Dax
commune française du département des Landes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Dax (prononcé [daks] ; en gascon Dacs[1]) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département des Landes (région Nouvelle-Aquitaine). Elle appartient à l'ancienne province de Gascogne.
Dax est une ville créée par l'empereur romain Auguste (du 16 janvier 27 av. J.-C. au 19 août 14 apr. J.-C.) , et devenir ainsi le chef-lieu de la Cité des Tarbelles, une de les 21 cités qui faisaient partie de la nouvelle province romaine d'Aquitaine, dans le contexte de la réorganisation administrative romaine, des anciens peuples aquitains.
La ville tire son nom de Aquae Tarbellicae, qui signifie « les eaux des Tarbelles » en latin ; c'est encore une station thermale très fréquentée.
Dax est également connue pour la tauromachie, landaise et espagnole, et pour le rugby à XV – par l'intermédiaire du club de l'Union sportive dacquoise – sport collectif du sud, et plus spécifiquement du sud-ouest, par excellence.
Elle est au cœur d'une aire d'attraction de 92 936 habitants et d'une unité urbaine de 52 496 habitants en 2021. Dax seule compte 21 347 habitants.
Dax, sous-préfecture du département des Landes, se trouve sur la rive gauche du fleuve Adour (avec un quartier, le Sablar, établi sur la rive droite), à mi-chemin entre Bayonne et Mont-de-Marsan.
Ville de Gascogne, historiquement rattachée à la Chalosse, Dax se situe néanmoins à la croisée de plusieurs contrées : la Chalosse au sud-est, le Maremne et le Seignanx au sud-ouest, le Marensin au nord-ouest, et la Grande Lande au nord. Les paysages sont par conséquent variés. Les bords de l'Adour voient s'étendre les barthes, au sud-est, la Chalosse – présente des collines verdoyantes, annonçant le Béarn et la Basse-Navarre. Au sud-ouest s'étendent de vastes étendues de pins légèrement ondulées, tandis qu'au nord commence la grande plaine boisée des Landes de Gascogne.
Les communes limitrophes sont Mées, Narrosse, Oeyreluy, Saint-Pandelon, Saint-Paul-lès-Dax, Seyresse, Tercis-les-Bains et Yzosse.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Littoral charentais et aquitain, caractérisée par une pluviométrie élevée en automne et en hiver, un bon ensoleillement, des hiver doux (6,5 °C), soumis à la brise de mer[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 251 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 14,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 155,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,3 | 3,3 | 5,8 | 8 | 11,4 | 14,6 | 16,4 | 16,4 | 13,4 | 10,5 | 6,4 | 4 | 9,5 |
Température moyenne (°C) | 7,5 | 8,3 | 11,2 | 13,3 | 16,7 | 19,8 | 21,6 | 21,9 | 19,2 | 15,6 | 10,7 | 8 | 14,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,7 | 13,2 | 16,6 | 18,6 | 21,9 | 24,9 | 26,9 | 27,5 | 24,9 | 20,8 | 15 | 12 | 19,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−16,2 15.01.1985 |
−9,5 12.02.12 |
−8,3 01.03.05 |
−2,8 04.04.22 |
0,3 08.05.1974 |
3,8 01.06.1967 |
3,4 17.07.1958 |
6,8 20.08.1972 |
2,2 20.09.1962 |
−1,7 25.10.03 |
−7,2 23.11.1988 |
−10,2 17.12.1963 |
−16,2 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
24 01.01.23 |
27,2 23.02.1990 |
30,1 29.03.23 |
32,7 30.04.05 |
36,2 30.05.1996 |
40,3 18.06.22 |
40,8 08.07.1982 |
41,1 04.08.03 |
39 12.09.22 |
34,7 02.10.1985 |
28,1 08.11.15 |
23,9 04.12.1961 |
41,1 2003 |
Ensoleillement (h) | 903 | 1 117 | 1 632 | 1 725 | 199 | 2 076 | 2 263 | 2 216 | 1 973 | 1 453 | 947 | 842 | 19 137 |
Précipitations (mm) | 112,6 | 89,7 | 85,6 | 103,9 | 92,7 | 73,7 | 62,7 | 63,3 | 88,9 | 108,3 | 156,6 | 117,2 | 1 155,2 |
Au , Dax est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle appartient à l'unité urbaine de Dax[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant treize communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dax, dont elle est la commune-centre[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 60 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (54,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (49,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (51,3 %), terres arables (22,8 %), forêts (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Dax est située à une trentaine de kilomètres des plages du sud des Landes, à 45 km de Bayonne, 50 km de Mont-de-Marsan, 80 km d'Irun, 100 km de Saint-Sébastien, 150 km de Bordeaux et 730 km de Paris.
