Lens (Pas-de-Calais)

commune française du département du Pas-de-Calais De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Lens (Pas-de-Calais)map

Lens (prononcé : /lɑ̃s/[1]) est une commune française, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.

Faits en bref Administration, Pays ...
Lens
Thumb
Thumb
Thumb
Thumb
Thumb
Thumb
De haut en bas et de gauche à droite : vue panoramique, le centre-ville depuis le parc de la Glissoire d'Avion, le Racing Club de Lens, les Grands Bureaux de la Compagnie des mines de Lens (patrimoine mondial de l’UNESCO), la cité des corons (patrimoine mondial l’UNESCO) et la Galerie du Temps du Louvre-Lens.
Thumb
Blason
Thumb
Logo
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
(sous-préfecture)
Arrondissement Lens
(chef-lieu)
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Lens-Liévin
(siège)
Maire
Mandat
Sylvain Robert (PS)
2020-2026
Code postal 62300
Code commune 62498
Démographie
Gentilé Lensois
Population
municipale
32 697 hab. (2022 )
Densité 2 795 hab./km2
Population
agglomération
505 515 hab. (2022)
Géographie
Coordonnées 50° 25′ 56″ nord, 2° 50′ 00″ est
Altitude Min. 27 m
Max. 71 m
Superficie 11,7 km2
Type Grand centre urbain
Unité urbaine Douai-Lens
(ville-centre)
Aire d'attraction Lens - Liévin
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Lens
(bureau centralisateur)
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Thumb
Lens
Géolocalisation sur la carte : France
Thumb
Lens
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Thumb
Lens
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Thumb
Lens
Liens
Site web villedelens.fr
    Fermer

    Si elle n'est que la 4e ville du département et la 18e de la région avec ses 32 697 habitants, son agglomération est l'un des territoires les plus densément peuplés de France. La commune est le siège de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin qui regroupe 36 communes et compte 242 587 habitants en 2021.

    Avec Douai, elle forme l'unité urbaine de Douai-Lens, forte de 505 515 habitants selon les recensements de population au 1er janvier 2022, la dixième agglomération française par le nombre d'habitants, derrière Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux, Nice, Nantes et Toulon. Elle est également directement sous l'influence de l'« aire métropolitaine de Lille », ensemble métropolitain de près de 3,8 millions d'habitants dont le centre, la ville de Lille, ne se trouve qu'à trente kilomètres.

    La ville est surtout connue pour avoir été l'un des principaux centres urbains du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (avec la Compagnie des mines de Lens), qui marque encore aujourd'hui économiquement, socialement, paysagèrement et culturellement l'agglomération ; elle est connue également pour son équipe de football, le Racing Club de Lens (RCL), et plus récemment pour le musée du Louvre Lens ouvert en .

    Lens comprend de nombreux équipements d'enseignement et de santé. C'est aujourd'hui une ville universitaire : on y trouve le pôle science, technologie et tertiaire de l'université d'Artois, une école d'ingénieurs, l'institut de génie informatique et industriel (IG2I) et plusieurs IUT. La faculté Jean-Perrin, installée dans les anciens bureaux des mines de Lens depuis le début des années 1990, est le pôle scientifique de l'université d'Artois. On y étudie la biologie, la biochimie, la physique, la chimie, les mathématiques et l'informatique. La ville est également dotée d'un tribunal d'instance et d'un théâtre.

    Géographie

    Résumé
    Contexte

    Localisation

    La commune est située dans le nord de la France, dans la plaine de la Gohelle, en Artois wallon, à environ 15 km au nord d'Arras, 20 km à l'ouest de Douai, 27 km au sud-ouest de Lille, 90 km au sud-est de Calais et 180 km au nord de Paris, à vol d'oiseau.

    Les communes limitrophes sont Avion, Liévin, Loison-sous-Lens, Loos-en-Gohelle, Sallaumines, Vendin-le-Vieil et Éleu-dit-Leauwette.

    Géologie et relief

    La superficie de la commune est de 11,7 km2 ; son altitude varie de 27 à 71 m[2].

    Au XIXe siècle, la richesse de son sol en houille en a fait la principale ville de l'ouest du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

    Hydrographie

    Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie[3].

    Lens, sur les bords de la rivière Souchez, qui est le cours amont de la Deûle, se jetant dans le canal de Lens en aval de la ville, est la principale ville de la Gohelle[4],[5].

    Thumb
    Réseau hydrographique de Lens[Note 1].

    Climat

    En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[7].

    Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 708 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Douai à 19 km à vol d'oiseau[8], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 729,2 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].

    Milieux naturels et biodiversité

    La commune a souffert de lourdes séquelles physiques et environnementales de deux guerres et de l'activité industrielle induite par l'activité minière. Mais la requalification des friches industrielles et le verdissement des terrils et des cavaliers miniers sont aussi devenus un atout environnemental, avec notamment l'inscription d'une partie des milieux renaturés dans la trame verte du bassin minier dont le prolongement est le parc de la Deule et la trame verte de Lille-LMCU qui déclineront ou compléteront localement le Réseau écologique paneuropéen dans le cadre de la trame verte et bleue nationale à la suite du Grenelle Environnement.

    Espèces faunistiques et floristiques

    L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense plusieurs espèces faunistiques et floristiques sur le territoire de la commune dont certaines sont protégées et d’autres menacées et quasi-menacées[12].

    Urbanisme

    Résumé
    Contexte
    Thumb
    Panorama de Lens depuis le site Écopôle 11/19 à Loos-en-Gohelle.

    Typologie

    Au , Lens est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens[Note 2], une agglomération inter-départementale regroupant 67 communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lens - Liévin, dont elle est la commune-centre[Note 4],[15]. Cette aire, qui regroupe 50 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (97,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (77,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (15 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %), terres arables (0,2 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Thumb
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Logement

    Thumb
    La cité no 2.

