En France, les historiens font commencer le XVIIesiècle avec l'assassinat du roi Henri IV en 1610 et le font terminer avec la mort de LouisXIV en 1715.
Au cours du siècle, 2 à 2,75 millions d’Africains sont déportés vers l’Amérique[3]. 15 000 esclaves par an sont exportés vers le Brésil depuis Luanda et de Benguela en Angola pendant le XVIIeet leXVIIIesiècle. Les Français opèrent surtout sur les côtes sénégalaises et ivoiriennes, tandis que les Anglais se partagent le monopole de la traite au Bénin avec les Français et les Portugais et sur la Côte de l'Or avec les Hollandais.
Vers 1596-1637: règne de Sulayman Solong(en), premier sultan du Darfour. Il fonde la dynastie Keira(en) (ou Kayra) qui s’impose au détriment des Toundjour[4].
Vers 1600-1850: le commerce des Diakhanké («les gens de Dia», sur le Niger) prospère de 1600 environ jusqu’au milieu du XIXesiècle, entre Ségou et Sikasso à l’est, le cours supérieur de la Gambie et du Sénégal à l’ouest et le Fouta-Djalon au sud. Ils transportent vers la côte des esclaves, l’or acheté au Bambouk, des tissus de coton fabriqués dans leurs propres villages, de l’ivoire et de la cire, qu’ils échangent avec les produits usuels de la traite avec les Européens. Ils participent également au commerce interafricain: ils fournissent à la Sénégambie des noix de kola, du beurre de karité, du fer et des tissus; vers le Niger, il ramènent principalement du sel et d’autres tissus[5].
1610-1790: le Royaume d'Oyo, au sud-est du Nigeria, est à son apogée[8]. Les Yoruba sont parmi les premières victimes de la traite organisée par les Portugais par les ports de Badagry et Porto-Novo. Soumis et razziés par leurs voisins aux XVIeetXVIIesiècles, ils parviennent à s’organiser et combattent victorieusement les Dahoméens à qui ils imposent tribut pendant plus d’un siècle[9] (1738-1850)[10]. Le pouvoir du royaume d'Oyo appartient à un sénat de notables (Ogboni) qui peut mettre fin aux fonctions de l’Alaafin(en) en lui prescrivant le suicide[11]. Les cités ont une large autonomie.
1635-1665: apogée du royaume du Baguirmi sous le règne du mbang Bourkoumanda, qui s'empare du Borkou[9]. La puissance du Baguirmi, territoire musulman qui a conservé des coutumes pré-islamiques, continue de croître au cours du siècle. Les royaumes du Soudan Tchadien, (Kanem-Bornou, Baguirmi, Ouaddaï) ont des cours nombreuses. Les prétendants éventuels au trône sont éborgnés ou aveuglés. Les guerres s’accompagnent de razzias d’esclaves[13].
Vers 1669-1674: paroxysme de la «guerre des marabouts» au Sénégal. Un grand nombre de Peul se convertissent à l’Islam au cours du siècle. Une série de guerres saintes ébranle dynastie des Denianké au Fouta-Toro et conduit à la fondation du royaume théocratique du Boundou par le marabout Malick Sy[15].
1679: la compagnie du Sénégal créée en 1673 par des marchands Dieppois et Rouennais obtient le monopole de la traite après avoir fondé les comptoirs de Saint-Louis du Sénégal (1659) et de l’île de Gorée (1677)[16].
XVIIe:
au début du siècle, les cités haoussa dominées d’une part par le Songhaï, d’autre part par le Kebbi reprennent leur indépendance suite la décadence du Songhaï occupé par les Marocains. Longtemps réfractaires à l’Islam, ces cités se libèrent de la tutelle du Kebbi et repoussent les attaques du Bornou[9].
Vers la fin du XVIesiècle ou au début du XVIIesiècle, le souverain Maroserana Andriamandazoala s’installe à Bengui, entre le fleuve Mangoky et la rivière Sakalave. Son fils Andriamisara fonde la dynastie Sakalava qui règne à l’ouest et au nord de l’île. Son successeur Andriandahifotsy, qui règne au milieu du siècle, fonde le royaume du Menabe et sa capitale Maneva, près de Mahabo[9].
Au centre, s’étendent deux peuples puissants: les Betsileos, entre le Menabe et l’Antemoro; les Mérinas, entre le Betsimisaraka et le Menabe. Le premier royaume betsileo est celui de Lalangina, fondé par le roi Rahasananarivo autour de la ville de Mitogoa. Chassé par son fils, Rahasananarivo fonde le royaume d’Arindrano au sud de Lalangina. Au début du siècle, le roi du MérinaRalambo, fils d’Andriamanato, étend la puissance des Hova vers le nord et repousse victorieusement les Sihanaka et les Bezanozano. Ralambo organise ses conquêtes et donne à son pays le nom d’Imerina Ambaniandro. Après un long règne, son fils Andrianjaka lui succède et étend son domaine vers le nord où il fonde la ville de Tananarive, à proximité de marais qui sont transformés en rizières (1610-1630). Son fils Andriantsitakatrandriana(en) (1630-1650), puis son petit-fils Andriantsimitoviaminandriandehibe(en) (1650-1670) mettent en valeur la région d’où sont tirés les principales ressources agricoles du royaume[9],[21].
