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État du Proche-Orient De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Israël Écouter[Note 2] (/is.ʁa.ɛl/), en forme longue l'État d'Israël (en hébreu יִשְׂרָאֵל (Yisrā'el) et מְדִינַת יִשְׂרָאֵל (Medīnat Yisra'el) /mediˈnat jisʁaˈʔel/), est un pays situé sur la côte orientale de la mer Méditerranée au Proche-Orient, en Asie de l'Ouest. Le pays fait géographiquement partie du Levant et borde le Liban, la Syrie, la Jordanie, l'Égypte ainsi que la bande de Gaza et la Cisjordanie.
État d'Israël
(he) מְדִינַת יִשְׂרָאֵל / Medīnat Yisra'el
Drapeau d'Israël |
Armoiries d'Israël |
Devise | Pas de devise officielle[1] |
---|---|
Hymne |
en hébreu : הַתִּקְוָה (Hatikvah, « L'Espérance ») |
Fête nationale | Yom Haʿatzmaout, le 5 du mois d'Iyar (entre avril et mai)[Note 1] |
· Événement commémoré |
Forme de l'État | République parlementaire |
---|---|
Président | Isaac Herzog |
Premier ministre | Benyamin Netanyahou |
Président de la Knesset | Amir Ohana |
Parlement | Knesset |
Langues officielles | Hébreu |
Capitale | Jérusalem (reconnaissance limitée, voir le paragraphe capitale d’Israël) |
Plus grande ville | Jérusalem |
---|---|
Superficie totale |
20 770–22 072 km2 (classé 148e) |
Superficie en eau | 2 %[2] |
Fuseau horaire | Heure d’été : UTC+3 (IDT) |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | mandat des Nations unies confié au Royaume-Uni |
Déclaration |
Gentilé | Israélien, Israélienne |
---|---|
Population totale (septembre 2024) |
10 002 000[3] hab. (classé 97e) |
Densité | 453 - 481 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
527,180 milliards de $ + 8,1 % (28e) |
---|---|
PIB (PPA) (2022) |
496,840 milliards de $ + 11,54 % |
PIB nominal par hab. (2022) |
55 360 $ + 6,36 % |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
52,170 $ + 9,73 %[4] |
Taux de chômage (2022) |
3,9 % de la pop. active - 21,33 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 1 128,636 milliards d’ILS + 5,25 % Relative 67,096 % du PIB - 2,66 % |
Monnaie |
Shekel (NIS) (ILS ) |
IDH (2021) | 0,919[5] (très élevé ; 22e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,815[5] (29e) |
Coefficient de Gini (2018) | 38,6 %[6] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,083[5] (22e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 48,2[7] (57e) |
Code ISO 3166-1 |
ISR, IL |
---|---|
Domaine Internet | .il, .ישראל |
Indicatif téléphonique | +972 |
Code sur plaque minéralogique | IL[8] |
Organisations internationales | AIIB ONU |
Malgré l’exiguïté de son territoire national, Israël offre une géographie étonnamment variée, les régions naturelles qui la composent étant toutes différentes[9]. Le pays a pour capitale Jérusalem[10] – à la reconnaissance limitée, alors qu'internationalement, Tel Aviv lui est attribuée comme telle. La langue officielle du pays est l'hébreu, quand l'arabe y revêt un « statut spécial ». En septembre 2024, la population d'Israël s'élève à 10 millions d'habitants[3].
Israël est une démocratie parlementaire. Le Premier ministre, désigné par le président et confirmé par le Parlement (la Knesset), est le chef de l'exécutif. La Knesset, où siègent cent vingt députés élus au scrutin proportionnel intégral à un tour, représente le pouvoir législatif. La Cour suprême, composée de quinze juges, sert à la fois de pouvoir judiciaire et de cour d'appel.
Tel Aviv est le centre diplomatique, technologique, économique et financier du pays. Le pays se classe au 28e rang mondial quant au PIB, au 13e rang mondial quant au PIB par habitant[11] et il est le troisième pays le plus riche d'Asie en ce qui concerne le PIB nominal par habitant et richesse moyenne par adulte[12],[13]. Depuis 2010, Israël est membre de l'OCDE : c'est le pays le plus développé du Moyen-Orient et le troisième d'Asie[14]. En 2024, Israël occupe la 15e position dans le classement de l'indice mondial de l'innovation [15].Il se classe au premier rang du Moyen-Orient en ce qui concerne la richesse moyenne par adulte[16], de compétitivité économique[17]et d'espérance de vie[18]. D'un point de vue technologique, Israël est l’un des pays les plus avancés au monde[19]. Il est également le pays où le niveau de vie est le plus élevé du Moyen-Orient[20].
Israël est le seul État au monde où la population est majoritairement juive, avec une proportion de 75 %, et l'un des deux territoires officiellement juifs dans le monde avec l'oblast autonome juif en Russie. En 2018, la Knesset adopte une nouvelle loi fondamentale de l'État d'Israël qui fait d'Israël l'État-nation du peuple juif. La population non juive comprend principalement des Arabes israéliens descendant pour la plupart des occupants de l'époque de la Palestine mandataire ; ils représentent 21 % de la population. D'un point de vue religieux, les Arabes israéliens sont en 2022 à 85,6 % musulmans (incluant les Bédouins), 7,4 % druzes et 6,9 % chrétiens[21].
Israël résulte de l'accomplissement de la vision du mouvement sioniste, dont les premières bases politiques ont été posées à la fin du XIXe siècle sous l'impulsion de Theodor Herzl et ont visé à la création d’un État juif. Lors du démantèlement de l'Empire Ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale, l’établissement du Foyer national juif est facilité par la Grande Bretagne par la Déclaration Balfour de 1917 dans l'ancienne partie méridionale de la Grande Syrie[22], dénommée dès 1920 par les Britanniques « Palestine mandataire ». Ce petit territoire a toujours été considéré par les Juifs comme leur terre ancestrale, Eretz Israël.
Après le vote du plan de partage de la Palestine mandataire le par l'Organisation des Nations unies (ONU) qui entérine la fin du mandat britannique sur la Palestine mandataire et prévoit le partage de son territoire entre deux États, juif et arabe, l'indépendance d'Israël est proclamée le à Tel Aviv par David Ben Gourion, qui devient son premier Premier ministre.
Depuis sa création, l'État d'Israël s'est confronté à plusieurs reprises avec des pays arabes voisins. L'Égypte et la Jordanie ont signé un traité de paix avec lui et en 2020 sont établies des relations diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Israël reste en conflit avec la Syrie, le Hezbollah au Liban et le Hamas dans la bande de Gaza. En outre, de nombreux pays de la région et autres opposants ne reconnaissent pas son existence : ils utilisent d'ailleurs le terme « entité sioniste » pour le désigner.
