Ordre de Sainte-Ursule

congrégation religieuse enseignante catholique fondée par Angèle Mérici De Wikipédia, l'encyclopédie libre

L'ordre de Sainte-Ursule est un ordre religieux catholique fondé en à Brescia en Lombardie (Italie) par sainte Angèle Mérici (1474-1540). Il se consacre principalement à l'éducation des filles ainsi qu'aux soins des malades et des nécessiteux dans de nombreuses maisons qui en vinrent à être appelées couvents des Ursulines.

Faits en bref Approbation pontificale, Institut ...
Ordre de Sainte-Ursule
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale 1539
par Paul III
Institut ordre monastique
Règle Règle de saint Augustin
But éducation des filles
Structure et histoire
Fondation 25 novembre 1535
Brescia (Italie)
Fondateur Angèle Mérici
Patron sainte Ursule
Liste des ordres religieux
Fermer

Compagnie de sainte Ursule

Résumé
Contexte

La Compagnie de sainte Ursule est fondée le 25 novembre 1535 à Brescia par Angèle Mérici sous la forme d'une société de vierges vouées aux œuvres de charité[1]. Ses membres ne pratiquent pas la vie commune mais vivent dans leur famille sans prononcer de vœux et ne portent pas d'habit particulier[2]. Angèle Mérici place la communauté sous la protection de sainte Ursule[3]. La règle de vie est approuvée le 8 août 1536 par Lorenzo Muzio, vicaire général du diocèse de Brescia et la compagnie est reconnue le 9 juin 1544 par la bulle Regimini Universalis Ecclesiae du pape Paul III[4].

En 1566, Charles Borromée, archevêque de Milan, introduit la compagnie de sainte Ursule dans son diocèse et leur donne une règle modifiée (règle de Milan). Il leur confie des écoles de la doctrine chrétienne[5]où les fidèles viennent écouter le catéchisme du concile de Trente le dimanche et les jours fériés. En 1582, il modifie la règle de la Compagnie de Brescia (règle de Brescia réformée). En 1584, l'évêque de Ferrare rédige également une règle (règle de Ferrare)[6].

En 1592, César de Bus fonde les prêtres de la doctrine chrétienne à L'Isle-sur-la-Sorgue pour enseigner le catéchisme selon les réformes du Concile de Trente. Il est également aidé dans sa mission par des jeunes filles[7]. Après un voyage à Ferrare, Alexandre Bichi, évêque de Carpentras rapporte la règle de la Compagnie de sainte Ursule[8]. Les jeunes filles vivent d'abord dans leur famille puis adoptent la vie en communauté en 1596 sur les conseils de César de Bus. Françoise de Bermond (1572-1628) est nommée supérieure[7]. Cette dernière fonde d'autres communautés à Avignon (1596), Aix-en-Provence (1600), et Arles et Marseille (1602)[9]. Ces Ursulines qui vivent en commun, n'ont pas de chapelle privée et pas de sœurs converses. Elles doivent donc pouvoir sortir de leur maison pour aller à l’église, ou effectuer les démarches de la vie quotidienne[10]. Elles sont appelées Ursulines congrégées[11].

Ursulines de Paris

Résumé
Contexte
Thumb
Habit des Ursulines de la congrégation de Paris à partir de 1617

En 1604, Barbe Acarie (1566-1618) introduit en France les carmélites qui s'installent dans le couvent de l'Incarnation du faubourg Saint-Jacques[12]. Elle propose aux jeunes filles qui ne peuvent entrer au Carmel de former une congrégation consacrée à l'instruction des filles et demande à Madeleine Lhuillier de Sainte-Beuve (1562-1630) de bien vouloir aider cette fondation[13]. En 1608, Françoise de Bermond se rend à Paris avec Lucrèce de Montez pour former les futures sœurs aux usages et à la règle d'Angèle Mérici. Mais à la différence des Ursulines de Provence, Madeleine Lhuillier désire créer un ordre religieux astreint à la clôture et lié par les trois vœux solennels avec un quatrième vœu dédié à l'instruction des filles. Cette transformation de la compagnie de Sainte-Ursule l'oblige à se rattacher à l'une des grandes familles religieuses approuvées par l'Église. Madame de Sainte-Beuve fait le choix de l'ordre de Saint-Augustin dont la règle s'adapte aux constitutions d'Angèle Mérici et de Charles Borromée[14]. Elle obtient les lettres patentes en décembre 1611[15]et reçoit le 30 septembre 1612[16]la bulle du pape Paul V signée du 13 juin de la même année[17]. Le 11 novembre suivant, le cardinal de Retz et son oncle le cardinal de Gondi, érigent canoniquement le couvent des Ursulines et donnent l'habit religieux aux 12 premières sœurs[18].

