Aire-sur-la-Lys
commune française du département du Pas-de-Calais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Aire-sur-la-Lys est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Airois.
Aire-sur-la-Lys | |||||
Le bailliage, classé monument historique. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Pas-de-Calais | ||||
Arrondissement | Saint-Omer | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Pays de Saint-Omer | ||||
Maire Mandat |
Jean-Claude Dissaux 2020-2026 |
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Code postal | 62120 | ||||
Code commune | 62014 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Airois | ||||
Population municipale |
9 585 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 287 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 38′ 18″ nord, 2° 23′ 45″ est | ||||
Altitude | Min. 16 m Max. 48 m |
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Superficie | 33,38 km2 | ||||
Type | Petite ville | ||||
Unité urbaine | Béthune (banlieue) |
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Aire d'attraction | Aire-sur-la-Lys (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Aire-sur-la-Lys (bureau centralisateur) |
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Législatives | 8e circonscription du Pas-de-Calais | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | ville-airesurlalys.fr | ||||
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La commune fait partie de la communauté d'agglomération du Pays de Saint-Omer qui regroupe 53 communes et compte 104 937 habitants en 2021.
Commune fortifiée faisant successivement partie du comté de Flandre, du comté d'Artois, intégrée avec cette dernière dans les Pays-Bas bourguignons puis espagnols, Aire-sur-la-Lys est définitivement rattachée à la France par le traité d'Utrecht (1713). S'ensuit une longue période de stagnation tant économique que démographique qui contraste au XIXe siècle et au début du XXe siècle avec le dynamisme du bassin minier voisin. Aire-sur-la-Lys peut néanmoins bénéficier de sa situation privilégiée au cœur de la région Nord-Pas-de-Calais et surtout de son patrimoine architectural riche de 23 monuments historiques.
Aire-sur-la-Lys est située à l'extrémité occidentale de la plaine de la Lys, une section particulièrement large et fertile de la vallée du même nom. Elle est de ce fait au contact de trois régions naturelles majeures du nord de la France, la Flandre romane à l'est, le Westhoek (ou Flandre maritime) au nord et les collines de l'Artois au sud et à l'ouest. À une échelle plus locale, elle est au contact du pays de Weppes à l'est, du Houtland au nord et de l'Audomarois à l'ouest.
Aire-sur-la-Lys est située à 198 km au nord de Paris à vol d'oiseau[1]. Les principaux centres urbains du Nord-Pas-de-Calais — Arras (chef-lieu du département), Lille, Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer — sont tous situés à une distance comprise entre 50 et 60 km[2], ce qui donne à Aire-sur-la-Lys une position centrale dans sa région.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de douze communes : :
Les communes de Blaringhem, Boëseghem et Thiennes sont situées dans le département voisin du Nord. La limite entre les deux départements n'est située qu'à trois kilomètres au nord-est du centre-ville d'Aire-sur-la-Lys[2].
La superficie de la commune est de 33,38 km2 ; son altitude varie de 16 à 48 mètres[3].
Aire-sur-la-Lys est localisée à l'extrémité occidentale de la plaine de la Lys, c'est-à-dire à l'endroit où la Lys quitte les collines de l'Artois pour déboucher dans la plaine de Flandre. La présence au sud et à l'ouest de la ville du relief artésien — où la plupart des vallées sont orientées sud-ouest – nord-est — et de la forêt de Nieppe à l'est fait de la ville un lieu de passage naturel pour les communications nord-ouest – sud-est[Note 1], favorisé par la relative platitude de l'espace communal dont l'altitude ne dépasse jamais 48 mètres. De plus, la Lys devient navigable à partir d'Aire — tout en demeurant aisément franchissable[c 1].
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie[4].
La ville d'Aire-sur-la-Lys est située au confluent de la Lys — une des principales rivières du Nord-Pas-de-Calais, qui se jette dans l'Escaut à Gand — et de la Laquette. Néanmoins, plusieurs autres ruisseaux viennent se jeter dans la Lys à proximité de la ville, notamment le Mardyck, l’Oduel, le Bruveau et la Liauwette. Ces nombreux cours d'eau ont bénéficié tant à la plaine agricole qui entoure la ville qu'à cette dernière qui y a puisé son eau de consommation. La relation qui unit la ville à ses cours d'eau a toujours été très forte, comme l'attestent les façades de certains bâtiments donnant directement sur l'eau[c 1] et l'importance du port d'Aire jusqu'au XVIIIe siècle. Si la ville s'est opposée à la création en 1779 du canal de Neufossé[Note 2], qui la « court-circuitait » pour les trajets entre la Flandre et le port de Gravelines[Note 2], l'extension d'Aire en direction de ce canal et l'incorporation de ce dernier à la liaison Dunkerque — Escaut redonnent à la ville sa place sur le réseau fluvial du Nord-Pas-de-Calais.
Si les crues de la Lys ont pu être utiles à la ville — Vauban avait fait de l'inondation des terres alentour un moyen de protéger la place forte[Note 3] — elles sont aujourd'hui davantage vues comme un risque naturel majeur. La ville a été touchée une douzaine de fois par des inondations entre 1988 et 2006[5]. Ces inondations sont généralement liées à des précipitations ininterrompues sur l'Artois pendant quelques jours et surviennent principalement en hiver[6]. Le plan de prévention du risque inondation du bassin aval de la vallée de la Lys a néanmoins été annulé le par un arrêt de la cour administrative d'appel de Douai à la suite du recours d'un propriétaire foncier du Nord[7].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 753 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lillers à 10 km à vol d'oiseau[10], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 731,5 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1[Note 5] : les anciennes ballastières d'Aire-sur-la-Lys. Cette ZNIEFF, d'une superficie de 56 hectares et située au nord de la commune, est composée d'étangs issus de l'extraction de graves[14].
et une ZNIEFF de type 2[Note 6] : la moyenne vallée de la Lys entre Thérouanne et Aire-sur-la-Lys. Cette ZNIEFF est un ensemble intégrant un système alluvial du fond de la vallée et quelques bois, bosquets et landes[15].
Le territoire de la commune se situe sur le site géologique artésianisme dans la région de Lillers. Le site se compose d'une ancienne cressonnière reconvertie pour l’élevage d'écrevisses, d'une ancienne cressonnière dont l'activité s'est complétement arrêtée et d'une ancienne cressonnière réhabilitée pour la culture « bio » du cresson[16].
Au , Aire-sur-la-Lys est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Béthune[Note 7], une agglomération inter-départementale regroupant 94 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 8],[18],[19]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Aire-sur-la-Lys, dont elle est la commune-centre[Note 9],[19]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (58,7 %), prairies (22,4 %), zones urbanisées (10,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,2 %), eaux continentales[Note 10] (0,9 %), forêts (0,4 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La ville d'Aire-sur-la-Lys a longtemps été caractérisée par son enfermement dans des fortifications étroites, qui empêchaient la ville de s'étendre davantage. Une partie de la population était ainsi installée dans les hameaux situés au-delà de la zone non ædificandi, et donc coupée de la ville-centre[c 2]. Néanmoins, cette situation a complètement changé au cours du XXe siècle. À la suite du démantèlement des fortifications à la fin du XIXe siècle, la ville s'est considérablement desserrée, principalement vers l'est et le sud. Les deux tiers des habitants actuels d'Aire-sur-la-Lys vivent ainsi en dehors des anciennes fortifications[c 3].
Le centre-ville, délimité par la rocade de boulevards ayant pris la place des fortifications, possède les principales caractéristiques des villes flamandes du Moyen Âge. Ses rues courtes, étroites et pour certaines sinueuses forment un dense réseau viaire. Les places sont nombreuses — Grand-Place, place Saint-Pierre, place du Castel, place du Rivage, place Notre-Dame, place d'Armes, place du Château, place Jehan-d'Aire, place des Béguines et place Bayard — et la ville est parcourue par deux cours d'eau (la Lys et la Laquette). Le cœur historique de la ville, la rue du Bourg[Note 11], est légèrement excentré vers le sud par rapport aux fortifications. Le centre actuel de la cité est la Grand-Place, qui accueille notamment l'hôtel de ville.
Si l'extension de la ville dans les secteurs situés immédiatement au-delà des anciennes fortifications a commencé dès la fin du XIXe siècle, le développement urbain dans les secteurs plus éloignés est né de volontés politiques plus récentes. Il s'agit d'une part des différentes zones d'activité installées à l'est — zone commerciale du Val-de-Lys, zone industrielle du Petit Neufpré — puis au nord de la ville — zone artisanale Saint-Martin, parc d'activité Saint-Martin. D'autre part, sous l'impulsion du maire Paul Blondel, l'ancien marais de Lenglet au sud de la ville a été transformé à partir de 1959 en une véritable « ville nouvelle » — selon les termes de la municipalité[Note 12] — accueillant logements et services publics (notamment les collège et lycée publics de la ville).
