Bourges
commune française du département du Cher (chef-lieu) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Bourges (prononcé : /buʁʒ/) est une commune française, préfecture du département du Cher.
Avec 63 702 habitants en 2021, il s'agit de la commune la plus peuplée du département et la troisième commune la plus peuplée de la région Centre-Val de Loire, après Tours et Orléans, et devant Blois, Châteauroux et Chartres.
Au centre d'une aire d'attraction de 173 067 habitants[2] en 2021, l'aire d'attraction de Bourges est la 65e de France et la 3e de la région[3].
Elle est aussi la capitale historique du Berry, province de l'Ancien Régime correspondant approximativement aux départements actuels de l’Indre et du Cher.
Ses habitants sont appelés les Berruyers.
Capitale de l'ancienne province du Berry, à quelques dizaines de kilomètres du centre géométrique de la France métropolitaine, et à 240 km au sud de Paris, la ville de Bourges est située à la confluence de plusieurs rivières (Yèvre et Voiselle, une de ses dérivations, Auron, Moulon, Langis). Cette forte présence de l'eau affluant dans une vallée (celle de l'Yèvre) à la pente très peu marquée explique l'importante surface marécageuse au pied de la ville médiévale (actuel centre-ville, sur un promontoire rocheux en prolongement du plateau Sud). Ces vastes zones humides cernant autrefois la ville à l'est et l'ouest et pendant longtemps dédiées au pacage et au maraîchage ont été aménagées au fur et à mesure du développement urbain : canalisation des cours d'eau, remblais, urbanisation, exploitation agricole. Les marais de l'Yèvre et de la Voiselle divisés en multiples parcelles et dédiés aujourd'hui à l'exploitation potagère d'agrément et aux loisirs ont au sein de cet ensemble géographique spécifique peu subi l'urbanisation.
Dans les années 1970, un lac artificiel, le lac d'Auron, a été créé au sud de la ville par l'établissement d'un barrage sur l'Auron, qui est maintenant le centre d'une expansion urbanistique de la Ville vers le Sud.
La ville de Bourges est cependant désavantagée par sa situation géographique, qui n'offre aucune voie principale de communication aussi bien ferroviaire que routière. Elle dispose malgré tout d'un grand patrimoine historique comme l'Avaricum, la cathédrale Saint-Étienne classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, le palais Jacques-Cœur ou encore la Maison de la culture.
Ancienne ville fortifiée, Bourges a conservé quelques vestiges de ces défenses, restes de remparts gallo-romains près de la mairie, et matérialisation au sol de l'emplacement d'une tour.
En 2023, après un long processus voyant Bourges affronter Montpellier, Clermont-Ferrand et Rouen, la ville est désignée Capitale Européenne de la Culture 2028 pour la France[4].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 755 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 742,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1,6 | 1,4 | 3,7 | 5,8 | 9,5 | 13 | 14,8 | 14,7 | 11,3 | 8,5 | 4,6 | 2,2 | 7,6 |
Température moyenne (°C) | 4,5 | 5,1 | 8,4 | 11,1 | 14,8 | 18,4 | 20,5 | 20,5 | 16,7 | 12,9 | 7,9 | 5 | 12,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,4 | 8,9 | 13,1 | 16,3 | 20,1 | 23,8 | 26,2 | 26,2 | 22,1 | 17,2 | 11,2 | 7,9 | 16,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,4 16.01.1985 |
−16,4 14.02.1956 |
−11,3 01.03.05 |
−3,8 04.04.22 |
−2,6 07.05.1957 |
3,4 05.06.1969 |
4,6 10.07.1948 |
4,6 22.08.1946 |
1,8 20.09.1962 |
−5 30.10.1997 |
−9,1 24.11.1998 |
−14 20.12.1946 |
−20,4 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,6 30.01.02 |
22,8 27.02.19 |
29,4 25.03.1955 |
29,4 16.04.1949 |
32 27.05.05 |
39,5 27.06.19 |
41,7 25.07.19 |
39,9 10.08.03 |
36,4 04.09.23 |
31,9 02.10.23 |
23,4 07.11.15 |
20 16.12.1989 |
41,7 2019 |
Ensoleillement (h) | 65,5 | 93,5 | 155,9 | 185,6 | 215,6 | 227,4 | 248,6 | 239,8 | 194 | 127 | 76,6 | 59,5 | 1 888,9 |
Précipitations (mm) | 58 | 51 | 52,8 | 62 | 75,9 | 58,4 | 63,5 | 53,5 | 56,7 | 74,2 | 69,3 | 67,4 | 742,7 |
Au , Bourges est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Bourges, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[11],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bourges, dont elle est la commune-centre[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 111 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (50,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (44,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (30,8 %), terres arables (29,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (16,7 %), zones agricoles hétérogènes (6,3 %), prairies (5,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,2 %), forêts (2,5 %), eaux continentales[Note 2] (0,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La ville possède de nombreux quartiers qui sont eux-mêmes divisés en trois secteurs : Le centre-ville divisé en deux zones, la couronne centrale l'encerclant et qui se divise en cinq zones et les quartiers en périphérie de la ville au nombre de treize qui représentent des secteurs précis tels que l'industrie. Certains quartiers disposent d'une mairie annexe mais la plupart sont directement reliés à celle de Bourges.
Le centre-ville, divisé en deux zones et délimité par les boulevards permettant de le contourner, représente l'hypercentre et regroupe la principale rue marchande (rue Moyenne), la préfecture de Bourges, le pôle d'échange des bus (place de la Nation), la cathédrale Saint-Étienne et la gare SNCF. Il dispose aussi de nombreux parcs paysagers ouverts au public comme le jardin de l'archevêché ou celui des Prés-Fichaux.
Les couronnes centrales, au nombre de quatre, regroupent l'ensemble des zones qui encerclent le Centre-Ville et qui dynamisent la ville. Elles regroupent la majorité des collèges, lycées et enseignements supérieurs. Les marais de Bourges sont eux aussi inclus dans cette zone. Les couronnes sont intégralement gérées par la ville de Bourges, et considérées comme le prolongement du Centre-Ville.
Les quartiers à l'intérieur de Bourges et périphériques à la ville, au nombre de treize et pour la plupart disposant de conseils de quartier, sont les principaux secteurs où sont situés l'industrie et les commerces. Dans le quartier de Gionne se situe l'école militaire de Bourges, au niveau du secteur de la pyrotechnie. Le quartier de Pignoux accueille la toute nouvelle Technopole Lahitolle regroupant l'INSA de Bourges ainsi que les entreprises innovantes.
Les quartiers Nord, dont la Chancellerie et les Gibjoncs, font quant à eux partie d'une requalification et d'une rénovation dues à leur classement en tant que quartier prioritaire de la politique de la ville, dénommé Bourges-Nord avec près de 8 400 habitants[15].
Le quartier Mazières-Barbès est un quartier historique de la ville de Bourges, un élément du patrimoine berruyer. Le quartier se transforme au XIXe siècle avec l'industrie et il s'urbanise. Il existe deux éléments forts qui apportent de la richesse au XIXe siècle dans cette ville : la fonderie de Mazières et les moulins à eau.
Avant le XIXe siècle, ce quartier est éloigné du centre-ville. Cette zone est uniquement rurale et développe une économie plutôt tournée vers l'agriculture et l'élevage. La population provient du monde rural, se déplace à dos d'animaux ou emprunte la voie fluviale du canal de Berry. Un élément qui a disparu de nos jours traduisait l'économie de l'époque : le moulin du Beugnon (fabrication de farine).
Durant l'essor économique en France et en Europe, le quartier va s'étendre en superficie et se rapprocher de la ville. Outre le moulin, une construction fondamentale va développer l'urbanisation, transformer en cité ouvrière le quartier, renforcer et accroître l'économie de la ville, du Cher : la fonderie de Mazières. Cette fonderie a été créée par Léonce de Vogüé, un industriel français.
La rue de Mazières apparaît. Avant cette époque, l'emplacement n'est qu'un chemin.
En 2016, le quartier est devenu résidentiel, on peut parler de cité dortoir. Le lieu principal est devenu l'école qui rassemble l'ensemble des enfants vivant sur le quartier (filles comme garçons de trois à onze ans). Le quartier s'est encore étendu en direction du centre-ville : on parle maintenant du quartier Mazières-Barbès. Il s'étend de la ville, au nord et jusqu'à la commune de Trouy au sud. Il s'est développé aussi grâce au réseau routier qui fait du quartier une zone où existe une circulation dense.
La population est très hétérogène d'un point de vue social et économique. Le quartier s'est transformé avec le temps et grâce aux progrès techniques et scientifiques : on observe l'apparition de maisons plus grandes et plus confortables, mais aussi l'existence de petits immeubles. Il reste que certaines maisons de l'époque demeurent encore, même si elles ont subi des transformations. Cela fait tout le charme du quartier et fait que ce quartier est un élément du patrimoine berruyer à visiter.
Le canal de Berry a été comblé et est devenu une voie verte appelée « trouée verte ». Elle complète ainsi la « rocade verte », ceinturant la ville de Bourges[16].
On constate donc actuellement :
Ce quartier a été créé au sud de Bourges dans les années 1970. Son nom vient de la rivière qui coule à cet endroit : l'Auron. À cause des estimations démographiques qui prédisaient une augmentation de la population dans les années 1970, le maire Raymond Boisdé fit construire un quartier sur le flanc d'un lac artificiel et conçut une zone verte sur la rive ouest.
Le lac d'Auron, ou plan d'eau du Val d'Auron, a été mis en eau en 1977. Il s'étend sur 82 ha, 2 200 m de long et 400 m de large mais profond seulement de 1,7 à 5 m dans de rares endroits. Le , le conseil municipal entérine la décision de créer une zone d'aménagement concerté (ZAC) et un plan d'eau. L'ensemble du projet recouvre une surface de 540 ha. Dans les plans directeurs de la construction du lac, il est question d’aménager la rive ouest du lac en espace vert avec différents équipements sportifs ou de loisirs. Il se trouve à moins de 2 km du centre-ville[17].
Ce projet est l’œuvre du maire Raymond Boisdé puis de son successeur Jacques Rimbault et de l'architecte de la ville de l'époque Jean-Paul Chazelle, le coût total du projet avoisine les 35 millions de francs. Lors de son inauguration, le , il était seulement prévu d'y tenir des compétitions d'aviron, d'aménager une plage, du côté de Plaimpied, permettant la baignade. Serge Lepeltier, maire de 2005 à 2014, voulait en faire un des symboles de la nature en pleine ville développant la pratique de diverses activités autour et sur le lac tout au long de l'année : la pêche, surtout celle de la carpe, la voile et le canoë kayak. Le tour du lac est aussi aménagé pour permettre de pratiquer toutes sortes de sports ou d'activités familiales, comme la course, la marche, le vélo. On y trouve une base de voile, un centre d'aviron proposant des compétitions de niveau international, un centre hippique, des courts de tennis et un terrain de golf.
