(Date à préciser)[1] Du latin*abbattere[1], équivalent du dérivé de battre, avec le préfixe a-[2], apparenté à l’italien abbattere, à l’espagnol abatir, à l’occitan abatre.
On vient d’abattre à Lyon un platane géant. Cet arbre cubait près de 12 mètres et le tronc seul pesait 19540 kilogr.—(Bulletin de la Société royale forestière de Belgique, volume 15, page 224, 1908)
Pour les autres, il creusait des fossés, fagottait, écorçait des arbres ou les abattait.—(Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre troisième)
M. Demangeot et le commandant Marigny se font tête, abattent cœur, pique et trèfle, l'atout, le roi, coupent et surcoupent impassibles comme s'ils risquaient des fortunes au lansquenet du roi.—(Paul Adam, « Les Lions », part. 2, chap. 6, dans La Renaissance latine, du 15 avril 1905, tome 2, Paris, 1905, p. 75)
Dans le cas de couche présentant des intercalations de schiste, prendre soin d’abattre le charbon puis le schiste.—(Jean-Louis Tornatore, Le charbon et ses hommes, Université de Metz, page 426)
Tout le travail que vous aurez abattu dans la journée n’aura servi à rien.
Et quelle joie de retrouver tout ici, de reprendre avec vous la tâche commencée! Ah! je vais en abattre!—(Émile Zola, Les Trois Villes: Paris, 1897)
Il avait beaucoup de mal à remuer les outils à cause de ses douleurs, mais il réussissait tout de même à abattre sa besogne.—(Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 106)
Le gouvernement en a plein les bras avec cette pandémie qui n’en finit plus. François Legault, Christian Dubé, Horacio Arruda abattent un boulot colossal sans compter les heures.—(Rémi Nadeau, La semaine gâchée de François Legault, Le Journal de Québec, 17 avril 2021)
La lutte que nous menons présentement est loin d’être vaine, et la communauté scientifique abat un travail considérable.—(Luc Laliberté, Immunité collective impossible aux États-Unis?, journaldemontreal.com, 3 mai 2021)
Et tout d’un coup, comme une masse, je m’abattis sur le colporteur que je bâillonnai et ligotai en un clin d’œil…—(Octave Mirbeau, Le Colporteur, 1886)
À peine nos tentes sont-elles dressées, qu’une averse diluvienne s’abat sur le camp.—(Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc: étude géographique de la région parcourue, Paris: Ernest Leroux, 1904, page 131)
Pareil à une bête tapie dans les hauteurs, le lourd rideau s’abattait, puis remontait au cintre, tandis que les duettistes venaient saluer.—(Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Un rude hiver s’est abattu sur la campagne bourguignonne: les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé.—(Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L’Humanité, 7 septembre 2011)
En avril 1872, les mouches de la Saint-Marc envahirent Paris et sa région. Elles volaient en abondance et venaient s'abattre sur les passants. L'apparition surprenante en nombre prodigieux de cet insecte fit craindre à certains l'annonce d'un fléau.—(Vincent Albouy, Des insectes en ville, Éditions Quae, 2017, page 33)
Et d'autres lames s’abattaient sans cesse sur l’épave. La mer achevait son œuvre. Encore quelques chocs, et la coque effondrée allait disparaître dans le gouffre tourbillonnant du chenal.—(Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris: chez Plon & Nourrit, 1889, page 224)
Au début de mars 1870, c’est-à-dire quatre mois avant la guerre entre la France et la Prusse, parmi la foule des étrangers qui s’abattirent sur Paris, aucun n’attira plus soudainement l’attention que la comtesse de Cagliostro.—(Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
Malgré les mouvements brusques, imprévisibles souvent du bateau, il restait debout à son poste, bien d’aplomb sur ses courtes jambes et il ne tressaillait même pas quand des paquets de mer s’abattaient sur ses vastes épaules.—(Georges Sim (pseudonyme de Georges Simenon), L’île des maudits, éditions J. Ferenczy et Fils, 1929, réédition 1980, chapitre VIII)
Cette année-là, une épidémie s’étant abattue sur les phasianidés, Mme Lefur dut s’estimer heureuse de pouvoir remplacer par une oie sa dinde noëlesque.—(revue Lectures pour tous, Hachette et Cie, 1908, page 254)