La congrégation de Paris fonde ensuite Abbeville (1615), Pontoise et Amiens (1616), Rennes et Eu (1618), Rouen (1619), Sainte-Avoye, quartier de Paris (1622), Crépy-en-Valois et Caen (1624), Saint-Omer (1626), Saint-Denis (1628), Bourges (1631), Montargis (1632), Montluçon et Meaux (1645)[19].

Le couvent de Pontoise fonde Gisors (1621), Falaise (1622), Bayeux (1624), Évreux (1625), Mantes (1629), Clermont-en-Beauvaisis (1639) et Poissy (1647). Gisors fonde à son tour Gournay-en-Bray (1630), Magny-en-Vexin (1639), Les Andelys (1641), et Elbeuf (1648). Falaise fonde Vire (1631) qui fonde Pont-Audemer (1665)[20].

Le couvent d'Amiens fonde Montdidier (1623) Boulogne-sur-Mer (1624), Beauvais (1627) et Noyon (1628). Celui de Rennes donne naissance à Saint-Malo (1622), Ploërmel (1624), Fougères (1626), Le Faouët (1658). Ploërmel fonde quant à lui Pontivy (1633), Hennebont (1641) et Redon (1674) ; Pontivy donne ensuite Carhaix (1644). Eu fonde Dieppe (1624) ; Rouen donne Le Havre (1627) ; Sainte-Avoye fonde Lisieux (1631) ; Saint-Omer crée Lille (1638) qui fonde Tournai (1667) ; Saint-Denis fonde Argenteuil (1647)[21].

Plus tard, des couvents fondés ou rattachés à Lyon et Dijon rejoignent la congrégation de Paris, souvent dans le but de pouvoir prononcer le quatrième vœu. Pour Lyon, il s'agit des monastères d'Autun, Mâcon, Moulins, Clermont-Ferrand, les deux couvents de Nevers, Quimper, Saulieu, Auxonne, Semur-en-Brionnais, Seurre, Bourbon-Lancy, Vitteaux, Charlieu, Nuits, Moulins-Engilbert, Vézelay, Marcigny, Montcenis, Paray-le-Monial, Metz et Pont-Croix. Pour Dijon, ce sont les monastères de Troyes, Avallon, Corbigny, Flavigny-sur-Ozerain, Cravant, Lormes, Saint-Cloud et Saint-Pierre-le-Moûtier[22].

Ursulines de Lyon

Résumé
Contexte
Thumb
Habit des Ursulines de la congrégation de Lyon

En 1610, Françoise de Bermond et Lucrèce de Montez sont rappelées en Provence par leurs supérieurs[23]. Alors qu'elles font une escale à Lyon, un riche marchand, Jean Ranquet, les prie d'établir une communauté dans la ville. Il leur cède d'abord sa maison situé place Croix-Paquet[24]puis achète pour elles deux maisons avec jardins dans la rue de la Vieille-Monnaie. L'acte de vente est du 21 septembre 1612. Voulant assurer l'avenir de la communauté, Françoise de Bermond sollicite l'autorisation du roi et celle de l'archevêque. Louis XIII lui envoie des lettres patentes en décembre 1611 et Denis-Simon de Marquemont donne son approbation le 22 mars 1616[25].

En 1618, Marquemont propose au Ursulines d'ériger leur maison en monastère[26]. Le 30 avril 1619, il reçoit la bulle de Paul V qui autorise l'érection du couvent sous la règle de Saint-Augustin et qui permet aux religieuses de prononcer des vœux tout en continuant à se dévouer à l'enseignement au sein de leur maison. L'archevêque de Lyon établit la clôture régulière le 25 mars 1620 ; le même jour il donne le voile à Françoise de Bermond et aux trois plus anciennes. La Mère de de Bermond rédige des constitutions proche de celle de la congrégation de Paris, excepté le quatrième vœu, qu'elle ne juge pas à propos d'introduire[25].