Des associations locales proposent au public d'y découvrir les nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs qui se donnent rendez-vous sur l’île au milieu du lac. Le plan d'eau est soumis à plusieurs protections réglementaires pour la chasse et la pêche. Le lac a un grand intérêt écologique. Plus de 175 espèces ont été observées depuis les rives par des ornithologues. Afin de protéger le calme, la faune et la flore des bordures du lac, le réseau de voirie a été conçu afin que les voitures ne puissent pas aller jusqu'aux rives du lac.
Mais après quarante ans d'utilisation, le lac souffre d'un envasement important qui nécessiterait de coûteux travaux.
Aménagé sur 180 hectares, pour accueillir entre 6 000 et 7 000 personnes, le quartier possède une école, des logements, des commerces, des jeux pour enfants tout autour du plan d'eau, une maison de retraite, des équipements sportifs et une bibliothèque. En 2007, sa population atteignait 7 000 habitants répartis sur 2 500 logements[18]. La physionomie du quartier est marquée par un habitat, situé sur le flanc est du lac, composé de petits collectifs et de logements individuels se répartissant en lotissements et adoptant une voirie en courbes, se terminant en impasses sur un rond-point très en vogue dans les années 1970-1980[19].
Les marais du Val d'Auron font partie de l'un des espaces naturels sensibles, plusieurs panneaux ont été installés afin de rappeler et de sensibiliser les promeneurs au fait que le Val d'Auron est un endroit protégé qui présente un intérêt écologique. La mairie a demandé à l’association Nature18, gestionnaire du site, de refaire un nouveau plan de gestion par rapport à la protection de la faune et de la flore du lac du Val d'Auron[20].
Le quartier de l'aéroport se situe au sud-ouest de la ville de Bourges. Il a été créé aux abords de l'aérogare. De nombreuses habitations ont été réalisées pour héberger les aviateurs et le personnel. Le quartier s'est beaucoup développé tout au long du XXe siècle.
En juillet 1934, l'aérogare de Bourges, construite et exploitée par la société l'Aérienne ouvre ses portes. Le bâtiment possède un bar, un restaurant et des locaux d'accueil. Avec un style Art déco, il présente deux façades : côté rue et côté piste. Le , les Allemands entrent dans la ville de Bourges et réquisitionnent les installations aéroportuaires : l'usine de la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord (SNCAN) et les logements du quartier de l'aéroport. En 1941, l'aérogare est détruite par l'armée allemande, afin de faciliter l'approche des bombardiers de retour de leurs missions en Angleterre. À la Libération de 1945, l'usine de la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre (SNCAC) se retrouve en mauvais état. Elle redémarre en 1949, l'activité est relancée grâce à la production d'avions de transport. Dans les années 1970, l'usine emploie plus de trois mille employés, elle se lance également dans la fabrication de missiles[21].
Aujourd'hui, le groupe MBDA (groupe industriel leader européen des missiles et des systèmes de missiles) y a développé son activité.
La construction du quartier de l'aéroport a commencé en 1931. Les rues portent le nom d'aviateurs célèbres comme la rue Hubert Latham, l'Avenue Marcel Haegelen ou la rue René Mesmin. La Première Guerre mondiale a entraîné une grave crise du logement dans la ville de Bourges. Afin de pouvoir créer des habitations pour les personnes dans le besoin, le maire de l'époque Henri Laudier s'inspire des cités jardins, (zones résidentielles propres possédant des espaces verts), ainsi que des logements individuels très en vogue en France à cette époque. D'après la loi Loucheur, ce maire envisage également le projet d'Office Public d'Habitations à Bon Marché et qui sont les ancêtres des HLM. Ces établissements publics permettent la création de maisons peu chères et donc plus accessibles. Dans un premier temps, les nouveaux logements devaient se situer face au cimetière du Lautier mais il a finalement été décidé de les construire près du pôle aéronautique[21].
L'architecte chargé du projet Maurice Payret-Dortail et son équipe proposent un projet dans lequel des logements sociaux et collectifs se côtoieraient avec un style semblable aux cités-jardins parisiennes de l'époque, (Plessis-Robinson dans la périphérie parisienne). Elles sont ainsi séparées en îlots avec un style moderne. Les rues principales sont bordées d'immeubles collectifs qui suivent les courbes des ronds-points. Leurs habitants ont accès à tous les équipements nécessaires pour avoir une vie de famille agréable : petits chemins, espaces verts et squares avec jeux d'enfants, jardins familiaux.
Les travaux commencent en 1931 avec la réhabilitation de la partie ouest du quartier. En 1934, neuf bâtiments collectifs offrant 156 logements sont construits, chacun ayant ses propres caractéristiques d'aménagement.
Vient ensuite la création des pavillons individuels entre 1933 et 1938. Cent-huit pavillons vont être construits par les entreprises Leising et Vialanet. L'ingénieur Decourt propose des « maisons isothermes » qui permettent une meilleure isolation et ainsi moins de dépenses énergétiques pour les habitants. Ces pavillons construits sur des parcelles de 300 m2 sont équipés pour la vie familiale avec plusieurs pièces et un jardin.
De 1939 à 1940, avec le début de la Seconde Guerre mondiale, un second programme de logements collectifs est mis en œuvre. Ce sont 70 logements qui vont être créés, divisés en sept bâtiments. Ces bâtiments voient leur esthétique évoluer. Ils ont maintenant des balcons et les façades sont variées (certaines ont des bandes colorées).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements détruisent quarante-neuf logements collectifs et individuels et en abîment deux-cent quarante-sept. Les reconstructions se font de 1946 à 1948. Les travaux sont confiés à Jean Festoc, qui collabore avec Demay décédé en 1947. L'emplacement des immeubles reprend celui du projet initial de 1935 et l'architecture garde l'esprit moderniste dans le traitement très géométrique des façades. C'est à la même époque qu'est édifié un groupe scolaire. Le projet étudié dès les années 1930, avait été interrompu par l'Occupation, mais le baby boom des années d’après-guerre rendait cette construction indispensable[21].
Parallèlement, sont construites des cités Castors. À Bourges deux cités castors ont vu le jour dans les années 50 : la première entre la route de La Chapelle et Bellevue, la seconde rue Guilbeau dans le quartier aéroport, à proximité immédiate de la cité-jardin. Face à la pénurie de logement, des familles s'unissent en coopérative. Le principe de ces cités Castors est de permettre aux plus modestes de devenir propriétaires grâce à la solidarité et la communauté car les uns construisent pour les autres.
Ainsi vingt-trois pavillons individuels voient le jour. Formés très simplement, ils sont tous sur le même alignement en léger retrait sur la rue et présentent tous un pignon sur rue. Plus de cinquante ans après, les Castors sont toujours en place et contrairement à d'autres secteurs de construction, ces maisons n'ont pas vieilli, leur entretien par les propriétaires a été réalisé, et aujourd'hui, ce quartier reste un des plus prisés de la ville[22].
En 2004, le réaménagement de la ville de Bourges commence sous l'impulsion du PRU (plan de renouvellement urbain), le quartier de l'aéroport fait alors l'objet d'un grand projet de réhabilitation. En 2005, le choix est fait de rénover les logements de la cité-jardin car celle-ci reste un des rares témoignages français de cette forme de modèle urbain et de logements populaires. Ce projet est mis en place avec l'aide de l'État et validé par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine.
Parallèlement, 126 logements sont construits à l'entrée de la ville dont 76 sont des logements sociaux. Ces derniers s'étendent sur 5 101 m2 et 16 d'entre eux seront adaptés pour les handicapés. Les travaux ont duré jusqu'en février 2011[23]. Ces nouveaux logements sont très économiques au niveau énergétique et ont des propriétés acoustiques. En outre, le projet a également consisté à maintenir les qualités urbaines du site, tout en l'adaptant aux besoins actuels. Les cœurs d’îlots ont été complètement repris et des garages ont été implantés là où c'était possible. Les réseaux ont été enfouis et un nouvel éclairage public installé. Enfin, les routes ont été refaites intégrant des pistes cyclables. De ce fait, l'allure générale du quartier a donc été profondément rajeunie.
La réhabilitation de l'habitat a concerné également 99 pavillons et immeubles collectifs, propriétés du bailleur social Bourges Habitat. Les travaux ont varié en fonction des pavillons concernés. Par ailleurs, une quarantaine d'entre eux étaient encore habités au début des travaux : des relogements ont donc été accompagnés et pris en charge par le bailleur. Des adaptations ont été proposées pour le maintien des personnes âgées dont certaines étaient là depuis la fin des années 1940.
Finalement, sauf exception, les pavillons de la cité-jardin ont été complètement restructurés à l'extérieur (jardins, clôtures, façades) comme à l'intérieur (création d'une pièce à vivre plus grande au rez-de-chaussée, création d'une chambre ou d'une salle de bain dans les extensions nouvelles). Un jardin potager collectif a même été recréé par des habitants de la cité[21].
Le nom de ce quartier provient du lieutenant colonel d’artillerie Henry Périer de Lahitolle (1832-1879). Ce dernier est nommé directeur des établissements militaires de Bourges en 1875 grâce à son invention, le canon de 95 mm qui porte son nom. Pour des raisons stratégiques, Napoléon III décida en 1860 d'implanter une fabrique d'armement dans le centre de la France. Le choix de la ville de Bourges est stratégique et politique. En effet, Bourges est éloigné des frontières, et donc des invasions. Ce choix est aussi politique car Napoléon III répond à une demande des pouvoirs publics locaux qui souhaitent une décentralisation. Un complexe de fabrication d'artillerie se construit sur le site. Il est composé d'une fonderie à canon, un arsenal pour le matériel de guerre, un magasin à poudre et une école de pyrotechnie chargée essentiellement des projectiles[24].
À la fin du XIXe siècle, les établissements militaires se développent. Vers 1880, les établissements militaires deviennent une véritable ville dans Bourges avec leurs propres équipements (hôpital, prison et commerces). Ce complexe industriel conditionne le développement urbain ce qui permet l'extension de Bourges et le développement de sa voirie. Des maisons ouvrières en bande ou jumelées et des maisons de contremaîtres ou d'employés sont construites sur la route de Nevers (aujourd'hui avenue Ernest Renan).
