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insuffisance respiratoire résultant de la submersion ou de l'immersion en milieu liquide De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La noyade est une asphyxie par inondation des voies respiratoires, causée par la submersion ou l'immersion dans un liquide et indépendamment des conséquences et de leur gravité[1]. L’immersion correspond au fait d’être recouvert de liquide (l’immersion de la face ou des voies aériennes seules suffit à causer la noyade). La submersion renvoie à un corps entier plongé dans du liquide[2].
La noyade peut être résolue par quelque manœuvre de sauvetage aquatique pour faciliter à la victime de sortir de l’eau ou d'être sorti de là, et les premiers soins pour la noyade.
La noyade peut être collective : inondations et autres catastrophes naturelles comme un tsunami, des naufrages, etc.
Parmi les noyades individuelles, on peut distinguer[3] :
La noyade est le mode de suicide le plus utilisé après la pendaison, plus fréquemment en été ; le suicide par noyade en baignoire s'accompagne de prise de psychotropes, d'alcool… Les meurtres par noyade sont rares, ils étaient historiquement un moyen d'infanticide[3].
La noyade n'entraîne pas nécessairement la pénétration d'une grande quantité d'eau dans les poumons. Même en faible quantité, l'eau inhalée peut provoquer une apnée réflexe associée ou non à un laryngospasme[1]. L'épiglotte se ferme par spasme laryngé pour protéger les voies respiratoires. Par conséquent, l'oxygène disponible dans l'organisme diminue. On parle d'hypoxie. Si l'hypoxie cérébrale se prolonge, le spasme se lève, permettant l'entrée de l'eau dans les voies respiratoires[4]. Un laryngospasme peut ne pas entraîner de fermeture glottique complète[5]. Dès les années 1950, certains auteurs ont affirmé que 10 % des noyades mortelles se produisaient sans que l'eau pénètre dans les poumons : la victime mourrait d'un laryngospasme[5]. Des études du début des années 2000 suggèrent que l'incidence réelle de la noyade sans inhalation de liquide est beaucoup plus faible qu'estimée précédemment[6]. Une évaluation critique de la littérature ainsi que des observations cliniques ont conclu que la « noyade sèche » à la suite d'un laryngospasme n'existait pas. Si un laryngospasme se produit initialement, il cesse de fonctionner en raison de l'hypoxie progressive des muscles laryngés alors que les efforts respiratoires sous l'eau sont soutenus[7]. Des études médico-légales, utilisant également des traceurs microscopiques du liquide de noyade, indiquent que la pénétration de liquide dans les poumons se produit dans presque tous les décès par noyade même chez ceux qui ont un poumon macroscopiquement apparent sec[8].
Au niveau cardiaque, le cœur s'accélère dans un premier temps puis ralentit et s'arrête (asystolie) en quelques minutes[4]. Ce délai peut très sensiblement s'allonger en cas de noyade en eaux froides[9].
Le fait que la noyade se passe en eaux douces ou en eaux salées ne semble pas changer fondamentalement les données[10]. Le fait d’aspirer de l'eau douce ou de l’eau salée n’a pas de signification clinique[1]. Dans les deux cas, il y a destruction des alvéoles pulmonaires avec extravasation de sang avec œdème pulmonaire. Il existe également un lavage du surfactant pulmonaire.
Les séquelles persistant après la noyade de la victime sont en fonction de l'importance de l'hypoxie et de sa durée. L'introduction d'eau dans les poumons peut entraîner une contamination par des bactéries ou des champignons[1].
La noyade ne doit pas être réduite à une forme d'asphyxie. Ainsi, le premier danger est l'hypothermie : dans une eau à 10°, la mort survient au bout d'une à deux heures, indépendamment de la quantité d'eau inhalée[réf. nécessaire]. Elle peut être aussi un avantage, procurant une certaine protection contre l'hypoxie tissulaire permettant une récupération malgré une prise en charge un peu plus tardive.