La ville d'Aire-sur-la-Lys possède divers hameaux répartit autour du centre-ville autrefois fortifié, depuis la séparation de Neufpré en deux parties à la suite de la construction du canal d'Aire, la commune compte désormais 15 hameaux :
La ville d'Aire-sur-la-Lys compte en 2006 4 061 logements[23], soit moitié plus qu'en 1968[23]. Ce chiffre est relativement faible comparé à la population, d'où un taux moyen de 2,53 habitants par foyer[23] (2,36 en France métropolitaine[24]). Plus de 80 % des logements sont des maisons et un peu plus de 15 % des appartements[23]. Les résidences secondaires ne représentent que 1,1 % de ce total[23] (9,7 % en France[25]), ce qui tend à démontrer le peu d'attrait qu'exercerait la commune sur les activités touristiques et de villégiature locales.
La ville a vendu en 2006 une partie des bâtiments de l'ancien hôpital Saint-Jean-Baptiste à un promoteur immobilier[26]. La transformation de ces bâtiments en immeubles d'habitation, qui était jusqu'en septembre 2009 bloquée par le plan de prévention du risque inondation du bassin aval de la vallée de la Lys[7], doit permettre la création de 70 logements[26].
La nouvelle majorité municipale issue des élections de 2008 a lancé une nouvelle phase dans le développement du quartier de Lenglet[27]. La déviation de la route départementale 187 depuis le village de Lambres doit donner un dynamisme nouveau à ce quartier situé au sud de la ville[27].
Aire-sur-la-Lys était située jusqu'en 2005 sur la route nationale 43, reliant Metz à Calais via Charleville-Mézières, Douai, Lens, Béthune et Saint-Omer. Cette route a été déclassée en route départementale 943 par un décret du [28]. Elle a en effet été supplantée par l'autoroute A26 (Troyes - Reims - Arras - Calais) depuis l'ouverture de cette dernière en 1981[29]. L'échangeur no 4 de l'autoroute, qui porte le nom de la ville, est situé à 15 km à l'ouest de la ville[2]. L'échangeur no 5, baptisé « Lillers », est lui à 12,5 km au sud de la ville[2]. Cette autoroute a considérablement rapproché Aire-sur-la-Lys des grandes villes avoisinantes. Les temps de trajet théoriques par la route sont ainsi de 30 minutes pour Béthune, 40 minutes pour Arras, 55 minutes pour Calais, une heure 15 minutes pour Valenciennes, deux heures cinq minutes pour Reims et deux heures 35 minutes pour Paris[2]. Saint-Omer, quant à elle, n'est qu'à 25 minutes, Lille et Dunkerque à une heure et Bruxelles à deux heures[2].
Le centre-ville d'Aire-sur-la-Lys est situé à un peu plus d'un kilomètre de l'axe fluvial Dunkerque - Valenciennes[Note 13]. Ce dernier, achevé en 1968, est canalisé à grand gabarit. Aire-sur-la-Lys correspond à la limite de deux sections de cet axe fluvial, le canal de Neufossé ouvert en 1779 (au nord) et le canal d'Aire à la Bassée ouvert en 1880 (à l'est).
Si Hazebrouck a été préférée à Aire comme nœud ferroviaire, une gare nommée « Aire-sur-la-Lys » a été créée sur la ligne Arras – Dunkerque à l'ouverture de celle-ci[Note 14], dans la commune de Molinghem, à six kilomètres à l'est de la ville[2]. Aire-sur-la-Lys posséda ensuite, de 1878 à 1990, une gare sur la ligne de Berguette à Arques[Note 14]. Cette gare est fermée au trafic voyageurs depuis 1990, tout comme la ligne qui ne subsiste plus qu'en tant qu'embranchement particulier[Note 12]. Si l'arrivée du TGV dans le Nord-Pas-de-Calais a rapproché Aire-sur-la-Lys du reste de la France, les Airois doivent néanmoins faire 28 km[2] jusqu'à Béthune s'ils veulent prendre un train vers Paris, et 65 km[2] jusqu'à Lille s'ils veulent se rendre à Rennes, Nantes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Mulhouse ou encore Strasbourg.
L'ancienne ligne ferroviaire Berguette – Saint-Omer a été remplacée par une ligne de bus, qui — en 2009 — relie quatre fois par jour Aire à Isbergues et à Saint-Omer[30]. Les Autocars Inglard, quant à eux, relient neuf fois par jour la ville à Hazebrouck[30] (ligne 906 du réseau Arc-en-Ciel 1[31]), où il est possible de prendre un train pour Lille, Dunkerque ou Paris. La commune est également desservie par la ligne 511 du réseau Mouvéo.
La commune était le point de départ de la ligne de chemin de fer Aire-sur-la-Lys - Berck-Plage, une ancienne ligne de chemin de fer qui reliait, entre 1893 et 1955, la commune à Berck dans le département du Pas de Calais.
Les aéroports les plus proches sont ceux de Lille - Lesquin, à 55 km[2] à l'est et de Calais - Dunkerque à 60 km[2] au nord-ouest, le second n'assurant aucune ligne commerciale régulière.
Certaines des routes qui relient le centre-ville aux quartiers excentrés d'Aire-sur-la-Lys, ainsi qu'à Isbergues et Wittes sont équipées de pistes cyclables. Néanmoins, l'étroitesse des rues à l'intérieur des anciennes fortifications a empêché la création de pistes cyclables dans le centre.
Si la faible extension spatiale de la ville et en particulier du centre — liée aux fortifications qui ont longtemps freiné le développement de la ville — y rend faciles les déplacements à pied, la ville n'a cependant créé aucune zone piétonne. Seule une zone 30 a été instituée en 2006 sur deux artères du centre-ville[32].
À la suite du passage des tempêtes Ciarán, Domingos et Elisa et des inondations et coulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du , en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au , comme 179 autres communes du département[33].
La villa signalée en 847 à proximité de la ville actuelle est attestée sous la forme latinisée Aria monasterium en 856 (cart. Sith., p. 162)[c 1],[34], Area et Ayre en 1377[35], Ayra en 1355[36], Ailres en 1492 et sous son adjectif dérivé Ariensis ; c'est-à-dire Aire (en néerlandais, sur une carte allemande: Ariën) au XVIIe siècle[37], Aire en 1793 et 1801[3].
Cependant, ces avances qui présenteraient un monastère airois au IXe siècle sont critiquées[38]. En effet, la charte citée par Malbrancq dans son Histoire des Morins[39] octroyant des privilèges par l'évêque de Thérouanne Humfride au monastère de sainte Isbergue à Aire, est fausse, celle-ci visant à renforcer la légende de la femme. Roger Berger voit dans Aria un acronyme ingénieux du rédacteur du cartulaire de Saint-Bertin (Sithiu), le moine Guntbert : il signifierait Agii Requiescentis In corpore Audomari Monasteriam [le monastère de Saint Omer qui y repose corporellement], donc un lieu situé à Saint-Omer. Cette hypothèse est confortée par une autre, plus ancienne, moins fiable, mais tout aussi intéressante, du chanoine Haigneré, qui considèrait l'Aria monasterum comme l'emplacement primitif de l'abbaye de Samer (alors nommée Area), dans le Boulonnais, où l'abbaye de Saint-Bertin possédait des biens.
Aire provient du latin area, désignant une étendue, une plaine, « lieu non cultivé et non bâti », toponyme honnête à la vue de la géographie locale.
En 1982, la commune d'Aire est devenue par décret la commune d'Aire-sur-la-Lys[Note 12],[c 3]. Au toponyme initial Aire a été adjoint celui de la principale rivière qui traverse la ville, qui est également celui de la plaine dont elle parcourt l'extrémité occidentale. Son ancien nom est Aire-en-Artois, bien que des sources diverses attestait l'existence du nom contemporain aux siècles précédents[40].
Aire est citée une première fois en 847[c 1] : elle n'était alors qu'une villa occupant un léger relief au nord de la ville actuelle[c 1]. La ville se développe autour du castrum que Baudouin II, comte de Flandre, fait construire vers l'an 900[Note 11] au confluent de la Lys et du Mardyck[Note 15] pour résister aux raids vikings. Ce château, dont il ne reste rien, était situé à l'emplacement actuel des places des Béguines et de Saint-Pierre[Note 11]. L'agglomération se développe le long de la route d'Arras à Saint-Omer, qui fait un angle droit au lieu-dit « ad crucem Arie »[Note 11].
En 1059, alors qu'un nouveau château est construit[c 1], le comte de Flandre Baudouin V institue le Chapitre de chanoines d'Aire-sur-la-Lys au sein du castrum et ordonne la construction d'une église consacrée à saint Pierre. L'église est consacrée en 1166[Note 11], après plus d'un siècle de travaux ; elle était située au même endroit que l'actuelle collégiale mais était plus petite. Aire devient donc à la fin du XIIe siècle un centre religieux important, avec pas moins de 37 chanoines[Note 16],[Note 11]. À la suite de la mort sans héritier, en , du comte de Flandre Philippe d'Alsace, Philippe Auguste prend possession effective de l'Artois, comprenant les places d'Arras, Bapaume, Hesdin, Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys, ainsi que la suzeraineté sur les comtés de Boulogne, Guînes et Saint-Pol, et de la place vermandoise de Péronne[42]. Mais dès 1196, le comte de Flandre, Baudouin IX — bientôt épaulé par le comte de Boulogne Renaud de Dammartin, pourtant vassal du roi de France — entre à nouveau en conflit avec Philippe Auguste, et dès 1197, le comte déjà maître du Cambrésis et de Tournai, reprend la place d'Aire-sur-Lys ainsi que celle de Saint-Omer, que la couronne abandonnent officiellement par le traité de Péronne, en 1200. La place est récupérée par le roi de France, en 1211, en contrepartie de son accord pour le mariage de l'héritière du comté de Flandre, Jeanne de Flandre, fille de Baudouin IX, avec Ferrand du Portugal[43].
