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Rue du Chastiau Festu Rue du Château Fêtu Rue de la Chausseterie Rue de la Croix-du-Tirouer Rue de la Croix-du-Tiroir Rue du Traihoir Rue du Traihouer Rue du Trayoir Rue du Trahoir Rue du Triouer Rue du Trioir Rue de la Chaussée Saint-Honoré Chemin de Clichy Grand chemin Saint-Honoré Chaussée Saint-Honoré Grand chemin de la porte Saint-Honoré Chemin Royal Nouvelle rue Saint-Louis Grand'rue Saint-Louis Rue Neuve Saint-Louis Grande rue du Faubourg Saint-Honoré Chaussée Saint-Honoré Rue Neuve Saint-Honoré
Longue de 1 840 mètres, large de 20 mètres sur la plupart de son parcours[1], elle ne commence plus de nos jours, côté impair (sud) qu’au no33, à l’intersection avec la rue des Bourdonnais, et côté nord qu’au no40 à l’intersection avec la rue du Pont-Neuf. Elle se termine rue Royale, sur l'axe Madeleine-Concorde[N 1]. Au-delà de la rue Royale, elle est prolongée vers le nord-ouest de la rive droite par la rue du Faubourg-Saint-Honoré, avec laquelle elle est parfois confondue.
à son extrémité ouest principalement par la station Concorde des lignes du métro 1, 8 et 12 que l'on rejoint par la rue Saint-Florentin, et aussi par les stations Madeleine et Opéra .
La rue doit son nom à la chapelle Saint-Honoré, érigée hors les murs en 1204 par les époux Cherey, boulangers[3] qui font consacrer cette chapelle à saint Honoré d'Amiens, saint patron de leur profession, et la constituent dès l'origine en collégiale[4]. Au cours des siècles, ce petit édifice religieux est progressivement entouré de plusieurs maisons destinées aux chanoines et à de simples particuliers, dont certains y tiennent commerce. L'ensemble ainsi bâti finit par former, avec ses circulations intérieures, le cloître Saint-Honoré, un enclos délimité par les rues Saint-Honoré au sud, des Bons-Enfants à l'ouest, Croix-des-Petits-Champs à l'est, et, au début du XIXesiècle, par la rue Montesquieu au nord.
En , l'îlot Saint-Honoré, considéré comme insalubre, est entièrement démoli. Son terrain est alors acheté par les Grands Magasins du Louvre pour l'édification d'un vaste bâtiment destiné au stockage de ses réserves[5]. L'immeuble réquisitionné en par le ministère des Finances est occupé depuis par la plupart des services du ministère de la Culture[6].
de la rue Tirechappe (disparue) à la rue de l'Arbre-Sec: «rue du Chastiau Festu», 1300, ou «rue du Château Fêtu», en raison d'une maison nommée «Chastiau-Festu». Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, vers 1300, sous la forme «Chastiau Festu»;
de la rue de l'Arbre Sec à la deuxième porte Saint-Honoré, devenue par la suite rue du Rempart (disparue): «rue de la Croix-du-Tirouer», «rue de la Croix-du-Tiroir», «rue du Traihoir» ou «rue du Traihouer», «rue du Trayoir» ou «rue du Trahoir», «rue du Triouer» ou «rue du Trioir» entre le XIIIesiècle et le XIVesiècle; puis «rue de la Chaussée Saint-Honoré» à partir de 1450;
entre la rue du Rempart et la rue Royale: «chemin de Clichy», 1204; «grand chemin Saint-Honoré», 1283; «chaussée Saint-Honoré», 1370; «grand chemin de la porte Saint-Honoré», 1392; «chemin Royal», 1393; «nouvelle rue Saint-Louis», 1407; «grand'rue Saint-Louis», 1421; «rue Neuve Saint-Louis», 1430; «grande rue du Faubourg Saint-Honoré», 1609; «chaussée Saint-Honoré», 1634; «rue Neuve Saint-Honoré», 1638.
La rue Saint-Honoré commence désormais au 33, juste après le 21, rue des Halles (ensemble historique de l’hôtel des Maréchaux de Villeroy et de la Crémerie de Paris).
Les numéros impairs de la rue Saint-Honoré s’arrêtent aujourd’hui au 283. Les numéros supérieurs viennent d'une ancienne numérotation pour laquelle nous n'avons pas la correspondance. Il en est peut-être de même pour certains numéros pairs de la même époque[10].
