Poitiers
ville et commune française (chef-lieu du département de la Vienne) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Poitiers[1] — prononcé [pwa.tje] — est une commune du Centre-Ouest de la France, chef-lieu (préfecture) du département de la Vienne. Capitale de la région culturelle et historique du Poitou et jusqu'en 2016 de l'ancienne région administrative de Poitou-Charentes, elle constitue désormais un pôle d'équilibre dynamique dans le nord de la région Nouvelle-Aquitaine.
Avec plus de 31 000 étudiants, Poitiers est une ville universitaire majeure depuis la création en 1431 de son université, ayant notamment accueilli René Descartes, Joachim du Bellay ou François Rabelais. Il s’agit du deuxième pôle universitaire de la région après sa capitale Bordeaux, en lien étroit avec les universités de Limoges et Tours, disposant d’antennes universitaires à Angoulême et Niort.
Arrosée par le Clain et la Boivre, avec une population de 90 240 habitants en 2021, Poitiers est la commune la plus peuplée de la Vienne. Son agglomération compte 134 397 habitants en 2021 et constitue le cœur d'une aire d'attraction de 281 789 habitants en 2021. La communauté urbaine du Grand Poitiers compte, quant à elle, 197 277 habitants en 2021.
L’agglomération de Poitiers, localisée à mi-chemin entre Paris et Bordeaux, accueille sur son territoire le Futuroscope, premier site touristique de Nouvelle-Aquitaine et l'un des parcs de loisirs français les plus fréquentés avec 2 millions de visiteurs annuels (après Disneyland Paris, au même niveau que le Parc Astérix). Implantée autour du parc, la technopole du Futuroscope compte de grandes administrations ou entreprises publiques (CNED, Canopé…) et privées, d'envergure nationale, des établissements d’enseignement supérieur, ainsi que des laboratoires de recherche de pointe au niveau européen.
Poitiers accueille également sur son territoire des entreprises emblématiques comme Dassault ou Saft et compte parmi ses principaux employeurs le CHU de Poitiers, l'université de Poitiers et le siège du Crédit Agricole Touraine-Poitou.
Ville d'art et d'histoire, capitale du Duché d’Aquitaine du Xe au XIIIe siècle, celle qu'on nomme encore « La ville aux cent clochers » ou « La ville aux cent églises », dotée d’un patrimoine ancien et riche, Poitiers regroupe un important ensemble monumental, comprenant notamment le baptistère Saint-Jean (IVe siècle), l'hypogée des Dunes (VIIe siècle), l'église Notre-Dame-la-Grande (XIIe siècle), l'église Saint-Porchaire (XIIe siècle) ou encore la cathédrale Saint-Pierre (fin du XIIe siècle — début du XIIIe siècle).
Ville de culture, elle accueille sur son territoire le Théâtre Auditorium de Poitiers, équipement à rayonnement régional, qui permet au plus grand nombre de bénéficier d'une offre de spectacles à la fois pointus et grand public. Chaque année depuis 1990, se tient le Poitiers Film Festival qui met à l'honneur des jeunes talents du monde entier dans le domaine du cinéma. Elle accueille chaque année les Rencontres Michel Foucault, philosophe mondialement reconnu qui a grandi dans la cité. Elle regroupe également le premier événement national de jeux vidéos, la Gamers Assembly.
Ville de sciences, elle accueille sur son territoire l'Espace Mendes France, centre de culture scientifique et technique marqué par la figure de l'intellectuel Edgar Morin. Camille Guérin, découvreur du vaccin contre la tuberculose, y est né et le paléontologue responsable de la découverte de Toumaï Michel Brunet y a longtemps enseigné.
Ville de sport, elle est dotée de plusieurs infrastructures d'envergure nationale dans de nombreuses disciplines sportives. Elle a vu naître le champion de patinage artistique Brian Joubert et regroupe un tissu de nombreuses associations sportives. Accueillant des événements sportifs et culturels, l’Aréna Futuroscope est une salle qui propose une programmation variée dans un équipement aux caractéristiques techniques performantes.
Ville administrative et tertiaire, le cœur historique de Poitiers concentre de nombreux édifices remarquables, de splendides maisons à colombages, quelques hôtels particuliers — hôtel Fumé, hôtel Jean Beaucé — ainsi que le palais des comtes de Poitiers-ducs d'Aquitaine (XIIe siècle), où la reine de France puis d'Angleterre Aliénor d'Aquitaine tenait sa cour.
La ville de Poitiers est située sur le seuil du Poitou, passage peu élevé entre le Massif armoricain à l'ouest et le Massif central à l'est. Il s'agit donc d'une voie de passage facile entre le Bassin parisien et le Bassin aquitain, à 340 km au sud-ouest de Paris, 105 km de Tours, 120 km d'Angers, 130 km de Limoges, 140 km de La Rochelle, 180 km de Nantes et à 220 km de Bordeaux. Poitiers jouit donc d’une position favorable sur un axe nord-sud et est-ouest.
