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La presse écrite régionale en France comprend la presse quotidienne régionale (PQR), la presse hebdomadaire régionale (PHR), ainsi que des titres régionaux mensuels, bimestriels ou trimestriels.
Après la seule édition papier jusqu'à la fin du XXe siècle, de nombreux titres ont développé leur présence sur internet, permettant l'accès à un lectorat plus large.
Le premier journal en France, fondé par Théophraste Renaudot en 1631, était un hebdomadaire national : La Gazette. Dès 1631, Renaudot fait envoyer sa Gazette dans les grandes villes de province. Imprimée dans la nuit du vendredi, elle paraît à Paris le samedi matin. Les services de la Poste la prennent en charge le mardi ou le vendredi suivant, soit un délai de parfois deux semaines entre la capitale et la province. Peu de commerçants de province acceptent d'acquérir un Bureau d'Adresses autorisant la réimpression des gazettes et Nouvelles Ordinaires de Paris dans leur ville. Des courriers privés partant de la capitale plus tôt, et la contrefaçon permettent souvent d'obtenir une copie du journal une semaine avant l'édition originale. Plusieurs imprimeurs de province peuvent ainsi distribuer à moindre coût une « Gazette » illicite avant l'arrivée de la version officielle.
Renaudot est obligé de favoriser les réimpressions régionales officielles distribuées par des Bureaux d'Adresses ou non, en proposant une remise de prix pour l'impression des Nouvelles Ordinaires et de la Gazette dans le même journal, par exemple, dès 1633 à Lyon et Aix. En 1638, débute l'édition de Bordeaux, en 1646, celles de Tours et Rouen…
Ces mesures visent à inciter les libraires à payer un bail au Bureau d'Adresses de la famille Renaudot, ainsi qu'à économiser le papier, toujours plus cher à cause de la fiscalité royale. La famille Renaudot conservera longtemps son Privilège. Fils et neveux se succèderont à la tête de l'entreprise jusqu'en 1749, date à laquelle le Privilège de la Gazette sera revendu à Pierre Nicolas Aunillon. Le ministère des Affaires étrangères rachètera l'affaire en 1751.
L'édition toulousaine nous apprend dans son no 2 du , qu'on débite chez l'imprimeur Claude-Gilles Lecamus, le calendrier de la Cour du Parlement de Toulouse, contenant ce qu'on a trouvé de plus utile aux gens d'Affaires et l'Almanach journalier avec les lunaisons, les éclipses, les Foires des Villes qui sont à dix ou douze lieues et le nouveau Chemin de Barèges.
Il est à noter que les éditions régionales de la Gazette ne comportent pratiquement jamais de nouvelles locales. Seules des publicités concernant des ouvrages imprimés dans la ville y figurent parfois.
Pierre Nicolas Aunillon, conseiller du roi, nouveau propriétaire de l'onéreux privilège de la Gazette, s'endette et doit augmenter le prix des différentes redevances de province. Certains fermages ne sont plus payés et l'argent rentre mal.
Depuis 1745, le libraire Antoine Boudet, publie avec permission les Affiches de Paris. Le Chevalier de Meslé prétend avoir inventé ce journal le premier et obtient, le , le privilège exclusif des feuilles périodiques. Aunillon, qui possède le droit sur la Gazette et les Affiches, s'oppose à cette attribution frauduleuse. Le chevalier tente donc de s'emparer du monopole de la Gazette et échoue à trois reprises. Antoine Boudet se voit accorder par le juste propriétaire, l'autorisation d'imprimer pendant neuf ans, les Affiches de Paris.
Ces luttes et procédures finissent de ruiner le Conseiller et le Chevalier. Pour s'en sortir, Meslé s'associe avec Louis Dominique le Bas de Courmont, trésorier-payeur de la ville de Paris. Nicolas Aunillon est perdu et dépossédé de son Privilège en avril 1751, ainsi qu'Antoine Boudet. Il est racheté à ses créanciers. La police envahit le bureau de la Gazette et chasse sans ménagement les commis.
Le , Boudet est obligé de cesser la publication des Affiches de Paris. Cette offre publique d'achat, qui unit le monde de la finance et de la presse n'est pas sans rappeler la prise de contrôle par la monarchie des Nouvelles ordinaires de divers endroits de Vendosme et Martin et le monopole obtenu par Renaudot, alors qu'il n'était que médecin, sous réserve d'ouvrir ses colonnes à Richelieu.
Le , paraissent les Affiches de Paris et, un an plus tard, le , ils créent les Affiches, annonces et avis divers, appelées Petites affiches de province. Le , le Bas de Courmont annonce la fin de toutes les réimpressions régionales de la Gazette. L'édition de Paris sera distribuée par une compagnie dans tout le pays à un prix double des réimpressions locales: 7 livres et 10 sols. La nouvelle Gazette paraît en 1752, sur deux colonnes et 4 pages, pour réduire son coût.
En , le Bas de Courmont rachète au chevalier de Meslé l'exploitation des Affiches, qu'il proposera aux Provinces de rééditer, moyennant le paiement d'un bail annuel. Les Affiches de province contenant des informations locales voient ainsi le jour, donnant un nouvel élan à la presse. On trouvera de vrais informations régionales, essentiellement dans les Affiches du Dauphiné, éditées à Grenoble. Dès 1757, on publie les Affiches de Nantes, de Bordeaux en 1758, de Toulouse en 1759, de Marseille en 1760, de Lille en 1761, Rouen en 1762… jusqu'en 1862 pour les Affiches du Mans. À noter que l'on trouve à Lyon, depuis 1742 des Affiches lyonnaises autorisées par la ville (source : JP Boudet - sagapresse).
Au cours du XIXe siècle, la presse hebdomadaire régionale connaît jusqu'à 1 300 titres. 12 % des hebdomadaires existant encore aujourd'hui ont été créés avant 1848.
Certains quotidiens régionaux ont également vu le jour au XIXe siècle :
Un grand nombre de quotidiens régionaux ont paru à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1944 ou 1945, remplaçant des quotidiens interdits pour faits de collaboration :
En , le nombre de visiteurs uniques a été multiplié par 4, le WEB 66 en dénombrant 16 millions (mesure de effectuée par Médiamétrie Net Ratings).
Notes de la liste des titres :
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