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La liste des personnages des Aventures de Tintin contient plus de trois cents noms (y compris ceux d'animaux). Certains sont récurrents, d'autres apparaissent seulement une fois ; ils tiennent souvent du calembour. Beaucoup de noms sont inspirés du parler bruxellois. On compte dans cette liste très peu de personnages féminins.
Les noms de personnages varient selon les langues, comme on peut le constater dans la liste des noms des personnages de Tintin en langues étrangères.
La série comprend 24 albums[1] dont le premier, Tintin au pays des Soviets, est longtemps resté en dehors du catalogue des éditions Casterman[Note 1], et le dernier, Tintin et l'Alph-Art, est laissé inachevé par la mort de l'auteur en 1983[1].
Au fil des aventures, Hergé introduit des éléments de cohérence entre ses albums afin de donner à son œuvre une « apparence massive, compacte et cohérente »[2]. C'est ainsi qu'il prend l'habitude de convoquer dans chaque nouvelle aventure des personnages issus de précédentes histoires, à la manière de grands auteurs du XIXe siècle comme Honoré de Balzac[3],[2]. Ce retour des personnages, inauguré dans Les Cigares du pharaon, culmine dans Coke en stock[3], l'aventure dans laquelle Hergé « va le plus dans la mise en scène de son propre univers »[4]. Ainsi, le retour de mêmes personnages « offre au dessinateur à la fois le moyen de ne pas sombrer dans la redondance en créant de nouveaux personnages trop proches des anciens et celui d'affiner la psychologie des figures déjà existantes »[3].
PS | TC | TA | CP | LB | OC | IN | SO | CO | EM | SL | TR | SB | TS | OR | OL | ML | AT | CS | TT | BC | VS | TP | |
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Tintin | |||||||||||||||||||||||
Milou | |||||||||||||||||||||||
Dupond et Dupont | |||||||||||||||||||||||
Capitaine Haddock | |||||||||||||||||||||||
Nestor | |||||||||||||||||||||||
Professeur Tournesol | |||||||||||||||||||||||
Bianca Castafiore | |||||||||||||||||||||||
Roberto Rastapopoulos | |||||||||||||||||||||||
Allan Thompson | |||||||||||||||||||||||
Oliveira da Figueira | |||||||||||||||||||||||
Général Alcazar | |||||||||||||||||||||||
Docteur Müller | |||||||||||||||||||||||
Abdallah | |||||||||||||||||||||||
Séraphin Lampion | |||||||||||||||||||||||
Colonel Sponsz |
Roberto Rastapopoulos incarne « le génie du mal » et l'ennemi le plus acharné de Tintin[5],[6] mais son caractère diabolique n'apparaît pas immédiatement : dans Les Cigares du pharaon, Tintin lui-même est séduit par l'image respectable de ce milliardaire directeur d'une firme de cinéma, la Cosmos Pictures, et ce n'est qu'à la fin du Lotus bleu qu'il découvre que sous les traits de Rastapopoulos se cache le Grand Maître des trafiquants d'opium, société secrète placée sous le signe du pharaon Kih-Oskh[7],[5]. Les membres de celle-ci constituent une véritable internationale du crime s'appuyant sur des figures qui n'ont de cesse de faire disparaître Tintin, comme le Japonais Mitsuhirato à Shanghai ou le marin véreux Allan Thompson[5]. Quand tout le monde le croit mort, Rastapopoulos reparaît sous les traits du marquis di Gorgonzola dans Coke en stock, un trafiquant d'esclaves qui reçoit les plus grands noms de la jet set sur son yacht. Une nouvelle fois démasqué par Tintin, il revient sous sa véritable identité dans Vol 714 pour Sydney, pour tenter de s'emparer de la fortune du milliardaire Laszlo Carreidas[7].
Le docteur Müller est l'autre méchant récurrent de la série. Membre d'une bande de faux-monnayeurs dans L'Île Noire, lui aussi revient sous de fausses identités, d'abord sous les traits du professeur Smith dans Tintin au pays de l'or noir puis de Mull Pacha dans Coke en stock. Dans ces deux aventures, il se trouve à la solde du cheik Bab El Ehr qui cherche à renverser l'émir Ben Kalish Ezab[8].
Tintin affronte d'autres ennemis qui jurent de laver l'affront qu'il leur a fait subir. Le colonel Boris, aide de camp du roi de Syldavie Muskar XII et qui le trahit pour le compte de la Bordurie avant d'être démasqué par le héros dans Le Sceptre d'Ottokar, revient dans On a marché sur la Lune pour tenter de détourner la fusée au profit d'une puissance totalitaire[9]. Le colonel Sponsz, chef de la police secrète bordure dans L'Affaire Tournesol, est aussi l'instigateur du complot qui vise à attirer Tintin et ses amis au San Theodoros dans Tintin et les Picaros[10].