Il y a accès par la SNCF en gare de Dax (1 h 10 de Bordeaux et 3 h 20 de Paris via la LGV Sud Europe Atlantique jusqu'à Bordeaux).
Le XL'R, réseau de transports interurbains des Landes, passe par la gare et relie la ville à d'autres communes du département.
L'agglomération dacquoise dispose d'un service de transports en commun, comprenant le réseau de bus Couralin et le service de navette gratuite « Vitenville » permettant de relier le centre-ville via des parkings relais situés aux entrées de ville sur les axes principaux de circulation. Depuis 2015, le service de vélos en libre service « Cyclenville » a été mis en place dans l'agglomération.
Le territoire de la commune de Dax est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses, et à un risque particulier : le risque de radon[15]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[16].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Dax, regroupant 13 communes concernées par un risque de débordement de l'Adour et du Luy, un des 18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne[17]. Les événements significatifs antérieurs à 2014 sont les crues de l'Adour de 1770, 1879, 1952, 1981 et 2014. La crue du est la plus forte crue enregistrée. La crue de février 1952 constitue quant à elle la crue de référence sur de nombreux secteurs du bassin de l’Adour. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[18]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1983, 1988, 1999, 2009, 2014, 2019, 2020 et 2021 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2020[19],[15].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 1,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 5 520 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 134 sont en aléa moyen ou fort, soit 2 %, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1983 et 1999[15].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Dax est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[23].
Attestée sous les formes Aquae Tarbelli[24],[25], Aquis Tarbellicis au IIIe siècle[26], Aquae Tarbellae au IVe siècle[27] (« Tarbelli » de taur, devenu « tarvos » en gaulois signifie taureau[25]), Dax était la capitale des Tarbelles, Terebelicae, dira le poète latin Ausone.
En ancien français, elle se nommait Acqs (issu du suffixe "aquae" d'Aquae Tarbelli), avant qu'elle ne se transforme en D'Acqs puis Dax[28]. .
En gascon, le nom de la ville s'écrit Dacs. Enfin, les voisins basques lui donnent le nom d'Akize où l'on reconnaît la racine latine.
Dax est entourée de sites préhistoriques et protohistoriques : le Lanot, le Gond, l'Oustalot, etc. Des vestiges ont été découverts dans le centre-ville lors de travaux, indiquant qu’il était habité avant l’ère chrétienne. Trente-cinq sites « de vie » ont été identifiés, dont huit très clairement.
À l'emplacement où s'élève aujourd'hui Dax s'étendait une cité lacustre. Peu à peu, les apports de l'Adour comblèrent le lac et la cité, d'abord bâtie sur pilotis, put s'étendre sur la terre ferme.
Dax entre dans l'histoire en 297 en étant mentionnée dans la Liste de Vérone et plus tard en 400 dans la Notice des Provinces et Cités des Gaules. Dans la Novempopulanie, Province des Neuf Peuples (XII cités dont Dax), la ville est nommée Civitas Aquensium et les habitants Cives Aquenses, formulations en usage durant toute l'Antiquité. Si Dax ne figure pas parmi les villes augustéennes d'Aquitaine que sont Bordeaux, Périgueux et Saintes, elle a pour autant été fondée par l'empereur Auguste, qui venait y prendre les bains avec sa fille Julia.
