Sousceyrac

ancienne commune française du département du Lot De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Sousceyracmap

Sousceyrac est une ancienne commune française située dans le département du Lot, en région Occitanie.

Faits en bref Administration, Pays ...
Sousceyrac
Thumb
Porte fortifiée Notre-Dame du Portail
Thumb
Blason.
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Lot
Arrondissement Figeac
Intercommunalité Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne
Maire délégué
Mandat
Marcel Piotte
2020-2026[1]
Code postal 46190
Code commune 46311
Démographie
Population 878 hab. (2013)
Densité 15 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 52′ 27″ nord, 2° 02′ 11″ est
Altitude Min. 399 m
Max. 745 m
Superficie 57,64 km2
Élections
Départementales Cère et Ségala
Historique
Fusion
Intégrée à Sousceyrac-en-Quercy
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Thumb
Sousceyrac
Géolocalisation sur la carte : France
Thumb
Sousceyrac
Géolocalisation sur la carte : Lot
Thumb
Sousceyrac
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Thumb
Sousceyrac
    Fermer

    Depuis le , elle est devenue une commune déléguée de la commune nouvelle de Sousceyrac-en-Quercy[2].

    Ses habitants sont appelés les Sousceyracois.

    Village jumelé en 2024 avec Niederschaeffolsheim

    Géographie

    Localisation

    Commune située dans le Haut Ségala, une partie du Quercy sur les anciennes routes nationales : route nationale 653 et route nationale 673.

    Hydrographie

    Elle est arrosée par le Mamoul et le Cayla.

    Communes limitrophes

    La commune était limitrophe du département du Cantal.

    Toponymie

    Le toponyme Sousceyrac est une variante de Soucirac avec des formes Socirac et Soceyrac. D'origine gallo-romaine, il est basé sur un anthroponyme Sucius. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes avec ajout de r par épenthèse. C'est le domaine de Sucius[4]. Sous la Restauration, le village s'appelait Sousceyrac-l'Église.

    Histoire

    Résumé
    Contexte

    Avant la Révolution

    Sousceyrac, situé sur les contreforts du Massif Central dans la région la plus reculée du Quercy, était selon Ferdinand Preyssoure « un bourg de médiocre importance[5] » : un pays de châtaigniers, de genêts et de sols pauvres adossé aux monts d'Auvergne; une vocation agricole naturellement mais aussi une région de passage relativement aisée entre Auvergne et Haut-Quercy.

    La conformation actuelle de Sousceyrac suggère l'historique de son développement : l'église entourée de son « village ecclésial », l'enceinte médiévale, le château, le bourg des Condamines. Même s'il a perdu son église d'origine, reconstruite au XIXe siècle et si son château fort a été remplacé au XIXe siècle par un couvent. Après une villa romaine dont l'existence est attestée sur la motte du château, Sousceyrac s'est développé autour de son église Saint-Martin aux IXe et Xe siècles comme village ecclésial. Sousceyrac fut vraisemblablement cédé au IXe siècle par l'abbaye de Figeac aux seigneurs de Calmon d'Olt en échange de protection, bien que l'église soit alors restée dans la mouvance de l'abbaye de Figeac, puis après 1351 de celle de Maurs[6]. Le château de Sousceyrac est alors construit sur la motte à l'ouest du bourg qui se développe dans l'enceinte médiévale : quatre tours rondes fortifiées. La châtellenie de Sousceyrac passa ensuite au XIIIe siècle aux barons de Castelnau, puis aux ducs de Luynes qui n'y résidaient pas.

    Thumb
    La porte fortifiée Saint-Antoine à la fin du XIXe siècle
    Thumb
    Cartiers anciens du Carreyrat (Chariot-rue) ou de La rue des chariots en français : Vue sur le carrefour et l'hôtel seigneuriale des Luynes dit Maison du Page.