Au début du XIIe siècle, la ville devenue importante — 1 000 à 2 000 habitants peut-être[Note 17] — peut obtenir une charte de libertés communales, reconnue en 1188 par le comte de Flandre Philippe d'Alsace[c 1] sous le nom de « charte de l'Amitié »[Note 17], mais qui existait déjà sous Clémence de Bourgogne (régente de 1096 à 1100)[44]. Le bourg ne cessera d'obtenir de nouvelles libertés au cours des siècles suivants. La commune est dirigée par un échevin ; un châtelain puis un bailli représentent le comte de Flandres[Note 18]. Le nouveau statut de la ville est symbolisé par ses armes, « un loup d'or sur fond de gueule »[Note 19] — celui-ci sera plus tard remplacé par les armes actuelles — et par la construction d'un beffroi, signalé à la fin du XIIe siècle[m 1].
Vers l'an 1200, un nouveau château est construit par Baudouin IX. La ville est entourée d'une muraille en pierres blanches, dont le tracé ne changera pas jusqu'en 1893[Note 17],[c 1].
Aire, ville flamande dont l'importance est comparable à celle d'Ypres ou de Courtrai[Note 19], se soulève en 1213 contre le comte Ferrand de Flandre. Ce dernier assiège la ville, qui ne peut survivre que grâce à un convoi de grains providentiellement envoyé par le roi de France. Le culte que rend la ville à Notre-Dame Panetière serait lié à cet événement[Note 19].
En 1233, Baudouin, sire d'Aire, cède (ou vend) 37 mesures de terre (environ 16 hectares) à l'évêque de Thérouanne. Guillaume, châtelain de Saint-Omer, de qui ces terrains sont tenus en fief, entérine la cession[45].
En 1237, le comté d'Artois est séparé du comté de Flandre et Aire fait partie de la nouvelle entité. Elle devient dès lors une ville frontière marquée par les conflits entre les comtes de Flandre et leur suzerain le roi de France. Néanmoins, si l'Artois est dévasté par la guerre de Cent Ans, les murs d'Aire découragent les Anglais de vouloir prendre la ville[Note 20]. Aire devient ainsi un refuge pour les populations rurales des environs[c 1]. La commune refuse de reconnaître le roi Édouard III d'Angleterre en 1338[Note 20].
En 1344, le château d'Aire a perdu la splendeur qu'il pouvait avoir du temps de Mahaut d'Artois. Afin de le rénover, il est fait appel en 1344 à Jehan As-Cokelès, verrier venant semble-t-il d'Arras ou de Béthune. Il fut chargé de remettre en leur état primitif, tells qu'elles étaient du temps de Mahaut, les verrières de la chapelle, de la grande salle et des principales chambres du château. Les verrières étaient « moult dépichées (dégradées) » et il fallait réparer ou refaire les plombs, les verres et les couleurs « selon la première fachon en armoieries et en ymaiges »[46].
En 1347, un des bourgeois de Calais (Les Bourgeois de Calais) présentant les clefs de la ville au roi d'Angleterre Édouard III après la reddition de la cité, s'appelle Jean d'Aire ; on peut le présumer originaire de la ville, la même année, les Flamands assiègent Aire mais abandonnent et partent ravager les alentours.
En 1374, Marguerite, comtesse d'Artois, donne à la ville de nouvelles chartes[Note 20]. Sa petite-fille Marguerite ayant épousé en secondes noces le duc Philippe II de Bourgogne, l'Artois est rattaché en 1384 au très étendu duché de Bourgogne. C'est à Aire que le futur duc Philippe le Bon fait célébrer en 1415 les funérailles de ses deux oncles tués à la bataille d'Azincourt[Note 21].
Si le XIVe siècle avait été une période troublée — les incendies étaient fréquents[Note 22],[Note 23] et la peste noire tua 4 000 personnes en 1349[Note 23] — le XVe siècle est une période de paix et de prospérité pour Aire et plus largement la Flandre. Aire est alors une ville dynamique tant par son activité économique que par ses fêtes. L'importance religieuse de la ville attirait souvent en ses murs l'évêque de Thérouanne[Note 21] : Aire, outre son chapitre de chanoines, comptait en effet trois paroisses, trois couvents, une école latine et l'hôpital Saint-Jean-Baptiste[47].
Si Louis XI s'est emparé de la Bourgogne après la défaite de Charles le Téméraire en 1477, il ne tente pas dans un premier temps de s'emparer d'Aire[Note 23]. C'est après avoir acheté le sire de Cohem[Note 24], qui gouvernait la place au nom de Marie de Bourgogne, que le maréchal d'Esquerdes prend Aire en 1482[Note 24]. Cette occupation ne dura que 17 ans : le roi Charles VIII rendit l'Artois à Maximilien de Habsbourg, veuf de Marie de Bourgogne, pour avoir les mains libres dans sa volonté de conquérir le royaume de Naples[Note 24].
En 1499, Aire est intégrée aux Pays-Bas bourguignons. Ces derniers font partie des nombreuses terres dont Charles Quint hérite et qui le placent à la tête du plus grand ensemble territorial d'Europe. La transition se fait sans difficulté : le gouvernement français n'a pas bonne presse à Aire[Note 25], et l'empereur confirme dès 1516 les privilèges de la ville[Note 25]. Il est ainsi reçu avec joie à Aire en 1540[Note 25].
La guerre — ininterrompue de 1521 à 1558[Note 25] — nécessite de renforcer les défenses de la ville. Aire est en effet une pièce maîtresse du système défensif imaginé par l'empereur contre la France[Note 25] : de plus, Aire se trouve à quelques kilomètres seulement de la place forte française de Thérouanne[c 1]. Un système de bastions polygonaux est substitué au système ancien de fortifications[Note 25], et l'empereur ordonne en 1520 la démolition de la chapelle Notre-Dame hors les murs[Note 25], remplacée par une nouvelle église paroissiale.
En 1492, le chantier de construction d'une nouvelle église est lancé par les chanoines de Saint-Pierre[c 2]. Il durera près d'un siècle, le chapitre en assurant lui-même le financement[Note 26]. La collégiale que nous voyons aujourd'hui était à l'époque l'une des plus grandes églises de style flamboyant des Pays-Bas méridionaux. La Réforme ne trouve pas beaucoup d'écho à Aire ; au contraire, la ville adhère en 1579 à l'union d'Atrecht (Arras en néerlandais) qui demande l'interdiction du culte protestant[Note 26].
Les premières années du XVIIe siècle correspondent à une période de paix et de grands travaux. Un corps de garde est construit en 1600 grâce à la levée d'un impôt sur la bière et le vin[Note 27] ; l'hôtel de ville est reconstruit à partir de 1625[Note 27]. Un collège jésuite est ouvert en 1615 rue de Saint-Pierre, avant de déménager huit ans plus tard dans des locaux plus spacieux rue de Saint-Omer[Note 27] ; ce n'est qu'en 1682 que l'évêque d'Ypres posera la première pierre de l'église de ce collège[Note 3]. Quant au mur d'enceinte, il est entièrement reconstruit entre 1570 et 1620[Note 27].
Le , des lettres de Madrid érigent la terre et seigneurie de Robecque (Robecq) en principauté au bénéfice de Jean de Montmorency (maison de Montmorency), en y incorporant la ville et vicomté d'Aire, les villages de Blessy, Blesselles, Saint-Quentin, Glomenghen, Famechon. Jean de Montmorency est ainsi prince de Robecq, marquis de Morbecque, comte d'Estaires, vicomte d'Aire, baron d'Haverskerque et des Wastines, seigneur de Robecq et de Bersée[48].
En 1635, au cours de la guerre de Trente Ans, la France entre en guerre contre l'Espagne aux côtés des Provinces-Unies. Le maréchal de la Meilleraye à la tête de 25 000 hommes assiège Aire à partir du [Note 28] ; si les pertes sont considérables du côté français, les 2 000 hommes de la garnison d'Aire doivent néanmoins se rendre le [Note 28]. La victoire n'est cependant que de courte durée : la population de la ville est farouchement hostile aux Français, et le cardinal-Infant assiège bientôt la ville[Note 28] dont les murailles ont été détruites par l'armée française. Le colonel d'Aigueberre, qui a succédé à Meilleraye, capitule le [Note 28]. Après sept mois de combats, la ville est en ruines et a été désertée par ses habitants. Les Français restent néanmoins menaçants : le fort Saint-François est donc construit en 1642[Note 28].
Aire redevient ensuite une ville prospère grâce aux campagnes agricoles qui l'entourent, à ses nombreuses petites industries[Note 29], à sa vitalité religieuse — quatre nouveaux couvents sont créés[Note 3] — et surtout à son port. En l'absence de communication fluviale entre l'Aa et la Lys, les marchandises remontant l'Aa depuis le port maritime de Gravelines doivent en effet être transportées par voie routière de Saint-Omer à Aire, avant de descendre la Lys vers la Flandre[Note 29].