Poitiers est limitrophe des communes suivantes :
Le site de Poitiers est un vaste promontoire en spatule enserré entre les vallées de la Boivre et du Clain, qu'il domine d’une quarantaine de mètres de haut. Les rivières ont creusé de profondes vallées. Ce promontoire est relié au plateau par un pédoncule étroit, au lieu-dit la Tranchée, qui tire son nom du fossé creusé pour couper ce passage et isoler ainsi Poitiers du pays environnant. Le premier creusement daterait de l’oppidum gaulois, et il fut maintenu jusqu'au XVIIIe siècle. L'aspect défensif du site est donc prépondérant, mais son intérêt provient également d'une vaste superficie (2,3 km sur 1,3 km, soit 250 ha) très facilement défendable, jusqu'à l'invention de l'artillerie du moins. Ces deux caractères, étendue et facilité de la défense, ont fait que le site de la ville n'a pas été déplacé à l'époque romaine, comme cela est souvent arrivé (Alésia, Lutèce). Ce vaste espace permettait de faire pâturer les troupeaux à l'abri, puis à partir du Moyen Âge, d'aménager des jardins potagers et des vignes.
Les rivières étaient franchies sur des gués entretenus, sur les sites des actuels pont Joubert et pont Saint-Cyprien. En cas de siège, les gués étaient démolis.
Actuellement, la ville de Poitiers s'étend sur le plateau de part et d'autre des vallées, notamment en direction de l'est (campus, CHU, zones commerciales et d'habitation) et du Nord (technopole du Futuroscope). Situé sur la commune de Poitiers, le lieu-dit le Breuil-Mingot constitue encore une agglomération séparée, malgré la création de nouveaux quartiers à l'est de Saint-Éloi.
La géomorphologie du plateau, enserré entre les vallées de la Boivre et du Clain, doit son origine à la nature carbonatée du sous-sol. Les falaises du promontoire datent des périodes géologiques de l'Aalénien au Bathonien (entre 175 et 164 millions d'années) et forment une épaisse série d'environ 100 m de calcaire. Cette assise a ensuite été érodée par les rivières dont les vallées se sont profondément enfoncées dans les calcaires, formant ainsi le promontoire pictave. Le toit de l'Aalénien s'observe au sud, dans la grotte à Calvin, sous la forme d'un calcaire gris parfois dolomitisé. Viennent ensuite les calcaires bioclastiques[Note 1] à entroques et nombreux trichites[Note 2] du Bajocien moyen (falaise de Montmidi). Ils sont surmontés par des calcaires grenus à silex du Bajocien supérieur et du Bathonien (falaises du Porteau et de la Porte de Paris). Plus au nord, apparaissent les calcaires blancs sans silex du Callovien, au-dessus d'une surface rubéfiée qui s'observe à la faveur des travaux récents.
La ville est traversée par le Clain, qui se jette dans la Vienne, et son affluent la Boivre.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique du nord-ouest[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Poitou-Charentes, caractérisée par un bon ensoleillement, particulièrement en été et des vents modérés[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle moyenne de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 726 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Biard à 2 km à vol d'oiseau[5], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 695,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
La ville de Poitiers est desservie par l’autoroute A10 (sorties 28 : Futuroscope/Chasseneuil-du-Poitou, 29 : Poitiers-Nord, et 30 : Poitiers-Sud), par la nationale 10 qui contourne Poitiers par l'ouest (déclassée en RD910). À l'ouest de la ville, part également la RN 11 vers Niort et La Rochelle et la RN 149 vers Nantes. À l’est, la ville est traversée par la RN 147 (route nationale Angers - Limoges) d'où part la RN 151 (route Poitiers - Auxerre).
La ville de Poitiers (ainsi que le Futuroscope) sont desservis par le TGV Atlantique. La tranche Tours-Bordeaux de la LGV Sud Europe Atlantique permet de rejoindre Bordeaux en 1 h 5 min et Paris en 1 h 20 min. La LGV Poitiers - Limoges est à l’étude mais reportée après 2030 à la suite de l'avis de la Commission mobilité 21[9].
Poitiers est également desservie par les cars Lignes en Vienne, Eurolines, Flixbus et Ouibus, via la gare routière de Poitiers-Toumaï.
Le TER Nouvelle-Aquitaine permet de relier Poitiers à Bordeaux, Angoulême, Limoges, La Rochelle (via Niort), Royan et les autres agglomérations de la région Nouvelle-Aquitaine ou du Grand Ouest (Nantes).