Pendant la Première Guerre mondiale, le centre d'armements fonctionne à plein régime. À cette époque, la ville atteint les cent mille habitants, et donc pour répondre à cet accroissement de la population, des baraquements militaires sont installés sur des terrains inoccupés entre la place Malus et le carrefour de Pignoux. Un nouveau quartier prend naissance au lieu-dit Les Bigarelles, aménagé d'abord avec des constructions provisoires puis, après la guerre par des immeubles collectifs en dur. Des immeubles sont construits à partir de 1918 aux Dumones et quelques années plus tard, apparaît la cité-jardin des Fonds-Gaidons[25].
Après ce premier conflit mondial, la production d'armements diminue fortement. Les ouvriers n'ont plus de travail et s'en vont. Bourges retrouve alors sa population d'avant-guerre. La municipalité décide alors de diversifier les activités, par exemple : l'atelier de construction construit des voitures, et la pyrotechnie répare des wagons de chemins de fer. En 1937, le réarmement de l'Allemagne permet au site de Lahitolle de retrouver son activité. En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, Bourges est occupée. Les Allemands découvrent un savoir-faire précieux, et réquisitionnent les ouvriers pour les envoyer en Allemagne. Ce conflit a permis de moderniser le matériel militaire. De ce fait, la production de canons n'est plus aussi importante. Lahitolle est donc délaissé au profit de sites complémentaires liés à aéronautique. Face à cette situation, les établissements militaires de Lahitolle deviennent l'EFAB (Établissement de Fabrication d'Armements de Bourges), qui regroupe trois secteurs d'activités : les études, la fabrication et la formation.
Avec la fin de la guerre froide, le déclin de l'activité des industries militaires de Lahitolle s'amorce. Les pouvoirs publics se mobilisent. La création de l'École nationale supérieure d'ingénieurs de Bourges (ENSI de Bourges) constitue le premier pas vers la reconversion du site. Puis en 2003, un contrat de site est mis en place. Des réflexions sont menées sur le réaménagement du site, la ville de Bourges et le conseil général du Cher procèdent à l'acquisition de terrains[26].
Aujourd'hui, Lahitolle n'oublie pas son passé mais se tourne résolument vers l'avenir en se transformant en un technopôle.
Le nord de la ville de Bourges est resté jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, une zone essentiellement rurale. Or depuis sous le coup de l'urbanisation intense des années 1950-1960, des quartiers s'y sont développés avec une diversité d'habitats et de services. Ces quartiers ont pour nom : la Chancellerie, les Gibjoncs et Pressavois, en plus du Moulon développé plus tôt.
Le quartier de Asnières-lès-Bourges (souvent raccourci à Asnières) est un quartier situé tout au nord de la Commune de Bourges. Il est le moins proche du centre-ville et, de par sa structure proche d'un village, possède une identité spécifique au sein de Bourges. L'essentiel des habitations furent construites avant le XXe siècle, mais aussi durant l'après-guerre. Asnières-lès-Bourges, moins peuplée que d'autres quartiers de la commune, est pourvue de nombreux jardins, potagers et terrains, certains étant en jachère et/ou abandonnés. Localement, l'expression pour définir un sentier qui serpente entre les parcelles et maisons est une sente. Le quartier, peu dynamique, tente d'initier des projets depuis le renouvellement politique lors des élections municipales de 2020, avec l'installation hebdomadaire d'un marché sur la place du 14 juillet tous les jeudis.
Le quartier du Moulon s'est développé à partir de l'industrialisation au XIXe siècle. Son habitat est très divers et marqué par les différentes politiques urbaines de la ville de Bourges. Ce quartier tient son nom de la petite rivière qui le traverse, le Moulon. Or vers 1840, ce futur quartier est encore situé en pleine campagne[27].
Peu après, il connut un développement économique, plusieurs usines s'y installèrent : dès 1847 la briqueterie d'Archelet extrayait l'argile proche du Moulon, les fabriques de toiles cirées Félix Chédin furent créées en 1856, l'usine de chaussures Montigny en 1872, l'usine Helbronner spécialisée dans les fournitures d'équipements et chaussures militaires vers 1890 (l'armée est omniprésente à Bourges à partir des années 1870)[28].
Sous l'effet de ce développement industriel, de petits logements sortent de terre comme dans la rue Armand-Bisson. L'urbanisation se poursuit jusqu'en 1914 le long de la rue Félix Chédin. Mais contre toute attente, ce ne sont pas seulement des petites maisons ouvrières qui s'y développent, celles-ci côtoient de grandes maisons bourgeoises comme la maison Montigny-Labbé mais également la maison Gabard. Elles sont souvent l'œuvre des propriétaires des usines nouvellement installées. C'est à partir des années 1920 que la ville de Bourges lance une politique de gestion de l'habitat social dans ce quartier.
L'Office municipal des habitations à bon marché (OMHBM) de Bourges est créé en 1922 et construit les premières Habitations à bon marché (HBM) dans les quartiers du Moulon et de l'Aéroport. Ce sont de petites unités réalisées à partir de 1923 par l'architecte de la ville Petitjean. Il s'agit de pavillons jumelés mis en service en 1926. En 1929, un immeuble de deux étages comprenant huit logements est prêt à recevoir des locataires. Ce petit ensemble HBM qui comprend en tout vingt logements est toutefois insuffisant : le maire de Bourges prévoit d'en construire environ 500. Il décide donc de passer à une construction à grande échelle.
Une cité-jardin comprenant 90 logements et quatre boutiques qui est bâtie entre la fin de l’année 1931 et le mois d'avril 1933 à proximité des usines Félix-Chédin (fabrique de toiles cirées), de la cordonnerie militaire, du campement et de la fabrique d'essieux. Trois petits immeubles de dix logements chacun complètent cet ensemble intégrant des jardins et des squares[29]. Dans les années 1930, une seconde opération voit le jour pour compléter la cité-jardin. Elle permet l'érection de 120 logements dont huit immeubles collectifs et deux pavillons.
Parallèlement, pendant l'entre-deux-guerres, le quartier va connaître le développement de pavillons de banlieue. En effet à partir de 1925, les lotisseurs privés investissent dans ce quartier. Sous l'impulsion de la loi Loucheur, des maisons individuelles équipées du confort moderne (eau, gaz et électricité) mais également pourvues d'un jardinet, sortent de terre. Après la Seconde Guerre mondiale, le rythme des constructions s'accélère.
Une grave crise du logement sévit en France après la Seconde Guerre mondiale. En 1954, un ministère de la Reconstruction et du Logement voit le jour et les urbanistes commencent les premières réflexions sur les grands ensembles.
À Bourges, la population augmente rapidement : elle passe de 51 010 habitants en 1946 à 62 239 en 1962 et atteindra 77 300 en 1975[29]. Plusieurs solutions sont envisagées pour accueillir cet afflux de population de catégorie sociale non-aisée issue le plus souvent de l'exode rural, et pour reloger des familles dans l'urgence. Des baraquements militaires sont d'abord utilisés, installés aux abords de la cité du Moulon. Il faut aussi reloger les familles expulsées du quartier d'Avaricum qui venait d'être démoli, car insalubre[29]. D'autre part, l'usine Michelin (1 200 ouvriers prévus en 1956) s'ouvre à proximité, sur la commune voisine de Saint-Doulchard. Le besoin de logements est de plus en plus pressant.
À l'époque Bourges avait pour maire Louis Mallet, et sous son autorité, la réflexion progresse : au printemps 1954, la municipalité lance l'étude d'un plan directeur d'aménagement qui définit le développement futur de la ville. Le nord de Bourges est alors privilégié pour ériger un très grand nombre de logements car la ville est difficilement aménageable à l'est à cause des marais et de la présence des établissements militaires et de l'aéronautique[30]. La mairie confie, en 1957, à l'architecte Pinon, le programme de plusieurs centaines de logements, programme baptisé « Opération Chancellerie » ou « Extension au nord de la zone d'habitations » sur environ quarante hectares. Environ neuf cents logements sont ainsi construits où s'installent dans ces nouveaux quartiers des employés de la nouvelle usine Michelin, des fonctionnaires, des employés de la SNCF, des artisans, mais aussi des immigrés d'origine portugaise, polonaise, italienne, espagnole, des rapatriés d'Algérie.
En 1960, la ville de Bourges obtient son inscription sur les la liste des zones à urbaniser en priorité (ZUP) pour les quartiers nord, ce qui va permettre de poursuivre la construction des logements dans les quartiers de la Chancellerie et des Gibjoncs sur une superficie de 160 hectares. Ce nouveau projet ambitieux prévoyait la construction de 5 000 logements pour une population de 25 000 habitants, cependant à la suite de diverses difficultés, seulement 1 404 logements dont 1 318 collectifs sont réalisés en 1966.
Les dernières constructions s'achèvent entre 1973 et 1975. Même si la physionomie de l'habitat dans ces quartiers est dominé par une succession de barres et de tours, une place importante a été faite aux logements individuels en créant plusieurs lotissements.
Un centre commercial ouvre à la fin des années 1960, avec une quinzaine de magasins et un supermarché. La municipalité prévoit différents services et équipements : un centre d'action médico-social, une mairie annexe, un commissariat, un bureau de poste, un pôle de lecture publique avec une annexe de la bibliothèque municipale. Plusieurs écoles sont construites, ainsi que trois collèges sur l'ensemble de Bourges nord, un lycée technique, un Institut Universitaire de Technologie, un Centre de Formation des Apprentis et une faculté des sciences, le lycée Alain-Fournier déménage du centre-ville et s'implante dans le quartier des Gibjoncs. Près du centre commercial se trouve la première crèche collective construite à Bourges. À la limite de zones d'habitat et de zones agricoles est créé le parc paysager des Gibjoncs, un parc « rurbain », transition entre ville et campagne.
Vers 1969, se construit la chapelle Saint-Paul qui rappelle les recherches architecturales de Le Corbusier dans les années cinquante[29].
Construit sur le lieu-dit du même nom, ce quartier fait partie de la ZUP (zone à urbaniser en priorité) tout comme les quartiers de la Chancellerie et des Gibjoncs. Un pressoir à vin appartenant au XVIe siècle à Étienne Houët, marchant et bourgeois de Bourges, a donné son nom au lieu-dit Pressoir-Houët, qui par déformation de langage est devenu Pressavois[19]. Le quartier des Pressavois est celui qui possède la plus grande densité de population. Les immeubles de la ZUP y sont reconnaissables par leur alignement comportant peu d'espace entre eux[29].
C'est dans ce quartier qu'a été ouvert en 1986, un Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS). La ville propose également le PRJ des Pressavois (Point Rencontre Jeunes) : ouverts aux 11–17 ans, ce sont des lieux d’animation, d’échanges, de partage, d’écoute, d’information, d’orientation et d’accompagnement de projets individuels et collectifs[31].