On peut fixer avec une assez grande vraisemblance la construction des remparts vers le milieu du IVe siècle, de 1 465 m de longueur, clôturant environ 12 à 13 hectares, avec pour monument principal un temple qui daterait de la première moitié du IIe siècle.
La fondation du siège épiscopal de Dax daterait du milieu du IIIe siècle : saint Vincent de Xaintes en fut le premier évêque et martyr.
Jacques-François de Borda d'Oro découvre des pavés à la fin du XVIIIe siècle[29]. Deux sépultures gallo-romaines sont découvertes par Émile Taillebois en 1880[30].
Le Haut Moyen Âge, à Dax, faute de documents, est très mal connu.
À partir du milieu du Xe siècle, la ville est administrée par les vicomtes de Dax[31] (d'Acqs[32]) qui se succèdent jusqu'en 1177, époque où la vicomté passe à la maison voisine des vicomtes de Tartas par le mariage en 1190 de Navarrine[33], fille unique de Pierre II, dernier vicomte de Dax (d’Acqs) avec Raymond-Arnaud III, fils de Raymond-Robert, vicomte de Tartas[34]. Les vicomtes de Tartas ont tenu la vicomté de Dax (d'Acqs) tout comme celle de Tartas jusqu'au début du XIVe siècle (1312)[35]. Par le mariage de la fille unique du dernier vicomte de Tartas et de Dax (d'Acqs), Assalide[33], avec Amanieu V, sire d'Albret, de la Maison d'Albret, le titre en passa dans cette Maison[36], rois de Navarre au XVe siècle, et ultérieurement au roi de France et de Navarre, par le roi Henri IV issu par sa mère, Jeanne d'Albret, de la Maison d'Albret. Les vicomtes de Dax (d'Acqs) étaient du sang des ducs de Gascogne et leurs vassaux directs, tout comme les vicomtes de Tartas. Certains généalogistes ont voulu voir en la Maison Dax en Languedoc, une possible descendance à ces vicomtes par un de leurs rejetons.
Le mariage de Louis VII le Jeune et Aliénor d'Aquitaine est annulé en 1152 ; celle-ci épouse la même année Henri II Plantagenêt, plus tard roi d'Angleterre, à qui elle apporte en dot les provinces du Sud-Ouest de la France (Gascogne et Guyenne). La domination des rois d’Angleterre, appelés rois-ducs — parce qu'ils demeuraient (en principe seulement) vassaux des rois de France pour leurs possessions en France — devait durer jusqu'en 1453, à la fin de la guerre de Cent Ans. Pourtant, Henri le Jeune et ses frères ainsi que sa mère Aliénor s’allièrent aux roi des francs Louis VII contre leur père Henri II en 1173. En 1174 les frères reviennent à Henri II, mais en 1177, Pierre II, le dernier vicomte de Dax résiste toujours. Richard reprend, alors, la ville pour les Plantagenêts[37].
Dax fut prise une première fois aux Anglais par Charles VII et le dauphin, futur Louis XI, en 1442. Révoltée et s'étant redonnée aux Anglais presque aussitôt après le départ des Français, elle fut reconquise définitivement par les Français lors d'un second siège, le , date à laquelle le comte de Foix en prend possession au nom de Charles VII. Par ses lettres patentes, Louis XI confirme les privilèges de la ville d'«Acqs», après son sacre en 1461[38], ainsi qu'à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère le [39].
Siège épiscopal situé sur le chemin de Saint-Jacques, Dax attire les pèlerins qui y passent toujours sur leur route pour Compostelle. Par ailleurs, la ville, située sur l'Adour, à proximité de Bayonne, et sur l'ancienne voie commerciale Dax-Pampelune, devint l'une des plus importantes cités gasconnes d'alors, aux côtés d'Auch et de Bayonne. La ville - capitale naturelle de la Chalosse, région aux terres de culture et d'élevage grasses et fertiles - constitue un centre économique important avec ses deux foires annuelles de 16 jours et son marché hebdomadaire du lundi qui voit le jour en mars 1368.
