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école d'art française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA)
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Autre établissement public national d'enseignement (d) |
Directeur | |
Membre de | |
Site web |
Étudiants |
530[1] |
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Budget |
10,6 millions €[2] |
Pays | |
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Campus |
Quai Malaquais dans le quartier Saint-Germain-des-Prés Cap Saint-Ouen à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) |
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L’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), communément dénommée les Beaux-Arts de Paris, est une école d'art française fondée en 1817. Il s'agit d'un établissement public national à caractère administratif relevant directement de la tutelle de l'État par l'intermédiaire du ministère chargé de la culture. Elle fait partie de l'université Paris sciences et lettres.
Ces beaux-arts étaient au nombre de quatre : peinture, sculpture, gravure, avec l'architecture jusqu'en 1968, date à laquelle le ministre de la culture André Malraux, créa huit unités pédagogiques d'architecture (UPA) réparties sur tout le territoire, en réponse à la crise de l'académisme portée par les conflits politiques. Ce faisant, il brisait l'unité des disciplines des beaux-arts plastiques. Depuis, les unités pédagogiques ont été transformées en Écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA).
L'école est la lointaine héritière des écoles de l'Académie royale de peinture et de sculpture qui a été fondée en 1648 et de l'Académie de Saint-Luc fondée en 1391 et refondée en 1649, à partir de l'ancienne communauté médiévale des peintres et tailleurs d'images. Les locaux de l'Académie royale étaient situés dans la Grande Galerie du palais du Louvre à partir de 1661 jusqu'à la suppression des académies par la Convention en 1793[3].
Un corps professoral de douze maîtres enseignants supervisés par des recteurs ou intendants constitue le dispositif administratif, qui, grosso modo, ne changera pas jusqu'à la réforme de 1863[4].
Les locaux actuels sont le résultat de l'ordonnance du 21 mars 1816 faisant suite à la création de l'Académie des beaux-arts. Cependant, cinq ans plus tôt, le décret du 24 février 1811 portait déjà sur la construction d'une école des beaux-arts, sans toutefois préciser de lieu. Officiellement, les élèves prennent ces locaux en 1817 et la première pierre des nouveaux bâtiments est posée le 3 mai 1820.
De 1870 à 1903, l'institution s'appelle « École nationale et spéciale des Beaux-Arts »[5].
Les femmes y sont progressivement admises, malgré le sexisme prévalent et grâce à l'action militante de l'Union des femmes peintres et sculpteurs fondée par Hélène Bertaux, à partir de 1897[6].
La troisième grande réforme a lieu en 1968. Après un long conflit, les ateliers d'architecture sont séparés des autres ateliers et répartis entre 5 unités pédagogiques d'architecture[7], futures écoles nationales supérieures d'architecture.
En 2017, l'école célèbre ses 200 ans, notamment par l'inauguration de lieux totalement restaurés et l'ouverture d'un musée proposant un parcours sur les traces des élèves d'autrefois[8].
La situation historique et culturelle de cette école est assez exceptionnelle : plantée au cœur de Paris, rive gauche et en bord de Seine, elle attire de nombreux élèves artistes venus de toute la France et du monde entier ; elle permet de fait, outre les cours magistraux, des études par immersion et imprégnation directe avec les différentes formes d'expressions artistiques, du fait :
L'École des beaux-arts forme un vaste ensemble situé sur la rive gauche de la Seine, face au musée du Louvre, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, dont les bâtiments sont répartis sur plus de deux hectares, entre la rue Bonaparte et le quai Malaquais, et datent des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et même, pour certaines parties, du XXe siècle.
La construction la plus ancienne est la chapelle et ses bâtiments annexes (dont la « cour du mûrier »), élevés au début du XVIIe siècle pour le « couvent des Petits Augustins » et dont les travaux commencèrent en 1619. À côté du prieuré de la Sainte-Trinité[9], se trouve encore la « chapelle des louanges », de forme hexagonale, bâtie pour la reine Margot, qui possédait là un vaste palais, aujourd'hui disparu ; elle offrit par testament une partie de son grand jardin et la chapelle à des moines augustins réformés de la communauté de Bourges. Cette chapelle, intégrée ensuite dans un plus vaste ensemble, dont le prieuré, est donc tout ce qui reste du complexe palatial originel de la reine Margot.
