Musée national d'Art moderne
musée national français d'art moderne et contemporain, intégré au centre Pompidou De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le musée national d'Art moderne (MNAM) est un musée français consacré à l’art moderne et contemporain des XXe et XXIe siècles. Il est situé à Paris dans le centre Georges-Pompidou, où il occupe deux niveaux (« Art contemporain » au niveau 4 et « Art moderne » au niveau 5), outre l'atelier Brancusi, des galeries d'expositions temporaires et divers autres espaces liés au musée. La collection est la deuxième plus grande du monde après celle du musée d'Art moderne de New York et rassemble plus de cent dix mille œuvres dont seule une partie est exposée par roulement. L’accrochage est en principe révisé tous les deux ans[2]. Des expositions temporaires sont également présentées.
Type |
Musée d'art, musée national (d) |
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Ouverture | |
Surface |
18 700 m2 d'expositions permanentes et temporaires[1] (28 000 m2 pour l'ensemble des espaces liés au musée) |
Visiteurs par an |
1,5 M () |
Site web |
Collections |
Art moderne et contemporain des XXe et XXIe siècles |
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Nombre d'objets |
111 457 de 6 034 artistes au 1er janvier 2020 |
Label |
Pays |
France |
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Commune | |
Adresse |
Centre Pompidou (Beaubourg), Place Georges Pompidou, 75004 Paris |
Coordonnées |
Le musée national d'Art moderne a pris le relais de l'ancien musée du Luxembourg créé en 1818 par Louis XVIII pour accueillir les œuvres des artistes vivants destinées à rejoindre le musée du Louvre dix ans après leur mort[3]. En 1861, le musée s'ouvre aux écoles étrangères jusqu'à constituer à partir des années 1890 une section suffisamment importante pour être installée en 1922 dans une antenne au Jeu de paume, renommée « musée des Écoles étrangères » en 1932, qui présentera de 1922 à 1939 plus de trente expositions temporaires consacrées à ces écoles.
Confronté de nouveau à l'exiguïté du musée du Luxembourg, malgré son installation dans le bâtiment actuel, construit en 1886, et l'Orangerie contiguë qui abrite les sculptures[4], et après l'abandon de son transfert envisagé en 1906 dans l'ancien séminaire Saint-Sulpice, puis du projet de « Cité des musées », proposé en 1929-1930 par Auguste Perret à l'emplacement du palais du Trocadéro, l’idée de construire un musée d'art moderne est alors promue en 1932 par Louis Hautecœur, conservateur du musée des Artistes vivants du Luxembourg. Déjà le musée de Grenoble en 1919, le musée de Peinture occidentale moderne (MNZJ1 et 2) de Moscou en 1920, le musée Folkwang d'Essen en 1927, le musée d'Art de Łódź en 1930, puis le musée Kröller-Müller d'Otterlo en 1938, avaient été parmi les premiers musées en Europe à consacrer une section de leurs collections à l'avant-garde de l'art moderne, alors qualifiée d'« art indépendant » en France par référence au Salon des indépendants ; tandis qu'à New York était créé en 1929 le MoMA, spécialement consacré à cette période.
En 1934, l'État décide alors de construire un musée national d'Art moderne sur le site de l'ancienne manufacture de tapis de la Savonnerie doublé d'un second musée d'Art moderne pour la ville de Paris et, le , le président Lebrun inaugure le « palais des Musées d'art moderne », construit pour l’Exposition universelle de 1937 et ensuite dénommé palais de Tokyo. Néanmoins, il accueille à cette occasion une rétrospective de l'art français depuis le Moyen Âge, le choix ayant alors été fait de présenter la collection moderne d'art français au musée du Petit Palais, avec l'exposition Les maîtres de l'art indépendant 1895-1937[5], de juin à et les écoles étrangères au musée du Jeu de paume, avec l'exposition « Origines et développement de l'art international indépendant », du au .
Le , le musée national d'Art moderne, dont l'inauguration prévue pour 1939 avait été repoussée par la nécessité de travaux de finition puis par la guerre, connut enfin une ouverture partielle dans le palais de Tokyo avec un tiers seulement de la collection ramené des dépôts de la zone occupée et sans les écoles étrangères, conservées depuis 1922 au musée du Jeu de paume, alors évacuées et mises à l'abri au château de Chambord. À la Libération, le « musée des Arts modernes » reprend ses activités avec l'exposition Art et Résistance, du au . Mais le musée national d'Art moderne n'ouvrira véritablement ses portes que le en intégrant les collections du « musée des Écoles Étrangères » du Jeu de Paume ; tandis que ce dernier reçoit la même année les impressionnistes, déjà versés au Louvre en 1929.