Ligne | Caractéristiques | ||||||||
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L11 | POITIERS ↔ Châtellerault ↔ TOURS | ||||||||
F11 | POITIERS ↔ Châtellerault ↔ TOURS | ||||||||
D11 | POITIERS ↔ Châtellerault ↔ TOURS | ||||||||
Longueur 155,8 km |
Durée 1 h 15 |
Nb. arrêts 18 |
Soirée / Dimanche - Férié Non / |
Horaires 5 h 55 - 19 h 49 |
Réseau TER Nouvelle-Aquitaine / TER Centre-Val de Loire | ||||
L12 | CHÂTELLERAULT ↔ Poitiers ↔ ANGOULÊME | ||||||||
Longueur 112,8 km |
Durée 1 h 08 |
Nb. arrêts 10 |
Soirée / Dimanche - Férié Non / |
Horaires 6 h 11 - 19 h 45 |
Réseau TER Nouvelle-Aquitaine | ||||
L14 | POITIERS ↔ Niort ↔ LA ROCHELLE | ||||||||
D14 | POITIERS ↔ Niort ↔ LA ROCHELLE | ||||||||
Longueur 144,9 km |
Durée 1 h 40 |
Nb. arrêts 15 |
Soirée / Dimanche - Férié Non / |
Horaires 6 h 00 - 19 h 36 |
Réseau TER Nouvelle-Aquitaine |
Au sein de la ville, le transport se fait par :
Au , Poitiers est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Poitiers[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[12],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Poitiers, dont elle est la commune-centre[Note 5],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 97 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (73,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (63,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (45,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (23,4 %), terres arables (13,9 %), forêts (7,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), prairies (2,4 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nombre de logements sur la commune a été estimé à 52 192 en 2007. Ces logements se composent de 47 951 résidences principales, 629 résidences secondaires ou occasionnels ainsi que 3 613 logements vacants[16]. La densité de population de la ville est de 2 108,64 habitants par km2.
Au-delà de la rénovation du quartier de la gare entrepris depuis 2007 (construction d'immeubles de bureaux et d'un pôle multimodal), la municipalité met en œuvre le projet Cœur d'Agglo[17]. Ce vaste programme de renouvellement urbain mené par Yves Lion, s'étendant de 2010 à 2014, vise à changer le visage du centre-ville, notamment par une importante modification du plan de circulation (été 2010), un grand programme de nettoyage des façades du plateau (à commencer par l'Hôtel de ville lui-même, achevé en ), l'augmentation de la surface de voies piétonnes, le réaménagement de la place du Maréchal-Leclerc (dite « place d'Armes » selon son nom de 1830 à 1948) en 2011, l'aménagement de nouveaux espaces verts (Jardin de Puygarreau à l'arrière de l'hôtel de ville en 2014, baptisé Jardin Simone Veil en 2018[18]), et le déploiement d'un bus à haut niveau de service de 2013 à 2018, avec certaines parties en site propre (dont la construction du viaduc Léon-Blum, remplaçant la passerelle des Rocs détruite en 2012).
Le territoire de la commune de Poitiers est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Châtellerault, regroupant 17 communes concernées par un risque de débordement de la Vienne et du Clain. Les événements antérieurs à 2014 les plus significatifs pour la Vienne sont les crues de février 1698 (1 670 m3/s à Châtellerault), de juillet 1792 (1 520 m3/s), de mars 1913 (1 500 m3/s), de décembre 1944 (1 510 m3/s) et de janvier 1962 (1 500 m3/s). Les crues historiques du Clain sont celles de 1873 (330 m3/s à Poitiers) et de décembre 1982 (330 m3/s). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[21],[22]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1992, 1993, 1995, 1999, 2010 et 2015[23],[19]. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques (PPR) inondation (PPRI) de la « vallée du Clain », approuvé le , puis par le nouveau PPRI « Vallée du Clain », prescrit le [24].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[25]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[26]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[27]. 99,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (79,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 6],[28].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1993, 1996, 2003, 2005 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999, 2010, 2014 et 2016[19].
Poitiers vient de Pictavis, forme ablative des Pictavii ou Pictons, et qui signifie « chez les Pictons ». Pour plus de renseignements sur les noms antérieurs de la ville, voir ci-dessous.
Poitiers a laissé son nom à trois grandes batailles :
(Voir l'article Poitou pour les autres batailles du Seuil du Poitou).
La ville existait déjà à l'arrivée de César, sous la forme d'un oppidum celte nommé Lemonum ou Limonum, terme qui serait issu du gaulois lemo- ou limo-, orme (cf. vieil irlandais lem, orme), même racine indo-européenne que le latin ulmus qui a donné orme; Lemonum signifierait « l'ormeraie »[29],[30]. La ville fut réaménagée selon le modèle romain au Ier siècle de notre ère et fut dotée d’un amphithéâtre de grande taille (détruit presque entièrement en 1857), de plusieurs thermes, d'au moins trois aqueducs (vestiges aux Arcs de Parigny), le tout donnant un statut de premier plan à la ville. Il est possible qu'au IIe siècle de notre ère, la ville fut la capitale de la province d'Aquitaine.
Au IVe siècle, une épaisse muraille de six mètres d'épaisseur et dix de hauteur ceint la ville sur 2,5 kilomètres. Celle-ci est réduite au sommet et flanc est du promontoire. Malgré la réduction drastique de la surface de la ville (l’amphithéâtre est laissé hors de l’enceinte, par exemple), la superficie enclose est l'une des plus grandes du Bas-Empire (50 ha), ce qui est probablement dû à la topographie du site[31].
Saint Hilaire évangélise la ville au IVe siècle. Les fondations du baptistère Saint-Jean datent de cette époque. La cité prend ensuite le nom définitif de Poitiers, en rapport avec le peuple des Pictons.
Poitiers est caractérisée par son architecture médiévale. À cette époque, Poitiers tire parti de son site défensif, et de sa situation géographique, loin du centre du pouvoir franc. Siège d'un évêché depuis le IVe siècle, la ville se développe également autour du monastère Sainte-Croix fondé par Radegonde, reine des Francs.
