Le , la salle rouvre en tant que théâtre sous le nom de «théâtre de la Porte-Saint-Martin». On y joue alors des pièces à grand spectacle, des comédies et des ballets. Elle est fermée par le décret impérial de 1807 sur les théâtres, puis rouverte en 1810 sous le nom de «salle des Jeux gymniques». Le privilège accordé portant les restrictions les plus gênantes (pas plus de deux acteurs parlant sur la scène et les autres devant se borner à des rôles muets), ce genre de spectacles peu attrayants est bientôt abandonné.
Le , un nouveau privilège est accordé, cette fois autorisant à y représenter des mélodrames, pantomimes et des comédies chantées et dansées. Retrouvant son nom d'origine, la nouvelle structure est inaugurée avec le mélodrame: La Pie voleuse[3]. Mandrin, Les Petites Danaïdes, Trente ans ou la Vie d’un joueur sont les succès les plus marquants de cette période. Le danseur Mazurier fait du théâtre l’un des plus fréquentés de l’époque. Servie par des acteurs de talent tels Frédérick Lemaître, Bocage, Potier, Mademoiselle George et Marie Dorval, la programmation aborde des genres plus élevés: le drame et la tragédie. Frédérick Lemaître fait notamment entrer au répertoire Casimir Delavigne, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, George Sand, Victorien Sardou. Sous la direction de Crosnier puis de Harel, la plupart des grandes œuvres de la réforme romantique sont représentées: Marino Faliero (1829), Antony (1831), La Tour de Nesle (1832), Richard d'Arlington (1837). Les drames de Victor HugoMarion de Lorme (1831), Marie Tudor et Lucrèce Borgia (1833) y sont créés. Après la faillite de Harel en 1840, les frères Cogniard se lancent dans les féeries (Les Mille et Une Nuits, La Biche au bois). Crosnier, associé à MM. Ber et Tilly, est de retour en 1848, remplacé en 1851 pour cause de faillite par Marc Fournier qui revient aux drames à grand spectacle. Le Bossu de Paul Féval y est adapté le .
Incendié le pendant la Semaine sanglante à la fin de la Commune de Paris, il a été reconstruit sur le même emplacement par l'architecte Oscar de la Chardonnière. Il commanda au sculpteur Jacques-Hyacinthe Chevalier (1825-1895) le nouveau décor de la façade avec notamment des figures symbolisant la Tragédie, le Drame et la Comédie. Le théâtre rouvre ses portes le avec Marie Tudor de Victor Hugo. Dix ans plus tard, Sarah Bernhardt s’y produit pendant plusieurs mois d’affilée et y reste fidèle jusqu’à la fin du siècle.
En juin 2001, Michel Sardou et Jean-Claude Camus prennent la direction de ce théâtre de mille places dirigé par la famille Regnier depuis 1949. Michel Sardou revend ses parts à son associé en 2003.
En 2010, 50 théâtres privés de Paris réunis au sein de l’Association pour le Soutien du Théâtre Privé (ASTP) et du Syndicat National des Directeurs et Tourneurs du Théâtre Privé (SNDTP), dont fait partie le Théâtre de la Porte Saint-Martin, décident de se renforcer grâce à une nouvelle enseigne, symbole du modèle historique du théâtre privé: les “Théâtres Parisiens Associés”[4]
1805: La Fausse Marquise, mélodrame en 3 actes de Jean-Baptiste Dubois de Jancigny et Gobert, musique d'Alexandre Piccinni, chorégraphie de Jean-Pierre Aumer ()
1805: La Dame du château ou la Ressemblance, mélodrame comique en 3 actes et en prose de M***, musique d'Alexandre Piccinni, chorégraphie de Jean-Baptiste Hullin ()
1805: Le Page inconstant ou Honni soit qui mal y pense, ballet-pantomime en 3 actes de Dauberval, chorégraphie de Jean-Pierre Aumer ()
1805: Ramire ou le Fils naturel, mélodrame en 3 actes, paroles de M. Hubert (Philippe Jacques de Laroche), musique du signor Bianchi ()
1805: La Femme de quarante ans ou les Femmes à vapeur
1806: La Joute ou les Amours d'été, ballet-pantomime en 2 actes de Coindé, mise en scène d'Eugène Hus ()
1806: Les Serfs de la Scandinavie, mélodrame en 3 actes en prose de Philippe-Jacques de Laroche (dit Hubert) et du baron Taylor, musique d'Alexandre Piccinni ()
1807: Les Illustres Fugitifs ou les Trois Journées, pantomime en 3 actes de Édouard-Alexandre Bignon, ballet Eugène Hus, musique d'Alexandre Piccinni ()
1807: Caroline de Rosenthal, drame en 3 actes et en prose imité de l'allemand de madame de Beaunoir ()
1807: Romulus ou l'Origine de Rome, mélodrame en 3 actes en prose d'Auguste Lamey, musique d'Alexandre Piccinni ()
1807: Montbars l'Exterminateur ou les Derniers Flibustiers, mélodrame en 3 actes en prose de Jean-Sébastien-Fulchran Bosquier dit Bosquier-Gavaudan et Martial Aubertin, musique Alexandre Piccinni (1er mai)
1807: Les Sauvages de la Floride, ballet-pantomime en 3 actes de Louis Henry, musique d'Henri Darondeau ()
1807: Frédégonde ()
1807: La Cause célèbre ou la Femme enterrée vivante drame en 4 actes de Mademoiselle Hordé ()