La guerre reprend en 1667. Le maréchal d'Humières, accompagné de 15 000 hommes, de Vauban et de Louvois, assiège Aire en [49],[Note 29]. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, l'armée de Schomberg est placée de manière à barrer le passage au général espagnol Villahermosa[Note 29]. Louvois fait bombarder de nuit et cible les maisons bourgeoises, il utilise pour la première fois des boulets incendiers : la ville ainsi terrorisée se rend le [Note 29]. Le , le général François de Calvo est fait gouverneur de la ville et reste en place sa vie durant, jusqu'en 1690. Vauban entreprend ensuite de réorganiser la défense de la ville, en créant de nouvelles casernes et en renforçant les fortifications[Note 3].
En 1701, la guerre frappe à nouveau aux portes d'Aire. Les Hauts-Alliés assiègent la ville en septembre 1710[Note 3] et celle-ci, défendue par le régiment de Bauffremont-dragons et le régiment de Bueil-Racan est remise en novembre aux Hollandais après 58 jours de siège[Note 30]. Elle reste hollandaise jusqu'au traité d'Utrecht le : le , à la même heure, la France rend Furnes et les Provinces-Unies Aire[Note 30]. La ville est désormais définitivement rattachée à la France.
Les nombreux sièges qu'a connu Aire depuis un siècle ont laissé une ville en ruines : c'est maintenant l'heure de la reconstruction. En 1715, Louis XIV autorise la construction d'un nouvel hôtel de ville[Note 31]. Le bâtiment actuel est achevé en 1721 et le beffroi en 1724[Note 31]. Grâce à l'intervention du cardinal de Fleury, ministre de Louis XV, l'église du chapitre de Saint-Pierre est reconstruite en plusieurs étapes jusqu'en 1788[Note 31]. La ville accueille désormais une importante garnison dans ses nombreuses casernes[c 3]. Le , une ordonnance royale fixe pour plusieurs décennies les règles de l'urbanisme à Aire[Note 32],[Note 31],[c 3] : la ville se transforme rapidement. Aire est donc aujourd'hui en grande partie une ville du début du XVIIIe siècle. Néanmoins, la ville reste corsetée dans ses murs trop étroits[c 3].
L'administration est beaucoup plus stricte et centralisée que sous les Espagnols[Note 33]. Le bailli n'a plus que des pouvoirs très limités et le mayeur est nommé par le Roi. En 1762, le Parlement de Paris décide d'expulser les Jésuites du royaume de France : le collège est ainsi fermé en 1769[Note 33]. Ce n'est qu'après une longue campagne de protestations à Versailles et Arras que le magistrat obtient le rétablissement d'un collège confié aux Prêtres de la doctrine chrétienne[Note 33].
Si des travaux sont menés pour remettre en état les fortifications[Note 33], leur état reste déplorable. À la fin du XVIIIe siècle, le château est en ruines faute d'entretien[Note 33]. Surtout, le pouvoir royal impose la construction d'un canal de jonction entre la Lys et l'Aa[Note 2]. Le port d'Aire, court-circuité par ce canal, est déserté dès l'ouverture de celui-ci en 1771[Note 2],[c 3]. De plus, une route est ouverte entre Lillers et Saint-Venant, évitant elle aussi Aire[Note 2]. La situation économique à Aire à la fin du XVIIIe siècle est donc des plus moroses.
Les débuts de la Révolution sont enthousiastes à Aire[Note 34]. Néanmoins, les désillusions arrivent vite, notamment dans le domaine religieux : la population accepte mal les nouveaux pasteurs et la suppression du chapitre et des couvents[Note 34]. La ville, qui espérait être choisie comme chef-lieu du nouveau département du Pas-de-Calais, n'obtient finalement qu'un chef-lieu de canton[Note 34]. Aire, de plus, est particulièrement touchée par les guerres et par les famines[Note 35],[Note 36]. La ville, qui n'avait pas constitué de Comité de surveillance, s'en voit imposer un : celui-ci accuse en la ville entière d'être « égarée »[Note 36]. Une centaine d'Airois sont faits prisonniers et 21 sont exécutés à Arras[Note 36]. Après les dures années de la Révolution, le Consulat et l'Empire correspondent à une période d'accalmie : l'église Saint-Pierre est rouverte en 1802[Note 37], et deux établissements scolaires sont créés — un collège municipal et une école de filles dirigée par les Ursulines[Note 37]. La ville, qui n'aurait pu soutenir un nouveau siège, n'est occupée ni en 1814, ni en 1815[Note 37].
Le déclin de la ville au XVIIIe siècle se poursuit au XIXe siècle. André-Camille Dard ne poursuit pas sa Notice historique sur Aire au-delà de 1815, car « depuis cette époque Aire, simple chef-lieu de canton, n'a plus d'histoire et vit oubliée[50]. » La ville passe en effet à côté de l'essor démographique et économique du Nord-Pas-de-Calais. L'armée refuse l'implantation des Aciéries de France sur un terrain jugé trop proche des fortifications ; les aciéries s'installent donc à Isbergues[Note 14],[c 3]. La ligne de chemin de fer d'Arras à Dunkerque passe à 5 km à l'est de la ville ; ce n'est qu'en 1878[c 3] qu'Aire obtient une gare sur la modeste ligne de Berguette à Saint-Omer[Note 14]. Quant aux sociétés de recherche et de prospection de charbon, elles font toutes faillite faute d'avoir trouvé un filon exploitable[Note 38]. La ville ne peut donc vivre que de ses marchés agricoles[c 3] et de sa petite industrie — usine à gaz[c 3], brasserie[c 3], chapeaux Blondel, chaussures fabriquées à domicile pour le compte des Établissements Fanien de Lillers[Note 38].
Néanmoins, si la ville connaît un certain déclin économique, elle conserve une forte vitalité intellectuelle et artistique[Note 38]. La ville accueille de nombreuses sociétés musicales, des sociétés sportives, ainsi qu'une école de musique et une école de dessin[Note 38]. En 1837 paraît le premier numéro de l'Écho de la Lys[Note 38], qui est encore en 2010 le principal organe de presse de la ville. De nouveaux établissements scolaires ouvrent leurs portes : une école primaire des Frères des écoles chrétiennes est créée en 1816[Note 14] et une école municipale laïque en 1870[Note 14]. Quant à l'église Saint-Pierre, elle est entièrement rénovée par Édouard Scott, qui fut curé de 1829 à 1887[Note 39] ; elle devient le premier monument de la ville classé monument historique en 1862[51].
En 1871, le démantèlement des places fortes de la frontière nord est décidé par l'armée, qui les juge inutiles. La ville doit en assurer le financement et recevoir en compensation les terrains ainsi libérés[Note 39]. Les travaux durent trois ans, de 1893 à 1896[Note 39],[c 3]. Les 120 hectares ainsi libérés[Note 39] permettront l'établissement d'un boulevard circulaire autour de la ville, et l'ancienne zone non aedificandi accueillera les grandes maisons bourgeoises des notables de la ville[Note 39],[c 3].
La Grande Guerre frappa durement Aire. Située à quelques kilomètres du front, la ville hébergea en permanence 3 000 à 4 000 réfugiés pendant trois ans[Note 40]. Le quartier général de la Ire armée britannique s'installa le à Aire[Note 40], au château de La Jumelle. Pendant la guerre, Aire reçut la visite du roi George V du Royaume-Uni[Note 41],[Note 40], du général Joffre[Note 42],[Note 40] et de l'ancien président du Conseil Georges Clemenceau[Note 43],[Note 40]. Le , une offensive allemande rompt le front et menace Aire qui doit être évacuée[Note 40]. Lorsque l'offensive est enrayée en août, la ville, qui a été bombardée jour et nuit pendant quatre mois, est en ruines : trois quarts des maisons ont été touchées[Note 44]. La ville, dont 250 habitants ont été tués au front[Note 44], reçoit le la Croix de guerre[Note 44].
Après la Première Guerre mondiale, Aire doit donc à nouveau être reconstruite. C'est l'occasion de mener des travaux de grande envergure, comme le programme d'adduction d'eau achevé en 1927[Note 44]. L'été 1936 sera, comme partout en France, un été de grève générale et de défilés, comme celui organisé le par le Front populaire[Note 44]. La ville, qui ne veut pas d'une nouvelle guerre, célèbre par un défilé des associations sportives et culturelles le vingtième anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918[Note 44].