Le clergé joua un rôle important dans ce développement (favorisé par les franchises accordées par les Plantagenêts), comme en témoignent les nombreuses constructions réalisées dans les trois derniers siècles médiévaux (toutes ou presque ont disparu) : cathédrale Notre-Dame du XIIIe (écroulée au XVIIe siècle, il n'en subsiste plus que le splendide portail des apôtres, chef-d'œuvre de la sculpture de l'époque), évêché, cloître, couvents (Cordeliers, Carmes, Clarisses), maisons canoniales, etc.
La mairie de Dax est l'une des plus anciennes de France, elle date de 1189. Le premier maire (ou Capdel) de Dax s'appelait Pierre de Saint-Paul et, après lui, 148 maires se sont succédé, sans aucune interruption.
Après les Anglais, ce sont les Espagnols qui sont attirés par Dax. En effet, par suite de la menace imminente d'une armée espagnole, Dax mise en état de siège en 1521-1522, résiste à l'incursion.[précision nécessaire]
Les guerres de religion, des épidémies et une grande pauvreté marquent le XVIe siècle.
Vincent de Paul fait ses études chez les cordeliers de Dax, ensuite au collège municipal.
À cette époque, la ville est prospère, comme le prouvent un certain nombre de maisons du centre-ville.
Le cardinal Mazarin séjourne à Dax en 1659. Cette même année, plusieurs princes et princesses se déplacent dans la cité des Eaux-Chaudes. Louis XIV (aux côtés duquel la ville s'était rangée durant la Fronde) s'arrêta ainsi à Dax en allant au-devant de sa fiancée, l’infante Marie-Thérèse, qu'il allait épouser à Saint-Jean-de-Luz.
Pendant la période qui précède la Révolution française, se révèle une soif de connaissances qui passionne l'élite landaise. C'est dans cette ambiance intellectuelle que naît à Dax, en 1733, Jean-Charles de Borda (inventeur du mètre), dans une maison de la rue de Borda. Navigateur, mathématicien et physicien de renommée mondiale, il étonne par sa conception de la géométrie et, à 23 ans, il entre à l'Académie des sciences, comme membre adjoint. Jean-Charles de Borda meurt en 1799. Dans sa ville natale, sur la place Thiers, est érigée à sa gloire une statue de pierre due au talent de Georges Guiraud.
Le département des Landes est créé en rassemblant une grande partie de l'ancienne province de la Gascogne, et en excluant étrangement la commune de Bayonne, rattachée aux Basses-Pyrénées. Le choix du siège de l'assemblée départementale se porte en 1790 sur Mont-de-Marsan, alors modeste bourgade de l'est du département nouvellement créé, et Dax devint un rang de chef-lieu d’arrondissement. Napoléon Bonaparte pensa un instant transférer le siège de la préfecture de Mont-de-Marsan à Dax, mais la proximité de cette dernière avec l'Espagne le fit renoncer.[réf. nécessaire]
Le thermalisme reprit de l’importance dès le XIXe siècle[40], et notamment à partir du Second Empire. La construction de la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux-Dax-Irún (puis la ligne de Puyoô à Dax et enfin la ligne de Dax à Mont-de-Marsan) convertit la sous-préfecture des Landes en un nœud ferroviaire.
Le 12 novembre 1854, la compagnie des Chemins de Fer du Midi ouvre la ligne ferroviaire Bordeaux-Dax à la suite d'un raccord entre Dax et Lamothe (actuellement bifurcation vers Arcachon).
26 mars 1855 : ouverture de la ligne Dax-Bayonne.
En 1861, la commune voisine de Saint-Vincent-de-Xaintes est absorbée par Dax[41] ; cette commune porta, au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), le nom révolutionnaire de Lepelletier[42],[43].
Dax détruisit une partie de ses remparts au XIXe siècle pour s'ouvrir vers l'extérieur, et au XIXe siècle, on abattit le château médiéval (voir plus bas). On construisit à la place de somptueux édifices Art déco afin d'attirer une clientèle aisée. C'est le cas notamment du casino et de l'hôtel Splendid, construits par l'architecte girondin Roger-Henri Expert vers 1928-1932. Nombreux sont les hommes et femmes célèbres à s'être soignés dans la cité gasconne depuis le XVIIIe siècle : Madame de Maintenon, Henri Bergson, Georges Clemenceau, Maurice Utrillo, Sarah Bernhardt, Sacha Guitry, le président Armand Fallières, Nicolas Ier, roi du Monténégro, la reine Marie de Roumanie[Laquelle ?], Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, etc.
