ces régions montagneuses. Il est aussi composé d’un important site de sport d’hiver avec l'Espace nordique du Haut Pilat, le tout à moins de 30 minutes du centre-ville.
Les trois plus hautes structures de la ville sont :
L'émetteur du Guizay, quant à lui situé sur la commune de Planfoy, domine la ville qu'il dessert en télévision, radio et téléphonie mobile. Avec 113 mètres, c'est la plus haute structure du département.
Le musée d'art et d'industrie est installé dans un bâtiment de style style Second Empire récemment remis en valeur, au milieu d'un jardin. Ce musée conserve la 1re collection mondiale de rubans, la 1re collection française de cycles et la 2e collection française d'armes[233]. Il présente un riche témoignage du passé industriel de la ville et notamment le fait qu'elle était la capitale du vélo[234].
Le musée de la Mine a été inauguré en 1991. Les anciens bâtiments du puits Couriot abritent aujourd'hui la mémoire des anciennes houillères du bassin de la Loire. La « plâtre » de l'ancien site minier aménagé en parc urbain a été baptisé en 2013 parc Joseph Sanguedolce.
Le musée du vieux Saint-Étienne est installé dans un hôtel particulier du XVIIe siècle. Ses collections, présentées dans un intérieur au plafond à fougères XVIIe siècle - une spécialité locale - illustrent l'histoire de Saint-Étienne.
Le conservatoire de Saint-Étienne et les Ateliers des meilleurs ouvriers de France exposent de nombreuses œuvres originales créées dans les ateliers situés dans le même site.
Le musée des Verts est consacré à l'équipe de football de l'Association sportive de Saint-Étienne.
Le mémorial de la Résistance et de la Déportation de la Loire retrace l'histoire douloureuse de la Résistance et de la déportation lors de la guerre 1939/1945 dans la région.
Le musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, situé à Saint-Priest-en-Jarez possède la deuxième collection d'art contemporain de France après le Centre Beaubourg (plus de 4 000 m2 de surface d'exposition, près de 20 000 œuvres conservées, restaurées et valorisées, près de 2 000 pièces design.)[235]. Les plus grands artistes modernes et contemporains sont représentés dans ce musée.
Le musée des transports urbains de Saint-Étienne et sa région, situé à Saint-Priest-en-Jarez dans le site du dépôt principal de la STAS (exploitant du réseau urbain stéphanois) expose l'histoire des transports urbains de l'agglomération et abrite quelques-uns des anciens matériels de transports urbains de la ville (tramways, trolleybus, bus).
Saint-Étienne est une des grandes villes françaises qui possèdent le plus d'espaces verts intra-muros, avec plus de 700 hectares de parcs et jardins publics dispersés dans toute la ville. En voici les principaux :
Ainsi que de nombreux autres petits parcs et squares, qui sont autant de poumons de verdure un peu partout dans la ville. La ville est également riche de nombreux jardins ouvriers.
Les jardins ouvriers sont à Saint-Étienne une initiative du Père Volpette, un jésuite qui les lance en 1894 en demandant aux notables de la ville de prêter aux ouvriers des terrains à cet effet, sous la garantie de l'église catholique. L'Église y voyait un moyen de moraliser et d'adoucir la vie difficile des ouvriers, les notables y voyaient un moyen de les détourner du syndicalisme et de la politique. Ces ambitions honorables trouvent leur consécration pendant le régime de Vichy, qui encourage un retour à l'agriculture familiale et à la réconciliation sociale d'une France déchirée par la guerre. C'est ainsi qu'en 1946, il y a un jardin ouvrier pour 10 habitants à Saint-Étienne, soit 17 000 en tout. La plupart des grandes sociétés locales ont mis des parcelles à disposition et le jardinage est une activité de presque la totalité des Stéphanois. Mais les deux tiers de ces jardins sont sacrifiés à l'urbanisme d'après-guerre. Ce n'est qu'à partir des années 1970, où la ville commence à se battre pour changer sa réputation de ville noire, qu'une nouvelle politique municipale les présente comme un élément typique et leur sauvegarde comme une priorité. Les responsables s'occupent alors de leur apparence, car beaucoup tiennent selon eux du bidonville. Ils standardisent les parcelles, obligent les jardiniers à s'équiper de cabanes toutes identiques. En 2002, une enquête municipale dénombre 3 184 jardins organisés en 33 parcelles pour un total de 871 511 m2. Presque la moitié des terrains appartiennent alors à la ville. Ils sont gérés par deux associations. Le jardinier type a 59 ans, est ouvrier ou employé à la retraite et s'occupe de son jardin depuis plus de 10 ans. Cette enquête montre aussi une proportion de jardiniers étrangers de 37 %, soit quatre fois plus que dans la ville. Qu'ils soient immigrés ou autochtones, leur attachement au jardin est fort, souvent issu de souvenirs d'enfance[143].
En 2014, la commune de Saint-Étienne bénéficie du label « ville fleurie » avec « 2 fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[237].
Le patois local issu du francoprovençal est appelé « gaga », bien qu'à proprement parler ce ne soit pas un patois, parce qu'il n'y a pas de grammaire spécifique. En revanche, le vocabulaire est plutôt riche. Les « a » sont ouverts (entre le « a » fermé et le « o »). Les « an » se prononcent « éan » (ex. : « maméan » pour maman). Les « e » sont très rarement prononcés : une s'melle (pour semelle), l'ars'nal (pour l'arsenal).
Quelques exemples de mots et d'expressions stéphanois :
La ville est référencée dans :
L'Association sportive de Saint-Étienne est évoquée dans :
Armoiries de Saint-Étienne : |
Armes de Saint-Étienne : |
Armes de Saint-Étienne pendant le Premier Empire : |
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