Il n'a que 11 ans à la mort de son père ()[2] et la régence est assumée par sa mère. Il devient majeur à 15 ans (âge requis en Lorraine pour ne plus être sous tutelle), le .
En 1255, il épouse Marguerite de Champagne (1244-1307), fille de ThibautIer de Navarre, comte de Champagne et roi de Navarre et de sa troisième femme Marguerite de Bourbon. Ce mariage marque le début de l'influence française en Lorraine, d'autant que la nièce de Marguerite, Jeanne, épouse en 1284 le futur roi de FrancePhilippe le Bel. Cette nouvelle influence contrebalance l'influence germanique, à une époque où le Saint-Empire est en crise, et permet à la Lorraine de devenir de fait un État indépendant mais aboutit au rattachement à la France en 1766.
Durant son règne, il combat souvent les évêques de Metz au point que le papeClémentIV doit l'excommunier et frapper le duché d'Interdit pour mettre fin à ses menées belliqueuses. Il édifie le château médiéval de Frouard bien plus tard détruit sous les ordres de Richelieu.
FerryIII est excommunié à deux reprises et est menacé d'une troisième excommunication.
Alors que sa mère était régente, elle prend parti pour les bourgeois de Toul en révolte contre leur évêque, avec l'idée de prendre le contrôle de Toul; elle est excommuniée ainsi que son fils FerryIII. Cette excommunication est levée au décès de la duchesse (1255).
Le , il est excommunié par le pape ClémentIV car, dans ses querelles avec l'évêque de Metz, ses troupes ont causé des dommages sur les terres de l'abbaye de Remiremont et, malgré les protestations des abbesses, FerryIII ne répare pas ses torts.
En , il est menacé d'excommunication: à la mort de l'abbesse Agnès de Salm, il profite des querelles entre les franc-comtoises et les lorraines de l'abbaye de Remiremont pour entreprendre la construction d'une forteresse à Plombières sur des terres appartenant exclusivement à l'abbaye. Les abbesses s'en plaignent au pape[3],[N 1] et celui-ci menace FerryIII d'excommunication s'il ne répare pas ses torts.
Le , alors que le duc a ignoré cette menace, la sentence devient effective et doit être publiée dans les églises du duché; le doyen de Besançon demande même que cesse le service divin et qu'on déterre les morts inhumés dans les cimetières après l'application de cette sentence. Toute activité religieuse cessant dans le duché, FerryIII se soumet et signe avec l'abbaye, le , un «traité de paix» surnommé «l'Échappenoise».
Souhaitant s'appuyer sur la bourgeoisie urbaine pour affermir son emprise sur ses suzerains, il accorde des franchises aux principales villes de son duché: Nancy, Neufchâteau, Longwy. Cette politique lui attire de solides rancunes. Alors qu'il revient d'une chasse dans les bois de Laxou, Adrian des Armoises, seigneur de Maxéville le capture et l'enferme dans son château. Des années plus tard il parvient à faire parvenir sa bague à la duchesse Marguerite par l'intermédiaire d'un charpentier chargé d'entretenir le toit de sa prison. Celle-ci envoie une troupe de soldats libérer son époux - Adrian des Armoises libère le duc sans combattre.
Les ducs de Lorraine, 1048-1757. Costumes et notices historiques, Jean Cayon 1854.
Jean de Pange, Introduction au Catalogue des Actes de FerriIII, Paris: Champion, 1904.
Liens externes
(en) Charles Cawley, «FerryIII de Lorraine (-1302)», dans «Lorraine», chap.1: «Dukes of Lorraine 1048-1431 (Matfriede)», section A: «Dukes of Lorraine 1048-1431», sur MedLands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté le ).
Les chanoinesses apprécient d'autant moins cette initiative de FerryIII qu'elle fait suite à d'autres actes du duc dont elles ont à se plaindre; alors que depuis le Xesiècle, l'empereur avait confié l'avouerie de Remiremont au duc de Lorraine sans autre fonction, progressivement les ducs ont augmenté leur emprise sur l'abbaye, en proposant des candidates lors des élections de l'abbesse ou en levant des taxes sur les terres de l'abbaye… Le traité de l'Échappenoise impose au duc de n'être plus que voué et lors de leur avènement, les ducs doivent prêter serment en trois lieux différents à Remiremont, de défendre l'église de Remiremont et les personnes qui lui sont attachées.
La seule référence connue à ce jour pour Agnès et Madeleine et leurs mariages supposés, est un manuscrit dans la bibliothèque de Monsieur Bigot conseiller en la cour des Aides à Rouen. Le manuscrit mentionne:
«Agnes», deuxième fille de «Federic fils aisné de Mathieu… Duc de Lorraine» et de sa femme, épousa «Jean de Harcourt Comte de Harcourt en Normandie»,
«Madelaine», troisième fille de «Federic fils aisné de Mathieu… Duc de Lorraine» et de sa femme, épousa «Erard Comte de Vuirtemberg». Si ceci est juste, Madeleine est la première femme de Eberhard.
Georges Poull, «Plombières au Moyen Age, son château et ses avoués», Annales de l'Est, no1,. Un tiré à part de cette étude est complété par un avant-propos de Marc Chardot et enrichi de diverses notes et illustrations, publié chez Berger-Levrault, 2etrim. 1973.
Françoise Boquillon, «Les chanoinesses de Remiremont (1566-1790), contribution à l'histoire de la noblesse dans l'Église», Société d'Histoire locale de Remiremont et de sa région, Impr. Sailly, Le Thillot, (ISSN0220-5238).