    Avec plus de 60 % de logements sociaux[19], une situation héritée de l'exploitation houillère, la ville de Lens reste accrochée à son passé minier.

    Lens compte cinq quartiers prioritaires de la politique de la ville : le collectif de la Grande Résidence au nord (64 ha, 4 642 habitants en 2020[20]), la Résidence Sellier regroupée avec la Cité du Quatre, juste à l'ouest de la gare et du centre-ville (36 ha, 1 765 habitants), ainsi que les Cités du 2 et 9. Au total, plus de 11 000 habitants vivent en quartier prioritaire, le tiers de la population totale de la ville, avec un taux de pauvreté atteignant jusqu'à 51 %[21].

    Le nombre de logements est de 16 668, dont 15 536 en résidence principale. 93 % de la population est en résidence principale, 24 % sont propriétaires et 64 % sont locataires (n'inclut pas les résidences secondaires).

    À Lens, le prix moyen de l'immobilier au est de 1 695 euros au mètre carré.

    Projets d'aménagement

    Voies de communication et transports

    Voies de communication

    Lens est desservi par l'autoroute A21 (appelée « rocade minière ») qui forme un semi-boulevard périphérique au nord et à l'est de la commune et relie la ville à Douai, Valenciennes et d'autres autoroutes, l'autoroute A1 (Paris-Lille) à l'est, et l'autoroute A26 (Calais-Reims) à l'ouest.

    Transport ferroviaire

    La gare de Lens est desservie par six aller-retour TGV par la LGV Nord (1 h 10 de Paris) mais aussi par les lignes TER Nord-Pas-de-Calais 6, 13, 21 et 23 allant vers Valenciennes, Arras, Dunkerque et Lille (réduit à 30 minutes par Libercourt depuis le ).

    La commune était desservie, de 1895 à 1948, par la ligne de chemin de fer Lens - Frévent, une ancienne ligne de chemin de fer qui reliait les communes de Lens et de Frévent.

    Transport routier

    Les transports en commun sont assurés par la société Tadao, sous l'autorité d'un syndicat mixte qui regroupe la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, la communauté d'agglomération Hénin-Carvin, la communauté d'agglomération de l'Artois et la communauté de communes de Nœux et environs. Un projet de tramway reliant Liévin à Hénin-Beaumont par Lens est prévu pour remplacer la ligne buLLe de Tadao[22]. De plus, une nouvelle gare routière est aménagée en 2009.

    Transport aérien

    La commune est proche de l'aérodrome de Lens - Bénifontaine (km) et de l'aéroport de Lille-Lesquin (34 km).

    Toponymie

    Résumé
    Contexte

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Lennacas (VIIIe siècle) ; Lennis (IXe siècle) ; Len (972) ; Lens (1047) ; Lensis (1070) ; Lensium in pago Atrebatensi (1072) ; Castrum Lenense (XIe siècle) ; Lenni (1124) ; Liens (1214) ; Lanz (1291) ; Lenzis (1296) ; Laentium (1301) ; Lense (1322) ; Lans (1373) ; Lensensium (XIVe siècle) ; Lens-en-Artois (1418) ; Lensum (1423)[23] ; Lens en 1793 ; Lens depuis 1801[2].

    La première explication fut que le nom de Lens venait d’un proconsul romain appelé Lentulus, mais elle fut écartée après des découvertes de vestiges romains ne donnant aucun crédit particulier à cette hypothèse. Des pièces de monnaie, datant de l'époque mérovingienne, attestent l'existence de Lenna cas[trum]. Si le deuxième mot signifie simplement que la cité était fortifiée, le premier est en revanche plus mystérieux : certains chercheurs pensent qu'il vient du mot gaulois « onna » signifiant fleuve, source. Lenna cas serait alors la « forteresse des sources »[24]. Cependant, l'assimilation de -enna à l'élément onna est purement hypothétique, et l'initiale L- reste dans ce cas inexpliquée.

    Histoire

    Résumé
    Contexte

    Fondation

    En 1415, Henri de Récourt dit de Lens, Jean de Récourt dit de Lens et Philippe de Récourt dit de Lens, combattent et trouvent la mort lors de la bataille d'Azincourt[25].

    Période espagnole

    C'est en 1526, lors de l'essor de l'Espagne en Europe, que la ville de Lens passe aux mains du roi d'Espagne et fait donc partie des Pays-Bas espagnols[26]. Il faudra attendre le siège de Lens en 1647 puis le Grand Condé et la bataille de Lens, le , pour voir le début du déclin espagnol dans la région. Cette bataille a permis à Mazarin de signer les traités de Westphalie, mettant fin à la guerre de Trente ans. L'Artois sera rendu à la France lors du traité de paix des Pyrénées dix ans plus tard, le .

    Découverte du charbon

    Thumb
    Rame des Chemins de fer économiques du Nord (CEN), une compagnie de chemin de fer secondaire, qui exploita une ligne à voie métrique de Lens à Frévent de 1895 à 1948[27]. Elle circule sur le boulevard des Écoles, où se tenait, en ce jour d'avant la Première Guerre mondiale, un marché.

    Des industriels lillois, MM. Casteleyn, Tilloy et Scrive, découvrent du charbon à 151 mètres de profondeur dans le bois de Lens lors de sondages en 1849. Le décret du attribue à la Compagnie de Lens une concession de 6,051 ha. Lens s’imposa progressivement comme un centre urbain d’importance.

    XXe siècle

    Le passage au XXe siècle n'empêche pas que certaines traditions anciennes survivent : le , un duel au pistolet oppose à Lens un journaliste et un lecteur s'estimant offensé[28].

    Le , 100 000 personnes sont rassemblées à Lens pour entendre Le Couronnement de la Muse, œuvre musicale lyrique en la présence du compositeur Gustave Charpentier[29].