La ville est la capitale du comté de Poitiers, dont les comtes, longtemps également titrés duc d'Aquitaine, dirigent une importante principauté regroupant plusieurs comtés et anciens comtés : Poitiers, Limoges, Angoulême, Périgueux, Saintes, etc. formant le duché d'Aquitaine. De 927 à 1216, Poitiers est la capitale du duché d'Aquitaine. Les ducs d'Aquitaine y construisent leur château et Aliénor d'Aquitaine y réside régulièrement.
Au IXe siècle, le nom de Grand-rue apparaît dans les chartes. C'est la plus ancienne trace d'un nom de rue conservée en Europe. Cette rue correspond à la ligne de plus faible pente, et donc la moins fatigante, pour monter du gué (actuel pont) Saint-Joubert au plateau, et elle est un itinéraire remontant à l'Âge du Fer. Grossièrement orienté est-ouest, il sert d'axe decuman au quadrillage orthogonal des rues à l'époque romaine. C'est au VIIe siècle que l'abbé Mellebaude fait construire l'hypogée des Dunes.
Une première tentative de création de commune a lieu, de façon autonome par les habitants en 1138 (peut-être par la confrérie Saint-Hilaire[32]), qui appellent les bourgs et villes voisins à former une ligue[33]. La commune est rapidement supprimée par le roi de France. Aliénor d'Aquitaine fit construire une nouvelle muraille au XIIe siècle longue de 6 000 mètres, enserrant tout le promontoire. Aliénor d'Aquitaine tenait sa cour à Poitiers. Sa demeure, le palais des ducs d'Aquitaine, est devenue en partie le palais de justice de Poitiers à la Révolution française.
Lors de la révolte des fils d’Henri II, la ville reste fidèle au roi d’Angleterre, ce qui lui permet d’obtenir une charte communale vers 1175[34],[35], sur le modèle des Établissements de Rouen. La charte est confirmée par Aliénor d’Aquitaine en 1199, puis par les rois de France. Aliénor d’Aquitaine fait également des travaux au palais des comtes-ducs et construire un nouveau marché. Elle meurt à Poitiers en avril 1204, et la ville est prise par Philippe Auguste le [36] de la même année.
La ville accueille de nombreux pèlerins qui viennent vénérer les reliques de Sainte-Radegonde ou de saint Hilaire, certains poursuivant vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Au XIVe siècle, la ville échoit en apanage au troisième fils de Jean II le Bon, le duc de Berry (commanditaire des Très Riches Heures du duc de Berry). Il embellit le palais médiéval des comtes de Poitiers, en y aménageant notamment le donjon (dit tour Maubergeon). De même, il embellit l'ancien château triangulaire, visible dans le manuscrit des Très Riches Heures, au mois de juillet. En 1385, il fait construire un des premiers beffrois, le « gros horloge », aujourd'hui disparu.
En 1360, à la suite du traité de Brétigny, la ville, comme tout le Poitou, passe aux mains des Anglais. Du 22 au 25 septembre 1361, John Chandos, lieutenant du roi Édouard III d'Angleterre et connétable d'Aquitaine, chargé d'appliquer le traité dans les provinces cédées à l'Angleterre, prend possession de la ville et de son château. Le maire Jehan Barré lui en remet les clefs. Jean Chandos les lui rend, puis il reçoit les serments de fidélité au roi d'Angleterre des principales personnalités de la ville. Il met en place une nouvelle administration de la province, sous l'autorité de Guillaume de Felynton, chevalier anglais, comme sénéchal du Poitou[37].
Le , grâce à quelques bourgeois infiltrés dans la ville, du Guesclin se fait ouvrir les portes de Poitiers et reprend la ville aux Anglais par surprise. Pour consolider cette conquête militaire, Charles V par son édit de accorde la noblesse au 1er degré aux maires de Poitiers. Poitiers est alors la première ville du royaume de France où une dignité devient anoblissante[38]. Les maires étaient élus pour deux ans.
Dans les premiers maires ayant été élevés à cette dignité, il est à noter que Guillaume Taveau le fut à plusieurs reprises entre 1388 et 1414. En épousant Sibille de Saint-Martin, il devint baron de Morthemer. Cette famille est l'une des plus anciennes du comté. Cette baronnie a eu un rôle important dans l'histoire du Poitou. Sa descendance a œuvré aux côtés des rois de France jusqu'à la Révolution[38].
Le grand prieuré d’Aquitaine — établi à Poitiers — il comprenait la Bretagne, l'Anjou, la Touraine, le Poitou, l’Angoumois et le Saintonge[39]. Il a été créé quelques années après la dévolution des biens de l'ordre du Temple[40] aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[41]. En , le grand maître Foulques de Villaret ayant été déposé, le pape Jean XXII prend la direction de l'Ordre. À la suite d'une demande de plusieurs dignitaires hospitaliers, il décide le démembrement du Prieuré de France, devenu trop important, et il crée deux autres prieurés, celui d'Aquitaine, et celui de Champagne.
Pendant la guerre de Cent Ans, la ville devient temporairement capitale du royaume de France et accueille le Parlement royal en 1418. C'est également à Poitiers que Jeanne d'Arc est examinée en 1429 avant de recevoir le commandement de l'ost royal.
