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acteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Robert Luchini, dit Fabrice Luchini [fabʁis lykini], est un acteur français, né le dans le 9e arrondissement de Paris.
Nom de naissance | Robert Luchini |
---|---|
Naissance |
Paris (France) |
Nationalité | Française |
Profession | Acteur |
Films notables | Voir Filmographie |
Site internet | Site Officiel |
Nommé onze fois aux César, Fabrice Luchini est lauréat du César du meilleur acteur dans un second rôle en 1994 pour son rôle dans Tout ça… pour ça ! de Claude Lelouch.
Robert Luchini[1] naît le dans le 9e arrondissement de Paris. Son père, Adelmo Luchini (1910-2008), marchand de fruits et légumes d'origine italienne, est né à Villerupt. Sa mère, Hélène Raulhac (1919-2008), est native du 10e arrondissement de la capitale[2]. Ils sont tous deux inhumés au cimetière de Montmartre (division 21). Robert est enfant gâté[3], il a deux frères, Alain et Michel. Il grandit dans le quartier de la Goutte-d'Or dans le 18e arrondissement de Paris où ses parents tiennent leur commerce de primeurs[4]. À 55 ans, ruiné par une opération immobilière, son père devient chauffeur de poids lourds et sa mère doit refaire des ménages[3].
Robert Luchini obtient péniblement son certificat d'études grâce à un « vieil instituteur, qui a repéré en lui quelques aptitudes pour la dictée et la rédaction » et l'a préparé à l'examen[5]. Comme il n'est pas attiré par l'école, sa mère le place en 1965 comme apprenti dans un salon de coiffure chic du 3, avenue Matignon[6], tenu par Jacques France. C'est alors qu'il adopte le prénom de Fabrice[7]. Il cultive parallèlement, en autodidacte, son goût prononcé pour la littérature (Balzac, Flaubert, Proust, Céline dont il a la révélation à 17 ans, lorsqu'un prêtre lui donne un exemplaire du Voyage au bout de la nuit[3]). Il est, en outre, passionné par la musique soul et James Brown. Il fréquente les discothèques, dont le Whisky à Gogo à Paris, où les patrons Paul Pacini et Ben Simon le repèrent sur la piste de danse, étant à lui tout seul une attraction qui attire la clientèle. Ils lui proposent de devenir l'animateur de la succursale de leur boîte de nuit qu'ils projettent d'ouvrir à Angoulême[8]. C'est sur la piste du drugstore d'Angoulême qu'il est découvert en 1968 par Philippe Labro, alors en repérage pour son film Tout peut arriver et qui lui offre son premier rôle (1969)[9].
Il décide de suivre des cours d'art dramatique chez Jean-Laurent Cochet[10], puis, après plusieurs films confidentiels, rencontre Éric Rohmer avec qui il tourne Le Genou de Claire et surtout Perceval le Gallois en 1978 (avec le rôle principal du chevalier qui « plombe son image »)[3] au côté notamment d'Arielle Dombasle. Associé à un cinéma intellectuel et difficile, Fabrice Luchini « en est réduit à reprendre la coiffure, à livrer des plats cuisinés » et à tourner un film alimentaire avec Aldo Maccione[3], T'es folle ou quoi ? en 1982[11]. Sa carrière décolle vraiment avec Les Nuits de la pleine lune en 1984, film pour lequel il est nommé au César du meilleur acteur dans un second rôle, et Quatre Aventures de Reinette et Mirabelle en 1987.
Fabrice Luchini tourne ensuite avec Naguissa Ōssima, Pierre Zucca, Cédric Klapisch, Claude Lelouch et Édouard Molinaro. Mais c'est son rôle dans La Discrète de Christian Vincent en 1990 qui le fait connaître du grand public, et qui lui vaut une nomination au César du meilleur acteur.
