L'époque de l'empire suédois[b] (en suédois : stormaktstiden, littéralement : « le temps du grand pouvoir »), est une période de l'histoire de la Suède qui s'étend sur un siècle, du début du XVIIe siècle au début du XVIIIe siècle.

Faits en bref Statut, Capitale ...
Empire de Suède
Empire suédois
Konungariket Sverige
Stormaktstiden

1611  1721
(110 ans)

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Drapeau de la Suède
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Armoiries de la Suède
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Expansion et déclin territorial de la Suède de 1580 à 1815.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Stockholm
Langue(s) Suédois
Religion Protestantisme
Monnaie Riksdaler
Démographie
Gentilé Suédois
Histoire et événements
Accession au trône de Gustave II Adolphe.
Traité de Roskilde avec le Danemark-Norvège : la Suède atteint l'apogée de son expansion territoriale.
Fin de la dynastie Vasa et début de la dynastie Palatinat-Deux-Ponts avec l'accession au trône de Charles X Gustave.
Mort de Charles XII et accession au trône d'Ulrique-Éléonore : fin de l'absolutisme et début de l'Ère de la Liberté.
Traité de Nystad avec la Russie : à l'issue de la grande guerre du Nord, la Suède cède de nombreux territoires à la Russie, marquant la fin de « l’époque de l'empire suédois ».
Roi
1611-1632 Gustave II Adolphe
1632-1654 Christine de Suède
1654-1660 Charles X Gustave
1660-1697 Charles XI
1697-1718 Charles XII
1718-1720 Ulrique-Éléonore
1720-1721[a] Frédéric Ier

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Elle est caractérisée par une croissance du rôle international du royaume de Suède, qui, indépendant seulement depuis le début du XVIe siècle, devient une des deux puissances garantissant la paix de Westphalie (fin de la guerre de Trente Ans, 1648), et par l'extension du territoire sous souveraineté suédoise, avec notamment le traité de Roskilde (1658), qui permet de réaliser en partie le rêve des dirigeants suédois de faire de la mer Baltique une mer intérieure (dominium maris baltici).

Précédée par la première période Vasa (1521-1611), la période de l'empire suédois commence[1] avec l'avènement de Gustave II Adolphe[2] en 1611, et s'achève en 1721 (par le traité de Nystad), à la suite des défaites subies par Charles XII[3] face à la Russie de Pierre le Grand, lors de la grande guerre du Nord, notamment à Poltava en 1709[1]. La période de l'empire est suivie par l'ère de la Liberté, consécutive à la mort de Charles XII.

Contexte

La puissance suédoise : une puissance limitée

La puissance de la Suède a toujours été relative. Ce royaume est en effet handicapé par la faiblesse de sa population et, à l'époque, de l'industrie.

Se créant des ennemis en même temps qu'elle prend possession de territoires voisins, la Suède a dû solliciter l'aide d'autres pays européens.

La recherche d'alliés

Pendant la guerre de Trente Ans, elle a obtenu un soutien financier significatif de la France, toujours prête à soutenir les adversaires des Habsbourg d'Autriche, sans tenir compte de leur religion.

Plus tard, certains pays de la Ligue hanséatique (Provinces-Unies et Angleterre en tête) apportent leur soutien militaire aux Suédois pour contrer le royaume de Danemark dans sa volonté de dominer la Baltique. Les Néerlandais soutiennent la flotte de Carl Gustaf Wrangel lors de la bataille de Fehmarn en 1644.

En 1700, une flotte anglo-néerlandaise composée de 4 000 hommes accoste à Humlebæk dans le Sjaelland danois pour apporter son aide à Charles XII dans son attaque contre le Danemark au début de la grande guerre du Nord. Mais lorsque la Suède semble prendre une position dominante dans la région, les Provinces-Unies envoient leurs navires pour secourir Copenhague assiégée par Charles XII.

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Gustave II Adolphe (1594-1632), fils et successeur de Charles IX en 1611, fut à l'origine de la puissance suédoise.

Histoire de la période de l'empire suédois

Les débuts du règne de Gustave II Adolphe (1611-1630)

Les origines de la puissance suédoise remontent à Gustave II Adolphe, qui règne de 1611 à 1632.

Le début de son règne est marqué par la guerre de Kalmar, commencée en 1611 à la fin du règne de Charles IX. Le traité de Knäred (janvier 1613) qui y met fin rétablit le statu quo territorial, sauf pour la forteresse d'Älvsborg, qui ne doit être restituée qu'après le paiement d'une « rançon » d'un million de rixdaler par la Suède, une somme importante dont le paiement complet ne sera réalisé qu'en 1619. Ce contretemps mis à part, Gustave Adolphe connaît le succès dans ses entreprises militaires.