Le , une colonne de chars français arrive à Aire, ignorant que des éléments motorisés de la division Totenkopf s'y trouvent depuis la veille[Note 44]. Les Français, pris au piège, sont presque tous tués après trois heures de lutte[Note 44]. Un avion britannique détruit dans la nuit du au les camions allemands chargés d'essence et de munitions qui étaient stationnés dans la cour du collège, qui prend feu[Note 45]. À partir de l'armistice du 22 juin, Aire fait partie de l'administration militaire de la Belgique et du Nord de la France ; la Kommandantur s'installe dans l'immeuble actuel du Crédit agricole et la Gestapo à la Céramique[Note 45]. La ville connaît pendant l'occupation des actes de résistance à l'armée allemande : l'organisation « Lord Denys » prend en charge les soldats britanniques pour les aider à gagner la zone libre[Note 45] — ses membres recevront à la Libération la Croix d'honneur du mérite franco-britannique[Note 46] — et « l'organisation franco-anglaise du capitaine Michel » procède à des opérations de sabotage[Note 45], tandis que le réseau « Hunter » renseigne les armées alliées[Note 45] — son chef André Robin sera fusillé à Paris le [Note 45]. Les bombardements s'intensifient à partir de : l'aviation alliée lâche 2 800 bombes sur la ville dans la nuit du , faisant dix-neuf victimes civiles et touchant gravement la collégiale Saint-Pierre[Note 45]. L'armée polonaise entre finalement dans la ville et la libère le [Note 46]. Une nouvelle fois, il s'agit de reconstruire. La paroisse Saint-Pierre, qui s'était réfugiée à l'église Saint-Jacques, ne peut retrouver son église qu'en 1954[Note 46] ; la réhabilitation complète de la collégiale n'est toujours pas achevée à ce jour[Note 12].
Depuis la Libération, la ville se modernise : si l'abattoir municipal a fermé ses portes en 1968[Note 12], un immense silo à grains a ouvert en 1965[c 3] et une zone industrielle a été créée en 1972 sous l'impulsion du maire François-Xavier Becuwe[Note 12]. La ville s'est étendue à partir de 1959 sur l'ancien marais de Lenglet, au lieu-dit « Mississippi »[c 3], qui forme aujourd'hui un des cœurs de la cité[Note 12]. Si la gare ferroviaire a fermé en 1990[c 3],[Note 12], l'ouverture en 1989 de l'hypermarché Catteau[Note 12] (aujourd'hui Carrefour) — le plus gros employeur de la ville[53] — est le signe d'une réorientation de la ville vers le secteur du commerce et des services. Néanmoins, Aire — devenue en 1982 Aire-sur-la-Lys par décret[Note 12] — conserve aujourd'hui une image de « ville endormie », comme le titrait le l'Écho de la Lys[53].
La commune se trouve dans l'arrondissement de Saint-Omer du département du Pas-de-Calais. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1986 de la huitième circonscription du Pas-de-Calais.Le centre-ville d'Aire-sur-la-Lys se situe à trois kilomètres environ de la limite du département du Nord
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton d'Aire-sur-la-Lys[3]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, ce canton, dont la commune est désormais le bureau centralisateur, est modifié, passant de 23 à 70 communes.
La commune d'Aire-sur-la-Lys a absorbé entre 1790 et 1806 les communes voisines du Widdebroucq, de Rincq, de Saint-Martin et de Saint-Quentin[3].
Aire-sur-la-Lys relève du tribunal de grande instance de Saint-Omer et de la cour d'appel de Douai. Pour ce qui est de l'ordre administratif, Aire-sur-la-Lys relève du ressort du tribunal administratif de Lille et de la cour administrative d'appel de Douai.
Aire-sur-la-Lys accueille, en tant que chef-lieu de canton, une gendarmerie et un service déconcentré du Trésor public. De plus, la ville a sous son autorité un service de police municipale[réf. nécessaire].
Aire-sur-la-Lys était le siège de la communauté de communes du pays d'Aire, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2000 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette petite intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté d'agglomération du Pays de Saint-Omer dont est désormais membre la commune.
Si l'essentiel de la région Nord-Pas-de-Calais est clairement orienté à gauche — le Pas-de-Calais en particulier est un bastion du Parti socialiste — Aire-sur-la-Lys est moins nettement marquée politiquement. Les élections récentes ont en effet montré à plusieurs reprises des variations dans les partis politiques dont sont issus les élus ou les candidats aux élections nationales en faveur desquels la ville se prononce.
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, la ville a placé — contrairement aux résultats nationaux — le candidat socialiste Lionel Jospin devant le président du Front national Jean-Marie Le Pen, le candidat RPR et président sortant Jacques Chirac arrivant en tête avec 18,53 % des voix. Si Aire a voté massivement au second tour pour le candidat de la droite parlementaire, le score de Jean-Marie Le Pen a été meilleur (19,61 %) qu'à l'échelle nationale (17,79 %[54]).
Ségolène Royal est arrivée en tête à Aire-sur-la-Lys à l'élection présidentielle de 2007, devançant Nicolas Sarkozy de quatre points au premier tour, dix au second. Si aux élections législatives, la gauche est arrivée en tête à Aire-sur-la-Lys, ce résultat a été moins net que dans l'ensemble de la 8e circonscription du Pas-de-Calais. Au premier tour, Michel Lefait (PS) obtient 46,55 % des voix à Aire-sur-la-Lys face à la candidate UMP Marie-Françoise Bataille (36,62 %)[55]. Mais à l'échelle de la circonscription, Michel Lefait a obtenu 51,97 % des voix et a ainsi été élu dès le premier tour[55].
Après plus de trente ans de pouvoir de la droite, les électeurs airois ont voté lors des élections municipales de 2008 en faveur de la liste « Aire autrement », soutenue par le Parti socialiste. Au second tour de l'élection, sur un total de 5 063 suffrages exprimés, 2 556 voix sont allées à la liste menée par Jean-Claude Dissaux, contre 1 549 à celle d'André Démaret et 958 à celle de Jean-Claude Wident[56]. Le graphique ci-contre montre la répartition des voix entre les différentes listes[56].
Les chiffres de l'abstention sont légèrement plus faibles à Aire-sur-la-Lys que dans le reste de la France. Au second tour de la présidentielle de 2007, l'abstention a été de 14,46 % (16,03 % en France[57]). Aux élections européennes de 2009, 43,18 % des inscrits se sont déplacés, contre 40,65 % à l'échelle du pays[58].
Après les élections municipales du 16 mars 2008, la gauche est nettement majoritaire au sein du conseil municipal. La liste « Aire autrement », dirigée par Jean-Claude Dissaux et soutenue par le Parti socialiste, a en effet obtenu 23 des 29 sièges du conseil, n'en laissant que quatre pour la liste « Aire, souffle d'avenir »[59] du maire sortant André Démaret — qui a renoncé au siège que lui donnaient les urnes — et deux pour la liste conduite par Jean-Claude Wident[60],[61]. Vingt-deux des 29 conseillers élus en 2008 n'avaient jamais été conseillers municipaux auparavant[60]. Le conseil municipal d'Aire-sur-la-Lys compte 14 femmes et huit adjoints au maire[62].
Lors du premier tour des élections municipales de 2014 dans le Pas-de-Calais, la liste PS menée par le maire sortant Jean-Claude Dissaux obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 3 037 voix (62,96 %, 24 conseillers municipaux élus dont 10 intercommunaux), devançant très largement celle UMP menée par André Delpouve, qui a recueillie 1 786 voix (37,03 %, 5 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires).
Lors de ce scrutin, 31,93 % des électeurs se sont abstenus[63].
Lors du premier tour des élections municipales de 2020 dans le Pas-de-Calais, la liste DVG menée par le maire sortant Jean-Claude Dissaux obtient la majorité absolue des suffrages exprimés avec 2 614 voix (69,13 %, 25 conseillers municipaux élus dont 7 intercommunaux), devançant très largement celle DVC menée par Didier Rys[64], qui a obtenu 1 167 voix (30,86 %, 4 conseillers municipaux élus dont 1 communautaire).
Lors de ce scrutin, marqué par la Pandémie de Covid-19, 47,20 % des électeurs se sont abstenus[65].
Les institutions municipales d'Aire-sur-la-Lys, très anciennes puisqu'elles sont les héritières des institutions communale qu'avait la ville au Moyen Âge, sont installées dans l'imposant hôtel de ville construit au début du XVIIIe siècle sur la Grand-Place.
Depuis la Libération, sept maires ont été élus à Aire-sur-la-Lys :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 1945 | mai 1945 | Émile Gosseau | Ancien fonctionnaire des Postes et télécommunications | |
mai 1945 | octobre 1947 | Auguste Bar (1875-1952) |
Ancien conseiller général d'Aire-sur-la-Lys (1931 → 1940) | |
octobre 1947 | mai 1953 | Émile Gosseau | Ancien fonctionnaire des Postes et télécommunications | |
mai 1953 | mars 1971 | Paul Blondel[67] (1899-1972) |
SFIO | Employé aux aciéries d'Isbergues Conseiller général d'Aire-sur-la-Lys (1945 → 1970) |
mars 1971 | mars 2001 | François-Xavier Becuwe[68],[69] (1929-2001) |
RI puis UDF-PR |
Commerçant Conseiller général d'Aire-sur-la-Lys (1970 → 2001) |
mars 2001 | mars 2008 | André Démaret | RPR puis UMP |
Ancien adjoint au maire |
mars 2008 | En cours (au 1er mars 2022) |
Jean-Claude Dissaux | PS puis DVG[70] |
Ingénieur en chef à la retraite Conseiller général puis départemental d'Aire-sur-la-Lys (2008 → ) Vice-président du conseil départemental (2015 → ) Président de la CC du Pays d'Aire (2008 → 2016) Vice-président de la CA du Pays de Saint-Omer (2017 → ) Réélu pour le mandat 2020-2026,[71],[72] |
La préoccupation environnementale est assez récente à Aire-sur-la-Lys. Celle-ci s'est traduite par une politique publique en faveur des transports peu ou pas polluants — création d'une zone 30 en centre-ville en 2006[32], ouverture de pistes cyclables, renforcement des fréquences des lignes de bus — et d'une gestion écologique des déchets. Si le ramassage et le traitement des déchets ménagers sont du ressort de la Communauté de communes[73], un tri sélectif est organisé par l'association Récup'Aire[74]. Les Airois peuvent également acquérir un composteur pour la somme de vingt euros, grâce à la participation de la Communauté de communes, du Syndicat Mixte Lys Audomarois et du Conseil régional[75].