    Première Guerre mondiale

    La ville de Lens, située à proximité du front, a énormément souffert de la Première Guerre mondiale. En , elle connaît l'invasion allemande puis jusqu'en 1918, l'occupation, pendant laquelle elle est un centre logistique important pour l'armée allemande. Elle est durant cette période très largement pilonnée par des obus de tout calibre dont un grand nombre n'ont pas explosé, qui rendront la reconstruction dangereuse. Avant leur fuite, les occupants noient et détruisent tous les puits de mines.

    La population de la ville a diminué de moitié à la fin de la guerre[30], en janvier-, les civils sont évacués sur ordre des Allemands[31]. Elle a reçu la Légion d'honneur le [32]. En 1918, la ville et une grande partie du bassin minier sont presque totalement rasés[33]. Il faut de longs mois pour nettoyer les décombres des munitions non explosées, puis pour entamer la reconstruction.

    Fin 1918, alors que les premiers habitants reviennent déjà, le paysage est lunaire. L'hiver arrive et le papier et le carton bitumé manquent, de même que la nourriture pour les habitants, les prisonniers et le groupe d'ouvriers chinois qui nettoient et reconstruisent la ville, alors que la grippe espagnole apparaît et fait des ravages, emportant de nombreux adultes qui avaient échappé à la mort sur le front, ainsi que des femmes et des enfants. Début , les Pays-Bas offrent des maisons de bois à 300 familles lensoises (et à 200 familles de Liévin)[34].

    La commune est décorée de la croix de guerre 1914-1918 par décret du , distinction également attribuée à 276 autres communes du Pas-de-Calais[35].

    Le monument aux morts est édifié sept ans plus tard, sur la place du Cantin, par Augustin Lesieux, marbrier et sculpteur à Paris, avec l'aide de l'architecte Barthelet et d’ouvriers spécialisés. Il est inauguré le devant environ 100 000 personnes et le président de la Chambre des députés (Édouard Herriot). Il rend hommage aux mineurs de fond, par un bas-relief présentant une galerie de mine au boisage brisé et envahie par les eaux, ainsi qu'aux ouvriers qui, au retour de la guerre, ont retrouvé leur outil de travail rasé par des bombardements[36].

    Entre-deux-guerres

    La période qui suit la Grande Guerre va voir l'influence de Lens grandir, de même que sa démographie. Cet essor est symbolisé par la construction des Grands Bureaux de la Société des mines de Lens à la fin des années 1920, un bâtiment qui montre la puissance industrielle de la ville[37].

    Michał Kwiatkowski transfère à Lens, en 1924 le quotidien Narodowiec (fondé à Herne en 1909). Une importante communauté polonaise arrive après la Grande Guerre et les décennies qui suivent et se réunit autour de la chapelle Sainte-Élisabeth de la fosse no 1. Le premier numéro sort des presses régionales le de la même année. Le journal écrit en polonais accompagne les nombreux mineurs polonais qui se sont installés dans la région et plus largement la polonia (diaspora polonaise). Sabordé en 1940, le quotidien ne sera de nouveau imprimé qu'à la Libération. Il cesse de paraître en 1989.

    Le , symboles de la reconstruction de la ville et de la marche en avant, Lens inaugure son hôtel de ville et sa nouvelle gare[38].

    Le , la banque industrielle et commerciale du Nord de Lens fait faillite. Elle laisse un passif de plus d'un million de francs. Les victimes sont toutes de petites gens[39].

    Édouard Herriot, président du conseil, inaugure le le nouvel hôpital de Lens[40].

    Seconde Guerre mondiale

    Thumb
    La Maison syndicale (2005).

    Lens dut subir aussi les dégâts matériels de la guerre de 1939-1945, mais dans une moindre mesure que lors de la Grande Guerre. Dans la nuit du 10 au , 528 juifs (dont 123 femmes et 288 enfants) sont raflés avec la complicité de la préfecture de police, et seront gazés à Auschwitz[41]. Il s'agit de la rafle du 11 septembre 1942, la plus importante pour la région, où elle a lieu partout mais frappe particulièrement la communauté de Lens, qui n'a pu compter sur le soutien de la population[42]. Une partie de la communauté juive étrangère était d'origine polonaise et était arrivée à Lens dans les années 1920, avec les autres Polonais s'étant engagés dans les mines. Ceci n'avait d'ailleurs pas eu lieu sans une certaine dose de xénophobie et d'antisémitisme, notamment à la fin de l'entre-deux-guerres, avec la création en d'un « Comité provisoire de défense du commerce français » qui dénonçait, par affichage, la venue d'un « NOUVEAU FLOT DE 300 000 JUIFS ÉMIGRÉS […] réparti entre la France, l’Angleterre et les États-Unis »  [sic][43]. Selon les historiens N. Mariot et Cl. Zac qui ont analysé les archives départementales du Pas-de-Calais :

    « Malgré l’exode d’une bonne moitié de la communauté dès mai 1940, le recensement de dénombre encore 482 individus dits « israélites » dans le bassin. Moins de deux ans plus tard, celui du premier n’en compte plus que treize[43]. »

    Une rue de Lens, rue des 528-Déportés-juifs, créée dans les années 2000, commémore l'évènement. Une plaque a également été posée en 2002 sur le quai numéro 1 de la gare où a eu lieu l'embarquement dans le train vers Auschwitz[44].

    Au début de la Seconde Guerre mondiale, la ville héberge le « comité central de grève » du premier des actes de résistance collective à l'occupation nazie en France, et le plus massif en nombre, la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais en mai-juin 1941 , qui prive les Allemands de 93 000 tonnes de charbon[45] pendant près de deux semaines, déclenchant 400 arrestations, des exécutions et la déportation de 270 personnes[46].

    Début , a lieu à Lens la première réunion du comité départemental de libération du Pas-de-Calais[47].

