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personnalité politique française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jean Meunier, né le à Bourges et mort le à Tours[1], est un homme politique, ancien ministre et journaliste français.
Jean Meunier | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (13 ans et 29 jours) |
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Élection | 21 octobre 1945 |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 17 juin 1951 2 janvier 1956 |
Circonscription | Indre-et-Loire |
Législature | Ire Constituante IIe Constituante Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | SOC |
– (5 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Élection | 3 mai 1936 |
Circonscription | Indre-et-Loire |
Législature | XVIe (Troisième République) |
Groupe politique | SOC |
Prédécesseur | Émile Faure |
Successeur | Circonscription supprimée |
Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil chargé de la Fonction publique et de la Réforme administrative | |
– (4 mois et 24 jours) |
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Président | René Coty |
Président du Conseil | Maurice Bourgès-Maunoury |
Gouvernement | Bourgès-Maunoury |
Prédécesseur | Pierre Métayer |
Successeur | Raymond Marcellin (indirectement) |
Secrétaire d'Etat à l'intérieur | |
– (3 mois et 9 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Président du Conseil | Georges Bidault |
Ministre | Jules Moch |
Gouvernement | Bidault II |
Prédécesseur | Raymond Marcellin |
Successeur | Jean Berthoin |
Sous-secrétaire d'État aux Transports et aux Travaux publics | |
– (1 mois) |
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Président | Léon Blum |
Gouvernement | Blum III |
Prédécesseur | Paul Devinat (indirectement, Travaux publics) Jules Moch (ministre, Travaux publics) |
Successeur | Albert Gazier |
Maire de Tours | |
– (3 ans, 1 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | René Guerrier |
Successeur | Marcel Tribut |
Conseiller général d'Indre-et-Loire | |
– (4 ans) |
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Circonscription | Canton de Tours-Sud |
Successeur | Joseph-Marie Leccia |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bourges |
Date de décès | (à 69 ans) |
Lieu de décès | Tours |
Parti politique | SFIO |
Résidence | Indre-et-Loire |
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Maires de Tours | |
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Né à Bourges le d'un père imprimeur, fervent socialiste, il entre à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1926, l'année de son mariage avec la fille d'un cheminot syndicaliste licencié après la grande grève de 1920, « elle aussi passionnée de politique »[2]. Son père Maurice Meunier avait racheté en 1920 à Tours sa propre imprimerie[3], après avoir été chassé d'une coopérative d'imprimeurs « par ses camarades devenus communistes », l'année du Congrès de Tours qui voit la scission entre socialistes et communistes[2] et cinq ans après les premiers s'installer pour un quart de siècle à la mairie de Tours[2].
Il devint Franc-Maçon en 1926[3] ou 1927n[2], appartenant au Grand Orient de France, qui fut son école de formation[2]. En 1934, Jean Meunier est élu secrétaire de la Fédération socialiste d'Indre-et-Loire.
Aux élections municipales de 1935 il est élu conseiller municipal sur la liste de Ferdinand Morin, maire de Tours depuis 1925[3]. L'année suivante, à l'instigation de ce dernier, il se présente aux législatives dans la 3e circonscription de Tours, au scrutin de liste. Les six premiers placés devant lui s'étant désistés, c'est lui qui la mène. Sa liste, devancée par celle du candidat de droite, n'arrive que deuxième [2], mais bénéficie du maintien au second tour d'Émile Faure, député sortant, transfuge de la SFIO, portant l’étiquette républicain-socialiste[2]. Il devient ainsi l'un des plus jeunes députés, sous l'étiquette SFIO.
Deux ans après, c'est à contrecœur, mais par discipline de parti, qu'il votera pour les accords de Munich.
« C'est parce qu'il est député, bien que réformé », que Jean Meunier s'engagera fin octobre 1939 dans la 9e Section des infirmiers pour y recevoir une formation et c'est avec le grade de sous-lieutenant qu'il sera dirigé vers le théâtre des opérations militaires, en Sarre, le . Fait prisonnier à Saint-Dié le , il est libéré en tant que sanitaire le .