À la diversité du paysage entourant la ville — grands blocs de culture céréalière, marais où est produit le cresson, ballastières au nord de la ville[c 4] — s'oppose l'absence d'espaces verts dans le centre-ville. Il faudra attendre 1974[c 3] pour que la municipalité crée un parc excentré, au nord-ouest de la ville, qui reste en 2006 le seul de la ville[c 4].
La commune est jumelée avec :
Si Aire-sur-la-Lys possède un passé militaire riche de nombreux sièges et batailles, l'Armée a aujourd'hui quitté la ville. Aire a brièvement accueilli le 8e régiment d'artillerie de 1872 à 1873, puis le quartier général de la Ire armée britannique en 1915[Note 40]. Aujourd'hui, les seuls témoins restants de ce passé militaire sont les anciennes casernes, les vestiges des anciennes fortifications[78], la gendarmerie installée au sud de la ville et certains noms de rue comme la Rue des Casernes ou le Boulevard de l'Arsenal.
La commune est labellisée « 1 fleur » au concours des villes et villages fleuris[79].
Aire-sur-la-Lys est située dans l'académie de Lille.
En 2009, la ville administre trois écoles maternelles et quatre écoles élémentaires communales[80].
Le département gère alors un collège, le collège Jean-Jaurès, et la région un lycée, le lycée Vauban qui propose un enseignement tant général que technologique et professionnel et possède des taux de réussite élevés au baccalauréat (au-dessus de 90 % dans la plupart des filières)[81]. Aire-sur-la-Lys compte également trois établissements privés catholiques sous contrat d'association avec l'État, le collège et le lycée agricole Sainte-Marie ainsi que l'école du Sacré-Cœur[80]. Le collège Sainte-Marie a notamment accueilli l'écrivain français Georges Bernanos, ce dernier ayant été marqué par son passage scolaire à Aire-sur-la-Lys.
Ces onze établissements scolaires accueillent un total de 4 500 élèves, dont 1 000 au lycée Vauban et autant au collège Jean-Jaurès[53], et emploient plusieurs centaines d'enseignants[53].
L'hôpital local d'Aire-sur-la-Lys, installé au bord de la Lys, offre en 2009 une capacité d'accueil de 310 lits[82]. Il a remplacé l'ancien hôpital de la rue de Saint-Omer, qui a fermé ses portes en 1993[Note 12]. L'hôpital est principalement orienté vers le traitement des personnes âgées dépendantes, au travers de son unité de soins de longue durée et de sa maison de retraite[82]. Une autre maison de retraite est installée boulevard du Général-de-Gaulle.
La ville accueille un corps médical important en raison de sa taille et de son rôle de centre urbain pour les habitants des communes voisines. On compte ainsi en 2009 une trentaine de médecins — toutes spécialités confondues — quatre pharmacies et trois vétérinaires[83].
La commune dépend du tribunal judiciaire de Saint-Omer, du conseil de prud'hommes de Saint-Omer, de la cour d'appel de Douai, du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer, du tribunal administratif de Lille, de la cour administrative d'appel de Douai, du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer et du tribunal pour enfants de Saint-Omer[84].
Les habitants de la commune sont appelés les Airois[85].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[86]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[87].
En 2021, la commune comptait 9 585 habitants[Note 47], en évolution de −2,72 % par rapport à 2015 (Pas-de-Calais : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2015 | 2020 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
9 853 | 9 610 | 9 585 | - | - | - | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,8 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 4 685 hommes pour 5 087 femmes, soit un taux de 52,06 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 2,2 | |
6,6 | 10,2 | |
18,2 | 19,3 | |
21,2 | 20,6 | |
17,2 | 16,5 | |
16,7 | 14,4 | |
19,3 | 16,7 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,5 | 1,6 | |
5,6 | 8,9 | |
16,7 | 18,1 | |
20,2 | 19,2 | |
18,9 | 18,1 | |
18,2 | 16,2 | |
19,9 | 17,9 |
Plusieurs fêtes marquent le calendrier de la ville d'Aire-sur-la-Lys. La fête de la Lys a lieu tous les premiers dimanches de juillet à Aire — comme dans d'autres villes baignées par la rivière — et est l'occasion d'activités et compétitions nautiques diverses[93]. Au mois d'août, c'est Notre-Dame Panetière qui est célébrée pendant neuf jours[93] : elle aurait permis l'approvisionnement de la ville en pain durant le siège de 1213[Note 19]. Enfin, la fête de l'andouille, au cours de laquelle le maire et ses invités jettent une andouille du haut de la bretèche du bailliage, a lieu chaque premier dimanche de septembre[93],[94]. Les festivités de l'andouille sont également ponctuées de courses pédestres au matin, et d'un concert de musique au soir. Depuis quelques éditions, un feu d'artifice clôt le festival à 22 heures.
La place de l'hôtel de ville accueille un marché chaque vendredi matin[93]. La ville accueille également un marché aux fleurs en mai et un marché de Noël en décembre[93].
En 2009, Aire-sur-la-Lys est équipée de plusieurs stades — le stade Paul-Nestier, le complexe Germain-Spaës —, de plusieurs salles de sports et gymnases — notamment le complexe sportif régional, la salle Roger-Ducrot et la salle Henri-Berton —, d'une salle de boxe, d'une piscine municipale et d'un cynodrome qui accueille des compétitions nationales[95].
La ville comporte de nombreux clubs sportifs. Il est ainsi possible de pratiquer des sports aussi variés que le fitness, l'athlétisme, le badminton, le basket-ball, les boules, la boxe, la chasse, la course de lévrier, le cyclisme, la danse, l'équitation, le football, la gymnastique, le judo, le karaté, le moto-cross, la natation, la pêche, la randonnée pédestre et automobile, le tennis, le tir à l'arc, le tir à la carabine ou encore le volley-ball[95]. Depuis 2019, il est possible d’avoir les services d’éducateurs sportifs diplômés d’Etat, qui encadrent et conseillent les pratiquants, et dispensent une cinquantaine de cours collectifs divers et variés, au club de fitness et remise en forme L'Orange Bleue Mon Coach Fitness situé sur le Parc Commercial Val de Lys à côté de Norauto.
Un événement notable dans l'histoire récente de la commune a été la rencontre le à Saint-Omer entre le club amateur de l'Omnisports Airoise et la prestigieuse équipe de l'Olympique lyonnais, en 1/32 de finale de la Coupe de France. Malgré la logique défaite airoise (quatre buts à zéro), la rencontre entre une équipe de promotion d'honneur et le double champion de France en titre avait défrayé la chronique[60],[96],[97].
La ville est le siège de l'Echo de la Lys, journal hebdomadaire fondé en 1837[Note 38]. Celui-ci fait aujourd'hui partie du groupe La Voix[98]. Le journal régional la Voix du Nord est quant à lui le principal quotidien d'information vendu dans la commune.
La ville fait partie du territoire desservi par Banquise FM, station de radio dont les programmes — essentiellement musicaux — sont émis depuis Isbergues par la Maison des jeunes et de l'éducation permanente d'Isbergues[99]. Les habitants de la ville reçoivent également, outre certaines stations de radio nationales, les programmes de France Bleu Nord.
Aire-sur-la-Lys est couverte par les programmes de France 3 Nord-Pas-de-Calais Picardie.
Après avoir plusieurs fois changé de diocèse, Aire-sur-la-Lys fait aujourd'hui partie du diocèse catholique d'Arras[100]. Les trois paroisses que comptait la ville ont fusionné en 2003 avec celles de Wittes et de Lambres, pour former la nouvelle paroisse Notre-Dame Panetière[60]. Cette dernière a pour église principale la collégiale Saint-Pierre.
Aire-sur-la-Lys ne possède aucun édifice cultuel appartenant à une autre religion que le catholicisme romain. Les Airois pratiquant les religions protestante, juive ou encore musulmane doivent se rendre dans les grandes villes du Nord-Pas-de-Calais, notamment Lille, Dunkerque, Calais, Arras ou encore Lens pour pratiquer leur culte.
Les revenus de la population d'Aire-sur-la-Lys sont relativement faibles. En 2007, le revenu fiscal médian par ménage était de 14 511 €, ce qui plaçait Aire-sur-la-Lys au 25 434e rang parmi les 30 714 communes de plus de 50 ménages en métropole[101]. Quant au revenu net imposable moyen par foyer fiscal, il était en 2006 de 17 028 euros, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne du département (17 828 euros) mais nettement inférieur à la moyenne nationale (20 752 euros)[102]. Dès lors, la part de la population assujettie à l'impôt sur le revenu est faible : 42,0 % des foyers fiscaux airois paient cet impôt[102], contre 44,0 % de ceux du Pas-de-Calais[102] et 53,8 % des foyers fiscaux français[103].