Il devient dans les années 1990 un acteur très demandé par le cinéma français et campe de nombreux rôles de composition comme dans Le Retour de Casanova en 1992 aux côtés d'Alain Delon et Elsa Lunghini ; dans Tout ça… pour ça ! ; dans Le Colonel Chabert (1994) aux côtés de Gérard Depardieu, Fanny Ardant et André Dussollier ; dans Beaumarchais, l'insolent. Il est à nouveau nommé aux César pour ces quatre films et reçoit celui du César du meilleur acteur dans un second rôle en 1994 pour Tout ça… pour ça !.
En 1994, il fonde la société « Assise production » qui coproduit certains des films dans lesquels il joue[12].
Il s'adonne aussi, notamment grâce à Jean-Laurent Cochet, au théâtre, sa véritable passion, « seul lieu où s'exprime la vie, la nourriture de la vie, ce qu'aucune école n'enseignera jamais ». Il partage son activité entre le cinéma et la scène et rencontre un important succès en déclamant des textes de La Fontaine, Nietzsche, Céline (avec Voyage au bout de la nuit), Paul Valéry, Philippe Muray ou Roland Barthes. Il a également fait connaître des auteurs contemporains, Yasmina Reza ou Florian Zeller. Il est nommé quatre fois aux Molières[13], dont deux pour celui du Molière du comédien.
Cette décennie, moins prolifique, amène néanmoins Fabrice Luchini, vers la fin, à des rôles de plus grande envergure.
En 2000, il interprète le rôle-titre de la comédie de mœurs Barnie et ses petites contrariétés, écrite et réalisée par Bruno Chiche. Il monte ensuite sur les planches pour une reprise de la pièce Knock, de Jules Romains, au théâtre de l'Athénée. Sa prestation lui vaut le prix du Brigadier.
En 2003, il mène la large distribution de la comédie Le Coût de la vie, écrite et réalisée par Philippe Le Guay[14] et donne la réplique à Sandrine Bonnaire pour le drame Confidences trop intimes, de Patrice Leconte.
Il revient à la comédie populaire La cloche a sonné, de Bruno Herbulot, puis s'aventure vers un cinéma plus ambitieux avec deux projets très différents : en 2006 sort la satire Jean-Philippe de Laurent Tuel, où il fait face à Johnny Hallyday. Puis en 2007, il prête ses traits à M. Jourdain pour le biopic Molière, co-écrit et réalisé par Laurent Tirard (et avec Romain Duris dans le rôle-titre). Sa performance lui vaut le Saint Georges d'argent du Festival international du film de Moscou.
En 2008, il fait partie de la distribution chorale du drame Paris, de Cédric Klapisch, d'un autre film au casting très étendu, la comédie Musée haut, musée bas, de Jean-Michel Ribes, puis revient à un cinéma plus populaire pour la comédie dramatique La Fille de Monaco, d'Anne Fontaine, où il donne la réplique à la jeune Louise Bourgoin.
Durant cette décennie, l'acteur enchaîne les performances remarquées lui permettant de décrocher quatre nouvelles nominations au César du meilleur acteur.
En 2010, il partage d'abord l'affiche de la comédie Les Invités de mon père, d'Anne Le Ny, avec une autre actrice favorite de la critique, Karin Viard. Puis il fait partie du casting quatre étoiles réuni par François Ozon pour sa satire Potiche. L'acteur y retrouve Karin Viard, à laquelle s'ajoutent Catherine Deneuve et Gérard Depardieu.
En 2011, il connaît un joli succès critique et commercial en portant la comédie historique Les Femmes du 6e étage, de Philippe Le Guay. L'acteur y est cette fois marié à Sandrine Kiberlain. L'année suivante, il retrouve François Ozon, qui lui a confié le premier rôle du drame Dans la maison. Il décroche une nomination aux Césars pour cette interprétation. Parallèlement, l'acteur s'autorise à incarner Jules César dans la grosse production Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté, de Laurent Tirard. Il succède ainsi à Alain Chabat et Alain Delon, précédents interprètes du rôle.
Mais c'est en 2013 qu'il est de nouveau acclamé par la critique : Alceste à bicyclette, qui marque sa troisième collaboration avec Philippe Le Guay, lui vaut une nomination au César du meilleur acteur. Puis en 2014, la réalisatrice Anne Fontaine en fait un boulanger transi de fascination pour une sculpturale jeune femme incarnée par Gemma Arterton dans Gemma Bovery.