    La ville est bombardée par les alliés le , ce qui provoque la mort de 250 personnes[48].

    La commune est décorée de la croix de guerre 1939-1945, avec palme de bronze, le , distinction également attribuée à 28 autres communes du Pas-de-Calais[49].

    Après-guerre et Trente Glorieuses

    L'après-guerre vit la nationalisation des anciennes compagnies houillères avec l'ordonnance du du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) dirigé par le général de Gaulle. Avec les Trente Glorieuses, la ville s'agrandit encore pour atteindre en 1962 les 42 733 habitants, puis accueille de nombreux immigrés d'Afrique du Nord. Elle prend une importance suffisante pour scinder en deux l'arrondissement d'Arras, et créer en 1962 celui de Lens qui englobe sa conurbation minière de Lens avec entre autres les villes de Liévin, Carvin et Hénin-Beaumont. C'est son bassin houiller qui a permis à Lens de devenir une cité industrielle orientée vers la carbochimie (Mazingarbe, Drocourt, Vendin-le-Vieil) et la métallurgie (chaudronnerie, tréfilerie).

    Deux bâtiments sont alors protégés des monuments historiques : la gare (en forme de locomotive) inscrite en 1984[50] et la maison syndicale des mineurs partiellement inscrite en 1996[51].

    Crise et reconversion

    Thumb
    La rue de Paris dite « rue piétonne ».

    Le recul de l'extraction du charbon, à partir des années 1960, puis l'arrêt total de l'extraction en 1990, a entraîné une grave crise de reconversion. Lens voit pendant une trentaine d'années sa population reculer, ses magasins et ses cinémas fermer et le chômage grimper. Depuis, la ville a diversifié ses activités industrielles autour de l'industrie textile, de la métallurgie, de la construction automobile et de l'industrie alimentaire, ainsi qu'autour des fonctions médicales (Centre hospitalier important), tertiaires (banques, centres d'appels) et administratives (sous-préfecture, université d'Artois).

    La ville a néanmoins été classée neuvième ville la plus pauvre de France en 2010 par le Journal du Net en raison de l'importance du chômage (15,21 %* de la population active) et de la faiblesse de revenus de ses habitants (10 074,3 euros annuels en moyenne). En effet, plus de la moitié des foyers fiscaux y déclarent moins de 11 250 euros de revenus par an (revenu fiscal de référence).

    Politique et administration

    Résumé
    Contexte
    Thumb
    L'université d'Artois, dans les anciens Grands bureaux des Houillères.

    Découpage territorial

    La commune est le chef-lieu d'arrondissement de l'arrondissement de Lens du département du Pas-de-Calais[52].

    Commune et intercommunalités

    Lens fait partie de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin qui regroupe 36 communes et compte 242 587 habitants en 2021[52]. Elle fait aussi partie du SCOT de Lens-Liévin et d'Hénin-Carvin.

    Circonscriptions administratives

    La commune est rattachée au canton de Lens[52].

    Circonscriptions électorales

    Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la troisième circonscription du Pas-de-Calais[53].

    Élections municipales et communautaires

    Tendances politiques et résultats

    Lors du premier tour des élections municipales de 2014, huit listes s'affrontent : la liste Parti socialiste de Sylvain Robert (27,52 %), la liste Front national de Hugues Sion (19,98 %), la liste divers gauche d'Arnaud Sanchez (18,22 %), la liste divers gauche de Sébastien Piociniczak (12,61 %), la liste d'union de la droite de Sophie Gauthy (10,99 %), la liste divers gauche de Naceira Vincent (5,56 %), la liste Front de gauche de Jean-Michel Humez (3,22 %) et la liste d'extrême gauche de Flore Lataste (1,86 %). L'abstention est de 44,39 %. Le second tour est une triangulaire : la liste de Sylvain Robert remporte l'élection (42,01 %), il est suivi par celle d'Arnaud Sanchez (33,93 %) et par celle de Hugues Sion (24,04 %). L'abstention au second tour est de 44,67 %[54].

    Si la ville de Lens connaît une forte tradition de gauche due à l'industrialisation du bassin minier, celle-ci connaît un déclin au profit du parti de Marine Le Pen. À titre d'exemple, cette dernière a obtenu 36,70 % des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle de 2017, suivie par Jean-Luc Mélenchon (22,72 %)[55].

    Élections municipales 2020

    • Maire sortant : Sylvain Robert (PS)
    • 39 sièges à pourvoir au conseil municipal (population légale 2017 : 31 415 habitants)
    • Dix sièges à pourvoir au conseil communautaire (CA de Lens-Liévin)
    Davantage d’informations Tête de liste, Liste ...
    Résultats des municipales de 2020 à Lens
    Tête de liste Liste Premier tour Sièges
    Voix % CM CC
    Sylvain Robert[Note 5],[56] PS-PCF 3 962 55,48 32 9
    Bruno Clavet[57] RN 1 625 22,75 4 1
    Bruno Ducastel[58] SE 885 12,39 2 0
    Naceira Vincent[58],[59] EÉLV-AE 390 5,46 1 0
    Frédéric Cotton[58] DVG-LFI-PRCF 187 2,61 0 0
    Michel Darras[60] LO 92 0,40 0 0
    Inscrits 22 583 100,00
    Abstentions 15 271 67,82
    Votants 7 312 32,38
    Blancs et nuls 171 2,33
    Exprimés 7 141 31,62
    Fermer