La congrégation de Lyon fonde les couvents de Moulins, Saint-Chamond, Mâcon et Ambert (1620), Clermont-Ferrand (1621), Saint-Bonnet-le-Château (1622), Grenoble (1623), Montélimar (1624), Roanne (1631), 2e monastère de Lyon près de l'église Saint-Just (1633), Villefranche-sur-Saône (1634), Nîmes (1637), Saint-Galmier et 3e monastère de Lyon, montée Saint-Barthélemy (1651)[27].

Ces couvents fondent à leur tour d'autres maisons. Moulins donne Nevers (1622) et Quimper (1623) qui fonde Pont-Croix (1652). Nevers donne Moulins-Engilbert (1635) et un 2e monastère de Nevers (1639)[28]. Saint-Chamond donne Autun (1620), Saulieu (1624), Auxonne (1625) Montbrison (1628), Monistrol-sur-Loire (1634), Mende, Saint-Symphorien-sur-Coise (1635), Le Malzieu-Ville (1635) qui donne Saint-Chély-d'Apcher), et Saint-Étienne (1636). Saulieu crée Beaulieu (1633) qui donne Bourg-Argental (1658). Autun fonde Beaune (1626) Arnay-le-Duc (1628) Semur-en-Brionnais (1631) Marcigny (1643) et Paray-le-Monial (1647). Beaune fonde Seurre (1632), Bourbon-Lancy (1633), Nuits (1634), Saint-Gengoux-le-National (1637), Arc-en-Barrois (1643). Auxonne donne Vesoul (1629) et Flavigny-sur-Ozerain (1632). Arnay-le-Duc crée Vitteaux (1633) et Vézelay (1638). Montbrison donne Feurs (1639) et le 2e monastère de Montbrison (1650)[29]. Mâcon fonde Charlieu (1633) et Metz (1649). Clermont fonde Cunlhat (1661), Thiers (1663) qui donne Maringues (1663), Montferrand (1638), Aigueperse (1650)[30]. Roanne fonde Trévoux (1640)[31].

Grenoble donne Saint-Geoire-en-Valdaine (1623), Chambéry (1625), Gap, Briançon (1629), Saint-Marcellin (1630), Brignoles (1632), Riez (1633), Vienne (1635) et Sisteron (1642). Chambery fonde Belley (1629), Thonon-les-Bains (1634) et Sallanches (1636). Saint-Marcellin donne Romans-sur-Isère (1608) qui fonde à son tour La Côte-Saint-André (1635). Saint-Geoire-en-Valdaine fonde Tullins (1638)[32]. Brignoles fonde Aubagne (1634), La Ciotat (1635), Barjols (1635), Marseille, Draguignan (1636), Ollioules (1638), Toulon (1639), Cavaillon (1648), Valensole et Signes. Toulon fonde Cuers (1640). Le couvent d'Aix-en-Provence, fondée en 1600 comme simple congrégation, choisit en 1634 de devenir monastère avec la règle de Lyon. Il fonde ensuite Pignan, Lambesc (1637) et Lorgues (1639)[33]. Montélimar donne Bourg-Saint-Andéol, Carpentras (1627) qui fonde Caromb (1643) ; Valence (1630) qui fonde Chabeuil ; Beaucaire (1631) qui fonde Alès ; Die (1638), Digne-les-Bains (1642), Crest (1647)[34].

Certains couvents fondés ou rattachés à Lyon rejoignent ensuite la congrégation de Paris, pour pouvoir prononcer le quatrième vœu. Ce sont les monastères d'Autun, Mâcon, Moulins, Clermont-Ferrand, les deux couvents de Nevers, Quimper, Saulieu, Auxonne, Semur-en-Brionnais, Seurre, Bourbon-Lancy, Vitteaux, Charlieu, Nuits, Moulins-Engilbert, Vézelay, Marcigny, Montcenis, Paray-le-Monial, Metz et Pont-Croix[35].

Ursulines de Bordeaux

Résumé
Contexte
Thumb
Habit des Ursulines de la congrégation de Bordeaux

Obligé de se rendre à Rome en 1605, le cardinal de Sourdis passe par le Comtat Venaissin, où il assiste aux instructions que les Ursulines font aux petites filles. À son retour, il s'arrête à Milan et prend une copie de la règle établie par Charles Borromée, dans le but de créer une compagnie de sainte Ursule dans le diocèse de Bordeaux[36].

Le prêtre de l'église de Puy-Paulin (vers l'actuel hôtel de l'Intendance) lui présente Françoise de Cazères et Jeanne de la Mercerie qui se consacrent à l'éducation des enfants pauvres sur sa paroisse. Avant de se décider à former une congrégation, elles font une retraite de 6 mois à Libourne[37]avec Marie de Cazères, la cousine germaine de Françoise[36].