Dans la déclaration d’indépendance de 1948, l'État juif proclamé par le conseil national représentant la communauté juive de Palestine et les mouvements sionistes prend pour nom Israël, rejetant les possibles autres noms de Sion, Judée ou Eretz Israel (« Terre d'Israël »)[23]. Ses citoyens sont dénommés « Israéliens ». Ce nom se réfère historiquement au royaume d'Israël et plus généralement aux Israélites qui ont établi des royaumes dans la région pendant l'Antiquité. La tradition biblique rapporte l’origine de ce nom dans le livre de la Genèse, quand le troisième des patriarches hébreux, Jacob, est renommé Israël (« Celui qui lutte avec Dieu »[24] ou « Dieu est fort, Dieu triomphe[25] ») après avoir combattu avec un ange. Jacob étant considéré comme le père des douze tribus qui sortirent d’Égypte, la nation biblique constituée est connue sous le nom des « enfants d’Israël ». Après l'exil à Babylone, « Israël » sert à désigner la communauté juive qui s'inscrit dans la continuité avec l'Israël biblique[26].
La première mention non biblique du nom « Israël » apparaît sur la stèle de Mérenptah vers . Cette stèle comporte un hymne célébrant la paix entre l’Égypte du pharaon Mérenptah et Canaan. Israël n'y désigne pas une région ou une localité mais apparaît comme une population du pays de Canaan qui habitait sur les hauteurs de Judée[27].
Israël est un nom masculin, utilisé sans article défini[28],[29].
Israël partage ses frontières avec le Liban au nord, avec la Syrie au nord-est, la Jordanie et la Cisjordanie à l’est, et avec l’Égypte et la bande de Gaza au sud-ouest. Il possède un littoral sur la mer Méditerranée à l’ouest et sur la mer Rouge (golfe d’Aqaba) au sud. Israël se trouve entre les latitudes 29° et 34° N, et les longitudes 34° et 36° E.
Placé au centre des routes qui relient la vallée du Nil à la Mésopotamie et la péninsule Arabique à l'Asie Mineure, le territoire d’Israël est au cœur des échanges entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe.
Ce territoire (en dehors des zones occupées depuis juin 1967 de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et du plateau du Golan), couvre environ 20 770 km2, dont 2,4 % sont couverts par des lacs, notamment le lac de Tibériade (164 km2) et la mer Morte (265 km2)[30], appelés en Israël littéralement pour l'un, « mer de Galilée » et pour l'autre « mer de sel ». Le territoire sous juridiction israélienne, qui inclut la totalité de Jérusalem et les hauteurs du Golan atteint 22 072 km2. La superficie d’ensemble sous contrôle israélien direct ou partiel, qui comprend également les territoires palestiniens de Cisjordanie et exclut Gaza, est au total de 27 799 km2.
En dépit de sa taille relativement réduite, Israël regroupe des spécificités géographiques variées allant du désert du Néguev au sud jusqu’aux pentes et monts de Galilée et du Golan tout au nord. D'ouest en est, le pays est formé de quatre bandes méridiennes : la plaine côtière, les hautes collines du centre (chaîne montagneuse centrale formée, du nord au sud, par les monts de Guelboe, les monts de Samarie, la montagne d'Ephraïm, les monts de Judée, puis les collines de la Shéféla vers l'ouest)[31], le fossé de la vallée du Jourdain et le plateau transjordanien (avec au nord le plateau du Golan surmonté du mont Hermon, le point culminant du pays à 2 224 mètres[30])[32]. La plaine côtière israélienne sur les rives de la Méditerranée qui s'étendent sur 194 kilomètres, accueille environ 70 % de la population totale du pays. À l’est des collines centrales de Samarie, coule sur 360 kilomètres le Jourdain qui prend sa source au nord d'Israël, au mont Hermon, traverse le lac de Tibériade pour se jeter plus au sud dans la mer Morte, le point le plus bas sur Terre (429 mètres sous le niveau de la mer), situé au sud-est de Jérusalem. Plus au sud de cette mer saturée en sel, la vallée de l’Arabah ou Haarava au climat sec et aride, se prolonge jusqu’au golfe d’Eilat en mer Rouge (dont la côte s'étend sur 12 kilomètres), refuge d’une importante vie aquatique due à la présence de nombreux récifs et coraux.
Il existe des particularités uniques à Israël et à la péninsule du Sinaï, ce sont les « makhteshim » ou cratères créés par l’érosion. Le plus grand makhtesh du monde est le cratère de Ramon dans le Néguev qui mesure 40 km de long sur 8 km de large.
Un rapport environnemental récent[Lequel ?] sur le bassin méditerranéen indique qu’Israël détient la plus grande variété d’espèces de plantes répertoriées au kilomètre carré de tous les pays méditerranéens[réf. souhaitée].
Le climat des zones côtières peut être très différent de celui des zones montagneuses du pays, particulièrement pendant les mois d’hiver. Les régions de Tel Aviv et Haïfa ont un climat typiquement méditerranéen avec des hivers doux et pluvieux et des étés chauds et humides. Les montagnes au nord sont par contre souvent enneigées l’hiver, et Jérusalem peut aussi connaître des chutes de neige.
Classification | Lieu | Température moyenne °C |
Écart température moyenne °C |
Précipitations moyennes annuelles mm |
Variation précipitations mensuelles mm |
---|---|---|---|---|---|
Climat méditerranéen tempéré (été chaud) |
Jérusalem Tel Aviv-Jaffa Haïfa Rishon LeZion Petah Tikva |
17,2° 20,2° 21° 19,5° 19,9° |
4,9° à 30,5° 8,7° à 32° 9,3° à 32,2° 7,6° à 30,9° 8,1° à 31,7° |
477 562 525 571 564 |
0 à 109 0 à 154 0 à 137 0 à 144 0 à 144 |
Climat chaud semi-aride (steppe) |
Beer-Sheva Tabgha Ginosar |
19,3° 21,9° 21,8° |
6,5° à 32,5° 9,1° à 35,8° 9° à 35,7° |
229 413 417 |
0 à 53 0 à 106 0 à 107 |
Climat chaud désertique | Eilat Ein Gedi Tamar (région de la mer Morte) |
24,2° 23,9° 24° |
9,7° à 39,1° 9,8° à 38,3° 9,7° à 38,6° |
30 107 67,6 |
0 à 7 0 à 26 0 à 18 |
Climat froid semi-aride (steppe) |
Localités du district sud Mitspe Ramon |
17,5° 16,9° |
5° à 31,2° 4,6° à 30,3° |
307 183 |
0 à 78 0 à 40 |
La température la plus élevée du continent asiatique (53,7 °C) est atteinte en 1942 au kibboutz (village associatif) de Tirat-Zvi au nord du Jourdain[34],[35]. La température la plus basse du pays (−13,7 °C) est enregistrée à Tel Hatanim dans la vallée de Beit Netofa en Basse Galilée en 1950, puis au kibboutz de (en) Meron Golan (en) (−14,2 °C) en 2015[34],[35]. De mai à septembre, les journées de pluies sont relativement rares. Les faibles ressources hydriques de l’État d’Israël l’ont contraint très tôt à prendre des mesures visant à favoriser les techniques limitant la consommation d’eau[36]. Israël produit donc une partie croissante de son eau par des procédés de désalinisation. Le fort ensoleillement a également favorisé l’implantation d’incubateurs technologiques sur les énergies solaires, ce qui place Israël parmi les nations les plus avancées dans ce domaine, tant par la consommation par habitant que par le développement technologique dans ce domaine[37],[38]. Un projet de très grande centrale solaire est actuellement envisagé dans le désert du Néguev[39].
Israël est touché par une vague de chaleur record en [40].