À partir de 2014, de nouveaux logements se construisent surtout à proximité du CREPS. Ils répondent aux nouvelles normes en matière de développement durable tels que l'utilisation de bois et de panneaux solaires. Ces logements sont en partie des appartements pour les personnes à budgets limités mais aussi des pavillons individuels.
La Chancellerie est un quartier dont le nom vient de « chancelier », qui était une personne chargée de gérer les biens de l'archevêque et du chapitre de la cathédrale de Bourges. En 1947, cette zone est pratiquement inhabitée, constituée principalement de champs. Mais à partir des années 1950, ce quartier sort de terre. dans le cadre du programme baptisé « opération Chancellerie » soit une extension au nord de la zone d'habitation. Les premières barres d'immeubles apparaissent rapidement.
À partir de 1960, la deuxième tranche du quartier de la Chancellerie s'inscrit dans la liste des ZUP. La première tour de la Chancellerie fut habitée en début du mois de . Cette tour de 50 mètres de haut comprend 13 étages et renferme 78 appartements. Les constructions se développent d'abord autour du centre commercial de la Chancellerie.
Entre 1961 et 1963, un centre commercial est créé, il est en structure métallique composé d'une supérette et d'une dizaine de boutiques s'organisant autour de patios. La Maison des jeunes et de la culture (MJC) de la Chancellerie est construite en 1967, et comptera salle de spectacle, salle de lecture, de réunion, etc. Lieu important de la ZUP, elle fera entrer les pratiques artistiques et culturelles dans les nouveaux quartiers. Elle sera ensuite détruite dans le cadre de la Rénovation urbaine[30].
La Chancellerie compte un centre social qui était géré depuis 1961 par la Caisse d'allocations familiales du Cher (Caf), avec pour vocation d’être au cœur des quartiers nord pour proposer des animations et faire participer les habitants à la vie du quartier. En janvier 2010, le Centre Social de la Chancellerie a été repris en charge par la Ville de Bourges[32].
Entre 1964 et 1966 est construite l'église Saint-Jean qui rappelle les recherches architecturales de Le Corbusier dans les années cinquante[29].
Dès la fin des années 1980, la ZUP de Bourges est en déclin, en raison notamment de nombreux départs : trois mille habitants en moins entre 1990 et 1999. À la fin des années 1990, les premières démolitions sont envisagées.
À l’étude dès 2003, à l’initiative du maire de l'époque Serge Lepeltier, le projet de rénovation urbaine de Bourges est signé le . Les travaux débutent alors. Ce projet, localisé au nord de l’avenue De Lattre De Tassigny (entre la rue François Villon et la route de Saint Michel), constitue la première phase de l’important projet de requalification du quartier des Gibjoncs qui devrait se poursuivre plus au sud dans les dix prochaines années, après définition du nouveau projet urbain, co-construit avec les habitants. Cet aménagement comprend la démolition de trois tours, la réhabilitation des immeubles (1 082 logements à réhabiliter, soit environ la moitié du parc des Gibjoncs), la réparation des espaces publics et de voiries, la mise en valeur des cœurs d’îlots et des espaces arborés, l’amélioration de la circulation pour permettre d’accéder plus facilement aux services publics)
Le PRU se poursuit dans le quartier des Gibjoncs, des travaux qui ont débuté le 14 septembre 2015 doivent se poursuivre jusqu’en 2018. L’un des objectifs de ce projet, d'un coût de 7 531 104 € TTC, est de permettre l'ouverture de ce quartier à la ville[33].
Les autres projets d'aménagement notables au début des années 2010 sont :
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 38 988, alors qu'il était de 37 687 en 2014 et de 36 684 en 2009[I 2].
Parmi ces logements, 83,8 % étaient des résidences principales, 2,4 % des résidences secondaires et 13,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 44 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 55,5 % des appartements[I 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bourges en 2019 en comparaison avec celle du Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,4 %) inférieure à celle du département (7,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 47,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (46,9 % en 2014), contre 67 % pour le Cher et 57,5 pour la France entière[I 4].
Proche du centre géographique de la France, Bourges est à la croisée de grands itinéraires reliant des métropoles françaises et européennes.
Destination | Voie routière | Distance | Temps de parcours automobile (sans pause) |
---|---|---|---|
Orléans | A71 | 125 km | 1 heure 10 |
Tours | A71 - A85 | 164 km | 1 heure 40 |
Clermont-Ferrand | A71 | 193 km | 1 heure 50 |
Limoges | N151 - A20 | 196 km | 2 heures 10 |
Paris | A71 - A10 | 253 km | 2 heures 30 |
Angers | A71 - A85 | 272 km | 2 heures 40 |
Le Mans | A71 - A85 - A28 | 263 km | 2 heures 40 |
Lyon | A71 - A89 | 342 km | 3 heures 20 |
Nantes | A71 - A85 - A11 | 385 km | 3 heures 30 |
Dijon | N151 - A6 - A38 | 246 km | 3 heures 30 |
Rouen | A71 - A10 - N10 - A12 -A13 | 360 km | 3 heures 40 |
Rennes | A71 - A85 - A28 - A81 - N157 | 419 km | 4 heures 10 |
Grenoble | A71 - A89 - A43 - A48 | 450 km | 4 heures 20 |
Genève | D2076 - N7 - N79 - A40 | 382 km | 4 heures 30 |
Lille | A71 - A10 - A1 | 468 km | 4 heures 40 |
Bordeaux | N151 - A20 - N145 - N10 | 398 km | 4 heures 40 |
Toulouse | N151 - A20 - A62 | 482 km | 4 heures 50 |
Montpellier | A71 - A75 - A750 | 516 km | 5 heures 20 |
Nancy | D940 - A77 - A19 - A5 - A31 | 488 km | 5 heures 20 |
Bruxelles | A71 - A10 - A1 - A2 | 563 km | 5 heures 40 |
Bâle | N151 - A6 - A36 - A35 | 502 km | 5 heures 50 |
Luxembourg (ville) | D940 - A77 - A19 - A5 - A26 - A4 - A31 | 556 km | 5 heures 50 |
Marseille | A71 - A89 - A72 - A47 - A7 | 650 km | 6 heures |
Turin | A71 - A89 - A43 - | 651 km | 6 heures 50 |
Francfort-sur-le-Main | D940 - A77 - A19 - A5 - A26 - A4 | 756 km | 7 heures 40 |
Londres | A71 - A10 - A16 | 714 km | 7 heures 50 |
Milan | D2076 - N7 - N79 - A40 | 692 km | 7 heures 50 |
Barcelone | A71 - A75 - A9 | 806 km | 8 heures 10 |
Valence (Espagne) | A71 - A75 - A9 - E15 - AP-7 | 1 145 km | 10 heures 30 |
Bourges dispose d'une rocade qui permet son contournement d'est en ouest par le sud sur 36 km grâce à la RN 142 et la RD 400. Elle est actuellement en 2 × 1 voies sauf sur une partie en 2 × 2 voies sur 1,2 km à l'est. Actuellement, la rocade n'est pas totalement reliée. La section nord-est entre la RN 151 et la RD 940, longue de 8 km, a vu le jour en 2014.
L’agglomération berruyère est desservie par le réseau de transport en commun AggloBus (19 lignes, 71 bus) et reste reliée au reste du département grâce au Réseau de mobilité interurbaine (Rémi), géré par le conseil régional. La commune est aussi desservie par la ligne routière TER Centre-Val de Loire Châteauroux ↔ Bourges (en l'absence de chemin de fer).
Depuis le 01.09.2023, les bus de ville (agglobus) sont désormais gratuits pour tous.
Les municipalités successives ainsi que les associations locales ont permis de développer le réseau et les infrastructures cyclables tout en incitant à l'utilisation du vélo : Des stationnements cyclables, des mesures d'aide à l'achat, des prêts de vélo ou encore des pistes cyclables ont vu le jour, avec comme élément principal, la rocade verte, une voie en site propre faisant le tour de la commune.
Les habitants effectuent chaque jour 3 % de leurs déplacements à vélo[35].
Bourges, au regard de sa taille et proximité de Paris, est plutôt mal desservie par le réseau ferroviaire. En effet, elle ne se trouve pas sur une des grandes radiales ferroviaires françaises (lignes depuis Paris, cœur historique du réseau), ce qui nuit à sa desserte. On ne compte par exemple que quatre trains directs aller/retour par jour pour Paris-Austerlitz, sa gare tête-de-ligne. En comparaison, Nevers, ville plus petite mais dont la gare est sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand, bénéficie de douze trains aller/retour pour Paris au quotidien.
Cependant, en contrepartie, la position de la gare de Bourges lui donne une très bonne desserte « Est-Ouest ». Depuis Bourges, il est, par exemple, possible de rallier, sans détour, Tours, Angers, Nantes, Le Croisic, Montluçon, Nevers, Moulins, Roanne, Lyon.
L'agglomération dispose aussi de trois autres petites gares qui sont les gares de Marmagne, Saint-Germain-du-Puy et Saint Florent-sur-Cher relié à Bourges-Gare via des navettes TER.
Une ligne TGV est à l'étude pour un trajet Paris - Orléans - Bourges - Clermont-Ferrand - Lyon, mais s'avère compromise par les derniers plans d'équipement nationaux revus à la baisse. Le projet est mis en pause en 2018[36].
Plusieurs tracés avaient été proposés, dont certains passaient par Bourges, d'autres par Nevers. La variante Ouest, qui devait desservir Bourges directement, était privilégiée avant la suspension du projet[37].
Le territoire de la commune de Bourges est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et le risque industriel[38]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[39].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le ruisseau la Voiselle, l'Yèvre, le canal de Berry, l'Auron, le Moulon et le Langis. La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Bourges, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Loire-Bretagne et portés à 22 lors de l'actualisation de 2018. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[40],[41]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999, 2001, 2007, 2008 et 2016[42],[38].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[43]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 66,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (90 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 17 173 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 10365 sont en aléa moyen ou fort, soit 60 %, à comparer aux 83 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[44],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 2002, 2011, 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2016[38].
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[45].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[46].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Avaricum[47] (César, au livre VII et au livre VIII (écrit en fait par Hirtius) de ses Commentaires sur la guerre des Gaules, puis au livre III de ses Commentaires sur la guerre civile). On le trouve également dans l’Epitome de Florus[48], puis dans l’Itinéraire d’Antonin[49], ainsi que sur la Table de Peutinger. Le géographe Ptolémée le transcrit d'autre part en grec[50]; Dans la seconde moitié du IVe siècle, l’historien Ammien Marcellin use de la graphie Biturigae[51]. Quelques décennies plus tard, Orose, dans ses Histoires contre les païens, écrit Biturigo Civitas[52], et au cours des mêmes années, un texte administratif, la Notice des Gaules, emploie la forme Civitas Biturigum[53].