En 1977, le musée national d'Art moderne est transféré dans le nouveau centre Georges-Pompidou avec les œuvres débutant par le fauvisme en 1905, en laissant au palais de Tokyo les œuvres post-impressionnistes des artistes nés avant 1870, qui rejoindront en 1986 le musée d'Orsay.
Sur les huit niveaux du Centre Pompidou accessibles au public totalisant 45 000 m2[6], la Bibliothèque publique d'information (BPI), dont l'entrée est désormais indépendante du Forum et qui possède sa propre cafétéria, occupe le tiers du niveau 1 de mezzanine et les niveaux 2 et 3, soit environ 17 000 m2, dont 10 400 m2 de salles de lecture. Le reste de l'édifice, soit environ 28 000 m2, est en réalité dévolu au musée national d'Art moderne, qui compte 18 700 m2 d'espaces d'exposition (12 600 m2 pour les collections nationales, atelier Brancusi de 600 m2 inclus, 6 100 m2 pour les expositions temporaires réparties dans sept galeries dont deux au sein même du musée) et à ses annexes (bibliothèque Kandinsky, librairies d'art, boutique, ateliers pédagogiques, salles de conférences et de spectacles, ces dernières étant principalement liées à la programmation du musée) ou bénéficie directement au musée, comme les espaces de restauration des niveaux de mezzanine et du sixième étage consacrés aux expositions temporaires.
La première grande vague de travaux intervient en 1985. Les collections ayant alors presque doublé, les espaces d'exposition sont agrandis par l'architecte italienne Gae Aulenti, qui réaménage les galeries contemporaines, et de nouveaux espaces sont créés comme la « Galerie du Forum » dédiée aux expositions les plus exploratoires[7].
En 1990, l'Ircam, qui avait été construit en souterrain en 1978 sous la place Igor Stravinsky et la fontaine de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, est doté d'une tour émergente de 728 m2 par Renzo Piano, puis augmenté de deux immeubles aussi disparates qu'une ancienne école Jules-Ferry et un bâtiment de Bains-Douches réaménagés par Daniel et Patrick Rubin[8]. Lancé en juillet 1995, le remodelage des abords du Centre Pompidou porte sur une zone piétonne de 17 000 m2 délimitée par les rues Saint-Martin, Rambuteau, Beaubourg, du Renard et Saint-Merri. Il comporte la réfection des revêtements de sol, du mobilier urbain, de l'éclairage, de l'environnement paysager avec la plantation d'arbres, la réalisation d'un escalier reliant la Piazza à la rue Rambuteau et la création d'un parc de stationnement souterrain pour les autocars et des locaux de stockage. Ces travaux s'achèvent le 28 janvier 1997, à l'occasion de la célébration des 20 ans du Centre Pompidou par l'inauguration de la reconstruction par Renzo Piano de l'atelier de Brancusi, avec une ouverture sur un jardin privatif de 200 m2, sur le côté nord de la Piazza Beaubourg, où il avait déjà été réinstallé en 1977[9].
Du 29 septembre 1997 au 31 décembre 1999, le Centre Pompidou ferme pendant plus de deux ans à l'exception d'un espace d'exposition de 1 500 m2 et du belvédère, pour une importante rénovation d'un coût de 440 millions de francs, menée par Renzo Piano et Jean-François Bodin. Le trou du Forum est en grande partie rebouché pour accueillir au sous-sol de nouvelles salles du Forum dédiées au spectacle vivant. Le transfert des bureaux à proximité dans le quartier de l'Horloge, permet d'agrandir la Bibliothèque publique d'information, qui dispose alors de sa propre entrée rue Beaubourg, ainsi que les lieux d'exposition, notamment au dernier étage, où deux galeries d'exposition temporaire sont aménagées ; tandis que les galeries du musée sont revues de part et d'autre de leur grande rue traversante. Le « tepee » de 600 m2 conçu par Chaix et Morel pour une exposition au Grand Palais est réutilisé sur la Piazza pour servir à l'information des visiteurs, aux « revues parlées » et à l'activité de la librairie-boutique[7].
