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Épinoy (aujourd'hui le nom d'un quartier de la ville de Carvin, comme l'est aussi Beaussart) était une châtellenie en Flandre française et une ancienne principauté du Comté de Flandre[1]. D'abord possession des barons d'Antoing, elle appartenait depuis 1327 à la maison de Melun[2].
François de Melun, connétable et premier pair de Flandres, fut fait comte d'Épinoy le . Le comte était passé au service de son suzerain, le comte de Flandre et futur empereur Charles Quint. Le fils du comte, Hugues fut créé prince d'Épinoy et du Saint-Empire en 1545 par le même devenu empereur germanique.
Louis II de Melun, prince d'Épinoy, fut fait duc et pair de Joyeuse en 1714. À sa mort en 1724, la principauté passa au fils de sa sœur Anne-Julie-Adélaïde de Melun, Charles de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan en 1749.
Parallèlement, on voit, dès le XVIIe siècle[3] et le mariage Anne-Marie de Melun († vers 1634), marquise de Roubaix, dame d'Antoing et de Cisoing et Lamoral Ier (1563 † 1624), comte puis 1er prince de Ligne, les Princes de la Maison de Ligne, porter le titre de prince d'Amblise (à Crespin, Vicq, Quarouble, Quiévrechain) et d'Épinoy.
« Par décision rétroactive d'Albert Ier, roi des Belges, du :
- Les descendants d'Eugène de Ligne "sont autorisés à continuer à porter le prédicat d'Altesse dont il a été fait usage pour leur Maison depuis le XVIIIe siècle" ;
- Article II : Le prince Louis-Ernest-Henri-Lamoral de Ligne est autorisé à continuer à porter le titre de prince d'Amblise et d'Épinoy.
Ce titre est transmissible par ordre de primogéniture masculine dans la descendance directe et légitime de son aïeul le prince Eugène-François-Charles-Lamoral de Ligne.[4] »
Les recherches d'un historien local de Carvin, Henri Couvreur, ont permis de repérer dès la fin du XIe siècle l'existence du plus ancien seigneur d'Épinoy, Alard "de spineto" baron des comtes de Flandres. Son fils ayant contracté alliance avec la famille d'Antoing près de Tournai deviendra seigneur d'Antoing. La seigneurie d'Épinoy-Antoing passera en 1327 à la famille de Melun quand Jean de Melun, par ailleurs grand chambellan de France, épousera en 2e noces vers 1327 Ysabeau fille héritière d'Hugues V d'Antoing.
On trouve dès le XIIe siècle un Hugues Ier d'Antoing[6],[7] (1140 † 1199), seigneur d'Épinoy. Les d'Antoing sont aussi prévôts de Douai depuis la mère d'Hugues II (~1204-1261/1270), Ida de Douai.
Sa descendante, Isabelle d'Antoing (vers 1300 † ), dame d'Antoing, d'Épinoy, de Sottegem, châtelaine de Gand, déjà veuve de 1° Henri de Louvain († vers 1324 sans postérité), seigneur de Gaesbeek issu de la Maison de Brabant (cf. Henri Ier), puis 2° de Alfonso de la Cerda (es) seigneur de Lunel (fils d'Alphonse ; d'où le connétable Charles) (vers 1289 † 1327), épouse 3° en 1327, Jean Ier (vers 1290 † 1359), vicomte de Melun, seigneur de Montreuil-Bellay et seigneur de Tancarville (avec sa première épouse Jeanne de Tancarville), Grand chambellan de France (1318), chambellan de Normandie. Ensemble, ils eurent :
Lors de la coalition de la noblesse des provinces à majorité protestantes des Pays-Bas espagnols contre la politique du roi d'Espagne, Philippe II, Pierre de Melun fut un des opposants les plus décidés de la noblesse. En vain le roi voulut le faire passer dans les rangs des royalistes, il resta attaché à ses convictions politiques. Ses biens furent en conséquence confisqués pour cause de félonie en 1577[20].
Le roi d'Espagne (Philippe II) manda au duc de Parme (Alexandre Farnèse) de féliciter en son nom Robert de Melun, marquis de Roubaix, de sa victoire sur François de La Noue, promettant de se souvenir en temps utile de son zèle et du service signalé qu'il venait de rendre à la cause d'Espagne[21]. En effet, quelques années plus tard, le roi, « pour honorer et récompenser le marquis, lui fit don général, sans en rien excepter, de tous les biens, fiefs, terres et seigneuries qui avaient appartenu à Pierre de Melun, son frère, cy-devant prince d'Épinoy, qui les avaient fourfaict au moyen de ses félonies, port d'armes, rébellion et crime de Lèze-Majesté[22]. »
Philippe II d'Espagne avait ordonné que les biens de Robert de Melun passeraient à ses sœurs, à l'exclusion de Pierre de Melun, prince d'Épinoy qui s'était réfugié en France et contre lequel le monarque restait toujours implacable. L'aînée, - Hélène de Melun, comtesse de Berlaimont, mourut sans postérité ; sa sœur - Anne-Marie, épouse de Lamoral Ier, prince de Ligne, devint alors seule propriétaire des biens de la maison de Melun, et à la mort de sa mère, en 1593, elle fut également mise en possession, par la protection de l'Espagne, de tous les biens de la maison de Werchin, quoiqu'ils eussent été légués par Yolente de Werchin à son fils exilé[24]. C'est ainsi que la seigneurie de Roubaix passa entre les mains des princes de la maison de Ligne.
À la mort de Pierre de Melun, ses enfants revendiquèrent, dans les Pays-Bas espagnols, les biens de leur père. Le roi de France (Henri IV) intervint auprès des archiducs Albert et Isabelle en leur faveur pendant l'année 1602. Les parties firent un accord qui fut approuvé par les souverains le 16 août de la même année. Grâce à l'intervention du roi de France, l'archiduc proposa une transaction entre les deux familles, qui rendit à Guillaume III de Melun, resté seul héritier de son père, une partie des biens paternels et laissa ainsi la seigneurie de Roubaix à la princesse de Ligne.
Anne-Marie de Melun († vers 1634), marquise de Roubaix, dame d'Antoing et de Cisoing, fille de Hugues II de Melun (1520 † ), 2e comte puis 1er prince d'Épinoy et du Saint-Empire (1545), épouse, le , avec Lamoral Ier (1563 † 1624), comte puis 1er prince de Ligne et du Saint-Empire.
Sté de recherches historique de Carvin. Henri Couvreur
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