Longwy
commune française du département de Meurthe-et-Moselle (Grand Est) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Longwy (/lɔ̃wi/ le g est muet[2]) est une ville lorraine du Nord-Est de la France, du département de Meurthe-et-Moselle et de la région Grand Est, chef-lieu du canton du même nom. Elle est arrosée par la Chiers, un affluent de la Meuse.
C'est l'une des principales villes de Meurthe-et-Moselle. Ses habitants, appelés Longoviciens, sont au nombre de 15 191 en 2021. L'agglomération de Longwy regroupe 11 communes de Meurthe-et-Moselle, avec 50 130 habitants en cette même année et l'aire d'attraction de Longwy en compte 49 457 répartis sur 23 communes. Située non loin des trois frontières entre la Belgique, la France et le Grand-Duché de Luxembourg, la ville fait également partie de l'Agglomération transfrontalière du pôle européen de développement qui regroupe une population de 148 301 habitants et dont elle est la principale cité.
Jadis grand pôle sidérurgique, la ville a vu l’ensemble de ses usines disparaître dans les années 1980, et est depuis principalement connue pour être une ville fortifiée par Vauban dont elle est membre du réseau de sites majeurs et classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO pour la « ville neuve », quartier fortifié sur les hauteurs de la ville.
La ville est également une importante cité-dortoir pour les travailleurs frontaliers du Luxembourg (80 % de la population active hors fonction publique), la deuxième en importance après Thionville. Cette particularité vaut au Pays-Haut de connaître une forte expansion démographique ces dernières années.
La ville est célèbre pour ses productions de faïences d'art (les émaux de Longwy) et de terres de pipe glaçurées telle la soupière de la Légion d'honneur (c. 1810).
La ville est située dans le Nord du département de Meurthe-et-Moselle, dans le Pays-Haut et jouxte le tripoint des frontières avec la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
La commune a une superficie de 534 hectares.
Les communes limitrophes sont Cosnes-et-Romain, Herserange, Lexy, Longlaville, Mexy, Mont-Saint-Martin et Réhon.
La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Chiers et le ruisseau la Moulaine[3],[Carte 1].
La Chiers, d'une longueur de 127 km, prend sa source au Luxembourg, passe par la Belgique (Athus) et se jette dans la Meuse à Remilly-Aillicourt, après avoir traversé 46 communes[4]. Les caractéristiques hydrologiques de la Chiers sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 3,21 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 64,2 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 100 m3/s, atteint le même jour[5].
La Moulaine, d'une longueur de 12 km, prend sa source dans la commune de Tiercelet et se jette dans la Chiers sur la commune, après avoir traversé six communes[6].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin ferrifère ». Ce document de planification concerne le périmètre des anciennes galeries des mines de fer, des aquifères et des bassins versants hydrographiques associés qui s’étend sur 2 418 km2. Les bassins versants concernés sont celui de la Chiers en amont de la confluence avec l'Othain, et ses affluents (la Crusnes, la Pienne, l'Othain), celui de l'Orne et ses affluents et celui de la Fensch, le Veymerange, la Kiesel et les parties françaises du bassin versant de l'Alzette et de ses affluents (Kaylbach, ruisseau de Volmerange). Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[7].
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 934 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 9,9 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villette », sur la commune de Villette à 16 km à vol d'oiseau[10], est de 10,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 909,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,8 °C, atteinte le [Note 3],[11],[12].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
La commune est installée sur une des nombreuses cuestas qui forment la Lorraine et est bordée par la Chiers.
Longwy a une altitude minimale de 250 m et une maximale de 396 m, son altitude moyenne est de 323 m tandis que celle de sa mairie est de 300 m[15].
La formation géologique des marnes de Longwy tire son nom de la ville.
La cuesta de la Chiers orientée ouest-est : partant de l'Othain aux alentours de Marville vers Longwy, qui est bordée par la Chiers.