Depuis l’époque préhistorique, Dax a constitué le point de jonction de deux zones géographiques d’économie différente, mais de même langue, séparée par le fleuve Adour. Comme il existait un lieu de passage, la roque de Milan, les Romains y établirent un pont, point médian de la route des Antonins entre Bordeaux, l’Aquitaine et la Gaule, et Pampelune et l’Espagne. Cette route a perduré, suivie tant par Charlemagne que les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, les évêchés de Bordeaux, de Dax et de Pampelune se rejoignant à son niveau.
Cet axe vertical routier était rejoint à Dax par la voie horizontale fluviale de l’Adour. En effet, pendant des siècles, l’Adour était pratiquement le seul axe commercial et le pont de Dax le seul passage pour traverser le fleuve, car ce dernier s’étalait dans ses barthes marécageuses formant barrière.
Dax, fortifiée par les Romains est donc, pendant des siècles, ville-pont, ville-port, ville-marché et ville épiscopale : stratégique, commerciale, administrative et religieuse.
La rencontre des deux régions économiques en un lieu de jonction protégé ayant un débouché commercial vers l’ouest avec le fleuve a bien évidemment généré l’existence d’un port bicéphale ;
Il avait une double activité.
L’importance des marchés est mentionnée tout au long de l’histoire. Au XVIIIe siècle, Dax pour l'Intendant d'Étigny est « un grand centre commercial », « un des marchés les plus considérables du royaume ». Il est le marché de la résine : « les berges de l’Adour peuvent recevoir souvent 2 500 pains de résine ». « Tout le Sablar est pavé de charrettes qui font transport des matières résineuses (…) les bouviers sont forcés de décharger très loin de l’eau faute de pouvoir s’approcher davantage (…) tant il y a d’embarras par les charrettes. On en compte quatre à cinq cents…».
Passent ainsi les trains de bois de la Petite Lande, chargés parfois des petits fûts d’eau de vie d’Armagnac ou de vin de Mugron ou de Hinx
Lorsqu’au XIXe siècle, la distillation permit une utilisation plus rationnelle de la résine, Dax reste le marché de résineux en France, et resta le seul à partir de l’"Entre-deux-guerres". Les transactions se faisaient au café de la Bourse. Il était habituel de voir tous les samedis – jusqu’en 1939 – les ventes se faire à la criée portant sur des wagons d’essence de térébenthine ou de colophane qui partaient en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie… Les acheteurs étaient en relation directe avec le deuxième marché mondial : Atlanta aux États-Unis. Les cours s’établissaient ainsi tous les samedis. De même pour les bois – les fortunes se faisaient et se défaisaient en une séance, le Sablar vivait intensément. Cette activité a été laminée par la Seconde Guerre mondiale avec l’effondrement de résinage, tué par la chimie de pétrole.
La commune est depuis 1801 le chef-lieu de l'arrondissement de Dax du département des Landes. Pour l'élection des députés, elle fait partie de la deuxième circonscription des Landes.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Dax. Celui-ci fut scindé en 1973 et le territoire communal scindé entre le canton de Dax-Nord et celui de Dax-Sud[41]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais scindée entre le canton de Dax-1 (rive droite de l'Adour) et celui de Dax-2 (rive gauche de l'Adour).