1807: Les Deux Petits Savoyards, ballet-pantomime en 2 actes de Louis Henry ()
1807: Le Batelier de Saint-Cloud vaudeville en 1 acte de Decour et Aude ()
1807: Fermeture par décret impérial du
1810: Le Petit Saint Jean ou la Vente publique, vaudeville en 1 acte d'Émile Cottenet
1810: Le Lion de Florence ou l'Héroïsme maternel, tableau historique en 2 actions de Frédéric Dupetit-Méré ()
1810: La Tête rouge ou le Mandrin du Nord, tableau historique en 2 actions et 1 prologue en prose de Frédéric Dupetit-Méré ()
1810: L'Auberge allemande, prologue en vaudevilles suivi de L'Enfant et le Grenadier, tableau historique en 2 actions et à grand spectacle de Pierre Villiers ()
1811: Le Vieux Sergent, prologue de Théodore Maillard suivi de Les Ermites blancs ou l'Île de Caprée, tableaux pantomimes en 2 actions de Franconi Jeune et Révalard ()
1811: La Petite Nichon ou la Petite Paysanne de la Moselle, petits tableaux en une action et un prologue de Pierre Villiers et Jean Cuvelier ()
1812: L'Auberge du Perroquet ou la Barrière des martyrs, vaudeville en 1 acte à travestissements et à deux acteurs de Théodore Maillard et Edmond Rochefort ()
1812: L'Enfant et la Poupée ou le Masque d'airain, pantomime et tableaux en une action précédée d'un prologue en prose de Pierre Villiers ()
1812: Momus, gardien de la maison des fous, prologue mêlé de couplets d'Aimé Desprez suivi de Momus dans la maison des fous ou le Retour à la raison, fait historique en une action du danseur Soissons
1814: Le Vieux de la montagne ou les Arabes du Liban, mélodrame en 3 actes en prose et à grand spectacle de Jean-Guillaume-Antoine Cuvelier, musique d'Alexandre Piccinni, chorégraphie de Rhénon ()
1815: Haine aux deux sexes ou Amour et Mensonge, comédie en 1 acte et en prose de Grétry neveu, Six Ingénus, divertissement pantomime de Jean-Antoine Petipa, musique d'Alexandre Piccinni ()
1815: Le Sergent polonais, mélodrame en 3 actes de Rigaud Jeune ()
1815: Le Berger de la sierra Moréna ou les Ruses d'amour, pantomime en 3 actes mêlée de danses de Jean-Antoine Petipa ()
1815: Le Tanneur de Lesseville, comédie en 2 actes mêlée de vaudevilles de Melchior Boisset ()
1815: La Pie voleuse ou la Servante de Palaiseau, mélodrame en 3 actes de Louis-Charles Caigniez et Charles d'Aubigny, musique d'Alexandre Piccinni, chorégraphie de Rhénon ()
1815: La Fête de famille ou Spectacle demandé, divertissement impromptu en 1 acte mêlé de couplets à l'occasion du retour du Roi de Charles-Gaspard Delestre-Poirson avec Henri Dupin ()
1815: Jean-Bart ou le Voyage en Pologne, mélodrame en 3 actes de Frédéric Dupetit-Méré, musique d'Alexandre Piccinni ()
1815: La Batelière du Loiret, comédie en 1 acte mêlée de vaudevilles de Maurice Ourry ()
1815: Isaurine et Walbourg ou la Révolte de Coperberg, mélodrame en 3 actes en prose de Philippe Jacques de Laroche dit Hubert, musique d'Alexandre Piccinni ()
1817: Le Moulin d'André ou les Meuniers et les Meunières, ou les Rendez-vous nocturnes, pantomime comique en 1 acte de Jean-Baptiste Blache, musique d'Alexandre Piccinni ()
1817: Daniel ou la Fosse aux lions, pantomime en 3 actes de Frédéric Dupetit-Méré ()
1817: L'Heureuse Moisson ou le Spéculateur en défaut, vaudeville en 1 acte mêlée de couplets de Jean-Toussaint Merle, Carmouche et Frédéric de Courcy (septembre)
1818: Azendaï ou le Nécessaire et le Superflu, mélodrame comique en 3 actes et à grand spectacle de Louis-Charles Caigniez et Adrien de Sarrazin, musique d'Nicolas-Albert Schaffner, chorégraphie de Rhénon ()
1965: Docteur Glass ou le Médecin imaginaire de Hans Weigel et Michel Perrin, mise en scène de Christian Alers ()
1966: Mouche, comédie musicale, adaptation Paul Misraki d'après un succès de Broadway Carnival!, musique et lyrics Bob Merrill, livret Michael Stewart d'après une nouvelle de Paul GallicoThe Love of Seven Dolls et Lili), mise en scène Raymundo de Larrain
1966: Baby Hamilton de Maurice Braddell et Anita Hart, mise en scène de Christian-Gérard
1967: Baby Hamilton de Maurice Braddell et Anita Hart, mise en scène de Christian-Gérard ()
Émile de Labédollière, Le Nouveau Paris, Paris, éd. Gustave Barba, 1860, p.159-160 (réed. Sacelp, 1986).
Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p.1637.
Jacques de Plunkett, Fantômes et souvenirs du théâtre de la Porte-Saint-Martin (1781-1941), Paris, Imprimeries Pierre Latour, 1942.
Geneviève Latour, Florence Claval (études réunies par), «Théâtre de la Porte Saint-Martin», dans Les théâtres de Paris, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Association de la régie théâtrale, (ISBN2-905118-34-2), p.122-127
Nicole Wild, «Théâtre de la Porte-Saint-Martin», dans Joël Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXesiècle, Fayard, 2003.