Néanmoins, la ville est loin d'être uniforme et la situation sociale de ses habitants est très contrastée. Si en 2007, 1 876 foyers fiscaux (34,92 % du total) ont déclaré un revenu fiscal annuel inférieur à 9 400 euros[104], 207 foyers fiscaux (3,85 %) avaient des revenus imposables supérieurs à 48 751 euros[104].
Aire-sur-la-Lys connaissait en 2006 un taux de chômage de 15,2 % selon l'INSEE (contre 15,6 % en 1999)[105], ce qui est proche de la moyenne de la région Nord-Pas-de-Calais (14,8 %)[106] mais fortement supérieur à la moyenne de la France métropolitaine (11,6 %)[107]. Si Aire-sur-la-Lys, faute de mines ou d'industries lourdes installées sur son territoire, a peu souffert des effets directs de la crise des années 1970, les entreprises installées sur son territoire fournissent peu d'emplois et une grande partie de la population active est obligée d'aller travailler en dehors de la commune, notamment à Arc International (ancienne Verrerie Cristallerie d'Arques)[108]. L'emploi dans la commune a donc souffert indirectement des fermetures de mines et d'usines dans la région.
La répartition de l'emploi par catégories socioprofessionnelles à Aire-sur-la-Lys est globalement caractérisée par une sous-représentation des catégories les plus élevées : les cadres et professions intellectuelles supérieures ne représentaient en 2006 que 10,5 % de la population active[105] (contre 15,4 % en France[107]), et les professions intermédiaires 19,8 %[105] (24,6 %[107]). La répartition par secteur d'activité est plus proche de la moyenne nationale, si l'on excepte la sous-représentation de l'emploi agricole[105] (commun à toutes les communes urbaines) et une légère sur-représentation de l'emploi tertiaire, en particulier dans le commerce (21,2 % de la population active[105] contre 13,3 % en France[107]).
Zone | Agriculteurs exploitants | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres, professions intellectuelles supérieures | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers |
---|---|---|---|---|---|---|
Aire-sur-la-Lys[105] | 1,0 % | 5,6 % | 10,5 % | 19,8 % | 33,3 % | 30,0 % |
Nord-Pas-de-Calais[106] | 2,2 % | 6,0 % | 15,4 % | 24,6 % | 28,7 % | 23,2 % |
France entière[107] | 1,2 % | 4,6 % | 12,2 % | 24,9 % | 29,3 % | 27,7 % |
Si le secteur agricole a longtemps employé une part significative de la population d'Aire-sur-la-Lys, cette part est retombée en 2007 à 1,6 %[105]. L'agriculture de la région s'est en effet considérablement modernisée et intensifiée. En 1965, l'un des plus gros silos à grains de France a ainsi été construit au bord du canal[Note 12],[c 3].
En raison de son enfermement dans ses murs jusqu'en 1893 et de sa mauvaise desserte par le chemin de fer, Aire n'a pas connu le développement industriel de beaucoup de ses voisines. Les recherches de charbon à la fin du XIXe siècle n'ont donné aucun résultat probant[Note 38]. Quant à la « Céramique » du groupe Beugin, elle a fermé ses portes en 1985[Note 12]. L'industrie à Aire-sur-la-Lys a ainsi longtemps été le fait de petites entreprises, principalement dans les secteurs agro-alimentaire et textile.
Néanmoins, à partir des années 1970, la municipalité a tâché d'attirer des entreprises industrielles sur le territoire de la commune. Le maire François-Xavier Becuwe a lancé en 1972 une zone industrielle à Neufpré, sur laquelle se sont installées les Machines et Verreries du Pas-de-Calais et l'imprimerie Mordacq[Note 12]. En 2002, c'est un parc d'activités qui est lancé à Saint-Martin[53].
L'emploi industriel de la commune dépend cependant pour l'essentiel d'entreprises installées en dehors du territoire de la commune. Les usines ArcelorMittal d'Isbergues (anciennes Aciéries d'Isbergues, devenues Ugine puis Usinor puis Thyssen et enfin Arcelor[53]) et Arc International (ancienne Verrerie Cristallerie d'Arques) sont les deux principaux employeurs industriels de la ville[108]. Les réductions d'effectifs dans ces entreprises, en particulier à Isbergues, touchent donc rudement le marché du travail airois[53].
Le secteur commercial a toujours été important dans une ville qui joue le rôle de centre urbain au cœur d'une région agricole au peuplement relativement dense. Le centre-ville accueille ainsi de nombreux petits commerces. Néanmoins, cette importance du petit commerce a été contrariée depuis 1989 par l'ouverture de l'hypermarché Catteau — Carrefour aujourd'hui — qui a entraîné la fermeture de nombreuses enseignes dans le centre[53]. L'hypermarché Carrefour, installé au sud-est de la ville, est en effet devenu le premier employeur tertiaire — et même le premier employeur privé — de la ville[53].
Si la ville bénéficie d'un patrimoine culturel fort de 23 monuments historiques[109] et d'un beffroi inscrit au patrimoine mondial de l'humanité depuis 2005[110] — voir infra — le secteur touristique a longtemps été délaissé à Aire-sur-la-Lys. Aujourd'hui encore, il souffre de l'image négative de la région Nord-Pas-de-Calais, davantage associée dans les esprits aux mines de charbon et à l'industrie lourde qu'à un riche patrimoine architectural.
Aujourd'hui, la municipalité cherche au contraire à promouvoir le tourisme à Aire. En témoignent les travaux de ravalement de 376 façades du centre-ville — dont beaucoup sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques — menés depuis 1992 avec le soutien financier de la ville[53]. Les rues du Bourg et de Saint-Pierre, en plein centre-ville, ont été réaménagées en 2005 pour 1,4 million d'euros[26]. La tour de la collégiale Saint-Pierre, quant à elle, a été restaurée entre 2005 et 2007, pour un montant d'un million d'euros[26], et l'intérieur du beffroi est en cours de réhabilitation. Aire a en outre accueilli des manifestations culturelles et religieuses sous le nom d'« Aire 1213 », dans le cadre de Lille 2004 (capitale européenne de la culture)[60].
Les infrastructures de la ville restent cependant insuffisantes pour accueillir un important développement du tourisme. La ville ne compte en 2009 que trois hôtels, dont un seul dans le centre-ville, et un camping[111]. Aire possède en outre une quinzaine de restaurants — restauration rapide comprise — et quelques cafés[112]. Un office de tourisme est installé au rez-de-chaussée de l'ancien bailliage.
Outre le rôle joué par l'Armée, le secteur public représente une part importante des emplois et par conséquent de l'économie de la ville. Cette importance du secteur public est liée aux rôles d'Aire-sur-la-Lys en tant que chef-lieu de canton et centre urbain pour les communes voisines. Les administrations municipales, l'hôpital, la maison de retraite, les établissements scolaires ou encore la gendarmerie emploient ainsi plusieurs centaines de personnes à Aire.
Aire-sur-la-Lys comptait, au , 539 établissements actifs, dont 57,0 % dans les services, 28,6 % dans le commerce et les réparations, 8,5 % dans l'industrie et 5,9 % dans la construction[102]. Il s'agit pour l'essentiel de petites et moyennes entreprises : seuls 13,5 % de ces établissements emploient dix salariés ou plus[102]. En effet, l'économie airoise est caractérisée par l'importance du petit commerce et du secteur public[108].
Dans ce tissu de PME, seuls les Voyages Inglard, l'imprimerie Mordacq[108] et l'hypermarché Carrefour tirent leur épingle du jeu. Ce dernier est issu des Établissements Catteau, qui ont employé jusqu'à 700 personnes à Aire[53] grâce à leur magasin et surtout à leur filiale de stockage Logidis. Celle-ci, désormais installée à Saint-Martin, emploie 300 salariés et ravitaille les magasins du groupe situés au nord de Paris[53].
Aire-sur-la-Lys possède un patrimoine architectural riche, témoin de son importance politique et économique passée. Vingt-trois édifices de la commune sont enregistrés aux monuments historiques[109], dont cinq sont classés et 18 sont inscrits à l'inventaire supplémentaire. Le beffroi est de plus inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[110].
Le bailliage est bâti à partir de 1600[m 2], à l'angle de la Grand'Place, de la rue du Bourg et de la rue d'Arras. Cet édifice est de taille réduite (125 m² de surface au sol[m 2]) mais comporte quatre niveaux, et possède des façades richement ornées de style Renaissance. Classé monument historique[m 3], le bailliage accueille depuis 1970 l'office de tourisme de la ville[m 3].
Si l'emplacement de l'hôtel de ville d'Aire n'a guère varié au cours des siècles, restant invariablement à l'extrémité orientale de la Grand'Place, le bâtiment a été reconstruit à plusieurs reprises. L'édifice actuel date du début du XVIIIe siècle. En 1715, le Magistrat obtint du roi Louis XIV le droit de construire un nouvel hôtel de ville plus prestigieux que l'édifice qui existait alors à Aire[m 4]. Les travaux durèrent cinq ans, de 1716 à 1721[m 4], et furent entrepris sur les plans d'Héroguel, architecte du Roi à Arras[m 4].