En 471, l’évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire, mentionne dans sa correspondance Biturigas, ainsi que la plebs Biturigis, la population de Bourges[54]. Environ un siècle plus tard, Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, a recours à Bitorex, Biturigas, et Biturigum[55]. Vers les années 650, Jonas de Bobbio, dans sa Vie de saint Colomban, fait état de la Betoricensis urbs[56]. Un peu plus tard, on lit sur des monnaies mérovingiennes les formes suivantes : Betorex, Betoregas, Betorigas et Beoregas, la dernière témoignant de l’effacement du /t/ intérieur dans la prononciation[57].
Au XIIIe siècle, une liste fiscale dite Liève contient à plusieurs reprises la forme Borges, témoignant d’une progression qui aboutit, dans un document daté de 1410 et évoqué par A. Buhot de Kersers dans son Histoire et statistique monumentale du Département du Cher[58], à la forme que nous connaissons actuellement, de la sorte attestée au début du XVe siècle : Bourges.
La localité s'appelait sans doute en gaulois *Avaricon, toponyme dérivé en -icon du nom de la rivière qui la borde, l’Avara, devenu de nos jours l’Yèvre[47]. Il pourrait donc signifier « la ville au bord de l’Avara ».
Durant l’Antiquité tardive, au IVe siècle[47], de nombreuses capitales gallo-romaines ont vu leur nom sortir de l’usage, remplacé par celui de la cité qu'elles administraient. Ce processus a vu Avaricum recevoir une désignation fondée sur apud Bituriges, « chez les Bituriges »[59].
L’évolution phonétique qui de Bituriges mène au nom de Bourges s’explique phonétiquement par le fait que les mots latins possédaient une syllabe accentuée. Dans le cas de Bituriges, la syllabe accentuée est celle qui précède l’avant-dernière et que l’on appelle l’antépénultième, autrement dit la syllabe /tu/, d'où en gallo-roman BITURIGE > Beorege (évolution régulière [i] > [e], amuïssement de [t] intervocalique) > Bourges.
L'emplacement est occupé dès le Néolithique. Un caveau, lié à une habitation, dans lequel ont été identifiés 46 individus différents a été ainsi retrouvé au nord de la commune entre Saint-Doulchard et Fussy. Ces ossements remontent à une période comprise entre - 6.000 ans et - 2.200 ans avant J.-C.[60].
Avant la période romaine, c'était la région du peuple gaulois des Bituriges Cubes, qui signifiait « les rois du monde ».
Dans l'Antiquité, la ville est attestée sous la forme Avaricum « le lieu sur l’Yèvre » (le nom celte étant *Avariko- qui se retrouve dans le nom de la rivière Yèvre, Avar).
Au Ve siècle av. J.-C., le peuple gaulois des Bituriges Cubes développe une vaste agglomération proto-urbaine étendue sur plusieurs dizaines d’hectares et en contact étroit avec les Arvernes (Luern, Vercingétorix) et la Méditerranée (Marseille, Golasecca, Etrurie padane, etc.). La publication des fouilles réalisées dans le quartier Saint-Martin-des-Champs[61] permet de mieux comprendre l’importance des activités artisanales dans le cycle de développement socio-économique observable à cette époque de l’extrême fin du 1er âge du Fer. Des tombes riches, comme le grand tumulus de Lazenay, manifestent par ailleurs la puissance de l’aristocratie biturige contemporaine. Compte tenu de ces récentes découvertes archéologiques, le texte de Tite-Live selon lequel les Bituriges Cubi et leur roi Ambigatos auraient encadré les premières migrations celtiques en Italie du Nord prend un nouveau relief[62].
À la fin du Ve siècle av. J.-C., le site semble abandonné en grande partie et n’est réoccupé densément qu’à partir du IIe siècle av. J.-C. La révolte des Bituriges contre les Romains et leur massacre par les Romains en 53 av. J.-C. est l'un des signaux de la levée en masse des peuples gaulois et de Vercingétorix contre César. Durant la guerre des Gaules, César en fit le siège, qui dura de longs mois. Partout ailleurs en Gaule, Vercingétorix avait mis en place une politique de la terre brûlée : aucune ville, aucune ferme ne devait servir à l’approvisionnement des légions romaines.
Cependant, les habitants d’Avaricum supplièrent Vercingétorix d’épargner leur cité, mettant en avant la sûreté de leur ville protégée par des défenses naturelles (car située sur une butte entourée d’une rivière et de marais) et par une puissante muraille au sud. De cette muraille, lui revenait la nomination de Ville rouge, au même titre que Le Mans. César réussit à prendre la cité en affamant ses combattants et en repoussant l’armée de secours de Vercingétorix. Mais la vengeance de César fut terrible. Des 40 000 hommes, femmes et enfants enfermés dans ses murs, seuls 800 en réchappèrent.
Une fois la ville conquise, elle est reconstruite dans le style romain avec un plan hippodamien et de nombreux complexes monumentaux : porte monumentale, aqueducs, thermes et amphithéâtre. De nombreuses villas sont bâties et la ville atteint une taille supérieure à celle du Moyen Âge.
L'urbanisation de la capitale berrichonne, au début de l'époque gallo-romaine est également signalée par la construction d'un forum. Les structures constituant la place publique antique ont été mises en évidence au cœur même des soubassements constituant le sous-sol du centre-ville[63]. Ce complexe monumental est découvert par hasard en 1857, lors d'une opération architecturale visant à colmater les caves du palais ducal[63]. Toutefois, postérieurement à une lettre-annonce publiée dans le journal départemental en 1860, le dégagement et l'exhumation des vestiges gallo-romains ne sont opérés qu'en 1861, sous la conduite de Jules Dumoutet, l'un des principaux membres de la Commission des antiquaires du Centre[63].
Ce n'est qu'un siècle plus tard, en 1961, que les fouilles archéologiques furent effectuées à l'emplacement du forum d'Avaricum, sous la direction de Jean Favière, conservateur du Musée du Berry[63]. Ces investigations archéologiques mettent en évidence les parois et plaques de sol de la place publique gallo-romaine demeurées jusqu'alors inaccessibles[63]. Un « oushebti » fut découvert à Bourges, attestant des déplacements culturels et intellectuels des différentes cultures de l'Empire romain[64].
Par la suite, pendant les invasions barbares, la ville se replie sur elle-même et une enceinte gallo-romaine est construite en remployant les pierres des bâtiments officiels pour l’occasion ; la surface enclose (40 ha), bien qu’en retrait par rapport à la période précédente, est une des plus importantes des Gaules[65]. Elle souffre d'un premier grand incendie de ses bâtiments en bois en 588.
Bourges devient également le siège d’un archevêché, dont relèvent les diocèses d’Albi, de Cahors, de Clermont-Ferrand, de Mende, du Puy-en-Velay, de Rodez, de Saint-Flour et de Tulle. Le diocèse est l’un des tout premiers à être fondé par saint Ursin lors des premières campagnes d'évangélisation de la Gaule vers le IVe siècle. De ce fait le diocèse obtient des privilèges et les archevêques de Bourges deviennent primats des Aquitaines (cf. provinces romaines) et Patriarche de l'Église romaine. Dès le Moyen Âge, ces prérogatives sont contestées notamment par les archevêques de Bordeaux, et actuellement elles n'ont plus qu’une valeur honorifique[réf. nécessaire].
En 588, Bourges connait le premier de ses grands incendies médiévaux[66]. La ville, qui relevait du royaume d'Aquitaine, est prise par Charles Martel en 731[67], puis immédiatement reprise par Eudes d'Aquitaine. Pépin le Bref la prend d'assaut en 762, détruit ses remparts et l'intègre au domaine royal sous la garde de ses comtes[68]. Il y fait aménager un palais dès 767.
En revanche, la période carolingienne est plus faste à en juger par les traces qu’elle laissa, bien que mal connue. Si elle débute par un nouvel incendie destructeur en 760[66], de nombreux édifices sont construits, signe d'une réorganisation sociale, politique et religieuse. De cette époque date la construction de l'Hôtel-Dieu et de la première cathédrale de Bourges, à l'emplacement de l'actuelle, par Raoul de Turenne. De cet édifice subsiste une crypte mérovingienne sous le chœur de l’édifice actuel. On assiste aussi à la construction d'un palais (recouvert par l’actuelle préfecture). De nombreuses abbayes sont fondées avec l'appui du pouvoir royal comme celle de Saint-Ambroix. Une première vague d'églises est construite, dont l'église Saint-Paul.
Au début du XIIe siècle, Bourges devient le chef-lieu d'une vicomté, jusqu'à ce que le dernier vicomte de Bourges, Eudes d'Arpin en 1101 vende ses fiefs pour 60 000 sous-or au roi de France afin de financer sa croisade. Bourges entre de ce fait dans le domaine royal, propriété propre de la Couronne. L'archevêque Aimoin constitue en 1038 une association diocésaine regroupant tous les hommes de plus de quinze ans, qui prêtent serment de défendre la Paix de Dieu[69]. Bien que peu efficace, elle est relayée au XIIe siècle par une commune diocésaine (dès avant 1108) qui, elle, a une certaine efficacité : sa milice contraint en 1149 Renaud de Graçay à abandonner le château de Saint-Palais[70].
Vers la fin de ce siècle, la parure monumentale de la ville se trouve en partie renouvelée, d'une part avec la mise en chantier de la cathédrale, ces travaux ayant débuté en 1195 sous l'impulsion de l'archevêque Henri de Sully[71], et d'autre part avec la construction d’une nouvelle enceinte, fortification médiévale dont l'architecture se révèle probablement être un « prototype » pour les autres murailles érigées sous le règne de Philippe Auguste[72],[73]. Cette nouvelle enceinte, flanquée d'une imposante tour de plan circulaire dont la construction est entamée sous le règne de Louis VII et se termine probablement en 1189[72],[73],[Note 3],[74], porte la superficie de la ville à 15 ha, entourée des faubourgs de Saint-Ambroix, Saint-Fulgent et Saint-Ursin[75]. En effet, la ville est un centre religieux important, même si elle ne possède pas de centre de pèlerinage. L’influence des familles locales qui sont devenues très proches du roi, tels les La Châtre et les Sully pour ne citer qu’eux, concourt à la volonté de réaliser un édifice exceptionnel grâce à la puissance tant économique que politique des archevêques de Bourges. Par une nuit de tempête, la cathédrale foudroyée est en feu. Elle venait d’être reconstruite et n’était même pas encore achevée. Les décideurs hésitent, mais peut-être par rivalité avec l’archevêque de Bourges, Henri de Sully, frère du constructeur de Notre-Dame de Paris, décident en 1192 l’édification d’une nouvelle cathédrale sur un plan unique et original.