Depuis son indépendance, Israël a planté au total plus de 240 millions d’arbres et continue de planter quelque trois millions d'arbres par an[Note 3] ; ainsi, 4 % de sa surface est dorénavant boisée[41],[42].
Israël compte 66 parcs nationaux et 190 réserves naturelles[43],[Note 4] couvrant près d'un quart du territoire national en 2015. Ils se répartissent sur une multitude de milieux différents : montagne, désert, savane herbeuse, savane boisée, forêt, lac et cours d'eau ou zone corallienne en mer Rouge (golfe d'Aqaba). Dans ces réserves et selon les milieux, ont été réintroduites de nombreuses espèces disparues de la région ou en voie d'extinction : oryx, élans, addax, onagres, bouquetins ou autruches. On trouve un grand nombre de ces animaux, notamment dans la réserve de Hai Bar, fondée en 1968 dans le sud du pays, dont le but est de créer un environnement naturel protégé et contrôlé, permettant d'augmenter ces populations animales rares et les protéger jusqu'à leur retour à la nature.
Dans le golfe d'Aqaba, où le corail a souffert de la pression touristique le long du littoral israélien, des scientifiques réimplantent des coraux par bouturage selon une technique inédite[44],[45].
Voir pour les périodes antérieures à la création de l'État d'Israël :
La Terre d'Israël, appelée « Eretz Yisrael » en hébreu est considérée comme étant la « terre » du peuple juif. D’après les religions abrahamiques, la Terre d’Israël fut promise par Dieu, aux enfants d'Israël.
Les historiens constatent l'émergence des premiers royaumes israélites aux alentours du début du Ier millénaire av. J.-C. Ces royaumes gouvernent tout ou partie de la région pendant un millénaire, quand ils ne sont pas supplantés par des envahisseurs, tels les Assyriens, les Perses, les Grecs ou les Romains.
Entre la période des royaumes israélites et la conquête musulmane au VIIe siècle apr. J.-C., la Terre d’Israël tombe successivement aux mains des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Grecs, des Romains, des Sassanides et des Byzantins. Cependant, la population, majoritairement juive, ne commence à décliner qu’après la guerre contre l’Empire romain — lors de la première guerre judéo-romaine, entre 66 et , puis de la seconde guerre judéo-romaine (guerre de Kitos)[46] et de la révolte de Bar Kokhba, en —, guerre qui provoque, d'une part l’exil forcé d’une majorité d’entre eux, d'autre part la nouvelle appellation romaine de la région en province de « Syrie-Palestine », et, plus tard, « Palestine », qui constitue une tentative d'effacement du lien entre le peuple juif et la Terre d’Israël[à vérifier][47]. En 628-, une révolte juive contre l’empereur byzantin Héraclius conduit au massacre et à l’expulsion de la plupart des Juifs de la région. La population juive de la région se réduit considérablement et atteint probablement son point le plus bas. Toutefois, une présence juive minoritaire se maintient continuellement.[réf. nécessaire]
Dès le Ier siècle, à la suite de l’occupation romaine de Jérusalem, le centre de la population juive se déplace de Judée (Jérusalem et région au sud de Jérusalem) en Galilée (région de Tibériade). La Mishna, certaines parties du Talmud et le Talmud de Jérusalem — qui sont, hormis la Torah, parmi les textes les plus importants du judaïsme — sont composés en Israël durant cette période. En , la Terre d’Israël est prise par les Arabes musulmans. Le contrôle de la région échoit aux Omeyyades, puis aux Abbassides. La région est un temps gouvernée par les croisés, principalement francs, de 1099 à 1260, date à laquelle la région tombe aux mains des Mamelouks.[réf. nécessaire]
En 1516, sous le règne de Selim Ier, la Palestine (appelée à cette époque Filistin Sancağı, sandjak de Palestine) fait partie intégrante de l’Empire ottoman, qui gouverne la région jusqu’au début du XXe siècle — à l'exception toutefois de la courte période d'invasion des troupes françaises menées par Bonaparte, dont certains disent qu’il envisagea la création d’un État juif sous protection française en Palestine[48].
La fin de l'Empire ottoman, après la Première Guerre mondiale, place la région sous administration (1917) puis mandat britanniques (1922) après accord de la Société des Nations.
À partir du XXe siècle, la région est le théâtre principal des conflits israélo-arabes : la guerre de 1948-1949, la crise du canal de Suez (1956), la guerre des Six Jours (1967), la guerre du Kippour (1973), la guerre du Liban (1982), la première intifada (1988), la seconde intifada (2000-2005), le conflit israélo-libanais de 2006, la guerre de Gaza de 2008-2009, celle de 2012, celle de juillet- et la crise de 2021, puis celle de 2023, suivie du conflit ouvert a partir du [49].
Le premier congrès sioniste se réunit à Bâle en Suisse, du 29 au , et marque le tournant décisif dans l'histoire du mouvement des Amants de Sion, qui devient officiellement mouvement « sioniste-politique ». Herzl y propose son programme, qu'il qualifie de « plan de réunification nationale juive ». Dans son journal, Herzl écrit : « Si je devais résumer le congrès de Bâle en un mot, ce serait celui-ci : à Bâle j'ai fondé l'État juif. Peut-être dans cinq ans et certainement dans cinquante ans, chacun le saura »[50]. Le congrès se déroule à dix reprises dans la ville helvétique jusqu’à la fondation d’Israël en 1948[51]. .
Suite à la défaite de l’Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale, le plan secret des accords Sykes-Picot de 1916 fut appliqué par le Royaume-Uni et la France. En 1917, les Britanniques prennent le contrôle de la partie méridionale du territoire appelé alors Grande Syrie qu'ils dénommèrent dès 1920 Palestine mandataire. En effet, la région ne portait pas encore l'appellation de Palestine, nom qui avait été donné anciennement sous l'Empire Romain, au second siècle à la suite de seconde révolte juive, et qui tomba complètement dans l'oubli après la conquête musulmane du VIIè siècle[22].
En accord avec la promesse faite par Lord Balfour à Chaim Weizmann, ils obtiennent de la conférence de San Remo l’établissement d’un mandat britannique sur la région qui aura pour but, notamment, l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine selon les aspirations du mouvement sioniste.
En 1945, une étude[52] montre que la population se monte à 1 845 560 habitants, dont 1 076 780 musulmans, 608 230 juifs, 145 060 chrétiens et 15 490 personnes d’autres groupes.
Année | Total | Musulmans | Juifs | Chrétiens | Autres |
---|---|---|---|---|---|
1922 | 752 048 | 589 177 (78 %) |
83 790 (11 %) |
71 464 (10 %) |
7 617 (1 %) |
1931 | 1 033 314 | 759 700 (74 %) |
174 606 (17 %) |
88 907 (9 %) |
10 101 (1 %) |
1945 | 1 845 960 | 1 076 780 (58 %) |
608 230 (33 %) |
145 060 (8 %) |
15 490 (1 %) |
Outre l'accroissement naturel, une immigration de 100 000 à 200 000 personnes explique l'accroissement de la population arabe[53].
Le , l’ONU vote le Plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe tout en faisant de Jérusalem un corpus separatum sous administration internationale. Trente-trois pays votent « pour », treize « contre », et dix s’abstiennent[54].
