Seine-Saint-Denis
département français en Île-de-France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Seine-Saint-Denis[1] (prononciation : /sɛn sɛ̃ də.ni/) est un département français limitrophe de Paris (nord-est) et inclus dans la métropole du Grand Paris. Il appartient à la petite couronne de la région Île-de-France. L'INSEE et La Poste lui attribuent le code 93.
Seine-Saint-Denis | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Création du département | [1] |
Chef-lieu (Préfecture) |
Bobigny |
Sous-préfectures | Le Raincy Saint-Denis |
Président du conseil départemental |
Stéphane Troussel (PS) |
Préfet | Julien Charles[2],[3] |
Code Insee | 93 |
Code ISO 3166-2 | FR-93 |
Démographie | |
Gentilé | Séquano-Dionysien, Séquano-Dionysienne |
Population | 1 668 670 hab. (2021) |
Densité | 7 071 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 54′ nord, 2° 29′ est |
Superficie | 236 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 3 |
Circonscriptions législatives | 12 |
Cantons | 21 |
Intercommunalités | Métropole du Grand Paris : 4 EPT |
Communes | 40 |
Liens | |
Site web | seinesaintdenis.fr |
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Les habitants de la Seine-Saint-Denis se nomment les Séquano-Dionysiens.
La Seine-Saint-Denis est située au nord-est de Paris. Sa superficie est de 236 km2, ce qui en fait l'un des plus petits départements français. La Seine-Saint-Denis forme avec les deux autres petits départements limitrophes de Paris (les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne) la petite couronne de la région parisienne.
Val-d'Oise | Val-d'Oise | Seine-et-Marne | ||
Hauts-de-Seine Paris |
N | Seine-et-Marne | ||
O Seine-Saint-Denis E | ||||
S | ||||
Paris | Val-de-Marne | Seine-et-Marne |
Elle est située dans le Bassin parisien et comprend une part importante du Pays de France. Le département est essentiellement constitué par un bas plateau, la Plaine de France, structuré par les larges vallées de la Seine et de la Marne et surmonté par un relief de buttes-témoins, avec le plateau de Romainville, culminant à 131 m aux Lilas, prolongement oriental de la colline de Belleville - Ménilmontant, le plateau de Vaujours, culminant à 130 m de hauteur, et le plateau d'Avron (115 m), qui matérialisent l'extrémité du massif de l'Aulnoye ou celle du plateau de la Brie. Ces derniers sont séparés par les dépressions de Gagny et de Rosny-sous-Bois, qui correspondent à un ancien lit de la Marne. Au nord du département se trouve la Butte-Pinson, qui annonce les premiers contreforts du plateau de Montmorency[4],[5].
La géologie du département est celle, sédimentaire, du Bassin parisien. Une succession d'horizons argilo-marneux s'intercalent dans des formations marno-calcaires, ou calcaires (comme les calcaires de Saint-Ouen-sur-Seine ou ceux de Brie), souvent gypseuses, qui ont longtemps été exploitées dans des carrières de pierre à plâtre à ciel ouvert ou en galerie (à Romainville, Rosny-sous-Bois ou Gagny, par exemple)[4]. Aujourd'hui, seuls les gypses du massif de l'Aulnoye, sur le plateau dominant Vaujours et Coubron, font encore l'objet d'une exploitation destinée aux usines Placoplatre de Vaujours.
Le département est limité au nord-ouest par la Seine, à la hauteur de la boucle de Gennevilliers. Il est traversé par la Marne dans son extrémité sud-est. Deux canaux construits au début du XIXe siècle par la Ville de Paris, le canal de l'Ourcq et le canal Saint-Denis, et le canal de Chelles inauguré en 1865 pour faciliter la navigation de Vaires-sur-Marne à Neuilly-sur-Marne, l'irriguent également.
Le département compte de nombreux ouvrages de canalisation ou de bassin de rétention des eaux de pluie. Un des derniers secteurs non aménagés à Gagny autour du ru Saint-Baudile est mis en chantier en 2022 pour une livraison en 2024[6].
Le climat de la Seine-Saint-Denis est semblable au climat de Paris. Le département, comme toute l'Île-de-France, est soumis à climat de type océanique dégradé, l'influence océanique l'emportant sur celle continentale. De manière générale, les étés sont plutôt frais. (18 °C en moyenne), et les hivers sont plutôt doux (6 °C en moyenne) avec des pluies de même importance en toute saison (en hauteur de précipitations) et des pluies plus faibles (647 millimètres) que sur les côtes.
La localisation du département au sein de l'espace très densément urbanisé de l'agglomération parisienne explique une très légère élévation de la température d'un ou deux degrés en fonction des conditions climatiques par rapport aux zones rurales d'Île-de-France, en particulier par temps calme et anticyclonique. Cet écart est particulièrement notable au lever du jour, et a tendance à s'accentuer au fil des années. La température moyenne annuelle est de 11 °C, le mois le plus le froid est janvier avec +4,7 °C ; les mois les plus chauds sont juillet et août avec +20 °C (moyenne journalière). Le nombre moyen de jours où la température dépasse 25 °C est de 43, dont 9 au-delà de 30 °C.
Mois | Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures minimales moyennes (°C) | 0,9 | 1,3 | 2,9 | 5 | 8,3 | 11,2 | 12,9 | 12,7 | 10,6 | 7,7 | 3,8 | 1,7 | 6,6 |
Températures moyennes (°C) | 4 | 4,5 | 7,3 | 9,7 | 13,7 | 16,5 | 18,9 | 18,8 | 15,5 | 11,5 | 7 | 5 | 11,9 |
Températures maximales moyennes (°C) | 6 | 7,6 | 10,8 | 14,4 | 18,2 | 21,5 | 24 | 23,8 | 20,9 | 16 | 10,1 | 6,8 | 15 |
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) | 54.3 | 46.1 | 53.5 | 46.5 | 63.3 | 57.8 | 53.6 | 51.6 | 53.8 | 55.5 | 55.8 | 55.6 | 647.3 |
Moyennes mensuelles d'ensoleillement (h) | 55.6 | 87.5 | 129.4 | 172.8 | 201.4 | 218.8 | 239.1 | 221.1 | 173.3 | 125.8 | 75.2 | 50.6 | 1749.5 |
Le département de la Seine-Saint-Denis a été créé le , en application de la loi du [9], par le décret d'application du , à partir de la partie nord-est de l'ancien département de la Seine (24 communes formant jusqu'au 31 décembre 2016 les arrondissements de Bobigny et de Saint-Denis) et d'une petite portion de celui de Seine-et-Oise (16 communes formant la majeure partie de l'actuel arrondissement du Raincy).
Il hérite du code postal « 93 », autrefois dévolu au département de Constantine[10]. Sa préfecture est Bobigny. La Seine-Saint-Denis possède un riche patrimoine archéologique.
Le territoire de la Seine-Saint-Denis compte plus de 400 sites archéologiques, les plus remarquables se trouvent à Saint-Denis ainsi qu'à Tremblay-en-France, qui compte 20 % des sites sur son seul territoire. Une agglomération antique a été découverte à Gournay-sur-Marne et des vestiges de faune du paléolithique dans les sablières de Montreuil en 1860. Des sépultures néolithiques sont mises au jour à Neuilly-sur-Marne. Les plus anciennes traces de la présence humaine sont deux bifaces réalisés par homo erectus il y a 300 000 ans, exhumés respectivement à Neuilly-sur-Marne et Noisy-le-Sec[11].
Des outils attribuables aux chasseurs du paléolithique moyen montrent une présence à Clichy-sous-Bois, Saint-Ouen, Tremblay-en-France et Villepinte vers de 150 000 à 30 000 ans avant notre ère. Des vestiges d’habitat de l'âge du bronze et l'âge du fer, la période de Hallstatt ; Gournay-sur-Marne et Saint-Denis[11]. Des traces des Gaulois sont repérées à Bobigny et de Saint-Ouen. Des fouilles importantes de Saint-Ouen, Bobigny et Gournay-sur-Marne, témoignent d’une densification notable de l’habitat à partir du IVe siècle av. J.-C.[11]
La création du département (familièrement appelé le 93, ou le 9-3), qui répondait à l'origine à la disparition des anciens départements de la Seine et de Seine-et-Oise, et à la dissolution du District de Paris, a été motivée par le souhait plus ou moins implicite du pouvoir politique de l'époque de cantonner dans un espace déterminé ce qui pouvait constituer un obstacle majeur à la mise en œuvre de la politique gaulliste, c'est-à-dire la présence du Parti communiste français. En effet, celui-ci, grâce à son influence dans les communes de la ceinture rouge de la petite couronne de Paris où il s'était implanté dès les élections municipales de 1935, avait réussi à plusieurs reprises à exercer la présidence du conseil général de la Seine.