Le processus de noyade comporte quatre phases :
Les victimes ne passent pas forcément par toutes ces étapes : dans des cas extrêmes d'hydrocution, d'arrêt cardiaque ou autre, l'inconscience, l'absence de respiration et de circulation sont immédiates. Ces noyades rapides (4 à 5 minutes), sont appelées submersion-inhibition, « noyade syncopale » ou « fausse noyade » (par opposition à la « noyade vraie » par asphyxie). Le phénomène réflexe d'hydrocution s'accompagne d'une fermeture des sphincters, ce qui fait que peu d'eau entre dans les voies aériennes supérieures. Ainsi, la blancheur cireuse des noyés par submersion-inhibition (appelés « noyés blancs ») s'oppose à la cyanose marquée sur le visage (avec les conjonctives hyperhémiées) et le corps des noyés par submersion-asphyxie (appelés « noyés bleus »)[11].
La durée de vie sous l'eau dépend de plusieurs facteurs: l'énergie usée pendant la noyade, les fois dans lesquelles on peut respirer, l'état physique, l'âge, etc.[12]
La noyade est un problème contre lequel il y a mesures de prévention étudiées et recommandées par les institutions[13]:
Les principaux facteurs de risque sont l'âge, le sexe, la consommation d'alcool, le bas revenu, le manque d'éducation, la résidence rurale, l'exposition aquatique, le comportement à risque et le défaut de surveillance[15].
En France, la loi n°2003-9 du relative à la sécurité des piscines a introduit une nouvelle législation en ce sens dans le code de la construction et de l'habitation. Au sein du Livre Ier, elle est alors insérée au titre II, chap. viii, art. L128-1 et suiv., ainsi que Livre Ier, titre V, chap. ii, art. L152-12. Depuis la recodification entrée en vigueur le , elle est fixée par les articles L.134-10 et L.183-13 de ce code. Elle impose la mise en place d'un dispositif de sécurité normalisé :
En France :
Lorsqu'une personne se noie, il est nécessaire d'effectuer rapidement un sauvetage aquatique. C'est une opération de sauvetage en plusieurs phases[22],[23], qui peut se résumer ainsi:
Analyser la situation et faire quelque chose rapidement. C'est le plus rapide:
Lorsque les ressources précédentes ne sont pas possibles, il est encore possible de faire tout ce qui suit:
Si la victime se noie, mais ne peut pas sortir de l'eau, ni peut être sauvé de la terre avec une sécurité suffisante, il faut la sortir de là. Aussi si elle disparaît dans l'eau ou son contour, et elle ne peut pas être vu. Pour ce faire, quelqu'un doit nager jusqu'à l'endroit où il se trouve et effectuer une manœuvre pour la remorquer jusqu'à terre. C'est une opération qui comporte certains dangers, donc c'est recommandé seulement si l'on se croit capable de bien le faire (techniquement et physiquement), et il convient même d'utiliser un objet flottant comme aide. Il est possible d'essayer la même chose depuis un véhicule flottant: barques à rames, etc. (sans piétiner et sans battre la victime).
Le sauvetage par natation commence lorsque le sauveteur considère que c'est la meilleure option et qu'il peut le terminer bien (techniquement et physiquement). Il est recommandé de nager avec un objet flottant pour faciliter cela. C'est particulièrement important dans le moment où le sauveteur atteint la zone de la victime et tente d'entrer en contact avec elle. Parce que, lorsque la victime le voit approcher, il est normal qu'elle tente désespérément de s'accrocher à lui. Dans d'autres situations plus faciles, la victime est épuisée ou a subi une traction musculaire, ou elle a un autre problème de santé, mais elle est calme ou délavée. Mais, dans le pire des cas, elle sera avec anxiété et vigoureuse. Pour cette raison, certains sauveteurs experts nagent emportant avec eux un objet flottant,ou autre chose (comme une serviette) à laquelle la victime peut s'accrocher (et même pour la remorquer comme ça, si possible). D'autres commencent par offrir une main. D'autres encore lui prennent directement le bras et le placent derrière son dos, pour l'immobiliser avant d'entreprendre toute manœuvre. Dans tous les cas, le sauveteur doit gérer ce premier instant et communiquer avec la victime pour se coordonner et pour elle laisse faire une manœuvre de remorquage.
Dans le cas où la prise initiale échoue, et qu'il n'y a pas d'objet flottant à saisir, et que la victime s'accroche au sauveteur, et que le sauveteur est incapable de se débarrasser, ou de communiquer avec la victime, ou de l'immobiliser, peut-être que le sauveteur peut se libérer en plongeant un peu (car les non-nageurs ont tendance à se déplacer dans la direction opposée: vers le haut, pour regarder la surface). Après s'être échappé de cette manière, le sauveteur peut réessayer la saisie initiale.