Peu avant 1630, la rue qui longe ce monastère est appelée rue des Petits-Augustins.
Au moment de la Révolution française, les moines sont expropriés, et le lieu est aménagé en 1795 pour abriter le musée des Monuments français, lieu créé par Alexandre Lenoir pour préserver et présenter au public des œuvres sauvées des destructions pendant la période révolutionnaire, comme les tombeaux des rois de France de Saint-Denis. Au cours du Premier Empire, le musée, parfois appelé « musée des monuments des Arts » ou « musée des Petits-Augustins », se développe et présente les éléments de la sculpture française les plus remarquables. Ce musée jouxte l'hôtel de Juigné, aux nos 11-13 quai Malaquais, qui devient en 1795 le ministère de la Police dirigé par Joseph Fouché.
Après le retour de la monarchie, lors de la Restauration, Louis XVIII décide la fermeture du musée, en 1816, et ses collections sont en partie dispersées[10]. Les lieux, ainsi que l'ancien hôtel de police, sont alors affectés à l'École des beaux-arts, mais un certain nombre d'éléments des collections y demeurent, comme une série de copies de sculptures célèbres.
L'architecte François Debret est nommé responsable de la construction de nouveaux locaux en 1819. Il édifie d'abord le bâtiment des Loges, indispensable au fonctionnement des concours, et commence le Palais des Études, dont les travaux s’achèvent en 1829. Son élève et beau-frère Félix Duban lui succède en poursuivant l'édification du Palais des études et en réalisant le bâtiment des expositions (salle Melpomène et salle Foch) donnant sur le quai Malaquais. Il a aménagé les cours d'entrée du côté de la rue Bonaparte (qui prend ce nom en 1852), la chapelle et le cloître (cour du mûrier) de l'ancien couvent. Duban a réutilisé des éléments architecturaux et décoratifs, parfois disparates, restés en place après la dispersion des collections du musée des Monuments français, donnant à l'ensemble une unité incontestable. Parmi les plus remarquables de ces « réemplois », il faut noter la présence de nombreux éléments provenant des châteaux d'Anet et de Gaillon dont l'arc, placé entre cours d'entrée et d'honneur, faisait partie intégrante de la façade principale du Palais des études et ce, jusqu'à son démontage en 1977. L'œuvre de Félix Duban se retrouve, depuis, fortement dénaturée[non neutre].
C'est en 1883 que l'École connaîtra sa dernière grande extension avec l'achat de l'hôtel de Chimay et ses annexes, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, situés aux nos 15 et 17 quai Malaquais.
Après 1945, de nouveaux ateliers de trois étages, situés de part et d'autre de la salle dite de « la Melpomène », sont conçus par l'architecte Auguste Perret.
Les bâtiments bénéficient de multiples protections au titre des monuments historiques : classement en 1914 pour la façade du château d'Anet et les restes de l'hôtel de la Trémoille; classement en 1921 pour les cours d'honneur, avec la décoration architecturale et sculpturale qu'elles comportent; classement en 1956 pour les arcades provenant de l'ancien hôtel de Torpanne et qui ont été réédifiées dans les jardins de l'école; classement en 1972 pour la totalité de l'école[11].
Après 1945, de nouveaux ateliers de trois étages, situés de part et d'autre de la salle dite de « la Melpomène », dont les halls du secrétariat, sont conçus par l'architecte Auguste Perret, étouffant les vieux bâtiments historiques, afin de tenter de satisfaire les effectifs grossissants très vite, surtout à partir de 1968 (9 UP d'architecture en 1976). De nouveaux locaux furent construits sur place, puis des extirpations d'UP complètes des locaux historiques se firent dans des locaux de plus en plus éloignés et éparpillés, rue Jacques-Callot dans le 6e arrondissement de Paris, avenue de Flandre dans le 19e arrondissement de Paris. À la fin des années 1970, le bâtiment d'études de la Cour des Loges fut surélevé de deux étages. Des locaux préfabriqués furent installés entre le Palais des Études et l'Hôtel de Chimay dans les années 1990. Le petit atelier historique de Georges Jeanclos, situé sur le flanc arrière droit du Palais des études fut détruit dans ces mêmes années.