Le lendemain, la guerre civile éclate entre les populations juives et arabes de Palestine tandis que les Britanniques organisent leur retrait.
Le , dernier jour du Mandat britannique, le président de l’Agence juive, David Ben Gourion, proclame l’indépendance de l'État d'Israël dont il devient le premier Premier Ministre.
Les pays arabes voisins soutenus par la Ligue arabe lui déclarent immédiatement la guerre. Israël affronte les armées de Transjordanie, d’Égypte, de Syrie et d’Irak et l'Armée de libération arabe mise sur pied par la Ligue arabe lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949.
Au cours de courtes périodes de combats entrecoupées de trêves, Israël agrandit les territoires sous son contrôle. En 1949, plusieurs armistices sont signés entre Israël et ses voisins. Tout d’abord avec l’Égypte, le qui occupe la bande de Gaza, le Liban le sur la ligne bleue, la Jordanie le qui annexe la Cisjordanie et la partie est de Jérusalem et qui procède à un échange de territoires avec Israël pour aboutir aux frontières actuelles délimitées par la ligne verte et enfin la Syrie, le . Cependant, ces armistices n'ouvrent qu'une trêve des conflits israélo-palestinien et israélo-arabe qui durent jusqu'à aujourd'hui.
Les premières années du pays sont marquées par l’arrivée des rescapés de la Shoah puis des réfugiés des pays arabes[55] puis à partir des années 1970, des Juifs d’Union soviétique.
Lors de la guerre israélo-arabe de 1948-1949 près de 750 000 Arabes palestiniens sur les 900 000 qui vivaient dans les territoires fuient vers la Cisjordanie, la bande de Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Les raisons de l'Exode palestinien de 1948 sont controversées, certains affirmant que les Palestiniens fuient sous la pression délibérée des Israéliens, d'autres qu'ils partent sur les conseils des pays arabes voisins (qui pensent conquérir Israël en peu de temps). Leurs descendants vivent aujourd'hui pour la plupart en Jordanie, en Syrie et au Liban.
Dans les années qui suivent la création d’Israël, s'intensifie l'exode des Juifs des pays arabes et musulmans, 900 000 fuient les pays arabes, abandonnant leurs biens. Parmi eux, 600 000 se réfugient en Israël[55]. Les Juifs du monde arabe constituent aujourd'hui la majeure partie des Juifs de France et de la société israélienne[56].
Les frontières du pays ont beaucoup évolué depuis la déclaration d'indépendance, au cours des guerres israélo-arabes et selon les traités de paix.
Certaines résolutions de l’ONU ont revêtu une importance significative pour Israël, entre autres la résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations unies[57] qui soutient la constitution d’un État juif et celle d'un État arabe, puis la Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies en date du , à la suite de la guerre des Six Jours et de la Résolution 338 du Conseil de sécurité des Nations unies en date du , qui proposent un cadre pour le règlement du conflit israélo-arabe.
Les frontières internationalement reconnues sont celles avec l'Égypte et la Jordanie avec lesquelles Israël a signé des traités de paix, respectivement en 1979 et en 1994. Celles avec le Liban et la bande de Gaza sont des lignes de cessez-le-feu de la guerre de 1948 qu’on appelle également « frontières de 1967 », c’est-à-dire d’avant la guerre des Six Jours. La plupart des pays reconnaissent Israël dans ces délimitations. Toutefois après la guerre des Six-Jours, Israël a aussi pris le contrôle du plateau du Golan à la Syrie, la Cisjordanie à la Jordanie et la péninsule du Sinaï à l'Égypte. La partie orientale de Jérusalem est quant à elle annexée sans une reconnaissance internationale. Depuis l’évacuation du Sinaï en 1981 et de la bande de Gaza en 2005, Israël occupe encore la Cisjordanie, revendiquée pour la création d’un État palestinien et a annexé en 1981 le plateau du Golan revendiqué par la Syrie (et les fermes de Chebaa revendiquées depuis 2000[58] par le Liban bien que faisant partie du plateau du Golan).
Selon le Bureau central des statistiques israélien, Israël compte 9 506 000 habitants au , parmi lesquels 73,9 % de « Juifs » (soit 7 020 000 habitants), un peu plus de 20 % d'« Arabes israéliens » (soit 2 000 000 habitants) et 5 % d'« autres groupes », principalement « chrétiens non arabes » ou d'autres ethnies (soit 478 000 habitants)[59]. Les travailleurs étrangers vivant en Israël ne sont pas inclus dans ces statistiques, mais sont estimés à environ 203 000 à la fin de 2011[60],[61],[62],[63]. Enfin, il faut ajouter environ 38 000 immigrants illégaux, principalement venus d'Afrique via la frontière entre l'Égypte et Israël.
Israël est le seul pays majoritairement juif au monde [30] : en mai 2024, environ 45% des Juifs dans le monde vivait en Israël, 80% des Juifs israéliens sont des Sabras. Les Juifs israéliens qu'on appelle « sabras » (figues de barbarie) ceux qui sont nés en Israël et qui constituent la majorité, soit 80 % environ en 2024 (quand ils n'étaient que 35 % en 1948)[30]. Les Israéliens nés à l'étranger et ayant fait leur alya (ou leur « montée »), c’est-à-dire leur « retour », constituent environ 30 % de la population juive du pays, leur origine étant le plus souvent la Russie, le Maroc, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Éthiopie ou l’Argentine.
Chaque année, le taux de croissance naturel de la population israélienne se situe à environ 1,8 %, ce qui en fait l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Cette forte croissance s'explique en grande partie par un taux de natalité élevé de la population[64]. Le taux de fécondité des femmes israéliennes (toutes religions confondues) s'élève à 3,1 en 2018[65].
Selon un rapport du Bureau central des statistiques israélien publié en mai 2017, le pourcentage d'Arabes dans la population israélienne devrait rester constant aux alentours de 21 % jusqu'en 2065, puis commencer à diminuer[66].
En 2018, le démographe Sergio DellaPergola affirme que le nombre d’Arabes et de Juifs est « à peu près égal » quand on prend en compte la population de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est : il compte alors 6,9 millions de Juifs en Terre sainte et 6,5 millions d’Arabes. Cette différence pourrait être comblée d'ici 15 à 20 ans[67].
L'immigration tient également une place de premier plan dans la société et dans l'histoire d'Israël, en particulier au moment de son indépendance. À diverses époques, d'importantes vagues d’immigration ont transformé et façonné l'image du pays. L'une de ces dernières vagues est l'immigration des Juifs des pays de l'ex-URSS dans les années 1990, qui en quelques années, a apporté plus d'un million d'habitants à une population qui dépassait à peine 5 millions à l'époque.
Cette dernière décennie, Israël accueille aux alentours de 25 000 immigrants chaque année. En 2016, par exemple, 25 977 immigrants sont arrivés sur le territoire israélien. Parmi eux, 14 200 provenaient des ex-pays de l’Union soviétique, 3 300 de France, et 2 300 des États-Unis.
L'État d'Israël a admis, en 2013, avoir contrôlé les naissances données par les femmes juives d'Éthiopie, au prétexte que les immigrants africains illégaux « menacent notre existence en tant qu'État juif et démocratique », selon Benjamin Netanyahu, alors titulaire du portefeuille de la Santé[pertinence contestée]. Il est établi que certaines de ces femmes ont été forcées de prendre du Depo-Provera, un contraceptif puissant agissant à long terme[68],[69].
