La Vieille ville, centre historique bien conservé et restauré, a vu se développer tout autour le quartier commercial de la gare, plusieurs zones d'activités, des zones résidentielles et des espaces de détente et de sport.
On y trouve le siège du Parlement et du Gouvernement de la République et Canton du Jura.
Situation
La commune de Delémont s'étend sur 21,99 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 21,6% de sa superficie, les surfaces agricoles 35,2%, les surfaces boisées 42,6% et les surfaces improductives 0,8%[3]. Delémont se situe à 40 kilomètres de Bâle et à 50 kilomètres de Bienne[4].
Moyennes: • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Transports
Delémont dispose d'une importante gareCFF avec les dessertes ferroviaires de et pour Porrentruy, Delle, Bienne, Genève/Lausanne et Bâle. Depuis , avec la réouverture de la ligne de Delle à Belfort (France), Delémont est directement en correspondance avec le réseau à grande vitesse européen via la branche est de la LGV Rhin-Rhône.
La localité serait citée pour la première fois (in figo Delomonte) dans un acte de 736; on trouve Laimunt en 1181 et Deleymunt en 1225; le nom allemand - Telsperg - apparaît dès le XIIesiècle, comme patronyme de la famille noble qui tiendra le château du Vorbourg au nord-est de la ville[6].
Dans la région de Delémont, les premières traces de peuplement remontent à l'âge du bronze (Roc de Courroux). La région a été peuplée durant la période gallo-romaine (trace d'un habitat gallo-romain important à la Communance). Dès les VIe et VIIesiècles des forgerons auraient travaillé le minerai de fer dans la vallée de Delémont, comme l'attestent les bas fourneaux de Boécourt.
Le noyau urbain primitif, situé dans la partie sud de la vieille ville actuelle, s'est implanté - probablement vers 1200 - sur un contrefort, proche du confluent de la Sorne et de la Birse et d'un croisement de routes.
En 1289, la charte de franchises octroyée par l'évêque de BâlePierre Reich de Reichenstein fonde l'autonomie communale et définit le cadre urbain et politique pour plusieurs siècles. En 1815, lors du Congrès de Vienne, une grande partie de l'ancien évêché de Bâle est octroyée au canton de Berne. C'est ainsi que Delémont devint suisse.
En 1875, la construction de la gare donne une impulsion décisive au développement économique et démographique de la cité, qui déborde de l'enceinte médiévale et devient la plus grande ville du Jura. Le vote d'autodétermination du peuple jurassien en 1974 crée la République et Canton du Jura, dont Delémont devient le chef-lieu dès le .
Les autorités municipales sont constituées de deux pouvoirs: le législatif et l’exécutif.
Le législatif, nommé Conseil de Ville, se compose de 41 membres élus tous les quatre ans selon le système proportionnel. Le Conseil de ville exerce la surveillance de l'ensemble de l'administration communale et prend les mesures nécessaires à cet effet.
Le législatif a été créé en 1972 en remplacement de l'assemblée communale de moins en moins fréquentée. Le législatif comptait 51 membres, jusqu'à l'élection de où le législatif a été réduit à 41 membres.
L'exécutif, appelé Conseil communal, est composé de quatre conseillers et du Maire, qui en est le président. Le vice-maire (adjoint) est élu par le Conseil communal pour une durée d'une année, par rotation. Les membres du Conseil communal et le Maire sont élus pour quatre ans selon le système majoritaire à deux tours pour le maire et selon le système proportionnel pour les conseillers communaux. La fonction de maire représente un taux d'occupation évalué à quatre-vingts pour-cent, celle de conseiller à quarante pour-cent. L'exécutif exerce dans l'administration tous les pouvoirs qui ne sont pas attribués à un autre organe par des prescriptions de droit fédéral, cantonal ou communal. Il représente la Commune municipale envers les tiers.
