Rive-de-Gier
commune française du département de la Loire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Rive-de-Gier [ʁiv də ʒje] est une commune française située dans le département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Rive-de-Gier | |||||
Vue générale du nord-ouest de Rive-de-Gier. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Loire | ||||
Arrondissement | Saint-Étienne | ||||
Intercommunalité | Saint-Étienne Métropole | ||||
Maire Mandat |
Vincent Bony (PCF) 2020-2026 |
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Code postal | 42800 | ||||
Code commune | 42186 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Ripagériens[1] | ||||
Population municipale |
15 214 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 2 076 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
374 643 hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 31′ 49″ nord, 4° 37′ 04″ est | ||||
Altitude | Min. 227 m Max. 394 m |
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Superficie | 7,33 km2 | ||||
Type | Centre urbain intermédiaire | ||||
Unité urbaine | Saint-Étienne (banlieue) |
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Aire d'attraction | Lyon (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Rive-de-Gier (bureau centralisateur) |
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Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | rivedegier.fr | ||||
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Ses habitants sont appelés les Ripagériens.
Situé dans le département de la Loire, Rive-de-Gier est à la frontière du département du Rhône, à 25 km de Saint-Étienne[2] et 38 km de Lyon[3].
Rive-de-Gier fait partie de Saint Étienne Métropole.
La commune s'étend sur 7,33 km2[4], en fond de vallée, à une quinzaine de km de Saint-Chamond, marquée par une urbanisation dense et ancienne.
Elle est desservie par l'autoroute A47 (Lyon - Saint-Étienne) et par une voie ferrée (parmi l'une des premières construites en France), avec un cadencement de 70 TER par jour ouvré en direction des deux métropoles régionales.
Elle est bordée de coteaux, avec au sud le massif du Pilat et au nord les monts du Lyonnais.
Plusieurs affluents du Gier délimitent les différents quartiers de la ville. Sur la rive gauche, au sud de la ville se trouve la Durèze qui prend sa source à Valfleury et qui croise le Gier vers l'ancien château du Sardon. Le Feloin qui prend sa source à Saint-Romain-en-Jarez qui longe le quartier des Vernes et qui rejoint le Gier sous sa couverture au niveau de la Boirie. Le Frigerin est un petit ruisseau qui passe par Montbressieux et se jette dans le Gier au niveau du quartier de la Roche. Le Bozançon vient de Sainte Catherine sous Riverie et retrouve le Gier vers la Madeleine. Sur la rive droite, le Grézieux délimite la ville de Lorette et de Rive de Gier. L'Egarande nait à Farnay et se termine vers la gare SNCF. Le Couzon a pour origine la commune de Pavezin et se jette dans le Gier sur le quartier Couzon vers la Maison des jeunes et de la culture. Le Bourbouillon apparait dans le quartier Couzon et la Gaise qui passe par le vieux bourg de Chateauneuf et rejoint le Gier au niveau de la Madeleine[5].
Le , la ville a subi une inondation importante causant des dégâts dans le centre-ville, dans les commerces et les équipements locaux. Le débit maximum estimé est de 295 m3/s et la crue atteint à certains endroits du centre-ville 230 cm de hauteur[6]. Le 17 octobre 2024, la commune subit un épisode d'inondations encore plus important[7].