Patchwork religieux et identitaire unique au monde, la société israélienne bénéficie de la liberté totale de religion et de croyance ; le gouvernement « défend la liberté de religion et de croyance pour toutes les religions, ainsi que la liberté d'accès aux lieux saints »[70].
Le degré de religiosité des Juifs israéliens est très divers : on y retrouve en 2017 une majorité de juifs laïques (44 %) ou traditionalistes (36 %) et une minorité de juifs orthodoxes (10 %) ou ultra-orthodoxes (9 %) lesquels se concentrent principalement dans les villes de Jérusalem, Bnei Brak et Bet Shemesh. Parmi les Israéliens non-juifs, 52 % se disent religieux, 23 % peu religieux, 21 % non-religieux et 4 % très religieux[30]. D'autres Juifs israéliens, vivant à l'étranger, ne sont pas pris en compte dans ces statistiques car ils habitent le plus souvent aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne. Leur nombre est estimé à environ 500 000.
Loin d'être uniforme, la minorité arabe en Israël se distingue par sa diversité culturelle et religieuse. Par ordre d'importance, on y regroupe principalement les Arabes israéliens de confession musulmane sunnite (environ 1 100 000), les Arabes chrétiens israéliens (150 000 environ) habitant en majorité les régions de Haïfa et de Nazareth, les Druzes (133 000)[71] qu'on retrouve principalement au nord dans la région de Haifa et du mont Carmel, les Bédouins semi-nomades vivant au sud dans la région de Beer-Sheva (130 000 environ) ainsi qu'une communauté circassienne (5 000 environ) et arménienne. Des Maronites, chrétiens d'origine libanaise, sont établis en Haute Galilée et environ 20 000 Druzes d'origine syrienne vivent sur le plateau du Golan. Quelques Samaritains habitent la ville de Holon dans la banlieue de Tel-Aviv-Jaffa.
En 2021, tous groupes confondus, 182 000 chrétiens habitent en Israël, soit une population en augmentation constante[70].
Les notions de « citoyenneté » (he. ezrahout) et de « nationalité » (he. le’oum) sont différentes en Israël et en France. C'est ainsi qu'on est « citoyen israélien », mais « de nationalité » juive, arabe, druze ou circassienne. Dans sa Déclaration d'indépendance de 1948, le pays déclare « assurer une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe »[72],[73]. En Israël, entre les groupes ethniques et religieux, les minorités non-juives constituent environ 25 % de la population nationale en 2017 et présentent une très grande diversité[30].
Aux Arabes israéliens, qui forment la minorité la plus importante en nombre, s'ajoutent celles des Tcherkesses (appelés aussi Circassiens, ou Adyguéens)[74], des Doms et des Turkmènes qui sont musulmans, des Maronites, des Abyssiniens et des Coptes chrétiens, tout comme le sont les grecs orthodoxes, les catholiques grecs, les catholiques latins, les Arméniens ou les protestants. À côté de ces minorités, comptent aussi celles des Bahaistes (d'inspiration musulmane) ou des Soubbotniks[75], des sabbatariens et des Samaritains (d'inspiration juive). Enfin, d'autres petites communautés existent, comme celle des Vietnamiens israéliens, qui comprennent des juifs, des chrétiens et des bouddhistes.
Les Arabes israéliens sont les Arabes détenteurs de la citoyenneté israélienne vivant en Israël. Ils s’identifient comme « Palestiniens » ou « Arabes d'Israël »[76]. Ils sont aussi parfois désignés par les Arabes des autres pays comme « Arabes de 48. » Les réfugiés juifs des pays arabes ne sont pas comptés parmi les Arabes israéliens.
Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, environ 27 %, soit environ 250 000 des 900 000 Arabes de la population de la Palestine mandataire restèrent chez eux, d'autres furent déplacés à l'intérieur d'Israël. Ils reçurent la citoyenneté israélienne.
Les Arabes israéliens représentent en environ 20,8 % de la population d’Israël, soit environ 2 089 000 personnes[77]. Selon les principes fondamentaux de la démocratie israélienne, ces citoyens ont les mêmes droits que les autres Israéliens[73]. En pratique, des distinctions[78] s'opèrent comme l'impossibilité pour eux d'être élus au poste suprême. Aussi, la majorité[Note 5] des Arabes israéliens n'effectue-t-elle pas de service militaire au sein de l'armée israélienne, Tsahal[79] : le service armé fait suite pour eux à un acte de volontariat. Ils peuvent, s'ils le désirent, effectuer un service civil. Par ailleurs, les Arabes israéliens habitant dans les zones sous contrôle militaire sont restreints dans leurs libertés (en particulier celle de circulation)[78].
Les Druzes (en arabe درزي (durzī), pluriel دروز (durūz)), population du Proche-Orient professant une religion proche de l'islam sont principalement établis dans le sud du Liban et dans la partie centrale du Mont-Liban, dans le sud de la Syrie (où ils occupent notamment la zone montagneuse du Hawran, connue sous le nom de djebel Druze), dans le nord de l'État d'Israël en Galilée[80], et sur le plateau du Golan.
Leur religion est une doctrine philosophique fondée sur l'initiation et centrée sur la seule recherche du côté ésotérique de la religion musulmane[81]. Elle est aussi considérée comme ayant été initialement une école de la branche ismaélienne du courant musulman du chiisme.
Leur nombre en Israël est estimé à environ 100 000 personnes[82].
Les Circassiens (en hébreu צ'רקסים) — ou Adyguéens ou Tcherkesses (qui signifie « gens nobles »)[83] — israéliens sont aujourd'hui des musulmans sunnites et représentent 0,06 % de la population israélienne, soit environ 5 000 personnes[28]. Ils sont originaires du Caucase du Nord (où Sotchi était leur capitale) en Russie, de Turquie et d'autres régions du Moyen-Orient, et sont arrivés en Palestine vers 1880, en même temps que les premiers émigrants juifs du XIXe siècle[28]. Cette petite communauté issue de différentes tribus est principalement installée dans les villages de Kfar Kama (3 300 habitants) en Basse Galilée et de Rehaniya (1 500 habitants) en Haute Galilée (près du moshav religieux d'Alma) ; les deux villages entretiennent des relations fraternelles.
Ils parlent l'hébreu, l'arabe et l'anglais (enseigné tôt dans leurs écoles), mais aussi l'adyguéen[84], une langue appartenant à celles du Nord-ouest du Caucase, enseignée en cinquième année scolaire. Les villageois s'inscrivent dans tous les secteurs de l'économie israélienne : agriculture, industrie, services publics, etc.
Les Doms ou Domaris (ar. دومي) forment la branche orientale des Roms. Leur langue est le domari. La migration des Doms d'Inde vers le Moyen-Orient daterait du IIIe au Ve siècle[85]. Des voyageurs européens témoignent de leur présence en Palestine depuis le XVIIIe siècle[86],[87]. En Israël et dans les territoires palestiniens, il y aurait entre 7 000 et 12 000 Doms selon les sources[88],[89].
