La Défense
quartier d'affaires français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Défense est un quartier d'affaires situé dans la métropole du Grand Paris en Île-de-France, deuxième quartier d'affaires le plus attractif en Europe, après la Cité de Londres, et 4e dans le monde. Le quartier abrite notamment les sièges de nombreuses entreprises françaises et étrangères ainsi que l’autorité bancaire européenne. Il est situé en banlieue nord-ouest de Paris, dans le département des Hauts-de-Seine, sur les territoires des communes de Puteaux, Courbevoie, Nanterre et La Garenne-Colombes, à l'extrémité occidentale de l'axe historique qui commence au palais du Louvre et se poursuit par l'avenue des Champs-Élysées, l'Arc de triomphe de l'Étoile et au-delà jusqu'au pont de Neuilly et l'Arche de la Défense[2].
La Défense | |||
La Défense vue depuis l'Arc de Triomphe. | |||
Administration | |||
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Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Hauts-de-Seine | ||
Ville | Puteaux Courbevoie Nanterre La Garenne-Colombes |
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Président | Georges Siffredi | ||
Type | Quartier d'affaires géré par un établissement public local | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 48° 53′ 36″ nord, 2° 14′ 18″ est | ||
Superficie | 160 ha = 1,6 km2 | ||
Transport | |||
Gare | et : La Défense - Grande Arche |
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Métro | : La Défense Esplanade de la Défense |
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Tramway | : La Défense - Grande Arche Faubourg de l'Arche |
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Bus | Terminal Jules Verne[1] RATP 73 141 144 157 158 159 174 175 176 178 258 275 276 278 360 Poissy - Les Mureaux A14 Les Mureaux A14 Verneuil Mantois 72 A14B A14M Saint-Germain Boucles de Seine A14 Chambourcy N24 |
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Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
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Érigée depuis les années 1960, la Défense est majoritairement constituée d'immeubles de grande hauteur, regroupant principalement des bureaux (environ trois millions de mètres carrés). La Défense est cependant un quartier mixte : elle accueille 600 000 m2 de logements et l'ouverture du centre commercial Les Quatre Temps en 1981 en a fait un pôle commercial majeur en Île-de-France. En 2022, le quartier compte 2 500 entreprises, environ 180 000 salariés, 70 000 étudiants et 50 000 habitants[3] répartis dans 61 immeubles de grande hauteur (IGH). Il abrite notamment les sièges de grandes multinationales françaises et étrangères[4].
Le quartier s'étire à l'intérieur et à l'extérieur d'un boulevard circulaire à sens unique. Il s'étend sur 160 hectares et a été divisé en 2011 en quatre grands secteurs (Arche Nord, Arche Sud, Esplanade Nord et Esplanade Sud) qui remplacent les douze anciens secteurs numérotés. Le quartier s'étend sur une vaste dalle piétonne de 31 hectares[3] surélevée par rapport au sol naturel. L'espace public de la dalle, essentiellement minéral, est également composé de jardins suspendus et de bassins. Sur la dalle, une soixantaine d'œuvres d'art font de la Défense un musée en plein air.
La Défense n'est pas un centre d'affaires isolé, mais se situe dans une vaste zone de l'ouest parisien où l'activité tertiaire est particulièrement puissante[5].
L'aménagement du quartier de la Défense a été confié par l'État en 1958 à l'établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD), dont le périmètre d'intervention a été réduit en 2000, puis élargi en 2010, devenant l'Établissement public d'aménagement de la Défense Seine Arche (EPADESA) afin de mettre en œuvre un projet cohérent « de la Seine à la Seine », sur l'un des territoires majeurs du Grand Paris[6]. Le périmètre d'action de cette entité créée en 2010 dépasse largement le boulevard circulaire de la Défense et s'étend désormais sur les communes de Puteaux, Courbevoie, Nanterre et La Garenne-Colombes. Le territoire est classé « opération d'intérêt national », ce qui met les autorisations d'urbanisme sous la responsabilité de l'État et non des maires. Depuis 2009, le quartier d'affaires est géré par Defacto qui entretient les espaces publics et qui assure la promotion et l'animation de la Défense (mission conduite jusqu'alors par l'EPAD).
En , la constitution au suivant d'un nouvel établissement public local destiné à remplacer l'EPADESA et Defacto est annoncée par Matignon, transférant vers les collectivités locales le pilotage et le financement de la gestion et de l'aménagement de la zone. La mise en œuvre de cette fusion et de la dévolution de la gestion au bénéfice des collectivités prend toutefois du retard, imputé, selon la directrice générale de Defacto, au blocage du ministère des Finances.