La Seine-Saint-Denis était vue comme la concession tacite d'un territoire donné à la principale force politique d'opposition de l'époque.
Par voie de conséquence, elle permettait d'envisager que les deux autres départements constitués dans la proche banlieue (Hauts-de-Seine et Val-de-Marne) échapperaient à l'influence de cette même force d'opposition, tout en bénéficiant des programmes les plus déterminants d'aménagement urbain (La Défense pour les Hauts-de-Seine notamment, ou encore le secteur de la « nouvelle ville » de Créteil)[12]. Cependant, comme pour les deux autres départements de la petite couronne, le subtil découpage territorial était organisé de telle sorte que ce qui avait constitué pour l'essentiel la ceinture rouge depuis l'époque du Front populaire (les anciennes communes du département de la Seine) soit « tempéré » par adjonction de communes issues de la Seine-et-Oise, réputées a priori moins portées à choisir des élus de gauche, et surtout communistes, pour les représenter[13].
Le département fait partie de l'agglomération parisienne et bénéficie de son important réseau national d'infrastructures de transport routier, avec notamment les autoroutes A1 et A4, ainsi que le boulevard périphérique de Paris. S'y rajoutent les autoroutes urbaines maillant le territoire que sont les A3, A86, A103 et A104.
Le département est également desservi par les routes nationales RN 1, RN 2, RN 3.
Le département de la Seine-Saint-Denis est traversé par d'importants faisceaux ferroviaires, avec notamment les lignes Paris - Lille, La Plaine - Hirson, Paris - Strasbourg et Paris - Mulhouse, ainsi que par la Ligne de Grande Ceinture. Sauf cette dernière, dévolue au trafic de marchandises, les autres lignes accueillent des services TGV, grandes lignes, Transilien et RER. Le département accueille la première ligne de tramway moderne en Île-de-France, le , ouvert en 1992, et plusieurs projets sont en cours d'étude. Certaines extrémités du métro de Paris desservent également des communes de la Seine-Saint-Denis.
8 lignes et 29 stations de métro :
5 lignes du RER :
2 lignes du Transilien :
Plusieurs lignes concernent la Seine-Saint-Denis dans le cadre du projet du « Grand Paris Express », alors que les travaux préparatoires au prolongement de la ligne 11 du métro ont débuté le 1er juin 2015. En outre, le T11 (ex-« Tangentielle Nord »), nouvelle ligne de tram-train dont l'exploitation a été confiée à Transkeo, filiale de la SNCF-Transilien et de Keolis, a été mise en service le 1er juillet 2017 sur le tronçon allant d'Épinay-sur-Seine au Bourget (soit 11 km), desservant 7 gares[14]. À terme, la ligne devrait être prolongée, en Seine-Saint-Denis, jusqu'à Noisy-le-Sec et, à l'ouest, jusqu'à Sartrouville.
6 lignes de tramway :
Des extensions de réseau sont en cours dans le département.
D'autres extensions de réseau sont évoquées sans date ni financement :
Le département est traversé par cinq voies d'eau : le canal de l'Ourcq, le canal Saint-Denis, le canal de Chelles, la Seine et la Marne. Il n'existe toutefois pas de port important en Seine-Saint-Denis, le port de Gennevilliers étant situé dans les Hauts-de-Seine, sur la rive opposée d'Épinay-sur-Seine.
Le département dispose du système aéroportuaire parisien géré par le Groupe ADP, et accueille l'aéroport du Bourget, réservé à l'aviation d'affaire, ainsi qu'une partie de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Ces deux aéroports internationaux génèrent environ 93 500 emplois directs, bien que la grande majorité (90 000) proviennent du second aéroport, situé également dans le Val-d'Oise[16].
Du milieu du XIXe siècle jusqu'au début des années 1960 et avant de céder la place à l'urbanisation, la Plaine des Vertus (de Saint-Denis à Bobigny) est la plus vaste plaine légumière de France, qui alimente notamment les commerces des Halles de Paris. La technique de culture sur les « marais », intensive, permet de récolter une trentaine de variétés de légumes (pommes de terre, choux, oignons, salades...). Selon l'exploitant René Kersanté, « en 1951, il y avait encore 60 exploitations maraîchères à Saint-Denis, Stains et Pierrefitte. À Bobigny, il y avait même 180 familles qui cultivaient des légumes ! C'est en 1956 que les expropriations ont commencé, pour construire des logements »[17]. Avant l'accélération de l'urbanisation des années 1960, d'importantes zones maraîchères existaient aussi dans le sud-est de la Seine-Saint-Denis, notamment à Rosny-sous-Bois (une partie du musée municipal de la ville est consacrée à la vie des maraîchers), Neuilly-sur-Marne et Noisy-le-Grand, cependant que les plus vastes terres agricoles du département, zones de grande culture (céréales, pomme de terre, betterave à sucre), recouvraient sa partie nord-est, dans la Plaine de France (parties septentrionales du Blanc-Mesnil, d'Aulnay-sous-Bois, de Sevran, de Villepinte et de Tremblay-en-France), où des corps de ferme subsistent encore au cœur des « vieux-pays » de ces communes[18].
Malgré son taux de chômage (11 % en moyenne en 2021[19]), la Seine-Saint-Denis est un département dynamique, bien que ses domaines d'excellence soient parfois méconnus.
C'était, en 2013, le département français dans lequel on avait créé le plus d'entreprises (15 567) par rapport au nombre d'entreprises existantes, avec un taux de création de 18,7 %, devant la Gironde et le Val-de-Marne[20].
De ce fait, le département, qui reste sensiblement plus marqué par le chômage (118 450 demandeurs d'emploi recensés par Pôle emploi dans la catégorie A en octobre 2021) que les autres départements franciliens, voit celui-ci baisser
Le PIB de la Seine-Saint-Denis s'élève en 2005 à 40,676 milliards d'euros[21], ce qui fait du département le 7e département français pour la richesse produite ; le PIB par habitant (38 900 par tête) situe le département à la 7e place de ce point de vue . En revanche, en rapportant ce PIB à chaque emploi, on constate que le département se situe au 4e rang national, avec une productivité moyenne supérieure à la moyenne nationale.
Le département de la Seine-Saint-Denis a également été choisi pour accueillir le village olympique et des épreuves des Jeux olympiques d'été de 2024 comme la boxe et les épreuves de tir.
Le département dispose de six grands pôles économiques :
La Seine-Saint-Denis a longtemps gardé l'image d'un département voué à l'activité industrielle, ce qu'elle fut effectivement. La Plaine Saint-Denis, par exemple, située sur les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine et Aubervilliers, demeura jusqu'au début des années 1970 la plus grande zone industrielle de France, voire d'Europe. La présence de terrains plans disponibles à bon marché à proximité de Paris et d'infrastructures de transport permettant l'acheminement de produits pondéreux (voies navigables comme la Seine et les canaux de l'Ourcq et Saint-Denis, voies ferrées en partance des gares de l'Est et du Nord, lignes de desserte plus locale comme celles de la Grande Ceinture ou des Grésillons) ont favorisé l'implantation d'industries lourdes (usines à gaz, centrales thermiques produisant de l'électricité, métallurgie lourde, chimie…) ou plus diversifiées (parachimie, constructions mécaniques et électriques, fabrication de matériels de transports, équipementiers de l'automobile, industries du tabac, industries agro-alimentaires, imprimeries, etc.), ainsi que des activités de stockage (docks de Saint-Ouen, Magasins Généraux de la Plaine-Saint-Denis). Durant les années 1960 et au début des années 1970, l'implantation de nouvelles zones industrielles en relation avec le développement aéroportuaire (Le Bourget, puis Paris-Charles-de-Gaulle) donne une impulsion au secteur de la logistique (Garonor), tandis que la croissance urbaine au centre et à l'est du département est accompagnée par l'essor de nouvelles activités qui ne sont plus seulement industrielles (comme le transfert à Aulnay-sous-Bois des usines Citroën du quai de Javel), mais aussi tertiaires : centres commerciaux d'envergure à Bobigny, Rosny-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois et Sevran notamment, services aux entreprises, services administratifs (Bobigny).
Cependant, la construction des premières tours de bureaux à Saint-Denis (Tour Pleyel), Bagnolet (Tours Mercuriales) ou à Montreuil et le développement des services administratifs à Bobigny ne suffisent pas à enrayer la crise de l'emploi qui affecte le département du milieu des années 1970 au milieu des années 1990 en raison de sa profonde désindustrialisation. La succession des fermetures d'usines entraîne alors le développement des friches industrielles. Toutefois, la Seine-Saint-Denis connaît depuis lors une profonde mutation économique, favorisée par la conjonction des efforts publics locaux (municipalités, conseil général, entrepreneurs locaux), régionaux (SDRIF) et nationaux (État), ainsi que par un contexte de moindre cherté relative du foncier et de l'immobilier par rapport à Paris ou à certains espaces de la proche banlieue ouest. L'essor économique est manifeste dans les communes limitrophes de Paris, ainsi qu'à Rosny-sous-Bois, à Noisy-le-Grand (secteur de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée) et dans le nord-est du département, dans l'orbite de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Des friches industrielles retrouvent une nouvelle vie dans les années 2010 comme les Grands Moulins de Pantin avec BNP Paribas, Babcock à La Courneuve avec un important centre fiduciaire de la Banque de France ou Magasins généraux de Pantin qui accueillent en 2016 l'agence de publicité BETC. Le comité départemental du tourisme développe une politique de mise en valeur de son patrimoine historique et industriel[24].
Ouverte en 1972, l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois a été le principal site productif de la Seine-Saint-Denis jusqu'à sa fermeture annoncée en 2012 (aoors avec 3 000 personnes en CDI) et effective en 2014[25]. Après le site de Saint-Ouen-sur-Seine en 2021[26], la fermeture de l'usine d'emboutissage MA France à Aulnay en 2024 entérine la fin de l'industrie automobile dans le département[27].
Aussi, désormais, le premier établissement appartient au secteur tertiaire avec le campus SFR à Saint-Denis, avec environ 7 500 employés en 2015. Toutefois, le groupe annonce en 2017 son redéploiement vers Paris avec les autres activités d'Altice[28]. Parmi les autres entreprises de la Plaine, on trouve la compagnie d'assurances Generali, installée depuis 2003 sur le site du Landy à Saint-Denis (3 500 emplois), les trois établissement du groupe Generali employant au total 5 650 personnes à Saint-Denis en 2011[29] –, le troisième établissement étant BNP-Paribas Securities Services, installé depuis octobre 2009 dans les anciens Grands Moulins de Pantin (3 200 employés), et signe de l'évolution du territoire. D'ailleurs, la BNP est désormais le premier employeur privé du département (8 000 emplois au total, y compris les agences de proximité)[30].
La Seine-Saint-Denis est aussi en position de force dans le domaine du commerce textile, des services à l'industrie aéronautique et aéroportuaire, des biotechnologies, des matériels de transport, des éco-industries.
Pour autant, les évolutions les plus récentes affectent d'autres champs d'activité que les activités industrielles historiques du département. Ainsi en est-il de l'implantation du groupe d'assurances Generali, comptant plus de 5 600 salariés sur son nouveau site de la Plaine Saint-Denis, de celle des services d'EDF dans le quartier Pleyel. Malgré la crise financière de 2008, plusieurs programmes immobiliers ont continué de trouver preneur vers Saint-Denis, Villepinte et à proximité du Bourget, le territoire proposant des immeubles neufs et de qualité à un coût moindre que l'ouest parisien[31]. Dans un autre ordre d'idées, le Ministère de l'Économie et des Finances entend implanter des services plus importants sur le site de Noisy-le-Grand, tandis que le groupe Air France a choisi de s'implanter à Tremblay-en-France.
Dès la fin du XIXe siècle, le territoire est une terre de cinéma avec Georges Méliès en 1897, Charles Pathé en 1904, puis le Montreuillois Émile Reynaud, inventeur du praxinoscope et précurseur du dessin animé. De nombreuses entreprises du cinéma, de la télévision et du son s'y installent : Cité du cinéma de Luc Besson, AB Groupe, Dubbing Brothers, les studios de cinéma aux Entrepôts et Magasins généraux de Paris à La Plaine Saint-Denis, Studios SETS à Stains, le label Vogue et les Laboratoires Éclair à Épinay-sur-Seine , etc.[32]. Le Pôle Média Grand Paris, autre cluster au chiffre d’affaires cumulé de 813 millions d’euros en 2016 (pour 85 entreprises, 4 240 emplois : dont 3 371 permanents et 869 intermittents. Il est le leader français pour l’activité de tournage plateau : 75 % de l’offre régionale et 55 % de l’offre nationale[32]. Le territoire abrite beaucoup d'entreprises du secteur du multimédia, de l'animation et du jeu vidéo Ubisoft, HEOPS atelier, Moviken, Neko Entertainment… Lfilière est accompagné depuis juillet 2005 par la mise en place du pôle de compétitivité Cap digital qui comprend les domaines de l’Image, du Multimédia et Vie Numérique. Il associe les pouvoirs publics, les laboratoires de recherche et les entreprises afin de développer des zones d’excellence. Actuellement[Quand ?], 30 entreprises internationales (EADS, Thales, Siemens, Thomson, Alcatel, INA, Fujitsu…), 200 PME, 30 universités et écoles d’ingénieurs, 50 laboratoires de recherche sont impliqués dans ce projet.
Le département, déjà au 7e rang des départements par le PIB en 2008, a l'avantage d'une population jeune et propose un immobilier d'entreprise abordable et moderne[33]. Il reste toutefois à améliorer les qualifications et à mettre en adéquation les formations supérieures et professionnelles des populations séquano-dionysiennes avec l'offre nouvelle d'emplois, car cette dernière ne bénéficie que partiellement aux habitants du département, d'où un accroissement des migrations pendulaires de travail et le maintien sur place d'un taux de chômage plus élevé que les moyennes régionale et nationale.
En 2016, le Conseil régional d'Île-de-France annonce l'implantation de son siège à Saint-Ouen-sur-Seine en 2018 suivant un mouvement d'arrivée d'administrations initié par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), dépendant du Premier ministre et chargé, entre autres, de la politique de la ville, qui a regroupé ses 330 fonctionnaires à Saint-Denis-Pleyel en 2014. Des agences d'État s'étaient déjà précédemment installées à Saint-Denis : Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, 1993), l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes, depuis 2005), la Haute Autorité de santé (HAS, 2005), ou l'Établissement français du sang (EFS, 2006) et l'Association française de normalisation (AFNOR, depuis 2001). Par ailleurs, l'agence régionale de santé d'île-de-France (ARS), la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi d'île-de-France (Direccte, 2011) et 1 500 fonctionnaires du ministère de la Justice sont, eux, installés à la porte d'Aubervilliers, alors que les Archives nationales se trouvent à Pierrefitte depuis 2013 et celles du Quai d'Orsay à La Courneuve depuis 2009[34].
Commune | Nombre d'emplois |
---|---|
Saint-Denis | 89 749 |
Montreuil | 57 191 |
Saint-Ouen-sur-Seine | 37 101 |
Aubervilliers | 34 729 |
Pantin | 30 275 |
Bobigny | 30 196 |
Noisy-le-Grand | 28 161 |
Aulnay-sous-Bois | 27 907 |
Tremblay-en-France | 26 748 |
Villepinte | 16 309 |
Nombre d'emplois dans la zone au 1er janvier 2021[35]. |
En 2018, un rapport d'enquête de l'Assemblée nationale sur les services régaliens en Seine-Saint-Denis met en lumière des moyens inférieurs aux besoins et à la moyenne nationale dans la justice, la sécurité, la santé et l'éducation[36]. Cela conduit l’État à annoncer en 2019 le plan « État plus fort » pour résorber en partie ces déséquilibres[37],[38], mais dont les résultats tardent à se concrétiser[39].
En novembre 2023, un nouveau rapport parlementaire met en évidence, sauf en partie pour les moyens dédiés à l'agrandissement du Palais de justice de Bobigny et pour les moyens qui lui sont affectés, que le rattrapage n'a pas eu lieu[40]. En janvier 2024, l’État annonce que la prime de fidélisation de certains fonctionnaires, qui avait été fixée à 10 000 € a au bout de 5 ans est portée à 12 000 €, concernera plus de métiers en tension et sera versée en trois fois[41].
En 2021, le département comptait 1 668 670 habitants[Note 2], en évolution de +4,77 % par rapport à 2015 (France hors Mayotte : +1,84 %).