L'altitude de la commune varie de 227 à 394 mètres[4]. Le territoire communal se trouve au-dessus du bassin houiller de la Loire.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 mm, bien répartie dans l’année[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 701 mm, avec 8,2 jours de précipitations en janvier et 5,7 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Didier-sous-Riverie », sur la commune de Chabanière à 6 km à vol d'oiseau[10], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 855,5 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,5 | 0,7 | 3,6 | 6,1 | 9,9 | 13,6 | 15,8 | 15,8 | 12 | 8,7 | 4,1 | 1,4 | 7,7 |
Température moyenne (°C) | 3,4 | 4,1 | 7,8 | 10,5 | 14,4 | 18,3 | 20,7 | 20,6 | 16,4 | 12,2 | 7,2 | 4,2 | 11,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,3 | 7,5 | 11,9 | 15 | 18,9 | 22,9 | 25,5 | 25,5 | 20,8 | 15,7 | 10,2 | 7,1 | 15,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−17,5 12.01.1987 |
−16 10.02.1986 |
−11,7 01.03.05 |
−5,8 08.04.03 |
0 04.05.1987 |
4,5 02.06.06 |
7,5 12.07.00 |
6,8 30.08.1986 |
3,1 25.09.02 |
−3,5 25.10.03 |
−9,3 22.11.1998 |
−12 20.12.09 |
−17,5 1987 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,8 30.01.13 |
20,7 24.02.1990 |
24,6 24.03.01 |
26,2 25.04.07 |
30,7 24.05.09 |
35,4 28.06.19 |
37,5 07.07.15 |
38 12.08.03 |
33,7 13.09.20 |
27 09.10.1997 |
22,2 09.11.1985 |
19,9 18.12.1987 |
38 2003 |
Précipitations (mm) | 55,8 | 45,6 | 52,1 | 71 | 83,1 | 76,6 | 77,4 | 71 | 83,8 | 91 | 92,5 | 55,6 | 855,5 |
Au , Rive-de-Gier est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Étienne[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 32 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[16]. Cette aire, qui regroupe 397 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (68,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (58,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (57 %), zones agricoles hétérogènes (18,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,1 %), forêts (6,4 %), prairies (5,6 %), cultures permanentes (1,2 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le quartier prioritaire du Grand-Pont demeure excentré, regroupe plus de 20 % de la population totale de la commune et concentre des équipements éducatifs (collège François-Truffaut, centre social Armand-Lanoux), sportifs (stade d'honneur et gymnase) et cultuels (chapelle et mosquée) importants, le grand-pont va faire l'objet de grande transformation urbaine par le biais de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU)[20].
En 2020, avec une population de 15 086 habitants et une superficie de 7.3 km², la densité de la population est de 2 058 habitants au km²[21].
En 2020, la commune disposait de 7 266 logements dont 87,7 % sont des résidences principales, 11,9% des logements vacants et 0,8% des résidences secondaires[21]. Parmi les résidences principales, 44,7% sont propriétaires, 53,5% sont locataires et 1,8 % sont logés gratuitement[21]. 33,7% sont des maisons et 66,1% des appartements[21].
La forme française est différente de la forme locale (en francoprovençal). Le poète Guillaume Roquille (1804-1860) donne[Où ?] à plusieurs reprises la forme Var-de-Gi, où le mot "Var" ne correspond pas au mot français "Rive", sauf à le rapprocher du latin VERSUS "versant", donc en francoprovençal supradialectal (ORB) Vèrs-de-Giér[Interprétation personnelle ?]. Toutefois une autre explication est possible[réf. nécessaire], le mot latin VALLIS "vallée", qui peut donner localement "Var" (au lieu de "Vâl"), dans ce cas la forme ORB serait Var-de-Giér.
Rive-de-Gier s'écrit sans « s », bien que cette ville occupe, actuellement, les deux rives de la rivière qui se nomme le Gier.
Le Gier a été couvert sur la majeure partie de sa traversée de Rive-de-Gier et il n'est plus possible de le voir dans le centre de la ville.
Le nom de Rive-de-Gier est utilisé pour la première fois au XIe siècle[22].
Sous le règne de Philippe-Auguste (1165-1223), Renaud de Forez fit entourer de murs et fossoyer la cité.
En 1447, un livre terrier fait mention d'un hôpital.
À la fin du XVIe siècle la population est estimée à entre 1 600 et 1 700 âmes.
Entre 1562 et 1864 ont lieu des affrontements entre Protestants et Catholiques.[réf. souhaitée]
Le roi Henri IV (1553-1610) serait passé à Rive-de-Gier[23].
La ville subit la peste de 1629 qui amène la création de la confrérie des Pénitents blancs, puis une autre calamité naturelle, la crue catastrophique du Gier en 1684 et ensuite la famine de 1694. Le XVIIe siècle voit également l’essor de l’extraction de la houille qui s’exporte vers la vallée du rhône par une navette quotidienne de muletiers.