La congrégation est fondée le 30 novembre 1606 avec Françoise comme supérieure et les sœurs commencent l'instruction des petites filles. Le couvent est civilement autorisé le 21 novembre 1612 par des lettres patentes de Louis XIII[38]. Mais la supérieure exprime bientôt le désir de donner une forme monastique à sa congrégation, ce que les autres sœurs approuvent lors d'un chapitre. Par la bulle du 8 février 1618, le pape Paul V érige la maison de Bordeaux en monastère sous la règle de Saint-Augustin[39].

La congrégation de Bordeaux fonde les couvents de Libourne, Bourg, Saint-Macaire, Laval, Poitiers, Angers, Saumur (1618), Le Mans (1623), Carcassonne (1627), Cahors (1629), Gondrin (1630), Bazas (1632), Saint-Sever (1634), Tarbes (1636) et Port-Sainte-Marie (1637)[40].

Saint-Macaire fonde Montauban et Castelsarrasin, Libourne donne Saint-Émilion (1630). Laval fonde Dinan (1621), Château-Gontier (1630) et Thouars (1632). Dinan fonde Saint-Brieuc (1624), Tréguier (1625), Vannes (1627), Josselin (1646) Quimperlé (1652), Guingamp (1654) et Hédé (1666). Saint-Brieuc fonde Lamballe (1637) et Lannion (1659). Tréguier crée Saint-Pol-de-Léon (1629) qui donne Landerneau (1651) qui fonde à son tour Morlaix (1638)[41].

Poitiers fonde Orléans (1622), Niort (1623) et Parthenay et Loudun (1625). Orléans fonde Blois (1624) qui donne Selles (1633) qui fonde lui-même Valençay (1642) ; Les fondations d'Orléans continuent avec Beaugency (1629) et Issoudun (1630), qui fonde à son tour Châtillon-sur-Indre (1646). Niort fonde Luçon (1631) et Saint-Jean-d'Angély (1635) qui fonde Villebois-Lavalette (1665)[42].

Angers fonde La Rochelle (1629). Saumur fonde Tours (1620), Chartres (1626) et Nantes (1627). Tours fonde Amboise (1626), Loches (1628) qui donne Lignières (1664), Chinon (1632) qui donne L'Île-Bouchard (1645) ; et Montrichard (1642). Chartres fonde Vendôme et Nogent-le-Rotrou (1631). Nantes fonde Ancenis (1642), Châteaubriant (1643) et Guérande (1644). Gondrin fonde Condom (1633) qui donne Marmande (1644) ; Auvillar (1647). Bazas fonde Périgueux (1641). Saint-Sever fonde Mont-de-Marsan (1638) et Sainte-Livrade-sur-Lot (1653)[43].

Ursulines de Toulouse

Résumé
Contexte
Thumb
Habit pour les jours ouvrés des Ursulines de la congrégation de Bordeaux

Lors de la fondation des Ursulines de Provence, une des premières compagnes de Françoise de Bermond est Marguerite de Vigier, fille d'un marchand de la ville de L'Isle-sur-la-Sorgue[44]. Le frère de Marguerite qui est prêtre de la doctrine chrétienne, fait venir sa sœur à Avignon puis à Chabeuil où ils œuvrent ensemble à la conversion des calvinistes. Leur succès arrive jusqu'à Toulouse. Le cardinal François de Joyeuse demande alors à César de Bus de lui envoyer des Doctrinaires et des Ursulines pour l'instruction gratuite de la jeunesse de son diocèse, et pour la conversion des calvinistes[45].

César de Bus envoie Marguerite de Vigier et le frère de celle-ci à Toulouse en 1604[46]. Les débuts sont difficiles mais Arnaud de Bouret, conseiller au parlement de Toulouse, leur achète l'hôtel de Boysson[47]. Marguerite et ses compagnes en prennent possession en 1607. Une chapelle étant contiguë à cette maison, elles obtiennent la permission de percer la muraille pour entendre la messe et les prédications sans sortir de chez elles, ce qui leur permet de mener une vie plus retirée et recueillie[48].