Détail du plan de Mérian de 1615 (le nord à gauche): la deuxième porte (en haut) du XIVesiècle, le faubourg traversé par la rue Saint-Honoré et le bastion du XVIIesiècle (en bas).
Rue de toutes les révolutions, la «barricade» y fut en quelque sorte inventée, à l'angle de la rue de l'Arbre-Sec, lors de la journée du même nom (Journée des barricades), le . Cet épisode vit la victoire de Guise sur Henri III et la fuite de ce dernier hors de Paris.
Jean-Baptiste Drouet y logea. Ce maître de poste de Sainte-Ménehould, qui avait fait arrêter Louis XVI à Varennes, était devenu député à la Convention. Il participa à la Conjuration des Égaux qui se réunit chez lui pour préparer la tentative d'insurrection contre le Directoire en .
On rencontre aussi dans les parages de nombreux personnages de romans, comme le Bossu, de Paul Féval, qui, revenu à Paris pour confondre Gonzague, s'y cache avec Aurore de Nevers[N 2].
De la rue des Halles à la rue de l'Oratoire
No14: le savant Claude Bernard emménagea dans cette maison en 1863.
No22: à partir de 1849, emplacement du magasin central de l'Association laborieuse et fraternelle des ouvriers cordonniers, coopérative d'inspiration fouriériste[réf.nécessaire].
No47: demeure d'Antoine de Lavoisier, éminent chimiste mais aussi Fermier général, qui fut à ce titre, comme tous ses collègues, guillotiné en 1794.
No60: siège du Club des Prévoyants pendant la Révolution de 1848.
No75: demeure de Napoléon Bazin, membre de plusieurs sociétés secrètes républicaines, impliqué dans l'attentat de Quénisset contre le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe Ier, à son retour d'Algérie en 1841.
No82: demeure de François Chabot, ex-capucin, auteur du Catéchisme des sans-culottes, député à la Convention, membre du Comité de sûreté générale, impliqué pour trafic d'influences dans le scandale de la Compagnie des Indes, jugé avec Danton et guillotiné le .
No91: entrée du village Saint-Honoré, petite parcelle commerçante où sont implantées plusieurs galeries d'art et d'antiquaires. En 1976, Mila Parély tient le magasin que Jean Marais a ouvert à Paris au 91, rue Saint-Honoré, à l'enseigne Jean Marais, potier, où il vend ses poteries[14].
No93: boutique de l'apothicaire d'Henri IV dans laquelle celui-ci aurait reçu des soins après le funeste attentat du . La façade porte encore aujourd'hui l'enseigne Au Bourdon d'or, rendue célèbre par la photographie qu'en fit Eugène Atget en 1908[15]. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[16].
No96 (angle avec la rue Sauval): emplacement du pavillon des Singes, maison dans laquelle naquit Molière le ; une plaque commémorative est apposée sur la façade de l'immeuble qui l'a remplacée. À noter cependant qu'à proximité, 31 rue du Pont-Neuf, une plaque erronée affirme la même chose[17],[18]. Demeure de Richard Wagner lors d'un séjour à Paris en 1839.
No111: carrefour de la Croix-du-Trahoir, un des plus animés de Paris pendant des siècles. Station des chaises à porteurs, créée en 1639. Il s'y trouve une fontaine depuis 1359 [Ref nécessaire: 1529 date acceptée]. Celle que l'on voit aujourd'hui est de 1776. L'arrestation de Pierre Broussel, conseiller au Parlement de Paris, y eut lieu. Elle va constituer le point de départ de la Fronde, le .
Nos121 au 125: emplacement de l'hôtel d'Aligre ou «Schomberg et d'Aligre», ancien hôtel particulier du XVIIesiècle (disparu). Atelier de Philipp Wilheim Mathe, dit Creutz ou Kreutz, dit Curtius, anatomiste et barbier invité en France par le prince de Conti en 1770. Il sculpta les effigies en cire des personnages en vue de l'époque; bustes qui, pendant la Révolution, furent pour certains l'objet de manifestations triomphales, comme ceux de Necker et du duc d'Orléans, et pour d'autres l'occasion d'autodafés, comme ceux du pape et de La Fayette.
No123: emplacement de la cour d'Aligre où s'est tenue une réunion politique publique à la fin du Second Empire.
