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enseignante et militante syndicaliste, féministe, socialiste et coopératrice française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Marie Bonnevial, née à Rive-de-Gier (42) le et morte le à Paris, est une militante syndicaliste, féministe, socialiste et coopératrice. Elle fait partie des pionnières de la franc-maçonnerie mixte au sein de l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain ».
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Issue d'une famille modeste (elle est la nièce de Guillaume Roquille[1]), Marie Bonnevial devient institutrice. En 1863, elle dirige une école publique rue de la Villette à Lyon[2] puis, à la suite de son adhésion en 1869 aux principes de la libre pensée[3], une école libre laïque rue de la Part-Dieu. Pendant la guerre de 1870, elle est vice-présidente de l'« Ambulance libre de la Croix-Rousse », société de secours aux blessés créée par une soixantaine de Lyonnaises[4]. Elle fonde en 1872 un cercle littéraire des Dames lyonnaises[N 1],[5].
L'année suivante, elle représente l'enseignement libre et laïque du Rhône au sein de la délégation ouvrière lyonnaise à l'Exposition universelle de Vienne en Autriche. Dans son rapport, elle réclame entre autres la liberté d'enseignement, l'éducation gratuite, laïque et obligatoire, la constitution d'un syndicat des instituteurs, l'accès pour la femme à toutes les écoles spéciales et supérieures, la participation des familles à la direction de l'enseignement et l'égalité salariale entre les institutrices et les instituteurs[6].
La nomination en mai 1873 au poste de préfet du Rhône de Joseph Ducros, chargé de faire régner l'Ordre moral à Lyon, mettra fin à sa première période militante. Début août, le nouveau préfet dépose une plainte contre Marie et seize autres institutrices et instituteurs des écoles libres laïques de Lyon pour avoir exclu de leur programme l'instruction religieuse, imposée depuis 1850 à l'enseignement primaire par la loi Falloux. Défendus par Louis Andrieux, les enseignants poursuivis sont sanctionnés le 4 septembre par un arrêté du Conseil départemental de l'instruction publique du Rhône. Marie et trois de ses collègues sont condamnés à l'interdiction absolue d'exercer la profession d'instituteur primaire et de donner des cours privés[7]. Le 22 octobre, Ducros dissout par arrêté le Cercle littéraire des Dames lyonnaises et cinq autres associations sous prétexte du non-respect de l'interdiction d'avoir des discussions politiques inscrite dans leurs statuts[5],[8].
À la suite de son interdiction d'enseigner, Victor Hugo lui écrit dans une lettre datée du 17 septembre 1873 : « Mademoiselle, la réaction vous frappe, là-bas à coup d'épingle, ici à coup de massue. Continuez l'œuvre sainte. Restez la patience sans la faiblesse, la résignation sans l'abaissement. Tous les honnêtes gens vous admirent : moi je vous bénis »[9].
Privée de ressources, elle s'exile chez son frère à Constantinople, où elle enseigne le français aux enfants de la bourgeoisie commerçante. Elle ne revient en France qu'en 1878[3].
La Xe chambre correctionnelle la juge, ainsi que Jules Guesde, Gabriel Deville et Marie Manière, pour association non autorisée dans l'organisation d'un congrès ouvrier international prévu le 5 septembre 1878 à Paris[10].
Elle crée alors une école professionnelle dans le 18e arrondissement de Paris. Marie Bonnevial, pionnière du syndicalisme, organise en 1900 le congrès international de la condition et des droits de la femme. En 1899, elle représente au congrès de Paris, le syndicat qu'elle a contribué à fonder : le syndicat des membres de l'enseignement. En 1900, elle est déléguée au congrès des organisations socialistes de Paris, puis au congrès de Tours[11]. Elle assiste à plusieurs congrès de la Fédération des Bourses du Travail[5].
De 1897 à 1903, elle écrit des articles dans La Fronde[12] à la rubrique « travail »[13] et elle collabore à la Revue Socialiste.
En 1904, elle est présidente de la ligue des droits des femmes[12]. Elle a fortement participé au CNFF[14] et à la LFDF[15] ainsi qu’à la Ligue des Droits de l’Homme[16].
Le soir du , elle est renversée par une ambulance militaire[3], à l'angle entre l'avenue de Clichy[17] et la rue Gauthey[18]. Transportée à l'hôpital Bichat, elle y meurt le , puis est inhumée deux jours plus tard à Saint-Ouen[19].
Après avoir été spoliées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale[20] puis saisies par l'URSS, les archives de Marie Bonnevial sont restituées au Conseil national des femmes françaises, puis données à l'université d'Angers, au Centre des archives du féminisme (BU Angers)[21].
Elle rencontre Maria Deraismes, fondatrice de l'obédience maçonnique mixte internationale Le Droit Humain. Marie Bonnevial est alors initiée en franc-maçonnerie, le , dans la loge no 1. Elle crée, l'année suivante, à Lyon, la loge no 2, Évolution et Concorde dont elle est vénérable maitre puis vénérable d'honneur ad-vitam. La loge no 4 à Paris, qu'elle fonde en 1904, porte désormais son nom[22],[23].
Présidente de la commission permanente du Suprême Conseil en 1913, elle succède à Marie-Georges Martin, comme grand maître élu du Droit Humain entre 1916 et 1918 [21].
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