L'année d'après, sa propre fille, Emma Luchini, lui confie un second rôle dans son drame Un début prometteur, porté par Manu Payet. Cependant, c'est le drame L'Hermine, de Christian Vincent, où il joue un juge tombant amoureux d'une jurée incarnée par Sidse Babett Knudsen, qui lui vaut une nouvelle nomination aux Césars. Il est également nommé pour le Lumière du meilleur acteur 2016 et reçoit la coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine du Festival de Venise 2015.
En 2016, il fait confiance au scénariste-réalisateur Bruno Dumont pour la comédie expérimentale Ma loute. Il y donne la réplique à Juliette Binoche et Valeria Bruni Tedeschi.
Bon client de la télévision, réputé pour ses saillies verbales et ses pirouettes pour éviter de répondre aux questions plus personnelles, il reconnaît cette année-là être « condamné à la performance[15] » mais préfère quitter « la condition d’histrion légèrement hystérique » pour retrouver la scène.
À la fin de l'année 2018, il tient le rôle-titre de la comédie dramatique Un homme pressé, d'Hervé Mimran. Il y a pour partenaire Leïla Bekhti. Puis il incarne Joseph Fouché dans la grosse production L'Empereur de Paris, de Jean-François Richet, portée par Vincent Cassel.
Début 2019, il a pour partenaire Camille Cottin pour la comédie dramatique Le Mystère Henri Pick, de Rémi Bezançon, puis la jeune Anaïs Demoustier pour le film politique Alice et le Maire, de Nicolas Pariser. Puis il joue un ami de Patrick Bruel pour la comédie Le meilleur reste à venir, co-réalisée par le tandem Matthieu Delaporte - Alexandre de La Patellière. Luchini avait tourné avec le chanteur-acteur trente ans plus tôt, pour la comédie P.R.O.F.S[16].
Fabrice Luchini est le père d'Emma Luchini qu'il a eue en 1979 avec Cathy Debeauvais, une secrétaire de rédaction[17] rencontrée dans l'ashram d'un gourou indien, appelé Prem Rawat ou Maharaji[18], et qui le laisse s'adonner au vagabondage sentimental[17]. Depuis 2008, sa compagne est Emmanuelle Garassino[18].
L'acteur se caractérise comme n'étant ni de droite ni de gauche[19],[20] mais fustige régulièrement la gauche[21],[22]. Il critique souvent les hommes politiques qu'il estime « peu cultivés »[23]. Cependant il est proche de Nicolas Sarkozy[24] et d'Emmanuel Macron, bien qu'il mette en avant l'ambition de ce dernier, voyant en lui « un personnage stendhalien »[25].
En 2009, lors d'une interview au magazine Têtu, il déclare avoir eu un rapport homosexuel : « [...] À une époque, j'allais mal et je me disais que j'étais peut-être un homo refoulé. J'ai essayé une fois avec un bonhomme, mais ce n'était pas ça. Ça m'a... bouhh... troublé[26]. » En 2012, il affirme à Télérama :
« Pendant vingt ans, tout le monde a cru que j'étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j'étais obsédé par les femmes, client des prostituées dès l'âge de quinze ans. J'étais ce que Céline appellerait un tracassé du périnée, un chercheur[27]. »
En 2012, en réponse à une lettre de l'acteur Philippe Torreton parue dans Libération, dans laquelle celui-ci reprochait à Gérard Depardieu son exil fiscal, Fabrice Luchini ironise en ces termes :
« Ceux qui jugent Depardieu, surtout s'ils sont acteurs, ils devraient juger aussi leur filmographie. Quand on attaque Depardieu, il faut avoir une filmographie solide[28]. »
Note : Fabrice Luchini est venu une fois, le , au Petit Théâtre de Bouvard avec un sketch (sur le don de sang) mais n'a pas été retenu[30],[31].
Autobiographie dont le titre est inspiré de l'incipit du roman de Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit. Prix La Coupole le 25 mai 2016[34].
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