Chaulnes
commune française du département de la Somme De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Chaulnes est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Chaulnes | |||||
La Grand Place, statue de Lhomond, devant l'hôtel de ville. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | CC Terre de Picardie | ||||
Maire Mandat |
Thierry Linéatte 2020-2026 |
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Code postal | 80320 | ||||
Code commune | 80186 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Chaulnois | ||||
Population municipale |
1 986 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 235 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 48′ 59″ nord, 2° 48′ 17″ est | ||||
Altitude | Min. 80 m Max. 104 m |
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Superficie | 8,46 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Chaulnes (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Chaulnes (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Ham | ||||
Législatives | 5e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | https://www.mairiechaulnes.fr | ||||
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Chaulnes est un bourg picard du Santerre situé à égale distance (39 km) d'Amiens et Saint-Quentin[1] d'une part, de Paris et Lille d'autre part, en bordure de l'autoroute A1.
Chaulnes est entourée[2],[3] des communes (en commençant par le nord-est, puis dans le sens des aiguilles d'une montre) de Hypercourt, Puzeaux, Punchy, Hallu, Chilly, Lihons, Vermandovillers et Ablaincourt-Pressoir.
Le sous-sol est composé de galets ou de cailloux et de sables. Il est recouvert d'une argile épaisse et grasse qui retient à la surface les eaux pluviales. Un courant d'eau souterrain intermittent appelé « veines aqueuses de Lihons » peut provoquer quelques inondations[4].
Situé sur le plateau du Santerre, le relief de Chaulnes est celui d'un plateau, bordé au sud, à l'est et au nord-est de la ville par des vallons peu marqués[2]. Des espaces boisés se rencontrent à l'ouest et au nord-ouest. À l'est du territoire communal, le passage de l'autoroute du Nord et de la ligne LGV Nord, voies parallèles distantes de quelques dizaines de mètres, constitue une frontière visuelle. Le point culminant de la commune se situe à 110 mètres[4].
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[Carte 1].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 °C)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 706 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Chaulnes est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Chaulnes[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chaulnes, dont elle est la commune-centre[Note 3],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 4],[I 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (14,2 %), zones urbanisées (12,8 %), forêts (8 %)[11]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
L'urbanisation de Chaulnes s'étale essentiellement le long de la route départementale 337, qui traverse et structure ainsi la commune. De ce fait, il est difficile de dégager nettement un centre. La mairie et l'église sont situées face à face, de part et d'autre d'une longue et belle place, typique de la Picardie, mais pratiquement sans animation commerciale sauf les jours de marché. Les commerces sont situés de façon disséminée dans le secteur qui va du chevet de l'église jusqu'à l'ancienne gendarmerie, et dans la longue rue qui mène à la gare.
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 993, alors qu'il était de 910 en 2013 et de 876 en 2008[I 6].
Parmi ces logements, 90,3 % étaient des résidences principales, 1,5 % des résidences secondaires et 8,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 83,8 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 16 % des appartements[I 6].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Chaulnes en 2018 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,5 %) inférieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 56,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (57,2 % en 2013), contre 60,3 % pour la Somme et 57,5 % pour la France entière[I 7].
Depuis les années 1960-1970, des lotissements de maisons individuelles sont venus densifier l'occupation humaine à l'ouest de cette longue artère.
Implantée au sud de la commune sur la ligne d'Amiens à Laon, la gare de Chaulnes est aujourd'hui desservie par les TER de la SNCF qui en trente minutes environ la relient vers l'ouest à Amiens, préfecture du département et de la région, et vers l'est à Tergnier puis à Laon dans le département voisin de l'Aisne. Elle est également desservie par des cars de la SNCF qui la relient, au nord à Péronne puis Roisel et, au sud à Montdidier.
À environ 3 km au nord de Chaulnes, se situe la gare TGV Haute-Picardie qui la relie aux principales villes françaises, mais aussi à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, et ainsi à Bruxelles et Londres. Dans ces conditions, l'aéroport de Paris, au sud, et Lille, au nord, sont à moins de trente minutes[Note 4].
Le déclin du trafic ferroviaire n'a pas pénalisé Chaulnes car la commune est située à distance équivalente — une dizaine de kilomètres — des deux sorties « Roye » et « Péronne » de l'autoroute « Paris–Lille / Paris–Valenciennes–Bruxelles / Paris–Calais–Londres[Note 5] » (autoroute « A1 »[Note 6] »). En outre, sa position s'est trouvée renforcée par la construction dans les années 1990 et 2000, à 3 km de Chaulnes, de la gare TGV Haute-Picardie — sur la ligne TGV Paris-Lille-Bruxelles-Londres — et d'un accès à l'autoroute Le Havre-Amiens-Saint-Quentin (autoroute « A29 »).