Pendant le soulèvement de Lyon contre la convention nationale en 1793, 13 des 1200 lyonnais passant par la ville en revenant de Saint-Étienne où ils étaient allés chercher des armes périrent, massacrés par les habitants de Rive-de-Gier au lieu-dit du Grand-Pont.
Ni le château, ni l'église romane de Rive-de-Gier ne subsistent aujourd'hui.
Le Gier n'étant pas navigable, un canal fut ouvert vers Givors en 1779, le Canal de Givors dont il ne reste aujourd'hui plus que quelques vestiges, pour assurer le transport du charbon de Rive-de-Gier. Même si les tarifs de ce canal sont jugés prohibitifs, des usines sont installées au pied des mines, d'abord surtout des verreries (1800-1820) puis plus tard des forges. Un an après la percée du canal, la première verrerie de Rive de Gier fut érigée, vers 1780 et deux autres la suivirent. La famille Robichon rachète une verrerie en 1814 pour y introduire le verre à vitre. Elle sera rejointe par les Lanoir et en 1834 par les Richarme.
Le canal sera remplacé par la première voie ferrée pour voyageurs en France construite à partir de 1827 par la Compagnie du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon. Rive-de-Gier abrite le premier tunnel ferroviaire sans doute réalisé en France, au lieu-dit Couzon sur la voie qui relie Saint-Étienne à Lyon. Le charbon augmente ses débouchés, ce qui permet d'investir et réaliser des économies d'échelles avec d'autres usages. En 1830, 20 % de la production de charbon de Rive-de-Gier servait à alimenter les verreries. La profession a la réputation d'avoir des valeurs familiales et catholique extrêmement fortes: devenir aumônier des verriers était l'un des postes les plus demandés au sein du clergé[24]. En 1844, un auteur constate que la population a deux fois doublé en trente ans et que le nombre de verreries est passé de cinq à quarante[25]. Toutes les verreries fusionnent en 1853[24], pour former la « Compagnie Générale des verreries de la Loire et du Rhône », qui concentre 37 fours à verre, parmi lesquels 7 fours à vitres et 22 fours à bouteille, répartis entre Givors (9), Rive-de-Gier (25), tandis que Vienne en compte une et Saint Étienne deux[24].
La région stéphanoise doit ses succès au charbon et sa relative abondance mais aussi au dynamisme inventif de ses entrepreneurs, souvent extérieurs à la région, dans le ruban (Denis Épitalon, Jean-Étienne Giron), le lacet (Richard), le coton (Déchelette), la métallurgie (Petin et Gaudet, François-Félix Verdié), ou la construction mécanique (Benoît Fourneyron, Adrien de Montgolfier-Verpilleux) ont laissé un souvenir dans la région[26]. En 1856, la voisine Saint-Étienne, septième ville de France, est promue préfecture et abrite la plus grande manufacture d'armes portatives du pays.
En 1837, les différentes compagnies de mine de Rive-de-Gier vont s'associer pour créer la compagnie générale des mines de Rive-de-Gier afin de pouvoir acheter les pompes nécessaires à l'exhaure des travaux souterrains. Cette compagnie voyant ses réserves de charbon s'épuiser, elle va tenter de s'implanter à Saint-Étienne vers 1840. Elle deviendra dans un premier temps la Compagnie Générale des Mines de la Loire puis après absorption des compagnies stéphanoises la puissante Compagnie des Mines de la Loire.
En 1840, le bassin forézien (Firminy, Saint-Étienne, Saint-Chamond, Rive-de-Gier) est le plus important de France. Environ 2.400 mineurs travaillent dans 86 puits, appartenant à 17 compagnies[27], soit une moyenne de 145 mineurs par compagnies, avec un actionnariat distant : « le bassin de Saint-Étienne est sorti presque tout entier des mains des habitants du pays ; il a appartenu, en réalité, à des Parisiens, à des Lyonnais, etc. ». À Rive-de-Gier, une partie de la population vit de la mine depuis déjà cinquante ans. La production a été multipliée par 4 depuis la fin de l’Empire (1815)[27]. La hausse du prix du charbon en 1831-1836 entraîne une forte demande sur les concessions. La baisse du prix amène rapidement à créer une « Compagnie de l’Union », association pour la vente, et une « Compagnie Générale » pour « éviter les inconvénients d’une trop grande concurrence ». Elle réduit les salaires, ce qui déclenche une première grève, lancée le [27].
