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Il tirait son nom «de la chaleur tout à la fois solaire et terrestre qui embrase l'air de juillet en août», selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II () par Fabre d'Églantine, au nom de la «commission chargée de la confection du calendrier».
Dans le texte primitif du rapport de Fabre, tel qu'il fut lu à la Convention le 3ejour du second mois, le second mois de l'été s'appelait non pas «thermidor» (du grecThermê chaleur), mais «fervidor», du mot Fervidus, qui signifie brûlant en latin.
Dans une pièce de vers composée par Mérard de Saint-Just sur le nouveau calendrier, on lit:
«Cependant Fervidor, quand on remplit nos granges. Colore les raisins; il mûrit les vendanges.»
Dans l'intervalle qui s'écoule entre la lecture du rapport et sa publication, Fabre substitue, de sa propre autorité et sans consulter de nouveau la Convention, le nom de «thermidor» à celui de «fervidor».
«Thermidor» a l'inconvénient d'introduire une expression d'origine grecque dans une nomenclature dont tous les autres termes sont latins.
L'ère républicaine s'étant achevée le , il n'a jamais existé, dans l'usage légal, de mois de thermidor an XIV.
Le nom de ce mois est à l'origine du terme thermidorien à la suite de la journée du 9 thermidor an II (), au cours de laquelle les robespierristes furent renversés. Cette journée a donné deux noms propres, «9 Thermidor» et «Thermidor», couramment employés pour désigner la seule journée du 9 thermidor an II.
«Pour les sections de la IVe Internationale, les procès de Moscou, qui n'ont pas été une surprise, sont, non pas le résultat de la démence personnelle du dictateur du Kremlin, mais les rejetons légitimes de Thermidor. Ils sont nés de conflits insupportables au sein de la bureaucratiesoviétique, qui, à leur tour, reflètent les contradictions entre la bureaucratie et le peuple, aussi bien que les antagonismes qui s'approfondissent à l'intérieur du « peuple » lui-même. Le « fantastique » sanglant des procès dénote l'intensité de ces tensions et la force de ces contradictions, tout en annonçant leur prochain dénouement. […] Sur ce système d'antagonismes croissants, qui détruisent de plus en plus l'équilibre social, se maintient, par des méthodes de terreur, une oligarchie thermidorienne qui se réduit désormais surtout à la clique bonapartiste de Staline.»[1]
Adolf Joffé recourt à la même comparaison dans sa lettre d'adieu adressée à Troski, le [2].
De même, les émigrés russes et opposants libéraux à la révolution utilisent ce terme dès le début des années 1920. En , écrivant sous pseudonyme, M. V. Mirkin-Getseich estimait que la révolution russe approchait de son Thermidor après la révolte de Kronstadt[3].
L'analogie conserve une puissance symbolique importante en URSS, puisqu'elle est réutilisée au moment de la déstalinisation, considérée par certains observateurs russes comme un Thermidor soviétique[4].
Davantage d’informations Concordance des calendriers républicain et grégorien pour les années I - XIV, I ...
Concordance des calendriers républicain et grégorien pour les années I - XIV
«S'il m'est permis de comparer une grande chose avec une petite, je dirai que l'événement historique de la plus haute importance que constituent votre exclusion et celle de Zinoviev, une exclusion qui doit inévitablement ouvrir une période thermidorienne dans notre révolution, et le fait que, après vingt-sept années d'activité dans des postes responsables, il ne me reste plus rien d'autre à faire qu'à me tirer une balle dans la tête, ces deux faits illustrent une seule et même chose: le régime actuel de notre parti. Et ces deux faits, le petit et le grand, contribuent tous les deux à pousser le parti sur le chemin de Thermidor.»
[Bergman 2019] (en) Jay Bergman, The French revolutionary tradition in Russian and Soviet politics, political thought, and culture, Oxford (United Kingdom) / New York, Oxford University Press, , 543p., sur books.google.fr (ISBN978-0-19-187861-9, 0-19-187861-8 et 978-0-19-258037-5, OCLC1100454087, lire en ligne), p.234.