La création de l'Établissement public Paris La Défense a finalement lieu au . Georges Siffredi est le président du conseil d'administration de l'établissement public depuis le [7].
Le nom du quartier provient du groupe sculpté en bronze de Louis-Ernest Barrias nommé La Défense de Paris. Inauguré en 1883 au rond-point de Courbevoie, il rend hommage aux soldats qui ont défendu Paris durant la guerre franco-allemande de 1870. Remisé en 1964, il est installé sur un piédestal en 1983, devant l'actuelle Fontaine d'Agam, à une cinquantaine de mètres de son emplacement initial. En 2017, il est transféré sur le parvis, où il rejoint presque sa place d'origine.
En 1928, l'administration des PTT juge l'appellation « DÉFense » suffisamment représentative de Courbevoie pour en devenir l'indicatif téléphonique. Ce préfixe subsistera jusqu'en , avant d'être remplacé par sa combinaison chiffrée « 333 ». Aujourd'hui encore, beaucoup de commerces courbevoisiens conservent un numéro d'appel commençant par « 01 43 33 ».
La présence humaine sur cette petite colline de l'ouest parisien est très ancienne car on y a trouvé des traces d'habitation des hommes préhistorique de type levalloisien[8] qui sera traversée plus tard par l'ancienne voie romaine, la chaussée Jules César, qui reliait Lutèce à Rotomagus et où elle forme un coude.
C'est avec l'aménagement du jardin des Tuileries, en 1664, puis la naissance des Champs-Élysées en 1667 que l'axe historique commence à prendre forme.
En 1766, Jean-Rodolphe Perronet s'adonne à son tour au tracé de la voie dans la continuité des Champs-Élysées et dessine sur ses plans une perspective ou depuis la colline du Roule, (future place Charles-de-Gaulle), et les premières maisons de Neuilly, qui porte alors le nom de chemin du Cours, il la prolonge jusqu'à la colline de Chantecoq. À cet endroit, il dessine une place ronde sur le même modèle que la place de l'Étoile, qu'il nomme place de l'Étoile-de-Chantecoq sur laquelle il implante un obélisque de 40 mètres de haut.
Sur proposition de l'inspecteur des bâtiments du roi Ange Gabriel, la colline du Roule est écrêtée (de 5 mètres) « afin que le chemin fut d'une égale pente depuis la place Louis XV jusqu'au pont de Neuilly »[9]. L'aplanissement fut effectué par Perronet de 1768 à 1774 qui employa tous les pauvres valides de Paris[10]. La butte fut abaissée de 5 mètres et les terres enlevées furent employées à remblayer les Champs-Élysées et à former les pentes des actuelles rues Balzac et Washington et le pont de bois de Neuilly est reconstruit en pierre.
Ainsi est aménagée la future Nationale 13 jusqu'à la Seine.
Durant le Second Empire, il était envisagé de prolonger cette voie vers la plaine de Montesson et Saint-Germain. En 1863, la statue de Napoléon Ier installée sur la colonne Vendôme est déplacée sur la place de la Demi-Lune qui est à cette occasion rebaptisée rond-point de l'Empereur[11],[8],[12]. Elle y restera jusqu'au siège de Paris en 1870, où elle sera déboulonnée et mise en sécurité[13].
Durant le siège de Paris de 1870-1871, le rond-point de Courbevoie est fortifié par la construction de la redoute de Courbevoie. Le lieu sera mis en défense, le par le 19e régiment de marche après l’apparition des Prussiens à la Malmaison. Le rond-point sera un point de passage obligatoire pour les troupes françaises lors de la préparation des batailles de Buzenval de 1870 puis de 1871.
Après la bataille de Courbevoie, le , durant la Commune de Paris, les troupes versaillaises, installèrent au rond-point de Courbevoie une batterie qui mitraillait le pont de Neuilly tenu par les fédérés.
En 1878, le Conseil général de la Seine organise un concours pour le choix d'une sculpture rendant hommage aux défenseurs de la capitale lors du siège de 1870-1871. Le , la statue La Défense de Paris de Louis Ernest Barrias est inaugurée. Le rond-point de Courbevoie devient alors le rond-point de La Défense-de-Paris qui deviendra au fil du temps plus simplement le rond-point de La Défense.
