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journaliste français, humoriste, présentateur de radio et de télévision, écrivain, auteur de théâtre et dialoguiste au cinéma De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Philippe Bouvard, né le à Coulommiers (Seine-et-Marne), est un journaliste français, humoriste et présentateur de radio et de télévision, également écrivain, auteur de théâtre et dialoguiste au cinéma.
Animateur Les Grosses Têtes | |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Philippe Pierre Louis Bouvard |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
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Conjoint |
Colette Sauvage (depuis 1953) |
Enfant |
Deux filles |
A travaillé pour | |
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Taille |
1,6 m |
Distinctions |
Il est le premier animateur, de 1977 à 2014, de l'émission radiophonique Les Grosses Têtes sur RTL.
Philippe Pierre Louis Bouvard est né le à Coulommiers en Seine-et-Marne[1]. Il est le fils unique de Marcel Bouvard (Coulommiers, 1907 - Casablanca, 1972), primeuriste au Maroc puis directeur de sociétés en France, qui abandonne son épouse le jour de son accouchement après lui avoir volé ses bijoux et économies[2],[3],[4],[5], et d'une mère juive d'origine alsacienne, Andrée Gensburger (Paris 1904-1984), opticienne de métier[6],[7]. Le , à Paris (9e arrondissement), sa mère se remarie avec Jules Luzzato, tailleur pour homme, petit-fils de rabbin, d'origine italienne[8] par son père[9] et lorraine par sa mère, qui devient son père adoptif[10],[6].
Au printemps 1942, Jules Luzzato, résistant de la première heure, est arrêté par la Gestapo et interné à la prison de la Santé pour avoir livré des costumes civils aux déserteurs allemands[5]. Sa femme sollicite l'un de ses proches, l'influent recteur de la Grande Mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit, qui impressionne fortement le jeune Philippe Bouvard par sa culture, son œcuménisme, son élégance exotique, sa courtoisie et sa bonté quand sa mère et lui prennent régulièrement le thé à la menthe à la Grande Mosquée[5]. Le recteur parvient à faire libérer Jules Luzzato quinze jours plus tard[11],[5]. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Philippe se cache avec sa mère et échappe aux arrestations en déménageant une dizaine de fois entre La Baule, Limoges, le Loiret, le Midi[5]…, mais la famille Luzzato est envoyée en déportation où ses grands-parents adoptifs sont assassinés à Auschwitz[12],[13],[6]. Durant ces quatre années Philippe souffre d'avoir à se cacher en déménageant sans arrêt, d'être témoin de « scènes terribles », des « coups de botte » et de la déportation fatale de sa famille[6],[14].
Il est successivement élève à Paris aux lycées Rollin (aujourd'hui Jacques-Decour), Chaptal, Condorcet, Carnot, Janson-de-Sailly[15] et Claude-Bernard, étant renvoyé de certains par manque d'assiduité ou indiscipline[16].
Sa vocation d'écrivain naît alors qu'âgé de huit ans il passe des vacances avec sa mère et son beau-père sur la Côte d'Azur. Sur la Croisette, à Cannes, il aperçoit un jour Jean Cocteau, conduit en limousine par un chauffeur de couleur en livrée, et croit que l'écriture apporte la fortune. Le , il lance son premier journal de lycée, Schola 44, dans lequel il publie des éditoriaux et des nouvelles[17].
Après avoir échoué trois fois au baccalauréat, et muni de son seul certificat d'études primaires[14],[18], il entre au centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris en 1948[19], dont il est renvoyé après quelques mois avec l'appréciation « n'est pas doué pour le journalisme mais réussira dans les professions commerciales », la direction s'étant aperçue qu'il se fait rémunérer par ses camarades pour rédiger des devoirs à leur place[20]. Pendant son service militaire en Allemagne il est rédacteur en chef d'une revue de régiment, le Kléber Digest[21].
Il exerce plusieurs professions, comme démarcheur d'encyclopédies ou vendeur de lunettes de soleil chez Lissac[22].
Le , au Vésinet, il épouse Colette Sauvage (née le au Vésinet), avec qui il a deux filles, Dominique (1954) et Nathalie (1964)[1]. Il dissimule un temps ses origines juives à sa future femme et se fait baptiser en cachette pour se marier (son parrain est le dessinateur Piem[13],[23]), alors qu'à 17 ans elle est enceinte de leur premier enfant : « Je n'ai su qu'après qu'il était juif », confie-t-elle plus tard[3].