Chaulnes est également un carrefour routier secondaire : la commune est traversée d'une part par la route départementale 337 qui la relie vers l'ouest à Amiens et vers le sud-est à Nesle, et d'autre part au sud elle est le point de départ de la départementale 132 qui permet de rejoindre Roye et, au nord-est, elle est le point de départ de la départementale 150 qui permet de rejoindre Péronne, ou Saint-Quentin si l'on poursuit vers l'est par la départementale 1029. La départementale 337 permet aussi d'accéder, à une distance de 4 km en direction de Nesle, à la départementale 1017 qui est la liaison routière historique entre Paris et Lille puis la Belgique : l'« ex-nationale 17 », d'axe sud-nord évidemment.
En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 44, Montdidier - Chaulnes - Péronne - Roisel, ligne no 47)[12].
On trouve dans les textes anciens, les formes suivantes pour désigner Chaulnes : Cenla ; Centla (889...) ; Cenlula (1103.) ; Chanle (1123.) ; Chaule (1214.) ; Chaula (1214.) ; Chaules (1369.) ; Chaulle (xve siècle.)[13] ; Chaulnes (1557.) ; Chaunes (1563.)[13] ; Chaulne (1573.) ; Chaune (1579.) ; Calnæ (1751.) ; Calneiæ[14].
L'origine pourrait être :
On ne trouve pas trace écrite de l'existence de Chaulnes avant le XIIe siècle. Dans une charte de l'évêque de Noyon, Baudry, datant de 1103, il est fait mention de l'autel de Chaulnes[16], ce qui induit la présence d'une église pour l'abriter.
Dans une charte de 1116, il est fait mention des premiers seigneurs de Chaulnes, qui « paraissent issus des châtelains de Péronne[17] ».
Dans un dénombrement de 1214, il est dit que Nevelon de Chaule, « homme-lige du roi de France », « tient du roi suzerain la forteresse de Chaule avec la terre arable qui en dépend…[18] ».
En 1288 le trouvère sarrasin[19] relate la participation du « sire Jehan de Chanle » au « tournoi de Hem ». Le , Gilles de Chanle fonde la chapelle de la paroisse[19].
« Messire de Boissy, seigneur de Chaulnes » meurt à la bataille d'Azincourt[19] en 1415, ainsi que « Jean de Chaule, seigneur de Bretigny ».
« Marguerite de Mailly, veuve de Messire de Boissy », « dame de Chaulnes et du grand manoir de Lihons », épouse en « secondes noces Gilles III de Soyécourt[20] » ; elle laisse la seigneurie de Chaulnes à sa belle-sœur Marie de Boissy qui a épousé Jean de Brimeu : leur fille unique Jeanne épouse Antoine d'Ongnies, « d'une famille originaire des Pays-Bas », qui prend par cette alliance le titre de » seigneur de Chaulnes[20] ». Leur fils Gilles d'Ongnies, seigneur de Chaulnes et époux d'Antoinette de Beaufort, meurt à la bataille de Montlhéry en 1465. Le fils de Gilles et Antoinette, Philippe d'Ongnies, épouse Suzanne Lhuillier, fille du seigneur de Manicamp[20].
Le château de Chaulnes est détruit par les Bourguignons en 1471[21].
Le baron Louis Ier d'Ongnies — fils de Philippe d'Ongnies et de Suzanne Lhuillier — et son épouse Antoinette de Rasse font construire à partir de 1555 le magnifique château de Chaulnes[22].
Par lettres patentes enregistrées le , la baronnie de Chaulnes est érigée en comté pour Louis Ier d'Ongnies[20]. Il se fait remarquer aux sièges de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque et à la bataille de Dreux. Il est ensuite gouverneur de Saint-Quentin[20].
Le roi Charles IX reçoit en 1567 au château de Chaulnes le serment d'obéissance du maire et des échevins d'Amiens[21].
Louis II d'Ongnies, comte de Chaulnes, « lieutenant-général de Picardie et chevalier des ordres du roi », petit-fils de Louis Ier, meurt en 1604 sans postérité[22]. Comme Louise la sœur de Louis II est également sans descendance — bien que mariée à Philibert-Emmanuel d'Ailly — c'est la sœur de ce dernier, Claire-Charlotte d'Ailly, qui hérite du comté[23].