Présidents successifs du Conseil de Ville (législatif) depuis sa création en 1973
James Choulat (1973), PCSI
Jean-Louis Wernli (1974), PLR
Marcel Turberg (1975), PS
Francis Theurillat (1976), PCSI
Valentine Friedli (1977), PS
Marc Vuilleumier (1978), PLR
Adrien Schaffner (1979), PCSI
Michel Steullet (1980), PS
Bruno Henz (1981), PLR
Jean-Paul Miserez (1982), PCSI
Renée Lachat (1983), PDC
André Richon (1984), PS
Edmond Bourquard (1985), PLR
Jean Keller (1986), PCSI
Josiane Etique (1987), POP+P
Marc Meury (1988), PS
André Henzelin (1989), PLR
Pierre Steger (1990), PCSI
Maurice Rais (1991), id
Francis Girardin (1992), PS
Jean-Marc Christe (1993), PDC
Laurent Helg (1994), PLR
Damien Christe (1995), PCSI
Didier Nicoulin (1996), CS
Pierre Ackermann (1997), US
Françoise Collarin (1998), PDC-JDC
Christiane Hennet (1999), PLR
Gérard Wicht (2000), PCSI
Alain Voirol (2001), id
Marianne Rebetez (2002), PS
Michel Rion (2003), PDC-JDC
Françoise Doriot (2004), PLR
Francesco Prudente (2005), PCSI
Giuseppe Natale (2006), CS-POP
Michel Thentz et Pierre Tschopp (2007), PS
Sylvianne Mertenat (2008), PDC-JDC
Romain Seuret (2009), PLR
David Asséo (2010), CS-POP-Verts
Paul Fasel (2011), PCSI
Sébastien Lapaire (2012), PS
Anne Froidevaux (2013), PDC
Pierre Chételat (2014), PLR
Jeanne Beuret (2015), CS-POP-Verts
Renaud Ludwig (2016), PCSI
Jude Schindelholz (2017), PS
Olivier Montavon (2018), PDC
Christophe Günter (2019), PLR
Rémy Meury (2020), Alternative de gauche
Florine Jardin (2021), PCSI
Gaëlle Frossard (2022), PS
Khelaf Kerkour (2023), Le Centre
Pascal Domont (2024), PLR et PVL
Gentilé
Les habitants de la localité sont appelés Delémontains-Delémontaines et Trissous-Trissoutes à l'époque de Carnaval, où Delémont devient Trissville, d'après une légende mettant en scène un Prince-Évêque parti à la chasse au sanglier. Cette légende illustre les armoiries de Laufon, de Delémont et de Porrentruy, villes de la Principauté de Bâle.
Démographie
Évolution de la population
Delémont compte 12 636 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 575 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 8,0 % (canton: 5,1 %; Suisse: 9,4 %)[2]. Au , l’agglomération de Delémont compte 30 792 habitants[1].
Évolution de la population de Delémont entre 1850 et 2020[8],[1]
Pyramide des âges
En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 32,8%, similaire à la valeur cantonale (33%). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 27,4%, alors qu'il est de 28,1% au niveau cantonal[9].
La même année, la commune compte 6 152 hommes pour 6 466 femmes, soit un taux de 48,7% d'hommes, inférieur à celui du canton (49,4%)[9].
École supérieure d'informatique de gestion (ESIG).
Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) qui dispose de plusieurs sites à Delémont, parmi lesquels la Haute école de santé Arc partagé avec Neuchâtel et la Haute école d'économie Arc, offrant des cours décentralisés de l'école de Neuchâtel.
Haute École Pédagogique "Berne-Jura-Neuchâtel" (HEP-BEJUNE), qui forme les étudiants aux métiers de l'enseignement primaire, secondaire et spécialisé.
Delémont compte un grand nombre de monuments intéressants.
Le château. Imposante construction de style baroque au croisement des influences architecturales d'Allemagne du Sud et de France. Sur le site de l'ancien château épiscopal médiéval, le prince-évêque Jean-Conrad de Reinach-Hirzbach a fait élever en 1716-1721 une résidence d'été construite sous la direction de l'architecte Pierre Racine de Tramelan. Propriété communale depuis 1821, aujourd'hui école primaire. Rénové en 1937-1940, puis en 2000-2004 par les architectes Gerster, Kury et Stählin[10].
Église Saint-Marcel. Ce lieu de culte a été collégiale du Chapitre de Moutier-Grandval de 1534 à 1792. Le bâtiment actuel est marqué par le style baroque tardif et début du néoclassique. Il a remplacé une église gothique médiévale et a été élevé en 1761-1767 selon les projets du géomètre français Pierre-François Pâris (père du célèbre Pierre-Adrien Pâris), plans retouchés par les architectes et entrepreneurs Gaetano Matteo Pisoni, Samuel Werenfels, Henri Schler et Louis Beuque. Restauration 1972-1975[11].