Isolationnisme au Japon pendant l’Époque d’Edo à la suite de la publication des cinq édits Sakoku qui ferment le pays aux étrangers et défendent à tous les Japonais de se rendre à l'étranger (1633-1639)[28]. La société japonaise se fige sous le contrôle de l’État: le bushi (aristocratie), ne concerne que 7% de la population, avec en tête quelques grandes familles possédant de très grands fiefs (daimyo). À la base, les samouraï sont les «nourris» des daimyô par une solde en riz. Leur rôle héréditaire est purement militaire. L’ordre militaire est cimenté par des privilèges et un code de valeur (bushido). Les paysans (83% de la population) vivent dans des villages ayant une certaine autonomie. Ils se répartissent en propriétaires (honhyakusho) avec leurs serviteurs héréditaires (fudaï) et en tenanciers des féodaux (shanin). Les villes rares (10% de la population) abritent les artisans (shokunin) et les marchands (shanin)[29].
1618-1648: guerre de Trente Ans. Une suite de conflits religieux puis politiques déchirent l'Europe centrale (Saint Empire, France et Autriche). Elle se termine par la signature des traités de Westphalie (1648). Plusieurs conflits y sont sous-jacents.
1667-1668: la guerre de Dévolution oppose la France à l'Espagne, sous les regards inquiets de l'Angleterre, des Provinces-Unies et de la Suède. Elle se termine par la signature du traité d'Aix-la-Chapelle[41].
1672-1678: la guerre de Hollande oppose les Provinces-Unies (alignée plus tard de l'Espagne, du Brandebourg, du Danemark et du Saint-Empire) à la France, l'Angleterre, l'archevêché de Münster et la Suède.
1683-1699: la guerre austro-turque oppose l'Empire ottoman à la Monarchie des Habsbourg, alliée de la Pologne, de la Bavière, de la Saxe et des cercles de Souabe et de Franconie, rejoints en 1684 par les États pontificaux, Venise, la Toscane, Gênes, l'Espagne, le Portugal et la Savoie, ces États formant une Sainte-Ligue.
Dans l’Empire, les conditions de vie des paysans s’améliorent au XVIe – XVIIesiècle. La corvée s’alourdit dans les territoires héréditaires des Habsbourg, sauf au Tyrol, où elle n’existe pas. Les paysans sont en plus soumis à l’impôt «rustique» dû au roi pour les besoins de la guerre. Des mesures sont prises pour les protéger: dans la partie de la terre confiée aux paysans en censive (Rustikalland) apparaît un système de baux emphytéotiques de longue durée, qui leur garantissent la jouissance de la tenure. Des grands domaines se forment ou s’accroissent, soit par l’achat de propriétés plus petites ou de bien de couronne, soit par la conquête des terres incultes. C'est la «terre domaniale» (Dominikalland), dont la partie mise en valeur par les corvées des paysans devient la réserve. Les seigneurs obligent leur tenanciers à leur céder leurs surplus en exclusivité, qui revendus sur le marché leur procure du numéraire. Ils jouissent également du monopole des alcools pour les tavernes, des brasseries et des moulins et développent souvent des industries rurales sur leurs domaines: tissage, fabriques de papier, sucreries, briqueteries. L’assolement triennal se généralise. La culture du maïs et du tabac est introduite. La viticulture se maintient jusqu’à la guerre de Trente Ans, pendant laquelle la Bavière, ennemie des Habsbourg, interdit les importations de vins autrichiens et développe la consommation de bière[59].
En Pologne, les jésuites construisent des églises baroques ou rococo, les nobles font bâtir des hôtels influencés par l’art italien ou français. La société polonaise de la Contre-Réforme invente une forme d’art spécifique, le baroque sarmate. Les nobles prétendent descendre des Sarmates, qui auraient dominé les Slaves et donné naissance à la szlachta. La mode du Sarmatisme envahit l’habillement, la coupe de cheveux (le crâne rasé, avec une tresse), la vie quotidienne, les rituels funèbres (portraits peints sur les cercueils). Un nouveau genre littéraire célèbre les hauts faits de ces Sarmates[60].
Le cardinal de Richelieu (Paris, 1585 - id., 1642) (Armand-Jean du Plessis, dit Richelieu), évêque de Luçon, cardinal-duc de Richelieu. Protégé de Marie de Médicis puis principal ministre de Louis XIII. Il est considéré comme un des fondateurs de l'État moderne en France.
Turenne (1611-1675), de son vrai nom Henry de la Tour d'Auvergne-Bouillon, vicomte de Turenne. Maréchal de France et un des plus grands généraux français. Il est un des précurseurs de certaines tactiques militaires utilisées par Napoléon. Il sera d'ailleurs extrêmement valorisé par celui-ci.
Colbert (1619 - 1683), contrôleur général des finances, ministre de la Marine, de la Maison du Roi, des Manufactures et des Arts de Louis XIV.
«Une corneille perchée sur une racine de la bruyère boit l'eau de la fontaine Molière» expression mnémotechnique pour se souvenir des grands écrivains du XVIIesiècle.
Antoni van Leeuwenhoek, scientifique amateur néerlandais ayant mis au point le microscope et décrivant ainsi pour la première fois l'existence des bactéries, des spermatozoïdes et des globules rouges sanguines
Bossuet (1627 - 1704), homme d'Église, prédicateur et écrivain français.
Pierre de Bérulle (1545 - 1629), homme d'Église, représentant majeur de l'École française de spiritualité, fondateur de la Société de l'Oratoire de Jésus
Marie de l'Incarnation, (1599 - 1672), mystique ursuline et missionnaire catholique fondatrice des ursulines de la Nouvelle-France. Elle fonda également le premier couvent d’enseignement féminin en Amérique.
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