En 2007, cinq nouveaux ateliers ont ouvert leurs portes à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis : ceux de forge, céramique, matériaux composites, mosaïque et taille.
Entre 1975 et 1985, le ministère de la Culture, privilégiant le patrimoine, fit effectuer de nombreuses restaurations des bâtiments historiques, étant donné d'importants restes de l'ancien musée des monuments français et du musée des Beaux-Arts :
Dans le cadre d’une mise aux normes d’accessibilité aux personnes handicapées, l'école des Beaux-Arts a aussi effectué une rénovation de ses bâtiments avec l'installation de plusieurs ascenseurs dans les bâtiments historiques de l'école.
En 1793, la suppression de l'Académie royale de peinture et de sculpture et de l'Académie royale d'architecture par la Convention nationale suspend momentanément l'enseignement artistique académique — qui était jusqu'alors dispensé non pas dans une école, mais dans des ateliers particuliers par des professeurs « agréés » puis « reçus » par l'académie — tandis que l'enseignement de l'architecture est placé dans le cadre de la section du génie de l'École polytechnique. Sous la direction de Jean-Nicolas-Louis Durand, il se réduit progressivement à la science de l'ingénieur. L'enseignement artistique subsiste néanmoins dans des ateliers privés où le style éclectique se développe.
Avec la création de l'Institut de France en 1795, une première école est reconstituée par l'Académie des beaux-arts. Une école unique réunissant peinture, sculpture et architecture est créée le 1er floréal an V (20 avril 1797). Les professeurs sont choisis par les académiciens qui désignent aussi les autorités administratives de l'École. Ils décident des sujets et des lauréats du prix de Rome.
Ce mode de fonctionnement traditionnel est officialisé à la restauration avec l'ordonnance du 21 mars 1816 qui donne une existence officielle à l’École royale des beaux-arts[12]. Toutefois, le rôle de l'Académie finit par se réduire, lorsque c'est finalement la réunion des professeurs qui désigne son représentant et son secrétaire perpétuel.
Après la transformation de l'École royale en École impériale des beaux-arts sous le Second Empire, la réforme de 1863[4] réduit l'emprise de l'Académie. L'école est placée sous la responsabilité du ministère de la maison de l'Empereur et des Beaux-Arts auquel est attribué, entre autres, la prérogative de désigner le directeur et les professeurs. Des ateliers préparatoires à l'École et des cours gratuits sont mis en place. Des ateliers officiels sont créés dans chacune des quatre sections. Dans celle d'architecture, il y en a trois (ceux d'Alexis Paccard, de Charles Laisné et de Simon-Claude Constant-Dufeux), mais des ateliers libres subsistent (on en dénombre sept en 1907)[13].
L'École impériale ne devient École nationale des beaux-arts qu'après la chute de l'Empire en 1870 et l'instauration du régime républicain. Cette organisation du système pédagogique est confirmée par le décret du 30 septembre 1883, excepté l'organisation du prix de Rome et de sa préparation qui, depuis 1871, sont toujours sous la responsabilité de l'Académie des beaux-arts.
Les mouvements politiques et sociaux de mai et juin 1968 (l'école étant rebaptisée « Atelier populaire », des dizaines d'affiches militantes y étant réalisées[14]) amènent le ministre de la culture d'alors André Malraux, pour rompre avec l'académisme et calmer les conflits politiques, à réformer en profondeur cette grande école. Il sépare l'architecture des autres disciplines en créant les unités pédagogiques d'architecture (UPA) sur tout le territoire ; elles sont devenues depuis les Écoles d'architecture, puis en 2005 le réseau des Écoles nationales supérieures d'architecture (ENSA).