Ville industrielle, Longwy se développa rapidement en même temps que les industries de Lorraine. La Société des aciéries de Longwy fut fondée en 1880 par MM. Jean-Joseph Labbé, baron Oscar d’Adelswärd, comte Fernand de Saintignon (maître de forges de la Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et La Sauvage), Gustave Raty, d’Huart Frères, Robert de Wendel.
Au , Longwy est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Longwy (partie française)[Note 4], une agglomération internationale regroupant onze communes, dont elle est ville-centre[Note 5],[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Longwy, dont elle est la commune-centre[Note 6],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 23 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 4],[I 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (85,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (75 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (61,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (19,3 %), forêts (14,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,7 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La ville est divisée en trois sections :
L’agglomération de Longwy s’est étendue progressivement et rejoint aujourd’hui les agglomérations à la fois de la Belgique (Aubange) et du Luxembourg (Pétange, Differdange), dont les frontières sont très proches. Mais, depuis les années 1970, la restructuration industrielle du bassin lorrain a fortement touché Longwy. En une trentaine d’années, la ville est passée de plus de vingt-trois mille habitants à moins de quinze mille. L’agglomération transfrontalière qui regroupe vingt-trois communes de Lorraine, de Belgique et du Grand-Duché rassemble quant à elle environ cent vingt mille habitants. On estime généralement que près de la moitié de la population active de la région de Longwy travaille au Luxembourg[22],[23],[24]. La partie française de l’agglomération tendrait à devenir la banlieue-dortoir des communes luxembourgeoises, la première proposant des logements moins chers, les secondes des emplois plus nombreux et mieux payés.
Pour des raisons de statistiques et de recensement de la population, la commune de Longwy est découpée par l'INSEE en sept quartiers qui sont[réf. nécessaire] :
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 8 392, alors qu'il était de 7 994 en 2013 et de 7 456 en 2008[I 6].
Parmi ces logements, 89,2 % étaient des résidences principales, 1,6 % des résidences secondaires et 9,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 34,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 63,7 % des appartements[I 6].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Longwy en 2018 en comparaison avec celle de Meurthe-et-Moselle et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,6 %) inférieure à celle du département (2 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 36,3 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (37 % en 2013), contre 57,3 % pour la Meurthe-et-Moselle et 57,5 % pour la France entière[I 7].
Les différents projets d’aménagements à Longwy sont :
Longwy est relié à Longlaville et à Pétange au Luxembourg par la RN 52a. L'autoroute A30 relie Longwy à la frontière franco-belge. L'autoroute A31 dessert les villes de Thionville, Metz, Nancy et Dijon. La route nationale 52 permet quant à elle de desservir Longwy à Metz par une route nationale.
La gare de Longwy, établie sur la ligne de Longuyon à Mont-Saint-Martin (vers Athus), est desservie par les trains du réseau TER Grand Est (lignes de Longwy à Metz-Ville, à Nancy-Ville, à Reims et à Charleville-Mézières) et par les autocars du réseau TER Grand Est (lignes de Longwy à Longuyon, ainsi que par des trains Regional-Express (RE) des CFL à destination de Luxembourg (ligne 70)
La commune de Longwy dispose d'un réseau desservant les communes membres du S.M.I.T.R.A.L (Syndicat mixte intercommunal des transports de l’agglomération de Longwy)[29]. Il existe six lignes urbaines (A à E et la super navette), ainsi que du transport à la demande, des lignes scolaires et deux lignes transfrontalières (vers le Luxembourg)[30].
Longwy est en zone de sismicité 1 (très faible) selon l’article D. 563-8-1 du Code de l’Environnement[31].
D'après l'Histoire de Verdun de M. Clouet, on attribue la fondation de Longwy au duc Martin, seigneur austrasien qui fut assassiné par Ébroïn en 680[33].
Les premières traces de population sont l'existence d’un camp romain sur la hauteur du Titelberg, puis d’un château fort, Loncastre, centre d’un comté au VIIe siècle.