1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2021 | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 382 861 | 1 491 970 | 1 529 928 | 1 606 660 | 1 668 670 | - | - | - | - |
Selon les dernières estimations de l'INSEE, la population s'élève à 1 701 072 habitants au [45].
La mortalité infantile y est l'une des plus élevées de France métropolitaine (4,8 ‰ en 2011-2013[46], alors qu'elle est en moyenne de 3,3 ‰ en France métropolitaine et de 3,8 ‰ en Île-de-France). Cette mortalité infantile continue néanmoins de baisser (elle était de 5,9 ‰ en 2008). Par ailleurs, la Seine-Saint-Denis possède le taux de fécondité le plus élevé de France métropolitaine avec 2,50 enfants par femme[47]. Ceci est notamment dû à la forte proportion d'immigrés (28,4 % en 2012), notamment en provenance de pays en développement dont la fécondité est relativement plus élevée[réf. nécessaire].
La Seine-Saint-Denis a la particularité d'être l'un des quatre départements métropolitains, avec la Seine-Maritime, le Rhône et les Bouches-du-Rhône (auxquels il faut ajouter la Réunion en outre-mer) à posséder deux communes de plus de 100 000 habitants, en l'occurrence, Saint-Denis et Montreuil.
Nom | Code Insee |
Intercommunalité | Superficie (km2) |
Population (dernière pop. légale) |
Densité (hab./km2) |
Modifier |
---|---|---|---|---|---|---|
Saint-Denis | 93066 | Métropole du Grand Paris | 12,36 | 113 942 (2021) | 9 219 | |
Montreuil | 93048 | Métropole du Grand Paris | 8,92 | 111 455 (2021) | 12 495 | |
Aubervilliers | 93001 | Métropole du Grand Paris | 5,76 | 90 071 (2021) | 15 637 | |
Aulnay-sous-Bois | 93005 | Métropole du Grand Paris | 16,20 | 86 135 (2021) | 5 317 | |
Drancy | 93029 | Métropole du Grand Paris | 7,76 | 71 363 (2021) | 9 196 | |
Noisy-le-Grand | 93051 | Métropole du Grand Paris | 12,95 | 70 374 (2021) | 5 434 | |
Pantin | 93055 | Métropole du Grand Paris | 5,01 | 60 800 (2021) | 12 136 | |
Le Blanc-Mesnil | 93007 | Métropole du Grand Paris | 8,05 | 58 257 (2021) | 7 237 | |
Bobigny | 93008 | Métropole du Grand Paris | 6,77 | 55 056 (2021) | 8 132 | |
Épinay-sur-Seine | 93031 | Métropole du Grand Paris | 4,57 | 53 489 (2021) | 11 704 | |
Saint-Ouen-sur-Seine | 93070 | Métropole du Grand Paris | 4,31 | 53 207 (2021) | 12 345 | |
Bondy | 93010 | Métropole du Grand Paris | 5,47 | 52 905 (2021) | 9 672 | |
Sevran | 93071 | Métropole du Grand Paris | 7,28 | 51 845 (2021) | 7 122 | |
La Courneuve | 93027 | Métropole du Grand Paris | 7,52 | 47 160 (2021) | 6 271 | |
Noisy-le-Sec | 93053 | Métropole du Grand Paris | 5,04 | 46 094 (2021) | 9 146 |
La part importante de population immigrée est par ailleurs particulièrement ancienne, constituant un des aspects de l'identité départementale. En effet, dès le développement industriel de la seconde moitié du XIXe siècle, les communes de l'actuelle Seine-Saint-Denis accueillent des populations de travailleurs immigrés.
L'ensemble des grandes vagues d'immigration, notamment après chacune des guerres mondiales, s'est manifesté en Seine-Saint-Denis : Espagnols et Italiens entre 1920 et 1940 ; Nord-Africains après la Seconde Guerre mondiale, Portugais et encore plus récemment Chinois, Turcs ou Africains des pays situés au Sud du Sahara. Ce mouvement a accompagné l'arrivée massive d'immigrés intérieurs au pays (Bretons, Basques, Limousins, Auvergnats, Flamands, Lorrains, Hainuyers ou Alsaciens) venus travailler dans les industries parisiennes jusqu'au début des années 1970.
Cette diversité d'origine est aujourd'hui entrée dans une nouvelle phase, faisant notamment de la population séquano-dionysienne l'une des plus métissées du pays.
Les données du recensement général de la population 1999 étaient les suivantes : le département comptait un peu moins de 1 383 000 habitants, dont près de 260 000 (18,8 %) étaient de nationalité étrangère (dont plus de 40 000 nés en France) et plus de 126 000 des Français par acquisition, c'est-à-dire ayant été naturalisés.
Par ailleurs, le département comptait en 2008, entre autres spécificités, près de 39 000 personnes nées dans les départements d'outre-mer, soit 257,2 pour 10 000 habitants, chiffre sans équivalent en France métropolitaine[48]. Le Val-de-Marne venait en deuxième position, avec 221,8 « Domiens » pour 10 000 habitants, soit 29 000 personnes, alors que Paris ne comptait par exemple qu'un peu plus de 24 000 Domiens et les Hauts-de-Seine, département de population comparable, un peu plus de 23 000.
Les données du recensement de 2015 indiquent un accroissement du nombre et de la proportion d'étrangers (369 969 personnes, soit 23,23 % de la population du département)[49] et du nombre de Français par acquisition (207 287). Les immigrés sont au nombre de 472 951 et représentent 29,70 % de la population de la Seine-Saint-Denis en 2015, proportion la plus élevée de tous les départements de France métropolitaine[50]. Les populations en provenance du Maghreb forment le principal groupe d'immigrés (151 243 en 2015), dont 82 907 originaires d'Algérie, 49 463 du Maroc et 26 060 de Tunisie, devant les immigrés venus du reste de l'Afrique (107 662), dont le nombre est en forte augmentation – la principale communauté vient du Mali (20 859) –, et ceux venus du reste de l'Europe (94 011). Les personnes originaires du Portugal forment le principal groupe d'immigrés européens en Seine-Saint-Denis (32 434 en 2015), devant celles en provenance de Roumanie (15 688). Les immigrés en provenance d'Asie étaient au nombre de 93 773 en 2015, dont 18 615 du Sri Lanka, 18 170 en provenance de Turquie et 16 638 de Chine.11 655 immigrés sont originaires d'Haïti[51]. En 2011, les services de la Préfecture évaluent que ce département compterait quelque 450 000 étrangers en situation régulière (un chiffre à comparer avec ceux issus des recensements) et 150 000 clandestins[52]. Mais cette évaluation ne peut, en raison même du caractère clandestin des personnes concernées, être vérifiée.
Il existe de fortes disparités dans la répartition géographique des immigrés dans le département. Globalement, c'est au nord-ouest de la Seine-Saint-Denis que les plus grandes concentrations sont observées, alors que les proportions d'immigrés sont plus faibles dans l'est. Les communes où, selon les chiffres du recensement de 2015, la part des immigrés dans la population est la plus élevée (égale ou supérieure à 30 %) sont La Courneuve (44,14 %), Aubervilliers (42,83 %), Le Bourget (38,70 %), Bobigny (38,55 %), Saint-Denis (38,40 %), Clichy-sous-Bois (38,33 %), Pierrefitte-sur-Seine (38,31 %), Villetaneuse (36,00 %), Le Blanc-Mesnil (33,29 %), Épinay-sur-Seine (32,60 %), Saint-Ouen-sur-Seine (32,34 %), Drancy (32,32 %), Sevran (31,98 %), Pantin (31,92 %), L'Île-Saint-Denis (31,40 %), Stains (31,22 %) et Bondy (30,90 %). Les communes où la proportion d'immigrés est la plus faible sont Coubron (7,75 %), Gournay-sur-Marne (10,74 %), Le Raincy (14,61 %), Vaujours (17,17 %), Gagny (18,62 %) et Neuilly-Plaisance (18,67 %), la moyenne étant de 9,30 % en France métropolitaine[53] et de 19,00 % dans la région Île-de-France[54] en 2015.
D'après une étude de Michèle Tribalat à partir du fichier SAPHIR (base historique de données harmonisées de l'Insee, issue des exploitations complémentaires des recensements de population) et retraçant l'évolution des concentrations ethniques en France entre 1968 et 2011, 60,5 % des jeunes de moins de 18 ans en Seine-Saint-Denis en 2011 sont d'origine étrangère (au moins un parent immigré dont 53,6 % au moins un parent né hors d'Europe) contre 19,7 % en France métropolitaine et 42 % à Paris[55]. Parmi les vingt communes françaises où la concentration dépasserait 60 % en 2005, toutes sauf une, Vaulx-en-Velin, sont situées en Île-de-France avec, en tête, Clichy-sous-Bois, Aubervilliers et La Courneuve, toutes les trois en Seine-Saint-Denis, où environ trois quarts de la jeunesse seraient d’origine étrangère[56],[57]. Dans son audition devant la commission des Affaires sociales du Sénat en février 2011, Michèle Tribalat affirmait par ailleurs que dans, de nombreuses villes du département, moins de 5 % des jeunes de moins de 18 ans étaient d'origine européenne[58].
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1998 | 2005 | 2011 | |||||
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19 % | 27 % | 34 % | 42 % | 50 % | 57 % | 60,5 % | |||||
Sources : Audition de Mme Tribalat devant la commission du Sénat (janvier 2011) Source : Senat.fr. |
Origine (en %) | Seine-Saint-Denis (2011) | Paris (2005) | Val-de-Marne (2005) | Val-d'Oise (2005) | France (2005) |
---|---|---|---|---|---|
Toutes origines | 60,5 | 41,30 | 39,90 | 37,90 | 18,10 |
Europe du Sud | 4,2 | 4,0 | 5,5 | 4,8 | 2,6 |
Maghreb | 23,7 | 12,1 | 13,2 | 13,0 | 6,9 |
Afrique subsaharienne | 16,7 | 9,9 | 10,8 | 9,1 | 3,0 |
Turquie | -- | 0,6 | 1,2 | 3,1 | 1,4 |
Selon l'Insee, 67,4 % des enfants nés en 2015 en Seine-Saint-Denis, soit 19 774 sur 29 325, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), et 42,2 % ont leurs deux parents nés à l'étranger[59]. Les parents nés en France comprennent les parents nés dans les collectivités d'outre-mer (COM).
Le revenu annuel moyen des ménages s'élève selon l'Insee en 2004 à 15 175 euros, alors que la moyenne nationale s'élève à 15 027 euros. Cependant, il existe des disparités criantes de niveaux de vie en Seine-Saint-Denis selon les villes habitées. Ainsi, l'arrondissement de Saint-Denis est le plus défavorisé, la quasi-totalité des villes s'y trouvant cumulant des obstacles en matière sociale (chômage, taux de logements sociaux très élevés, revenus des ménages faibles…). Ainsi, en 2006, alors que le taux de chômage était de 11,1 % en moyenne pour les communes françaises[60], l'arrondissement de Saint-Denis affichait 20,3 %[61], l'arrondissement de Bobigny 16,7 % et celui du Raincy 13,7 %. Le revenu moyen annuel des ménages variait alors entre les arrondissements de Saint-Denis et du Raincy, en 2004, respectivement de 11 500 € à 17 820 €.
Les inégalités sont également visibles entre les villes. De fait, la ville de Clichy-sous-Bois, où le revenu moyen net imposable des ménages était de 15 090 € en 2007[62], est limitrophe de la ville du Raincy alors que ces communes sont particulièrement opposées ; les ménages du Raincy avaient, avec 38 156 € en moyenne en 2007[63], des revenus compris entre ceux de Levallois-Perret et de Saint-Maur-des-Fossés.
La Seine-Saint-Denis est le département métropolitain le plus pauvre, bien qu'elle ait 23 338 créations d'emploi entre 2006 et 2011. Le taux de chômage y est de 18 % pour les 15-24 ans contre 12 % en moyenne en Île-de-France et en France. Ce taux atteint 40 % à Stains, 38 % à Aubervilliers, La Courneuve, Saint-Denis ou Villetaneuse. Fin 2015, le département recense 160 000 allocataires vivant en dessous du seuil de 1 043 € par mois et par unité de consommation. Avec 1 270 euros par mois, en moyenne, les ménages de Seine-Saint-Denis sont les plus modestes d’Île-de-France avec plus 30 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté (soit 961 € par mois)[64].
Selon le recensement de 2006, le département compte 604 065 logements[65], soit 11,4 % du parc francilien sur 2 % du territoire régional. Le logement social, dont les premières HBM datent de la fin du XIXe siècle est fortement représenté dans le département, avec presque 200 000 HLM (31,2% des résidences principales), soit 18 % du parc régional. Ce parc est principalement regroupé dans les communes limitrophes de Paris[66],[4].
Le patrimoine de logement social appartient à une centaine d'organismes, dont une soixantaine d'entreprises sociales pour l'habitat (ESH, ex SA HLM) et 18 offices publics de l'habitat (OPH, ex OP HLM)[4]. Les principaux sont l'OPH départemental Seine-Saint-Denis Habitat (environ 32 000 logements) et l'OPH Plaine commune habitat
Malgré ce parc important, et compte tenu de l'insuffisance de l'offre dans d'autres départements franciliens, 57 000 demandes de logement social sont enregistrées dans le département, ce qui implique de grandes difficultés d'attribution. D'autre part, le logement privé ancien est parfois fort dégradé: 140 arrêtés d'insalubrité ont pris en 2007; pour les seules six villes de Romainville, Saint-Denis, Aubervilliers, Saint-Ouen-sur-Seine, Pantin et Montreuil, 1 255 logements sont considérés comme à démolir et 2 921 à réhabiliter[67]. En 2005, le nombre d'immeubles insalubres était estimé à 1 500 et le nombre de logements concernés entre 4 000 et 10 000. En 1999, la seule Plaine commune recensait 6 700 logements indécents dont 2 500 insalubres. Malgré les efforts entrepris, en particulier par les six villes citées qui ont passé un contrat en ce sens avec l'État, leur éradication est relativement lente en raison de la complexité juridique des opérations et du nombre important (54 000) de demandeurs de logement social qui complique parfois le relogement des occupants[68].
Le parc HLM, pourtant relativement récent[69], est assez dégradé[précision nécessaire]. La Seine-Saint-Denis est le département français où l'ANRU finance le plus d'opération de « renouvellement urbain ». Une part importante du département est concerné par la géographie prioritaire de la politique de la ville[4]. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux bidonvilles parsemaient le département. À la suite de l'appel de l'Abbé Pierre en 1954 et de la relance du logement, ceux-ci ont été globalement éradiqués vers 1974[70]. 64 opérations ANRU sont programmées dans le département, ce qui se traduit par d’importantes opérations. 74 % des logements reconstruits le sont en zone urbaine sensible (la part est de 55 % au niveau national), d'où[style à revoir] un faible brassage de population[71]. Le département connaît une persistance de bidonvilles où habitent environ 3 000 Roms près de Montreuil et à l'ouest du département[72].
Le SDRIF, révisé pour la dernière fois en 2013 par la région en association avec l'État, est le schéma directeur de la Région d'Île-de-France. Ce document planifie l'évolution de l'organisation urbaine dans les vingt prochaines années, et prévoit les équipements publics nécessaires pendant cette durée.
C'est dans le cadre du SDRIF que le nord et l'est de la région ont été développés : l'édification du Stade de France, le renouveau de la Plaine Saint-Denis, le développement de la zone de Roissy et de Marne-la-Vallée.
En 2008, 683 740 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectées en Seine-Saint-Denis, soit 481 kg/hab[73].
Les espaces verts en Seine-Saint-Denis sont passés d’1 m2 par habitant à 11 m2 entre 1980 et 2020 en raison d'une politique mise en œuvre par les municipalités communistes[74].
La Seine-Saint-Denis constitue le seul site[75] Natura 2000 français en milieu urbain.
La Seine-Saint-Denis fait partie, avec le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne de l'Académie de Créteil[76].
Le département dispose de[77] :
L'offre d'enseignement supérieur et de recherche publique s'est considérablement étoffée au cours des dernières années. Ce mouvement trouve par ailleurs une illustration nouvelle dans le cadre du développement de Plaine Commune avec l'installation du CNAM et de la Maison des Sciences de l'Homme, et celle à venir de l'École pratique des hautes études, de l'École des hautes études en sciences sociales et de l'Institut national d'études démographiques dans le Campus Condorcet à Aubervilliers.
On trouve également des centres de formation innovants comme L'Industreet, campus des métiers de l'industrie[78], basé à Stains ou Casa93[79], formation de mode libre et engagée, basée à Montreuil.
Par ailleurs, par restructuration de l'établissement public qui les gère, les Archives nationales se sont installées en février 2013 dans de nouveaux locaux situés à Pierrefitte-sur-Seine, à proximité de l'Université Paris VIII. Le développement des formations supérieures touche également les établissements secondaires où croissent le nombre des classes préparatoires aux grandes écoles et le nombre des étudiants les fréquentant.
On notera aussi que l'Institut d'études politiques de Paris a signé une convention de formation avec plusieurs lycées du département en vue de permettre l'inscription dans cet établissement des élèves issus de ces lycées.
Compte tenu de la situation sociale de nombre de familles, une part importante de ses écoles, collèges et lycées sont classés en zone d'éducation prioritaire.
La population de la Seine-Saint-Denis est de plus en plus formée[80], prolongeant de plus en plus ses études, ce qui constitue l'un des potentiels de développement futur du département, et du pays en général, même si la proportion de diplômés demeure inférieure à la moyenne nationale et, plus encore, régionale. En effet, 22,8 % de la population âgée de 15 ans et plus avait un diplôme de l'enseignement supérieur (12,2 % pour l'enseignement supérieur long), contre 19,7 % en 2007 (10,1 % pour l'enseignement supérieur long)[81]. La proportion de diplômés de l'enseignement supérieur parmi la population âgée de 15 ans et plus en France métropolitaine était de 26,4 % en 2012 (13,8 % pour l'enseignement supérieur long)[82] et de 23,1 % en 2007 (12 % pour l'enseignement supérieur long)[83]. Sur les 205 491 jeunes âgés de 15 à 24 ans résidant en 2012 dans le département, 132 336 étaient encore scolarisés, et 32 304 avaient achevé leur scolarité muni d'un baccalauréat ou d'un diplôme de l'enseignement supérieur (12 538 pour ces derniers)[84].
A contrario, le département comptait également, en 2012, 3 902 jeunes de 6 à 14 ans non scolarisés et 29 % de personnes âgées de 15 ans ou plus dépourvues de tout diplôme. 19 054 jeunes de 15 à 24 ans non scolarisés n'ont aucun diplôme et 7 160 ont au plus un brevet des collèges : au total, cela équivaut à 12,8 % de cette classe d'âge à n'être pas scolarisée et à ne pas disposer d'une qualification. Ces jeunes sans qualification sont particulièrement soumis aux aléas de la vie professionnelle et rencontrent des difficultés grandissantes d'insertion sociale et professionnelle.
La Seine-Saint-Denis est le premier désert médical de France, avec à peine 50 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 339 pour 100 000 en moyenne en France en 2023. En conséquence, un quart des habitants n’a pas de médecin traitant, ce qui engendre une importance accrue des pathologies graves, tel le cancer, mal dépisté[85].
Neuf centres hospitaliers publics sont implantés en Seine-Saint-Denis[86] :
À ces établissements de soins publics, il faut rajouter les cliniques et hôpitaux privés, telles que le Centre cardiologique du Nord, à Saint-Denis, l'Hôpital privé du Vert-Galant à Tremblay-en-France, l'Hôpital privé de la Seine-Saint-Denis au Blanc-Mesnil et à Drancy, la Clinique des Presles à Épinay-sur-Seine, la Clinique Hoffmann à Rosny-sous-Bois, ou la Clinique de l'Estrée, à Stains, l'Hôpital privé d'Aulnay-sous-Bois, l'Hôpital européen de Paris et la Polyclinique à Aubervilliers, et la Maternité des Lilas.
De même, le pôle de santé publique de la Plaine Saint-Denis regroupe des agences majeures du ministère de la Santé, comme la Haute Autorité de santé.
Il faut remarquer un sous-équipement global du département en matière d'offre de soins, notamment libérale : un nombre de médecins spécialistes ou généralistes, de professionnels paramédicaux sensiblement inférieur à la moyenne régionale, sans doute lié à la forte précarité d'une part importante de la population séquano-dionysienne, et à son faible pouvoir d'achat.
Néanmoins, il doit accueillir à Saint-Ouen-sur-Seine le futur Hôpital Grand Paris Nord[87].
De ce fait, un nombre significatif de communes ont fait le choix ancien de proposer une offre publique de soins de proximité, avec des dispensaires et des centres de santé fortement fréquentés par les habitants.
La Croix-Rouge française a décidé en 2006 de fermer trois de ses équipements, les dispensaires de Drancy, du Blanc-Mesnil et du centre Blumenthal d'Épinay-sur-Seine (Cité-jardin Blumenthal)[88]. Dans le cas du Blanc-Mesnil, cette annonce a été fortement critiquée, car le dispensaire se situait au nord de la ville, au cœur du grand ensemble des Tilleuls, qui fait partie des 100 zones franches du pays. De plus, selon une étude de la DRESS, le Nord du Blanc-Mesnil, qui comporte un bassin de près de 20 000 habitants, essentiellement locataires de HLM, est la zone la moins médicalisée, et la moins bien lotie en spécialistes de la région.
La Seine-Saint-Denis est le département français le plus fortement atteint par la hausse de la tuberculose (en augmentation de 10 % en Ile- de-France entre 2015 et 2017). Les populations précaires, vivant en hébergement collectif ou sans domicile fixe, sont les plus exposées à la maladie[89].
Le département accueille depuis 1997 le Stade de France à Saint-Denis. Il est en revanche sous-doté en équipements sportifs par rapport à sa population, notamment pour les sports aquatiques, ce qui conduit le Département à lancer un plan d'investissements pour construire et rénover des piscines[90], notamment la piscine Annette-Kellermann inaugurée en 2024 au parc des sports de Marville[91].
La Seine-Saint-Denis compte plusieurs clubs sportifs de haut-niveau comme Tremblay Handball qui évolue en première division de handball mais également le Hockey Club de Neuilly-sur-Marne, qui a évolué en Ligue Magnus, l'élite française en 2008-2009 et 2009-2010, avant d'être rétrogradé en Division 1.
Elle abrite également plusieurs clubs de football au niveau amateur (CFA et national), la Jeanne d'Arc de Drancy, L' Olympique Noisy-le-Sec Banlieue 93 et le Villemomble Sports ou de division II comme le Red Star. Le premier club séquano-dionysien vainqueur de la Coupe de France est l'Olympique de Pantin (devenu Red Star) en 1918.
La Seine-Saint-Denis a également des équipes échiquéennes dans le haut-niveau national comme le Cavalier Bleu de Drancy ou Noisy-le-Grand qui évoluent respectivement dans le Top 16 et la Nationale I. Le club de Villepinte évolue en deuxième division jeunes.
Kylian Mbappé, Muriel Hurtis, Maryse Éwanjé-Épée, Sylvain Wiltord, Jean-Marc Mormeck, Sarah Ourahmoune, Jean-Michel Lucenay et Gaël Monfils sont ou furent des sportifs de Seine-Saint-Denis.
Le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France, dont le siège était situé à Saint-Ouen-sur-Seine, a parmi ses éditions départementales une édition consacrée à la Seine-Saint-Denis qui est le principal média consacré à la vie du département.
L'actualité départementale a également droit de cité dans les journaux « Île-de-France » de France 3, dont l'édition régionale du 19/20 à 19h05 du lundi ou vendredi, qui a inauguré en décembre 2010 une bureau permanent d'information à Bobigny[92]. Les journaux locaux de France Bleu 107.1, la station de radio francilienne du groupe Radio France sont également alimentés par une équipe locale.
En 2005, le Bondy Blog a été lancé par le magazine suisse L'Hebdo pour suivre les émeutes dans les banlieues françaises. Depuis mars 2006, la direction a été confiée à une équipe locale et le blog constitue désormais un média très lu.
Le quotidien national L'Humanité a son siège à Saint-Denis.
Le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis édite un magazine mensuel, Seine-Saint-Denis Le Magazine[93], et les collectivités locales disposent toutes d'un magazine le souvent couplé à un site web et des réseaux sociaux.
La Seine-Saint-Denis dispose d'un important réseau de salles de spectacles accueillant notamment des représentations théâtrales. Elle est aussi, plus particulièrement, un département où existent plusieurs lieux de création reconnus. On retiendra :
L'École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois est un centre de formation dépendant du Centre national des arts du cirque.
Par ailleurs, en dehors de ces lieux de création, le département dispose de différents espaces culturels municipaux à rayonnement local, voire régional.
Depuis septembre 2007, la Maîtrise de Radio France a ouvert un second site à l'École Olympe de Gouges de Bondy. Le très haut niveau musical de cette chorale permet aux jeunes enfants de pouvoir acquérir une formation musicale complète.
Le département comporte également un réseau de 23 salles municipales ou associatives indépendantes de cinéma d'art et essai qui, à leur création, ont pallié la quasi-disparition des salles commerciales banales.