Alors qu'une réforme de l’enseignement supérieur des architectes est annoncée par le décret Debré du 16 février 1962[15], l'avant-projet de réforme qui prévoit l'accueil des architectes au Grand Palais, daté du 11 septembre 1964, débouche sur l’espace inauguré le 10 septembre 1965[15] avec des travaux sur près de 2 500 m2[15] au Grand Palais, afin d'accueillir les 400 élèves du groupe C, répartis en cinq ateliers [15]. Le directeur de l’ENSBA est cependant critiqué car il n'offre que 62 enseignants pour les 2 800 élèves architectes alors que l’École des ponts et chaussées, elle, en a 154 pour 314 élèves[15].
Le climat devient très militant, les élèves rallient des groupes d'extrême gauche, comme l'UJCml (Roland Castro et son ami Jacques Barda, Christian de Portzamparc, Jean-Marie Léon, Jacques Lucan, Gilles Olive, Pierre Gangnet) ou le CLER (Pierre Granveaud, Dominique Montassut)[16].
Les élèves-architectes interpellent le ministre compétent par une lettre ouverte, le directeur lance un « SOS » afin de « ne pas sacrifier une génération entière d’élèves »[15], sur fond d'ouverture annoncée de la première école nationale d’architecture à Marseille et d'une autre à Versailles pour la rentrée 1968-1969[15]. Ensuite, le climat se tend en Mai 1968 et un décret de décembre 1968 détache l’enseignement de l’architecture de l’ENSBA[15]. UP7, héritière du Groupe C de cette époque va être présente dans l’aile sud du Grand Palais jusqu’en 1980[15].
De 1969 aux environs de 1985, dans les trois disciplines, Peinture - Gravure - Sculpture (PGS) les études se déroulaient en moyenne sur cinq années. Les étudiants étrangers déjà diplômés de l'École des beaux-arts de leur propre pays, dispensés de passer certaines unités de valeurs (UV) ne restaient fréquemment que deux années pour obtenir le DSAP (diplôme supérieur d'arts plastiques).
Le recrutement se faisait par concours : dessin, épreuve dans la discipline choisie et surtout un dossier de travaux effectués auparavant avec entretien avec quelques professeurs de l'École, le Jury. Pour les ressortissants français, l'admission à l'ENSBA se prépare souvent dans d'autres écoles :
La réforme de 1969 a permis de démocratiser l'admission à l'École, d'un recrutement ultra sélectif (quelques dizaines d'élèves), l'École permit pendant une quinzaine d'années à environ 500 élèves par an d'être admis (environ 600 admis, dont 200 directement en atelier, pour 1400 postulants).
Pour l'accès au diplôme, l'étudiant était libre de prendre le temps qui lui convenait (ceci étant très favorable aux étudiants travailleurs) pour se présenter au diplôme avec l'accord du chef d'atelier qu'il avait choisi (et qui l'avait accepté) après avoir obtenu les 11 ou 14 unités de valeurs (UV), selon les sections, correspondant à autant de cours magistraux ou d'atelier spécialisés, dont deux UV la première année pour être autorisé à poursuivre. Bien que les études étaient censées officiellement se dérouler en cinq ans, comme il n'y avait pas d'« années », ni de section formalisant cela, l'élève artiste pouvait éventuellement mener un cursus libre d'un atelier ou d'une discipline à l'autre, voire passer les différents diplômes correspondant aux différentes disciplines.
Jusque vers 1985, le Collège des chefs d'atelier, souvent des artistes très renommés, était recruté par cooptation externe ou interne d'anciens élèves, devenus assistants. Sous le ministère de Jack Lang le recrutement collégial fut supprimé pour un choix effectué directement par le ministère.
Entre 1969 et 1991, il n'y a qu'un seul diplôme, le diplôme supérieur d'art plastique (DSAP), avec mention de la discipline. Un étudiant diplômé du DSAP pouvait donc le repasser pour les deux autres disciplines à raison d'obtenir les quelques unités de valeurs spécifiques. Jusqu'à l'ouverture des facultés d'arts plastiques, le DSAP était le plus haut diplôme existant en pratique artistique en France, et très prisé par les étudiants-artistes étrangers.
Dans les années 1990, le DSAP est remplacé par le diplôme national supérieur d'art plastique (DNSAP), par ailleurs, un diplôme de 3e année, et des masters sont créés.
Les Beaux-Arts sont organisés en ateliers, contrairement à la plupart des autres écoles d'art qui fonctionnent par cours.