Si la victime est submergée et se noie, elle doit être élevée.
Pour le faire ainsi, généralement, il est nécessaire de se submerger, de plonger jusqu'à elle, de la tenir par derrière, et de la soulever à la surface, mais en rappelant que le premier contact physique est important dans tous les cas, car la victime pourrait essayer de saisir dangereusement le sauveteur.
Ascension optionnelle pour les victimes inconscientes submergées à peu de profondeur: Dans le meilleur des cas, la victime serait submergée et inconsciente, mais elle resterait maintenu à une profondeur peu profonde, et ainsi on peut saisir un de ses bras (ou deux) avec précaution (car une victime encore consciente peut désespérément essayer de s'accrocher au sauveteur), et alors il suffirait de simplement tirer ce bras vers le haut et en diagonale pendant qu'on nage (car les corps ont tendance à flotter), et continuer à nager jusqu'à ce que la victime s'élève hors de l’eau complètement (si la manœuvre fonctionne de la meilleure façon). Après, elle devrait être transportée jusqu'au rivage en position horizontale et face vers le haut, ou du moins avec la tête hors de l'eau.
Lorsque le sauveteur a déjà attrapé la victime, elle doit être remorquée pour arriver à terre ferme. Il existe plusieurs manœuvres de remorquage, mais quelle que soit celle choisie, la bouche et le nez de la victime doivent toujours être hors de l'eau, et la manœuvre doit permettre au sauveteur de nager couramment. La manœuvre de remorquage la plus courante est:
Remorquage optionnel pour les victimes inconscientes: Si la victime est inconsciente, il existe une option pour rendre le remorquage encore plus facile, car dans ce cas, il suffit de l'allonger horizontalement face vers le haut, et de nager en tirant une partie de son corps (généralement le poignet) ou ses vêtements (généralement le col de chemise); mais c'est le sauveteur qui doit voir comment le remorquer au mieux. Les sauveteurs professionnels connaissent plusieurs autres manœuvres, adaptées à chaque occasion, et peuvent s'aider d'un instrument réglementaire.
Lorsque la victime est déjà remorquée et sur terre, si son cœur ne bat pas, ou elle ne respire pas, ou elle est inconscient, il faut d'aller immédiatement aux premiers soins pour les victimes de noyade.
Extraction finale d'une piscine: Dans une piscine, après avoir remorqué la victime au trottoir, la passer au sol sec est un processus appelé extraction. Il faut généralement la transporter là où l'eau couvre peu et permet de se tenir debout, et de la situer en flottant horizontalement, et de la déplacer ainsi vers le sol sec. Ou: la situer debout et soutenu sur le trottoir, avec ses bras étendus sur le sol sec, et que quelqun, d'en haut, soulève les bras de la victime, la faites faire demi-tour, et la place en haut en tirant ses bras, avant-bras ou aisselles. La tâche est beaucoup plus facile si est faite par plusieurs sauveteurs qui soulèvent la victime.
Et toujours, lorsque la victime est déjà sur terre, si son cœur ne bat pas, ou elle ne respire pas, ou elle est inconscient, il faut d'aller immédiatement aux premiers soins pour les victimes de noyade.
Après avoir retiré la victime de l'eau, il est nécessaire de pratiquer les premiers soins appropriés (voir ci-dessous).
Les premiers soins sont effectués à la victime sur terre, car ils ont besoin d'une base ferme.
Précautions particulières pour les premiers secours en cas de possibles lésions médullaires graves
Une victime de noyade qui semble avoir une lésion grave dans la colonne vertébrale (à son dos ou son cou), qui a endommagé sa mobilité, doit être manipulée très soigneusement[24], en préservant son dos et son cou aligné dans la même position qu'ils avaient dans l'eau (ou avec le moins de changement possible) pour éviter d'aggraver les dommages; il est donc recommandé qu'elle soit retiré de l'eau et situé sur le sol par plusieurs personnes coordonnées. Même, il est approprié que, lorsque la victime est encore dans l'eau, elle est liée à une planche dorsale réglementaire, et avec un collier cervical à le cou, pour améliorer la sécurité pendant le transfert de l'eau à la terre ferme (le temps disponible pour effectuer cette étape peut varier si la victime est en un arrêt cardio-respiratoire). La mise en place d'une victime de lésion médullaire dans une planche dorsale est une manœuvre professionnelle qui peut nécessiter méthodes indirectes pour redresser sa position suffisamment et en toute sécurité.