Les ennemis de Tintin agissent le plus souvent en bande organisée. Le journaliste Hervé Gattegno relève la présence de sociétés secrètes dans 14 des 24 albums de la série, de sorte que « son créateur n'aura cessé de placer sur la route de Tintin des ligues de tueurs, bandes de faussaires et autres associations de malfaiteurs. Des internationales clandestines conçues comme autant d'hydres à têtes multiples dont le héros devra triompher plus d'une fois avant d'en venir à bout »[11]. Dans Tintin au Congo, le jeune reporter affronte le sorcier de la tribu des Babaoro'm, membre de la secte des Aniotas, et déjoue les plans de l'émissaire d'Al Capone qui cherche à l'éliminer. C'est la mafia dirigée par le célèbre bandit que Tintin combat ensuite en Amérique. Tintin affronte ensuite des trafiquants d'opium dans Les Cigares du pharaon, Le Lotus bleu et Le Crabe aux pinces d'or[12], puis s'oppose à divers groupes comme les putschistes du Sceptre d'Ottokar et les négriers de Coke en stock en passant par les faux-monnayeurs de L'Île noire[11].
Les Aventures de Tintin contiennent de nombreuses mentions de souverains ou d'hommes d'État d'origines diverses. Aucun ne joue un rôle dans l'aventure, leur nom étant seulement cité. Plusieurs pharaons sont évoqués, à savoir Toutânkhamon (Les Sept Boules de cristal, Tintin au pays de l'or noir), Ramsès II et Sésostris (Les Cigares du pharaon), de même que l'indépendantiste indien Gandhi (Tintin au Tibet), le roi de Bohême Ottokar Ier (Le Sceptre d'Ottokar), le navigateur génois Christophe Colomb (L'Île noire, Le Sceptre d'Ottokar et Les Bijoux de la Castafiore), les révolutionnaires français Georges Jacques Danton et Maximilien de Robespierre (Tintin au pays de l'or noir) et l'empereur Napoléon Ier (Les Cigares du pharaon, Tintin au Tibet). Le sigillographe Nestor Halambique, qui présente sa collection de sceaux à Tintin dans Le Sceptre d'Ottokar, évoque ainsi les noms de l'empereur Charlemagne, du roi Louis IX et de la famille Gradenigo, qui compte plusieurs doges. Deux autres rois de France sont cités, à savoir Louis XIV, que le chevalier de Hadoque a servi (Le Secret de La Licorne, et Louis XIII quand la Castafiore évoque le style de cette période dans Les Bijoux de la Castafiore[109].
Plusieurs personnages bibliques sont cités, notamment David et Goliath, dont le combat est évoqué dans Tintin au Congo, tout comme le roi Salomon dans ce même album, ou encore Jean l'Évangéliste, dont la statue figure dans la crypte du château de Moulinsart (Le Secret de La Licorne)[109].
Les philosophes et savants grecs Archimède (Le Temple du Soleil), Démocrite (Les Bijoux de la Castafiore) et Diogène de Sinope (Le Crabe aux pinces d'or) figurent également dans les albums, de même que le philosophe chinois Lao Tseu, évoqué par le fou Didi dans Le Lotus bleu. Les écrivains Molière (Coke en stock) et Leslie Earl Simon (L'Affaire Tournesol) sont cités, de même que plusieurs personnages d'œuvres littéraires : Don Quichotte, le héros de Miguel de Cervantes, évoqué dans Le Lotus bleu, Riquet à la houppe, personnage d'un conte de Charles Perrault que Séraphin Lampion associe à Tintin dans Vol 714 pour Sydney, Robinson Crusoé, héros d'un roman de Daniel Defoe comparé à François de Hadoque dans Le Trésor de Rackham le Rouge, et Sherlock Holmes, détective créé par Arthur Conan Doyle, qui est fréquemment associé à Tintin[109].
Les peintres Georges Braque, Pablo Picasso et Auguste Renoir sont cités par Laszlo Carreidas dans Vol 714 pour Sydney, de même que les compositeurs Ludwig van Beethoven, Giacomo Puccini, Gioachino Rossini et Giuseppe Verdi dans Les Bijoux de la Castafiore. La cantatrice entonne à plusieurs reprises l'Air des bijoux composé par Charles Gounod, tandis que le compositeur tzigane Georges Boulanger est cité dans On a marché sur la Lune[109].
Parmi les autres personnalités évoquées figurent le navigateur en solitaire Alain Bombard (Coke en stock), le pilote automobile argentin Juan Manuel Fangio (L'Affaire Tournesol) et le milliardaire Aristote Onassis, à qui Laszlo Carreidas rafle une enchère dans Vol 714 pour Sydney[109].
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