Profitant de la faveur royale et de la présence de nombreux érudits parisiens exilés, Poitiers obtient la création d'une université en 1431. Elle compte 4 000 étudiants à la fin du XVe siècle. Parmi la douzaine d'Universités ouvertes dans l'équivalent de la France actuelle, elle fut suffisamment renommée pour accueillir et former des esprits brillants tels que René Descartes, François Rabelais, Joachim du Bellay ou Pierre de Ronsard.
Article : Le siège de Poitiers par les Protestants, durant la 3e Guerre de religion, 1569.
La ville s'assoupit à la Renaissance. De fait, peu de changements ont lieu dans le tissu urbain, à part le percement de la rue de la Tranchée, et la construction de ponts qui remplacent les anciens gués. Quelques hôtels particuliers datent de cette époque : hôtels Jean-Baucé, Fumé, Berthelot, notamment.
La ville tire sa prospérité essentiellement de ses fonctions administratives : justice royale, évêché, monastères, intendance et le Bureau des finances de la généralité de Poitiers. C'est d'ailleurs de l'intendance que viennent quelques évolutions à la fin du XVIIIe siècle : le comte de Blossac, intendant de 1750 à 1784, fait aménager un jardin à la française (voir espaces verts de Poitiers). Il fait également abattre la muraille d'Aliénor d'Aquitaine et aménager des boulevards sur leur emplacement.
L’Ancien Régime est une période où, malgré les antagonismes de classe très marqués, des solidarités temporaires pouvaient se nouer contre l’ennemi commun, souvent la monarchie en la personne des commis chargés de lever les impôts. Ainsi, en 1676, les bouchers, profession fortement organisée, se révoltent contre les commis des aides. Ils sont soutenus par le maire[42]. La Révolution est précédée à Poitiers de quelques moments de remise en cause du pouvoir royal : arrachage des affiches publiant les édits royaux à la fin du règne de Louis XV[43] avec une émeute rassemblant 1 200 personnes en [44].
Au XIXe siècle, de nombreuses casernes sont construites, faisant de Poitiers une ville de garnison. La gare est construite dans les années 1850, en 1899, la ville est desservie par un réseau de tramway comprenant trois lignes dont la jonction se fait place d'Armes.
En 1901, un fait divers[45] devient une affaire nationale et inspire à André Gide le roman La Séquestrée de Poitiers.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Poitiers a accueilli le gouvernement belge en exil du au [46]. Pour remercier la ville de son accueil, une copie du Manneken-Pis a été offert en 1950 par la Police belge. Un camp d'internement situé sur la route de Limoges, initialement établi pour accueillir des réfugiés espagnols, devient une étape sur la route des camps de la mort pour près de 2 000 Juifs et de plus d'une centaine de Tziganes. Le , l'aviation américaine bombarde l'axe vallée du Clain / quartier de la gare / vallée de la Boivre. 480 maisons ou immeubles sont rasés, plus de 2 000 sont largement endommagés. Le nombre de morts est inconnu de manière précise, entre plusieurs dizaines et une centaine[47].
La ville de Poitiers s'étend considérablement depuis les années 1960, avec la création de la ZUP des Couronneries et du quartier des Trois-Cités, et la création de grands axes routiers en rocade (avenue John-F.-Kennedy puis avenue du 11-Novembre) et en pénétration (voie André-Malraux), au-delà desquelles se développent dans les années 1970 d'autres quartiers (la Gibauderie, Beaulieu…), puis un nouveau contournement nord-est de la ville (RN147) à la fin des années 1980. L'urbanisation de la ville se poursuit encore vers l'est avec la ZAC de Saint-Éloi pendant les années 1990 et 2000.
L'activité de la ville bénéficie de la décentralisation industrielle depuis les années 1970, avec notamment l’implantation d’une usine Michelin (fermée en 2006), compagnie des compteurs Schlumberger (compteurs industriels et résidentiels).
Le projet du Futuroscope (bâti sur les communes proches de Jaunay-Marigny et de Chasseneuil-du-Poitou), construit en 1986-1987 sur une idée de René Monory, a permis le développement du secteur touristique de l’agglomération et a ouvert la cité à l’ère technologique et touristique. Aujourd’hui, Poitiers se visite en complément du parc, et bénéficie d’une clientèle de plus en plus européenne, notamment anglaise avec l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre l’aéroport de Poitiers-Biard et Londres Stansted.
En écho aux mouvements sociaux de début de 2009, Poitiers voit des manifestations rassembler 20 000 personnes le , et 30 000 le [48]. Le de la même année a lieu une manifestation anticarcérale où près de 300 militants de l'ultragauche brisèrent des vitrines et des abribus et taguèrent également sur le Baptistère Saint Jean, l'un des plus anciens monuments chrétiens de France[49].
En , le tribunal déménage, il quitte ainsi l'ancien Palais des Ducs d'Aquitaine et s'installe dans ce qui était auparavant le lycée des Feuillants situé boulevard de Tassigny. La ville deviendra alors officiellement propriétaire du Palais des Ducs d'Aquitaine le . Une 3e ère s'ouvre ainsi pour le Palais, il fut résidence des duc d'Aquitaine et comtes de Poitou, puis Palais de Justice et maintenant centre consacré principalement à la culture. Il se veut désormais comme la porte d'entrée sur la ville. Toutefois de nombreuses années de travaux seront nécessaires afin de définitivement le rendre au public.