    Liste des maires

    Davantage d’informations Période, Identité ...
    Liste des maires successifs depuis 1944[61]
    Période Identité Étiquette Qualité
    31 décembre 1944 23 avril 1945 Paul Sion[62] SFIO Mineur
    Député du Pas-de-Calais (1936 → 1940 puis 1945 → 1955)
    Conseiller général de Lens-Est (1928 → 1940 puis 1949 → 1951)
    23 avril 1945 19 octobre 1947 Auguste Lecœur[63] PCF Métallurgiste
    Sous-secrétaire d’État à la Production charbonnière (1946)
    Député du Pas-de-Calais (1945 → 1955)
    19 octobre 1947 23 septembre 1966 Ernest Schaffner[64] SFIO Docteur en médecine
    Député du Pas-de-Calais : 13e circ. (1958 → 1966)
    Conseiller général de Lens-Est (1951 → 1966)
    Décédé en fonction[65]
    4 décembre 1966[66] 14 octobre 1998 André Delelis[67] SFIO
    puis PS
    Représentant de commerce
    Ministre du Commerce et de l'Artisanat (1981 → 1983)
    Député du Pas-de-Calais : 13e circ. (1967 → 1981)
    Sénateur du Pas-de-Calais (1983 → 1992)
    Conseiller général de Lens-Nord-Ouest (1962 → 1982)
    Président du district urbain de Lens-Liévin (1968 → 1998)
    Démissionnaire
    14 octobre 1998 16 juin 2013[68] Guy Delcourt PS Retraité de la fonction publique territoriale
    Député du Pas-de-Calais : 13e puis 3e circ. (2007 → 2017)
    Conseiller général de Lens-Nord-Ouest (2001 → 2007)
    1er vice-président de la CA de Lens-Liévin (2001 → 2008)
    Démissionnaire
    16 juin 2013[69] En cours
    (au 25 mars 2022)
    Sylvain Robert PS Cadre territorial
    Président de la CA de Lens-Liévin (2014 → )
    Réélu pour le mandat 2014-2020[70],[71]
    Réélu pour le mandat 2020-2026[72],[73]
    Fermer

    Autres élections

    Lors de l'élection présidentielle de 2022, les électeurs de la commune se sont exprimés à 57,99 % pour Marine Le Pen et à 42,01 % pour Emmanuel Macron[74], puis aux élections européennes du 9 juin 2024 à 47,14 % pour la liste du Rassemblement national[75].

    Jumelages

    Lens a été jumelée avec Plauen (Allemagne) en 1985 mais ce jumelage a pris fin, et au , Lens n'est jumelée avec aucune ville[76].

    Équipements et services publics

    Résumé
    Contexte

    Espaces publics

    La commune qui en 2008 disposait d'environ trente personnes pour la gestion de 111 ha d'espaces verts, a depuis 2007 une démarche de gestion différenciée, avec notamment deux grands espaces verts publics en gestion durable et 29 espaces verts en « végétalisation durable »[77].

    En 2023, la commune se voit décerner le label « Deux Fleurs » par le jury national des Villes et Villages Fleuris[78].

    Enseignement

    Lens a trois collèges publics et un privé, quatre lycées publics dont deux professionnels et un privé. On y trouve le pôle science, technologie et tertiaire de l'université d'Artois, une école d'ingénieurs, l'Institut de génie informatique et industriel (IG2I) et plusieurs IUT. La Faculté Jean-Perrin, installée dans les anciens bureaux des mines de Lens depuis le début des années 1990, est le pôle scientifique de l'université d'Artois. On y étudie la biologie, la biochimie, la physique, la chimie, les mathématiques et l'informatique.

    Postes et télécommunications

    En 2014, la commune de Lens est récompensée par le label « Ville Internet @ »[79].

    Santé

    La ville est équipée d'un centre hospitalier de 1 200 lits dont 880 médicaux, de trois instituts médico-éducatifs (180, 90 et 75 places) et de cinq centres d'aide par le travail, ainsi que de maisons de retraite.

    Justice, sécurité, secours et défense

    Justice

    La commune dépend du tribunal de proximité de Lens, du conseil de prud'hommes de Lens, du tribunal judiciaire de Béthune, de la cour d'appel de Douai, du tribunal de commerce d'Arras, du tribunal administratif de Lille, de la cour administrative d'appel de Douai, du pôle nationalité du tribunal judiciaire de Béthune et du tribunal pour enfants de Béthune[80].

    Sécurité

    Le quartier lensois de la Grande Résidence a été placé en zone de sécurité prioritaire[81]. La circonscription de Lens a un taux de délinquance supérieur à la moyenne dans le Pas-de-Calais « avec des indicateurs éducatifs et sociaux qui sont tous au rouge »[81]. Seul Calais du fait de la problématique des migrants bat le record lensois[81].

    Population et société

    Résumé
    Contexte

    Démographie

    Les habitants sont appelés les Lensois[82].

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[83],[Note 6].

    En 2022, la commune comptait 32 697 habitants[Note 7], en évolution de +6,54 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %, France hors Mayotte : +2,11 %).

    Davantage d’informations - ...
    2021 2022 - - - - - - -
    32 61832 697-------
    Fermer
    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 0812 3652 3162 3812 5512 6452 6732 8072 796
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 3414 5065 7387 2989 38310 51511 78013 86217 227
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    24 37027 74431 81214 25930 15533 51332 73034 34240 753
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    42 59041 87440 19938 24435 01736 20635 58334 19030 689
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[2] puis Insee à partir de 2006[84].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Comme la plupart des villes du bassin minier, Lens a connu sa plus forte population durant la période d'extraction de charbon, vers les années 1930, et la chute démographique a commencé en 1962 et plus fortement dans les années 1990. On peut évaluer cette perte à plus de 30 000 habitants pour le SCOT de Lens-Liévin Hénin-Carvin[85]. Malgré une hausse entre 1990 à 1999, la ville perd 903 habitants entre 1999 et 2005, passant de 36 192 à 35 289 habitants[86], soit la troisième plus grosse chute de la région après Calais et Liévin. Depuis, la population baisse tous les ans. 4e ville du département depuis plusieurs décennies, Lens passe pour la première fois 5e en 2014, derrière Liévin, ville de sa banlieue[87].