    Sousceyrac comme l'ensemble du Quercy souffrit de la guerre de Cent ans (1345-1453): le château fut attaqué plusieurs fois par les Grandes Compagnies anglaises mais résista, alors qu'une grande partie de la région était aux mains des Anglais. L'église romane fut détruite. « Sousceyrac fut complètement terrorisé et mis à sac par les compagnies anglaises... au point qu'en 1409, lorsque le seigneur de l'endroit, revenu, sans doute grâce à une rançon, en possession de ses terres prend de nouveaux emphythéotes (tenanciers), le pays est désert » et il faut faire appel aux paysans des environs pour cultiver les dépendances du domaine de Sousceyrac[7]. Pendant les guerres de religion (1570-1590), très disputées en Quercy, le bourg devient protestant et le restera jusqu'à l'édit de Nantes. L'église fut alors saccagée. G. Lacoste raconte comment un prédicateur calviniste fit des adeptes à Sousceyrac et dans les environs. Un meunier de Sousceyrac appelé Bessonies (Jean Bessonias) fut un des premiers à mener la guerre contre le catholicisme. Il devint "le fléau de la Haute-Auvergne et du Haut-Quercy". Après avoir semé la terreur pendant 12 ans dans tout le pays et pillé la plupart des églises de la région, il finit en 1571 « tué par son domestique et jeté dans un lac voisin de Sousceyrac[8] ».

    Révolution française et Empire

    Sousceyrac n'est pas épargné par la Révolution. Le chanoine Eugène Sol, historien du Quercy, note que « Le Quercy accueillit avec un particulier enthousiasme l’abolition des privilèges et des droits féodaux… On planta des maïs sur les places publiques… la jeunesse des deux sexes forma des rondes, dansa la bourrée au son de la vielle." [9] Sousceyrac suit le mouvement : "le 30 ventôse an VI est célébrée place des Condamines la souveraineté du peuple. Il y eut le jeu du coq et celui de la cible.» [10]

    Mais la Révolution en Quercy survient aussi dans un contexte de disette, de cherté des céréales et de révoltes paysannes. Le chanoine Sol, dans son ouvrage sur « La Révolution en Quercy », souligne l’importance de la question religieuse, qui a « dominé la politique locale » et beaucoup divisé la population, tout comme la dictature jacobine.

    À Sousceyrac, l'église est fermée en 1792 et ses prêtres forcés à l'exil ou à la clandestinité, le château est abandonné et les remparts démantelés. Après la Révolution et à la fin du XIXe siècle, Sousceyrac reste très divisé entre républicains et conservateurs : Ferdinand de Laroussilhe, raconte, dans Les Cendres du foyer, comment il a organisé le premier banquet républicain à Sousceyrac en 1880 pour célébrer le qui venait d'être institué[11].

    Époque contemporaine

    Les élections de 1881, qui donnent la victoire à l'Union républicaine et introduisent le ministère Gambetta, sont très disputées à Sousceyrac et le maire républicain sortant Louis Vic est battu en par le candidat conservateur Victor Piales d'Axtrez. Ces événements sont romancés dans Le Roi d'Yvetot, un feuilleton paru dans la presse républicaine qui raconte comment un conseil municipal réactionnaire corrompu a battu les républicains aux élections par le mensonge et la diffamation[12]... Ce récit d'un enfant du pays, commencé dans un style tout à fait burlesque se termine par un hymne vibrant à l'école communale qui, par l'enseignement, va délivrer le peuple du cléricalisme.

    En 1823, l'évêque, Guillaume-Balthazar Cousin de Grainville, donna l'autorisation d'ériger un couvent. Le jour de la fête patronale de la saint Martin de la même année, deux religieuses entraient en communauté et s'installant dans les locaux qui abritent maintenant la mairie. L'évêque de Cahors, lors d'une visite à Sousceyrac, fit remarquer l'exigüité des locaux. Après l'achat en 1874 de la propriété du Parc, le nouveau couvent fut bâti sur l'emplacement du château qui n'avait plus que trois tours en ruines. Les religieuses en prirent possession en 1878 bien que les travaux ne fussent pas terminées. Les Pères Rédempteurs firent construire l'église Saint-Gérard. En 1966, le bâtiment a été transformé en maison de retraite à l'initiative du Dr Dumas.

    Les travaux de l'église paroissiale actuelle débuteront en 1864, le tout financé par le colonel Piales-Dastres, le clocher sera construit en 1900. Dans les années 60, l'abbé Verdier décide de faire enlever les vitraux du cœur pour en mettre de nouveaux, modernes.