Au IXe siècle, un bourg fortifié se développa, puis au XIIe siècle apparut la ville basse, dite Neuveville.
Selon M. Mussey, Longwy était au Moyen Âge le siège d’un comté indépendant, que Mathilde porta dans la maison de Luxembourg vers 1060 et qu’un autre mariage fit entrer dans la maison de Lorraine sous Ferry II[33]. En 1276, le comté de Longwy fut mis sous la loi de Beaumont ; Ferry III le vendit en 1296 au comte de Bar et il rentra, avec ce duché, sous l'autorité des ducs de Lorraine[33].
Longwy fera ensuite partie du Barrois non mouvant jusqu’en 1368 où elle fut cédée, en paiement d’une dette, au duc de Luxembourg, avant d’être restituée au duc de Bar en 1378.
En 1480, à la mort de René Ier d'Anjou duc de Bar et veuf d’Isabelle de Lorraine, Longwy comme l’ensemble du duché de Bar partage son souverain avec le duché de Lorraine sous le sceptre du petit-fils du défunt, René II de Lorraine.
Attaquée en 1648 par les Français, Longwy est occupée jusqu’en 1660 avant d’être rendue au duc de Lorraine Charles IV.
Attaquée une nouvelle fois en 1670, la ville de Longwy devient française. Cette annexion au royaume de France est rendue définitive par le traité de Nimègue conclu le .
Siège d’un présidial (XVIIe siècle), puis d’un bailliage (XVIIe et XVIIIe siècles) et d’un évêché (fin XVIIIe siècle).
À la suite de cette annexion, la ville fut fortifiée sur ordre de Louis XIV par Vauban qui y construit une ville neuve. Ses habitants se retrouvent chaque année dans les remparts pour se battre, une tradition issue du milieu agricole qui a toujours lieu au début du XXIe siècle.
Sous la Révolution française, la ville devient le chef-lieu du district de Longwy au sein du département de la Moselle de 1790 à 1795.
Durant la guerre de la première coalition, la ville, assiégée le se rend au duc de Brunswick le , sous la pression de la population qui craint un bombardement[38]
Elle est à nouveau assiégée en par les troupes du prince de Hesse-Hombourg[39].
Durant la guerre franco-allemande de 1870, la ville est assiégée (en) par les Prussiens du au [40]. Après d'intenses bombardements d'artillerie de l'armée prussienne, les défenseurs français de Longwy placés sous le commandement du colonel Massaroly capitulent.
À partir des dernières années du XIXe siècle, Longwy est fortement marquée par l’implantation des usines sidérurgiques, qui emploieront la très grande majorité de la population active pendant près d’un siècle.
Un haut-fourneau est érigé en 1848 à Longwy-Bas par monsieur Limbourg, d’où son nom de Fourneau-Limbourg. Il sera reconstruit, puis exploité, ainsi que deux autres appareils, par la Maison de Saintignon jusqu’à la Première Guerre mondiale, après laquelle l’usine n’est pas reconstruite. La Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et de la Sauvage, dirigée par M. de Saintignon possède également des hauts-fourneaux à Gouraincourt, dont un sera repris par la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers en 1921[41].
En 1881, la société Ougrée-Marihey fonde la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers, qui exploite, dès 1883, deux hauts-fourneaux à Longwy-Bas et Gouraincourt. Ils sont remplacés en 1911 par des installations plus modernes, et complétés par trois nouveaux hauts-fourneaux entre 1920 et 1930 (les 3-4-5).
La ville se dote du réseau du tramway de Longwy en 1901. Le service, interrompu par les destructions de la Première Guerre mondiale, est repris jusqu'en 1936, date où les tramways sont remplacés par des autobus.
En 1905, une importante grève marque ce milieu ; cette grève est réprimée par l'armée[42],[43].
