1075-1220: royaume de Mapungubwe au nord de la province du Limpopo en Afrique du Sud[5]. La découverte dans une tombe d’un petit rhinocéros, d’un sceptre et d’une coupe plaqués d’or, atteste d’échanges lointains avec l’Inde et la Chine.
1121/1147–1269: règne des Almohades sur le Maghreb et l'Andalousie.
1140-1270: la dynastie Zagwé règne en Éthiopie; elle installe sa capitale à Lalibela. En 1270, le pouvoir passe à la dynastie salomonide. Parallèlement un État musulman, le sultanat d'Ifat se développe aussi à partir du XIIIesiècle et annexe en 1285 le sultanat de Makhzumi dans la partie orientale du Choa. Sur ces hauts plateaux, la fouille des cités médiévales musulmanes de Asbäri, Mäsal et Nora, datées des XIVeetXVesiècles, a livré des fortifications, de vastes nécropoles et des tumuli, des mosquées dont celle de Asbäri, la plus vaste jamais découverte dans la Corne de l'Afrique[6].
1220–1450: royaume du Zimbabwe(en) sur les territoires du Zimbabwe (qui tient son nom de la cité du Grand Zimbabwe) et du Mozambique actuels.
1648: les colons portugais du Brésil parviennent à chasser les Néerlandais d'Angola.
Après 1674: essor du commerce triangulaire avec la fondation de la Compagnie royale d'Afrique par les Anglais et de la Compagnie du Sénégal par les Français. Plus de dix millions d'Africains sont déportés pendant trois siècles en Amérique, principalement pour satisfaire la demande européenne en sucre.
950-1250: apogée de Cahokia, le plus grand centre de la civilisation du Mississippi, près de Saint-Louis[9]. Le site comprend plus de cent-vingt monticules dont certains, comme le Monk's Mound, sont de forme pyramidale, avec une population de près de 40 000 personnes[10].
Après 1000: arrivée des Polynésiens à Hawaï et à Rapa Nui probablement vers l’an 1000; ils atteignent la Nouvelle-Zélande, une des dernières terres à être colonisée par l’homme, vers 1250-1300. Durant les premiers siècles après l’an mille des pirogues polynésiennes, probablement originaires de la région Mangareva-Pitcairn-île de Pâques, atteignent les côtes d’Amérique du Sud d’où elles rapportent notamment la patate douce[16]. La colonisation sur grande distance du «triangle polynésien» est rendue possible grâce à l’utilisation de grandes pirogues doubles (vaka purua), les plus grandes atteignaient plus de 25 mètres et pouvant embarquer une cinquantaine d'individus ainsi que leurs provisions (eau, cochons, taro, noix de coco, fruits de l'arbre à pain…). Leurs connaissances géographiques, leur maîtrise de la navigation astronomique, leurs connaissances de la direction de la houle et des vents permettent aux navigateurspolynésiens de s’orienter dans l’océan. Pour assurer leur subsistance, les Polynésiens disposent d’une intense adaptation aux milieux naturels, notamment pour l’exploitation des ressources marines. Ils introduisent et adaptent des plantes alimentaires dans les îles où ils s’établissent (taro, igname, canne à sucre, bananier, etc.), favorisent les plantes multiusages (cocotier, pandanus…) et pratiquent le bouturage[17].
Vers 1200-1600: phase Ahu-Moaï marquée par l’érection des statues monumentales de l’île de Pâques[19]. Les habitants de l’île de Pâques, qui seraient arrivés vers 400, semblent ne pas avoir dépassé le nombre de 7 000. Leur culture décline avec la baisse de production de nourriture et de bois à partir de 1600. Toutes les statues seront jetées face contre terre à la fin du XVIIIesiècle et au début du XIXesiècle. De nombreuses statues sont restées inachevées et en partie enfouies dans les carrières de basalte du Rano Raraku, ce qui semble indiquer une catastrophe brutale.
Entre 1250 et 1300: les Maoris, originaires de l’est de la Polynésie, s’installent en Nouvelle-Zélande[17]. Les premiers colons polynésiens acclimatent la patate douce et le chien en Nouvelle-Zélande. L’igname, le taro et la calebasse n’ont que de petites surfaces cultivées dans l’Île du Nord. Dans l’Île du Sud, les Maoris abandonnent l’agriculture et vivent de la pêche, de la chasse et de la collecte des plantes indigènes, en petits groupes mobiles[21].
1603-1867: période pré-moderne, ou époque d'Edo au Japon, dominée par le shogunat Tokugawa qui reconstitue une autorité politique centrale. Elle connaît une paix relative, le développement et la multiplication des pôles urbains. Le système tributaire instauré par les Tokugawa favorise une large circulation des hommes et des marchandises[18].