Lors d'une réunion informelle à la mairie de Tours, le , sous la présidence de Ferdinand Morin, il observe que la plus grande majorité des responsables de la SFIO, et notamment le maire, se révèle, soit pacifiste, dans la mouvance de Paul Faure, soit attentiste, soit, pire encore, pour la collaboration. Deux ans après, il le signalera dans un rapport adressé à Londres le .
Jean Meunier a pendant la guerre repris son métier d’imprimeur[4], son père lui laissant la gérance de l’imprimerie familiale[4], ce qui intéresse la résistance, pour fabriquer des faux papiers et tracts[2]. Le radio émetteur breton Marcel Clech, futur déporté à Mathausen, parachuté près de Tours réside clandestinement dans la ville et prend contact avec lui[4]. Selon sa fille Mireille, il signe son engagement dans la Résistance le 1er janvier 1942 à la demande du colonel Rémy, qui souhaite organiser en Touraine le réseau CND-Castille[4]. Au printemps de la même année, Henri Ribière, du Comité d’action socialiste, contacte Jean Meunier pour lui demander d'organiser à Tours le Mouvement Libération-Nord[4]. Avec quelques autres, notamment les instituteurs de Velpeau, Marcel Ballon et Marcel Ney, tous deux morts en martyrs[4], il doit reconstituer un Parti socialiste clandestin dans ce secteur[4]. C'est en octobre 1942 qu'il est chargé par Henri Ribière de fonder le mouvement Libération-Nord dans l’Indre-et-Loire[2].
Vers l'été 43, il fait croire aux Allemands qu’il part dans le Midi[3], afin de se rendre quelques jours à Paris[3]. Le 9 septembre 1943, un parachutage d’armes est suivi d'arrestations, et la partie tourangelle de son réseau, "Libération-Nord local" est décapitée[3]. Il devient coordinateur des actions sur le département d'Indre-et-Loire[3].
Fondateur, en 1944, avec Pierre Archambault du quotidien d'information la Nouvelle République du Centre-Ouest, il le présidera jusqu'à sa mort à l'âge de 69 ans en 1975.
Le 31 août 1944, les Allemands se retirent de la ville et c'est la libération de Tours[3]. Le lendemain, il est nommé maire de la ville, fonction à laquelle il est élu en 1945. Environ 700 collaborateurs sont arrêtés, 2000 dossiers d’épuration ouverts[3]. Le même jour est imprimé le premier numéro de La Nouvelle République du Centre-Ouest, qui prend la place de La Dépêche du Centre, sous l'impulsion du commissaire de la République, Michel Debré. Ce premier numéro paraît le samedi avec un tirage de 33 000 exemplaires. Deux numéro avaient été auparavant publiés dans la clandestinité. Grâce aux lois de 1946 sur la presse, via « un substantiel apport de fonds versés aux précédents propriétaires 186 millions » de francs, le quotidien bénéficie d'une « structure de gestion » le mettant à l'abri de groupes de pression[3].
Lors des municipales de 1947, la liste SFIO qu'il menait a obtenu 22 % des voix contre 25 % pour celle du PCF et 40% pour celle du Rassemblement du peuple français (gaullistes) et après des tractations, Jean Meunier n'est finalement qu'adjoint du maire socialiste Marcel Tribut[5].
Au lendemain de la Libération, il est président de l'Association de la presse démocratique et de son émanation l'Agence coopérative d'information.
Il est par ailleurs aussi directeur du Réveil socialiste d'Indre et Loire, hebdomadaire de la SFIO dans lequel le romancier d'extrême droite A.D.G. fit, très jeune, ses premières armes de rédacteur.
Il travaille au ministère des Travaux publics puis de l’Intérieur[3], et occupe un poste de secrétaire d’Etat à la fonction publique[3].
Battu aux élections législatives de 1958 par Jean Royer, il participe activement à la vie de la Nouvelle République du Centre-Ouest, dont il est le principal éditorialiste.