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de Poitiers sont les suivantes :
Élection | Territoire | Titre | Nom | Tendance politique | - | Début de mandat | Fin de mandat |
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Municipales | Poitiers | Maire de Poitiers | Léonore Moncond'huy | Europe Écologie Les Verts | |||
Départementales | Canton de Poitiers-1 - ouest et sud de Poitiers | Conseillers départementaux | Anthony Brottier et Aline Fontaine | LREM | 2021 | 2028 | |
Départementales | Canton de Poitiers-2 - nord de Poitiers | Conseillers départementaux | Ludovic Devergne et Sarah Rhallab | PS et DVG | 2021 | 2028 | |
Départementales | Canton de Poitiers-3 - est de Poitiers | Conseillers départementaux | Florence Harris et Grégory Vouhé | PCF et DVG | 2021 | 2028 | |
Départementales | Canton de Poitiers-4 - sud de Poitiers | Conseillers départementaux | Catherine Bourgeon et Francis Gomez | PS | 2021 | 2028 | |
Départementales | Canton de Poitiers-5 - sud-ouest de Poitiers | Conseillers départementaux | Alain Joyeux et Joëlle Peltier | DVD | 2021 | 2028 | |
Régionales | Nouvelle-Aquitaine | Président du conseil régional | Alain Rousset | PS | 2027 | ||
Législatives | Première circonscription de la Vienne - nord de Poitiers | Député | Lisa Belluco | EELV | |||
Législatives | Deuxième circonscription de la Vienne - sud de Poitiers | Député | Sacha Houlié | LREM |
Poitiers est chef-lieu de cinq cantons :
Poitiers fait partie du Grand Poitiers qui, à sa création, regroupait les communes de Biard, Buxerolles, Chasseneuil-du-Poitou, Fontaine-le-Comte, Mignaloux-Beauvoir, Migné-Auxances, Montamisé, Poitiers, Saint-Benoît et Vouneuil-sous-Biard. Au , les communes de Béruges et Croutelle sont entrées dans l'agglomération, ainsi que Ligugé le . La communauté d'agglomération totalise 138 759 habitants (valeur 2012). En 2016, Grand Poitiers s'élargit à 40 communes et compte 192 000 habitants.
Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours. | |||||||
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Année | Élu | Battu | Participation | ||||
2002 | 91,49 % | Jacques Chirac | RPR | 8,51 % | Jean-Marie Le Pen | FN | 80,37 % [50] |
2007 | 40,9 % | Nicolas Sarkozy | UMP | 59,1 % | Ségolène Royal | PS | 83,12 % [51] |
2012 | 65,15 % | François Hollande | PS | 34,85 % | Nicolas Sarkozy | UMP | 77,42 % [52] |
2017 | 81,87 % | Emmanuel Macron | EM | 18,13 % | Marine Le Pen | FN | 72,60 % [53] |
2022 | 75,16 % | Emmanuel Macron | LREM | 24,84 % | Marine Le Pen | RN | 68,92 % [54] |
Élections législatives. | |||||||
Poitiers est répartie sur plusieurs circonscriptions, cf. les résultats des première et deuxième circonscriptions de la Vienne. | |||||||
2022 | % | % | % [55] | ||||
2024 | % | % | % [56] | ||||
Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores. | |||||||
Année | Liste 1re | Liste 2e | Participation | ||||
2004 | 36,55 % | Bernard Poignant | PS | 19,27 % | Roselyne Bachelot | UMP | 45,91 % [57] |
2009 | 24,57 % | Christophe Béchu | UMP | 24,06 % | Bernadette Vergnaud | PS | 43,00 % [58] |
2014 | 18,42 % | Alain Cadec | UMP | 13,03 % | Gilles Lebreton | FN | 41,72 % [59] |
2019 | % | % | % [60] | ||||
2024 | % | % | % [61] | ||||
Élections régionales, résultats des deux meilleurs scores. | |||||||
Année | Liste 1re | Liste 2e | Participation | ||||
2004 | 60,62 % | Ségolène Royal | PS | 34,16 % | Élisabeth Morin-Chartier | UMP | 66,62 % [62] |
2010 | 66,32 % | Ségolène Royal | PS | 33,68 % | Dominique Bussereau | UMP | 47,69 % [63] |
2015 | 55,74 % | Alain Rousset | PS | 30,83 % | Virginie Calmels | LR | 51,02 % [64] |
2021 | % | % | % [65] | ||||
Élections cantonales | |||||||
Poitiers est répartie sur plusieurs cantons, cf. les résultats de ceux de Poitiers-1, Poitiers-2, Poitiers-3, Poitiers-4, Poitiers-5, Poitiers-6 et Poitiers-7. | |||||||
Élections départementales | |||||||
Poitiers est répartie sur plusieurs cantons, cf. les résultats de ceux de Poitiers-1, Poitiers-2, Poitiers-3, Poitiers-4 et Poitiers-5. | |||||||
Référendums. | |||||||
Année | Oui (national) | Non (national) | Participation | ||||
1992 | 59,45 % (51,04 %) | 40,55 % (48,96 %) | 70,10 % [67] | ||||
2000 | 76,41 % (73,21 %) | 23,59 % (26,79 %) | 30,50 % [68] | ||||
2005 | 51,30 % (45,33 %) | 48,70 % (54,67 %) | 68,24 % [69] |
Selon l'usage et les principaux dictionnaires, le gentilé de Poitiers est Poitevins (comme celui des habitants du Poitou)[70],[71],[72]. Les gentilés Pictaves ou Pictaviens[73], formés au XIXe siècle à partir du nom du peuple celte des Pictavii en latin (les Pictons en français) pour distinguer les habitants de Poitiers de ceux du Poitou, sont ignorés par les dictionnaires courants[71] et ne se sont jamais imposés[74].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[75],[Note 7].