Marguerite de Vigier commence à rédiger des statuts pour maintenir l'observance. Elle fait faire un an de noviciat à celles qui se présentent après lequel elles prononcent des vœux simples de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. Elles récitent le petit office de la Vierge, avec plusieurs heures d'oraison ; mais afin d'engager les sœurs à persévérer dans cet état, Marguerite prend la résolution de faire ériger sa congrégation en ordre religieux. Son frère, le Père de Vigier, part pour Rome en 1615 et obtient du pape Paul V une bulle, par laquelle il érige la maison de Toulouse en monastère sous la règle de saint Augustin. L'archevêque leur donne l'habit le 8 septembre 1615 ; à partir de ce jour, elles disent l'office divin en entier. La Mère de Vigier est renouvelée dans sa charge de supérieure, et c'est en cette qualité que, la bulle ne faisant pas mention des écoles pour les externes, œuvre capitale de la congrégation, elle en demande une seconde, qui lui est accordée le 3 octobre 1616[48].

La congrégation de Toulouse fonde les couvents de Brive-la-Gaillarde (1619), Auch (1623) (un 2e monastère est fondé par Auch en 1677 dans cette même ville), Saint-Esprit, quartier de Bayonne (1624), Villefranche-de-Rouergue (1627), Béziers (1634). Toulouse fonde aussi Grenade (Haute-Garonne), Gimont, Saint-Jean-de-Luz, Pamiers, Oloron-Sainte-Marie, Pau et Dax mais on ne possède pas les dates de fondations pour ces couvents. Brive-la-Gaillarde fonde Limoges et Angoulême (1627). Limoges (1620) fonde à son tour Les Moutiers-en-Retz (1626). Béziers fonde Lodève 1635 qui fonde Lunel[49].

Ursulines de Dijon

Résumé
Contexte
Thumb
Habit des Ursulines de la congrégation de Dijon

En 1605, Anne de Jésus fonde le carmel de Dijon[50]. Françoise de Xainctonge désire intégrer le monastère mais ses parents s'y opposent fermement. Pour lui changer les idées, ils l'envoient à Dole auprès de sa sœur Anne de Xainctonge, qui a fondé dans cette ville la compagnie de Sainte-Ursule, une communauté religieuse sans clôture. En rentrant à Dijon, elle crée avec quelques compagnes une association de charité pour visiter les malades, porter secours aux pauvres et instruire les enfants. Les associées continuent à vivre chez leurs parents jusqu'au 25 décembre 1605, où elles louent une maison pour vivre ensemble[51].

Françoise entame les démarches pour donner une stabilité à son œuvre. Le 4 octobre 1607, elle reçoit l'approbation de Charles de Pérusse des Cars, évêque de Langres, dont dépend alors Dijon. Le 2 mai de l'année suivante, les magistrats, accordent aussi leur consentement. Elle obtient également des lettres-patentes d'Henri IV enregistrées au parlement de Bourgogne. En 1611, l'abbé général de Cîteaux, délégué par l'évêque de Langres, donne l'habit aux neuf sœurs les plus anciennes, qui prononcent des vœux simples de chasteté, d'obéissance et de pauvreté. Elles suivent alors la règle des Ursulines de Brescia[52].

Ayant appris l'existence de cette communauté, Barbe Acarie demande à Catherine de Montholon, fille du garde des sceaux François II de Montholon, de les aider. Cette dame devait justement faire un voyage de Dijon pour affaires de famille. Elle visite la communauté et envoie, quelques jours après, une somme de 16000 livres. Par reconnaissance, les sœurs lui décernent le titre de fondatrice. Le 5 novembre 1615, l'évêque de Langres, Sébastien Zamet, publie une ordonnance par laquelle il approuve l'établissement des Ursulines mais déclare qu'il veut ériger la congrégation en monastère avec clôture tout en conservant l'instruction gratuite des jeunes filles. La bulle qui permet l'érection du monastère est accordée le 23 mai 1619 par le pape Paul V. Le 22 août suivant, l'évêque de Langres donne l'habit aux religieuses qui prononcent leur vœux solennels[53].