La durée des études à l’ENSBA est de trois années au minimum, de cinq années au maximum et d'une année post-diplôme non obligatoire.
Elle se décompose en :
Depuis 2006, l'enseignement est mis aux normes européennes et l'année scolaire se décompose en 2 semestres sanctionnés par un nombre d'UC (unités de crédit) minimum obligatoire.
En mars 2018, en plein mouvement #metoo, l’institution fait face à une crise : une pétition est lancée dénonçant le « harcèlement sexuel et moral » aux Beaux-arts de Paris. Elle est rédigée par cinq étudiants, qui citent six professeurs. La direction réagit en organisant une réunion d’information sur le sujet[17],[18].
Le ministère de la Culture missionne l’Inspection générale des affaires culturelles afin qu’elle enquête sur l’application des objectifs d’égalité hommes femmes dans l’école[19].
L'ouvrage Les Suffragettes de l'Art, consacré à l’histoire des femmes dans l'école, est victime lors de sa parution en 2024 d'autocensure : le chapitre dédié à cette polémique est expurgé[20],[21].
L'École nationale supérieure des beaux-arts possède un immense patrimoine, légué par les Académies royales puis régulièrement augmenté jusqu'en 1968 des travaux de ses élèves (les prix de Rome entre autres), mais aussi de tous les modèles pédagogiques acquis pour leur formation ainsi que de donations exceptionnelles[22].
Fortes de près de 450 000 œuvres et ouvrages, les collections de l'École des beaux-arts permettent ainsi de reconstituer l'histoire de l'enseignement de l'art officiel en France, qui essaima dans le monde entier, en attirant des étudiants de tous les continents.
Ces collections se composent d'environ 2 000 peintures dont des œuvres de Nicolas Poussin (Mercure, Hersé et Aglaure), Antoine van Dyck, Hyacinthe Rigaud, Charles de la Fosse (L’Enlèvement de Proserpine, vers 1673), Charles-Joseph Natoire, Jean-Honoré Fragonard, Hubert Robert, Jacques-Louis David (Érasistrate découvrant la cause de la maladie d’Antiochius) et Jean-Auguste-Dominique Ingres, de 600 objets de différents types d'arts décoratifs, de 600 éléments d'architecture (fragments, parties de bâtiments anciens), d'environ 15 000 médailles, de 3 700 sculptures, de 20 000 dessins dont certains par Albrecht Dürer, Michel-Ange, Paul Véronèse, Le Primatice, Pontormo, Jacques Bellange, Nicolas Poussin, Charles Le Brun, Claude Lorrain, Rubens, Antoon Van Dyck, Jacob Jordaens [23], Rembrandt, François Boucher, Hubert Robert, Ingres, Géricault, Delacroix, Gustave Moreau[24] ou encore Pierre Alechinsky, de 45 000 dessins d'architecture, de 100 000 gravures et estampes dont certaines par Dürer ou Lucas Cranach l'Ancien notamment, de 70 000 photographies datant pour la majeure partie de la période 1850-1914, de 65 000 livres datant du XVe au XXe siècle (dont 3 500 pour les XVe et XVIe siècles), de 1 000 pièces d'archives manuscrites (lettres, inventaires, registres, notes) ainsi que de 390 importants manuscrits enluminés, complets ou fragmentaires.
Si ces collections ne sont pas présentées de façon permanente, elles font l'objet d'expositions régulières au sein de l'École ou font l'objet de prêts. S'agissant des dessins, le cabinet Jean Bonna a été inauguré en 2005 : deux expositions y sont organisées chaque année à partir du fonds de l'École, alors qu'une troisième est consacrée à un artiste contemporain. Les étudiants de l'École, ainsi que les étudiants à partir du 3e cycle et chercheurs en histoire de l'art, ont la possibilité de consulter la documentation et les œuvres communicables, sur rendez-vous, en salle de lecture.
Par ailleurs, la majorité des œuvres est décrite dans le Cat'zArts, qui est un catalogue numérisé des œuvres graphiques, manuscrits, peintures et sculpture[25]. Cette base de données comprend déjà près de 80 000 notices dont environ 48 000 sont illustrées[26]. Certains fonds sont également décrits dans la base Joconde du ministère de la Culture, et une intégration dans le moteur de recherche Collections de ce même ministère est actualisée.