Comme dans autres cas, la victime serait enfin allongée sur le dos, sur une surface suffisamment ferme (par exemple, sur le sol), car cela permet faire les compressions thoraciques de la réanimation cardiopulmonaire (RCP, voir ci-dessous) si nécessaire. Lorsque la victime est déjà hors de l'eau et située sur le sol, il faut éviter de manipuler la partie du corps endommagé et, en cas de la manipuler, ce serait seulement avec beaucoup de soin et le moins possible, et principalement pour effectuer les manœuvres de réanimation cardiopulmonaire (RCP, voir ci-dessous) si nécessaire, jusqu'à ce que les services médicaux d'urgence arrivent et s'occupent de la situation. Pendant qu'ils arrivent, un sauveteur suffisamment habile peut essayer soigneusement de tenir fixé à la lésion de la victime en plaçant à côté de cette lésion une sorte de rembourrage moulable (généralement serviettes ou tissus doux), pour réduire les mouvements dangereux.
Premiers soins communs pour toute victime de noyade
En la réanimation cardiopulmonaire (RCP) pour des victimes de la noyade, la victime est allongée sur le dos; cela se ferait soigneusement si elle semble avoir une lésion grave dans sa colonne vertébrale (à le dos ou le cou), en gardant son dos et son cou dans la même position, et même par la coordination de plusieurs personnes. Alors:
Les défibrillateurs (DAE, DEA ou DSA, AED en anglais) sont présents dans de nombreux lieux publics. Ils produisent une défibrillation (choc électrique) qui peut restaurer le pouls cardiaque d'une victime. Mais cela fonctionne seulement pour certains types de problèmes. Les défibrillateurs sont faciles à utiliser, car ils émettent leurs instructions avec divers messages vocaux. Avant d'essayer une défibrillation, la victime et le sauveteur doivent être hors de l'eau, et le corps de la victime être séché. Si le corps de la victime est extrêmement froid (hypothermie), il devrait être chauffé pour améliorer la défibrillation (mais les victimes qui semblent avoir une lésion à la colonne vertébrale, à l'arrière ou au cou, d'un type grave pour la mobilité, seraient chauffées sans déplacer leur lésion, seulement comme ça peut être possible).
Mais le froid peut avoir atténué les effets de l’asphyxie: la noyade en eau glacée donne de meilleures chances de succès à la réanimation, surtout chez le sujet jeune[22].
L'idée que la manœuvre de Heimlich anti-étouffement fonctionnerait également pour réanimer les personnes qui se noient dans l'eau a été popularisée pendant un certain temps, mais elle est actuellement déconseillée pour la réanimation[12].
La prise en charge médicalisée peut recourir à une oxygénothérapie au masque ou à une intubation trachéale avec ventilation mécanique; et à la mise en place d’une sonde gastrique pour vidanger l’estomac de l’eau déglutie.
Il s'agit de la troisième cause de décès accidentel (après les accidents de la circulation et les chutes) avec 376 000 morts par noyade en 2002 à travers le monde[29]. Les noyades non fatales sont quatre fois plus fréquentes[4].
Chaque année en France, environ 1 000 personnes décèdent de noyade accidentelle (dont environ 400 pendant la période estivale), ce qui en fait la première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans[30].
L'Enquête NOYADES 2021[31], menée entre le 1er juin et le 30 septembre 2021 par Santé Publique France auprès des services de secours, recense 1 753 noyades suivies d’une prise en charge hospitalière ou d’un décès. Elles sont réparties en :
Les hommes (959 noyades, soit 66 %) sont proportionnellement plus nombreux à se noyer que les femmes (501 ; 34 %).
Les noyades accidentelles concernent essentiellement les personnes de plus de 65 ans (26 % des noyades accidentelles et 41 % des décès) et les enfants de moins de 6 ans (22 % des noyades et 6 % des décès).
Les noyades accidentelles sont survenues dans 47 % des cas en mer (25 % de décès), 26 % en piscine (15 % de décès), 23 % en cours d’eau ou plan d’eau (41 % de décès) et 4 % dans d’autres lieux (14 % de décès).