Un premier mouvement de grève important a lieu dans les mines en 1840[28]. En 1844, face à la baisse des salaires journaliers et l'augmentation de la durée de la journée imposée par le nouveau directeur de la compagnie, Ambert, les mineurs entament en avril une longue grève (dite « coalition des mineurs de Rive-de-Gier ») qui se prolonge jusqu'à la mi-mai et constitue le premier mouvement social de cette ampleur sur le bassin. Riposte déterminée et organisée à une coalition patronale, ce mouvement utilise la violence, les grévistes tendent une embuscade sanglante aux troupes qui emmenaient vers Saint-Étienne 17 mineurs prisonniers. Armés seulement de pierres et de bâtons, 300 à 400 ouvriers se ruent sur une troupe composée de 70 fantassins, 25 chasseurs à cheval et 10 gendarmes. La troupe tire, la cavalerie charge à coups de sabre, faisant 6 blessés dont deux graves chez les mineurs[29],[27]. Mais chez les mineurs, la combativité ne se prolonge pas spontanément en conscience politique : à la fin de 1844, ils ne signent pas (à la différence des verriers) la pétition du Censeur « pour l’organisation du travail »[27]. Une nouvelle grève a lieu en 1852[30].
Si la production du verre a été longtemps localisée près des forêts qui fournissaient le charbon de bois nécessaire à la combustion, leur diminution au XVIIIe siècle amène les verriers à se rapprocher des lieux de production de houille. En 1749, la verrerie de Michel Robichon originaire de Franche-Comté s'est installée à Givors où elle utilisait le sable du Rhône comme matière première et le charbon de Rive-de-Gier comme combustible. En 1788, il existait deux verreries à Rive-de-Gier, elles produisaient des bouteilles et des gobelets. Au début du XIXe siècle, la société Robichon vint s'installer à Rive-de-Gier en rachetant plusieurs verreries, elle introduisit la production de verre plat. Vers 1830, la trentaine de verreries présentes dans la ville employait environ 1 200 personnes. La verrerie Richarme fondée en 1826 dans le quartier d'Egarande s'était spécialisée dans la fabrication des bouteilles.
En 1848, c'est Jean-Marie Sigward[31], un verrier, qui fait acclamer la République[32].
Vers 1887, la verrerie Hervier Frères, créée en 1886, fabrique à Rive-de-Gier les premières briques de verre système Falconnier, qui viennent d'être brevetées. Permettant de construire des murs, parois et voûtes translucides, elles connaîtront un très grand succès à la fin du XIXe siècle et première moitié du XXe siècle en Europe. Hervier Frères (médaillée d'or à l'exposition de Saint-Étienne de 1891 et hors concours à l'exposition de Lyon en 1894), devient Revol & Hervier, puis Revol & Cie (1891-1894), puis forme finalement la Compagnie des verreries générales de la Loire[33].
L’introduction du four à gaz de coke de Siemens en 1877 par Pétrus Richarme, qui sera député de la Loire de 1876 à 1881, rend possible le travail 24 heures sur 24 avec l'introduction de la coulée en continu et des augmentations de cadences, ce qui accule à la fermeture les usines les moins rentables. En parallèle, la production de charbon s'est mise à décroitre vers 1880, à cause de la concurrence de nouveaux gisements houillers plus jeunes (Nord, Saint Étienne, Alès), d'où un déclin industriel de la commune, qui est cependant appelée ponctuellement à suppléer d'autres régions en cas de conflit, comme lors de la longue grève des verriers de Carmaux en 1894, ou d'occupation allemande comme à la fin de la première guerre mondiale. L'entreprise de Pétrus Richarme a fonctionné jusqu'en 1958 avant d'être démolie. Duralex, qui a cessé son activité en 2006, était la dernière verrerie. Fondée en 1906 par Emile Hémain avant de fusionner avec Souchon-Neuvesel en 1958 et d'intégrer le groupe BSN en 1966, elle était installée dans le quartier de Couzon.