No129: maison natale de Louis Hébert, premier colon français de Nouvelle-France, né en 1575 et installé en Acadie en 1606. Une plaque lui rend hommage.
No96: plaque marquant l'emplacement de la maison natale de Molière.
No115: pharmacie réputée la plus ancienne de Paris (voir agrandissement du panneau explicatif).
No145: l'édifice de l'Oratoire du Louvre a été construit à cheval sur l'emplacement d'une section de l'ancien rempart, nivelé à cet effet en 1621, année de la pose de la première pierre. Il est dû au développement rapide de la Société de l'Oratoire de Jésus et de Marie du père Pierre de Bérulle et avait pour vocation initiale le remplacement de la petite chapelle que cette congrégation avait aménagée en 1616 dans l'ancien hôtel du Bouchage de la rue du Coq (actuelle rue de Marengo) et dont la capacité d'accueil était déjà devenue insuffisante. Dans cette chapelle royale du Louvre prêchèrent Jacques-Bénigne Bossuet et Nicolas Malebranche[22]. Elle devient pendant la Révolution siège de la Section de l'Oratoire, de 1790 à 1792, puis section des Gardes-Françaises de 1793 à 1795. Le bâtiment est affecté par Napoléon au culte réformé en 1811.
Entre les nos146, 148 et 152: emplacement de la première porte Saint-Honoré, bâtie à la fin du XIIesiècle et détruite avant le milieu du XVIesiècle. Entre les nos148 et 150, un très ancien puits traverse plusieurs niveaux de cave.
No155: hôtel du Louvre. À l'entrée des Versaillais dans Paris, le , le grand hôtel du Louvre est réquisitionné par le bataillon des tirailleurs de Belleville et les vengeurs de Flourens. Napoléon Gaillard père, directeur des barricades sous la Commune, y installe son quartier général dans son grand salon. La librairie Delamain, fondée en 1700 sous les arcades de la Comédie Française, transférée ici en 1906, est la plus ancienne des librairies parisiennes en activité.
No157: ouvert en 1716, le débit de tabacÀ la civette est le plus ancien en activité de Paris[23].
No161: Office national marocain du tourisme. Il occupe l'ancien Café de la Régence, fermé en 1910. Dans le premier Café de la Régence, situé place du Palais-Royal, se tinrent vers 1750 des réunions de mise au point de l'Encyclopédie; il était fréquenté notamment par Voltaire, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Marmontel, Benjamin Franklin et Le Sage. Il s'y disputait depuis 1715 de mémorables tournois d'échecs. Diderot situe dans ce café le début de son Neveu de Rameau, écrit en 1762. Ce café était situé sur le trajet des charrettes qui emmenaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde, lorsque la guillotine y était installée. De sa terrasse, Jacques-Louis David dessina Danton partant vers l'échafaud. Il fut le théâtre, en 1815, au début de la Restauration, de nombreux affrontements entre officiers napoléoniens démobilisés et officiers royalistes. Friedrich Engels retrouve Karl Marx au Café de la Régence le . Ils ne s'étaient jusqu'alors croisés qu'une fois à Cologne en 1842. Ils sont venus à Paris pour créer la revue Les Annales franco-allemandes qui ne connaîtra, devant les réticences des «socialistes» français (le mot venait d'être inventé), qu'un seul numéro double. Ils écrivent ensemble à cette époque La Sainte Famille. Détruit dans le cadre des travaux haussmanniens dans les années 1850, il rouvre en 1864 au no161.
No176: en 1831, emplacement de la boutique À la levrette, ustensiles de chasse, de pêche et d'écurie Longuemare Jeune. Ancien débit de poudre des princes[24].
Nos182 à 192: immeuble des Bons-Enfants, antenne du ministère de la Culture. L'immeuble sur la rue Saint-Honoré est construit en 1919 par Georges Vaudoyer afin d'abriter les réserves des Grands Magasins du Louvre. Il est occupé par le ministère des Finances entre 1941 et 1989[25]. En 2000 et 2004, l'ensemble de l'îlot compris entre la rue Saint-Honoré, les rues des Bons-Enfants, Croix-des-Petits-Champs et Montesquieu fait l'objet d'une vaste opération de restructuration afin d'accueillir le ministère de la Culture. Les façades sur rue sont habillées d'une résille métallique par les architectes Francis Soler et Frédéric Druot. Cet ensemble immobilier occupe l'emplacement de l'ancienne collégiale Saint-Honoré[26],[27].