XIe, XIIeetXIIIesiècles: Moyen Âge central en Occident. La querelle des Investitures (1075-1122), qui oppose la papauté et le Saint-Empire romain germanique, pose la question de la relation entre le pouvoir temporel et l’autorité de l’Église. Avec la Réforme grégorienne, l’émergence de la féodalité et la croissance et la vitalité des villes, elle marque le passage vers le Second Moyen Âge. Le nombre d'habitants, qui était entre 15 et 18 millions dans l’Empire carolingien, a quadruplé vers 1300, ce qui marque durablement les paysages du continent avec la création de centaines de villages. C’est une période de renaissance culturelle, avec l'essor des écoles urbaines et la naissance des universités (Bologne en 1088, Paris en 1200). L’ordre de Cluny, fondé vers 909/910, connaît un développement sans précédent dans toute l’Europe. Avec l’ordre cistercien fondé en 1098 et dominé par la personnalité de Bernard de Clairvaux, les Clunisiens soutiennent la réforme de l'Église. Les châteaux de terre, de bois ou de pierre se multiplient à partir du Xesiècle et correspondent à l’implantation du pouvoir féodal. Ils assurent la sécurité et le contrôle des territoires ruraux, des routes, des ponts, des abbayes et sont souvent à l’origine, aux XIIeetXIIIesiècles, d’une agglomération. Les villes s’émancipent. Certaines sont un héritage de l’Antiquité et se sont maintenues en particulier quand elles sont le siège d’un évêché. D’autres sont apparues pendant le Haut Moyen Âge auprès des monastères ou comme places portuaires et commerçantes sur le littoral et les voies navigables. Enfin de nouvelles villes et bourgs apparaissent à partir du XIIesiècle: sauvetés, bastides, villeneuves, planted towns, nuevas ciudades ou terre nuove. Les citadins obtiennent de nouveaux droits. Le mouvement communal favorise le développement de l’économie urbaine[22].
Entre 1120 et 1190, deuxième vague, la plus importante, de l'introduction des sciences et arts musulmans en Occident (Tolède, Palerme, Pise, Venise): mathématiques, astronomie, algèbre, médecine, chimie, pharmacie, mécanique (hydraulique, engins de levage), architecture, musique…
Introduction de la philosophie grecque: Aristote, et bien d'autres.
Introduction de la science grecque: géométrie (Euclide), géographie et techniques de cartographie (Ptolémée), médecine (Galien, Hippocrate)…
Apparition de charrues à roue (plógr) en Scandinavie, attestées dans les fouilles archéologiques à partir du XIIesiècle. Elles remplacent les araires rudimentaires (ardhr) utilisées depuis la Préhistoire.
Premières cartographies complètes du monde livrées par les cartographes portugais.
Apparition du trois-mâts: caraque, navire utilisé par les Espagnols et les Portugais; caravelle, navire conçu et utilisé massivement par les Portugais.
Introduction du sextant en Europe (inventé en Inde).
Invention de la «cartouche de poudre portugaise» par le capitaine portugais Vicente Sodré(en), afin d'améliorer la rapidité de rechargement des armes à feu de ses soldats pendant les campagnes portugaises en Orient, un siècle avant la «cartouche française Balt».
Renouvellement de la technique du vitrail, et perfectionnement de la technique du verre en Occident.
Expansion de l’agriculture en Hongrie, par l’augmentation des surfaces ensemencées. La faux remplace la faucille. Les gros bourgs de la plaine occupés par les Turcs se spécialisent dans l’élevage intensif des bovins, exportés vers la Hongrie royale, Vienne et l’Allemagne (près de 100 000 bêtes par an).
Nouvelle représentation du monde: univers composé de galaxies, amas de galaxies, et super-amas de galaxies, Soleil tournant autour du centre de la Voie Lactée, théorie cosmologique de l'Univers en expansion (Big Bang), découverte de nouveaux objets célestes (trous noirs, pulsars, quasars…)
R. Lee Lyman, Michael J. O'Brien, Robert C. Dunnell, Americanist Culture History: Fundamentals of Time, Space, and Form, Springer Science & Business Media, , 499p. (ISBN978-1-4615-5911-5, présentation en ligne)
Patrice Lecoq et Eric Taladoire, Les civilisations précolombiennes: «Que sais-je?» n° 567, Presses universitaires de France, (ISBN978-2-13-081565-5, présentation en ligne)
Christophe Vielle, Pierre Swiggers et Guy Jucquois, Comparatisme, mythologies, langages: en hommage à Claude Lévi-Strauss, Peeters Publishers, , 454p. (ISBN978-90-6831-586-8, présentation en ligne)
Guglielmo Marconi, Wireless telegraphic communication [La communication télégraphique sans fil] (discours d'acceptation du prix Nobel), 11 décembre 1909.