Alors qu'il songe à s'engager dans l'armée et à partir pour l'Indochine, il reçoit l'aide d'un ami, qui lui permet d'entrer en 1952 au service photographique du Figaro comme coursier[14]. Il en profite pour obtenir un stage au service des informations générales, ce qui lui permet d'écrire quelques lignes pour légender les photos. Il décroche sa carte de presse le , puis obtient quelques mois plus tard la rubrique parisienne et mondaine. Il terminera sa carrière dans ce journal avec le titre de directeur général adjoint[14].
Auteur à la plume redoutée, il obtient le Prix de la Chronique parisienne le . De 1962 à 1973, il dirige les pages parisiennes du Figaro, puis devient, à France-Soir, rédacteur en chef, directeur et enfin éditorialiste (succédant à Carmen Tessier) de 1973 à 1998.
Il a été conseiller technique, notamment pour l'hebdomadaire L'Express en 1977. Il est chroniqueur à Paris Match de 1977 à 1992, et au Point en 1983[1].
Chroniqueur puis rédacteur en chef du journal France-Soir à partir de 1973, il est nommé en 1987 directeur général adjoint et directeur de la rédaction du quotidien. L'actionnaire du journal, la Socpresse, met fin en 1989 à son contrat à la direction générale, Bouvard n'ayant pu empêcher la baisse de diffusion du journal de 20 % en deux ans malgré une énorme campagne de publicité[24]. Il reste à la direction de la rédaction jusqu'en 2003.
Il collabore de 2003 à 2017 à la rédaction de Nice-Matin, où le site internet publie son billet quotidien. Le il informe dans son 5225e et dernier billet que sa chronique ne sera pas reconduite pour l'année 2018 en raison de difficultés financières rencontrées par le quotidien[25]. « Les responsables [de Nice-Matin] se sont très mal conduits, a-t-il confié. Ils m’ont laissé la liberté d’annoncer mon départ dans une chronique. Je me suis moi-même salué, à défaut de l’être par mes employeurs »[18].
Il tient aussi un bloc-notes hebdomadaire dans Le Figaro Magazine, qui prend fin en 2020.
Pendant les années 1960, en plus de son activité dans la presse écrite, il exerce des activités variées.
À la radio, on l'entend comme intervieweur sur Radio Luxembourg, pour la société le Poste parisien, dans la série « Défendez-vous », au sein d'une équipe menée par André Gillois, qui contient entre autres participants Emmanuel Berl.
Il signe seul ou collectivement les dialogues de plusieurs films (Guerre secrète ; Moi et les hommes de quarante ans).
En 1965 il donne une « Chronique parisienne » sur Radio-Luxembourg (qui deviendra RTL en 1966). Il devient rédacteur en chef et animateur aux côtés de Nicole Tillet de l'émission « RTL non stop », présentée comme le « plus grand music-hall de France », de 1967 à 1974.
Voulant évoluer hors du divertissement, il est nommé rédacteur en chef du Journal de 13 heures de 1975 à 1976, mais cette fonction plus sérieuse déroute les auditeurs et le journal connaît un échec[26].
En 1977 Jean Farran, directeur de la station, lui propose de revenir à son rôle d'amuseur et d'animer un divertissement quotidien : ainsi naît le l'émission culturelle et humoristique Les Grosses Têtes, qui va devenir l'émission de radio la plus écoutée de France.
Le vers 23 h, à la sortie du studio de RTL où il vient d'enregistrer Les Grosses Têtes, un déséquilibré de 39 ans lui tire cinq fois dessus au pistolet à grenaille, le blessant légèrement au ventre et au doigt[27]. L'individu explique son geste par le fait que, selon lui, Philippe Bouvard serait un agent du RPR ayant pour mission de poser des micros espions chez lui[27]. Philippe Bouvard précise qu'il l'a remarqué depuis plusieurs jours dans le public des Grosses Têtes, car il était le seul à ne jamais rire[28].
Pendant l'été 2000, la direction de RTL décide de rajeunir l'antenne : Philippe Bouvard est remercié et remplacé en par Christophe Dechavanne.
Philippe Bouvard se retrouve à la rentrée sur la radio Europe 1, avec une chronique matinale quotidienne, et une intervention en tant que chroniqueur dans l'émission On va s'gêner de Laurent Ruquier. Mais Dechavanne n'arrivant pas à s'imposer dans la case horaire, Philippe Bouvard est rappelé pour la reprise des Grosses Têtes le . Il dirige l'émission jusqu'en 2014.
En , âgé de 84 ans, il est remplacé à l'animation des Grosses Têtes par Laurent Ruquier[29],[30]. Lui qui aurait voulu travailler « jusqu'au bout » en ressent une « grande détresse » et un « gros chagrin »[14].