Cette cathédrale originale constitue un manifeste visible de la puissance de l’église berruyère, mais aussi de la monarchie capétienne (les Anglais sont tout proches). De 1192 jusqu’au milieu du XVe siècle, soit pendant plus de 250 ans, ce chantier monopolise toute la ville.
En 1251, la croisade des Pastoureaux passe à Bourges[76].
De grands incendies, celui du 23 juin 1252 qui entre dans la mémoire de la ville[77],[66] et en 1353 favorisent la reconstruction et la modification[78] de l'architecture de la ville au contact de la cathédrale qui est épargnée[79],[80]. L'incendie de arrive après plusieurs années arides[81] et est activé par le vent[82]. Il cause de grandes destructions dans les quartiers Saint-Médard, Saint-Pierre-le-Marché, Saint-Pierre-le-Guillard et Saint-Ambroix[83]. Le soir même, l'archevêque Philippe Berruyer écrit la nouvelle à la régente, Blanche de Castille, qui dépêche une commission d'enquête[83]. Cette commission interroge 249 personnes et livre un rapport sous forme d'un rouleau de parchemin de 120 m de long, sources exceptionnelles sur l'incendie[75], cependant incomplètes : alors qu'elles décrivent des destructions sur le quart nord-ouest de la ville[83] Jean-Pierre Leguay estime que la superficie touchée est bien plus importante[84].
Les personnes se retrouvant sans abri sont très nombreuses : plus des deux tiers des habitants des maisons détruites sont dans l'incapacité de reconstruire ou de trouver un logement de substitution[83]. La ville fait construire des baraques de fortune en armature bois et murs de torchis pour les héberger en urgence[85],[83]. Une théorie du complot émerge à l'occasion, et on accuse les Pastoureaux, passés l'année d'avant, d'être la cause de l'incendie[76].
Le grand feu très fort merveilleux
A fait maintes gens douloureux
Qui advint par adversité
A Bourges, la noble cité
Par grand malheur et par effet
Mil quatre cent quatre vingt sept
Un jour de feste Madelaine
Dont on sortit souci et peine
Qui durera plus de cent ans
Aux enfants des pauvres perdans.
Commença, ainsi je le crois
Par l'église Sainte-Croix [angle de la rue Littré et de la rue des Trois Pommes]
Et delà il fit la descendue
En brûlant toute la grand'rue
Que l'on nomme de Mont-Chevril ; [rue de Montchevry : rue Gambon]
Et puis après, comme je vis,
Embrasa, comme s'il fut fol
Tout Saint-Ambroise et tout Petol [rue Bourbon, avenue Jean-Jaurès et rue du Puits-de-Juvence]
Porte-Neuve et rue des Toiles [rue du Commerce ; rue des Toiles]
Et puis après tendit ses voiles
Brûlant Auvent et Croix-de-Pierre [place Henri-Mirpied ; place de la Barre]
Et après il s'en vint conquerre
L'Eglise Saint-Pierre-le-Marché ;
La grand'rue de la Parerie
De toutes parts en fut saisie
La rue des Seps et Mirebeau [rue sous les Ceps]
Et toutes maisons dessus l'eau
Et puis après mit tout à net
La paroisse de Saint-Bonnet
Et Saint-Laurent, maisons, église [place Saint-Bonnet]
N'y laissa pas une chemise.
La moitié du bourg Saint-Privé [avenue Mar-Dormoy]
Ne Saint-Quentin n'en fut privé [Cour Saint-Quentin]
Non plus le portail de la Ville. [Porte Saint-Privé sur le pont Saint-Privé]
Que maudit soit de fois cent mille
Jean Germain, lequel tant de bois
Y mit qu'il brûla cette fois !
Et en continuant mes dits
Les Carmes, Comtau, Paradis [les Carmes : place Cujas ; Comtau : Notre-Dame de la Comtale (école des Beaux-Arts) ; Paradis : rue Édouard-Branly]
De toutes parts fut désolé
Et déconfit et affolé
Par le grand feu qui fut tant chaud.
Tout Saint-Michel et la Fourchaud [Saint-Michel : rue Michel-Servet ; église Notre-Dame de la Fourchaud]
Jusques au coin qu'on dit Bastard [angle de la rue Porte-Jaune et rue de la Monnaie]
Tout fut brûlé, perdu et ard
Comme si c'étoit feu de poudre ;
Mais, Dieu mercy, ne passa outre.
Les Augustins, la Boucherie, [couvent des Augustins, rue Mirebeau, la Boucherie, les Changes, la Poissonnerie, la place Gordaine]
Les Changes, la Poissonnerie,
Porte Gordaine n'eut pas mieux
Pelleterie ne la Narrette. [la Pelleterie : rue Coursalon ; la Narrette : rue de l'Hôtel-Lallemant]
Chacun pensait presque défaite
De la grand'rue près la moitié [grand'rue : rue Bourbonnoux]
Et de Charlet dont fut pilité. [rue Charlet : rue Joyeuse, rue Geoffroy-Tory]
Saint-Jean-des-Champs point n'y toucha [place Louis-Lacombe]
Mais près de lui fort s'approcha
Chez l'avocat du seigneur roy.
Fut apaisé au matin coy
En rendant au nom Dieu mercy
Fut apaisé partout ainsy.
Je prie à Dieu, à sa puissance
Aux perdants donner patience
Et les rembourser de leurs pertes
Dont leurs douleurs sont bien appertes ;
Leur octroyer pour payement
A tretous éternellement
Par sa digne permission
De son paradis la maison.
Amen.
— Anonyme, version donnée par Philippe Goldman et reproduite et annotée par Leguay 2005, p. 66-68.
La ville est à nouveau incendiée en 1259, 1338, 1353, 1407, 1463, 1467, le 27 juillet 1487, en 1508 et en 1538[66]. La ville stocke pourtant par prudence 700 seaux dans toute la ville, pour favoriser la lutte précoce contre l'incendie[86], mais, entre autres facteurs, les départs d'incendie sont favorisés par l'absence de foyer protégé dans les ateliers de nombreux artisans[87]. Il arrive toutefois que la lutte contre l'incendie soit victorieuse, comme le 29 juin 1491. Ce jour-là, l'incendie prend dans les écuries de l'auberge Barangier, au faubourg Saint-Sulpice. Des équipes de charpentiers sont envoyées sur les toits pour couper les chevrons et faire tomber la charpente avec de grands crochets prévus à cet effet, et limiter ainsi la propagation de l'incendie[88].
Fin août 1356, le faubourg d'Auron est pillé et incendié par les troupes anglaises du Prince Noir mais celles-ci sont chassées par les Berruyers[89],[90],[91].
À l’emplacement de ce combat fut élevée une croix, la « Croix Moult Joie » (Croix Forte Joie), où il est inscrit : « Croix érigée en souvenir de la victoire remportée sur les Anglais par les habitants de Bourges en 1356 »[92]. Cette croix fut détruite et reconstruite plusieurs fois[93]
Au XIVe siècle la ville devient la capitale du duché de Berry, qui est donné en apanage à Jean de Berry, troisième fils du roi de France Jean le Bon, et frère du roi Charles V.
Ce grand seigneur, fils, frère, et oncle de roi, pair de France, développe dans sa capitale une cour fastueuse. Il attire dans la ville de nombreux artistes parmi les plus brillants de son temps. Ces grands chantiers marquent profondément la ville. Son plus grand ouvrage est la construction d’un palais ducal (grand palais) bâti sur les restes de la muraille gallo-romaine, et en continuité des restes d’un palais plus ancien appelé le petit palais (ancien palais des vicomtes de Bourges dont la construction primitive remonterait à Pépin le Bref). Ce palais est rattaché par une galerie (galerie du Cerf) à la Sainte-Chapelle (ou chapelle palatine). De ces édifices ne subsistent que deux des salles d’apparat du grand palais (actuel conseil général), le petit palais méconnaissable sous une façade replaquée au XIXe siècle (actuelle préfecture). La Sainte-Chapelle a été complètement détruite ; certaines de ses verrières furent néanmoins placées dans les vitraux de l’église basse de la cathédrale. D’autres éléments montrent l’importance que joua ce prince mécène pour Bourges, dont le vitrail central de la façade occidentale de la cathédrale (grand housteau), le célèbre manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry, l’horloge astronomique située à l’origine sur le jubé de la cathédrale (la première de France).
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, la ville est assiégée par le roi Charles VI.
Le Dauphin, futur Charles VII de France, ayant trouvé refuge à Bourges, utilise l’administration mise en place par son grand-oncle, le duc de Berry, pour pouvoir reprendre le contrôle de son royaume (hôtel des monnaies, cour de justice, siège épiscopal[précision nécessaire]).
Son fils, le futur Louis XI naît d’ailleurs dans le palais des archevêques de Bourges en 1423. Charles VII y promulgue la Pragmatique Sanction en 1438. Les opposants de Charles VII, bourguignons et anglais, désignent alors, par dérision, cette partie de la France sous le contrôle de Charles VII, le Royaume de Bourges.
Jacques Cœur, fils d’un marchand drapier, est l’un des habitants les plus illustres de cette époque. D’abord travaillant avec son père comme fournisseur de la cour ducale, il connaît une ascension fulgurante. Il épouse la fille du prévôt de Bourges, Macée de Léodepart, puis participe à la fabrication des monnaies (ce qui lui vaut quelques déboires), puis il devient grand argentier c’est-à-dire fournisseur de la cour royale, il développe ainsi un réseau commercial international grâce à l’établissement d’un réseau de comptoirs et d’une flotte commerciale.
Mais sa fortune devient trop grande ; elle éveille les jalousies, dont celle du roi, et le conduit à sa perte. Traduit et condamné par la justice royale, il devient un homme traqué. Homme ruiné, il trouve refuge auprès du pape Nicolas V. Tous ses biens sont confisqués et vendus au profit du roi, et il meurt en exil en 1456. La trace la plus marquante qu’il a laissée dans la ville est la construction d’un hôtel particulier encore existant aujourd’hui, le palais Jacques-Cœur.
En 1463, le roi Louis XI ordonne la création de l’université de Bourges[94] qui, après des débuts difficiles, attire des enseignants renommés et de nombreux étudiants au XVIe siècle[95].