Au Moyen-Orient, comme en Israël ou dans les territoires palestiniens (notamment Gaza), les Doms - bien que convertis de longue date à l'islam - semblent « exclus à la fois par la société israélienne et par la communauté arabe ». « Les Domaris ne sont pas reconnus par le ministère de l’Intérieur (israélien) comme un groupe culturel ou religieux à part entière au même titre que les Druzes ou les Bédouins, mais sont répertoriés sous la catégorie « Arabes ». Les Arabes eux-mêmes considèrent pourtant les Tsiganes comme des étrangers, qu'ils méprisent »[89]. D'ailleurs, le mot arabe nawar signifiant « gitan » est couramment utilisé comme une insulte[88]. En hébreu, ce mot se dit tso'anim[90].
La Knesset adopte le une « loi fondamentale » définissant le pays comme « l’État-nation du peuple juif » où l'hébreu devient la seule langue officielle[91], l’arabe, devenant une langue à « statut spécial »[92],[93].
L'arabe sera néanmoins toujours utilisé dans l’administration israélienne[92]. D'ailleurs, la nouvelle « loi fondamentale » de l'État-nation ajoute en alinéa que cette clause n'altère pas l'ancien statut qui prévalait pour la langue arabe[94] : « 4. (c) Nothing in this article shall affect the status given to the Arabic language before this law came into force [95] » À la Knesset, les langues utilisées sont l’hébreu et l’arabe classique (dans ce dernier cas, traduit en hébreu)[96]. Il en va de même pour les langues des tribunaux de justice du pays, auxquelles s'ajoute l'anglais[97].
On remarque que les Arabes d'Israël parlent la variété palestinienne de l’arabe tandis qu’on enseigne à l’école l’arabe classique, à l'instar de tous les pays où l'arabe est langue officielle.
Bien que le dialecte palestinien soit parlé par près de 20 % d'Israéliens, la nouvelle loi fondamentale semble entériner un processus enclenché il y a plus de vingt ans qui a réduit progressivement la présence de la langue arabe dans l’espace public. Ainsi, l’arabe ne figurait déjà plus dans les programmes fondamentaux du second degré, sauf en option, même si Israël a voulu le rendre obligatoire en 2011[98].
D’autres signes attestent la déperdition lente et progressive de la langue arabe. Ainsi, la signalisation routière est purement en hébreu dans les nouveaux tronçons et des opérateurs téléphoniques ont supprimé les messages vocaux en arabe au profit du russe. De la sorte, l’arabe s'efface progressivement pour n'être utilisé que par l'administration israélienne, au village ou à la maison[98],[92].
Cet usage moins marqué dans la sphère publique fait écho au détachement des Arabes qui abandonnent l'arabe au profit de l'hébreu ou de l'anglais. Bien que des écoles arabes existent en Israël où l'enseignement se prodigue en arabe, des Arabes israéliens - particulièrement ceux des villes mixtes comme Haïfa ou Nazareth - préfèrent souvent inscrire leurs enfants dans une école laïque israélienne de qualité supérieure pour leur offrir un meilleur avenir[98]. En effet, la maîtrise de l'hébreu et de l'anglais permet à l'ascenseur social de fonctionner, notamment grâce aux universités israéliennes de rang mondial[99], où l'enseignement se dispense dans ces deux langues, et participe à une meilleure intégration de la population arabe dans l'espace social et professionnel local et en relation à l'étranger. En ce qui concerne la presse, les journaux arabes restant militants, les Arabes devenus plus exigeants font un succès aux articles et journaux israéliens traduits en arabe, où ils trouvent une information libre et de qualité[98]. Par ailleurs, les comédiens des théâtres arabes (Arab-Hebrew Theatre à Jaffa ou théâtre Al-Midan à Haïfa) trouvent des rôles en hébreu à la télévision et dans le cinéma israélien en plein essor où la mixité est aussi totale[98]. D'ailleurs, la série télévisée Fauda où une bonne partie des dialogues est en arabe obtient un tel succès depuis 2016 qu'une nouvelle saison se projette en 2018 et qu'elle pousse nombre d'Israéliens juifs à apprendre l'arabe[100]. L’anglais écrit est souvent employé pour faciliter la vie des touristes ou la vie professionnelle des Israéliens, tandis que le russe est encore très largement utilisé par les immigrants venus récemment de l’ex-URSS.
L'arabe marocain est aussi parlé en Israël, notamment par certains des 800 000 Israéliens d'origine marocaine, soit 12,9 % de la population israélienne[101].
Le yiddish, langue traditionnelle des Juifs ashkénazes, est parlé par des Israéliens descendants de migrants venus d'Europe de l'Est et est la langue vernaculaire des communautés hassidiques. Le yiddish est enseigné dans quelques écoles et environ 6 000 lycéens ont choisi de passer une épreuve de yiddish à l'examen du baccalauréat israélien en 2013[102]. Cette langue est parlée par environ 1 000 000 de personnes, soit près de 20 % de la population en Israël, dont 200 000 l'employant quotidiennement.
Le ladino, langue littéraire des Juifs séfarades, et le judéo-espagnol, parlé par environ 100 000 Israéliens d'origine séfarade, sont enseignés dans quelques écoles.
Les mairies des grandes villes d'Israël offrent la possibilité de suivre des cours d'hébreu, d’arabe, d’espagnol, de yiddish ou d’italien à tous leurs concitoyens[100].
En 2010, selon l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s'appuyant sur les travaux du chercheur Eliezer Ben-Raphael[103], 300 000 Israéliens, soit près de 4 % de la population (pourcentage en baisse), sont francophones[104] parce que venus des anciens territoires français d’Afrique du Nord, de France ou de Belgique. Malgré cela, Israël n’a jamais été admis dans l’Organisation internationale de la Francophonie[105],[106], du fait d'une menace de veto des pays arabes dont le Liban, en cas de dépôt de candidature[107],[108], alors que le Qatar est entré dans l’OIF en 2012 bien qu'il ne soit pas francophone[109], comme les Émirats arabes unis avec 1 % de francophones ou l'Ukraine avec 0,1 %[104].
La durée moyenne de scolarité en Israël est de 15,5 années[110] et le taux d'alphabétisation s'élève à 97,8 % (hommes 98,7 % et femmes 96,8 %) en 2011[111]. La loi sur l'éducation votée en 1953 a établi cinq types d'écoles : les écoles publiques laïques, les écoles publiques religieuses, les écoles ultra-orthodoxes, les écoles communales et les écoles arabes. Le public laïc est le plus représenté, et il est constitué en majorité d'élèves juifs et d'élèves non arabes. La plupart des Arabes envoient leurs enfants dans des écoles où l'arabe est la langue d'enseignement.
Israël possède un système éducatif particulièrement développé. Selon une étude de l'OCDE, environ 46 % de la population adulte est en possession d'un diplôme universitaire ou équivalent, soit le second taux le plus élevé parmi les pays développés juste derrière le Canada[112].
Selon le classement de l'université de Shanghai de 2024[113], le pays possède trois établissements d'enseignement supérieur dans le classement des 100 meilleures universités au monde :
D'autres universités de rang mondial sont également présentes :
L'université de Haïfa (sciences humaines et sociales) doit y regagner sa précédente place. Une nouvelle université est fondée à Ariel plus récemment : l'université d'Ariel.