Au début du XXe siècle, avec l'explosion de l'industrialisation, les prairies et les fermes disparaissent laissant la place à une multitude d'usines en tout genre : blanchisseries, maroquineries, aviation, automobile (usine De Dion-Bouton), métallurgie, textiles tandis que l'avenue de La Défense, qui relie le rond-point au pont de Neuilly se couvre de brasseries, guinguettes et ateliers d'artistes. La ligne no 9 de la Compagnie des tramways de Paris et du département de la Seine dessert le lieu.
En 1956, les architectes Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss conçoivent le CNIT (Centre national des industries et des techniques) un bâtiment de forme triangulaire qui est construit sur l'emplacement de l'usine Zodiac à Courbevoie[14],[15],[16],[17].
En , l'Établissement public pour l'aménagement de la Défense (EPAD) est créé par l'État pour construire, gérer et animer le quartier. La Défense commence à se dessiner.
En 1962, le directeur juridique de l'EPAD, Jean Cumenge, et le notaire Claude Thibierge ont inventé le système de la division en volumes pour pallier les insuffisances du régime de la copropriété pour les immeubles de grande hauteur[18]. C'est dans ce cadre novateur qu'a pu se développer le nouveau quartier d'affaires.
Un premier plan d'aménagement est approuvé par l'État en 1964. Les premiers immeubles dont la tour Esso et la tour Nobel sont construits et viennent remplacer petit à petit les usines (liées à la mécanique et à l'automobile), les bidonvilles voisins et quelques fermes. Le Centre des Nouvelles Industries et Technologies (CNIT) dessiné par les architectes Robert Camelot, Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss, prévu dès 1956 avant l'EPAD, est inauguré en 1958 par le général de Gaulle à l'occasion de l'exposition Les Floralies. Les tours obéissant à ce premier plan, dites de première génération, sont toutes d'un gabarit identique : une base de 42 mètres sur 24, limitées à une hauteur de 100 mètres et d'une surface de 30 000 m2. En 1966, la tour Nobel (architecte Jean de Mailly) est la deuxième tour à se dresser à la Défense.
Au début des années 1970, les tours de deuxième génération font leur apparition pour répondre à une forte demande. Le plan de 1964 est modifié pour augmenter la surface des immeubles. Des tours de plus de 100 000 m2 voient le jour comme la tour Fiat (aujourd'hui Areva), culminant à 184 m avec ses 44 étages. En 1970, la gare de la Défense est inaugurée et un projet de liaison par Aérotrain devant transporter 160 passagers à 200 km/h entre la Défense et la ville nouvelle de Cergy-Pontoise dans le Val-d'Oise est dévoilé[19]. Ce projet sera finalement abandonné le [20], et la ligne du RER A entre pleinement en service en 1977. À partir de 1973, la crise économique ralentit fortement le développement de ce quartier qui est au plus mal : pas un mètre carré de bureau ne se vend pendant quatre ans.
Dès le début des années 1980, pour relancer la construction de la Défense, des tours de troisième génération sont érigées, sur un modèle plus économique : moins larges et moins hautes comme les tour Pascal, tour Voltaire et tout le quartier Michelet. Le plus grand centre commercial d'Europe de l'époque (100 000 m2), Les Quatre Temps, est créé en 1981. En 1982, l'EPAD, sous l'impulsion du président François Mitterrand, lance le concours « Tête Défense » qui conduira à la construction de la Grande Arche. Durant cette même période, des hôtels sont bâtis, le CNIT est remodelé (1989) et le prolongement de la ligne 1 du métro de Paris, inauguré le , rapproche davantage la Défense de Paris intra-muros.
À cette époque, Christian Pellerin[21],[22] est un des principaux promoteurs du quartier de la Défense. Sacré « roi de la Défense » dans les années 1980, puis déchu à la suite de plusieurs condamnations[23].
En 1991 est prévue la construction de la tour sans fins de Jean Nouvel, second plus haut gratte-ciel du monde à l'époque avec ses 426 mètres après la Willis Tower (ex Sears Tower) de Chicago, pour une livraison en 1993. Le projet fut abandonné.
En 1993, la Défense connaît sa seconde crise. Il faut attendre 1997 pour qu'un redémarrage spectaculaire surgisse, illustré par la construction des tours de Cœur Défense, par Jean Paul Viguier architecte, alors le plus grand projet de ce type construit en Europe ; les tours jumelles de Cœur Défense seront livrées en 2001.
