Yolande de Luxembourg ( † ), fille cadette des précédents, dame héritière de Roubaix, mariée le avec Nicolas de Barbançon ( † 1513), baron de Werchin, dont postérité;
Armes de la famille de Barbançon (Werchin): D'azur, semé de billettes d'argent, au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout. Casque couronné.[3]
Armes de Yolande de Barbançon (Yolande de Werchin) (1520-1593), dame de Roubaix, épouse de Hugues II de Melun (1520 † 1553), 2ecomte, puis 1erprince d'Épinoy (1545), seigneur d'Antoing
Henri IV avait fait insérer dans le traité de paixsigné à Vervins, le , un article particulier en faveur des enfants mineurs de Pierre de Melun, dont son ministre Sully était l'oncle et le tuteur. Cet article abolissait l'effet des confiscations encourues pendant la guerre et portait en outre qu'il serait fait «bonne et briève justice» à la veuve et aux enfants du prince d'Épinoy pour les biens qui leur appartenaient dans le pays du roi catholique.
Mais Anne-Marie de Melun ( † vers 1634), princesse de Ligne, épouse de Lamoral Ier et fille de Hugues II de Melun, ayant objecté que la confiscation faite par suite de la révolte des Provinces-Unies ne regardait pas la France, Henri IV, qui prenait l'intérêt le plus vif à cette affaire, fit remettre à l'archiduc Albert un mémoire que Sully avait rédigé lui-même en faveur des princes d'Épinoy. Grâce à l'intervention du roi de France, l'archiduc proposa, en 1602, une transaction entre les deux familles, qui rendit à Guillaume III de Melun, resté seul héritier de son père, une partie des biens paternels et laissa ainsi la seigneurie de Roubaix à la princesse de Ligne. Les tuteurs du jeune prince durent se contenter de cette concession apparente, puisqu'un refus eût entraîné la perte totale des héritages contestés, placés tous sous la domination espagnole; mais au traité signé à Anvers, le , entre l'Espagne et les États généraux des Provinces-Unies, l'article 13 annulant toutes les confiscations faites à l'occasion des troubles de 1567, et cela nonobstant tout engagement ou transaction particulière, les enfants du prince d'Épinoy, compris dans cet article, devaient rentrer dans tous leurs biens, malgré la transaction faite avec la princesse de Ligne par leurs tuteurs.
Le prince de Ligne (Lamoral Ier), tout puissant à la cour d'Espagne, chercha à obtenir un ajournement, et comme le roi de France intervint encore avec instance près de l'archiduc pour l'exécution du traité, il proposa un nouvel arrangement par lequel il cédait tous les biens de la maison de Melun, sauf la baronnie d'Antoing, dont il devait rembourser la valeur, mais il se réservait toujours l'héritage de Werchin, gardant dès lors la seigneurie de Roubaix.
Guillaume de Melun, alors mineur, âgé de 20 ans, protesta contre cet arrangement, accepté cependant par ses tuteurs, approuvé par lettres patentes de Louis XIII, des États généraux des Provinces-Unies et du roi d'Angleterre, et qui, au dire de Sully, lui rendait 120 mille livres de rente. Il mourut en 1635. Les réclamations de ses enfants furent produites pendant les conférences pour la paix de Munster, et confirmées par ce traité célèbre qui, en reconnaissant l'indépendance des Provinces-Unies, annula de nouveau les confiscations, suites des troubles qui l'avaient préparée. Mais la guerre continuée entre la France et l'Espagne (guerre franco-espagnole) rendit encore nulles ces stipulations, et le traité des Pyrénées, en 1659, confirmant celui de Vervins et proclamant tous leurs droits, ne purent faire rentrer les descendants de Pierre de Melun dans des biens relevant d'un pays où leur adversaire était en faveur, et où on n'avait pas oublié l'origine de la contestation. Il fallut une nouvelle guerre et un nouveau traité de paix pour les remettre en possession d'une seigneurie que des actes qui avaient disposé de provinces entières et créé même des nations, n'avaient pu leur rendre.
Le traités d'Utrecht (1713), par les articles 11 et 15, remirent les choses dans l'état où elles étaient avant la guerre. Mais tout n'était pas encore terminé: il était écrit (dit M. le vicomte de Melun, à qui est emprunté l'historique de ces longs démêlés), que les propriétés en litige suivraient jusqu'à la fin le sort des provinces dont elles faisaient partie, et changeraient de propriétaires comme de drapeaux[8]. La terre d'Antoing appartenait au Tournaisis, qui était rendu à l'Empereur, tandis que les autres biens étaient de la châtellenie de Lille, devenue définitivement française. Pour mettre fin à des contestations encore renouvelées et qui duraient depuis cent quarante ans, Louis II de Melun et Claude-Lamoral II de Ligne, d'après les ordres du roi et de l'Empereur, nommèrent pour arbitres le cardinal de Rohan et le Léopold-Philippe, duc et prince d'Arenberg, qui décidèrent que la seigneurie d'Antoing reviendrait à la maison de Ligne, et que les autres terres et la seigneurie de Roubaix resteraient la propriété du prince d'Épinoy[9]. Ses descendants, notamment Charles de Rohan-Soubise, continuèrent comme lui à prendre le titre de marquis de Roubaix, bien qu'ils fussent irrévocablement dépossédés de cette seigneurie depuis 1713.