    Sousceyrac, bourg d'une région agricole peuplée mais pauvre, a naturellement été affecté par l'exode rural, particulièrement marqué en Quercy (le Lot ayant perdu près de la moitié de sa population autour de 1900). Aujourd'hui la maison de retraite maintient une activité économique substantielle.

    Seconde Guerre mondiale

    Le à 6 heures 30, un groupe blindé comprenant 200 soldats de la 2e division SS Das Reich arrive dans le village de Sousceyrac. À la recherche des maquisards, Ils sont à la recherche de Sainte-Marie et du couvent. Sainte-Marie qui est le mécanicien du maquis s'échappe rapidement. Le couvent est cerné, ils tirent sur les séminaristes qui tentent de s'enfuir et en capturent six. Quinze habitants sont emmenés à Montauban pour être déportés. Deux infirmes y sont exécutés au motif qu'ils sont inaptes au travail. Un agent de liaison de l'AS est intercepté, torturé et meurt deux heures après. Les Allemands repartent alors vers Figeac pour y opérer la grande rafle du lendemain[13].

    Politique et administration

    Davantage d’informations Période, Identité ...
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    octobre 1792 avril 1798 Jean-François Piales-d'Astrez   Juge de Paix à Latronquière, Avocat au Parlement de Toulouse (avant 1790).
    1798 1799 Jean-Baptiste Bex   Notaire
    1799 1800 Jaques Vincent de la Roussilhes    
    1800 1813 Arnaud Vic   Avocat et Notaire, Ancien Président de la Commune.
    1813 1817 Jaques Vincent de la Roussilhes    
    1817 1827 Antoine Joseph Auguste d'Araquy   Chevalier de Saint-Louis (1825)
    1827 1832 Jean-Baptiste Bex   Notaire
    1832 1856 Hugues Clément-Malo Vic (fils d'Arnaud)   Notaire
    1856 1870 Victor Marcelin Jean-Baptiste Piales-d'Astrez (petit-fils de Jean-François)   Médecin
    1870 1871 François Alexandre Salacroup   Président de la Commune
    février 1871 avril 1871 Joseph-Louis Vic (neveu de Malo)   President de la Commune,Clerc de notaire puis Notaire
    1871 1878 Victor Marcelin Jean-Baptiste Piales-d'Astrez   Médecin
    1878 1881 Joseph-Louis Vic   Ancien President de la Commune, Clerc de notaire puis Notaire
    1881 1890 Victor Marcelin Jean-Baptiste Pialez-d'Astrez   Médecin
    1890 1892 François Alexandre Salacroup   Ancien Président de la Commune
    1892 1899 Pierre Espinadel    
    1899 1935 Hugues Joseph Casimir Vic (fils de Joseph-Louis)   Chevalier de la Légion d'Honneur
    1935 1941 Joseph Lherm    
    1941 1944 Jaques de Verdal   Chatelain au Château de Grugnac, Maquisard
    1944 1945 Marie Emile Louis Auguste Vic (fils de Casimir)    
    1945 1949 Joseph Lherm    
    1949 1958 Calixte Clamagirand    
    1958 1959 Gabriel Ségéric    
    1959 1989 Henri Clamagirand    
    1989 2008 Maurice Blazi PRG Ancien Conseiller général
    2008 2015 Francis Laborie    
    2016 ... Marcel Piotte   Maire Délégué
    Fermer

    Population et société

    • Les habitants de Sousceyrac se nomme les Sousceyracoises et les Sousceyracois.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15],[Note 1].

    En 2013, la commune comptait 878 habitants, en évolution de −3,83 % par rapport à 2008 (Lot : +0,05 %, France hors Mayotte : +2,49 %).

               Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 6291 4821 6261 7241 7441 9201 8392 0222 100
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 1001 9612 0452 0121 9221 9471 9421 8801 797
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 7541 7011 6091 5101 3271 3591 3351 2901 200
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2013
    1 2271 2361 0441 0581 064988941910878
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Résumé
    Contexte

    Lieux et monuments

    Sousceyrac est inscrit aux Grands Sites d'Occitanie "Vallée de la Dordogne".