Défendue par un seul bataillon, la ville capitule après un nouveau siège de 24 jours le [44]. Après la Première Guerre mondiale, la ville est décorée de la Croix de guerre avec palme et de la Légion d’honneur le [45] :
« Sentinelle avancée à quelques kilomètres de la frontière, a eu l’honneur de jouer un rôle important aux grandes heures de l’histoire. A fait preuve, en résistant à l’envahisseur de 1914, du même héroïsme que pendant les trois sièges de 1792, 1815 et 1870. N’a succombé que sous l’effet d’un lourd bombardement, dont elle a vivement souffert, après avoir retenu devant elle d’importantes forces ennemies. A subi fièrement, pendant plus de quatre ans le joug de l’ennemi, exaspéré par sa belle résistance. »
La commune est le théâtre de combats du 10 au dits bataille de Longwy entre alliés franco-britanniques et Allemands pendant la bataille de France.
En 1955, l’usine dispose donc de cinq hauts-fourneaux. Dans la seconde moitié des années 1960, ces cinq hauts-fourneaux sont répartis en deux secteurs : les hauts-fourneaux 1, 2 et 3 à Longwy-Bas et les hauts-fourneaux 4 et 5 à Gouraincourt ; quatre de ces hauts-fourneaux sont en service, le no 3 est en cours de réfection ; le chargement se fait à l’aide de bennes Staehler transportées par des ponts à commande automatique et la production mensuelle avoisine les 60 000 à 65 000 tonnes de fonte.
Gérard Noiriel consacre un large partie de ses travaux à l’histoire du bassin de Longwy, où il enseigna au collège, au moment des conflits sociaux de la fin des années 1970. En 1982, il rédige, sous la direction de Madeleine Rebérioux, une thèse de doctorat sur Les ouvriers sidérurgistes et les mineurs de fer du bassin de Longwy-Villerupt (1919-1939)[46]. Il publie par la suite plusieurs ouvrages consacrés à ce sujet, dont le dernier est Immigrés et prolétaires. Longwy 1880-1980, publié en 2019 aux éditions Agone. Retraçant un siècle de l’histoire du bassin sidérurgique Lorrain, Noiriel y développe sa thèse selon laquelle l’identification à la classe ouvrière par les étrangers fut un vecteur de leur intégration à la nation[47].
Le démantèlement de la sidérurgie longovicienne, jugée non-compétitive, est amorcé par les gouvernements Barre à la fin des années 1970, et finalisé par les gouvernements socialistes du début des années 1980, l’annonce des plans de fermeture donnant alors lieu à de très violentes émeutes dans la ville (1979 et 1984 notamment)[48].
Le , les hauts-fourneaux 4 et 5 de Gouraincourt sont arrêtés.
Un four électrique de 60 tonnes est arrêté en 1981[49].
Aujourd'hui, l'ancien château de direction abrite la manufacture d'émaux de Longwy Saint-Jean l'Aigle et ses ateliers d'art, son musée technologique, une bibliothèque de sept cents volumes techniques, un centre de formation aux métiers de la céramique.
Le déclin de la sidérurgie à la fin du XXe siècle coïncide avec la montée en puissance de l'économie de service au Grand-Duché du Luxembourg voisin. Avec un taux de croissance moyen du PIB du Luxembourg quatre fois supérieur à celui de la France, la demande de main d’œuvre transfrontalière explose.
Sur tout le secteur, on observe un phénomène inattendu : une croissance de la population, du nombre d’actifs, mais une baisse de l’emploi. L'essentiel des actifs de Longwy (80 % hors fonction publique) travaille en effet au Grand-Duché et de nombreuses entreprises locales déménagent de l'autre coté de la frontière pour bénéficier d'une fiscalité plus attractive. De nombreux salariés français sont embauchés sous contrat luxembourgeois (notamment par les agences d'intérim de Rodange) tout en effectuant la majeure partie de leur travail en France.
Paradoxalement, de plus en plus de frontaliers sont Luxembourgeois, préférant s'installer en France et travailler dans leur pays du fait de la cherté des logements et de la vie au Grand-Duché.