Du 20 novembre 2019 au 16 juin 2021, l’escalator extérieur surnommé la « chenille » a été rénové, avec le retour du public de la BPI par l’entrée commune sur la Piazza et l’ajout d'un accès à la bibliothèque par le niveau 2 via l'escalator[10],[11], avant la fermeture totale du Centre Pompidou entre fin 2024 et 2027, voire 2028, pour des travaux de désamiantage, réfection des peintures, changement de l’ensemble des baies vitrées et des ascenseurs, refonte des systèmes d’aération et de climatisation et mise aux normes de sécurité incendie et d'accessibilité, d'un montant de 200 millions d'euros[12],[13].
Le fonds initial hérité du musée du Luxembourg (reliquat de 803 œuvres[14] porté à 1415 œuvres par 612 acquisitions de 1937 à 1946[15]) a été considérablement enrichi depuis 1947 et constitué en partie par des donations d'artistes (Picasso, Braque, Matisse, Chagall, Delaunay, etc.) et de leurs héritiers, incluant le legs de fonds d'atelier (Brâncuși, Kandinsky, Dufy, Rouault) et des dons de collectionneurs privés (André Lefèvre, baronne Gourgaud, Raoul La Roche, Marie Cuttoli et Henri Laugier, Louise et Michel Leiris (218 œuvres), Docteur Robert Le Masle[16],[17], Paul et Lucienne Rosenberg, Marguerite, Aimé et Adrien Maeght, Daniel-Henry Kahnweiler, Daniel Cordier (651 œuvres), Heinz Berggruen, Florence et Daniel Guerlain (1157 œuvres), Bruno Decharme (près de 1000 œuvres), etc.) ou avec l'aide du fonds du patrimoine, ainsi que par d'importantes dations (Man Ray, Chagall, Duchamp, Breton, Derain, Dubuffet, etc.).
L'enrichissement des collections, par dons et parfois participation aux achats, bénéficie également du soutien d'associations et de fondations amies :
Les acquisitions bénéficient également du don d'œuvres des artistes en résidence d'entreprises du Fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations crée en , à la suite de leur exposition annuelle intitulée « Points de rencontres » au Centre Pompidou[50] (73 œuvres depuis 2020[51]).
Le musée constitue un département du centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Depuis 1992, il a intégré le Centre de création industrielle fondé par François Mathey et est officiellement appelé : Musée national d’Art moderne - Centre de création industrielle (MNAM / CCI).
Selon ses statuts modifiés par le décret no 92-1351 du , il a pour mission[52] :
Le MNAM / CCI comprend :
Il assure également le secrétariat de la commission d'acquisition et le secrétariat de la commission des prêts et dépôts du centre Georges-Pompidou.
Outre plusieurs expositions temporaires par an consacrées à l'art moderne et contemporain, le MNAM/CCI, collabore, comme l'IRCAM et la BPI, aux manifestations et cycles réguliers des "Rendez-vous du Forum" organisés tout au long de l'année par le Centre Pompidou (cinéma, performances, danse, théâtre, concerts, débats, conférence, colloques) :
Après l'an 2000, le Centre Pompidou a engagé un déploiement de sa collection hors les murs, avec :
Le musée dispose de 18 700 m2 d'exposition répartis sur plusieurs niveaux du centre :
La collection du musée reflète tous les mouvements artistiques du XXe siècle[65],[Note 2]. Pour la première fois en , les œuvres furent également présentées thématiquement, alors que depuis l'origine du musée, elles étaient exposées par mouvement et chronologiquement :
Désormais, tous les deux ans et chaque année alternativement, le Centre Pompidou renouvelle l'accrochage de ses collections modernes au niveau 5 et contemporaines au niveau 4, sauf présentation exceptionnellement commune sur deux niveaux :
Tous les mouvements et œuvres des artistes figurant dans la collection, qui fin comprenait 100 313 œuvres de 6 396 artistes et 90 pays différents, ne sont donc pas présentés au même moment, mais par roulement. En 2013, l'accrochage des collections permanentes, atelier Brancusi compris, prévu jusqu'en , exposait ainsi à titre d'exemple, 680 artistes (10,6 %) et 2 151 œuvres (2,1 %) de 62 pays, soit 408 peintures, 512 sculptures et installations, dont 256 de Brancusi, 255 objets, dont 74 de design et 8 textiles, 664 dessins, 32 estampes, 181 photographies, 20 films et vidéos, 40 maquettes, etc. Par comparaison, au même moment, le MOMA exposait 1 031 œuvres et la Tate Modern 620 œuvres de 172 artistes. En 2013, néanmoins, 5 200 œuvres étaient déposées dans des musées de province (engendrant alors un reliquat de 95 113 œuvres conservées au MNAM/CCI), et 4 304 ont été prêtées, dont 2 334 à des musées étrangers[66]. En 2012, 223 œuvres avaient été prêtées au Centre Pompidou-Metz et 14 au Centre Pompidou mobile[67],[2].