La congrégation de Dijon fonde Langres, Châtillon-sur-Seine (1619), Auxerre (1623), Bourg-en-Bresse (1624), Chalon-sur-Saône (1627), Poligny (1633) et Avallon (1629). Langres fonde Chaumont (1619), Flavigny-sur-Ozerain (1632), Saint-Jean-de-Losne, Joinville (1641) et Saint-Dizier (1646) qui donne Châlons-en-Champagne (1661). Châtillon-sur-Seine fonde Tonnerre (1627) qui donne à son tour Bar-sur-Aube (1634) et Ligny-en-Barrois (1646) ; Bar-sur-Seine (1628) qui donne Melun (1643) ; Troyes (1688), Noyers (1632) qui donne Montbard (1647) ; Épernay (1642) et Mussy-sur-Seine (1654). Auxerre fonde Corbigny (1629) et Gien (1629) ; Corbigny fonde ensuite Lormes (1645) et Saint-Pierre-le-Moûtier (1657). Bourg-en-Bresse fonde Crémieu (1633) qui donne Moirans (1636) qui fonde à son tour Vif (1639) ; Châtillon-sur-Chalaronne (1634) et Pont-de-Vaux (1635) ; Châtillon-sur-Chalaronne fonde ensuite Thoissey (1666). Chalon-sur-Saône fonde Saint-Cloud et Sens (1642). Poligny fonde Salins-les-Bains (1627) et Nozeroy (1647). Avallon fonde Cravant (1644)[54].

Plus tard, des couvents fondés ou rattaché à Dijon rejoignent la congrégation de Paris. Ce sont les monastères de Troyes, Avallon, Corbigny, Flavigny-sur-Ozerain, Cravant, Lormes, Saint-Cloud par volonté de l'archevêque de Paris[55], et Saint-Pierre-le-Moûtier[22].

Ursulines d'Arles

Résumé
Contexte

En 1602, les magistrats de la ville d'Arles réclament des Ursulines auprès de la congrégation d'Avignon. Jeanne de Rampalle (1583-1636) part former dans cette ville le noyau d'une nouvelle maison[10]. Devenue supérieure, sur l'ordre de l'archevêque Gaspard du Laurens, elle reste dans cette charge pendant vingt années. Elle décide en 1621 de transformer sa congrégation en ordre monastique après le consentement des autres sœurs. Le pape de l'époque est Urbain VIII mais on craint des lenteurs dû au long déplacement jusqu'à Rome. C'est pourquoi, muni de plusieurs recommandations épiscopales, entre autres celle de l'archevêque d'Arles, on s'adresse au vice-légat d'Avignon, dont les pouvoirs s'étendent à toute cette partie de la France ; le Comtat Venaissin faisant alors partie des États pontificaux[56].

Une bulle de 1624, autorise Jeanne à ériger en monastère sa congrégation d'Arles, ainsi que toute autre qu'elle formera par la suite. On sollicite du roi Louis XIII des lettres-patentes, que le parlement d'Aix enregistre ensuite ; et dès le 21 octobre, a lieu la cérémonie de prise d'habit. Le 19 janvier 1625, plusieurs religieuses prononcent leur vœux solennels dont Jeanne qui prend le nom de Jeanne de Jésus, et qui est élue prieure. En 1632, la communauté des sœurs d'Avignon abandonnent le statut de congrégation pour devenir monastère de la congrégation d'Arles[57].

La congrégation d'Arles fonde Valréas (1627), Bollène (1629), Saint-Rémy-de-Provence (1634) et Tarascon (1637)[58].

Ursulines de Tulle

Résumé
Contexte

Après avoir aidé à la fondation des couvent d'Ursulines de Clermont et d'Ambert, la Mère Antoinette Micolon (1592-1659) se rend à Tulle pour une nouvelle fondation[25]où elle arrive le 4 septembre 1618[59]. Elle désire constituer la maison des sœurs en monastère et part pour Bordeaux pour obtenir la bulle des religieuses de cette ville, mais elle n'obtient pas satisfaction. Elle adresse alors une supplique au pape Grégoire XV et reçoit la bulle, datée du 9 février 1621. Dès le lendemain, les sœurs reçoivent l'habit et la ceinture de cuir des mains de Louis de Gourdon de Genouillac, évêque de Tulle, et commencent le noviciat après quoi elles prononcent leurs vœux solennels de chasteté, de pauvreté, d'obéissance et de clôture perpétuelle, sous la règle de saint Augustin[60].

La congrégation de Tulle fonde Saugues (1631), Beaulieu-sur-Dordogne (1632), Ussel (1636). Beaulieu fonde Espalion (1633) qui fonde à son tour Bourg-Argental (1645) et Arlanc (1650). En 1653, les Ursulines de Saugues rejoignent la congrégation de Lyon car l'évêque de Mende ne veut pas qu'il y ait plusieurs congrégations d'Ursulines sur son diocèse. Pour la même raison, le couvent d'Arlanc rejoint également Lyon par volonté de l'évêque de Clermont[61].