Le tableau suivant recense les noyades (et décès) par lieu et classe d'âge :
Lieu | 0-5 ans | 6-12 ans | 13-19 ans | 20-24 ans | 25-44 ans | 45-64 ans | > 65 ans | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Piscines (familiales, privées et publiques) | 231 (18) | 59 (0) | 17 (2) | 9 (1) | 10 (1) | 18 (11) | 40 (25) | 384 (58) |
Fleuve, rivière, canal ou rigole | 8 (0) | 24 (3) | 29 (15) | 16 (10) | 45 (17) | 29 (16) | 25 (14) | 176 (75) |
Plan d'eau, étang, lac, mare | 25 (2) | 14 (5) | 19 (9) | 20 (10) | 23 (14) | 21 (16) | 38 (23) | 160 (79) |
Mer (dans la bande des 300 mètres ou au delà) | 39 (1) | 79 (3) | 71 (4) | 35 (3) | 84 (27) | 100 (37) | 263 (96) | 671 (171) |
Autre lieu (baignoire, bassin, etc.) | 29 (2) | 5 (0) | 7 (0) | 0 (0) | 8 (2) | 5 (1) | 11 (4) | 65 (9) |
Total | 332 (23) | 181 (11) | 143 (30) | 80 (24) | 170 (61) | 173 (81) | 377 (162) | 1456 (392) |
Les départements qui ont enregistré le plus de noyades sont le Var (146 noyades), l’Hérault (112), les Bouches-du-Rhône (83), les Alpes-Maritimes (80), la Gironde (66) et les Pyrénées-Atlantiques(64).
En moyenne 45 personnes se noient chaque année en Suisse, dont 80 % de sexe masculin et 7 domiciliées à l’étranger. Les changements des conditions météorologiques, et donc une fréquentation plus ou moins importante des eaux fraîches et de leur environnement proche, explique les fluctuations annuelles. Sur la période 2000–2010, soit sur onze ans, les personnes décédées de noyade en Suisse proviennent de plus de 25 pays et 42 Suisses se sont noyés à l’étranger[32].
Selon le bureau de prévention des accidents (BPA), la noyade (23 %) est la deuxième cause d'accidents de sport après la chute d’une certaine hauteur (53 %) sur la période 2000 - 2009 durant laquelle 458 personnes se sont noyées[33]. La noyade est également la deuxième cause de décès accidentels d'enfants après la route[34].
Les personnes de nationalité étrangère ont représenté une part importante des victimes de noyade en Suisse en 2015 et 2016 (26 noyades sur 49). Réagissant aux cas de noyade de demandeurs d’asile, de personnes issues de l’immigration ainsi que de touristes, la société suisse de sauvetage a traduit en 2015 les 6 Maximes de baignade et de comportement en rivières en tigrigna, arabe, tamoul, anglais, serbo-croate, portugais et somali. Ils sont disponibles dans les centres d’accueil des réfugiés et sur le site Internet de la SSS. En 2017, 41 personnes se sont noyées en Suisse, 21 dans des lacs et 18 dans des cours d'eau, dont 13 de nationalité étrangère soit un recul de 50 % par rapport à 2016.