Le catalogue Cat'zArts-Livres, également accessible par internet, permet quant à lui de consulter les références des livres imprimés et des périodiques. Dans le cadre de son partenariat avec l'Institut national d'histoire de l'art (INHA), les références des ouvrages du service des collections peuvent être consultées par le biais du catalogue collectif de l'INHA ; elles sont à terme reversées dans le catalogue national SUDOC.
Dans le Catalogue méthodique de la bibliothèque de l'École nationale des beaux-arts rédigé en 1873 par Ernest Vinet, premier bibliothécaire de l'École, celui-ci écrivait que « parmi les grandes institutions publiques dont Paris s'honore, l'École des beaux-arts était, à la fin de 1862, la seule qui n'eut point encore de bibliothèque… c'était un amas de livres inaccessible, inconnu, ce n'était point une bibliothèque[27]. » Les choses ont bien changé.
Depuis l'origine de l'École, il n'existait pas de local pour permettre aux élèves de consulter les livres, les manuscrits, les estampes, les dessins d'académie ou d'architecture que l'École possède. Ils étaient déposés dans l'attique situé au-dessus de la galerie des modèles ou dans des cabinets. Les envois de Rome étaient archivés à la bibliothèque de l'Institut.
Pourtant une bibliothèque était prévue sur les plans de François Debret et de Félix Duban, comme sur les projets des professeurs de l'École. En 1861, ceux-ci décident de créer une salle de lecture dans l'ancienne galerie de présentation des maquettes d'architecture qui se trouvait dans l'aile est du Palais des Études.
Ernest Vinet est nommé bibliothécaire le 17 décembre 1862. Félix Duban est chargé de faire cette transformation avec ses conseils. Cette création est contemporaine de la réforme de l'École de 1863. La nouvelle bibliothèque ouvre ses portes aux élèves le 25 janvier 1864. C'est une salle rectangulaire de 20 m par 8.
Dans son rapport de 1863, Vinet présente la bibliothèque et en particulier les meubles qui ont dû être créés pour recevoir certains grands documents et placés dans deux grandes épines dans l'axe médian de la salle : « L'École possède un grand nombre de dessins d'architecture qui forment cent soixante volume in-folio. Il est de ces volumes qui n'ont pas moins de 1,70 m de hauteur. Ce qui nous contraint à leur consacrer des meubles tout exprès ». Les rayonnages sont placés contre le mur face aux fenêtre. Des tables sont placées dans l'axe médian, entre les meubles, pour recevoir douze à quinze lecteurs. Sous les fenêtres ont été placés des casiers mobiles avec des médaillers vitrés. Des tableaux de l'ancienne Académie royale de peinture sont placés sur les murs.
Dans les années 1940, il devient évident qu'il faut agrandir la bibliothèque. En 1967, la bibliothèque est agrandie d'une salle des périodiques et d'une bibliothèque pour les études élémentaires placées dans la galerie nord du Palais des Études. La bibliothèque est rénovée en 1975.
Dans les années 1990, le mécénat grec des « Amis de Stratis Andréadis » a permis la transformation de la bibliothèque en médiathèque d'actualité portant son nom, qui a ouvert ses portes en 1994.
Logée dans la cour vitrée du Palais des Études, la Médiathèque de l'École des beaux-arts de Paris a répondu aux exigences de l'enseignement artistique, jusqu'alors uniquement enrichi et documenté par les activités du CID (1974). Créé en 1983 sous le nom de Salle d'actualité/CID à l'initiative de Mathilde Ferrer et d'un groupe de documentalistes issues de l'Institut de l'Environnement, grâce au soutien du directeur F. Wehrlin et de quelques enseignants tels que Georges Jeanclos, ce service comblait une lacune, celle d'une information actualisée sur l'art contemporain et l'enseignement artistique[réf. nécessaire].