Ursulines d'Avignon

Résumé
Contexte

La congrégation d'Avignon portera aussi le nom de « Royales » ou de « La Présentation ». En 1623, des Ursulines congrégées de Pont-Saint-Esprit veulent créer une maison à Avignon[62]. Il existe déjà une communauté d'Ursulines dans cette ville mais elles sont cloîtrées depuis 1632 sous les statuts de la congrégation d'Arles[57]. En 1630, Lucrèce de Gastineau devient supérieure d'Avignon. En 1636, Lucrèce de Gastineau demande à Mario Filonardi, archevêque d'Avignon, l’autorisation de transformer la congrégation en couvent avec clôture et vœux solennels. La bulle d'érection est accordée par Urbain VIII le 5 février 1637[10].

La communauté des Ursulines d'Aups, fondée en 1634 par trois Ursulines de Brignoles et celle de Pézenas, fondée en 1618 par Pont-Saint-Esprit, qui se cloîtrent aussi en 1637 rejoignent la congrégation d'Avignon la même année. Pézenas fonde ensuite Montpellier en 1641. Les Ursulines de L'Isle-sur-la-Sorgue choisissent la vie monastique en 1638 et adhérent aux statuts d'Avignon. Apt se transforme en monastère à cette même date et rejoint la congrégation d'Avignon. Salon-de-Provence suit le même mouvement en 1641. C'est ensuite Pertuis fondé en 1628 par des Ursulines d'Aix qui se cloîtrent en 1645 en s'agrègent à Avignon. Cavaillon fait de même en 1648. Avignon fonde Villeneuve-lès-Avignon en 1646 et Marseille en 1647. La maison des Ursulines de Pernes-les-Fontaines et de Narbonne sont érigées en monastère en 1658 et adhèrent à Avignon. Les monastères de Caromb, Carpentras et Beaucaire qui étaient à l'origine sous les statuts de Lyon, prennent ensuite ceux d'Avignon[63].

Les différentes congrégations d'ursulines actuelles

Résumé
Contexte

En 2005, 40 instituts religieux reconnaissent l'inspiration d'Angèle Mérici. L'année entre parenthèse est celle de la fondation[64]. Il existe aussi des congrégations qui portent le nom d'Ursulines sans lien avec la spiritualité d'Angèle Mérici, c'est le cas pour les Ursulines de Jésus, les Ursulines missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus et les Ursulines de Marie Immaculée.

Couvents en France

Auvergne-Rhône-Alpes

Bourgogne-Franche-Comté

Bretagne

Centre-Val de Loire

Grand Est

  • Couvent des Ursulines de Givet, fondé par le suffragant fondateur du couvent de Liège.
  • Couvent des Ursulines de Reims, fondé en 1660 et supprimé à la Révolution.

Hauts-de-France

Normandie

  • Couvent des Ursulines d'Avranches ;
  • Couvent des Ursulines de Mortain.
  • Second Couvent des Ursulines de Rouen[Note 2], initialement établi à Elbeuf en 1645 et reconstitué à Rouen en 1810.

Nouvelle-Aquitaine

Occitanie

  • Couvent des Ursulines de Sommières, fondé en 1660, dans la Rue Taillade à l'origine (aujourd'hui « Espace Lawrence Durell ») puis dans le Couvent des Cordeliers (Maison de retraite « La Coustourelle » actuellement), celui-ci, à la suite d'un échange au début des années 1800, s'installera au Couvent des Recollets, situé dans la rue Abbé Fabre (emplacement actuel).
  • Couvent des Ursulines d'Auch ;
  • Couvent des Ursulines de Sousceyrac.
  • Couvent des Ursulines de Chirac, fondé en 1818, en activité et affilié aux Ursulines de l'Union Romaine ;
  • Couvent des Ursulines d'Ispagnac ;
  • Couvent des Ursulines de Quézac ;
  • Couvent des Ursulines de Serverette, fondé en 1835 dans le château de Serverette du XIIIe siècle.
  • Couvent des Ursulines de Montpezat-de-Quercy, fondé en 1631 par Suzane d'Aster de Gramont, marquise de Montpezat, veuve d'Henri des Prés. Le couvent devient Maison Royale d’Éducation, par lettres patentes du roi Louis XIV en 1776. Rétabli en 1827 et fermé en 1925.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

  • Couvent des Ursulines de Nice.