No198: café du Garde-Meuble. Demeure de l'abbé Barbotin, député du clergé aux États généraux; un des plus violents opposants au vote par tête qui provoquera la rupture entre le roi et l'Assemblée.
Emplacement de l'ancienne salle de spectacle du Palais Cardinal
À gauche, l'incendie de l'Académie royale de musique en 1763; au milieu, une vue des bâtiments actuels (Palais-Royal) avec, à droite, la plaque commémorative retraçant les événements survenus en ce lieu.
No161: emplacement en 1380 de la porte Saint-Honoré de l'enceinte de Charles V; deuxième porte de ce nom, dite aussi porte des Aveugles. Elle fut démolie en 1636. Jeanne d'Arc y est blessée le en tentant de la prendre d'assaut. Un bas-relief plaqué contre la façade lui rend aujourd'hui hommage. Étant l'une des principales issues du Paris fortifié, la porte Saint-Honoré fut le théâtre de nombreux événements, dont l'entrée des troupes du roi Henri III dans Paris contre la Ligue, le , et la Journée des farines: attaque de soldats d'Henri IV déguisés en âniers, le , pour tenter de prendre la ville dont il faisait le siège et qui lui résistait. Le marché aux chevaux, contraint de quitter son ancien emplacement pour l'aménagement de la place Royale (place des Vosges), s'implanta vers 1605 hors de la porte Sainte-Honoré, côté nord, où se tenait aussi le marché aux pourceaux. Il était séparé de l'enceinte de Charles V par un terrain de jeu de mail. Il quitta les lieux en 1633 pour occuper le bastion de Gramont de la nouvelle enceinte de Louis XIII.
Plan Mérian (1615) La porte Saint-Honoré de l'enceinte Charles V et le marché aux chevaux.
No177: issue nord de l'ancienne galerie Delorme (issue sud au no188, rue de Rivoli)[29] construite par l'architecte Vestier
No181: l'architecte décorateur et peintre Louis Süe et son associé, le peintre André Mare, réalisent l'aménagement du magasin de Fontaine et Cie en 1921[30].
No195: maison natale de Félix Tournachon, qui prendra le pseudonyme de Nadar (né le ).
No203 (actuel 199): auberge des Trois-Pigeons où logea Ravaillac le , la veille de l'assassinat d'Henri IV. Dans les années 1900, magasin de la maison Henrion, spécialités de literie[31].
No211: de l'ancien hôtel de Noailles, construit en 1715 par Pierre Cailleteau dit Lassurance sur l'emplacement de l'ancien hôtel Pussort (1687), devenu hôtel d'Armenonville (1697), il ne subsiste qu'une façade de style Louis XV, classée, visible de la cour de l'actuel hôtel de tourisme Saint-James et d'Albany (voir 202, rue de Rivoli). L'hôtel particulier mis en vente après la mort de Pierre-Vincent Bertin († 1711), seigneur d'Armenonville, fut acheté en 1712 par la veuve du maréchalAnne-Jules de Noailles (1650-1708), deuxième duc de Noailles[33]. Il fut ensuite entièrement remanié et les jardins furent redessinés par Charpentier[34]. Marie Adrienne Françoise de Noailles (1759-1807) grandit à l'hôtel de Noailles et y épousa, le , le marquis de La Fayette (1757-1834)[35]. Le couple en fit sa résidence principale jusqu'en 1783[N 3]. Marie-Antoinette d'Autriche vint y accueillir La Fayette à son retour d'Amérique, le [N 4]. Ce sera également la demeure de Charles-François Lebrun, Troisième consul, en 1802, ainsi que celle de Charles Charles dit Chaulieu, compositeur et fondateur de la revue Au Pianiste illustré. Il abritera plus tard, sous le nom d'hôtel Saint-James et d'Albany, Francis Scott Fitzgerald, sa femme Zelda et leurs enfants en et, en octobre de la même année, Sinclair Lewis qui travaille alors sur son personnage «George F. Babbitt». Cet hôtel est également cité par Graham Greene dans les Voyages avec ma tante, écrit en 1969.
No216: bureau d'Alexandre Dumas père de 1823 à 1830. Il travaille alors au service du duc d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier avec lequel il se brouillera.
No219: siège du Club des Bureaucrates pendant la Révolution de 1848.
Nos237 à 251: emplacement de l'ancien couvent des Capucins Saint-Honoré, fondé en 1574 et démoli entre 1802 et 1804, vis-à-vis duquel se trouvait la demeure de Nicolas de Delay de La Garde (1709-1783), Fermier général de 1755 à 1780.
No239: premier salon de Louise d'Épinay, dite Mme d'Épinay, près du cimetière des Capucins. Célèbre salon où se rencontrent artistes et philosophes des Lumières, de 1748 à 1762.
No247: ateliers d'Augustin Henry-Lepaute depuis 1829, célèbre horloger fabricant de pendules pour édifices publics qui équipèrent au XIXesiècle nombre de gares et de mairies. La Cité Chabrand, ancienne petite voie privée, du nom d'un des principaux acquéreurs des lots provenant de la vente du couvent des Capucins fut ouverte à cet endroit.
Nos247-251: vaste emplacement de l'ancienne cour sur laquelle ouvrait l'église du couvent des Capucins, ultérieurement occupé par plusieurs bâtiments et établissements successifs:
le bazar Chabrand (1834-1838) tire son nom du propriétaire de l'endroit qui y installe un café, un promenoir, une orangerie et y établit un lieu de divertissement baptisé Champs-Élysées d'hiver;
la salle Saint-Honoré (1838) dite aussi «salle Valentino» bâtie à la place du bazar à la demande de Chabrand, est une salle de concert d'une capacité de 1 200 places, conçue pour accueillir les concerts Valentino du violoniste et chef d'orchestreHenri Valentino (1785-1865) en alternance avec ceux de musique plus légère de Fessy. Las de devoir également partager la salle avec les danseurs tapageurs d'un bal publique au succès grandissant, Valentino se retire en 1841, laissant son nom au bal Valentino. La salle Saint-Honoré (ou Valentino) était aussi un lieu de réunions, notamment politiques, dans lesquelles interviennent Étienne Cabet, Louis Blanc, Ferdinand Flocon. Friedrich Engels décrit la façon dont il sème les mouchards qui le surveillent en 1844. Y est organisé, entre autres, le , un immense banquet de 1 500 couverts pour la commémoration annuelle de la Révolution polonaise de 1830-1831. Le s'y tient le premier banquet des femmes socialistes. Elle est le siège du Club de la Délivrance[39], club modéré qui y tient six réunions avec Eugène Yung à la fin du Second Empire, en 1870.
No263: couvent des Dames de l'Assomption où se retiraient certaines dames de la cour sous l'Ancien Régime. Il fut transformé en caserne, caserne Saint-Honoré ou caserne de l'Assomption, pendant la Révolution, en 1793. Gracchus Babeuf se cacha dans ce couvent le , après la publication en novembre de son Manifeste des plébéiens. De sa chapelle partit le cortège funèbre de Jean Maximilien Lamarque, général mort du choléra le . Ses obsèques allaient provoquer le déclenchement d'une insurrection qui serait réprimée dans le sang par un ministre de l'Intérieur nommé Adolphe Thiers; cet événement inspirera à Victor Hugo une scène célèbre de ses Misérables; celle où il fait mourir Gavroche sur une barricade. Cette même chapelle abrita le club de la Butte des Moulins pendant la Révolution de 1848.
no275: maison appartenant sous la Révolution à la marquise de Crussol d'Amboise, née Claude Angélique Bersin, en 1730, vivant séparée de son mari, le marquis Anne Emmanuel de Crussol d'Ambroise. Cet immeuble est accolé à son hôtel du 11 de la rue Saint-Florentin. La marquise de Crussol d'Amboise est guillotinée le avec trois locataires de son hôtel, dont le pharmacien Georges Folloppe qui a son officine au rez-de-chaussée de l'immeuble. Il est officier municipal[Qui?] de la Commune de Paris et il sous-loue au policier du Comité de sûreté généraleFrançois Héron. Jean-Paul Marat s'est caché au 3eétage de l'immeuble après avoir demandé la pendaison des 800 députés de la Constituante en 1790.
No286: église Saint-Roch qui vit la conversion au catholicisme du banquier écossais protestant John Law de Lauriston, appuyée d'un don de 100 000 francs, ce qui lui permit de devenir contrôleur général des finances sous la Régence, en 1719. Sur son parvis eut lieu, le , une émeute contre les rafles de la police destinées à peupler la Louisiane. S'y trouve entre autres le tombeau de Denis Diderot, inhumé le . Sur ses marches se déroula un des principaux épisodes de la répression de l'émeute du 13 Vendémiaire (). Le jeune officier d'artillerie Napoléon Bonaparte, recruté par Barras, y fit donner le canon contre les sectionnaires venus investir l'Assemblée. Une récente rénovation a pratiquement effacé les traces qui subsistaient de ce mitraillage. L'église fut consacrée «temple du Génie» par décret du 6 brumaire an VII (). Une émeute d'un tout autre genre eut lieu le . Saint-Roch fut saccagée, aux cris de «Mort aux prêtres», par 5 000 manifestants qui protestaient contre le refus par l'Église d'enterrer chrétiennement la comédienne Marie Saucerotte, dite Françoise Raucourt (ou la Raucourt).
No306 (et 2, de la rue de La Sourdière): immeuble construit en 1892 par l’architecte A.-J. Sellerier, signé en façade. L’immeuble est remarquable par sa façade en briques décoratives et, à l’angle, par son bow-window métallique sur quatre étages[42].
Nos310-316: demeure du compositeur espagnol Juan Crisóstomo de Arriaga, compositeur précoce, mort à presque 20 ans, qui composa Les Esclaves heureux en 1826. Plaque commémorative.
No315: demeure de Joseph Fouché, duc d'Otrante, ministre de la Police de plusieurs régimes.
No320: demeure de Bertrand Barère de Vieuzac, membre du Comité de salut public, appelé l'«Anacréon de la guillotine». En 1918, Miss Ellen y prodiguait des massages à l'entresol et demi par l'escalier de droite[43].
No332: le peintre péruvien Herman Braun-Vega vit et travaille à cette adresse entre 1968 et 1972[44].
No334: petit hôtel de Noailles, demeure de Marivaux en 1744.
No338: ancien siège de la maison Soupé et Pierrugues, qui fabriquait les flacons de vin de l'empereur NapoléonIer[46].
No339: demeure de Jean Antoine Debry, auteur d'un essai sur l'éducation nationale. Il prononça l'éloge funèbre de Mirabeau; c'était un conventionnel opportuniste rallié à Bonaparte puis à Louis XVIII.
No359: siège du Club des condamnés politiques en 1848.
No367: chapelle Saint-Hyacinthe du couvent de l'Assomption, siège du Club démocratique des libres-penseurs en 1848.
No368: demeure de Jean Maximilien Lamarque, général revendiqué comme un des leurs par les Républicains, ce qui provoquera, à l'occasion de ses obsèques, l'insurrection du .
No374: salon de Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, dite Mme Geoffrin, qui, avec sa fille Marie-Thérèse de La Ferté-Imbault, y rassemble Fontenelle, Montesquieu, Voltaire, Grimm, d'Alembert, Helvétius, Marmontel, d'Holbach, Diderot, Hume, de 1749 à 1777. L'ingénieur Henri Dupuy de Lôme vit dans cet immeuble entre 1857 et 1885. Des plaques leur rendent hommage.
No384: demeure et salon de Claudine Guérin de Tencin, dite Mme de Tencin, qui réunissait Fontenelle, Marivaux… Un des salons du début du Siècle des Lumières, prenant la suite du salon d'Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles, dite «Mme de Lambert», de 1717 à 1749.
No390: sous l'Occupation allemande, la résistante Madeleine Lévy, Esther Nordmann et l'abbé Henri Ménardais (Juste parmi les nations) cachent des aviateurs alliés; une plaque leur rend hommage.
No398: demeure du menuisier Maurice Duplay (alors 366, rue Saint-Honoré), qui hébergea Maximilien Robespierre (2 dernières fenêtres à gauche dans la cour, au 1erétage), de 1791 à 1794. Duplay participa par la suite à la Conjuration des Égaux. Robespierre y prépara avec Pierre-Gaspard Chaumette et Claude Fournier-L'Héritier la journée du . Il y fut victime d'une tentative d’assassinat le 4 prairial an II (). La charrette qui menait l’Incorruptible à la guillotine, le , s'arrêta devant cette maison qui avait été badigeonnée par un enfant de sang de boucher[32]. Une plaque rend hommage à Robespierre à ce numéro. La maison était propriété de l'ancien couvent des Filles de la Conception.