Une dualité s'est installée au sein de la population entre ceux qui bénéficient de la manne luxembourgeoise (salaires, allocations, retraites) et les autres (retraités du système de pension français, fonctionnaires, chômeurs), avec son lot de ressentiment, de crispations voire de tensions sociales.
La ville se transforme peu à peu en désert médical. Les jeunes médecins préférant s’installer dans le pays voisin (la consultation y est payée au double du tarif français), le nombre de praticiens ne cesse de baisser au fil des départs en retraite, pénalisant par là même les non-frontaliers qui ne sont pas affiliés au régime d'assurance maladie du Luxembourg.
Longwy est passé du statut de capitale de l'acier à celui de banlieue-dortoir de Pétange et de Differdange.
La commune se trouve dans l'arrondissement de Briey du département de Meurthe-et-Moselle.
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Longwy, remanié en 1973 et réduit alors à la seule commune de Longwy[34]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 d'un nouveau canton de Longwy porté à huit communes.
Pour les élections législatives, elle fait partie de la troisième circonscription de Meurthe-et-Moselle.
Longwy est le siège de la communauté d'agglomération dénommée depuis 2021 Grand Longwy Agglomération, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2017 sous le nom de communauté d'agglomération de Longwy par transformation de la communauté de communes de l'Agglomération de Longwy et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales.
Cette communauté de communes avait elle-même été créée en 2002 par transformation d'un district constitué en 1960 et qui avait progressivement intégré d'autres communes.
La commune est également membre de l'Agglomération transfrontalière du pôle européen de développement.
Depuis plusieurs décennies, la population de Longwy vote à gauche, tant aux élections municipales qu'aux élections nationales.
Cependant, c'est une liste UMP qui remporte la mairie lors des élections de 2008, à la faveur d’une triangulaire : deux listes se réclamant du Parti socialiste réunissent près de 60 % des voix, mais ne s'entendent pas pour fusionner entre les deux tours.
En 2014, l'ancien maire PS reconquiert la mairie.
Au second tour de l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron (La République en marche) recueille 69,3 % des voix à Longwy, contre 30,7 % à Marine Le Pen (Front national). On décompte par ailleurs 4,45 % de votes blancs et 1,4 % de votes nuls parmi les votants[50].
Depuis l'après-guerre, neuf maires se sont succédé à la tête de la commune.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
mai 1945 | octobre 1947 | Jean Lafont[52] | SFIO | Médecin Conseiller général de Longwy (1945 → 1949) Vice-président du conseil général (1945 → 1946) Ancien conseiller d'arrondissement (1937 → 1940) |
octobre 1947 | septembre 1954 | Édouard Legras[53] (1888-1954) |
SFIO | Retraité des chemins de fer Décédé en fonction |
octobre 1954 | mars 1971 | Charles-Léon Bassompierre | SE | Ancien agriculteur et commerçant[54] Président du District urbain de Longwy |
mars 1971 | mars 1977 | André Wille | UDR | |
mars 1977 | mars 1989 | Jules Jean[55] | PCF | Professeur de lycée Conseiller général de Longwy (1973 → 1994) Suppléant du député Antoine Porcu (1978 → 1981) |
mars 1989 | mars 2006 | Jean-Paul Durieux | PS | Cadre supérieur Député de Meurthe-et-Moselle (7e circ.) (1981 → 2002) Conseiller général de Longwy (1994 → 2001) Président de la CC de l'Agglomération de Longwy (1995 → 2008) Démissionnaire |
mars 2006 | mars 2008[56] | Jean-Marc Fournel | PS | Employé SNCF, adjoint au maire (1995 → 2006) Suppléant du député Christian Eckert (2007 → 2014) |
mars 2008[56] | avril 2014 | Édouard Jacque | UDI (PR) | Chef d'entreprise Conseiller régional de Lorraine (2010 → 2015) Conseiller régional du Grand Est (2015 → 2021) Conseiller général de Mont-Saint-Martin (2001 → 2008) Président de la CC de l'Agglomération de Longwy (2008 → 2011) |
avril 2014[56] | février 2024 | Jean-Marc Fournel | PS | Retraité de la SNCF Député de Meurthe-et-Moselle (3e circ.) (2014 → 2017) Ancien conseiller régional de Lorraine (2010 → 2014) Réélu en 2020, démissionnaire en 2024[57] |
février 2024[58] | En cours (au 25 février 2024) |
Vincent Hamen | DVG (ex-PS) |
Professeur des écoles, premier adjoint au maire (2017 → 2024) Conseiller départemental de Longwy (2021 → ) 12e vice-président du conseil départemental (2021 → ) |
Ville | Pays | Période | ||
---|---|---|---|---|
Differdange | Luxembourg | depuis | ||
Freital | Allemagne | - | ||
Nagold | Allemagne | depuis |
La commune de Longwy dépend de l'académie de Nancy-Metz (rectorat) et les écoles primaires de la commune dépendent de l'inspection académique de Meurthe-et-Moselle.