Claire-Charlotte d'Ailly épouse en 1619 Honoré d'Albert (1581-1649), lieutenant-général de Picardie et maréchal de France, et lui porte en dot le comté[23] qu'elle vient elle-même de recevoir. La même année, Honoré d'Albert est créé 1er duc de Chaulnes « par une nouvelle faveur » de Louis XIII[23].
En outre, en 1621, Chaulnes est érigé en duché-pairie au profit du même Honoré d'Albert[23].
Le château de Chaulnes est agrandi et embelli au XVIIe siècle. Il comprend alors, autour d'une cour carrée, quatre corps de bâtiment cernés de douves, entourés d'un parc à la française de 70 hectares, parc équipé de pompes hydrauliques pour alimenter les bassins[24],[25],[Note 7]. Il reçoit la visite de Louis XIII et de la reine Anne d'Autriche en 1632, Richelieu en 1640[27], Louis XIV et la reine Marie-Thérèse d'Espagne en 1671, Madame de Sévigné en 1689[28].
Charles d'Albert d'Ailly (1625-1698), fils d'Honoré d'Albert, est le 3e duc de Chaulnes à la suite de son frère, mort en 1653[29]. Il est successivement lieutenant-général des armées du roi Louis XIV, commandant en chef pour le roi en Bretagne, puis en Guyenne. Il n'a pas de descendance et, à la demande de sa mère, Claire-Charlotte Eugénie d'Ailly, le titre est transféré à la maison d'Albert de Luynes, en l'occurrence à Charles-Honoré d'Albert de Luynes, duc de Chevreuse, sinon à la descendance de ce dernier. Charles-Honoré d'Albert devient ainsi le 4e duc de Chaulnes ; il meurt en 1717 à l'âge de 67 ans[30].
Louis-Auguste d'Albert d'Ailly (1676-1744), devient à son tour le 5e duc de Chaulnes en 1717. Il est aussi pair de France[31],[32]. Officier, il termine sa carrière militaire en étant élevé en 1741 à la dignité de maréchal de France[33]. Il épouse Marie Anne Romaine de Beaumanoir-Lavardin (1688-1745). Le titre de duc de Picquigny est transféré de son vivant à ses fils, dès 1729, en l'occurrence au premier de ceux-ci, Charles-François. Le titre de duc de Chaulnes aurait également été transféré à la même occasion[31].
Charles-François d'Albert d'Ailly (1707-1731), fils du précédent, porte également le titre de duc de Chaulnes pendant deux ans, de 1729 à sa mort prématurée car il n'a que 24 ans.
Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly (1714-1769), devient, comme son frère, le 5e duc de Chaulnes, mais seulement en 1744 à la mort de son père[31] qui, cette fois, ne fait pas le transfert de son vivant. Il est officier, lieutenant général des armées du roi Louis XV, gouverneur et lieutenant général pour le roi de la province de Picardie. Il s'intéresse aussi aux sciences, notamment comme astronome et physicien. Membre de l'Académie des sciences, il collectionne les instruments scientifiques, dont certains qu'il fait fabriquer suivant ses propres directives. Il installe à Chaulnes un observatoire, où il convie ses amis. Il possède aussi une importante bibliothèque, pour partie à Chaulnes, pour partie dans son hôtel particulier parisien, aujourd'hui siège de l'École des Mines. Le , il avait épousé Anne-Josèphe Bonnier de La Mosson, dame du palais de Marie Leszczynska, reine de France, que l'on peut voir aujourd'hui au Louvre dans un célèbre tableau de Nattier. Le portrait de son époux en Hercule, peint également par Nattier, est également au Louvre.
Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, fait construire sur la gauche de l'avant cour du château de Chaulnes, le grand commun, vaste édifice en brique et pierre, qui subsiste jusqu'à la Première Guerre mondiale. Il fait aussi reconstruire en brique et pierre l'église paroissiale de Chaulnes, dans un élégant style néo-classique. Cette église est également détruite pendant la Première Guerre mondiale. Ces importantes dépenses obèrent sa fortune, dont une partie est saisie par ses créanciers lorsqu'il meurt. Le duché de Picquigny, notamment, est alors vendu et sort définitivement de la famille.
Le fils de Michel Ferdinand, Louis Joseph d'Albert d'Ailly (1741-1792), est le 6e duc de Chaulnes et le dernier ayant vécu à Chaulnes. Également passionné par les sciences, il est chimiste et vit dispendieusement. Après son mariage en 1758 avec sa cousine Marie Paule Angélique d'Albert de Luynes, il entreprend un long voyage en Égypte [34] en 1763. En 1775, il met au point un procédé pour préparer de l'eau acidulée et, peu après, une méthode pour porter secours aux asphyxiés au gaz carbonique.