Belgique C'est un évêque suffragant qui établit les Ursulines à Liège en 1614, en provenance de Bordeaux, souhaitant renforcer l'enseignement catholique aux frontières de la Réforme. Elles se fixent au Pont-de-Torrent derrière Saint-Denis. En 1619, elles demeurent en Souverain-Pont à Lombard et enfin, en 1642, dans la rue Hors-Château où elles vont rester jusqu'à l'époque du royaume uni des Pays-Bas en 1817. La dernière Ursuline de Liège, Marie-Madeleine Lovinfosse, est décédée à l'âge de 84 ans à cette date[69]. La chapelle est construite en 1660.

Couvents de Belgique

  • Couvent des Ursulines de Liège ;
  • Couvent des Ursulines de Mons, fondé en 1648[70] (première tentative de fondation en 1633)[71] ;
  • Couvent des Ursulines de Huy, fondé par le Couvent des Ursulines de Liège ;
  • Couvent des Ursulines d'Herselt ;
  • Couvent des Ursulines de Dinant[72] ;
  • Couvent des Ursulines de Givet, fondé par le suffragant fondateur du couvent de Liège: En 1623, Étienne Strecheus, qui était chanoine de l'église cathédrale de Liège et prévôt de Saint-Jean, érigea à Givet un couvent d'Ursulines soumis à la règle de la congrégation de Bordeaux[73] ;
  • Couvent des Ursulines de Blaugies ;
  • Couvent des Ursulines de Stavelot, fondé par des Ursulines d'Aix-la Chapelle[74] ;
  • Couvent des Ursulines de Tournai, fondé en 1667[70].

Pays-Bas Plusieurs couvents ont été fondés dans ce pays mais la Réforme puis les armées françaises apportant les idées révolutionnaires ont contribué à la disparition de ces institutions. Le monastère des Ursulines (nl) à Ruremonde en est un exemple.

Allemagne Les couvents belges vont ensuite s'installer en Allemagne.

Canada Marie de l'Incarnation, ursuline de Tours, et deux consœurs arrivent en Nouvelle-France en 1639 pour fonder une maison à Québec, dont le but est d'instruire et de convertir au christianisme les petites Amérindiennes. Des monastères seront par la suite créés, principalement au Canada francophone, dans les villes et villages suivants (date de fondation entre parenthèses) :

Suisse La présence des Ursulines en Suisse se rattache à deux traditions bien distinctes[76].

Des groupes s'installent dès le XVIIe siècle dans des localités de Suisse italienne afin de s'y consacrer à l'éducation de jeunes filles. Se rattachant directement à la tradition d'Angèle Merici, elles ne forment que rarement des communautés, enseignant par petits groupes dans leurs églises paroissiales respectives. L’enseignement des ursulines est consacré à la doctrine chrétienne et est donné les jours de fête[77]. Cette activité d’enseignement gratuite aux jeunes filles est d’une qualité inégalée dans les cantons protestants[76]. Le but de ces enseignements est de préparer les femmes dans tous les rôles de la société civile[76]. Le calcul, la lecture, le dessin, l’écriture, la broderie et le tissage y sont enseignés, de même que « comment diriger une famille dans la vertu »[77]. Dans les régions où exercent les ursulines, le taux d’alphabétisation des femmes est élevé[77]. Durant la semaine, les ursulines offre un enseignement gratuit aux familles des classes moyennes et populaires[78]. Dès 1867, les ursulines répondent aux demandes de l’État en diversifiant leurs écoles supérieures (gymnases, écoles sociales, de langues, de commerce, d’arts ménagers)[76].

En Suisse occidentale, les Ursulines se rattachent à la tradition d'Anne de Xaintonge. Elles s'y installent usuellement à proximité de collèges jésuites.

Couvents de Suisse

  • Bellinzone, fondé en 1730 et supprimé en 1848 ;
  • Brigue, fondé en 1661 ;
  • Delémont, fondé en 1698 et supprimé en 1793 ;
  • Fribourg, fondé en 1634 ;
  • Lucerne, fondé en 1659 et supprimé en 1847 ;
  • Mendrisio, fondé en 1637 et supprimé en 1848 ;
  • Porrentruy, fondé en 1619 et réunifié avec Fribourg en 1947 ;
  • Poschiavo, fondé en 1629 et supprimé en 1684 ;
  • Sion, fondé en 1884.

Galerie

Notes et références

Voir aussi

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.