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association de théâtre universitaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Théâtre universitaire de Strasbourg (ARTUS) est une association de droit local alsacien-mosellan. C'est le plus ancien théâtre universitaire de France[1].
Fondation |
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Forme juridique | |
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Structure |
Bureau, Conseil d'administration, Assemblée générale |
Siège | |
Pays |
Fondateurs | |
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Personnes clés |
Maurice Bayen Jean Hurstel (d) |
Affiliation | |
Site web |
De tous les théâtres universitaires français, l'ARTUS est aujourd'hui celui qui fait preuve de la plus grande longévité ; comme le déclarait Colette Weil en 1993 lors du 30e anniversaire : « Cette longévité, il la doit sans doute à la solidité de ses cadres, au dévouement et à la passion de ses membres, mais avant tout à son désir absolu de fidélité dans la permanence ».
L'ARTUS accueille chaque année de nouveaux membres, majoritairement étudiants (auteur, metteur en scène, assistant, comédien, décorateur, costumier, musicien, régisseur, technicien, etc). Elle propose aussi des ateliers de formation animés par des intervenants professionnels.
Le TUS (Théâtre universitaire de Strasbourg) créé par le recteur Joseph-François Angelloz, puis soutenu très fortement par son successeur Maurice Bayen, voit le jour en 1963. Il permet alors aux étudiants amateurs de théâtre d'exercer leur passion dans les locaux de l'université de Strasbourg.
En 1976, certains membres du TUS dont une universitaire du nom de Colette Weil - connue pour ses travaux sur Jean Giraudoux - sont en désaccord avec la ligne directrice de l’association, trop axée sur la réflexion et les ateliers de critique autogérés. Ils décident alors de fonder, en juin 1977 une nouvelle association dénommée ARTUS (Association de réalisation théâtrale des universités de Strasbourg), afin de pouvoir monter sur les planches et exprimer leur amour du texte et du jeu.
En 2008, l'association devient Association de réalisation théâtrale de l'université de Strasbourg, à la suite de la fusion des universités. Le décès de Colette Weil - présidente et animatrice de l'association - en septembre de cette même année est un grand choc dans le paysage artistique strasbourgeois[2].
En 2013, l'ARTUS devient une association cinquantenaire. Ainsi, en un demi-siècle de présence à l’université de Strasbourg, ce sont 280 créations et plus d’une centaine de soirées expérimentales et de scènes ouvertes, soit plus de 2 000 représentations qui ont mobilisé de nombreuses personnes, et notamment les différentes générations d'étudiants.
Né en 1963 d'un besoin des étudiants, mais surtout d'une initiative particulière, le Théâtre universitaire de Strasbourg (TUS) est créé de toutes pièces par le recteur Joseph-François Angelloz qui doit ensuite très vite quitter l'Alsace. Son successeur Maurice Bayen, passionné de théâtre, prend la relève et insuffle pendant plus de cinq ans son dynamisme à la jeune association. Toutes les décisions, semble-t-il, émanent du Rectorat où se tiennent aussi les réunions solennelles dans le Grand Salon. Le recteur s'entoure de personnalités connues du monde des arts et du spectacle, ainsi que de quelques enseignants du Conservatoire de Strasbourg, de l'École de la Comédie de l'Est et de l'université de Strasbourg. Pour permettre au TUS de fonctionner, il crée tout spécialement un poste de secrétaire général rémunéré et l'attribue à Jean Hurstel[n 1]. C'est à ce dernier et à son équipe que reviennent la plupart des initiatives qui, de 1963 à 1968, orientent le théâtre universitaire vers un programme audacieux d'expérimentation et de recherche avec notamment : des « lectures poétiques » novatrices pour l'époque, la représentation d'une tragédie antique mêlée de textes de Paul Éluard et de Louis Aragon, la création mondiale de deux pièces d'Armand Gatti - dont une jouée en présence de l'auteur - et enfin la conception d'un dispositif scénique original fait de passerelles et praticables mobiles[Quoi ?] destinés à créer un nouveau lien entre acteurs et spectateurs[o 1]. Les conditions matérielles, très précaires au début, s'améliorent : le TUS obtient dans l'université nouvellement installée à l'Esplanade un bureau, un secrétariat, une salle de stockage pour le matériel[n 2] et, après avoir joué plusieurs années dans des lieux de fortune[n 3], une vraie salle de spectacle équipée de rails techniques et d'une cabine de régie[n 4]. Ce théâtre universitaire patronné par le Rectorat, subventionné par l'université - alors unique - et par les trois départements atteint en quelque sorte sa vitesse de croisière. Malgré de grandes difficultés financières, il fait même éclore et protège un petit frère en Art, nouveau et gourmand, le Cinéma universitaire de Strasbourg (CINUS).