La collection du musée[68],[69], représentative des scènes internationale et française, est organisée en deux périodes, moderne et contemporaine :
Après 1945 :
En raison des règles régissant le droit d'auteur, la « reproduction non autorisée » des œuvres de certains artistes majeurs sur le site de la collection du musée ne cessera qu'à l'expiration d'une période de soixante-dix ans après leur mort, à savoir : Henri Laurens et Henri Matisse le , Georges Braque le et Sonia Delaunay le .
Et de nombreux artistes des scènes étrangères et française des années 1990-2000 : Bernd et Hilla Becher, Andreas Gursky, Martin Parr, Thomas Ruff, Nan Goldin, Peter Fischli et David Weiss, Wim Delvoye, Gilbert (Prousch) et George (Passmore), Cindy Sherman, Peter Doig, Andy Goldsworthy, Glenn Brown, Sean Scully, John Currin, Marlene Dumas, Ernesto Neto, Tunga (Antônio José de Barros Carvalho e Mello Mourão), Subodh Gupta, Ma Desheng, Ai Weiwei, Zhang Xiaogang, Yan Pei-Ming, Wang Du, Mona Hatoum, Adel Abdessemed, Bertrand Lavier, Philippe Cognée, Bernard Frize, Pierre Huyghe, Alain Sechas, Xavier Veilhan, Jean-Michel Othoniel, Philippe Ramette, Bernard Piffaretti, Laurent Grasso, Claude Closky, Michel Blazy, Didier Marcel, Philippe Mayaux, Philippe Parreno, Philippe Decrauzat, Hubert Duprat, Pierre (Commoy) et Gilles (Blanchard), Valérie Belin, etc.
Depuis l'intégration de la collection du Centre de création industrielle en 1992 : Otto Wagner, Peter Behrens, Gerrit Rietveld, Marcel Breuer, Pierre Chareau, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Eileen Gray, Ludwig Mies van der Rohe, Louis Sognot, René Herbst, Robert Mallet-Stevens, Franco Albini, Alvar Aalto, Marcel Lods, Gio Ponti, Jean Prouvé, Hans Coray, Ray et Charles Eames, Harry Bertoia, Marco Zanuso, Richard Sapper, Pierre Guariche, Raymond Loewy, Achille Castiglioni, Eero Saarinen, Sori Yanagi, Verner Panton, Arne Jacobsen, Roger Tallon, Pierre Paulin, Olivier Mourgue, Isamu Noguchi, Joe Colombo, Ettore Sottsass, Carlo Bartoli, Shiro Kuramata, Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti, Gaetano Pesce, Mario Bellini, Philippe Starck, Martin Szekely, Marc Newson, Ronan et Erwan Bouroullec, Ron Arad, Jasper Morrison, Konstantin Grcic, Matali Crasset, Patrick Jouin, Marcel Wanders, Ross Lovegrove, Norman Foster, François Azambourg, Aldo Rossi, Jean Nouvel, Dominique Perrault, Christian de Portzamparc, etc.
Situé sur la Piazza en dehors du bâtiment principal et intégré à la collection, l'atelier Brancusi[70] est une reconstitution fidèle de l'atelier du sculpteur de l'impasse Ronsin, légué à l'État en 1956 avec tout son contenu. Il conserve 2 571 œuvres achevées, ébauches et objets, dont 137 sculptures, 87 socles originaux, 41 dessins, 2 peintures, plus de 1 600 plaques photographiques de verre et tirages originaux, une bibliothèque de 160 ouvrages, une discothèque de plus de 200 disques, des meubles et des outils.
Créée en 2002, la bibliothèque Kandinsky[71] est la bibliothèque spécialisée du musée consacrée à l'art du XXe siècle. Elle trouve son origine dans la documentation rassemblée à l'hôtel Salomon de Rothschild par le Centre national d'art contemporain (Cnac) et compte 200 000 ouvrages imprimés, depuis l'acquisition en 2006 de la bibliothèque Paul Destribats, qui en a fait le fonds le plus riche au monde pour la première moitié du XXe siècle[72]. Elle peut accueillir jusqu'à 64 lecteurs sur une surface de 390 m2.
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