Plusieurs multiplexes se sont installés en Seine-Saint-Denis, notamment à Aulnay-sous-Bois, Épinay-sur-Seine, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis et Tremblay-en-France.
La moitié des studios de cinéma français est implantée dans le département, souvent de longue date. Il s'agit des Studios d'Aubervilliers, de Transpaset à Saint-Ouen-sur-Seine, de BUF Compagnie et d'Avalanche production à Pantin, des Studios Sets à Stains, des studios et laboratoires Éclair à Épinay-sur-Seine, des studios Pathé-Albatros à Montreuil et de la Cité du cinéma à Saint-Denis, inaugurée en septembre 2012, laquelle est, en outre un lieu de formation, d'exposition et de diffusion. S'y ajoutent des activités de doublage et d'animation, avec Média Dub et Attitude Studio à Aubervilliers, Titra film et Auditorium Jackson à Saint-Ouen-sur-Seine, Dubbing Brothers à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Toutes les communes du département disposent d'au moins une bibliothèque ou médiathèque municipale. Les compétences de gestion et de création de ces bibliothèques et médiathèques avaient été transférées dans le cadre de certaines des intercommunalités qui existaient jusqu'au 31 décembre 2015.
Plusieurs festivals artistiques et manifestations sportives importants sont organisés chaque année dans le département et le spectacle vivant est aussi présent par les arts du cirque notamment.
Les plus reconnus sont :
D'autres festivals et manifestations sont organisés dans le département, qui est riche d'une vie festive, culturelle, sociale et associative importante : associations artistiques, culturelles, cultuelles, sportives, humanitaires, collectifs citoyens, mais aussi réseaux de solidarités du secteur de l'économie sociale, systèmes d'échanges locaux (SEL), associations de consommateurs, associations et maisons de quartier, fêtes et manifestations municipales, et aussi dans le cadre des différentes fêtes et manifestations culturelles annuelles nationales.
Carrefour de nombreuses influences, la Seine-Saint-Denis est reconnu comme le berceau des cultures urbaines en France. C'est au Fort d'Aubervilliers qu'a lieu en juillet 1984 le premier festival hip-hop (seconde édition en 1986), qui voit notamment s'affronter 16 équipes de breakdance venues des villes environnantes et favorise l'éclosion d'artistes comme Dee Nasty[98].
La consultation des documents d'état-civil est autorisée sur place mais n'est pas disponible en ligne.
Le patrimoine muséal et monumental du département est loin d'être négligeable et est particulièrement varié[99].
Liste des châteaux de la Seine-Saint-Denis[100] :
Liste des principaux édifices religieux[103] :
La Seine-Saint-Denis abrite plusieurs lieux des différents cultes protestants dans presque chaque commune, des synagogues (à Aulnay-sous-Bois, La Courneuve, Les Lilas, Le Raincy, Noisy-le-Grand, etc.), plusieurs mosquées à Bondy, Drancy, Noisy-le-Grand et Gagny, ..., ainsi qu'un mandir à La Courneuve, et un Gurdwārā à Bobigny, et des centres bouddhiques à Aulnay-sous-Bois, Bobigny, Le Bourget, Montreuil et Noisy-le-Grand.
L'architecture dans le département est très diversifiée[108] :
L'architecture contemporaine est bien représentée par certains quartiers de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée à Noisy-le-Grand (« Les espaces d'Abraxas » construit de 1978 à 1983 par Ricardo Bofill, « Les Arènes de Picasso » construit en 1985 par Manolo Nuñez-Yanowsky), l'ancien siège de l'Humanité, construit par l'architecte Oscar Niemeyer de 1987 à 1989, acquis par l'État en janvier 2010 pour en faire, entre autres destinations, la sous-préfecture de l'arrondissement de Saint-Denis[110], ou la Bourse du travail de Saint-Denis, également conçue et réalisée par Oscar Niemeyer.
De l'architecture industrielle[111], il reste de nombreux vestiges, souvent transformés après que l'activité industrielle est partie, comme les anciens Grands Moulins de Pantin, restructurés par le cabinet d'architectes Reichen et Robert pour accueillir BNP-Paribas Securities Services, les anciennes usines Ideal Standard à Aulnay-sous-Bois, qui accueillent la zone d'activités Chanteloup, ou les anciens ateliers Bouilhet-Christofle à Saint-Denis, qui ont accueilli un musée de l'orfèvrerie jusqu'en 2008, la Cité du cinéma, sur le site d'une ancienne centrale d'EDF à Saint-Denis, ou encore l'IUT de Bobigny, dans les bâtiments de l'ancienne imprimerie du journal L'Illustration, qui datent des années 1930.
La Seine-Saint-Denis est l'un des départements qui constituaient la « ceinture rouge » historique de Paris. C'était un fief historique de la gauche, et en particulier du parti communiste, qui contrôle encore, avec ses alliés du Front de gauche, plusieurs grandes mairies du département (Montreuil, Tremblay-en-France, La Courneuve…). Mais, alors qu'il avait atteint son zénith après les élections municipales de 1977 (28 communes sur 40) et législatives de 1978 (9 députés sur 9), il a subi, depuis lors, une érosion continue de son audience électorale (7 communes contrôlées par le Front de gauche en 2014, dont 6 pour le seul PCF, 2 députés du Front de gauche sur 12 en 2012, dont 1 pour le seul PCF). Après y avoir disposé de la majorité absolue de 1967 à 2001, le PCF a détenu la présidence du conseil général de la Seine-Saint-Denis jusqu'en mars 2008, avec des personnalités comme Georges Valbon[112].
Aux élections municipales de 2001, le centre a conquis Épinay-sur-Seine et Drancy, respectivement sur le Parti socialiste et le PCF, alors que le PS gagnait Pantin sur le PCF et Les Lilas sur l'UDF, les Verts L'Île-Saint-Denis sur le PCF[113].
La situation au sein de la gauche a également évolué, avec un renforcement de l'influence du Parti socialiste, prenant notamment appui sur les divisions et divergences d'approche des élus et organisations communistes dans le département, comme sur son évolution sociologique et l'aggravation de la situation sociale de nombreuses cités. Ce processus s'est concrétisé avec le gain de la présidence du conseil général par le socialiste Claude Bartolone en mars 2008[114],[115], et par la domination du PS en matière de représentation parlementaire aux élections sénatoriales de 2011 et législatives de 2012.
Les élections municipales et cantonales de 2008 ont confirmé cet ancrage à gauche, principalement au profit du PS et des Verts, les premiers faisant basculer Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Noisy-le-Sec et Pierrefitte-sur-Seine et les seconds Montreuil[116].
À l'issue des élections municipales de 2014, la droite et le centre détiennent pour la première fois la majorité des communes (21 sur 40) depuis la création du département, ce qui apparaît comme un bouleversement politique majeur. Si le PCF reprend Aubervilliers au PS et Montreuil aux écologistes, il perd ses fiefs du Blanc-Mesnil, de Bobigny et de Saint-Ouen au profit de la droite et du centre, de Bagnolet au profit du PS. Les socialistes et divers gauche perdent, quant à eux, Aulnay-sous-Bois, Livry-Gargan et Villepinte au profit de l'UMP. La droite élargit son implantation en emportant, de peu, la municipalité de Noisy-le-Grand aux dépens du PS lors d'élections municipales partielles en septembre 2015.
Lors des élections départementales de 2015, la gauche garde la majorité au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis en remportant 12 cantons (7 pour l'alliance PS-EELV-PRG-MGC et 5 pour le Front de gauche) contre 9 pour la droite et le centre, le FN étant battu dans le seul canton où il avait pu se qualifier au second tour[117].
Lors des élections législatives et sénatoriales de 2017, le PS est en net recul (il perd l'ensemble de ses députés et ne conserve qu'un sénateur), au profit des formations politiques situées plus à gauche et plus à droite. Ainsi, sur le plan de la représentation parlementaire, le département compte, depuis 2017, 2 députés communistes, 5 députés de La France insoumise, 3 députés de La République en marche, 1 député de l'UDI et 1 député Les Républicains[118], ainsi que 2 sénateurs communistes, 1 sénateur socialiste, 1 sénateur UDI et 2 sénateurs LR[119].