Pour le calendrier des vacances scolaires, Longwy est en zone B.
Sur la commune de Longwy, 19 établissements scolaires sont ouverts : 12 écoles, 3 collèges et 4 lycées.
La population du bassin de vie longovicen bénéficie de la présence dans la ville de Mont-Saint-Martin du centre hospitalier Hôtel Dieu. D'une capacité de 350 lits[59], celui-ci dispose d'un service d'urgences et de spécialités médicales attendues d’un établissement de cette dimension (cardiologie, médecine générale, maternité, endocrinologie, médecine gériatrique, pneumologie, chirurgie…)[60].
Violences aux personnes | 572 | 13,98 ‰ |
Vols et dégradations | 1 237 | 30,23 ‰ |
Délinquance économique et financière | 158 | 0,02 ‰ |
Autres crimes et délits | 608 | 14,86 ‰ |
La zone de police de Longwy couvre 8 communes : Longwy, Herserange, Réhon, Mexy, Mont-Saint-Martin, Longlaville, Haucourt-Moulaine et Saulnes.
L'ensemble de ces communes représente une population de 40 920 habitants[61].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[62],[Note 7].
En 2021, la commune comptait 15 191 habitants[Note 8], en évolution de +5,22 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 | 2021 | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
15 439 | 14 521 | 14 317 | 14 364 | 14 722 | 15 191 | - | - | - |
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 36 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,8 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,3 % la même année, alors qu'il est de 25,4 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 7 020 hommes pour 7 710 femmes, soit un taux de 52,34 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,43 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,8 | 2,0 | |
6,9 | 10,7 | |
13,5 | 16,3 | |
20,0 | 19,7 | |
20,3 | 17,6 | |
21,6 | 17,5 | |
16,8 | 16,3 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,6 | 1,8 | |
6,6 | 9,3 | |
16,2 | 17,4 | |
19,5 | 18,9 | |
18,9 | 18 | |
20,6 | 18,9 | |
17,6 | 15,6 |
Chaque année, la foire de Pâques est le plus grand rassemblement de forains du bassin de Longwy. Elle s'étale sur deux semaines et l'ouverture a toujours lieu la veille de Pâques.
Depuis 2008, un carnaval vénitien a lieu entre la place Darche et les fortifications de Vauban / Porte de France. Étalé sur deux jours, il est accompagné d'un feu d'artifice, d'ateliers pour créer ses costumes et de marchands italiens.
Un festival a lieu tous les ans sur Longwy avec des concerts gratuits pendant une semaine, l'endroit du concert changeant chaque soir (place Darche, remparts de Vauban, porte de France, etc.), quelques grands chanteurs sont venus comme Mickey 3D ou Lussi (Nouvelle Star 2010) en . Le festival acquiert une notoriété de plus en plus importante.