En 1467, un incendie part d'un atelier de teinturier, près de l'église Saint-Bonnet, et, poussé par un vent puissant[82] détruit le quartier Bourbonnoux[96].
Les quatre « prud’hommes » administrent la ville, puis sont remplacés en juin 1474 par un maire et douze échevins[97]. Bourges comptait parmi les 14 villes du royaume dont la charge d'échevin conférait la noblesse. Plusieurs familles berrichonnes ont ainsi trouvé leurs lettres de noblesse dans cette noblesse de cloche, telle par exemple la Famille de Chabenat.
Le 25 août 1487[98], le Grand incendie de Bourges, encore appelé Grand incendie de la Madeleine, détruit le tiers de la ville et marque le début du déclin de la capitale du Berry[réf. nécessaire]. Très bien connu grâce à d'abondantes archives[75], il part de la maison d'un menuisier, rue Saint-Sulpice[96]. Les marchés étant détruits, les foires annuelles sont déplacées à Troyes et Lyon[99]. Après l'incendie, le manque de logements entraîne une flambée des prix, certaines maisons pouvant voir leur prix multiplier par cinq[100]. Les travaux de déblaiement et la reconstruction prennent du temps : ainsi en novembre, alors que les échevins se réunissent au palais de justice, la ville est encore en ruines et encombrée de débris des maisons incendiées[101]. Si la plupart des habitants ont des difficultés à se reloger ou à reconstruire, les moines Augustins, eux, peuvent faire appel à la solidarité de l'évêché voisin : le diocèse d'Autun fait ainsi appel à la générosité de ses fidèles pour financer la reconstruction de leur monastère[102]. Quant aux échevins, ils n'ont pas le comportement responsable et solidaire de ceux de 1252 : le roi accorde une aide énorme de 23 000 livres, qui est entièrement consacrée à la construction d'un palais fastueux destiné à héberger l'hôtel de ville[103].
Leur action se limite à une réglementation encadrant la construction d'annexes et d'appentis sur l'espace public[104]. Les couvertures en matériaux inflammables sont proscrites, au profit de la tuile et de l'ardoise[105], mais l'échevinage ne se soucie pas de faire appliquer ces règles les années suivantes[104]. Si on trouve quelques beaux exemples d'hôtels particuliers construits en pierre, en style pré-Renaissance, comme la maison de la Reine Jeanne[106], la plupart des maisons privées construites juste après l'incendie et encore conservées sont très conservatrices dans leur construction, autant dans les matériaux utilisés (armature bois) que dans leur aménagement intérieur. La principale innovation architecturale étant le cabinet de pierre permettant, en cas d'incendie, d'abriter les objets de valeur[107]. La municipalité est obligée de faire d'importants travaux de réfection sur des bâtiments endommagés ou détruits : porte Saint-Privé, pont levis, tours de l'enceinte, boulevard d'artilleries à l'époque construits en bois, mais aussi l'hôtel de ville, les prisons, les marchés publics doivent être reconstruits, ainsi que onze églises, l'Hôtel-Dieu de Saint-Julien[98]. Les échevins profitent néanmoins des destructions pour élargir la place Gordaine[108].
Un autre incendie débutant près de la cathédrale en 1559, dit des « grandes écoles », détruit une partie de la ville.
Dès le début du XVIe siècle, la ville de Bourges resplendit par son Université. Elle accueille les plus grands humanistes du temps et notamment des grands professeurs de droit comme Alciat, Le Douaren ou Cujas[109]. C’est sous Alciat que le futur réformateur Jean Calvin a fait ses études de droit (pendant 18 mois) et c’est à Bourges, alors un des endroits où soufflait le plus fort le vent de la Réforme, qu’il est tombé sous l’influence de son professeur allemand de langue grecque Melchior Wolmar qui l’a converti à la foi luthérienne.
Durant la première guerre de Religion, Montgomery prend la ville en mai 1562. En août de la même année elle est de nouveau assiégée par l'armée Royale Catholique.
Le 21 décembre 1569, des troupes protestantes venues de la ville de Sancerre échouent, dans l’attaque de la Grosse Tour, face aux catholiques dirigés par le gouverneur du Berry : Claude de La Châtre. La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy atteint Bourges le , et le massacre des protestants y dure jusqu’au [110]. En 1585, son gouverneur La Châtre se rallie à la Ligue dès son lancement[111],[112].
Au XVIIe siècle, la ville connaît un nouveau sursaut lié à deux évènements majeurs, la Contre-Réforme d’abord, dont les jésuites vont être les principaux réalisateurs et qui va se matérialiser à Bourges par la construction du collège Sainte-Marie. Le second événement est la présence du futur prince de Condé, puis son rôle en tant que gouverneur du Berry. Nouvelles idées et influence politique transforment la ville. La cité encore médiévale s’ouvre, les murailles sont détruites, de nombreux édifices publics sont bâtis (hôpital général, carmel) ou réaménagés (Hôtel-Dieu, hôtel des échevins). Deux hommes jouent un rôle fondamental : un architecte, Le Juge, qui réalise la plupart de ces chantiers et l’archevêque Michel Phélypeaux de La Vrillière, grand courtisan, dont la famille est l’une des plus riches de France, qui fait construire un palais archiépiscopal, des jardins à la française signés Le Notre et un grand séminaire. Répondant à des considérations économiques, Louis XIV sous l'impulsion de Colbert signe un Edit en 1665, aboutissant à la création d 'une manufacture de dentelle en dans plusieurs villes dont Bourges[113] mais cette manufacture n'a pas perduré plus de 10 ans.
En prévision des États généraux de 1789, Me de Villebanois, curé de St Jean-le-Vieil, est élu député du clergé.
La vocation militaire de Bourges commence lorsqu’un régiment de dragons y est cantonné sous le règne de Louis XIV. Bourges et ses environs comptent désormais de nombreuses activités liées à la défense, notamment la soufflerie hypersonique du Subdray, les établissements MBDA (ex-Aérospatiale), l’établissement d’expérimentation technique de Bourges (essais de tirs). Ce dernier établissement est le successeur de l’école d’artillerie, implantée à Bourges en 1839 à la suite de pressions intensives des élus locaux[114].
En 1944, la ville est victime de nombreuses destructions dues aux bombardements anglo-américains. Le 4 juin, un raid fait dix-sept morts et une dizaine de blessés graves. Le 27, les installations de constructions d'avions sont détruites[115].
La ville est le chef-lieu du département du Cher et de son arrondissement de Bourges.
Elle était de 1793 à 1973 le chef-lieu d'un unique canton de Bourges, année où elle est scindé entre les 4 cantons de Bourges-1, Bourges-2, Bourges-3 et Bourges-4, dont les délimitations ont été modifiées par décret du , qui crée un canton de Bourges-5[116]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune est le bureau centralisateur de quatre nouveaux cantons, qui conservent les anciennes dénominations mais avec une composition modifiée depuis 2014[117] :
Pour l'élection des députés, la ville est répartie entre les trois circonscriptions législatives du département, en fonction des limites des cantons de la ville dans leur délimitation des anciens cantons entre 1982 et 2014 :
Bourges est le siège de la communauté d'agglomération Bourges Plus, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2002 et auquel la commune a transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Les résultats de la ville ne peuvent être résumés ici pour les élections législatives et cantonales puis départementales, compte tenu de sa répartition entre 4 cantons et 3 circonscriptions législatives. Elles sont les suivantes pour les autres élections :
Résultats des seconds tours
Résultats des deux meilleurs scores :
A l'instar de nombreuses autres villes, il a existé deux groupes d'actions de La France Insoumise dès 2016[134]. Ces groupes ont pu organiser des réunions publiques, que ce soit à Bourges ou dans d'autres communes (Aubigny-sur-Nère, Henrichemont, La Guerche-sur-l'Aubois...). Depuis plusieurs années il y a une permanence Les Républicains Place Séreaucourt, ainsi qu'un local du Parti Communiste Français Rue Théophile Lamy.
Il existe aussi une présence d'extrême gauche, par exemple avec le bar libertaire et militant l'Antidote[135], ayant pu contribuer à organiser des réunions de salariés mobilisés dans le cadre du mouvement d'opposition à la réforme des retraites de 2023, ou à accueillir des jeunes militants engagés dans l'écologie politique (Youth For Climate Bourges) en 2019.
Opposée idéologiquement à l'Antidote et ses membres antifascistes, il existe un groupe d'extrême droite locale, nommé Animus Fortis, d'inspiration nationaliste-révolutionnaire[136] et probablement issu de la dissolution du Bastion Social en 2019. Ce dernier a pu prendre part à la manifestation du 6 mai 2023 organisée par le Comité 9 mai.
Bourges a aussi pu accueillir des mouvements a-partisans difficilement classables sur le clivage droite-gauche, comme des groupes Gilets Jaunes (l'apogée du mouvement Gilets Jaunes ayant eu lieu lors de la manifestation du 12 janvier 2019[137], manifestation initiée par un appel d'envergure nationale de figures médiatiques du mouvement comme Priscilla Ludowski). Mais aussi un mouvement anti-pass sanitaire et opposé aux mesures sanitaires appliquées dans le contexte de la pandémie de Covid19, entre 2021 et 2022[138].
Le nombre d'habitants étant compris entre 60 000 et 79 999, le nombre de conseillers municipaux est de quarante-neuf, y compris le maire et ses adjoints[139].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1947 | Charles Cochet[141] | SFIO | Instituteur Officier de la Légion d'honneur et officier de l'Instruction publique |
1947 | 1948 | Henri Sallé | RPF | Décédé en fonctions |
1948 | 1953 | André Cothenet[142] | RPF puis DVD |
Avoué Conseiller général de Bourges (1951 → 1970) |
1953 | 1959 | Louis Mallet[143] | DVD | Négociant en matériaux |
1959 | 1977 | Raymond Boisdé | CNIP puis RI | Député du Cher (1re circ.) (1951 → 1978) |
1977 | 18 mai 1993[144] | Jacques Rimbault[Note 5],[145] | PCF | Ajusteur Député du Cher (1re puis 2e circ.) (1981 → 1993) Conseiller général de Bourges-1 (1973 → 1988) |
juin 1993[146] | juin 1995 | Jean-Claude Sandrier[147] | PCF | Chimiste Député du Cher (2e circ.) (1997 2012) Conseiller régional (1998 → 2004) Conseiller général de Bourges-1 (1988 → 1998) |
1995 | 2004[148] | Serge Lepeltier[149] | RPR puis UMP | Cadre dirigeant Député du Cher (3e circ) (1993 → 1997) Sénateur du Cher (1998 → 2004) Ministre (2004 → 2005) Président de la CA Bourges Plus (2002 → 2008) Conseiller général de Bourges-2 (1994 → 1995) Conseiller régional du Centre Démissionnaire à la suite de sa nomination au gouvernement. |
2004 | 2005 | Roland Chamiot[150] | UMP | Cadre technique d'EDF-GDF Conseiller général de Bourges-3 (2001 → 2008) |
2005 | 2014[151] | Serge Lepeltier[149] | UMP puis PRV puis UDI-PRV |
Cadre dirigeant, contrôleur général au ministère des finances Ministre (2004 → 2005) Conseiller régional 1er vice-président de la CA Bourges Plus (2008 → 2014) Président du Comité de bassin Loire Bretagne (2008[152] → ?) Ambassadeur français pour le climat (2011[153] → 2013) |
avril 2014[154],[155] | juillet 2020 | Pascal Blanc[156] | UDI-PRV puis MR[157] |
responsable achats à MBDA Ancien président du Bourges athlétique club Président de la CA Bourges Plus (2014 → 2020) |
juillet 2020[158] | En cours (au 10 juin 2021) |
Yann Galut[159] | PS puis DVG | Avocat Conseiller départemental de Bourges-1 (2015 →) Vice-président de la CA Bourgs Plus (2020 →) |
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2005[160].