Depuis les années 1970, l'université ouverte d'Israël (avec le campus universitaire principal à Raanana) permet un enseignement à distance[114].
À ses débuts, « l'un des défis majeurs de la société israélienne » concerne les inégalités entre les juifs ashkénazes et les juifs séfarades (ou non-ashkénazes)[115].
L'historien Alain Dieckhoff évoque des « pratiques discriminatoires en matière de logement et d'emploi » à l'égard des Juifs non-ashkénazes. Dès leur arrivée en Israël, les séfarades ont été relégués à la périphérie du territoire israélien[116], loin des villes et de leurs banlieues : ce fut le cas dans les années 1950, où ils formaient plus de 80 % de la population des camps de transit en Israël (ma'abarot), puis quand ils furent disséminés, dès 1955, dans les villes de développement, parfois situées dans des zones frontalières exposées aux infiltrations et attaques armées des Palestiniens[117]. Ils ont séjourné là plus longtemps que les immigrants européens avant de se rapprocher du centre[118]. Dans les années 1980 encore, les différences de traitement subsistent : « Tandis que les misrahim de deuxième génération croupissent dans des logements vétustes des quartiers pauvres, l'État concède aux nouveaux arrivants russes des appartements confortables dans les quartiers centraux[119]. » Ella Shohat, dans sa critique du mouvement sioniste, parle d'une « oppression structurelle » des juifs orientaux en Israël[120].
Dans les années 1970 des militants séfarades créent un groupe nommé les Panthères noires israéliennes, fer de lance des revendications orientales. Le signal d'alarme n'a été que partiellement entendu : si politiquement les séfarades-orientaux sont aujourd'hui mieux représentés qu'auparavant, leur situation sociale reste à améliorer et leur présence dans les instances du pouvoir n'est toujours pas proportionnelle à leur poids démographique dans la population juive (en 2011)[121].
Cette relégation géographique diminue les chances d'insertion des juifs séfarades sur le marché de l'emploi, et les possibilités pour leurs enfants de recevoir une formation scolaire de qualité[122]. « Ils connaissent une déqualification professionnelle, sont faiblement rémunérés et socialement dévalorisés[116] », analyse Alain Dieckhoff. Si selon le discours dominant (ashkénaze), les « différences culturelles » expliquent l'échec scolaire d'une proportion importante d'élèves séfarades, des sociologues comme Shlomo Swirski ont montré que le système éducatif israélien serait fondé sur une ségrégation ethnique qui favorise la réussite des ashkénazes et exclut les séfarades des filières prestigieuses (dans Education in Israel : Schooling for Inequality, 1990)[123].
Entre 1975 et 1995, « en termes de revenus, l'écart entre ashkénazes et séfarades s'est creusé, non réduit »[116].
En Israël, l'autorité exclusive concernant le mariage et le divorce est confiée aux quatre communautés ethno-religieuses à savoir les juifs, les musulmans, les chrétiens et les Druzes[124].
Le rabbinat orthodoxe a le monopole du mariage des Juifs et refuse de marier religieusement une personne non-juive ou qu'il ne considère pas comme juive. Les mariages passés à l'étranger sont acceptés par l'État mais cette situation contraint les intéressés à se marier à l'étranger ou à vivre en concubinage. Le partenariat enregistré est possible depuis 2010.
Israël est divisé en six districts[64] (en hébreu : mehoz מחוז, au pluriel : mehozot מחוזות) et un territoire occupé, la Judée-Samarie. Ces six districts sont divisés en 15 sous-districts, eux-mêmes divisés en villes, conseils locaux et conseils régionaux.
Au 31 décembre 2019, la population israélienne de 9,1 millions d'habitants se répartit ainsi[125]:
No | District | Capitale | Plus grande ville | Sous-district | Population |
---|---|---|---|---|---|
1 | Nord | Nof HaGalil | Nazareth | Kinneret, Safed, Acre, Golan, Jezréel | 1 469 400[Note 6] |
2 | Haïfa | Haïfa | Haïfa, Hadera | 1 053 400 | |
3 | Tel Aviv | Tel Aviv-Jaffa | — | 1 452 400 | |
4 | Centre | Ramla | Rishon LeZion | Sharon, Petah Tikva, Ramla, Rehovot | 2 233 000 |
5 | Jérusalem | Jérusalem | — | 1 159 900[Note 7] | |
6 | Sud | Beer-Sheva | Ashdod | Ashkelon, Beer-Sheva | 1 330 600 |
A | Judée et Samarie | Ariel | Modiin Illit | — | 441 600[Note 8] |
Le taux d'urbanisation est particulièrement élevé et se situe au-dessus de 92 %[126]. La population israélienne se retrouve principalement sur le littoral méditerranéen autour de deux grandes villes Tel-Aviv et Haïfa, ainsi qu'à Jérusalem.
Liste des principales agglomérations israéliennes au [127] :
Ville | Population dans les limites de la commune |
Densité par km2 |
Aire métropolitaine |
Illustration | |
---|---|---|---|---|---|
population | rang | ||||
Tel-Aviv-Jaffa, District de Tel Aviv | 432 900 | 8 354 | 3 785 000 | 1 | |
Jérusalem, District de Jérusalem | 865 700 | 6 916 | 1 223 800 | 2 | |
Haïfa, District de Haïfa | 278 900 | 4 045 | 913 700 | 3 | |
Beer-Sheva, District Sud | 203 600 | 1 733 | 369 200 | 4 |
Israël est une république parlementaire multipartite qui adopte le suffrage universel. The Economist Group classe le pays au 30e rang mondial sur 167 avec un indice de démocratie s'élevant à 7,93 sur 10 selon son rapport de 2022, se déployant ainsi : Processus électoral et pluralisme 9,58 / 10 ; fonctionnement du gouvernement 7,86 / 10 ; participation politique 9,44 / 10 ; culture politique 6,88 / 10 ; libertés civiles 5,88 / 10[128],[129].
La loi sur l’État-nation du peuple juif, instaurée en 2018, fait d’Israël une ethnocratie selon certains chercheurs. En donnant la priorité à la judéité, ce texte inscrit dans les lois fondamentales (équivalents d'une Constitution) une forme de suprémacisme juif. Ainsi, selon le sociologue Sammy Smooha, « en proclamant qu’il est à la fois une démocratie et un État juif, Israël admet qu’il est une démocratie ethnique ». L’État israélien est décrit par l’ONG israélienne B'Tselem et Human Rights Watch comme un régime d'apartheid au profit de la population juive, non seulement dans les Territoires palestiniens occupés, mais aussi en Israël[130]. En 2024, la Cour internationale de justice établit que l’État israélien a instauré un régime d'apartheid[131].