Le quartier d'affaire est aujourd'hui classé quatrième en terme d'attractivité, derrière la Cité de Londres, Midtown à New York et Marunouchi à Tokyo. Le quartier est cependant plus attractif que Canary Wharf à Londres et le Financial district de New York[24],[25].
De nouvelles tours, appelées Tour T1 (185 mètres) des architectes Valode et Pistre et Tour Granite (184 mètres) par Christian de Portzamparc ont été achevées en 2008. La plus grande tour est la Tour First (231 mètres), qui est aussi le plus haut gratte-ciel de France.
Une partie des services du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie et du ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement est implantée dans la Grande Arche, la tour Séquoia et la tour Pascal.
À la suite de la lettre de mission de François Goulard, secrétaire d’État aux Transports, en date du , Bernard Bled, directeur général de l'EPAD, propose le à son conseil d'administration le projet la Défense 2015[26], un important plan de modernisation du quartier d'affaires afin de lui conférer une dimension nouvelle. Les principaux axes sont :
Les objectifs sont[26] :
L’État valide en ce plan de relance dont la finalisation est annoncée autour de 2015 et qui permettrait au quartier d'affaires de confirmer son leadership européen dans le marché de bureaux, avec environ 4 000 000 m2 de surfaces tertiaires. Ce plan de renouveau pourrait également permettre de développer l'importance financière de Paris en Europe, marché aujourd'hui très largement dominé par Londres.
Plusieurs faits peuvent justifier ce plan. La très forte pression immobilière pousse à la création de nouvelles tours de bureaux à Paris ou à proximité, nettement plus économiques que les multiples petites constructions ou la transformation de bâtiments résidentiels existants et qui auraient l'avantage de ne pas nuire au parc immobilier de résidence en région parisienne. Par son emplacement, et des règles d'urbanisme plus souples que dans Paris même, la Défense offre de réelles possibilités. D'autres secteurs proches de Paris sont envisagés en Seine-Saint-Denis (plus accessible et plus proche aussi des zones économiques des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, les possibilités de transport étant beaucoup moins saturées), un département où les tours résidentielles sont fort nombreuses afin de rééquilibrer tissu résidentiel et activité économique. Cependant, c'est plutôt au sud de Paris (plus accessible depuis la zone aéroportuaire d'Orly) que devrait se développer immédiatement une nouvelle zone en rive de Seine prolongeant les secteurs parisiens de Tolbiac et Bercy. Les promoteurs du projet de la Défense pensent que c'est la Défense qui sera le moteur permettant d'attirer les entreprises étrangères en France, et que cela favorisera l'activité des autres pôles économiques tout autour de Paris.
Il devra toutefois surmonter plusieurs facteurs de blocage : perspectives médiocres à court terme de l'économie française, volonté des pouvoirs publics de rééquilibrer un emploi du secteur tertiaire trop concentré dans les Hauts-de-Seine, moyens de transport saturés ne permettant pas de faire face à l'afflux de nouveaux salariés.
La relance des projets de démolition-reconstruction, permettant d'optimiser les espaces et d'éviter les coûteux réaménagements ou consolidation d'immeubles existants en vue de leur rehausse, ont été grandement facilités par la décision publique de ne plus taxer la construction de toute la surface de bureaux construite, mais seulement la surface supplémentaire apportée par la reconstruction.
Fin 2011, 10 projets sont en cours de réalisation ou sont à l'état d'études dans le périmètre de la Défense[27] :
À Courbevoie :
À Puteaux :
D'ici à 2030, le quartier d'affaires de la Défense devrait comporter 5 tours de plus de 200 m (Tour First, tours Sisters, tour Hekla, The Link, tour des Jardins de l'Arche), 25 tours de plus de 150 m et 47 tours de plus de 100 m. Certains projets comme ceux des tours Signal et Phare ont depuis été annulés.
En 2017, TotalEnergies décide de son déménagement dans la nouvelle tour The Link, destinée à être la plus haute de France. L'achèvement de celle-ci est prévue pour 2025[28].
L'aménagement général du quartier de la Défense a été pensé selon les principes du mouvement Moderne entre les années 1960 et 1980. L'organisation des espaces repose sur une stricte séparation des flux. Le quartier s'articule autour d'une vaste dalle regroupant l'ensemble des circulations piétonnes, tandis que les circulations automobiles, les livraisons et les parkings sont situés en périphérie ou sous la dalle.
Aujourd'hui, ce quartier est l'un des exemples les plus aboutis au monde de l'application des principes de la Charte d'Athènes.