Hôtel de ville (place de la Liberté), construit en 1742-1745 par l'architecte Johann Caspar Bagnato. Ajout d'un étage en 1868-1869[12].
Porte de Porrentruy ou Porte de Monsieur le Prince, 1756-1759[13].
Fontaine du Sauvage (1576) par le sculpteur Laurent Perroud, de Cressier. Le «Sauvage» tient les armoiries de la ville[13].
Fontaine Saint-Maurice, dite aussi du Guerrier romain (1576-1577), par le sculpteur Hans Michel, de Bâle[13].
Fontaine de la Vierge, dite aussi de Notre Dame (1576), fût et statue de la Vierge à l'Enfant par le sculpteur Hans Michel, de Bâle[12].
Rue de la Préfecture 12 (1700), ancienne maison de la famille de Granvillers, fut propriété d'Albert Gobat, prix Nobel de la Paix en 1902[12].
Hôtel du Parlement et du gouvernement (rue de l'Hôpital 2), ancienne châtellenie, préfecture, puis palais de justice. Bâtiment de style gothique tardif, transformé en 1717 pour abriter le châtelain. Puis modifié encore en 1831 et 1843-1846. Rénovation et adjonction de prisons au nord par Jeanne Bueche en 1969-1971[12].
Tour des archives, ou de la Franche Courtine, vestige de l'ancienne enceinte urbaine, diverses phases de construction, remontant au XIIIesiècle[12].
Porte au Loup (1775), par Henri Parrat, avec cadran solaire de 1776[12].
Ancien couvent des Ursulines. Construit comme hôpital de la ville (1696-1700) par Jean-Jacques Cuenin et Nicolas Schelhorn, ce bâtiment abrite en fait le couvent des Ursulines jusqu'en 1786, puis devient une caserne française, puis collège et hôpital de district et home communal. Transformé en 1960-1962, puis 1972-1973[12].
Aux environs de la vieille ville
Cimetière et chapelle Saint-Michel (1613-1614), par Gérie Monnin. Bâtiment de style gothique tardif, restauré en 1966-1967[14].
Hôme des vieillards - Ancien couvent des Ursulines (1699).
Hôtel-de-Ville avec Archives communales (1745).
Jardin de la Villa "Le Vatican".
Maison de Grandvillers.
Maison Nouvion.
Maison Wicka (17e).
Montcroix, couvent et église.
Parlement cantonal (ancienne préfecture).
Pont de la Maltière (1637).
Porte de Porrentruy (1758).
Porte au Loup (1775).
Ruines du Château du Vorbourg.
Synagogue (1911).
Tour de la Franche-Courtine (13e) et remparts.
Usine des Rondez (19e) et tête de puits de mines.
Musée
Le Musée jurassien d'art et d'histoire est le gardien de la mémoire des régions du Jura qui formèrent la Principauté épiscopale de Bâle. Depuis sa fondation en 1909, le Musée jurassien se trouve au cœur de la vieille ville de Delémont. Le musée se propose de présenter l'histoire jurassienne, en priorité sous ses aspects culturels, mais également sociaux, politiques et économiques.
Evènements
Depuis 2015, la ville abrite le festival de bande dessinéeDelémont'BD organisé chaque année mi-juin avec le soutien de la municipalité et d'autres partenaires, médias et entreprises[16].
Personnalités
Georges-Joachim Bajol (1726- 1791), major dans le régiment d'Eptingue. Une rue de la ville lui est dédiée.
Roland Béguelin (1921-1993), journaliste et homme politique, Il est l’un des pères du canton du Jura et leader du Rassemblement jurassien. Une place de la ville lui est dédiée.
Florence Bethold (1980-), artiste peintre et dessinatrice.
Emile Boéchat (1850- 1902), journaliste, homme politique (maire, préfet, député, conseiller national). Une rue de la ville lui est dédiée.
Paul Bovée (1931-1961), peintre, maître de dessin à l'école secondaire de Delémont, dès 1952.
André Bréchet (1921-1993), peintre et sculpteur, on lui doit les vitraux de nombreuses églises du Jura.
Jeanne Bueche (1912-2000), architecte. Une promenade de la ville lui est dédiée.
Robert Caze (1853-1886), écrivain, romancier, poète et journaliste. Une rue de la ville lui est dédiée.