La médiathèque comporte un fonds composé de livres, catalogues d'expositions, monographies d'artistes, périodiques français et étrangers, dossiers thématiques, documents audiovisuels, photographies numériques des travaux d'élèves. Le fonds est en libre accès dans sa majeure partie et s'adresse en priorité aux étudiants et enseignants de l'École, mais est accessible à toute personne extérieure qui justifie de travaux de recherche, étudiants, universitaires, critiques, artistes[28].
Dans sa galerie d'expositions donnant sur le quai Malaquais, au numéro 13, l'ENSBA organise des expositions variées en rapport avec les beaux-arts et y présente également parfois ses collections. Cet ensemble comporte une grande salle au rez-de-chaussée et plusieurs autres salles à l'étage. Les lieux peuvent être loués. Le premier Salon de la Jeune Peinture s'est tenu ici en 1950 et le second en 1951.
De 1795 à la réforme du [4], l'École est dirigée par un conseil de professeurs[29].
Ce conseil, formé au départ de douze artistes — six peintres et six sculpteurs —, est secondé par un secrétaire perpétuel.
La République de 1848 crée un poste de directeur administratif : ce fut d'abord Charles Blanc, qui fut remplacé par Alfred d'Orsay en sur ordre de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République.
Professeurs, chefs d'atelier de 1937 à 1954 :
Professeurs, chefs d'atelier de 1954 à 1968 :
Professeurs, chefs d'atelier
Créé en 1911[42].
Créé en 1945 spécialement pour Jean Souverbie.
Créé par Pierre-Charles Dandrillon[44].
Enseignements théoriques :
Pôle dessin :
Pôle impression-édition et numérique :
Département des technicités :
Pratiques artistiques :
À la création de l'École, les femmes sont interdites d'y étudier. Les directeurs ne considèrent alors pas l'art comme une pratique féminine. Il faut attendre 1889 pour qu'une salle spéciale soit créée dans l'école pour accueillir un petit nombre de femmes qui souhaiteraient participer aux concours (salle ouverte grâce aux pressions du collectif de l’Union des femmes peintres et sculpteurs porté par la sculptrice Hélène Bertaux. C'est seulement en 1897, que l'École des Beaux-Arts accepte officiellement les femmes. Celles-ci sont alors autorisées à travailler dans les galeries, à se présenter aux examens d’entrée et doivent suivre les cours de peinture et de sculpture dans un atelier distinct de celui des hommes. Cette date de 1897 concerne d'abord la section peinture, mais il faut attendre 1898 pour que Julia Morgan soit admise en section architecture et 1899 pour qu’une femme se présente au concours dans la section sculpture. En 1900, les femmes ont accès aux ateliers, qui leur permettent de peindre les modèles vivants[47]. L'accès rendu possible des femmes aux formations attire également quelques étudiantes d'autres pays, telle Marguerite Nakhla, artiste-peintre égyptienne, dans l'entre-deux-guerres.
Malgré tout, les étudiantes restent discriminées à cause de leur genre. Elles sont majoritaires mais subissent encore les conséquences du sexisme et de mythes propres au domaine de l'art, notamment l'idée du « génie créateur masculin », qui favorise l'art des hommes[48].
Les élèves et anciens élèves sont traditionnellement réunis au sein de l'association appelée Grande Masse des Beaux-Arts, créée officiellement en 1926, mais dont le système existe depuis la fin du XIXe siècle. Elle assure un certain nombre de services sociaux aux élèves et anciens élèves de l'École, ainsi qu'aux anciens élèves des écoles nationales d'architecture parisiennes.
Cette catégorie permet de retrouver certains artistes diplômés de l'école depuis 1817 :
Par ailleurs, la base de données Cat'zArts[49] mentionne également un grand nombre d'anciens élèves.
En 1861, le peintre Paul Cézanne se voit refuser au concours d'entrée. L'Académie des Beaux-Arts, elle aussi, est contestée, avec la naissance, en 1863, du salon des refusés, imposé par Napoléon III, et exposant des peintres tels que Édouard Manet, refusé au salon officiel. Cette même année, Napoléon III change aussi en profondeur la gouvernance des Beaux Arts de Paris. La peintre Marie Laurencin évoque dans un entretien en 1954 avoir été refusée trois fois aux Beaux Arts de Paris[50].
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