En 1617, il met un terme à la guerre d'Ingrie (1610-1617) contre la Russie par le traité de Stolbovo, selon lequel la Russie cède à la Suède Kexholm, l'Ingrie et la forteresse de Chlisselbourg (en suédois : Nöteborg) et renonce à ses prétentions sur la Livonie et l'Estonie, le roi de Suède renonçant à ses prétentions sur le trône russe et à quelques conquêtes (notamment Novgorod).

En 1629, Gustave II Adolphe remporte la guerre de succession qui oppose depuis 1600 les Vasa de Suède (Charles IX, puis Gustave II Adolphe) à Sigismond III, autre membre de la famille Vasa, élu roi de Pologne en 1587 et revendiquant le trône de Suède depuis 1593.

Occupant Riga et une partie de la Livonie depuis 1621, Gustave II accroît ses conquêtes au cours de la guerre de 1626-1629. Par le traité d'Altmark, la république des Deux Nations (Pologne et Lituanie) cède la plus grande partie du duché de Livonie à la Suède.

La Suède dans la guerre de Trente Ans (1630-1648)

Malgré sa défaite, Sigismond n'a pas abandonné ses vues sur la couronne de Suède. Voyant que le camp catholique, dirigé par les Habsbourg d'Autriche, semble l'emporter dans le grand conflit engagé en 1618, la guerre de Trente Ans, il compte sur son soutien pour combattre la Suède, donnant à Gustave II Adolphe un motif pour entrer dans cette guerre européenne.

La Suède sort du conflit en sauvegardant la liberté spirituelle protestante. Le pays a également annexé la Poméranie occidentale et les évêchés de Brême et de Verden lors des traités de Westphalie, signés en 1648 sous le règne de Christine de Suède, successeure de Gustave II Adolphe. La Suède est également sortie de la guerre comme le leader du protestantisme continental, lequel a tenu jusqu'à la chute de l'empire en 1721. Cela a également contribué à augmenter le prestige de la Suède.

Le dominium maris baltici (1658-1709)

La constitution d'un empire autour de la mer Baltique commence dès 1561, lorsque Éric XIV, fils et successeur de Gustave Ier Vasa, envoie une armée en Estonie (alors Terra Mariana) à la demande de la ville de Réval (actuelle Tallinn).

Mais c'est surtout au XVIIe siècle que la Suède conquiert de nombreux territoires : la Scanie (région de Malmö), une partie de la Poméranie, une partie de la Livonie, notamment Riga, etc.

La Suède évince ainsi le Danemark de la Baltique et bloque l'accès de la Russie. Seuls conservent un large accès à la mer Baltique la république des Deux Nations, avec la Prusse royale (région de Dantzig), et ses vassaux, le duché de Courlande et le duché de Prusse (Königsberg). Celui-ci est détenu par l'électeur de Brandebourg, qui met fin à la suzeraineté polonaise et devient « roi de Prusse » en 1701.

L'échec de Charles XII et la fin de l'empire

La fin du XVIIe siècle voit un changement géopolitique essentiel pour l'empire suédois : l'affirmation de la puissance russe avec Pierre le Grand.

Profitant de l'avènement du très jeune Charles XII, la Russie, la Saxe[4] et le Danemark concluent une alliance et lancent l'offensive en 1701 : c'est le début de la grande guerre du Nord. Charles se révèle être un grand général, et en 1706, il a contraint le Danemark et la Saxe à un traité de paix. Il décide alors d'abattre la Russie et lance en 1708, depuis la Pologne qu'il occupe depuis 1702 et où règne son protégé Stanislas Leszczynski, une campagne en direction de Moscou.

Cette campagne de Russie de Charles XII s'achève par un désastre à Poltava, en 1709. Charles XII est obligé de se réfugier en Turquie, où il finira par être placé en résidence surveillée (1711), avant d'être libéré en octobre 1714. Ses tentatives pour redresser la situation, face à l'alliance reconstituée de la Russie, de la Saxe et du Danemark, rejoints par la Prusse et par le Royaume-Uni, aboutissent à sa mort lors du siège de Fredrikstad, en Norvège (1718). Il s'ensuit une courte guerre de succession, suivie d'accords de paix avec les différents belligérants.

La défaite de la Suède face à la Russie est entérinée par le traité de Nystad de 1721 : la Suède cède à la Russie toutes ses possessions à l'est de la Baltique, que la Russie occupe depuis déjà plusieurs années.

Notes et références

Annexes

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