Président : M. Joseph-François Angelloz - Recteur de l'Université de Strasbourg
Vice-Présidents :
M. Marc Honegger - Professeur à l'Université
M. Cattelote - Inspecteur d'Académie de Jeunesse et Sport
M. Bernard Schreiner - Président de l'AFGES
M. Pierre Lefèvre - Directeur de l’École du Centre dramatique de l'Est
Secrétaire : M. Jean Hurstel - Étudiant, animateur de la troupe du théâtre universitaire
Secrétaire adjointe : Mme Manie Barthod - Comédienne au Centre dramatique de l'Est
Trésorier : M. Marbach - Comptable au Rectorat
Assesseurs : M. Bourbon, M. Schang, M. Roos, Mme Tabouret-Keller
Le TUS est dirigé par une commission rectorale de 1963 à 1968. La Commission crée un Bureau d'information culturelle[n 5].
À partir de 1968, le TUS est dirigé par une commission paritaire présidée par le recteur Maurice Bayen.
C'est alors que surviennent les événements de Mai 68. Des membres et dirigeants du TUS ayant pris une part active aux manifestations étudiantes[n 6], l'Université prend peur. Dès la rentrée, en , des besoins urgents de locaux se font sentir : le bureau du sous-sol est récupéré, la salle de stockage est débarrassée de tous ses documents d'archives, manuscrits d'auteurs, costumes, décors - le tout jeté aux ordures - et la salle de spectacle est immédiatement coupée par une cloison pour en faire deux salles de cours[n 7].
Une nouvelle ère du théâtre universitaire commence alors, moins rectorale et plus universitaire, sous la présidence modérée et modératrice de Paul Vernois avec des mises en scène réalisées par la vice-présidente, Colette Weil, enseignante de littérature française. Les débuts s'avèrent assez difficiles car l'université ferme ses portes chaque soir, par mesure de précaution, interdisant toute répétition après 19h[n 8]. Il n'y a donc d'abord que quelques exercices ou lectures-spectacles puis, peu à peu, une ou deux pièces par an. Des cours de formation réguliers sont assurés par des professionnels.
De nouveau l'association réussit à se développer sous la présidence dynamique de Laurent Hincker, avocat et ancien étudiant de la Faculté des Lettres. Les groupes de réalisation, qui ont en quelque sorte leur autonomie propre, se multiplient et s'affublent de surnoms (le Ludion, le Spectron, etc). Chacun s'adonne joyeusement à la création de pièces contemporaines ou de ses propres œuvres.
Le problème ardu des locaux semble enfin pouvoir se résoudre : le Rectorat fait vider le caveau de la Gallia occupé en 1968 par les situationnistes et, contre la promesse d'une location gratuite, les membres actifs du TUS passent plusieurs week-ends à déblayer des gravats et jeter de grandes quantités de paperasses, puis des travaux de maçonnerie, d'électricité et d'issues de secours commencent. Malheureusement, ce dernier point ne peut pas être résolu de manière satisfaisante et le labyrinthe souterrain aménagé ne sert finalement que de secrétariat et de salle de répétition.
Existe-t-il alors une lutte d'influence entre différents groupes ? Des tensions entre de fortes personnalités ? Toujours est-il qu'à la rentrée de 1976, l'assemblée générale décide de modifier les statuts, d'augmenter considérablement la cotisation pour « décourager les passifs et les mous » et de définir sérieusement les buts spécifiques d'un théâtre universitaire pour aboutir, selon les paroles de certains intervenants, à une ligne unique. Pour ce faire, il y aurait pendant un an au moins, sans aucune réalisation à la clé, des ateliers critiques autogérés destinés à définir la ligne directrice nouvelle. Outre l'atmosphère tumultueuse et insurrectionnelle qui les gêne, c'est cette dernière clause qui décide certains membres du TUS (particulièrement du groupe Spectron) à tout abandonner pour pouvoir jouer et à créer une nouvelle association.
Avec une poignée de fidèles - dont quelques-uns continuent d’œuvrer activement au conseil d'administration quinze années plus tard - Colette Weil fonde l'ARTUS qui dans sa définition littérale met l'accent sur le concret : le sigle signifie en effet Association de réalisation théâtrale des universités de Strasbourg.
Mais un clin d'œil est peut-être aussi donné au lieu : les membres seraient-ils de preux chevaliers comme ceux de la Table Ronde qui suivent le Roi Arthur (en vieux français Arthus ou Artus) dans de téméraires aventures ?
En 1977, l'association démarre dans la pauvreté, sans salle, sans subventions, riche de quatre projecteurs[n 9] imprégnés de soupe aux pois, reste d'une inondation du restaurant Gallia. Les membres fondateurs sustentent de leurs deniers et de leurs provisions personnelles les acteurs les plus démunis. L'université prête sa grande échelle et un vieux rhéostat. Petit à petit, on acquiert quelques serre-joints, des pieds de projecteurs, des portes de bois qui, assemblées comme des paravents, font les décors et une vingtaine de demi-cubes de bois, sortes de triangles qui servent de sièges, de colonnes funéraires, de banquettes ou de trône.
En 1980, alors que le TUS vit ses dernières heures, l'ARTUS consolide son action au sein de l'université.