Peu avant la Révolution française, il revient à Chaulnes où il termine sa vie, ruiné et en mauvaise santé physique et mentale : il y meurt le [34].
Après lui, le titre de duc de Chaulnes est porté par la maison d'Albert de Luynes, laquelle n'a plus de lien direct avec la ville de Chaulnes.
En 1806, le château et son domaine sont vendus par adjudication au tribunal de la Seine à la requête des créanciers. Le château est adjugé à monsieur Bourdon qui le fait démolir en grande partie, pour servir à la construction de son château d'Omiécourt [26], dans la commune limitrophe.
L'ancien grand commun est conservé et devient le château de Chaulnes.
En 1811, le reste du domaine — 350 hectares — est acquis par un ancien notaire de Beauvais, monsieur Boulanger, qui en fait don à son petit-neveu le comte Félix-Bellator de Beaumont à l'occasion de son mariage [26],[Note 8].
Le développement de Chaulnes s'affirme au XIXe siècle avec, le , la mise en service de la voie ferrée Amiens-Tergnier par la Compagnie des chemins de fer du Nord et l'inauguration de la gare de Chaulnes. Celle-ci a été un important nœud ferroviaire jusque dans les années 1960. Elle était située au croisement de la ligne d'Amiens à Laon et de l'ancienne ligne de Saint-Just-en-Chaussée à Douai.
Pendant la guerre franco-allemande de 1870, les Chaulnois ont à souffrir des rigueurs de l'occupation prussienne : ils doivent acquitter un tribut financier et subissent les réquisitions en nature.
Le bourg est considéré comme détruit à la fin de la guerre[38],[39],[40] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [41].
À l'issue de la guerre, Chaulnes, située dans la « zone rouge » du Santerre et totalement ruinée[42], ne doit pas, comme les villages environnants, être reconstruite. Elle l'est néanmoins grâce à la ténacité de ses habitants [43].
Pendant la « drôle de guerre » du au , Chaulnes est située sur la ligne de guet « R », ligne d'alerte pour Paris en cas d'attaque aérienne.
1940, Chaulnes victime de bombardements aériens allemands, au cours de la bataille de France :
Réfugiés et prisonniers de guerre à Chaulnes, après la signature de l'armistice du :
La Resistance chaulnoise en 1944 :
Libération de Chaulnes :
Le a lieu la cérémonie de remise de la croix de guerre 1939-1945 à la commune de Chaulnes en présence des autorités civiles et militaires du département et de l'Armée, des anciens combattants et de toute la population[44].
La ville est desservie par la gare de Chaulnes sur la ligne d'Amiens à Laon, et est à 3 km de la gare TGV Haute-Picardie qui la relie aux principales villes françaises, à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, à Bruxelles et Londres.
Compte tenu de cette excellente desserte, un projet de troisième aéroport en région parisienne a été envisagé à Chaulnes en 2001. Fortement contesté par les riverains, ce projet a été abandonné au profit d'un accroissement des capacités de l'Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle[45].
La commune se trouve dans l'arrondissement de Péronne du département de la Somme
Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Chaulnes. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Ham
Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 1958 de la cinquième circonscription de la Somme.
La commune était adhérente de la communauté de communes de Haute-Picardie créée en 1994 sous le nom de communauté de communes de Chaulnes et environs, et qui a pris sa dénomination de communauté de communes de Haute-Picardie en 1999.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, le préfet de la Somme propose en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui prévoit la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département[46].
Le projet préfectoral prévoit la « fusion des communautés de communes de Haute-Picardie et du Santerre », le nouvel ensemble de 17 954 habitants regroupant 46 communes[47],[48],[49]. À la suite de l'avis favorable de la commission départementale de coopération intercommunale en [50], la préfecture sollicite l'avis formel des conseils municipaux et communautaires concernés en vue de la mise en œuvre de la fusion le [51].
Cette procédure aboutit à la création au de la communauté de communes Terre de Picardie, dont la commune est désormais membre[52].