Des ateliers de forge constituent les véritables moteurs économiques de la ville avec les noms de Lucien Arbel, Marrel, Petin-Gaudet… Symbole de cette époque, la cheminée des Forges anciennement Marrel sur le site de Châteauneuf (Loire), construite en 1866 et l'une des plus hautes d'Europe avec ses 108 mètres, a été classée monument historique en 1992.
Pendant la guerre, Rive-de-Gier fut un haut lieu de la résistance. Le commandement de l'armée secrète Loire de 1942 à 1945 est dirigé par le commandant Jean Marey très aimé par ses hommes. Le commandant René Gentgent le seconde et fait la liaison avec les différents chefs de la Loire. (Un certain antagonisme a existé entre les deux hommes, Marey s'étant vu imposer Gentgen à son poste).
À Rive-de-Gier le lieutenant colonel de réserve Marcel Arnaud travaille dans le civil à l'usine Duralumin (proche de Rive-de-Gier). En 1942, il fonde un petit groupe avec du personnel de tout niveau de cet établissement pour tenter de résister dans la discrétion mais leurs moyens restent très faibles (en particulier des ouvriers).
En , le commandant Jean Marey se déplace pour lui demander de prendre le commandement de l'Armée secrète du secteur de Rive-de-Gier. L'A.S de Rive-de-Gier est constituée avec les éléments d'origines de Duralumin. En , différents petits groupes de résistance sont englobés (« Libération », « Combat », « Franc-Tireur »). En , après l'arrestation du lieutenant Brodin responsable du secteur de Saint-Chamond, Marcel Arnaud assume la responsabilité de l'armée secrète de l'ensemble de la Vallée du Gier (Rive-de-Gier, Lorette, Grand-Croix et Saint-Chamond). Un lieutenant d'Arnaud finit par être arrêté avec ses deux fils sûrement sur dénonciation (Van Geit André et Gilbert). Arnaud décide de quitter son appartement (qui sera visité deux fois par les Allemands) et est caché par la directrice d'une école primaire (école Burdeau puis rapidement Benoît Bouché). Il fonde alors un maquis sur les hauteurs de Rive-de-Gier à Rémilleux avec une dizaine d'hommes le . Effectif qui passe à 30 hommes en juillet et 70 hommes en . Leurs activités consisteront à faire sauter des trains, couper l’électricité, faire parvenir des journaux, organiser des parachutages etc. Parallèlement, existeront un groupe de partisans de 25 hommes à Grand-Croix et un groupe de partisans de 50 hommes à Rive-de-Gier. Tout cet ensemble va former en le G.M.O Vosges et une compagnie de secteur, lesquels participent aux combats de Rive-de-Gier (les 20 et ). Ils continuent avec l'aide du G.M.O Bonnevial de Saint-Chamond à Givors, Brignais, St-Genis-Laval et Lyon (du 22 au )[34].
Plusieurs parachutistes anglais et américains furent cachés dans l'école par la directrice pendant plusieurs années, les Allemands ne les trouvèrent jamais. R.Gentgen a écrit trois ouvrages après les décès de J. Marey et M. Arnaud, il a minoré l’œuvre de Marcel Arnaud ou, simplement, ne l'a que peu citée. Les deux personnages étant en froid et ayant des convictions opposées.
Armée secrète de Rive-de-Gier 1944 Maquis de l'AS Rémilleux qui devient le G.M.O Vosges :
Le , l’Armée secrète de Rive-de Gier se sera particulièrement distinguée au combat causant la mort du chef de la Gestapo de Saint-Étienne Neumann dit « Armand Bernard » et Laloue chef de la milice ainsi que la récupération de matériels militaires, de documents, sans omettre la retraite désespérée des Allemands qui en découla.
Libération : le un comité local de libération se forme, parmi ses membres on retrouve Marcel Arnaud, Germaine Martin-Rosset et Alice Escoffier. Marcel Arnaud est pressenti un temps pour devenir maire. C'est finalement Claude Drivon qui sera rétabli dans ses fonctions[35].
