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poète de langue latine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ausone (Ausonius), de son nom complet Decimus Magnus Ausonius, né en 309/310 à Bazas ou à Bordeaux, mort vers 394/395 dans une villa située entre Langon et La Réole, est un homme politique, homme de lettres et pédagogue gallo-romain de la période du Bas-Empire, proche de l'empereur Gratien ; il fut notamment préfet du prétoire des Gaules en 378.
Nom de naissance | Decius ou Decimus Magnus Ausonius |
---|---|
Naissance |
Bazas ou Burdigala (Gironde) |
Décès |
entre Langon et La Réole |
Activité principale |
questeur du palais (374-378), préfet du prétoire des Gaules (377-78), consul (379), proconsul d'Asie (380-383) |
Langue d’écriture | latin |
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Mouvement | poésie chrétienne |
Genres |
poésie lyrique, églogues |
Adjectifs dérivés | ausonien |
Œuvres principales
Poète de langue latine, ce lettré de l'empire d'Occident est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages.
Il est le fils de Jules Ausone (Julius Ausonius, 287-377, médecin, puis préfet d'Illyrie, puis archiatre de Valentinien Ier) et d'Æmilia Æona, tous deux membres de familles de propriétaires fonciers du Sud-Ouest de la Gaule.
Il épouse Attusa Lucana Sabina[1], fille du sénateur Attusius Lucanacus Talisius[réf. nécessaire]. Il a un fils, Hesperius.
Il hérite de ses parents une fortune constituée d'une dizaine de petits domaines répartis dans la vallée de la Garonne entre Bordeaux (Burdigala), Bazas (Cossium) et Marmande[N 1].
Il fait ses études d'abord à Bordeaux (Burdigala), puis à Toulouse (Tolosa) sous la direction de son grand-oncle paternel Æmilius Magnus Arborius, né dans la province de Lyonnaise et cultivant des origines éduennes, avocat et précepteur de la famille impériale qui réside alors dans cette ville. Revenu à Bordeaux, Ausone pratique le droit quelque temps, puis se tourne vers une carrière d'enseignement de la grammaire, puis de la rhétorique. Il a eu pour élève Paulin de Nole (353-431) avec qui il a entretenu sa vie durant une longue correspondance. Ausone, parlant des professeurs, nous apprend qu'il y avait à Bordeaux des philologues, des grammairiens et des rhéteurs, enseignant en latin et en grec.
Ausone connaît une carrière tardive. Il approche de sa cinquante-cinquième année, lorsqu'en 364 l'empereur Valentinien Ier l'appelle pour prendre la place de précepteur auprès de son fils Gratien, âgé de cinq ans. Trois ans plus tard, celui-ci est élevé au rang d'Auguste. Ausone jouit du titre de comites, c'est-à-dire comtes du palais. En 368, le vieux fonctionnaire reçoit pour butin une très jeune esclave alamane, peut-être une fillette, Bissula, à laquelle il adressera plusieurs poèmes d'amour.
Ausone devient questeur du palais en 374 et le restera jusqu'en 378. En 375, Valentinien meurt et son fils prend seul en charge les affaires impériales. Ausone obtient des charges élevées dans l'administration civile, préfet du prétoire des Gaules en 377/378, consul en 379, puis proconsul d'Asie[N 2]. Le déplacement de la capitale impériale de Trèves à Milan en 381 sonne le glas de la courte carrière du puissant conseiller impérial.
Le vieux conseiller se retire de la cour de Milan à la mort de Gratien en 383 et revient à Bordeaux, partageant sa vie entre ses amis, la poésie et les plaisirs champêtres : c'est là qu'il compose ou met en forme ses derniers ouvrages.
Sa tombe se trouverait dans l'ermitage de Mortagne-sur-Gironde.[réf. nécessaire]
« Deformis uxor cui sit ancilla elegans.
Uxorem habere subigere ancillam velit[2].
À hideuse épouse, servante accorte.
L'épouse, on veut la garder, la servante, la forcer. »
— Scrupules d'un Ausone adultère songeant sans doute à Bissula
.
Auteur d'épigrammes, des idylles, des églogues et des épîtres, ses vers célèbrent souvent la table et surtout, le vin, le vin de Bordeaux dont le château Ausone prendra le nom, mais aussi les vins de Moselle et les vins d'Italie. Son chef-d'œuvre est La Moselle, description en 483 hexamètres d'un voyage de Bingen à Trèves. Ses morceaux les plus estimés sont les Parentales, les Roses, la Moselle et le Crucifiement de l'Amour.
C'est dans l'ode à la Moselle de ce pêcheur accompli qu'apparaîtrait pour la première fois[réf. nécessaire], parmi force précisions halieutiques et ichtyologiques, le nom latin (salar) de la truite[réf. nécessaire] :
La correspondance entre Ausone, chrétien modéré, et Paulin de Nole, converti à un christianisme exalté (futur évêque de Nole et futur saint) « est un document d'une importance exceptionnelle tant sur le plan de l'histoire de la société aristocratique de l'Antiquité tardive (vie de grands propriétaires, réaction d'Ausone à la conversio de Paulin) que sur le plan littéraire (abandon de la poésie profane par Paulin, conception de l'amitié épistolaire) »[3].
Ferdinand Lot estime que « La plupart du temps [Ausone] est ennuyeux et sans originalité[4] », et il cite à l'appui de sa critique René Pichon, auteur d'une célèbre Histoire de la Littérature latine : « Son style, bourré de citations, de plagiats et de pastiches, est celui d'un vieux professeur qui a la tête meublée d'expressions consacrées et qui croit rendre aux auteurs qu'il a si longtemps expliqués un suprême hommage, en pensant et en parlant sans cesse d'après eux… Il déverse dans ses écrits la masse des renseignements hétéroclites qu'il a accumulés pendant ses trente ans de professorat. » Tout ce que F. Lot concède est que « cette érudition indigeste gâte les parties où l'on trouve ce que l'on chercherait vainement chez les classiques : un je ne sais quoi de confiant et de familial[5] ».
Dans la Catholic Encyclopedia, Paul Lejay (1861-1920), membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, est loin de se montrer aussi sévère[6] :
« Pour juger Ausone à sa juste valeur il faut garder à l'esprit qu'il est le type du professeur du IVe siècle. Certaines de ses œuvres, par conséquent, écrites pour l'enseignement et dans l'esprit de l'enseignement, souvent des traductions du grec, sont sans importance. Versificateur capable de traiter n'importe quel sujet — plus il était difficile et moins il était poétique, mieux c'était — Ausone connaissait par cœur les œuvres de ses prédécesseurs, mais son goût et ses particularités métriques faisaient de lui un disciple des poètes de la nouvelle école (les Neoterici, innovateurs poétiques de l'époque des Sévères) plutôt que des poètes classiques. Dans ce travail, le personnage d'Austin sous lequel il se déguise pour écrire ses lettres à Paulin de Nole constitue une exception par rapport au reste de ses œuvres et est d'ailleurs presque vide d'idées. Il faut expliquer de la même manière l'attitude d'Ausone à l'égard du christianisme. Le paganisme de ses œuvres est un paganisme scolaire, et, si l'on voulait en se fondant sur lui mettre en doute qu'il était un chrétien, à l'inverse sa façon littéraire de traiter la mythologie permettrait de se demander s'il était païen. Mais la prière pascale, et plus encore la prière des « Ephemeris » n'aurait pas pu être l'œuvre d'un païen. Chrétien orthodoxe lorsqu'il priait, il était païen dans ses cours. Voilà pourquoi ses œuvres scolaires peuvent sembler très naturellement païennes. On a dit qu'après l'édit de tolérance de Julien de 361, Ausone a dû renoncer à l'enseignement, mais rien ne le prouve ni ne prouve le contraire, puisque Julien mourut l'année suivante. On suppose que, comme certains de ses contemporains, Ausone est resté catéchumène pendant longtemps. Il est possible qu'il n'ait pas encore été baptisé au moment où nous perdons sa trace, dans le silence et l'obscurité des derniers jours de sa vieillesse. »
Son appartenance religieuse fait débat. Pierre-Thomas Camelot, professeur à la faculté catholique des lettres de Lille et à la faculté de théologie du Saulchoir écrit dans l’Encyclopædia Universalis : « On a pu se demander si Ausone était païen ou chrétien. Sans doute était-il de ces esprits qui, comme il y en eut beaucoup au IVe siècle dans les milieux cultivés, étaient au fond assez indifférents en matière religieuse, et dont le christianisme ne fut peut-être qu'un opportunisme »[7]. Dans la Revue des Études Anciennes Année 1906 8-4 p. 325-337[8], Lucien Villani défend au contraire le christianisme d’Ausone tandis que David Amherdt, maître d’enseignement et de recherche à l’université de Fribourg voit simplement en lui un chrétien modéré[9].
En général brefs, les écrits d'Ausone forment une collection d'œuvres variées qu'on peut diviser en plusieurs groupes :
L'Histoire littéraire de la France lui consacre un long chapitre[13].
Divers lieux de Bordeaux et de sa région évoquent le souvenir d'Ausone :
Le lycée français de Trèves portait le nom de « lycée Ausone », mais il a fermé lors du retrait des forces françaises en Allemagne.
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