Jean Meunier a épousé en avril 1926 Raymonde Béguet, née le et décédée le , qui lui a donné une fille, Mireille, née le , sociologue. Il est le grand-père maternel de la journaliste Nathalie Saint-Cricq[6], née treize ans avant son décès, et l'arrière grand-père du journaliste Benjamin Duhamel.
Dans une lettre adressée par Guy Mollet, le , à Jean Meunier, celui-ci lui demande d'envoyer à Roger Quilliot qui prépare une Histoire du Parti Socialiste de 1944 à 1968, un rapport sur les activités du parti durant l'occupation afin d'y consacrer un chapitre. Jean Meunier intitulera ce rapport: Les Socialistes Tourangeaux dans la Résistance. C'est le document le plus complet sur les activités clandestines que l'on puisse présenter puisqu'il fut rédigé par celui qui était chargé de la Résistance en Indre-et-Loire.
"Si je peux témoigner c'est que mes activités ont été multiples, que des responsabilités m'ont été confiées, que j'ai échappé à la Gestapo et que j'ai survécu. De nombreux socialistes tourangeaux ont choisi la Résistance, notamment ceux que j'ai sollicités, connaissant leurs sentiments, leur courage, leur amitié. Beaucoup sont tombés dans un combat qui nous fut commun. Je suis donc obligé, pour évoquer le rôle des disparus, des survivants, de rappeler le mien.
Fin 1941, un radio d'un service anglais nous est envoyé par le Dr Émile Aron, membre du P.S. et ami personnel. Je l'abrite et l'installe à Tours où il va assurer pendant des mois la liaison radio avec Londres. Je fais parvenir un long rapport écrit à Félix Gouin et je demande à m'engager dans les F.F.L.. Je reçois la visite d'un délégué du C.N.D. qui m'engage et me charge d'organiser un S.R. régional. Je ferai appel, entre autres, à plusieurs membres du parti: Marcel Nay, Marcel Ballon, Kléber Gaudron et A.-M. Marteau.
Mon père m'a laissé la gérance de son imprimerie qui me fait une couverture et me permet de fabriquer, la nuit, quantité de matériel: cachets de Préfecture, imprimés officiels, cartes d'identité, tracts (notamment des tracts pour le Parti Socialiste clandestin que j'adresse à Charles Dumas, à Paris, en les "enrobant" dans des faux livres techniques). Parallèlement à mon travail de S.R. (C.N.D.), je participe à la formation du P.S. clandestin. Sans doute par Henri Ribière, je retrouve des camarades résistants. Je rencontre plusieurs fois, à Paris, chez Lagrosillière, Daniel Meyer, Charles Dumas, Robert Verdier, Jean Texcier, Amédée Dunois, Jean Biondy, Raoul Évrard et probablement d'autres.
Au début 1942, Henri Ribière me demande d'organiser Libé-Nord en Touraine. À cette époque, je reçois notamment à l'imprimerie Bothereau, Gazier, Deniau... Pour constituer le mouvement dont je serai responsable jusqu'à la Libération, je fais naturellement appel à tous les socialistes déjà contactés (dont je parle plus loin).