Rive-de-Gier a subi de plein fouet la désindustrialisation massive des années 1980-90, avec la perte massive d'emplois industriels, la fermeture de la SSFR dont le point d'orgue fut la démolition de l'ancienne Halle sur la ZAC JB Berlier en 1995 (le dernier vestige étant « l'arc de triomphe » métallique, ancien pont en fer puddler sur la place Chipier), et la fermeture récente de la dernière verrerie en activité dans la vallée du Gier ().
La commune se trouve dans l'arrondissement de Saint-Étienne du département de la Loire. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1988 de la troisième circonscription de la Loire.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Rive-de-Gier[40]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est modifié, passant de 10 à 11 communes.
Malgré les souhaits de Jean-Claude Charvin (DVD), maire de Rive-de-Gier de créer une communauté de communes centrée sur sa ville[41], la commune intègre en 2003[42] la communauté d'agglomération Saint-Étienne Métropole. Celle-ci se transforme le en communauté urbaine, puis, le , en métropole sous le nom de Saint-Étienne Métropole, dont la commune est toujours membre.
Les électeurs ripagériens ont voté dès le premier tour des élections municipales de 2008, à 54,28 % des suffrages exprimés, en faveur de la liste conduite par le maire sortant et conseiller général UMP Jean-Claude Charvin. La liste de gauche (PS) conduite par la conseillère régionale PS Christiane Farigoule a obtenu 20,07 % (démissionnaire depuis le 27/01/2011[43]) des suffrages exprimés et la liste Gauche citoyenne et écologiste (PCF-Les verts-DVG) conduite par Jean Point 25,65 %. Le taux de participation était de 61,69 %[44].
Arrivée en tête au premier tour des municipales de 2020, la liste d'union de la gauche menée par Vincent Bony (PCF) et soutenue par EELV remporte l'élection au second tour avec 44,6 % des voix, face à la liste du maire sortant Jean-Claude Charvin (40,6 %) et la liste divers droite de Jean-Pierre Granata (14,8 %)[45].
En , Jean-Claude Charvin, maire depuis 1995, qui avait soutenu aux élections législatives la candidate LREM, annonce sa démission après les sénatoriales de 2017[46],[47], avant de se contredire et annoncer conserver son mandat[48].
Il tente de s'opposer en à l'accueil dans sa commune de deux familles de réfugiés syriens, en indiquant « Ajouter de la misère à la misère, je ne sais plus faire[49] » et invite l’État « à installer ces familles sur des territoires dont le niveau d’immigration est en dessous de la moyenne nationale[50] »[51].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1946 | Claude Drivon | ||
1946 | mai 1953 | Eugène Condamin | ||
mai 1953 | mars 1977 | Emile Hémain | CNIP | Directeur de la verrerie |
mars 1977[53] | juin 1995 | André Géry | PCF | Conseiller général de Rive-de-Gier (1979 → 1985) Conseiller régional (1986 → 2004) |
juin 1995[54] | 2020 | Jean-Claude Charvin | RPR puis UMP → LR |
Vice-président du conseil général de la Loire ( ? → 2011) Conseiller général puis départemental de Rive-de-Gier (1985 → 2021) Vice-président de Saint-Étienne Métropole (2014 → 2020) Réélu pour le mandat 2014-2020[55],[56] |
juillet 2020[57] | En cours | Vincent Bony | PCF | Vice-Président de Saint-Etienne Métropole, Président du SIPG (Syndicat intercommunal du Pays du Gier) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[58],[Note 4].
En 2021, la commune comptait 15 214 habitants[Note 5], en évolution de +0,21 % par rapport à 2015 (Loire : +1,27 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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15 214 | - | - | - | - | - | - | - | - |
À des fins de statistiques, l'Insee rattache Rive-de-Gier à l'unité urbaine et à l'aire urbaine de Saint-Étienne.
Les établissements éducatifs de la commune relèvent de l'académie de Lyon, circonscriptions de la Loire[60].