Lac | Rivière | Piscine | Plongée | Divers | Totale | |
---|---|---|---|---|---|---|
Hommes | 23 | 21 | 0 | 3 | 1 | 48 (84 %) |
Femmes | 3 | 3 | 0 | 0 | 0 | 6 (8 %) |
Enfants | 0 | 3 | 1 | 0 | 0 | 4 (7 %) |
Totale | 26 (45,6 %) | 27 (47 %) | 1 (2 %) | 3 (6 %) | 1 (2 %) |
Hommes | Femmes | Enfants | Total | Proportion enfants [%] | Remarques | Lac | Rivière | Piscine | Plongée | Divers | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1931 | 211 | ||||||||||
1932 | 271 | ||||||||||
1933 | 215 | ||||||||||
1934 | 180 | ||||||||||
1935 | 217 | ||||||||||
1936 | 173 | ||||||||||
1937 | 169 | ||||||||||
1938 | 147 | ||||||||||
1939 | 153 | ||||||||||
1940 | 167 | ||||||||||
1941 | 223 | ||||||||||
1942 | 404 | ||||||||||
1943 | 229 | ||||||||||
1944 | 233 | ||||||||||
1945 | 230 | ||||||||||
1946 | 213 | ||||||||||
1947 | 248 | Vague de chaleur de l'été 1947 | |||||||||
1948 | 157 | ||||||||||
1949 | 205 | ||||||||||
1950 | 180 | ||||||||||
1951 | 193 | ||||||||||
1952 | 203 | ||||||||||
1953 | 180 | ||||||||||
1954 | 163 | ||||||||||
1955 | 190 | ||||||||||
1956 | 219 | ||||||||||
1957 | 223 | ||||||||||
1958 | 184 | 28 | 212 | ||||||||
1959 | 166 | 41 | 207 | ||||||||
1960 | 141 | 30 | 171 | ||||||||
1961 | 162 | 31 | 193 | ||||||||
1962 | 153 | 21 | 174 | ||||||||
1963 | 131 | 23 | 154 | ||||||||
1964 | 168 | 31 | 199 | ||||||||
1965 | 128 | 23 | 151 | ||||||||
1966 | 135 | 34 | 169 | ||||||||
1967 | 133 | 24 | 157 | ||||||||
1968 | 122 | 30 | 152 | ||||||||
1969 | 212 | ||||||||||
1970 | 201 | ||||||||||
1971 | 200 | ||||||||||
1972 | 44 | 48 | 9 | 101 | |||||||
1973 | 27 | 70 | 3 | 100 | |||||||
1974 | 51 | 35 | 61 | 147 | |||||||
1975 | 22 | 40 | 5 | 67 | |||||||
1976 | 32 | 19 | 9 | 60 | |||||||
1977 | 21 | 19 | 7 | 47 | |||||||
1978 | 56 | 23 | 3 | 82 | |||||||
1979 | 94 | ||||||||||
1980 | 87 | ||||||||||
1981 | 90 | ||||||||||
1982 | 62 | ||||||||||
1983 | 87 | Canicule de juillet 1983 | |||||||||
1984 | 66 | ||||||||||
1985 | 46 | 12 | 18 | 76 | |||||||
1986 | 43 | 12 | 13 | 68 | |||||||
1987 | 63 | 9 | 13 | 85 | |||||||
1988 | 50 | 9 | 14 | 73 | |||||||
1989 | 51 | 15 | 14 | 80 | |||||||
1990 | 56 | 5 | 11 | 72 | |||||||
1991 | 40 | 7 | 19 | 66 | |||||||
1992 | 54 | 7 | 7 | 68 | |||||||
1993 | 56 | 17 | 11 | 84 | Lac | Rivière | Piscine | Plongée | Divers | ||
1994 | 50 | 11 | 21 | 82 | 24 | 37 | 2 | 9 | 10 | ||
1995 | 35 | 9 | 9 | 53 | 13 | 21 | 2 | 5 | 11 | ||
1996 | 34 | 7 | 5 | 46 | 14 | 17 | 2 | 6 | 7 | ||
1997 | 33 | 7 | 9 | 49 | 17 | 13 | 0 | 9 | 10 | ||
1998 | 33 | 10 | 13 | 56 | 15 | 24 | 4 | 8 | 5 | ||
1999 | 52 | 16 | 15 | 83 | 16 | 48 | 5 | 6 | 8 | ||
2000 | 38 | 8 | 7 | 53 | 23 | 17 | 4 | 3 | 6 | ||
2001 | 39 | 11 | 14 | 64 | 20 | 31 | 3 | 4 | 6 | ||
2002 | 34 | 8 | 10 | 52 | 21 | 16 | 5 | 4 | 6 | ||
2003 | 68 | 12 | 9 | 89 | Canicule de 2003 | 38 | 33 | 4 | 10 | 4 | |
2004 | 29 | 14 | 4 | 47 | 19 | 22 | 1 | 4 | 1 | ||
2005 | 37 | 14 | 5 | 56 | 23 | 22 | 5 | 4 | 2 | ||
2006 | 32 | 7 | 6 | 45 | Canicule de juillet 2006 | 15 | 22 | 1 | 3 | 4 | |
2007 | 25 | 4 | 7 | 36 | Canicule de 2007 | 11 | 18 | 2 | 4 | 2 | |
2008 | 21 | 3 | 3 | 27 | 6 | 16 | 0 | 3 | 2 | ||
2009 | 26 | 5 | 5 | 36 | 15 | 13 | 2 | 4 | 1 | ||
2010 | 34 | 6 | 3 | 43 | Canicule de 2010 | 19 | 21 | 0 | 2 | 1 | |
2011 | 25 | 11 | 4 | 40 | 18 | 18 | 0 | 3 | 1 | ||
2012 | 34 | 6 | 4 | 44 | Canicule d'août 2012 | 16 | 21 | 1 | 6 | 1 | |