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 39,1 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,7 %). Le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,9 % la même année, au niveau communal et départemental.

    En 2018, la commune comptait 15 041 hommes pour 16 565 femmes, soit un taux de 52,41 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Davantage d’informations Hommes, Classe d’âge ...
    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[88]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5 
    90 ou +
    2,5 
    5,5 
    75-89 ans
    10,1 
    13,6 
    60-74 ans
    17,2 
    19,9 
    45-59 ans
    18,4 
    18,8 
    30-44 ans
    15,1 
    21,7 
    15-29 ans
    19,3 
    20,0 
    0-14 ans
    17,3 
    Fermer
    Davantage d’informations Hommes, Classe d’âge ...
    Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2021 en pourcentage[89]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5 
    90 ou +
    1,6 
    5,6 
    75-89 ans
    8,9 
    16,7 
    60-74 ans
    18,1 
    20,2 
    45-59 ans
    19,2 
    18,9 
    30-44 ans
    18,1 
    18,2 
    15-29 ans
    16,2 
    19,9 
    0-14 ans
    17,9 
    Fermer

    Sports et loisirs

    Équipe de football

    Outre ses activités économiques, Lens bénéficie du rayonnement international de son fameux club de football, le Racing Club de Lens, les « Sang et Or », véritable pôle culturel et sportif de la ville, qui contribue fortement à sa notoriété nationale, et le symbole actif de la mémoire des houillères et de certaines valeurs chères à la ville de Lens et au bassin minier de la région Nord-Pas-de-Calais. L'équipe fut championne de France de football en 1998, vainqueur de la Coupe de la Ligue en 1999, demi-finaliste de la Coupe UEFA en 2000, vainqueur de la coupe Intertoto en 2005 et régulièrement présente sur la scène footballistique européenne. Le club descend néanmoins en Ligue 2 à l'issue de la saison 2007-2008 pour y faire un bref passage et remonter dès la saison suivante en Ligue 1. Malheureusement leur retour au premier plan du football français fut bref puisque le club n'y restera que deux saisons malgré une bonne première saison (11e place et demi-finaliste de la coupe de France en 2010). Le RC Lens joue actuellement en Ligue 1 saison (2020/2021).

    Stade Félix-Bollaert - André Delelis

    Thumb
    Stade Bollaert-Delelis.

    La ville de Lens dispose avec le stade Bollaert-Delelis (puis Bollaert Delelis) d'un équipement sportif de renommée internationale. Situé en plein cœur de ville, il est bâti sur le modèle des stades anglais. L'image de la ville est indissociable de cette enceinte consacrée au football. Il reflète la passion que les Lensois et la population régionale éprouvent pour le RC Lens. D’importance nationale, il a une capacité supérieure à la population totale de la ville. Son affluence record a été de 48 912 spectateurs en 1992, avant sa mise aux normes internationales et travaux qui ont ramené sa capacité à 42 000 places. Lens est la plus petite ville à avoir accueilli une coupe du monde de football (en 1998) et une coupe du monde de rugby (en 1999 puis en 2007). Le stade a également accueilli, outre les rencontres européennes du club local, plusieurs matches à domicile de celui de Lille, une agglomération beaucoup plus grande mais qui n'était pas dotée d'un tel stade.

    Lens accueille l'euro 2016 au stade Bollaert Delelis dont les rencontres Albanie-Suisse, Angleterre-Pays de galles et Turquie-République tchèque et la rencontre Croatie-Portugal comptant pour les 8e de finale. Une fan-zone est créée pour toutes les rencontres durant l'Euro au centre-ville.

    Jeux olympiques

    Le , le Louvre-Lens accueille la flamme olympique des Jeux olympiques d'été de 2024, officiellement appelés les Jeux de la XXXIIIe olympiade, qui se dérouleront du au à Paris[90].

    Économie

    Résumé
    Contexte

    Lens est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Arrondissement de Lens.

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2021, la commune compte 13 571 ménages fiscaux[Note 8], regroupant 28 508 personnes[Insee 1].

    Le revenu fiscal médian par ménage, le taux de pauvreté des ménages et la part des ménages fiscaux imposés de la commune, du département du Pas-de-Calais et de la métropole sont les suivants :

    • le revenu fiscal médian par ménage de la commune est de 17 250 , inférieur à celui du département du Pas-de-Calais (20 720 ) et inférieur à celui de la France métropolitaine (23 080 )[Insee 1],[Insee 2],[Insee 3] ;
    • le taux de pauvreté des ménages de la commune est de 32 %, de 18,4 % au niveau du département et de 14,9 % au niveau de la métropole[Insee 4],[Insee 5],[Insee 6] ;
    • la part des ménages fiscaux imposés dans la commune est de 35 %, de 44,1 % au niveau du département et de 53,4 % au niveau de la métropole[Insee 1],[Insee 2],[Insee 3].

    Emploi

    Taux de chômage
    201020152021
    Commune[Insee 7]24,7 %29,6 %25,3 %
    Département[Insee 8]15,4 %17,7 %14,7 %
    France métropolitaine[Insee 9]11,6 %13,7 %11,7 %

    En 2021, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 20 217 personnes, parmi lesquelles on compte 65,9 % d'actifs (49,3 % ayant un emploi et 16,7 % de chômeurs) et 34,1 % d'inactifs[Note 9],[Insee 7]. En 2021, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et supérieur à celui de la France métropolitaine.

    La commune est la commune-centre de l'aire d'attraction de Lens - Liévin[Carte 2],[Insee 10]. Elle compte 21 409 emplois en 2021, contre 21 475 en 2015 et 23 264 en 2010. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 10 076, soit un indicateur de concentration d'emploi de 212,5 et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 50,5 %[Insee 11].

