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province romaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Gaule lyonnaise (Gallia Lugdunensis[1] en latin), ou Lyonnaise, est une des trois provinces (avec la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) créées par Auguste au début de son principat à partir des conquêtes effectuées par Jules César en Gaule entre 58 et 51/50 av. J.-C. Le sud de la Gaule et la vallée du Rhône, jusqu'à Vienne, sont alors déjà romains, depuis leur conquête effectuée antérieurement entre 125 et Cette dernière région constitue une province distincte, de rang sénatorial, la Narbonnaise, tandis que Gaules lyonnaise, aquitaine et belgique sont des provinces impériales. Ces trois dernières provinces issues du découpage augustéen se trouvaient cependant réunies, à travers les notables gaulois à la tête des cités, dans le cadre d'une assemblée commune, à vocation politique et religieuse, liée au culte impérial, le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules, et dont le siège se situait face à la colonie romaine de Lugdunum (Lyon), à la confluence entre Saône et Rhône, lieu nommé condate ou ad confluentes[2]. Cette province a compté au moins vingt-trois peuples dont les Ségusiens ou Ségusiaves et les Éduens[3].
Ier siècle av. J.-C. – Ve siècle
Statut | Empire romain d'Occident |
---|---|
Capitale | Lugdunum |
Langue(s) |
Latin vulgaire Gallo-roman |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Lorsque s’achève la guerre des Gaules, l'accord fragile entre César et Pompée vole en éclats et les guerres civiles commencent, d'abord entre ces deux adversaires. Après l’assassinat de César en , un conflit éclate entre Marc Antoine et Octave.
Si ces guerres n’ont pas eu pour théâtre la Gaule, celle-ci sera cependant aussi l’objet de rivalités entre Marc Antoine, qui obtient dans un premier temps le gouvernement de cette nouvelle province[4], avant qu’Octavien, dans le cadre d’un accord de paix précaire avec Marc Antoine n’en prenne à son tour le contrôle[5].
Ce n’est qu’au terme de ces guerres civiles et après l’affermissement du nouveau régime qu’Octave, qui est proclamé Auguste en , est en mesure d’organiser les territoires conquis par César. La date de la réorganisation territoriale est encore discutée, soit entre 27 et , soit entre 16 et , lors de deux séjours différents d'Auguste en Gaule. Le territoire conquis par César est divisé en trois provinces impériales : la Gaule lyonnaise, la Gaule belgique et la Gaule aquitaine. Dans ce nouveau cadre, deux des grands peuples de Gaule, voisins pourtant, se retrouvent séparés : les Éduens en Lyonnaise, les Arvernes en Aquitaine. Mais cette œuvre d’organisation n’est pas que territoriale[pas clair].
On peut aussi signaler :
En 297, sous Dioclétien, la Lyonnaise fut divisée en deux provinces :
Enfin, Constantin (306-337) subdivise encore ces deux provinces :
Ces quatre provinces sont toutes rattachées au diocèse des Gaules et à la préfecture du prétoire des Gaules.
Les Bretons installés en Lyonnaise IIIe se révoltent contre le pouvoir impérial vers les années 450, la Lyonnaise Ire est occupée par les Burgondes vers 460, la présence romaine demeure en Lyonnaise IIe et IVe jusqu’en avec Ægidius et Syagrius.
L’appréhension des frontières géographiques de la Gaule lyonnaise entre les réformes d’Auguste et les remaniements de Domitien pose de nombreux problèmes à la recherche historique. Les sources textuelles permettant de travailler sur cette question sont peu nombreuses et concernent essentiellement Pline l'Ancien et Strabon. Une autre difficulté vient du fait que la représentation de l’espace géographique dans l’Antiquité est différente de la nôtre et très déformée. Ainsi, Strabon décrit la chaîne des Pyrénées comme orientée du Nord au Sud[10], la Garonne, la Loire[11], la Seine et le Rhin[12] lui étant tous parallèles. Les passages concernant le découpage provincial sont les suivants :
Strabon, Géographie, IV, 1, 1[13].
« Mais Auguste vint qui divisa la Gaule en quatre parties : il fit de l'ancienne Celtique la province Narbonitide ou Narbonnaise, maintint l'Aquitaine telle qu'elle était du temps de César, si ce n'est qu'il y annexa quatorze des peuples compris entre le Garounas et le Liger, puis, ayant distribué le reste de la Gaule en deux provinces, il rattacha l'une à Lugdunum, en lui donnant pour limite le cours supérieur du Rhin, et assigna l'autre aux Belges[14]. »
Plus loin en IV, 3, 1 :
« A la province d'Aquitaine et à la Narbonnaise succède une autre région, qui, partant du Liger et du haut Rhône, autrement dit de la portion du Rhône comprise entre sa source et la ville de Lugdunum, s'étend jusqu'au Rhin et borde ce fleuve dans tout son cours. La partie haute de cette région, j'entends celle qui avoisine les sources des deux fleuves, les sources du Rhin et celles du Rhône, s'étendant ensuite à peu près jusqu'au milieu de la plaine, relève de Lugdunum ; quant au reste du pays, lequel se prolonge jusqu'à l'Océan[15], on en a fait une autre province attribuée politiquement aux Belges. »
Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, IV, 31[16].
« Toute la Gaule désignée sous le nom général de Chevelue est divisée entre trois peuples séparés surtout par des fleuves : la Belgique, de l'Escaut à la Seine; de la Seine à la Garonne, la Celtique ou Lyonnaise; de la Garonne à la chaîne des Pyrénées, l'Aquitaine, appelée auparavant Arémorique. »
Christian Goudineau, afin de mieux comprendre cette organisation territoriale, a dans un premier temps tenté de représenter graphiquement par une carte cette vision déformée de l'espace chez Strabon, puis y a intégré les divisions territoriales straboniennes et pliniennes[17]. Le constat est celui d'un découpage rationnel répartissant l'espace géographique tel que connu alors selon des formes géométriques, « rectangles et carrés[18] », de dimensions similaires.
Un second constat est celui d'un découpage territorial assez différent de celui connu au Haut-Empire pour les provinces de Lyonnaise et de Belgique. En effet, tandis que, dans la période postérieure à Auguste, Lyonnaise et Belgique se partagent la région comprise entre la Loire, la Narbonnaise et le Rhin selon un axe nord-ouest / sud-est, chacune des deux provinces disposant d'une fenêtre maritime, le découpage augustéen rapporté par Strabon montre une répartition du territoire selon un axe est-ouest. La Gaule belgique d'Auguste contrôle toute la façade maritime depuis l'estuaire de la Loire jusqu'aux bouches du Rhin ; la Lyonnaise contrôle elle un territoire uniquement continental. Cette première frontière augustéenne entre Lyonnaise et Belgique est difficilement restituable de manière précise sur une carte contemporaine, seule semble être acquise une section de cette frontière à mi-chemin du cours du Rhin et que conservera plus tard la frontière séparant Germanie Inférieure et Germanie Supérieure, créées par Domitien.
La Gaule lyonnaise était une province impériale administrée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien installé à Lugdunum (Lyon). Elle eut notamment pour gouverneur Septime Sévère, le futur empereur d’origine nord-africaine[19]. Le rôle privilégié de Lugdunum fut renforcé par la présence d’un atelier monétaire impérial puis du Sanctuaire fédéral des Trois Gaules, dédié au culte de Rome et Auguste.
En 68, ce fut la première à se soulever contre Néron de toutes les provinces, bien que les habitants de Lugdunum ne suivissent guère le mouvement. Le Gaulois Caius Julius Vindex était le gouverneur et proclama Galba empereur avant d’être vaincu.
À partir du règne (81-96) de Domitien, soit avec la création des provinces de Germanie supérieure et de Germanie inférieure, constituées sur une partie des territoires de Gaule lyonnaise et de Gaule belgique, le territoire de la Gaule lyonnaise se compose des cités gallo-romaines suivantes :
Selon la Notitia (vers 400), avec quelques modifications :
La Gaule lyonnaise est l’une des provinces les plus peuplées de l’Empire, et des plus riches. Elle fournit à partir de l’an 48 un nombre important et grandissant de sénateurs, notamment Éduens. Elle fournit aussi des légionnaires et des auxiliaires aux légions du Rhin, et les villes d’Augustodunum et Lugdunum sont d’importants centres dans l’Occident bien que la population de ces villes n’ait sûrement jamais excédé 35 000 habitants pour Augustodunum, 70 000 pour Lugdunum. D’autre part, la campagne est bien exploitée avec une densité importante de villas et de vici (bourgades rurales).
Villes principales : Lugdunum, Augustodunum (Autun, reste d’un temple gallo-romain et de porte d’entrée de la ville), Lutetia (Paris, vestiges des thermes et d’un amphithéâtre), Juliomagus (Angers), Condate Riedonum (Rennes), Rotomagus (Rouen), Caesarodunum (Tours), Augustodurum (Bayeux), Forum Segusiavorum (Feurs), etc.
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