La façade imposante de l'édifice est percée de deux portes centrales, donnant accès à un escalier monumental et au passage des Hallettes[m 5] — ce dernier permet d'accéder à la rue de Saint-Omer et accueille depuis 1891 la bibliothèque municipale[m 6]. Le second niveau est quant à lui percé de onze larges ouvertures — trois au centre et quatre sur chaque aile — séparées par les dix pilastres qui soutiennent une balustrade richement sculptée[m 5]. L'imposant fronton qui émerge de la partie centrale de l'édifice porte les armes de la ville et est encadré par deux statues représentant la force et la justice[m 5]. La « halle » du premier étage est devenue une salle des fêtes et le greffe la salle des mariages[m 5]. L'hôtel de ville est classé monument historique en 1947[m 5].
Le beffroi — situé à l'arrière de l'hôtel de ville et légèrement décalé par rapport à celui-ci de façon à se trouver dans l'axe du passage des Hallettes[m 5] — est reconstruit dans la foulée de la construction de l'hôtel de ville, et achevé en 1724[m 1]. Un premier « cloquier » est signalé à Aire dès 1179[m 1] ; ce bâtiment servait à la fois de tour de guet, de prison et de salle de réunion, et accueillait les cloches et le trésor de la ville[m 1]. Le bâtiment actuel compte sept étages et s'élève à 58 mètres au-dessus des rues de la ville[m 7]. Touché à plusieurs reprises par des incendies, notamment en 1872[m 1] et 1914[m 7], le beffroi est classé monument historique en 1947[m 7]. Depuis 2005, le beffroi d'Aire-sur-la-Lys fait en outre partie des 56 beffrois français et belges inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[m 7],[110].
Le centre-ville d'Aire-sur-la-Lys compte de nombreux bâtiments typiques de l'architecture du XVIIIe siècle, dont beaucoup ne sont que de simples maisons ou hôtels particuliers. Les rues du Bourg, de Saint-Omer, la Grand'Place et la rue Saint-Pierre en particulier comptent chacune plusieurs bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. L’hospice de Saint-Jean-Baptiste par exemple comporte une porte en anse de panier et deux rangées de fenêtres en arc surbaissé[113]. L’hôtel du Gouverneur, auquel on accède en passant sous une voûte en grès rue du Général-Leclerc, possède une façade ornée de pilastres ioniques et corinthiens et un portail rappelant celui de la Vieille Bourse de Lille[113]. La surprenante maison des têtes, rue du Bourg, possède une façade très chargée inspirée librement de multiples styles architecturaux[113].
Depuis le démantèlement des fortifications d'Aire-sur-la-Lys en 1893, les vestiges du passé de ville fortifiée de la cité sont rares. La porte de Beaulieu, qui était jusqu'en 1893 protégée par un bastion du XVIIe siècle, permet à la Lys d'entrer en ville par un parcours souterrain de 50 mètres[m 8]. Le bastion de Thiennes, situé à l'est de la ville, protégeait le chemin menant à la ville du même nom ; il a été construit aux XVIe et XVIIe siècles et mesure actuellement six mètres de hauteur[114].
Grâce à son passé religieux riche, Aire-sur-la-Lys possède plusieurs édifices religieux catholiques qui contribuent au riche patrimoine architectural de la ville.
La collégiale Saint-Pierre est bâtie entre 1492 et 1634[m 9] et a ensuite connu tant des destructions partielles (lors du bombardement du notamment[m 9]) que des restaurations. Ses dimensions impressionnantes — plus de 105 mètres de longueur[m 9] — ne lui permettent pas cependant de prétendre à un titre supérieur à celui de collégiale, en l'absence d'un évêché à Aire-sur-la-Lys. La collégiale possède un important mobilier, même si celui-ci date essentiellement du XIXe siècle[m 10]. Elle est classée monument historique en 1863[m 10].
L'église Saint-Jacques le Majeur et Saint-Ignace (également connue sous le nom de chapelle des Jésuites) est l'ancienne chapelle du collège fondé à Aire par la Compagnie de Jésus au début du XVIIe siècle ; elle est construite de 1682 à 1688[m 11]. Après l'expulsion des jésuites du royaume de France en 1762, la chapelle a difficilement échappé à la destruction[m 11] avant d'être classée monument historique en 1942[m 11]. De style baroque, la chapelle forme un rectangle dont un des petits côtés (15 mètres[m 11]) donne sur la rue de Saint-Omer et possède une façade de pierres blanches de trois étages[m 12]. L'intérieur est composé d'une seule nef surmontée d'une voûte à plein cintre[m 12]. Le mobilier ancien ayant presque entièrement disparu, l'aménagement intérieur actuel date de 1853[m 12].
La chapelle Beaudelle est l'un des seuls vestiges de l'hospice construit dans les années 1860 à la place d'un ancien couvent, grâce au legs du riche Airois Jean-Baptiste Beaudelle[m 13]. De style néo-gothique[m 14], la chapelle a été construite près du confluent de la Lys et de la Laquette. Elle est inscrite en 2003 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[m 14].
Dans le hameau de Saint-Quentin, une église, dont les différentes parties ont été construites entre le XIe et le XXIe siècle[115], est classée monument historique en 1989[114]. De style gothique, elle comporte actuellement deux nefs débouchant sur un chœur éclairé par des vitraux aniconiques du XIXe siècle[m 15]. De nombreuses statues, des fonts baptismaux, des reliquaires, un tableau représentant la Crucifixion et un Chemin de croix inauguré en 2003 forment le mobilier intérieur[m 15].
La ville possède de nombreuses infrastructures consacrées à la culture. L'espace culturel Aréa accueille une programmation assez dense de spectacles — concerts, danse, théâtre, cinéma, etc[116] — et accueille un atelier de théâtre pour les jeunes[117]. Le « Cyb'@ire centre » permet l'accès à huit d'ordinateurs et propose des ateliers d'initiation au multimédia (services offerts en )[118]. Quant aux écoles de musique et de dessin, elles accueillent respectivement 300 et 150 enfants en 2009[53].
La bibliothèque municipale d'Aire-sur-la-Lys, installée depuis 1891 au rez-de-chaussée de l'aile droite de l'hôtel de ville[m 6], est l'héritière de la « bibliothèque publique » ouverte en 1839[m 6]. Elle comptait 10 434 volumes en 1900[m 6] (dont de nombreux ouvrages imprimés entre le XVIe et le XVIIIe siècle[m 16]), 18000 dans les années 1990[m 6], ce qui fait d'elle l'une des plus importantes bibliothèques de cette partie du Nord-Pas-de-Calais. Outre ce fonds documentaire et littéraire, la bibliothèque est dépositaire des archives municipales de l'Ancien Régime[m 16], de plusieurs collections privées qui lui ont été léguées[Note 48],[m 17] ainsi que des registres paroissiaux et d'état civil de 1589 à 1934[m 17]. Elle offre ainsi de vastes ressources non seulement aux Airois mais aussi aux historiens et généalogistes de la région.
La ville accueille en outre un tissu associatif relativement dense, héritier de ce que fut Aire aux XVIIIe et XIXe siècles. Celui-ci est notamment développé autour des domaines musical, ludique, culturel et sportif[119].
La gastronomie airoise est principalement connue par l'andouille d'Aire-sur-la-Lys, fabriquée depuis des siècles par les charcutiers de la ville[94]. Celle-ci est composée à 80 % de viande de porc maigre, à laquelle s'ajoutent de la poitrine de porc grasse, des échalotes, de la sauge, des épices et des boyaux[94]. Elle est consommée cuite ou crue dans la potée airoise, une soupe à base d'andouille et de légumes[94]. Un festival est consacré chaque premier dimanche de septembre depuis 1962 à l'andouille d'Aire-sur-la-Lys, et est couronné chaque année par le « jet de l'andouille » des fenêtres du bailliage par le maire de la ville[94].
Une autre spécialité airoise, moins connue, est la mastelle. Ce petit gâteau sec à base d'amande en poudre, de cassonade et de fleurs d'oranger[94] est créé à la fin du XVIIIe siècle par un dénommé Cyrille Faes[94], et est toujours vendu par les pâtissiers de la ville.
Dans ses Pensées express, courtes fables à la morale en forme de calembour, l'écrivain et humoriste Alphonse Allais écrit :
Train manqué
Dans Aire-sur-la-Lys, il advint une fois,
Qu'un voyageur manquât son train. C'est une affaire
Qui n'a rien d'extraordinaire.
Il s'était attardé : tant pis pour lui, ma foi !
Moralité :
Si tu ne vas pas à la gare d'Aire
la gare d'Aire n'ira pas à toi.
— Alphonse Allais, Les Pensées, éditions Le Cherche midi, page 51
Le roman de Jess Kaan En chasse (éditions Lajouanie), se déroule à Aire-sur-la-Lys et dans ses environs.
Sont nées à Aire-sur-la-Lys les personnalités suivantes :
Blason | De gueules à l'aigle d'argent, becquée et membrée d'or[120].
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Détails | Renvoie au nom de la commune, une « aire » désignant un nid d'aigle. Adopté par la commune. |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Ouvrages consultables aux archives départementales du Pas-de-Calais[121] :
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