La dalle du quartier d'affaires se distingue singulièrement d'un espace de circulation traditionnel. Elle constitue un vaste espace public (30 ha) réservé à la circulation exclusive des piétons et des véhicules de secours. Orientée selon l'axe historique et suivant le terrain naturel, elle organise les flux et permet la desserte des secteurs et bâtiments de la Défense.
Le grand axe peut être divisé en séquences en fonction des différentes ambiances urbaines créées par le bâti et l'aménagement des espaces. Ainsi, en partant du Pont de Neuilly, on trouve :
La dalle compte plusieurs extensions de part et d'autre de l'axe principal ; ces dernières sont à proximité du boulevard circulaire et des quartiers périphériques.
On citera notamment :
Le réseau de voirie de la Défense est issu des travaux conduits dans les années 1960 et 1970 par l'EPAD. Le réseau de rues préexistant a complètement disparu.
Le réseau s'articule autour :
Le quartier de la Défense a été conçu à une époque où les problèmes environnementaux n'étaient pas encore perçus comme critiques. L'émergence progressive depuis les années 1970 de politiques environnementales, puis plus globalement de développement durable, oblige à reconsidérer certains principes d'architecture et d'urbanisme.
Notamment, les méthodes d'évaluation de la qualité environnementale actuellement disponibles sur le marché n’ont jamais été conçues pour être utilisées sur plusieurs échelles : le local et /ou l'international dans plusieurs pays. Elles ont toutes un certain « goût » local, national. Ceci explique pourquoi les comparaisons entre ces différents systèmes ne sont pas simples. Cette situation, qui ne permet pas d'établir des indicateurs globaux ni de comparer les bâtiments dans plusieurs pays, explique le phénomène de double voire triple certification de certains immeubles de grande hauteur (IGH) dans le quartier de la Défense.
En 2022, est lancé l'appel à projet Empreintes, dans le but de faire de La Défense le « premier quartier d'affaires post-carbone du monde »[29].
De nos jours, La Défense est partagée entre les territoires de Puteaux, Courbevoie, Nanterre et La Garenne-Colombes. La quasi-totalité du territoire administré par l'EPAD se trouvait initialement sur ces deux premières communes. L'EPADESA, puis l'Établissement public Paris La Défense, couvrent une zone beaucoup plus vaste dont l'essentiel se trouve à Nanterre et dépasse largement les limites originelles du quartier de la Défense.
La Défense accueille depuis la rentrée de 2019 l'École européenne Paris La Défense, établissement public gratuit, qui prépare au Baccalauréat européen[30].
Paris La Défense rassemble notamment le Pôle universitaire Léonard-de-Vinci, l'IA Institut[31], un campus de l'EPITA[32], l'établissement d'enseignement supérieur privé français OMNES Education ainsi que 4 grandes écoles de commerce : EDC Paris Business School, ESSEC Business School, ICN Business School et IÉSEG School of Management[33].
Selon une étude réalisée pour l'ÉPAD en 2006, 9 salariés sur 10 se rendaient à la Défense en transports en commun - la part des déplacements en voiture reculant de 17 % en 1998 à 13 % en 2006. Toutefois, compte tenu de la croissance programmée de la Défense dans la décennie à venir, 40 000 nouveaux salariés devraient être accueillis sur le site, il paraît nécessaire de développer l'offre de transports en commun[34].
Le quartier de la Défense est desservi par plusieurs stations et lignes ferroviaires :
Une quinzaine de lignes du réseau de bus RATP et une du Noctilien traversent ou font terminus dans le quartier. En outre, le Terminal Jules Verne[1] accueille le terminus de plusieurs lignes des réseaux Poissy - Les Mureaux, Mantois et Saint-Germain Boucles de Seine.
Cette accessibilité en transports en commun est l'un des facteurs ayant participé au développement du quartier d'affaires. Cependant, l'accessibilité de la Défense souffre aujourd'hui de la saturation chronique de ces lignes.
Le CNIT, premier jalon du nouveau quartier, est édifié au bord de la ligne Paris-Saint-Lazare - Versailles-Rive-Droite. La gare de la Défense est alors construite sur cette ligne qui passe aujourd'hui sous le parvis et l'Arche de la Défense. La Défense connaît sa première phase d'expansion lorsque la ligne A du RER d'Île-de-France est inaugurée début 1970 : la gare souterraine RER de la Défense, aux dimensions particulièrement monumentales, assure la correspondance avec la ligne de banlieue ; désormais la Défense est à 11 minutes du centre de Paris et les résidents de la banlieue Est peuvent atteindre en une demi-heure ce nouveau lieu de concentration de l'emploi tertiaire. La gare est en zone 3 des transports en commun d'Île-de-France.