La ville administre une école maternelle et une école élémentaire communales. Les Ripagériens disposent également de deux écoles privées et d'un collège privé. Le département gère deux collèges et la région un lycée général et technologique et deux lycées professionnels.
Voici ci-dessous la liste des principaux établissements scolaires de la commune :
Listes des écoles
Écoles maternelles publiques :
Écoles maternelles privées :
Écoles primaires publiques :
Écoles primaires privées :
Collèges publics :
Collèges privés :
Lycées publics : Lycée privé :
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Les clubs sportifs sont organisés en associations
En 2012, la commune de Rive-de-Gier a été récompensée par le label « Ville Internet @@@ », résultat confirmé en 2014[64].
Comme dans beaucoup des communautés avoisinantes, les services aux particuliers sont surreprésentés[67].
La médiane du revenu de la commune est de 18 780 euros[68]
Le taux de pauvreté en 2020, est de 23 %[68].
En 2020, le taux de chômage de la commune est de 18,4 % de la population active[21]. Chez les jeunes de 15 à 24 ans le taux de chômage est alors de 35,4 %[21]. Parmi les actifs disposant d'un travail 84,6 % sont des salariés[21].
Il existe une gare SNCF à Rive-de-Gier. C'est d’ailleurs sur la ligne Rive-de-Gier/Givors que roulèrent les premières locomotives françaises[69]. La gare est desservie par les lignes 9/10 TER Auvergne-Rhône-Alpes.
Au total, la gare voit passer 54 à 55 trains par sens, selon le sens.
La commune est desservie par le réseau de Saint-Étienne Métropole (STAS) par plusieurs lignes de bus.
Rive-de-Gier est aussi reliée à Lyon par le réseau Les cars du Rhône avec la ligne 145 entre Rive-de-Gier et la Gare d'Oullins en 1h20 environ. Cette ligne dessert Chabanière, Mornant, Taluyers, Orliénas, Brignais, Saint-Genis-Laval et Oullins.
La ligne fréquence 742 de ce même réseau relie, en période scolaire, Mornant et Rive-de-Gier en heures de pointe.
Depuis 2010, Rive de Gier est jumelée avec l’Union des Communes Platani-Quisquina-Magazzolo, une communauté de cinq communes siciliennes, d’où sont originaires de nombreuses familles ripagériennes : Cianciana, Bivona, San Biagio Platani, Alessandria Della Rocca et Santo Stefano Quisquina[70].
Rive-de-Gier est caractéristique de ces villes industrielles du XIXe siècle. Les infrastructures témoignent encore de l'essor que la ville a pu avoir au XIXe siècle. Malgré une modernisation de la ville, il subsiste des infrastructures à vocation patrimoniale notamment minière et industrielle.
La construction d'une vingtaine de ponts sur le Gier et le canal a permis la liaison des deux rives de la ville. Une partie a aujourd'hui disparu. Certains sont recouverts mais d'autres sont encore visibles.
Le patrimoine religieux est important dans la ville puisqu'on y est retrouve deux églises, chacune sur une rive. L’église de Notre Dame est inscrite à l'inventaire des monuments historiques et connue pour ses fresques remarquables.
Le bâtiment des bains fut le premier de tout le bassin stéphanois (il contenait une piscine d'eau chaude destinée aux mineurs). L'ensemble des installations a cessé de fonctionner en 1953.
Situé à l'origine au 31, rue Michelet, il a été déplacé sur le site de Gourd-Marin et inscrit sur l'inventaire monuments historiques (date de protection : ). Il s'agit probablement du seul chevalement en bois datant du XIXe siècle conservé en Europe.
À gauche après l'entrée on se trouve dans un petit salon orné d'une cheminée blanche de style Louis XV . Le plafond bleu est orné de roses en trompe-l'œil. Deux doubles portes conduisent au « Grand salon » orné de boiseries et d'une cheminée noires, d'un plafond peint, orné d'une rosace en plâtre. Un autre petit salon permet de rejoindre le couloir.
En 2014, la commune de Rive-de-Gier bénéficie du label « ville fleurie » avec « deux fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[73].
Les armoiries de Rive-de-Gier se blasonnent ainsi : |
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