En quelques années, l'ARTUS se développe et multiplie les projets et activités théâtrales - en témoignent l'évolution du nombre des membres actifs, de représentations mais aussi de spectateurs (voir les chiffres) - mais au fond, les tendances ne changent pas. Il s'agit toujours d'équilibrer tradition et création. Les cinq spectacles annuels de la Table Ronde sont plutôt réservés aux grosses « machines théâtrales » à nombreux personnages (Molière, Giraudoux, Musset, Rostand) pouvant aller jusqu'à cinquante participants. Les spectacles à faibles effectifs (Diderot, Westphal, Tardieu) se jouent à l’extérieur, parfois en coproduction. Le répertoire français est naturellement privilégié, mais tous les pays sont plus ou moins représentés (Russie, Japon, Espagne, États-Unis, Italie, Allemagne, Autriche) ; tous les genres aussi : théâtre sérieux, de « texte », mais aussi boulevard (Feydeau, Mithois), théâtre de dérision (Picasso), cabaret (Cami), danse (Baudelaire), chant et opérette (Offenbach, Kurt Weill).
Chaque année, plusieurs soirées sont consacrées à la création. Le TUS avait son propre « studio expérimental », l'ARTUS joue la carte de la création d'une part de grands spectacles inédits (avec notamment Stabat Mater écrit spécialement par l'auteur Michel Bisson pour un metteur en scène de l'ARTUS), d'autre part, avec une scène ouverte à tous les jeunes créateurs (avec par exemple Jean-Luc Falbriard et son personnage du Capitaine Sprütz) pour leur permettre de faire leurs premières armes devant un public d'étudiants, dans des séances à entrée libre.
Saison | Adhérents | Représentations | Spectateurs |
---|---|---|---|
2019/2020 | 116 | 0 | 0 |
2018/2019 | 92 | 31 | 2126 |
2017/2018 | 125 | 29 | 2271 |
2016/2017 | 131 | 27 | 1779 |
2015/2016 | 128 | 28 | 1373 |
2014/2015 | 114 | 39 | 2830 |
2013/2014 | 95 | 30 | 1698 |
2012/2013 | 102 | 32 | 1860 |
2011/2012 | 122 | 39 | 2104 |
2010/2011 | 102 | 52 | 1967 |
2009/2010 | 111 | 46 | 2394 |
2008/2009 | 102 | 47 | 2402 |
2007/2008 | 73 | 46 | 2856 |
2006/2007 | 72 | 41 | 2136 |
2005/2006 | 104 | 60 | 3473 |
2004/2005 | 99 | 45 | 3846 |
2003/2004 | 81 | 32 | 2161 |
2002/2003 | 93 | 54 | 4509 |
2001/2002 | 87 | 53 | 3865 |
2000/2001 | 110 | 55 | 3708 |
1998/1999 | 118 | 69 | 4500 |
1997/1998 | 87 | 56 | 6051 |
1996/1997 | 103 | 67 | 4552 |
1995/1996 | 137 | 57 | 4305 |
1994/1995 | 120 | 74 | 6291 |
1993/1994 | 104 | 56 | 3907 |
1992/1993 | 163 | 95 | 6140 |
1991/1992 | 197 | 76 | 7792 |
1990/1991 | 180 | 66 | 7289 |
1989/1990 | 148 | 59 | 5024 |
1988/1989 | 132 | 51 | 5465 |
1987/1988 | 136 | 73 | 6178 |
1986/1987 | 130 | 63 | 4112 |
1985/1986 | 122 | 60 | 5206 |
1984/1985 | - | 67 | 7626 |
1983/1984 | 99 | 45 | 3472 |
1982/1983 | - | 47 | 4312 |
1981/1982 | 84 | 41 | 4854 |
1980/1981 | - | 37 | 3177 |
1979/1980 | 69 | 29 | 2518 |
1978/1979 | - | 12 | 1002 |
1977/1978 | 33 | 21 | 1299 |
1975/1976 (TUS) | 73 | - | - |
1972/1973 (TUS) | 27 | - | - |
1970/1971 (TUS) | 41 | - | - |
Pendant longtemps, l'ARTUS a disposé de cette salle pour répéter et jouer. Au début des années 2000, pour des raisons de sécurité, la salle n'a pu être utilisée que pour les répétitions, le Cube Noir devenant alors le lieu de jeu principal de l'ARTUS.
Le théâtre du Cube Noir est une salle de spectacle gérée par le Collectif 3.14, un collectif de théâtre amateur strasbourgeois créé en 1999. L'ARTUS est l'une des 10 compagnies fondatrices du collectif. Le théâtre est situé au CREPS d'Alsace, allée du Sommerhof[3]. En 2022, le collectif compte 30 compagnies, qui se produisent toutes au moins en partie au Cube Noir.
L'association est régie par trois instances :
Liste non exhaustive des pièces représentées à Strasbourg par le TUS et l'ARTUS[5] :
L'intégralité des représentations a été annulée en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 :
Alain Knapp, Bruno Bayen, Eugène Ionesco, Jacques Blanc, Jean Jourdheuil, Jean-Pierre Bisson, Jean-Pierre Vincent, Larry Kaye, Lilian Lloyd, Mehmet Ulusoy, Michel Deutsch, Théâtre de l'Aquarium, Théâtre de l'Attroupement...
Ils ont été membres du théâtre universitaire :
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