    • L'église Saint-Martin de Sousceyrac
    • Le « Carrayrat ». Sousceyrac a conservé de son passé médiéval un ensemble de vieilles maisons des XVe, XVIe et XVIIe siècles, groupées autour de leur église et autrefois entourées d'une enceinte. De celle-ci, il reste deux portes fortifiées monumentales donnant accès à la vieille ville : le portail Notre-Dame doté d'une belle chapelle suspendue ainsi que deux statue de la vierge à l'enfant et Notre-Dame du Portail et la porte Saint-Antoine restauré en 1966 et conserve une statue de saint Antoine sculptée par Jacques de Verdale, châtelain du château de Grugnac. Le bourg s'est ensuite développé autour de la place des Condamines qu'entourent quelques belles demeures des XVIIIe et XIXe siècles. Le château féodal des Calmont d'Olt, (quatre tours rondes coiffées de lauzes) passé aux barons de Castelnau puis aux Luynes a été détruit en 1876. Sur son site se trouvent le beau bâtiment de l'ancien couvent des ursulines - devenu maison de retraite - et sa chapelle Sainte-Angèle ainsi que l'église Saint-Gérard transformé en chambres.
    Les deux premières églises de Sousceyrac ont été détruites pour céder la place au XIXe siècle à l'église Saint-Martin de style néo-gothique. Elle date de 1864 avec un clocher de 1900. Malgré ces disparitions, le site de Sousceyrac constitue un ensemble harmonieux.
    • La maison de la famille Escriba/Scribe, du XVe siècle (ancienne gendarmerie) en haut de la Place des Condamines.
    • Le bois de la Luzette : Ce bois, d'une superficie de 270 hectares, domaine de chasse des châtelains de Sousceyrac appartient pour partie au ministère de l'Agriculture mais reste en partie accessible au public. L'association Sousceyrac d'hier à aujourd'hui y a aménagé un sentier de randonnée botanique qui permet de découvrir les espèces végétales du Ségala.
    • Le château de Grugnac est inscrit au titre des monuments historiques en 1989.
    • Le château fort de Sousceyrac, aujourd'hui disparu.
    • Le Château de La Bessonie (à ne pas confondre avec le Château de Bessonies) est une maison monumentale construite vers 1870 sur les ruines d'un petit château fort frappé par la foudre.
    • Le Château du Fraysse est un manoir du Second Empire qui succède à un petit château du XVIIe siècle.
    • Le Château d'Alzac, petite demeure du XIXe siècle.
    • L'Hôtel de la Terrasse été autrefois un hôtel particulier du XVIe siècle appartenant la famille noble d'Araquy, habitant Saint-Céré. Il fut transformé en auberge pour pèlerins aux XVIIe et XVIIIe siècles puis en hôtel-restaurant aux XIXe et XXe siècles. Ce beau bâtiment conserve encore à l'arrière, une tour "médiévale" du XVIe siècle.
    • L'Hôtel Prunet ou "Le déjeuner de Sousceyrac" est une bâtisse du XVIIIe siècle qui a été autrefois une forge puis une auberge. Cette maison devint un hôtel dans les années 1910 et inspira Pierre Benoit pour son roman.
    • Le Pont Roumieu est un pont médiéval. Son nom vient du fait qu'il se trouvait sur un chemin de pèlerinage et que les pèlerins pour Rome étaient appelés autrefois "Romés" ou "Romieux".

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Davantage d’informations Blason, Détails ...
    Thumb Blason
    Burelé d'azur et d'or, à deux plumes à écrire d'argent posées en pal, brochant sur le tout.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.
    Fermer

    Ce blason était à l'origine celui des Escriba/Scribe, une famille d'hommes de loi de Sousceyrac, devenus par la suite Scribe Lascombes de Laroussilhe, dont la branche aînée a résidé à Sousceyrac depuis le XVIe siècle.

    Voir aussi

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Bibliographie

    • La légende de la Lozette (1888, réédité en 2008), roman de Ferdinand de Laroussilhe: une vision romantique du passé médiéval de Sousceyrac, fondée sur une tradition orale ancienne.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Loading related searches...

    Wikiwand - on

    Seamless Wikipedia browsing. On steroids.