En 2021, la commune comptait 90 240 habitants[Note 8], en évolution de +2,64 % par rapport à 2015 (Vienne : +1,03 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2021 | - | - | - | - | - | - | - | - |
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90 240 | - | - | - | - | - | - | - | - |
La densité de population de la commune est de 2 138 hab./km2. Celle du département est de 63 hab./km2. Elle est de 72 hab./km2 pour la région Nouvelle-Aquitaine et de 120 hab./km2 pour la France métropolitaine (INSEE- Recensement de 2020).
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 49,5 %, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (35,1 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (20 %) est inférieur au taux départemental (28,7 %).
En 2020, la commune comptait 41 365 hommes pour 48 668 femmes, soit un taux de 54,06 % de femmes, supérieur à celui départemental (51,78 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
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0,7 | 2 | |
5,2 | 7,9 | |
11,2 | 12,5 | |
13,9 | 14,1 | |
18 | 15,3 | |
35,7 | 35,3 | |
15,2 | 12,9 |
La ville de Poitiers a une ancienne tradition universitaire. L'université de Poitiers a été fondée en 1431 et a formé plusieurs penseurs ou écrivains renommés : Descartes, Bacon, Du Bellay ou Rabelais.
Poitiers est actuellement la ville la plus étudiante de France (avec plus de 27 000 étudiants), en considérant la proportion d'étudiants à la population totale (environ 22 %). Elle possède deux sites universitaires : le centre-ville et le domaine universitaire de Poitiers (nommé aussi campus).
L'université de Poitiers[79] est le principal établissement d'enseignement supérieur et de recherche de la ville, avec près de 30 000 étudiants, dont environ 24 000 au sein de l'agglomération. L'université de Poitiers propose une offre de formation large, du bac+2 (DEUST) et bac+8 (doctorat), au sein de sept UFR, six instituts, une école d'ingénieur et un centre d'étude doctoral.
L'École nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique (ENSMA) est une école d'ingénieurs qui se situait précédemment à Poitiers. Depuis 1991, l’ENSMA et une partie de la faculté des sciences de l'université de Poitiers (le SP2MI) ont été déplacés sur la technopole du Futuroscope.
Poitiers accueille également en grand nombre de centres de formation privés, comme l'Isfac.
Depuis 2001, la ville de Poitiers accueille le campus délocalisé « Premier cycle Amérique latine, Espagne et Portugal » de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po Paris). Depuis 2019, le campus est hébergé dans l'ancien collège des Jacobins, rebaptisé collège Aliénor, rue Jean-Jaurès[80].
Parmi les collèges de Poitiers, le collège privé de l’union chrétienne de Saint-Chaumond a deux bâtiments séparés de plusieurs kilomètres : l'un en centre-ville est réservé exclusivement aux filles, et l'autre à La Gibauderie est réservé aux garçons. Les élèves reçoivent un enseignement catholique qui a été l'objet de polémiques car jugé traditionaliste[81],[82].
Le lycée Camille-Guérin, situé au sud-est de la ville, compte plusieurs classes préparatoires littéraires, scientifiques, et économiques et commerciales. Le lycée Aliénor d'Aquitaine accueille des classes préparatoires économiques. Le lycée polyvalent Nelson-Mandela possède une classe préparatoire scientifique, ainsi que deux BTS. Enfin, le Lycée général et technologique du Bois d'Amour compte plusieurs filières d'enseignement de BTS.
De plus, le centre-ville est doté du lycée Victor-Hugo, anciennement lycée de jeunes filles.
Poitiers accueille 37 unités de recherche de l'université de Poitiers[83], dont 12 en cotutelle avec le CNRS, 3 en cotuelle avec l'INSERM, 2 en cotuelle avec l'ISAE-ENSMA. Ces 37 unités de recherches sont fédérées au sein de cinq Instituts Fédératifs de Recherche.
France 3 Poitou-Charentes est la seule chaîne locale depuis la disparition de Villages tv en 2011. On peut la capter à Poitiers grâce au site TDF situé près de l'Hôpital des Champs. La chaîne régionale publique est situé au 35 rue Léopold Sédar Senghor, près de l'aéroport, depuis son déménagement de son site historique des Couronneries.