Pour faire face à la croissance du trafic, la ligne 1 du métro de Paris, dont le terminus se situait antérieurement au Pont de Neuilly, est prolongée en 1992 jusqu'à la Défense[35], à proximité de la gare SNCF, mais ce terminus sera considéré comme étant en zone urbaine, comme toutes les stations de métro. La correspondance avec le RER A, en voie de saturation, et le Transilien permet de soulager un peu ces lignes, mais sature à son tour la ligne 1. Une station intermédiaire, Esplanade de la Défense, dessert l'Est de la dalle, près du pont de Neuilly.
En 1995, la création du Transilien U permet une relation directe avec la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines.
En 1997, la ligne 2 du tramway, prolongement de l'ancienne ligne des Moulineaux depuis Puteaux vers la Défense et transformée en tramway, est inaugurée. Assurant une desserte en site propre entre la Défense et Issy-Val de Seine. La ligne est rapidement victime de son succès et le passage aux rames doubles en 2005 ne fait que retarder un peu sa saturation. Elle est prolongée jusqu'à la Porte de Versailles le et jusqu'au Pont de Bezons le , permettant la desserte nouvelle du Faubourg de l'Arche, dans le secteur Arche Nord de La Défense[36].
Depuis , la ligne 1 est entièrement équipée de portes palières dans le cadre de son automatisation, permettant ainsi de supprimer les « accidents voyageurs ». Commencée en , l’automatisation de la ligne 1 est terminée en .
Pour désaturer les transports en commun en heure de pointe, où cent mille salariés rejoignent la Défense entre 8 h 30 et 9 h 30, Ile-de-France Mobilités et quatorze entreprises expérimentent un décalage des horaires de travail, en favorisant le télétravail et promouvant les mobilités actives afin de réduire de 5 à 10 % le nombre de voyageurs sur cette période[37].
Depuis le , le prolongement vers l'ouest de la ligne E du RER crée de nouvelles liaisons. Du côté est, les nouvelles gares de La Défense-Grande Arche, construite sous le CNIT à proximité immédiate de celle de la ligne A du RER, et de Nanterre-La Folie, proche de Nanterre Préfecture et intégrée au périmètre de la Défense depuis la fusion avec Seine-Arche, relient directement les gares du Nord et de l'Est et le site de Marne-la-Vallée ainsi que, par correspondance, l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Du côté ouest, le prolongement atteindra Mantes-la-Jolie en 2026.
Le Grand Paris Express prévoit, d'ici à 2030, une desserte de la ligne 15 à la Défense et à Nanterre. À plus long terme, la ligne 18 desservira Nanterre.
Le site de la Défense est parsemé d'environ 70 œuvres d'art – fresques et sculptures modernes souvent de taille monumentale – qui trouvent dans ce lieu un cadre bien adapté. Les plus remarquables sont :
Ainsi que des œuvres de François Morellet, Jean-Pierre Raynaud, Jean Dewasne, Piotr Kowalski, Richard Serra, Anthony Caro, Apel.les Fenosa ou Guillaume Bottazzi. Par ailleurs, Patrick Blanc a réalisé un mur végétal dans le centre commercial Les Quatre Temps.
En 2018 est créée une exposition estivale d'œuvres contemporaines pour célébrer les 60 ans du quartier, Les Extatiques. Fabrice Bousteau, rédacteur en chef du magazine Beaux Arts Magazine, est le directeur artistique de cette manifestation, devenue pérenne[38].
Les concepteurs du quartier de la Défense ont réservé une partie de l'espace à des immeubles d'habitation pour en faire un quartier équilibré et vivant. Le pari n'est pas entièrement réussi : la Défense, une fois les salariés partis, est un quartier peu animé, coupé en outre des villes voisines de Puteaux, Courbevoie et Nanterre par le boulevard circulaire qui cerne le quartier. Mais la situation évolue puisque l'ouverture du cinéma UGC-Ciné Cité a donné un peu plus de vie le soir et le week-end, et des travaux en cours sur le circulaire tentent de porter remède à l'isolement du quartier.
Il faut noter que le quartier de la Défense comporte une maison d'Église, Notre-Dame de Pentecôte, achevée en tout au début du IIIe millénaire, et présente à côté du CNIT, sur l'esplanade. Ce lieu de spiritualité d'un nouveau genre constitue, selon l'expression de l'évêque de Nanterre, Gérard Daucourt, un laboratoire pour l'évangélisation de la société laïque et sécularisée en France[39].
Le diocèse de Nanterre et la maison d'Église Notre-Dame-de-Pentecôte ont transformé l’ancien relais Jean-XXIII en restaurant solidaire. Dans cet espace, situé au pied des tours de bureaux près de la tour EDF, est créé un vrai lieu de rencontre entre personnes précaires et salariés ou habitants des environs. La salle à manger est ouverte depuis le [40]. L'espace de la « maison de l'amitié » a pour mission de rencontrer, d'aider et d'accompagner les personnes de la rue, à La Défense[41].
Selon une étude du professeur Steve Partensky publiée en 2006[réf. nécessaire], la population travaillant à la Défense est composée d'environ 150 000 salariés dont l'âge moyen est de 40 ans et de 20 000 résidents dont l'âge moyen est de 50 ans. La répartition par type d'emploi est le suivant[42] :
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La Défense est dotée de quatre crèches d'entreprises permettant d'accueillir les enfants des salariés de la zone. Parmi ces crèches :
Les services du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie et du ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement, hormis les cabinets ministériels et certains services spécifiques, sont implantés dans la Grande Arche (jusqu'en et de nouveau à partir de 2017), la tour Pascal (jusqu'en 2017), et la tour Séquoia.
Le Bureau d'enquêtes sur les événements de mer (BEAmer) est localisé dans la Tour Voltaire (Puteaux)[46]. Il se trouvait auparavant dans la Tour Pascal B[47]. Le 2e étage de la tour Voltaire est occupé par le siège du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT)[48].
Les bâtiments les plus connus aujourd'hui sont la Grande Arche et le CNIT. D'autres tours sont emblématiques des diverses époques de développement du quartier : tours Initiale et Europe pour la première génération, CB21 et Areva pour la deuxième génération, Total pour la troisième.
Pour la quatrième génération, les tours Phare et Signal (projet lauréat par Jean Nouvel) devaient en faire partie. La tour Signal a ainsi été présentée par l'EPAD comme le point culminant du plan de renouveau. Ces projets, mis à mal par la crise financière de 2008 et les difficultés de financement, ont cependant été retardés, puis annulés. Les projets des tours The Link, Sisters, Hekla, Jardins de l'Arche et Odyssey devraient probablement, advenant leurs constructions, devenir les nouveaux symboles du quartier d’affaires.
Les tours France et Les Poissons, non situées dans le périmètre anciennement géré par l'EPAD (l'opération Seine-Arche), figurent tout de même dans le classement ci-dessous du fait de leur proximité avec le quartier de la Défense.
Nom | Date de livraison | Hauteur | Étages | Fonction | État | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | The Link | 2025 | m | 24252 | Bureaux | En construction |
2 | Tour First | 1974 / 2011[53] | m | 23150 | Bureaux | Construite |
3 | Tours Sisters | 2027 | m | 22950 | Mixte | Approuvé |
4 | Tour Hekla | 2022 | m | 22051 | Bureaux | Construite |
5 | Tour des Jardins de l'Arche | 2027 | m | 20650 | Mixte | Approuvé |
6 | Tour Majunga | 2014 | m | 19445 | Bureaux | Construite |
7 | Tour C/ (Odyssey) | 2026 | m | 18947 | Bureaux | Approuvé |
8 | Tour Total (Coupole) | 1985 | m | 18748 | Bureaux | Construite |
9 | Tour Engie | 2008 | m | 18537 | Bureaux | Construite |
10 | Tour Granite | 2008 | m | 18437 | Bureaux | Construite |
11 | Tour CB21 (ex Tour Gan) | 1974 / 2010 | m | 17942 | Bureaux | Construite |
12 | Tour Areva (CB1) | 1974 | m | 17844 | Bureaux | Construite |
13 | Tour Saint-Gobain | 2019 | m | 17842 | Bureaux | Construite |
14 | Tour O/ (Odyssey) | 2026 | m | 17637 | Mixte | Approuvé |
15 | Tour D2 | 2014 | m | 17137 | Bureaux | Construite |
16 | Tours Société générale | 1995 | m (x2) | 16737 | Bureaux | Construite |
17 | Tour Trinity | 2020 | m | 16731 | Bureaux | Construite |
18 | Tour Carpe Diem | 2013 | m | 16632 | Bureaux | Construite |
19 | Tour Légende | 2001 | m | 16540 | Bureaux | Construite |
20 | Tour Cœur Défense | 2001 | m | 16140 | Bureaux | Construite |
21 | Tour Alto | 2020 | m | 16038 | Bureaux | Construite |
22 | Tour Adria / Technip | 2002 / 2023 | m | 15540 | Bureaux | En rénovation |
23 | Tour Égée | 1999 | m | 15540 | Bureaux | Construite |
24 | Tour Ariane (PB13) | 1975 | m | 15236 | Bureaux | En rénovation |
25 | Tour Dexia (CBX) | 2005 | m | 14334 | Bureaux | Construite |
26 | Tour Eqho (CB50) | 1988 | m | 14040 | Bureaux | Construite |
27 | Tour Défense 2000 (PH3) | 1974 | m | 13446 | Logements | Construite |
28 | Tour Aurore (CB17) | 1970 / 2022 | 131 m | 33 | Bureaux | Construite |
29 | Tour Les Poissons | 1970 | m | 12842 | Mixte | Construite |
30 | Tour Michelet | 1985 | m | 12734 | Bureaux | Construite |
31 | Tour France | 1973 | m | 12641 | Logements | Construite |
32 | Tour Europlaza (CB12) | 1972 | m | 12231 | Bureaux | Construite |
33 | Tour Franklin (PB3/PB4) | 1972 | m | 12033 | Bureaux | Construite |
34 | Tour Séquoia | 1989 | m | 11933 | Bureaux | Construite |
35 | Tour Winterthur (PB2) | 1973 | m | 11933 | Bureaux | Construite |
36 | Tour CGI (CB16) | 1971 | m | 11732 | Bureaux | Construite |
37 | Tour Neptune (CB33) | 1975 | m | 11328 | Bureaux | Construite |
38 | Arche de la Défense | 1989 | m | 11135 | Bureaux - Monument | Construite |
39 | Tour Manhattan (CB18) | 1975 | m | 11032 | Bureaux | Construite |
42 | Tour D/ (Odyssey) | 2026 | m | 11025 | Mixte | Approuvé |
40 | Tour Ève (PH21) | 1975 | m | 10937 | Logements | Construite |
41 | Tour Initiale (PB31) | 1967 | m | 10934 | Bureaux | Construite |
43 | L'Archipel | 2021 | m | 10624 | Bureaux | Construite |
44 | Tour Gambetta (CH2) | 1975 | m | 10637 | Logements | Construite |
45 | Tour Emblem | 1998 / 2021 | m | 10323 | Bureaux | Construite |
46 | Tour Pascal (PB111/PB112) | 1983 / 2020 | m | 10127 | Bureaux | Construite |
47 | Tour Athéna | 1984 | m | 10022 | Bureaux | Construite |
48 | Tour Opus 12 (PB12) | 1973 | m | 10025 | Bureaux | Construite |
49 | Tour AIG (CB15) | 1967 | m | 9927 | Bureaux | Construite |
50 | Tour Europe (CB14) | 1969 | m | 9928 | Bureaux | Construite |
51 | Tour Prisma | 1996 | m | 9725 | Bureaux | Construite |
52 | Tour Atlantique (PB11) | 1970 | m | 9527 | Bureaux | Construite |
53 | Tour Pacific | 1992 | m | 9025 | Bureaux | Construite |
54 | Tour Voltaire (PB 113) | 1988 | m | 8223 | Bureaux | Construite |
55 | Hôtel Mélia | 2014 | m | 8223 | Hôtel | Construite |
56 | Skylight | 2017 | m | 7618 | Logements | Construite |
57 | Résidence Campuséa | 2018 | m | 7520 | Logements | Construite |
58 | Tour Exaltis | 2006 | m | 7216 | Bureaux | Construite |
59 | Les Miroirs | 1981 | m | 7015 | Bureaux | Construite |
60 | CB3 | 1978 | m | 6615 | Bureaux | Construite |
61 | Tour Eria | 2021 | m | 5913 | Bureaux | Construite |
62 | Résidence Bellini Défense | 1964 | m | 5613 | Mixte | Construite |
63 | PB5 | 1983 | m | 5416 | Bureaux | Construite |
64 | Basalte | 2013 | m | 5410 | Bureaux | Construite |
65 | Carré Michelet | 2019 | m | 5314 | Bureaux | Construite |
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