    Sur ces 10 076 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 3 484 travaillent dans la commune, soit 35 % des habitants[Insee 12]. Pour se rendre au travail, 77,0 % des habitants utilisent une voiture, un camion ou une fourgonnette, 9,0 % les transports en commun, 11,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 2,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[Insee 13].

    Entreprises et commerces

    Activités hors agriculture

    2 184 établissements marchands non agricoles sont économiquement actifs en 2021 à Lens[Note 10],[Insee 14],[Insee 15].

    Davantage d’informations Secteur d'activité, Commune ...
    Secteur d'activitéCommuneDépartement
    Nombre % %
    Ensemble2 184100 %(100 %)
    Industrie manufacturière,
    industries extractives et autres
    793,6 %(6,6 %)
    Construction1697,7 %(10,5 %)
    Commerce de gros et de détail,
    transports, hébergement et restauration
    78135,8 %(30,5 %)
    Information et communication542,5 %(1,8 %)
    Activités financières et d'assurance1185,4 %(4,8 %)
    Activités immobilières1024,7 %(5,0 %)
    Activités spécialisées, scientifiques et techniques
    et activités de services administratifs et de soutien
    34815,9 %(13,8 %)
    Administration publique, enseignement,
    santé humaine et action sociale
    36416,7 %(16,8 %)
    Autres activités de services1697,7 %(10,0 %)
    Fermer

    Agriculture

    La commune est dans l'« Artois », une petite région agricole dans le département du Pas-de-Calais[91]. En 2020, aucune exploitation agricole n'est recensée sur la commune de Lens[Carte 3].

    Tourisme

    Hôtellerie, autres hébergements collectifs et camping

    Au , la commune dispose de sept hôtels pour une capacité totale de 305 chambres[Insee 16] et d'un autre type d'hébergements collectifs[Note 11] totalisant 24 places de lit[Insee 17] mais ne dispose d'aucun camping[Insee 18].

    Culture locale et patrimoine

    Résumé
    Contexte

    Lieux et monuments

    Patrimoine mondial

    Depuis le , la valeur universelle et historique du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est reconnue et inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi les 353 sites, répartis sur 109 lieux inclus dans le périmètre du bassin minier, le site no 63 de Lens, riche en éléments, est composé de la cité pavillonnaire no 12, de l'église Saint-Édouard, de son presbytère, du groupe scolaire, avec le logement du directeur, du monument aux morts de la Compagnie de Lens, de la cité moderne n° 12 bis, la cité de corons no 1, près de la fosse no 1 des mines de Lens, de la cité pavillonnaire des Provinces, son presbytère, son groupe scolaire, avec la maison du directeur et la maison des sœurs, de la cité pavillonnaire no 9, dite cité Saint-Théodore, l'église Saint-Théodore, l'école, le logement de l'instituteur, la maison de l'ingénieur en chef, la cité pavillonnaire Jeanne-d'Arc, éléments liés à l'exploitation de la fosse no 9 des mines de Lens, le site no 64 est formé par les grands bureaux de la Compagnie des mines de Lens, le site no 65 est formé par la cité de corons no 2, construite pour les mineurs de la fosse no 2 - 2 bis des mines de Lens, le site no 66 est formé par la maison syndicale des mineurs, le site no 67 est formé par le monument à Émile Basly, le site no 68 est formé par la gare de Lens, et le site no 69 est formé par le monument aux morts[92],[93].

    Édifices religieux

    Culte catholique
    Thumb
    L'église Saint-Léger de Lens.
    Culte protestant
    • Temple protestant de Lens, rue Victor Hugo.
    • Temple baptiste, avenue Alfred Maes.
    • Église évangélique protestante l'Essen'Ciel, 50 Rue de la Gare.
    • Église évangélique réunions chrétienne, chemin Chevalier.
    Culte musulman
    Judaïsme
    • Synagogue ACI, rue Casimir Beugnet.

    Architecture civile

    • École Louis-Pasteur et ancien dispensaire de la cité no 11 de la compagnie des mines de Lens (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[99] ;
    • Gare de Lens (inscription au titre des monuments historiques en 1984)[100],[101] ;
    • Grands bureaux de la compagnie des mines de Lens, actuelle université d'Artois, 2 route de La Bassée : vestibule, cage d'escalier, rampe d'appui, pavillon, jardin, mur de clôture, décor intérieur (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[102] ;
    • Groupe scolaire Jean-Macé, ancienne habitation du directeur des écoles et ancien patronage de la cité no 12 de la compagnie des mines de Lens, parvis de l'église Saint-Édouard, grand chemin de Loos (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[103] ;
    • Logement des Sœurs de la cité numéro 12 de la compagnie des mines de Lens, 2 parvis de l'Église Saint-Edouard (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[96] ;
    • Maison du peuple de Lens
    • Maison syndicale des mineurs, rue Émile-Zola, rue Duquesnoy, rue Casimir-Beugnet : cour, cinéma, élévation (inscription au titre des monuments historiques en 1996)[104] ;
    • Monument à Émile Basly, par Augustin Lesieux (1877-1964), avenue Alfred-Maës, rue Albert-Camus (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[105] ;
    • Monument aux morts de la compagnie des mines de Lens, route de Béthune, avenue de la Fosse 12 : square, cimetière (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[106] ;
    • Monument aux morts de la Première Guerre mondiale de Lens, rond-point Van-Pelt (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[107] ;
    • Salle d'œuvres Saint-Pierre de la cité numéro 11 de la compagnie des mines de Lens, rue du Saint-Esprit (inscription au titre des monuments historiques en 2009)[108] ;
    • Monument aux morts du bombardement du par les Allemands, place Saint-Léonard.
    • Les différents monuments aux morts et plaques commémoratives[109].

    Patrimoine culturel

    Théâtre municipal Le Colisée

    Au départ un cinéma ouvert en 1965, puis racheté par la ville en 1979 et inauguré le 9 octobre 1982, le théâtre municipal Le Colisée de Lens est situé dans la rue piétonne du centre-ville.

    Le Colisée comporte une salle d'exposition ainsi qu'une salle de spectacles.

    Louvre-Lens

    Thumb
    La Galerie du Temps du Louvre-Lens.

    Le , lors d'une visite à Lens, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé que l'ancienne cité minière avait été choisie pour recevoir l'antenne décentralisée du musée du Louvre. Le , un nouveau bâtiment de 18 000 m2 a été inauguré par le président de la République François Hollande dans un parc paysager sur les vingt hectares de l'ancien carreau de la fosse 9/9bis. Il reçoit en alternance avec le musée parisien 500 à 600 œuvres majeures ainsi que des expositions temporaires. Différents espaces pédagogiques ont été construits.

    Les organisateurs espéraient accueillir 700 000 visiteurs l'année de l'ouverture, puis un demi-million par an. Finalement, le nombre de visiteurs pour la première année s'établit à environ 900 000[110].

    Événements

    Le salon du livre policier « PolarsLens » se tient tous les ans en mars depuis 1996.

    La Route du Louvre relie Lens à Lille depuis 2006 au mois de mai, par une compétition de course à pied.

    Du 31 janvier au 1er février 2022, la ville a accueilli la réunion informelle du Conseil de Compétitivité européen à l'occasion de la Présidence française du Conseil de l'Union européenne. Cette réunion, présidée par Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée chargée de l'Industrie, s'est déroulée au Louvre-Lens.

    Lens dans les arts

    Plusieurs films ont été tournés à Lens, dont le film à succès Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon.

    Personnalités liées à la commune

    Naissance

    Mort

    Héraldique

    Davantage d’informations Blason, Détails ...
    Thumb Blason
    D'azur au château formé d'une grosse tour, ajourée d'or et ouverte d'azur, l'ouverture hersée et chargée d'un monde d'or ; la grosse tour flanquée de deux autres plus petites, ajourées et ouvertes d'or ; le tout accosté de deux fleurs de lys aussi d'or[Note 12],[111].
    Ornements extérieurs
    Légion d'honneur ()
    Croix de guerre 1914-1918
    Croix de guerre 1939-1945
    Détails
    Adopté par la municipalité en 1951.
    Fermer

    Pour approfondir

    Résumé
    Contexte

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Bibliographie

    • P. Feuchère, « Les origines urbaines de Lens-en-Artois », Revue belge de philologie et d'histoire, no 30, , p. 91-108 (lire en ligne).
    • Loïc Leclercq, « Les Detœuf: un chimiste, un polytechnicien, un député et un physicien », dans Gauheria, no 73, 2010, p. 57–63.
    • Loïc Leclercq, « André Detœuf (1884-1931): pharmacien, industriel et chimiste », dans Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 59, no 369, 2011, p. 85–93.
    • Nicole Duchon, Jean Lebert, Auguste Béhal, de Lens à Mennecy, Amattéis, 1991.
    • Loïc Leclercq, « Auguste Béhal ou l'Essor de la chimie organique moderne », dans Gauheria, no 60, 2006, p. 47–54.
    • Loïc Leclercq, « Auguste Béhal, précurseur et visionnaire de la chimie organique moderne », dans Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 55, no 355, 2007, p. 329–340.
    • Loïc Leclercq, « Amand Valeur : Lensois, chimiste et... béhalien », Gauheria, no 63, , p. 55–61.
    • Loïc Leclercq, « Amand Valeur et Raymond Delaby : L’œuvre de deux pharmaciens « béhaliens » en chimie organique au XXe siècle », Rev. Hist. Pharm., no 361, 2009, p. 41–54.
    • Loïc Leclercq, « Le professeur Raymond Delaby : Le dernier grand chimiste lensois ? », dans Gauheria, no 65, 2008, p. 49–56.
    • Cent ans de vie dans la région : 1900-1914, t. I, éditions la Voix du Nord, .
    • Cent ans de vie dans la région : 1914-1939, t. II, éditions la Voix du Nord, .
    • Cent ans de vie dans la région : 1939-1958, t. II, éditions la Voix du Nord, .

    Ouvrages consultables aux archives départementales du Pas-de-Calais[112] :

    • L. Albert, Le bailliage de Lens aux XIVe-XVe siècles (1291-1436), Paris, École nationale des chartes, 1997.
    • V. Bellanger, La reconstruction des mines de Lens 1918-1928, Arras, 1999.
    • A. Bucquet, Lens. 1re partie : Lens à travers les siècles (des origines à 1852). 2ème partie : Lens et ses houillères (de 1852 à 1939), Arras, Imprimerie centrale de l'Artois, 1950.
    • L. Dancoisne, Précis de l'histoire de Lens, Arras, Sueur-Charruey, 1878.
    • L. Dremière, La saga des Sang et Or, Lille, La Voix du Nord, 1997.
    • P. Erouart, L'impact de l'occupation allemande à Lens (24 mai 1940-1er septembre 1944), Arras, 2000-2001.
    • B. Ghienne et A. JACQUES, Dans la fournaise de Lens, 1915-1917. Journal du notaire Léon Tacquet, Lens, Gauheria, 2004.
    • J. Janicki, Lens de A à Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, 2010.
    • I. Jossien et I. Derouck, Naissance et essor des villes minières à travers l'exemple de Lens (1789-1900), Arras, 1995-1996.
    • É. Occre, Lens. La guerre, l'invasion, l'occupation allemande, les destructions, Paris, Librairie Gabriel Beauchesne, 1919.
    • C. Painset, À travers cent rues, places et lieux-dits. Lens, La Voix du Nord, 1998.

    Articles connexes

    Liens externes

    Bases de données, dictionnaires et encyclopédies

    Notes et références

    Loading related searches...

    Wikiwand - on

    Seamless Wikipedia browsing. On steroids.