Poitiers dispose de plusieurs radios locales, dont quatre associatives (catégorie A), deux commerciales (catégorie B), une nationale avec décrochages locaux (Catégorie C) et une publique :
Le niveau de vie médian pour cette localité est de 17 866 € par an, soit un niveau moins élevé (-10,74 %) que le revenu médian national, estimé à 19 785 €.
Le taux de pauvreté (21,1 %) est nettement supérieur au taux de pauvreté français (13,9 %).
Près de 48,4 % des foyers fiscaux de la commune sont non imposables[89].
Poitiers est le siège social de 31 entreprises[90] réalisant plus de dix millions d'euros de chiffre d'affaires.
Poitiers était, jusqu'en 2011, le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la Vienne (déménagé sur la technopole du Futuroscope à Chasseneuil-du-Poitou). Elle gère l’aéroport de Poitiers-Biard.
Poitiers et Grand Poitiers ont le label Villes et Pays d'Art et d'Histoire.
En , l'église Saint Hilaire classée au patrimoine de l'UNESCO a été incendiée[91].
La ville de Poitiers, aujourd'hui encore surnommée la « ville aux cent clochers », compte de nombreuses églises. Reconnue internationalement pour son architecture de l'époque romane, la ville de Poitiers est l'écrin de nombreux édifices religieux d'envergure comme l'église Notre-Dame-la-Grande ou l'église Saint-Hilaire.
Le plus célèbre est le parc de Blossac siège d'un petit parc animalier. La communauté d'agglomération de Poitiers mène un effort d'extension des espaces verts, notamment le long des vallées du Clain et de ses affluents. Ces terrains autrefois construits sont souvent en zone inondable. Ces nouveaux espaces verts s'ajoutent aux squares et jardins publics plus anciens.
La forêt de Moulière et le bois de Saint-Pierre
Poitiers compte trois musées dont deux réunis en une seule administration. Yves Bourel, conservateur et ancien directeur du musée de l’Hôtel Sandelin[94] à Saint-Omer, a dirigé le début de la restructuration des musées de Poitiers et du lancement du projet pôle muséal de la ville de Poitiers. Il quitte la direction des musées en .
Hypogée de Mellebaude est le troisième musée de la ville de Poitiers. Situé sur la colline des Dunes, c'est un témoignage unique du paléo-chrétien.
Les œuvres peuvent se trouver dans l’un ou l’autre des deux musées.
Éloignée des frontières, située à un nœud de communications et à proximité d’un champ de tir, la ville de Poitiers a accueilli de nombreuses unités militaires en garnison.
Blason | D'argent au lion de gueules, à la bordure de sable besantée d'or ; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or[96]
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Les sceaux des anciens comtes héréditaires du Poitou ne nous présentent pas d'armoiries visibles. C'est Guillaume, frère d’Henri II (roi d'Angleterre), et comte de Poitiers, qui porte le premier en tant qu’armes personnelles, les armes au lion rampant. Richard Cœur-de-Lion et Othon IV, comtes de Poitiers, portent également ces armes. C’est le dernier prétendant Plantagenêt au comté de Poitiers, Richard de Cornouailles, frère du roi Henri III (roi d'Angleterre), qui nous fait connaître les couleurs de ces armes et qui vulgarise leur usage[98]. Richard portait : d'argent au lion de gueules couronné d'or à la bordure de sable besantée d'or. Ces armes entrent dans plusieurs grandes maisons, qui ont la charge honorifique de lever la bannière du Poitou, comme les Mauléon ou les Châtellerault. Ceux-ci regroupaient la milice municipale de Poitiers derrière la bannière du Poitou, portant ces armes.
Les armes au lion rouge ont servi de base aux armes héraldiques d’officiers royaux de la province (maréchaux et sénéchaux du Poitou) et de villes : Châtellerault, Mauléon et Poitiers[99], capitale du Poitou. Cette dernière ville a même conservé la version besantée du prince de Cornouailles, avec un chef aux lys d'or des rois de France, mêlant ainsi les armes des deux ennemis capétiens et Plantagenêt sur son blason.
Il existe encore de très nombreuses représentations de ces armes en vitraux ou sculptées à Poitiers[100].
Le chef de France (d'azur à trois fleurs de lys d'or) surcharge la partie haute de la bordure et ses trois besants depuis que la ville fut rattachée au royaume de France. Elle le conserva sous domination anglaise. Le blasonnement actuel sous-entend une bordure chargées de 8 besants (valeur défaut pour le besanté). Cependant, les représentations les plus fréquentes présentent 9 besants visibles, ce qui, avec les trois cachées par le chef brochant, conforte la thèse de 12 besants de Victor Adolphe Malte-Brun[101].
Le logo de la ville de 2010 à 2021 reprenait les couleurs des armoiries. La communauté d'agglomération du Grand Poitiers et l'office de tourisme de Poitiers utilisaient une déclinaison de ce logo avec des couleurs différentes.
Fin décembre 2021, la ville se dote d'un nouveau logo[102],[103].
Le nom de la ville en moyen français, Poictiers, a inspiré l'écrivain américain James Branch Cabell pour créer le Poictesme. Cette province historique française fictive sert de cadre à sa série littéraire de fantasy satirique Biography of the Life of Manuel (en)[104].
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