Roger Caze de Berzieux, né le à Delémont, gentleman cambrioleur, à la tête de «la bande du Marquis» qui fit grand bruit à l'époque. Condamné à Paris à 15 années de travaux forcés en et déporté au bagne en Guyane.
Alfred Comte, (1895-1965), pionnier de l'aviation suisse, comme pilote d'abord puis comme constructeur. Une rue de la ville lui est dédiée.
Marius Corbat (1893-1965), Colonel Cdt de corps, premier Jurassien devenu divisionnaire. Une rue de la ville lui est dédiée.
Arthur Daucourt (1849-1926), prêtre et historien jurassien, fondateur du Musée jurassien d'art et d'histoire. Une rue de la ville lui est dédiée.
Eugène Daumas, (1803-1871), militaire et homme politique français.
Valentine Friedli, (1929-2016), personnalité politique, membre du Parti socialiste suisse. Une place de la ville lui est dédiée.
Léon Froidevaux, musicien et journaliste. Membre fondateur de l'Association de la presse jurassienne et de l'Association des maîtres-imprimeurs du Jura. Une rue de la ville lui est dédiée.
Eric Hänni (1938-), médaillé d'argent JO de Tokyo, judo, 1964.
Victor Helg (1835-1927), percepteur d'impôt et gérant de banque puis entrepreneur. Maire de Delémont. Une rue de la ville lui est dédiée.
Georges Hugué de Raymontpierre (décès 1608), châtelain de Delémont dès 1593. Il construisit vers 1594/1596 un petit château fort, le Château de Raymontpierre sur ses terres de Raimeux. Il existe à Delémont la Rue de Raymontpierre.
Joseph Constantin Kaiser, (1886-1955), sculpteur, on lui doit la création et les rénovations de nombreuses œuvres à Delémont et dans le Jura.
Joseph Robert Kaiser, (1920-2009), sculpteur, on lui doit la création et les rénovations de plusieurs œuvres dans le Jura.
Pierre Kohler, (1964-), Conseiller national, Ministre, Député, Maire.
Meret Oppenheim (1913-1985), peintre surréaliste, petite-fille de Lise et Théo Wenger, fondateur de la coutellerie éponyme. Elle a séjourné à Delémont de 1914 à 1918. Une rue de la ville lui est dédiée.
Henri Parrat (1909-1980), maire et préfet de Delémont. Un chemin de la ville lui est dédié.
Jean-Paul Pellaton (1920-2000), écrivain.
Jean Prévôt (1585-1631), médecin des princes-évêques de Bâle. Une rue de la ville lui est dédiée.
Auguste Quiquerez (1801-1882), historien, archéologue et homme politique. Une rue de la ville lui est dédiée.
Gustave Riat (1883-1954), pharmacien et maire de Delémont. Il fut le promoteur de la création du drapeau jurassien. Une rue de la ville lui est dédiée.
Albert Schnyder (1898-1989), peintre et artiste jurassien. Une rue de la ville lui est dédiée.
Roger Schaffter (1917-1998), enseignant. Il est l’un des pères du canton du Jura, l’un des chefs historiques du Rassemblement jurassien (RJ). Une place de la ville lui est dédiée.
Armand Schwarz (1881-1958), enseignant, peintre et artiste jurassien. Une rue de la ville lui est dédiée.
Jean-Jacques de Staal (le Jeune) (1589-1657), homme politique soleurois. Proche conseiller des princes-évêques de Bâle, il possédait divers domaines à Delémont ou dans les environs. Une rue de la ville lui est dédiée.
Louis Vautrey (1829-1886), curé doyen de Delémont, surtout connu comme historien. Une rue de la ville lui est dédiée.
Les armoiries de Delémont se blasonne «de gueules à la crosse épiscopale de Bâle d'argent sur un mont de six coupeaux du même».
Bibliographie
André Rais, Delémont ma ville, Genève, 1956.
Jean-Louis Rais, Delémont, de rue en rue, de siècle en siècle, Société jurassienne d'Émulation, 2001.
SHAS, Guide artistique de la Suisse: Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol.4a, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642p. (ISBN978-3-906131-98-6).
Vincent Bourquin, «Le duel des villes: Porrentruy-Delémont, la capitale des princes-évêques face à celle du Jura», Le Temps, , p.18-19 (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )