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salles de spectacles à Paris, de 1845 à 1911 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'Hippodrome est un très vaste et célèbre établissement français de spectacles en plein air inauguré à Paris en 1845. Ensuite, cinq espaces prirent successivement ce nom dans la capitale jusqu'en 1911.
La saison de l'Hippodrome parisien débute en mai et s'achève en novembre. Il n'est pas ouvert toute l'année. Ainsi, par exemple, en 1852 son ouverture a lieu le mardi 4 mai[2], et la dernière représentation de la saison le dimanche 14 novembre[3].
De 1845 à 1855, l'Hippodrome est installé place de l'Étoile, juste au-delà de la barrière de l'Étoile et donc hors Paris, puis de 1856 à 1869 au rond-point de la plaine de Passy. Il est détruit par un incendie en 1869. Un « Hippodrome » provisoire est construit pour lui succéder en 1875[4], puis un définitif est inauguré à sa place en 1877. Après la disparition de ce dernier en 1892, ses responsables ouvrent l'Hippodrome du Champ-de-Mars en 1894. Situé avenue Rapp, il disparaîtra en 1899[5]. Et lui succède en 1900 l'Hippodrome de Montmartre, sixième et dernier « Hippodrome » de Paris[6].
Le concept d' « hippodrome à spectacle » se développe à cette époque en province. Il existait, par exemple, un « Hippodrome Soullier » à Lyon[7], un « Hippodrome toulousain » à Toulouse et une salle de l’« Hippodrome lillois » à Lille.
L'Hippodrome ouvre, place de l'Étoile, le . C'est un lieu de spectacles variés, comme l'Hippodrome Soullier, à Lyon, qui en 1850 organise sa 4e grande fête équestre avec « grandes courses à cheval debout et en chars de triomphe et Grande Ascension du Ballon monstre le Philadelphie[7]. »
À Paris, contraint de déménager par le décret du réaménageant la place de l'Étoile, l'Hippodrome quitte son emplacement après la fin de la saison 1855. Et s'installe non loin de là. Il ouvre le mardi , au rond-point de la Plaine de Passy devenu ensuite place d'Eylau (et aujourd'hui place Victor Hugo). Son architecte est Gabriel Davioud, alors âgé de 32 ans[8]. Son entrée se trouve avenue de la Dauphine (aujourd'hui avenue Bugeaud). Un incendie détruit le second Hippodrome dans la nuit du 29 au [9]. Pour le remplacer, on construit près du pont de l'Alma un Hippodrome provisoire, nommé « Hippodrome des Champs-Élysées », dont l'ouverture est annoncée pour le [4]. Puis un nouvel Hippodrome est inauguré, toujours près du pont de l'Alma. Son adresse est 3 avenue de l'Alma[10]. Il a vocation de durer. Innovation, il est doté d'un toit ouvrant et mobile. Cet Hippodrome est inauguré le [11]. Il est aussi appelé « Hippodrome au pont de l'Alma ».
Après 15 années d'existence, le bail du propriétaire du terrain n'étant pas renouvelé, l'Hippodrome est contraint de fermer en 1892. Ses responsables ouvrent en 1894, sur des terrains en friche de l'Exposition universelle de 1889, près du Champ de Mars, l'Hippodrome du Champ-de-Mars. Mais, en 1899, les préparatifs de l'Exposition universelle de 1900 imposent un nouveau déménagement[5]. Le , un sixième et dernier Hippodrome ouvre ses portes[6]. Son entrée est située 1 rue Caulaincourt. Il s'agit cette fois-ci d'une très grande salle de spectacles et plus d'un établissement en plein air ou à toit ouvrant. Converti en cinéma en 1911, il prend alors le nom de Gaumont-Palace. Entièrement rénové en 1931, il est détruit en 1973, peu après sa fermeture.
L'Hippodrome fut créé par Victor Franconi[13]. Dès 1845, J. Lagarde, de la célèbre goguette du Caveau, salue la naissance de l'Hippodrome, dans une chanson intitulée : L'été, à chanter sur l'air de La Vivandière, (de Béranger) ou de Demain matin au point du jour[14] :
Franconi s'en vient en plein vent
Établir sa demeure :
Un hippodrome incontinent
Vous attire et vous leurre.
Le badaud n'est point rebuté,
Buté, buté, buté, rebuté :
Les bêtes l'ont toujours flatté,
Voilà, voilà l'été.
Le Journal des Débats, cité par Le Moniteur, le , écrit :
D'après les plans de l'époque, l'Hippodrome occupait un emplacement compris entre la place de l'Étoile, le boulevard extérieur au mur d'enceinte, la rue de Villejust[15] et la rue du Bel-Air (actuellement rue Lauriston). La longueur totale des constructions était de 130 mètres; celle du champ d'exercice de 104 mètres sur une largeur de 68 mètres.
Construit en bois, l'Hippodrome était très inflammable. Il sera en partie détruit par le feu dans la nuit du . Il rouvrira au bout d'à peine trois semaines. Et reprendra ses activités.
Après 1848, Victor Franconi vendra l'Hippodrome à Pierre-Célestin Arnault. Arnault fut au nombre des célébrités de l'Hippodrome. Pierre-Célestin Arnault, dit Arnault aîné est directeur de l'établissement au début des années 1850.
Entre autres actions d'éclat, en 1851, Arnault met l'Hippodrome à l'honneur en prenant l'initiative de la renaissance du cortège de la Promenade du Bœuf Gras, célèbre cortège du Carnaval de Paris qui n'était plus sorti depuis trois années[17].
Arnault organise aussi ledit cortège en 1852, au départ de l'Hippodrome avec arrivée dans la succursale : les Arènes nationales, place de la Bastille.
Le Nouvelliste écrit, le lundi gras 23 février[18] :
L'Hippodrome n'était pas un simple hippodrome, auquel cas il aurait pu et dû voir orthographier son nom sans majuscule. C'était un établissement de spectacles original donnant bien sûr à voir des performances équestres, mais aussi quantité d'autres attractions : clowns[20], trapézistes, concerts, singes dressés, éléphant, corridas, courses de vaches landaises, spectacles historiques, etc. Au nombre de ces attractions figuraient de très fréquentes ascensions aérostatiques.
Reconnaissant l'originalité de l'Hippodrome, du temps où il existait, et de ses successeurs, les journaux orthographiaient pratiquement toujours le nom avec une majuscule.
Le , Gérôme, dans L'Univers illustré souligne bien cette différence[21] :
Les écuyères de l'Hippodrome, qui paraissaient en public très peu vêtues pour l'époque, notamment les jambes entièrement nues, étaient, à tort ou à raison, réputées être des femmes faciles. Dès 1845, Albert Montémont, de la goguette du Caveau, dans une chanson intitulée L'hippodrome, à chanter sur l'air De Chasse, se fait l'écho de cette réputation[22] :
De nos fringantes amazones
J'observe un léger peloton,
Tonton, tonton,
Tontaine, tonton.
Pour connaître à fond leurs personnes,
Il suffirait d'un ducaton,
Tonton,
Tontaine, tonton.
James Tissot les représente dans une série de quinze tableau sur « La Femme à Paris ». Elles sont vêtues d'écailles et de diadèmes chatoyants, et appelées amazones, en raison de la force nécessaire pour tenir les rênes en position debout. Tissot prend soin de mettre en valeur les caractéristiques architecturales et technologiques de l'Hippodrome, dont le plafond en partie escamotable et les lumières électriques, qui ont permis des représentations nocturnes[23].
Les deux célèbres monuments parisiens seront voisins durant dix années. De jusqu'à l'hiver 1855, tous les visiteurs de l'Arc de triomphe de l'Étoile qui montent à son sommet ont une vue plongeante à l'intérieur de l'Hippodrome.
En , Pierre-Célestin Arnault, directeur de l'Hippodrome, ouvrit place de la Bastille une succursale de l'Hippodrome baptisée « Arènes nationales », puis « Arènes impériales ».
Cet établissement de spectacles en plein air cessa son activité au bout de peu d'années. Dès , alors qu'il est encore en activité, son terrain est vendu pour la construction de nouveaux immeubles.
En 1850, le célèbre aéronaute français Eugène Godard sera engagé par l'Hippodrome. Il y exécutera un très grand nombre d'ascensions.
C'est à l'Hippodrome que Nadar pris goût aux ascensions en ballon. À l'Hippodrome, le dimanche , en ballon captif puis libre, il réalisera les premiers essais de photographie aérienne de l'Histoire[24].
C'est de l'Hippodrome que Henri Giffard pris son envol le , dans le premier aérostat à vapeur, pour aboutir à Élancourt, près de Trappes[25].
La nuit du , le second Hippodrome est totalement anéanti par un incendie.
Comme il est bâti entièrement en bois, c'est un incendie spectaculaire et très important. Le Petit Journal compte rien moins que 35 pompes à vapeur sur place, maniées par les sapeurs-pompiers. Des milliers de curieux accourent pour voir le sinistre[9].
Avec l'Hippodrome brûlent diverses constructions voisines, notamment des baraques de commerçants installés là, car attirés par la clientèle des spectacles.
La reconstruction de l'Hippodrome est projetée, notamment en 1873[27]. Mais durant presque dix ans le projet ne se réalise pas. Mis à part un Hippodrome provisoire, construit en bois, au bout de l'avenue Montaigne. Inauguré en 1875 en tant que Hippodrome des Champs-Élysées[4], il est situé entre l'avenue Joséphine et l'avenue de l'Alma, en bordure du rond-point de l'Alma[28].
Finalement, à l'initiative de Charles Zidler, un quatrième Hippodrome lui succède. Il ouvre en 1877, toujours au voisinage du pont de l'Alma.
Il continue à être appelé simplement l'Hippodrome. Il est aussi appelé l'Hippodrome au pont de l'Alma.
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