La commune est à l'origine d'une communauté de communes créée en 1993, précurseur de l'actuelle communauté d'agglomération du Grand Dax dont Dax est la ville-centre et le siège.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mars 1959 | mars 1977 | Max Moras[45] | UNR puis UDR puis RPR |
Avocat Député des Landes (2e circ.) (1958 → 1962) |
mars 1977 | juin 1995 | Yves Goussebaire-Dupin | UDF-PR | Pharmacien Sénateur des Landes (1983 → 1992) Conseiller général de Dax-Sud (1973 → 1988 et 1993 → 1994) |
juin 1995 | mars 2008[46],[47] | Jacques Forté | DL puis UMP[48] |
Directeur de laboratoire d'analyses médicales Conseiller régional d'Aquitaine (1998 → 2010) |
mars 2008 | 7 novembre 2016[49] | Gabriel Bellocq | PS[50] | Psychologue de l'Éducation nationale Conseiller régional d'Aquitaine (1998 → 2001) Conseiller général de Dax-Sud (2001 → 2015) Conseiller départemental de Dax-2 (2015 → ) Suppléant du député Jean-Pierre Dufau (2002[51] → 2007) Démissionnaire |
7 novembre 2016[52],[53] | 26 mai 2020[54] | Élisabeth Bonjean[55] | PS | Coordinatrice d'un réseau de santé au CH de Dax[56] Première adjointe au maire (2008 → 2016) Présidente de la CA du Grand Dax (2014 → 2020) Conseillère régionale d'Aquitaine (2010 → 2015) Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine (2015 → 2021) Suppléante du député Jean-Pierre Dufau (2007[57] → 2017[58]) |
26 mai 2020[59] | En cours (au 27 juin 2021) |
Julien Dubois | DVD puis HOR[60],[61] |
Président de la CA Grand Dax Agglomération (2020 → ) Conseiller départemental de Dax-2 (2021 → ) |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[63],[Note 4].
En 2021, la commune comptait 21 347 habitants[Note 5], en évolution de +3,21 % par rapport à 2015 (Landes : +4,9 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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21 347 | - | - | - | - | - | - | - | - |
Si les institutions de l'État et du département sont principalement implantées à Mont-de-Marsan, Dax possède un réseau important d'administrations.
La ville accueille :
La rationalisation du réseau des services publics a néanmoins conduit à fermer la succursale de la Banque de France. La réforme de la carte judiciaire menée en 2007 par le Garde des Sceaux Rachida Dati a maintenu le siège d'un tribunal de grande instance à Dax, tout en supprimant le bureau des juges d'instruction, regroupés à terme au sein du pôle de l'instruction des Landes à Mont-de-Marsan[65].
Dax est au centre d'une agglomération de 50 000 habitants. L'agglomération dispose de dix écoles maternelles et neuf écoles élémentaires publiques, de deux écoles privées, ainsi que de deux collèges d'enseignement public. Elle abrite également le lycée public de Borda, qui est, en termes d'effectifs, le deuxième établissement de ce type de l'académie de Bordeaux, et dispense des formations générales, technologiques et professionnelles. Il existe d'autre part le groupe scolaire catholique sous contrat d'association avec l'État Saint Jacques de Compostelle, enseignant de l'école maternelle à une section post-baccalauréat, comprenant notamment un lycée d'enseignement général et technologique.
Pour l'enseignement supérieur, Dax dispose d'un Institut de formation en soins infirmiers et de plusieurs sections de techniciens supérieurs qui regroupaient 722 étudiants durant l'année scolaire 2008-2009[66]. L'Institut du Thermalisme, rattaché à l'Université de Bordeaux, est orienté vers la formation et la recherche dans le domaine du thermalisme, un des piliers de l'activité économique landaise.
En matière d'apprentissage, la ville possède un CFA public, exclusivement tourné vers des formations du domaine de l'hôtellerie et de la restauration, incontournables dans un département où le tourisme représente une des principales activités économiques. La sous-préfecture des Landes est par ailleurs le siège du Greta des Landes, structure de l'Éducation nationale destinée à la formation continue des adultes.
L'agglomération regroupe également un collège et un lycée technologique (orienté principalement vers les métiers du bois, autre ressource fondamentale du département) publics à Saint-Paul-lès-Dax, un lycée et un CFA agricoles publics à Heugas, ainsi qu'un CFA industriel privé du bois à Seyresse.
La ville répartit environ 70 associations sportives[68] sur une dizaine de complexes[69].
Dans la tradition gasconne des festivités estivales, les fêtes de Dax, désignées depuis les années 2000 sous le slogan « Dax la feria ! », sont organisées généralement entre la deuxième et troisième semaine d'août, et attirent en moyenne 800 000 personnes.
Elles sont ainsi organisées, pendant cinq jours, autour d'une grande feria taurine, articulée autour de cinq corridas, une corrida de rejon, une novillada piquée et deux novilladas sans picador. La ville est membre du l'Union des villes taurines françaises.
Dax s'enflamme accueille également Toros y Salsa, un festival mêlant musique salsa et corridas durant trois jours au milieu du mois de septembre, dans le cadre du parc des Arènes.
En mai ou juin, le festival Satiradax réunit les modes d'expression et les arts relatifs à la caricature et la parodie : au travers de sketchs, du dessin de presse, de la littérature, du cinéma, d'expositions, de concerts et de débats.
Il est organisé sur quatre jours par le dessinateur de presse Marc Large et l'association Satirailleurs en partenariat avec la mairie de Dax et avec l'aide de bénévoles.
La cité thermale comporte un patrimoine architectural hétéroclite qui s'est accumulé au fil des siècles. L'empreinte gallo-romaine la plus visible demeure les Remparts qui ceinturent le cœur de ville au nord et à l'est et bordent le parc Théodore Denis au sud. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, ces remparts étaient les mieux conservés de France. Hélas, les dernières municipalités élues à la fin du XIXe en ont fait abattre la majeure partie. À l'origine, et selon les historiens, cette enceinte comptait entre 38 et 43 tours. Il en subsiste désormais seulement 8, visibles sur deux tronçons, sur le parc Théodore Denis, et sur la place des Salines. Plus à l'ouest, le patrimoine Art déco se mêle au bâti traditionnel et contemporain entre l'Adour et le cours Foch. Au sud du centre-ville, la cathédrale de style classique marque le lien entre les Halles et l'Hôtel de Ville.
Le musée conserve des objets évoquant l'Histoire de la ville de Dax, et de nombreuses œuvres d'art : vestiges archéologiques, bustes, sculptures, tableaux, instruments scientifiques anciens… Un trésor gallo-romain fut découvert en 1982 lors de fouilles entreprises sous les anciennes halles ; on y trouva des statuettes en bronze dont une représentation exceptionnelle du dieu Mercure accompagné d'un coq et d'un bouquetin, une statuette aux yeux d'argent représentant Esculape, des lampes à huile… Le musée de Borda présente ses collections par roulement à la chapelle des Carmes, ainsi que des expositions temporaires d'artistes contemporains ; le musée de Borda assure aussi la visite guidée d'une crypte archéologique qui renferme les vestiges des fondations d'un monument gallo-romain du IIe siècle.
Dans son palmarès 2023, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué trois fleurs à la commune[73].
Sur le blason de la ville de Dax figurent une tour (représentant la ville fortifiée), un lion (symbole de l'Aquitaine) et la mer ondée (représentation du fleuve l'Adour, du port fluvial et de l'activité portuaire très active jusqu'au XIXe siècle), ainsi qu’un ancien nom français de la ville, « acqs », dérivé du bas-latin : « Civitas de Aqvis ».
Blasonnement :
D'azur à la tour crénelée d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable, sommée d'une fleur de lys d'or et posée à dextre sur une terrasse d'argent soutenue d'une rivière du même mouvant de la pointe, chargée des lettres capitales A C Q S de sable, la tour senestrée d'un lion d'or rampant contre elle. |
La devise est « Regia Semper » (« Toujours royale »), celle d'une ville libre, qui ne relève que de l'autorité royale, et donc émancipée d'une tutelle seigneuriale.
En 2010, le logo alors en vigueur est ré-adapté suivant une palette graphique grise et rose[74].
Le , un nouveau logo est instauré, inspiré directement du blason héraldique de la ville en reprenant les éléments visuels de la tour, du lion et de l'eau, le tout sur une base monochrome rouge, faisant référence au « dynamisme et à l'engagement, l’optimisme, la vie, la feria, le rugby »[74].
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