Les élections municipales de 2020 sont marquées par une très forte abstenton, comprise entre 65% et 70% dans les plus grandes villes du département. Le scrutin est le théâtre un recul contrasté pour le Parti communiste français. Celui-ci est notamment défait dans les premières et troisièmes communes du département : Saint-Denis au profit du Parti socialiste et Aubervilliers au profit de l'Union des démocrates et indépendants. Ces échecs dans le secteur de Plaine commune s'accompagnent cependant de la reconquête de Bobigny et Noisy-le-Sec dans l'EPT d'Est Ensemble face à l'UDI. Le Parti socialiste sort quant à lui renforcé du scrutin, faisant basculer Saint-Denis et Saint-Ouen-sur-Seine, malgré une défaite à Bondy face à LR. Une "nouvelle vague rose" va jusqu'à être évoquée par certains observateurs[120]. À droite, les résultats sont contrastés selon les enjeux locaux et les partis. L'Union des démocrates et indépendants, très implantée en Seine-Saint-Denis connaît un scrutin difficile avec trois défaites (Noisy-le-Sec, Bobigny, Saint-Ouen-sur-Seine) mais une victoire (Aubervilliers). Les Républicains gagnent la ville de Bondy mais perdent les communes de Villemomble et Dugny au profit de candidats divers-droite.
Lors des élections départementales de 2021, la majorité de gauche du président Stéphane Troussel est renforcée avec les gains des cantons Saint-Ouen-sur-Seine et Sevran, compensant une défaite au profit de la droite à Aubervilliers.
Le séquence politique 2022 est marquée par le retour d'un ancrage à gauche particulièrement fort du département dans un contexte d'abstention élevée. Aux présidentielles de 2022, Jean-Luc Mélenchon arrive très largement en tête avec 49,09% des suffrages exprimés, distançant largement Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous deux en recul[121]. Aux élections législatives, l'alliance de gauche NUPES remporte tous les circonscriptions du département : sept reviennent à la La France insoumise (qui en gagne trois), deux sont conservées par le Parti communiste français alors que le Parti socialiste et le Parti ouvrier indépendant en gagnent chacuns une. Cette hégemonie de la gauche pour la représentation du département à l'assemblée nationale est inédite depuis le "grand chelem" communiste de 1978[122]. Le scrutin est cependant marqué par une abstention supérieure à 61% aux deux tours, largement supérieure à la moyenne nationale.
Voir également :
Un grand nombre d'hommes politiques d'envergure nationale sont ou furent des élus de Seine-Saint-Denis.
Parmi ceux-ci, on peut ainsi citer, dans la liste des élus séquano-dionysiens ayant exercé des responsabilités ministérielles :
(Alain Calmat, comme Élisabeth Guigou et Dominique Voynet ont exercé des responsabilités ministérielles avant d'être élus en Seine-Saint-Denis.)
Nom | Dates du mandat | Parti | Qualité | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Georges Valbon | 1967 | 1982 | PCF | Maire de Bobigny | ||
Jean-Louis Mons | 1982 | 1985 | PCF | Maire de Noisy-le-Sec | ||
Georges Valbon | 1985 | 1993 | PCF | Maire de Bobigny | ||
Robert Clément | 1993 | 2004 | PCF | Maire de Romainville | ||
Hervé Bramy | 2004 | 2008 | PCF | Adjoint au maire du Blanc-Mesnil | ||
Claude Bartolone | 2008 | 4 septembre 2012[123] | PS | Ancien ministre, député de la Seine-Saint-Denis | ||
Stéphane Troussel[124] | 4 septembre 2012 | En cours | PS | Adjoint au maire de La Courneuve |
La préfecture de la Seine-Saint-Denis se situe à Bobigny, chef-lieu du département. Le département comprend deux sous-préfectures, l'une à Saint-Denis, l'autre au Raincy.
Le département est composé de 3 arrondissements (Bobigny, Saint-Denis et Le Raincy), 21 cantons et 40 communes. La composition communale des arrondissements de Bobigny et du Raincy a été modifiée en 2017 pour tenir compte de celle des établissements publics territoriaux de la métropole du Grand Paris[125].
Sur le plan électoral, le département est divisé en 12 circonscriptions législatives.
Dans le cadre de la métropole du Grand Paris, toutes les communes de la Seine-Saint-Denis sont insérées dans l'un des quatre établissements publics territoriaux (EPT) suivants :
Le département de la Seine-Saint-Denis comprenait, au début de l'année 2014, 5 communautés d'agglomération regroupant 26 communes sur les 40 du département. Ces communautés d'agglomération ont été dissoutes le 31 décembre 2015, en raison de la mise en place de la métropole du Grand Paris, le 1er janvier 2016.
Tout comme pour Paris, mais aussi pour les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, la sécurité et la police ne dépendent pas en Seine-Saint-Denis des maires ou du préfet, mais de la préfecture de police de Paris[128],[129].
Le département de la Seine-Saint-Denis a un taux de criminalité élevé, 91,1 crimes et délits pour 1 000 habitants en 2012[130],[131]. La moyenne nationale est de 62,17 pour 1 000, taux toutefois à nuancer puisque la criminalité est généralement plus élevée dans les grandes villes et leur banlieue. Cependant, les taux pour les départements voisins tels que les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise sont respectivement de 60,5 ‰[132], de 66 ‰[133] et de 74,1 ‰[133].
Dans les statistiques du palmarès de la violence en France, les sept premières villes sont issues de Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, Saint-Ouen-sur-Seine, Montfermeil, Stains, La Courneuve, Clichy-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois) et on trouve Bobigny au 8e rang national ; soit huit villes séquano-dyonisiennes présentes dans les dix circonscriptions de police ayant le taux de violence le plus élevé.
Saint-Denis tient d'ailleurs le record du plus haut taux de violence en France et en Europe (31,27 crimes et délits pour 1000 habitants alors que la moyenne nationale est de 6 pour 1000) avec notamment 1 899 vols violents et 1 031 agressions par an de 1993 à aujourd'hui[réf. nécessaire]. - (ce qui équivaut à 5 larcins et à un peu moins de 3 agressions par jour)[134].
Au sein même du département il y a de nombreuses disparités, alors que le taux de criminalité de la circonscription de Saint-Ouen-sur-Seine est de 153,39 pour 1 000, celui de la circonscription de Gagny est de 62,53 pour 1 000[135]. En passant par celle de Bobigny et celle d'Aulnay-sous-Bois ayant un taux d'environ 105 pour 1 000, puis celle de Livry-Gargan avec un taux moyen de 84,5 ‰.
À Paris, les cas de violences sexuelles sont au nombre de 1 413 en 2008 soit 0,6 ‰, la ville se place en 2de position du plus fort taux. En Seine-Saint-Denis, les cas sont de 730 soit 0,5 ‰ et se place en 16e position[136]. Quant aux violences physiques crapuleuses ou non, on dénote 23 128 cas en Seine-Saint-Denis contre 27 857 à Paris[137],[138]. Et pour les menaces de violences en 2008, 3 839 cas sont constatés en Seine-Saint-Denis, contre 5 165 à Paris[139]. De la même manière, en 2008, pour les atteintes aux biens (vols sans violence, dégradations et destructions) la Seine-Saint-Denis est le troisième département le plus touché, après les Bouches-du-Rhône et Paris[140]. Cependant, Paris étant l'une si ce n'est la ville la plus touristique du monde, ses taux sont à nuancer. On peut en dire de même de Saint-Ouen-sur-Seine qui voit sa population multiplier par quatre lors du marché aux puces.
Entre 2007 et 2008, on distingue en Seine-Saint-Denis une diminution des cas de violences physiques et des menaces, alors qu'à Paris sur la même période on aperçoit une hausse des cas[141]. Les atteintes aux biens sont aussi en baisse[142].
L'insécurité s'est aggravée sur certaines lignes de bus, nécessitant leur escorte ou leur déviation de certains quartiers (lignes 148 et 620 au quartier des Tilleuls au Blanc-Mesnil[143], incendie d'un bus à Tremblay-en-France[144] en 2010).
Pour faire face à l'insécurité, à la délinquance, au terrorisme et à l'incivilité, plusieurs municipalités ont créé ou renforcé des polices municipales armées ou non, ou (et) soutenu des réseaux officiels de vigilance citoyenne. Parfois et même souvent, en liaison avec les forces de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale. Il est également fait appel à des sociétés privées de contrôle, de surveillance et de protection.
Malgré une légère augmentation du nombre des accidents corporels et des blessés, on constate une diminution significative des tués[145].
2004 | 2005 | 2006 | |
---|---|---|---|
Accidents corporels | 2 700 | 2 736 | 2 787 |
Blessés | 3 193 | 3 177 | 3 297 |
Tués | 48 | 46 | 39 |
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