2013 | 39 | 7 | 6 | 52 | 20 | 24 | 4 | 4 | 0 | ||
2014 | 22 | 2 | 3 | 27 | Été pluvieux à partir de la mi-juillet[36] | 13 | 13 | 0 | 0 | 1 | |
2015 | 41 | 4 | 5 | 50 | 23 | 22 | 2 | 3 | 0 | ||
2016 | 48 | 6 | 4 | 57 | 26 | 27 | 1 | 3 | 1 | ||
2017 | 31 | 8 | 1 | 41[37],[38] | 21 | 18 | 1 | 0 | 1 |
La noyade fut utilisée comme méthode d'exécution rapide et économique pour tuer les condamnés. Le cas le plus fréquemment cité est celui des noyades de Nantes (1793-1794), ordonnées par Jean-Baptiste Carrier, pour vider les prisons des Vendéens qui s'y trouvaient. Ceux-ci étaient conduits au bord de la Loire, et, après avoir été dépouillés de leurs vêtements, étaient embarqués dans des barges que les bourreaux remorquaient avec des barques jusqu'au centre du fleuve. Là, les barges étaient coulées avec les condamnés, et les bourreaux achevaient à coup de sabre ceux qui cherchaient à nager. Carrier avait baptisé la Loire la « baignoire républicaine ».
L'armée républicaine française utilise également la noyade comme mode d'exécution au cours de l'expédition de Saint-Domingue, en 1802 et 1803. Plusieurs milliers de prisonniers noirs sont noyés au large du Cap-Français.
La noyade était également un mode d'exécution classique à Venise, où elle se pratiquait le plus souvent de nuit. Les condamnés, au préalable enfermés à l’intérieur d'un sac lesté, étaient transférés des prisons jusqu'à une embarcation qui allait les jeter à l'eau dans le Rio degli Orfani, canal où la pêche était strictement interdite.[réf. nécessaire]
Une étude cite la « noyade dans un tonneau » aux Pays-Bas du XVIe au XVIIIe siècle[39]. Shakespeare raconte dans son Richard III que Georges Plantagenêt, duc de Clarence, frère d’Édouard IV et de Richard III, aurait été exécuté de cette manière dans un baril de vin de Malvoisie à la Tour de Londres en 1478.
La noyade a été appliquée à Genève aux XVIe et XVIIe siècles, voir par exemple le cas de Bartholomé Tecia condamné pour homosexualité[40].
Le , la province de Ninive (Wilayat Ninawa) de l'État islamique publie une vidéo de sept minutes et demi dans laquelle 16 hommes accusés d'espionnage au profit de la coalition sont mis à mort, dont cinq par noyade. Enfermés dans une cage d'acier, cette dernière est soulevée du sol pour être immergée dans une piscine privée de Mossoul, où ils sont filmés en train d'agoniser par deux caméras amphibies[41],[42].
Le , la chaîne de télévision irakienne Al Sumaria (en) indique que 7 civils « accusés d'espionnage au profit des forces gouvernementales (en), des Peshmergas et des Assayech » ont été exécutés par noyade dans le centre-ville de Mossoul et que leur exécution a été filmé par l'État islamique. Le , Al Sumaria indique que 14 civils ont été exécutés sur des accusations et dans des conditions identiques. À chaque fois, Al Sumaria affirme s'appuyer sur « une source, qui a demandé à rester anonyme »[43],[44].
Début , 58 combattants de l'État islamique (dont un ancien assistant d'Abou Bakr al-Baghdadi) qui avaient prévu de se rebeller avant la bataille de Mossoul pour faciliter la reprise de la ville par le gouvernement irakien sont exécutés par noyade[45].
Le , la province de Ninive (Wilayat Ninawa) de l'État islamique publie une vidéo de 41 minutes dans laquelle deux hommes accusés d'espionnage sont mis à mort, dont un par noyade dans un aquarium[46].