À compter du , il anime une nouvelle émission sur la radio RTL : Allô Bouvard, programmée le samedi et le dimanche de 11 h 30 à 12 h 30. Dans cette émission, il répond aux questions que les auditeurs lui soumettent sur tous les sujets d’actualité[31],[32]. Depuis la rentrée de , l'émission n'a plus lieu que le dimanche au même horaire. À partir de la rentrée de , l'émission va de 11 h 30 à midi. L'émission s'arrête en .
À compter de , il intervient, toujours sur RTL, tous les week-ends à 6 h 40 pour un petit éditorial d'environ 5 min : À mon humble avis.
Le , lors de son émission À mon humble avis, Philippe Bouvard tient un discours parsemé de remarques qualifiées de transphobes par différents médias (comme Têtu) et associations LGBT (comme SOS homophobie ou l'AJL)[33],[34]. Depuis la rentrée de cette intervention n'a plus lieu que le dimanche au même horaire.
En Belgique, sur Bel-RTL, il tient de à une rubrique quotidienne matinale (vers 7 h 20, en semaine) appelée Papier-Bouvard[35].
Il ne prend pas sa retraite mais réduit progressivement son activité et vit entre Paris et Cannes[14],[36]. Il se dit agnostique et pense à la mort[14] : « Le néant à perpète, ce n’est pas réjouissant »[18].
Le 25 juin 2023, il annonce dans sa pastille sur RTL, À mon humble avis, avoir resigné pour une cinquante-septième année dans la station. Il présentera une émission dominicale intitulée Bouvard se souvient où il racontera ses souvenirs[37].
Il annonce le 23 juin 2024, lors de sa dernière chronique de la saison des portraits de Philippe Bouvard, qu'il prendra sa retraite à l'âge de 95 ans, après 60 ans de carrière, en janvier 2025[38].
À la télévision, il produit et anime de à l'année 1975 une émission-débat d'actualité culturelle, Samedi soir, une adaptation pour la télévision de son émission radiophonique RTL Non Stop. L'émission, en prise sur le présent de la semaine ou même du jour, est réalisée en direct chaque samedi soir à l'étage du restaurant parisien Maxim's. Dans une ambiance de piano-bar chic, il reçoit pour de courts entretiens des personnalités en vue du monde du spectacle mais aussi du sport ou de la politique. C'est déjà, avant la lettre, une émission « people » où Bouvard se crée une réputation d'intervieweur à la fois sagace, ironique, vif et impertinent. De là provient une image d'oursin qu'il va cultiver et décliner dans les titres d'une série de livres, recueils d'anecdotes et de portraits de célébrités. Son expérience de chroniqueur et d'intervieweur lui donne la matière de plusieurs volumes où il se plaît à exercer sa verve en maniant un double registre, à la fois amical et caustique. Preuve de sa célébrité, il interprète son propre rôle en 1976 dans le film L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi.
À partir de 1982, il anime à la télévision (Antenne 2) Le Théâtre de Bouvard, une émission d'humour qui fera découvrir toute une génération de comiques, de Mimie Mathy à Chevallier et Laspalès en passant par Les Inconnus.
En 1987, il intègre l'équipe de La Cinq après l'entrée du groupe Hersant dans son capital.
Il a été attaché de presse pour les Disques Barclay. Il a écrit une quarantaine de livres, des pièces de théâtre ainsi que des sketches.
De 1990 à 2006, il a dirigé la salle de spectacles Gaîté-Bobino.
Il vend en ses objets de collection aux enchères. Le résultat atteint le triple des estimations[39].
Depuis ses 20 ans il a été un grand amateur de jeux de hasard ou d'argent : pile ou face, craps, baccara, blackjack, roulette, poker, bourse…, et a publié plusieurs livres sur le sujet, Tout sur le jeu, Joueurs, mes frères…, Impair et passe : un oursin sur les tapis verts[40],[18],[41].
En 1979, après avoir abattu Jacques Mesrine, la police trouve dans une des poches de celui-ci une photo de la maison de Philippe Bouvard au Vésinet et de sa voiture, et un plan en vue de l'enlever[28].
Dans les années 1970, il anime des talk-show :
Laurier d'or de la radio pour l'émission Les Grosses Têtes et l'ensemble de sa carrière, le [46].
Membre de l'Académie Alphonse Allais.
Il est l'un des parrains de l'association France Cancer.
Un buste en glaise de Philippe Bouvard a été réalisé par le sculpteur Daniel Druet[47].
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