Dans les années 60, la municipalité de Longwy souhaite construire un nouvel équipement aquatique. Un site emblématique est sélectionné : le parc des Récollets, l’un des vestiges du projet thermal longovicien initié en 1907. Conçu par l’architecte paysagiste Edouard André, ce parc en déclivité se trouve au cœur de l’une des centralités de la commune, à l’abri des imposantes installations sidérurgiques. Ce contexte semble donc être un cadre privilégié pour créer une complexe sportif emblématique capable de répondre en grande partie aux demandes des clubs sportifs de la ville. Le conseil municipal missionne l’architecte André Filliatre pour concevoir un programme à la hauteur de la puissance économique de la commune et du parc. C'est en 1969 qu'est inauguré le Complexe sportif des Récollets labellisée Architecture contemporaine remarquable.
Depuis les premières faïences en 1798[73], le savoir-faire longovicien crée encore de nos jours des collections traditionnelles ou contemporaines qui font appel à la créativité d’artistes et de designers de renommée nationale ou internationale. Les faïenciers sont au nombre de six à Longwy-Bas qui perpétuent la tradition artistique dont deux qui sont dirigées par un Meilleur Ouvrier de France.
La citadelle de Longwy fait partie des fortifications de Vauban inscrites à l'Unesco. La Porte de France, la maison de l'Intendance, le puits de siège, l'hôtel de ville, et de nombreux bastions et ouvrages, sont classés au titre des monuments historiques[74] ,[75].
Les fortifications ont été construites de 1679 à 1690, la première pierre étant posée en 1680, sous l’angle du bastion 1, dit du Faubourg.
Porte de France[74] construite en 1683, date portée (date apocryphe). Ouvrages isolés (lunettes de Bourgogne, de France et du Précipice) ajoutés entre 1730 et 1751, d’après observations des plans. Pont dormant de la porte de France reconstruit en 1760 (date portée)[76].
Perfectionnement du système défensif à partir de 1789, inachevé au moment du siège de 1792, avec construction d’un cavalier dans l’ouvrage à corne. Redoute construite sur le site de l’ancien château entre 1789 et 1792 pour commander la vallée de la Moulaine et les plateaux de Mexy et de Pulventeux. Prolongement du passage de la porte de France en 1822 (date portée par l’intrados de la voûte). Travaux de renforcement, en arrière de la demi-lune 7 et de la première porte de France, effectués en 1827 (datation par source et date portée par la tablette de la contrescarpe de la demi-lune).
Restauration de la porte de France en 1859 (date portée). Escalier installé dans la gorge de la demi-lune 7 après 1870-1871. Casemate de la porte de France construite en 1883. Redoute du vieux château améliorée en 1884. Une autre redoute, dite de Romain ou du bel arbre, étant construite la même année sur le vieux chemin de Romain.
Destruction en 1827 de la lunette 32, dite de Bourgogne et en 1914 de la porte de Bourgogne avec éboulement des courtines l’entourant. Percement d’une route dans le bastion 1, dit du bourg, entre 1920 et 1926, prolongée vers le nord en 1930. Destruction et comblement de toutes les parties non classées entre 1921 et 1926 puis en 1953-1954 pour permettre l’accroissement de la ville (enceinte entre bastion 3 conservé partiellement et bastion 6 conservé en totalité). Destruction de l’ouvrage à corne et de la lunette 35, dite du fort de Bitche, en 1958.
À l’intérieur de la place forte, il y avait neuf casernes et sept pavillons abritant cinq mille hommes et huit cents chevaux, sept corps de garde, deux magasins à fourrage, un magasin à palissade, un arsenal, l’hôtel du gouverneur et cinq puits dont le puits de la place d’armes.
Blason | D'azur, à deux barbeaux adossés d'or, accompagnés de quatre croix pommetées au pied fiché d'argent[94]. |
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Détails | ||
Alias | D’azur à deux barbeaux adossés d’or, accompagnés de deux croix trefflées au pied fiché, l’une en chef, l’autre en pointe, et costoyées de deux autres croix de même, le tout d’argent[33]. |
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