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1919 | 1929 | Gaston Jules | Agriculteur et négociant en vin | |
1929 | Jules Bourry | SFIO | Maire pendant la Seconde Guerre mondiale | |
M. Reuet | ||||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
mars 1971 | mars 1989 | Serge Bayard | SFIO puis UDF-MDSF |
Agent de maîtrise SNCF, secrétaire FO des cheminots de Chaulnes Conseiller général du canton de Chaulnes (1973 → 1994) |
mars 1989 | juin 1995 | René Caron | Directeur du collège de Chaulnes | |
juin 1995 | En cours (au 22 février 2023) |
Thierry Linéatte | PS | Instituteur Vice-président de la CC Terre de Picardie (2017 → ) Réélu pour le mandat 2020-2026[53],[54] |
Depuis 1969, Chaulnes est jumelée à la ville allemande de Edemissen, en Basse-Saxe, au centre de la partie nord de l'Allemagne, entre Brunswick (à environ 25 km) et Hanovre, la capitale du Land de Basse-Saxe (à environ 40 km). Jusqu'en 1990, avant la réunification des deux Allemagnes, Edemissen se trouvait à proximité de la frontière avec la République démocratique allemande. L'échange scolaire a repris en 2015[55].
Chaulnes bénéficie depuis le début des années 2010 d'une nouvelle station d'épuration traitant les eaux usées de la ville, construite à proximité de la précédente qui a été désaffectée.
Le ramassage des ordures ménagères et des déchets recyclables et la gestion de la déchetterie, située entre les bourgs de Rosières-en-Santerre et Vauvillers, à environ 6 km de Chaulnes sont gérés par la communauté de communes Terre de Picardie.
Les établissements scolaires de la commune dépendent de l'académie d'Amiens.
En 2012, la commune dispose sur son territoire de l'école maternelle « Au pays des enfants sages » et de l'école élémentaire Robert-Doisneau[56]. Elle accueille aussi sur son territoire le collège Aristide-Briand[57].
Chaulnes ne possède pas d'établissement hospitalier ; elle dépend pour cela des installations du chef-lieu d'arrondissement, Péronne, ou de celles du chef-lieu de département, Amiens.
La commune, est dotée d'une maison médicale regroupant depuis , plusieurs médecins généralistes et deux cabinets infirmiers. Une société de transport par ambulance est installée dans la commune depuis les années 1980.
La commune dispose de la crèche Les Pipious, une structure associative soutenue par la municipalité qui accueille de 35 à 40 bébés et bambins. Confrontée à un important déficit en 2019, elle est menacée de disparition en 2020 si des sources de financement ne sont pas trouvées[58],[59].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[60]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[61].
En 2021, la commune comptait 1 986 habitants[Note 10], en évolution de −1 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2015 | 2020 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
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2 006 | 1 997 | 1 986 | - | - | - | - | - | - |
Chaulnes est le lieu où se déroule un festival de metal, le « Killer Fest ». Chaque année, il regroupe plus de cinq cents passionnés sur un week-end.
Depuis les années 1980, la commune dispose d'installations sportives :
Un club d'équitation est également installé dans la commune, dans les écuries de la ferme dite « Le Château[Note 12] ».
Le principal quotidien local est Le Courrier picard, dont le siège social est à Lille.
Le Journal de Ham publie plus d'articles sur Chaulnes depuis le redécoupage cantonal de 2014 en France
Les autres moyens d'information locale sont les bulletins des collectivités locales et leurs sites Internet.
Seul le culte catholique est célébré chaque fin de semaine à Chaulnes dans l'église Saint-Didier.
La paroisse Notre-Dame de Haute-Picardie qui gère ces activités cultuelles est créée en , elle est basée à Chaulnes. Elle regroupe les anciennes paroisses de Chaulnes, Rosières-en-Santerre et Roye.
Il n'y a pas de lieu de culte musulman à Chaulnes.
L'activité économique de Chaulnes repose d'une part sur l'agriculture, de la petite industrie mécanique et de l'industrie agro-alimentaire et, d'autre part, sur les services : logistique, commerce, poste, banque, office notarial, établissements scolaires — maternelle, primaire et collège —, cabinets médicaux et infirmiers, services d'ambulance et de taxi, aide à domicile...
Chaulnes est une bourgade qui offre un tissu commercial au rayonnement local : du commerce de détail de proximité et deux moyennes surfaces situées dans le centre-ville.
Ainsi, en dehors des magasins de vente au détail, les principales entreprises sont :
À proximité de Chaulnes, à moins de 10 km, on trouve également d'autres pôles d'activité :
À moins de 15 km, soit environ quinze minutes en voiture, se situent les pôles d'activité de Péronne et Roye.
Blason | De gueules au château d'argent, ouvert, maçonné et crénelé de sable, issant d'une terrasse palée de sinople vergetée de gueules de dix pièces[74],[75].
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Détails | Les armes de la commune de Chaulnes ont été adoptées par le conseil municipal le mais elles étaient en usage auparavant ; elles figurent sculptées sur le socle du monument au morts érigé en 1924[77]. |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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