Au début des Lumières, la médecine fait l'objet de scepticisme et de discrédit. L'exemple de la noyade et la crainte de l'enterrement vivant illustrent son incapacité à distinguer la vie de la mort, et dans de tels cas à sauver des vies. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, différents travaux sur les mécanismes de la noyade sont présentés devant l'Académie royale des sciences de Paris. La plupart des médecins pensent que la mort par noyade résulte d'une ingestion d'une trop grande quantité d'eau, ou encore d'un manque ou excès d'air dans les poumons provoqué par la fermeture de l'épiglotte[47].
En 1740, Réaumur recense les pratiques traditionnelles de secours dans son Avis pour donner du secours à ceux que l'on croit noyés. Il ne faut pas pendre le noyé par les pieds comme on le faisait habituellement, mais le déshabiller, le réchauffer, le faire vomir et éternuer, lui faire avaler des liqueurs ou de l'urine, insuffler de l'air chaud dans la bouche, de la fumée de tabac dans les intestins, faire une saignée à la jugulaire et une bronchotomie (trachéotomie)[48].
En 1748, le chirurgien Antoine Louis présente le résultat de ses recherches qui seront publiées en 1752 sous le titre Lettres sur la certitude des signes de la mort : où l'on rassure les citoyens de la crainte d'être enterrés vivans : avec des observations [et] des expériences sur les noyés. Il démontre que la mort par noyade résulte de la pénétration de l'eau dans les bronches.
Cette idée avait déjà été envisagée par Théophile Bonet (1620- 1689) et Giovanni Maria Lancisi (1654-1720) mais de façon spéculative. Louis prouve de façon expérimentale que tel est le cas, que ce mécanisme est le seul, et que la pénétration de l'eau dans les poumons se fait toujours avant et non après la mort. Le mécanisme de la noyade diffère complètement de celui observé dans la mort par pendaison ou asphyxie. Il devient possible de distinguer un noyé, d'une personne décédée jetée à l'eau pour simuler un suicide par noyade[48].
Louis confirme la valeur de la plupart des mesures proposées par Réaumur. Il rejette cependant l'ingestion d'alcool ou d'urine et la bronchotomie, en préférant insister plus particulièrement sur l'insufflation d'air chaud dans la bouche qui doit être pratiquée en maintenant fermé le nez du noyé. L'insufflation de tabac dans les intestins reste inexpliquée dans le cadre de la nouvelle théorie, mais Louis la justifie par son efficacité empirique. Il fait adapter pour l'usage de la réanimation des noyés, un soufflet intestinal de conception anglaise utilisé pour « libérer le ventre ». Le soufflet introduisant de la fumée de tabac par le rectum devient ainsi le premier appareil de réanimation[48].
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les travaux sur les secours aux noyés se multiplient : comme Méthodes pour rappeler les noyés à la vie (1771) de Jacques-François de Villiers ; ou encore Instructions sur les moyens d'administrer des secours aux personnes noyées pour les rappeler à la vie (1795) de Jean-Baptiste Desgranges (1751-1831)[49].
La notion d'urgence apparait avec Samuel Tissot (1728-1797) qui indique l'existence, chez les noyés, d'un temps limité au-delà duquel tous les secours sont vains ; alors que pour Réaumur les mesures de secours devaient être maintenues plusieurs heures dans tous les cas. Antoine Portal (1742-1832) recommande la promptitude des secours « C'est dans le bateau même qui a repêché le noyé qu'il faut commencer les secours ». Cette mesure est contenue dans le règlement sur les noyés de la ville de Paris en 1781[49].
La première société de secours aux noyés apparait à Amsterdam en 1767. Ses publications sont traduites en français et en anglais dès 1768. En 1774, à Londres, se crée la Society for the Recovery of Persons Apparently Drowned, qui existe toujours au XXIe siècle sous le nom de Royal Humane Society (en).
Celle de Paris est fondée en 1772, par Philippe-Nicolas Pia (1721-1779), apothicaire et échevin de Paris[50], qui fait disposer sur les berges de la seine des boîtes-entrepots contenant les instruments utiles au sauvetage avec leur mode d'emploi, tout en organisant des cours de secourisme. Les résultats sont publiés régulièrement à partir de 1773 dans Les détails des succès de l'établissement que la ville de Paris a fait en faveur des personnes noyées. Dès 1773, ce système est adopté par 95 villes. L'enseignement de la natation se répand largement pour multiplier les sauveteurs[49].
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