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chapeau de feutre à coque rigide, bombée, et comportant de petits bords relevés De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un chapeau melon ou melon est un chapeau de feutre à coque rigide, bombée, et comportant de petits bords relevés. En Belgique, on l'appelle aussi chapeau boule.
L'origine du chapeau melon demeure incertaine[1].
L'une des plus anciennes représentations d'un homme portant une sorte de chapeau melon date du début du XVIe siècle (1506), et a été découverte en France dans le village du Beausset, département du Var[2],[3],[4]. Intitulée « La Saumeto », signifiant ânesse en provençal, cette œuvre polychromique chrétienne en bois sculptée représente Joseph, curieusement coiffé d'un chapeau melon, conduisant en Égypte Marie et l'enfant Jésus portés par une ânesse[5]. « La Saumeto » appartient à l'ensemble des ex-voto de la galerie du Beausset Vieux, classés monuments historiques en 1995. Toutefois, le chapeau melon stricto sensu possède des bords plus petits et relevés : il s'agit ici d'un chapeau rond et mou à plus larges bords.
Le port d'une forme quasi moderne de chapeau melon n'est pas rare en France à la fin du XVIIIe siècle et apparaît même sur certaines représentations. Certains modèles de chapeau rond à bords rigides existent toujours en Bretagne dans les costumes traditionnels et semblent remonter à cette époque.
L'actuel melon en feutre renforcé aurait été conçu à l'origine en Angleterre pour les travailleurs de force, domestiques et paysans, désireux de se protéger la tête, et afin de remplacer les chapeaux mous qui ne résistaient pas à certaines activités rurales.
Son premier nom fut Cokehat (prononcer cook) du nom du client qui l'avait commandé pour son garde forestier. Edward Coke, neveu du comte de Leicester, arrive à Londres le chez James Lock & Company et demande un modèle très spécial. Le chapeau se devait d'être résistant aux chocs, aussi rigide qu'un haut-de-forme mais moins haut (en effet, durant la chasse, ce chapeau avait tendance à heurter les branches[6]). Lock & Co commanda aux frères Thomas & William Bowler la conception de ce modèle. Coke testa la solidité du chapeau en se mettant debout sur la calotte qui résista : il acheta l'objet pour 12 shillings.
Par la suite, ce nouveau type de chapeau prit le nom de bowler (qui veut aussi dire melon en anglais) car la firme Bowler Brothers (Southwark) connut le succès, autant auprès de la gentry que des classes ouvrières[6]. En 1862, le futur Edouard VII l'arbore durant la visite d'un hôpital.
La fabrication de cette coque renforcée passait par un processus chimique qui consistait à durcir le feutre grâce à une laque composée à l'origine d'une sorte de mélasse noire obtenue en mélangeant les sucs d'un insecte originaire d'extrême-orient et de l'alcool. Le feutre était ensuite moulé sur une tête en bois puis fini au papier de verre.
Originellement destiné aux manœuvres, de 1880 et 1920, le melon, accompagné d'une moustache soignée et d'un costume trois pièces, devient le symbole absolu de la respectabilité, en particulier en Angleterre. C'était également un symbole de mobilité sociale, recherché par ceux qui souhaitaient améliorer leur situation. Les hommes sortent avec le chapeau melon, et revêtent la jaquette et le nœud papillon.
Aux États-Unis, il est aussi connu sous le nom de chapeau Derby et fut porté par de nombreuses figures de hors-la-loi mythiques comme Butch Cassidy[6] et Billy the Kid. De façon plus générale et contrairement à l'imagerie traditionnelle, le couvre-chef le plus populaire de la conquête de l'Ouest, le vrai « the hat that won the west »[7],[8], fut bien le bowler hat ou derby davantage que les chapeaux de cow-boy à larges bords de type Stetson[9]. Surreprésentés dans les westerns, les cowboys, « tuniques bleues » et autres frontiersmen idéalisés par Buffalo Bill ne sont par ailleurs qu'une faible minorité dans la société de l'Ouest.
L'usage du chapeau melon s'estompe à partir des années 1950, supplanté par le borsalino, plus confortable[6].
En France de nos jours, le prix de Diane à Chantilly est un rendez-vous mondain où les hommes portent chapeau melon, gibus et hauts-de-forme et les femmes arborent les couvre-chefs les plus spectaculaires.
Dans certains pays d'Asie (Laos, Vietnam et Cambodge), le chapeau melon est porté par les hommes lors d'une demande en mariage. Il est le symbole de réussite sociale et de fécondité (sans doute en raison de sa forme).
Au Pérou et en Bolivie, beaucoup de femmes des peuples quechua et aymara portent le chapeau melon appelé bombín. Selon la légende, sa popularité est née d'une erreur. Au tournant du 20e siècle, une importante cargaison de chapeaux a été commandée en Europe pour les cheminots britanniques, mais ils étaient de la mauvaise couleur (marron au lieu de noir, qui était la couleur à la mode pour les messieurs à l'époque)[6] Plutôt que de les renvoyer, les chapeaux ont été remis aux femmes aymara et quechua qui avaient migré vers les villes et qui étaient à la recherche d'une identité esthétique et culturelle. Certaines versions de l'histoire disent qu'on a dit aux femmes que le fait de porter le bombín aiderait à la fertilité[10].
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