No422: emplacement de la porte Saint-Honoré de l’enceinte de Louis XIII (la troisième), construite en 1634 et détruite en 1773. Louis XIV fait son retour à Paris par cette porte pour soumettre les princes et le parlement, le .
Consulter en ligne le cadastre du 1er arrondissement. Dans la fenêtre de recherche il faut indiquer un numéro de parcelle (exemple: 33), un nom de rue normalisé (ici: RUE SAINT-HONORE), l'arrondissement normalisé (ici: PARIS 01), le code postal normalisé (ici: 75001), le département normalisé (ici: 75 -PARIS).
Paul Féval situe la maison où loge Aurore, «qui tient la maison de maître Louis», à l'angle de la rue Saint-Honoré et de la rue du Chantre (Paul Féval, «Les mémoires d'Aurore», Le Bossu, troisième partie, chapitre 1).
En 1783, durant la troisième grossesse de la marquise de La Fayette, son époux fit l'acquisition, pour 200 000 livres, d'un hôtel particulier prestigieux situé rue de Bourbon (actuelle rue de Lille), presque au coin de la rue de Bourgogne. Il investit 100 000 livres supplémentaires dans des travaux de restauration et de réaménagement et dépensa 50 000 livres pour meubler et décorer cette maison, désormais appelée «hôtel de La Fayette». Le couple quittait ainsi l'hôtel de Noailles, maison paternelle de la marquise (Harlow G. Unger, Lafayette, Hoboken, NJ, John Wiley & Sons, 2002, p.169).
Plaque sur la façade subsistante de l'hôtel de Noailles avec l'inscription «Dans cet hôtel eut lieu le l'entrevue du Général de La Fayette à son retour d'Amérique avec la reine Marie-Antoinette.»
Commission du Vieux-Paris, Compte-rendu de la réunion du 5 décembre 1913, Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP), Éphémères, adjudications (Lire en ligne)
Jean Flahaut, «Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855», Revue d'histoire de la pharmacie, vol.93, no346, , p.221-234 (lire en ligne, consulté le ).
Isabelle Calabre, «Tout près de la mort», p.21, in «Votre quartier sous la Révolution», Le Nouvel Obs Paris - Île-de-France, no2213, semaine du 5 au , p.12-21.
Cf. l'acte du relatif à la vente de l'hôtel d'Armenonville par les héritiers de Pierre-Vincent Bertin à la duchesse douairière de Noailles, née Marie-Françoise de Bournonville (1656-1748), conservé aux Archives nationales (AN, MC, étude CXIII, liasse 241). Il comprend une description détaillé du bâtiment (AN, MC, étue CXIII, liasse 241) tel qu'il apparut avant d'être entièrement remanié.
Une plaque apposée au-dessus du portail sur la façade de le rue Saint-Honoré rappelle l’événement. Elle porte l'inscription «Marie Françoise de Noailles épousa ici Gilbert Motier de La Fayette le ».
P.-A. Aubert, Traité raisonné d'équitation, d'après les principes de l'école française, Paris, Anselin et Gaultier-Laguionie, 1836, p.164 (voir en ligne).
Clémentine Portier-Kaltenbach, Les secrets de Paris, Vuibert, coll.«Collection dirigée par Guillaume Dervieux et Guy Stavridès», (ISBN978-2-311-00255-3).
Lucien Hoche, La rue Saint-Honoré, Paris Occidental du XIIe au XIXe siècle: Ses rues, leur passé, leurs passants, Paris, Henri Leclerc, , t. 1, XI-455 p., t. 2, Appendice 1, 388 p., t. 3, Appendice 2 (Index et tables), 348p. (lire en ligne tome 1, l'appendice 1,l'appendice 2).
Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, Chez l'auteur, , 489p. (lire en ligne).
Gustave Pessard, Nouveau dictionnaire historique de Paris, Paris, Eugène Ray, libraire, , XVI-1693p. (lire en ligne), p. 1340-1344.
R.H. Prévost de Saint-Lucien, État actuel de Paris ou le Provincial à Paris, t.II: Quartier du Louvre, Paris, Watin fils éditeur, , 16, 172, XVI, 168, XII, 30p. (lire en ligne).