Au début de 1943 Libé-Nord est organisé. Des groupes sont constitués et le matériel arrive par parachutage. En juin, un résistant est arrêté que j'avais reçu et aidé (Consulter le site Pierre Culioli). J'apprends par mes agents C.N.D. que des membres de son organisation sont recherchés en Indre-et-Loire. Je les fais prévenir et je cesse de coucher chez moi. Quelques semaines plus tard, un de mes agents C.N.D. est arrêté dans une affaire qui n'a rien à voir avec la Résistance, mais confie aux gendarmes son activité. Je décide de "disparaître". Je préviens le personnel (dont je sais que plusieurs membres avaient une activité résistante) que je suis sujet à des hémoptysies et que l'imprimerie ne rouvrira qu'après les congés payés. Enfin, probablement par une trahison qui ne sera jamais élucidée, les Allemands arrêtent plusieurs membres de Libé-Nord à la suite d'un parachutage. Ma femme et ma fille (alors âgée de sept ans) doivent fuir précipitamment et échappent deux fois de justesse à la Gestapo qui les poursuit. Raymonde Meunier revient cependant à Tours pour prévenir les camarades menacés. Certains obéissent au mot d'ordre. D'autres n'en tiennent pas compte et c'est une catastrophe en chaîne. Celui qui faisait la liaison (Chérioux) entre le centre et quatre départements est arrêté. Libé-Nord est décapité, non seulement en Indre-et-Loire, mais dans le Cher, le Loir-et-Cher et le Loiret. Alors que ma femme travaille sous un faux nom, je fais la navette entre Paris et Tours, sous déguisements et pseudos variés. Ma belle-mère est arrêtée. La Gestapo la questionne, la met en présence de Chérioux, en observant la rencontre par la (illisible), constate qu'elle ne le connaît pas. Elle est relâchée. Un message dont j'ai toujours ignoré l'origine, passe à la B.B.C. indiquant: "Jean Meunier et sa compagne sont arrivés à Londres." Pendant quelque temps la Gestapo me croit hors de France. De Paris, je continue à diriger mon réseau et l'organisation régionale de Libé-Nord. Je vois régulièrement Henri Ribière et ceux de mes agents entrés en clandestinité. Je rencontre des socialistes: Jean Bohet, Vincent, Émile Bèche, etc. J'ai une rencontre avec Pierre Brossolette, en présence d'Henri Ribière et Tanguy-Prigent quelques semaines avant son arrestation. Nous formons, "pour après", le projet d'un travaillisme français. Maquillé et changeant souvent d'état civil, je vais fréquemment à Tours où j'ai un P.C. dans une clinique d'accouchement. La Gestapo a installé une annexe dans ma maison et charge un de ses agents français de me rechercher. (Celui-ci sera fusillé à la Libération.)
En fin 1943 Ribière m'informe que le C.N.R. va me charger de former le Comité départemental de libération. Je suis contacté à cet effet par Vincent (Closon). Je serai donc, jusqu'à la Libération, Président du C.D.L. et, à ce titre, responsable de toute la Résistance tourangelle.
Je rappelle que Jean et Raymonde Meunier appartenaient à la Fédération S.F.I.O. d'Indre-et-Loire. Parmi ceux qui ont survécu à la lutter clandestine, citons :
Un groupe Rabelais attaché au B.O.A. se forma en Indre-et-Loire. Quelques socialistes "paul-fauristes", d'abord attentistes, y participèrent. Ce groupe fut décimé. Trois de ses membres, anciens socialistes, ont été arrêtés et sont morts: Alfred Bernard (qui avait été un dirigeant communiste avant de venir à la S.F.I.O.), Roger Ballon (instituteur, cousin de Marcel cité plus haut) et Paul Jourdain. Des proches de Bernard, Pichon et sa femme furent déportés et revinrent.
Parmi les arrestations de notables ne participant pas à la Résistance, citons Charles Dubourg qui avait été longtemps adjoint quand Ferdinand Morin était maire de Tours.
Ferdinand Morin était député S.F.I.O. et maire de Tours. "Paul-fauriste", il considéra la victoire hitlérienne comme une "paix" préférable à la guerre. Il demeura le maire. Il vota les pleins pouvoirs à Pétain. Il fut nommé Conseiller National de Vichy. Il envoya au nom de la Municipalité de Tours un télégramme à Pétain le , assurant de son "loyal dévouement" le Maréchal "apparut aux yeux de tous nos concitoyens comme le vivant symbole de la communauté française sauvée du désastre.". Ferdinand Morin signa des affiches appelant la population à dénoncer les "terroristes"... Inéligible, il fut après la guerre élu, invalidé par le Tribunal Administratif et réélu Conseiller municipal sur la liste R.P.F.
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