En 2010, la commune de Bourges a été récompensée par le label « Ville Internet @@@ »[161].
La ville de Bourges est jumelée avec :
La ville compte huit collèges :
La ville compte onze lycées :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[164],[Note 6].
En 2021, la commune comptait 63 702 habitants[Note 7], en évolution de −3,59 % par rapport à 2015 (Cher : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le maximum de la population a été atteint en 1975 avec 77 300 habitants.
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
63 702 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 29,4 % la même année, alors qu'il est de 32,7 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 30 458 hommes pour 34 210 femmes, soit un taux de 52,9 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,56 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,9 | 2,5 | |
8,1 | 11,6 | |
16,6 | 18,6 | |
19,3 | 19,9 | |
16,7 | 15,9 | |
22,1 | 17,5 | |
16,3 | 14,0 |
Chaque année, Bourges reçoit entre autres événements :
En 2008, 172 clubs accueillaient 21 500 licenciés[170]. Le club phare de la ville est le Tango Bourges Basket qui a remporté quinze championnats de France[171] et six titres européens dont trois EuroLigues (1997, 1998 et 2001). Le Bourges Foot 18, issu de la fusion du Bourges Foot et du Bourges 18, reprèsente la ville au niveau national. On peut citer aussi les clubs suivants:
Le CREPS de la région Centre-Val de Loire est implanté à Bourges en 2004.
Les infrastructures majeures sont :
Organisation d’événements sportifs majeurs :
Chaque année, la ville organise une compétition indépendante de course de caisses à savon, la Descente infernale.
France 3 Centre-Val de Loire émet le programme national de France 3 avec un décrochage local, notamment pour les JT. Elle diffusait sur Bourges et Châteauroux l'édition locale France 3 Berry, qui s'est arrêtée en [176]. Mais un bureau local existe toujours Place Planchat. France 3 Bourgogne émet aussi dans Bourges et le Cher depuis le site de Neuvy-Deux-Clochers. Pour combler les zones blanches de ce dernier, un réémetteur TNT détenu par Towercast est disponible pour le sud de Bourges. Il est installé sur le château d'eau du chemin des Goulevents.
C'est seulement à partir du XIXe siècle que Bourges retrouve un véritable essor économique : en 1850, la fonderie de Mazière s'installe au sud de la ville et s'équipe de deux hauts fourneaux circulaires en 1864 grâce à Louis Léonce Melchior de Vogüé ; elle se spécialise dans les charpentes métalliques comme celles du Pavillon Baltard de Paris, et les pièces de fonderie et du mobilier urbain ; l'installation d'industries métallurgiques, aéronautiques, chimiques et d'établissements militaires, attire une importante main-d'œuvre. Depuis 1952 une usine pour la fabrication des pneumatiques Michelin a été édifiée au nord de la ville. Aujourd'hui, le développement du trafic routier replace Bourges, grâce à sa position géographique, dans une situation privilégiée.
Bourges est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie du Cher. Elle gère l’aéroport (code AITA : BOU).
L'état des lieux dans le Cher avant 1846 est le suivant :
On note un appauvrissement des sols et des ressources agricoles :
L'essor économique est favorisé par un certain nombre d'éléments historiques :
C'est seulement à partir du XIXe siècle que Bourges retrouve un véritable essor économique : en 1850, la fonderie de Mazières s'installe au sud de la ville et s'équipe de deux hauts fourneaux circulaires en 1864 grâce à Louis Léonce Melchior de Vogüe ; elle se spécialise dans les charpentes métalliques comme celles du Pavillon Baltard de Paris, et les pièces de fonderie et du mobilier urbain. L'usine Mazières a un fort impact sur l'économie, comparée aux autres activités existantes dans le secteur, comme les moulins à eau et à vent qui permettent de fabriquer de la farine.
Après la Révolution de 1830, l'idée est de faire à Bourges un grand centre métallurgique, et en 1847, le marquis de Voguë demande l'autorisation de construire une « usine à fer » sur une propriété située au sud de la ville ; Louis Napoléon Bonaparte donne son accord le .
La fonderie est créée en 1856 pour remplacer celle d'Ivoy-le-Pré. Elle va connaître une grande réussite durant l'essor industriel puis avec le temps, la transformation des énergies et du monde, elle va se transformer en développant d'autres activités (notamment le travail du bois).
Le marquis de Voguë Léonce de Vogüé construit son entreprise sous le modèle paternaliste : il aime ses ouvriers mais il est très exigeant. C'est ainsi qu'il fait construire tout autour de la fonderie des habitations modestes destinées aux familles des ouvriers mais c'est aussi l'occasion d'avoir sa main-d’œuvre proche et surveillée. Il crée ainsi sa cité ouvrière où lui-même va résider, dans une résidence plus huppée. On peut retrouver ces maisons dites maisons « d'ouvriers » de par leur architecture singulière (petite maison avec des échelles montant au grenier de face ou sur les pignons) dans des rues rendues célèbres grâce aux différents éléments cités (ce sont les rues Sainte-Louise, Sainte-Angélique, Mazières).
Sur le plan humain, on crée une société ouvrière avec un essor humain et social. Au XIXe siècle, l'urbanisation modèle la population qui des campagnes s'installe en ville (en périphérie) : il y a un développement conjoint de la ville au quartier et du quartier à la ville.
Sur le plan des transports, la nécessité de transporter les matières premières ou acheminer la production provoque la création d'une gare de marchandises souhaitée à cet endroit par le marquis. Mais cela pose problème, c'est ainsi qu'elle va être construite au nord de la ville (emplacement actuel). Il existait bien, sur ce quartier, une petite voie ferrée qui passait à l'emplacement de l'actuel boulevard de l'Avenir puis par la rue des Pervenches. L'arrêt était situé devant une petite maison (visible encore) en haut de la rue de Mazières, à l'opposé du site de la fonderie. Mais très peu de marchandises et de personnes étaient transportées.
Créé en 1814, le canal du Berry (ou du Cher) devient indispensable au transport. Le besoin d'eau pour la construction et le transport des produits va rendre important ce canal. On peut le repérer à Bourges puisque c'est l'actuel passage de la rocade verte derrière la médiathèque.
La création de la fonderie de Mazières a apporté de nombreux et profonds changements dans le quartier sur de nombreux plans : économique, social et géographique :
Le transport le plus important se fait par voie fluviale, en péniche. C'est le canal du Berry qui est utilisé ;
La vie des hommes s'est améliorée, mais elle reste difficile. Hommes et femmes travaillent : les enfants mêmes les plus petits peuvent être scolarisés.
Les activités de l'usine, vont suivre le cours de l'Histoire et se poursuivre avec beaucoup de changements (production en armement, des changements de propriétaires, de nom). En 2002, La production de l'usine appelée « Manoirs Industries » s'arrête. L'usine est désaffectée en 2016, tout comme l'usine électrique créée en 1913 située non loin.
L'économie est peu développée : quelques petits commerces animent la vie du quartier et on note la présence d'infrastructures sportives (rugby, football, gymnastique et fitness) et culturelles diverses :
Bourges constitue une étape majeure de la Via Lemovicensis au départ de Vézelay, et constitue l'un des principaux chemins du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice.
Bourges est classée Ville d’art et d’histoire.
Plusieurs spécialités du patrimoine gastronomique sont originaires de Bourges :
La Maison de la Culture, inaugurée officiellement le 18 avril 1964 par André Malraux, ministre d'État chargé des affaires culturelles, est l'une des premières du type en France. En 2010, elle est en grande partie fermée en vue de sa rénovation. Mais à la suite de nombreuses études du sol et de recherches archéologiques majeures sous le bâtiment, la rénovation a été interrompue pour une reconstruction à proximité, le nouveau site étant inauguré en 2021.
À Bourges se trouve le Conservatoire de musique et de danse du Cher et se trouvait l'Institut international de musique électroacoustique (IMEB).
La ville de Bourges compte plusieurs salles de spectacle, parmi lesquelles :
Les bibliothèques de la ville de Bourges comprennent[182] :
La ville est une étape de l'une des branches de l'un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, la via Lemovicensis qui vient de Vezelay[183],[184],[185].
Blason | D’azur à trois moutons passants d’argent, à la bordure engrêlée de gueules, au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or[189].
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Détails | * Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (bordure de gueules sur champ d'azur). |
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Alias | D’azur à trois moutons d’argent, accornés de sable, accolés de gueules et clarinés d’or, à la bordure engrêlée de gueules, au chef cousu d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or[190]. |
En 1860, en raison de sa position centrale, Bourges est choisie pour être le centre de l’armement sous le Second Empire. La ville voit s’implanter la fonderie de canons (1866), l’arsenal, la direction de l’artillerie, l’École de pyrotechnie[191] ainsi que le champ de tir du polygone.
En 1912, à côté de Bourges est créée l’école de pilotage d’Avord. Elle deviendra le plus grand centre de formation de la Première Guerre mondiale.
En 1928, la firme Hanriot implante son école de pilotage à Bourges. C’est le début de l’épopée aéronautique. Les ateliers de fabrication sont construits entre 1932 et 1939, et deviendront plus tard l’Aérospatiale.
Des aviateurs prestigieux séjournent à Bourges et à Avord :
À partir de 1928 les industries aéronautiques se succèdent à Bourges :
Bourges est aussi un haut lieu pour l'industrie d'armement terrestre avec :
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