Si pendant longtemps, Israël a été classé parmi les démocraties libérales, le régime est considéré comme une démocratie électorale, mais non plus libérale, par le V-Dem Institute (en) depuis 2023[132],[133]. Les élections y sont considérées comme libres et justes comme dans toute démocratie électorale ; en revanche, une démocratie libérale remplit des critères supplémentaires comme la capacité des pouvoirs judiciaire et législatif de contraindre le pouvoir exécutif (c'est-à-dire la séparation des pouvoirs), ainsi que le respect des libertés civiques et de l'égalité devant la loi[132],[133]. Parmi les éléments qui ont contribué à la dégradation du caractère démocratique de la politique israélienne selon l'Institut V-Dem figurent l'adoption par le parlement israélien en mars 2023 d'une mesure « permettant d'annuler à la majorité simple des décisions de la Cour Suprême », instance centrale du pouvoir judiciaire, ainsi que l'abrogation de la «clause de raisonnabilité» qui permettait à la Cour suprême de donner un avis sur les décisions («raisonnables» ou « déraisonnables ») du gouvernement[133] ou du parlement[132]. La pratique de la torture, « dans un contexte d'invasion militaire de Gaza au bilan humain effroyable », est un autre facteur de ce déclassement[132],[133].
Le parlement, appelé la Knesset, est monocaméral. Il compte 120 membres siégeant à Jérusalem et renouvelés tous les 4 ans.
Le chef de l’État est le président d’Israël, qui n'a essentiellement qu’une fonction honorifique. Il désigne le Premier ministre dans le parti ou la coalition majoritaire à la Knesset afin que celui-ci compose son gouvernement (en).
Israël n’a pas de constitution unifiée, puisque celle-ci est (actuellement) constituée de 14 lois fondamentales adoptées par la Knesset à l'issue d'une procédure spéciale. La Cour suprême est la plus haute instance judiciaire israélienne. Les jugements sont rendus par des juges professionnels laïcs. Des tribunaux religieux propres à chaque confession gèrent les questions matrimoniales.
Israël n’est pas membre de la Cour pénale internationale : le Statut de Rome, qui crée cette institution, a été signé par le gouvernement israélien le , mais n’a pas été ratifié par la Knesset.
À ce jour, la majeure partie des pays du monde, à l’exception de la plupart de ceux du monde arabo-musulman, ont reconnu Israël en tant qu’État. Cette reconnaissance se produisit dans les jours suivant la déclaration d’indépendance du pays, le , et lorsqu'Israël fut admis à l’ONU.
Tous les États du monde arabo-musulman votèrent contre le Plan de partage de 1947. Depuis, seules l’Égypte (en 1982), l’Autorité palestinienne (en 1993)[134],[135], la Jordanie (en 1994)[136] et la Mauritanie (en 1999)[137] ont reconnu l’État d’Israël. Certains États arabes entretiennent néanmoins des relations diplomatiques non officielles.
La Syrie, l’Iran depuis la Révolution et des groupes politiques comme le Hamas ou le Hezbollah ne reconnaissent ni l’existence ni la légitimité d’Israël.
Le , les Émirats arabes unis et Bahreïn signent avec Israël les accords d'Abraham établissant officiellement des relations diplomatiques entre Israël et ces deux pays arabes[138].
Exemple de relations diplomatiques :
Parmi les États voisins, Israël n'entretient pas de relations diplomatiques avec le Liban et la Syrie mais entretient des relations diplomatiques avec l'Égypte depuis 1978 et avec la Jordanie depuis 1994. Des relations avec de nombreux États arabes (dont l'Arabie saoudite) existent sans être officielles.
Israël entretenait également des bonnes relations diplomatiques avec l’Iran, avant la Révolution islamique de 1979.
En janvier 2019, ce sont 160 pays qui entretiennent des relations diplomatiques officielles avec l'État hébreu[139],[140]. En 2020, les accords d'Abraham permettent l'établissement de relations diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis puis entre Israël et Bahreïn. En octobre 2020, le président américain Donald Trump annonce la normalisation des relations diplomatiques entre le Soudan et Israël[141] puis en décembre 2020 entre le Maroc et Israël[142]. En février 2021, le Kosovo normalise ses relations avec l'état juif[143].
La désignation de Jérusalem comme capitale de l'État d'Israël, siège de ses pouvoirs, par la loi de Jérusalem de 1980, est contestée par la plupart des membres de la communauté internationale, à l'exception des États-Unis[144], du Guatemala, du Kosovo, de la Papouasie Nouvelle-Guinée et de la Micronésie[145]. Cette position date des débuts de l’histoire d’Israël quand, en 1949, Israël décide que sa capitale est la partie ouest de Jérusalem[146] et y installe le gouvernement et la Knesset.
La communauté internationale n’accepte pas cet état de fait qui ne tient pas compte des recommandations de l’ONU et les ambassades sont en conséquence à Tel-Aviv-Jaffa voire dans d’autres villes (jusqu’en 1973, il y avait toutefois à Jérusalem quelques ambassades africaines et jusqu’en 1980 y siégeaient aussi 13 ambassades de pays de l’Amérique latine et des Pays-Bas). La proclamation de Jérusalem réunifiée comme capitale, à la suite de la guerre des Six Jours (1967), n’est pas plus acceptée car l’annexion résultant de la victoire israélienne sur ses ennemis n’est pas reconnue par la communauté internationale ; elle considère ainsi Jérusalem-Est comme « occupée ».
En 1980, Jérusalem est proclamée « capitale éternelle » d'Israël par la Knesset[147]. La désignation de Jérusalem ou de Tel Aviv comme capitale fait donc l’objet de controverses politiques et médiatiques[148].
Le 6 décembre 2017, le président américain Donald Trump annonce la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et son intention d'y déplacer l'ambassade américaine[149]. Les États-Unis inaugurent officiellement leur ambassade à Jérusalem le 14 mai 2018[150], suivis par le Guatemala le [151] et le Paraguay le [152]. Mais le nouveau président du Paraguay revient sur ce transfert le [153]. Le , le Kosovo devient le premier pays musulman à ouvrir son ambassade à Jérusalem[154]. Le Honduras, à son tour, transfère son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem le [155], devenant ainsi le quatrième pays ayant son ambassade à Jérusalem. En décembre 2024, le président paraguayen Santiago Peña ouvre à nouveau l'ambassade de son pays à Jérusalem[156].
Les principaux organismes internationaux (notamment l’ONU[157]) ne reconnaissent aucune capitale pour Israël. La résolution 478 du Conseil de sécurité des Nations unies déclare « nulle et non avenue » la loi fondamentale adoptée par l’État israélien définissant Jérusalem capitale éternelle et indivisible[158].
Si, pour le politologue Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, le terme reconnaissance « n'a pas de signification juridique [car] les États sont souverains dans le choix de leur capitale »[159], les documents ou déclarations officiels de quelques pays précisent leur position quant à la capitale d'Israël :
Ce pays se distingue par sa vie culturelle riche, son économie avancée industriellement et technologiquement, et son niveau de développement qui le situe au 22e rang mondial selon l’indice de développement humain de l’ONU (valeur 2021[5]), soit au premier rang des pays du Moyen-Orient et au cinquième rang en Asie. En 2022, le pays est classé en 16e position pour l'indice mondial de l'innovation[184].
Selon les chiffres du Fonds monétaire international datant d'avril 2022, la valeur du produit intérieur brut (PIB) israélien s’élevait en 2022 à 527,18 milliards de dollars ce qui classe Israël au 28e rang mondial. Le PIB/habitant en nominal s'élève à 55,365 dollars classant Israël au 14e rang mondial. En parité de pouvoir d'achat, le PIB/habitant s'élève quant à lui à 52 173 dollars, et positionne Israël au 28e rang mondial[185].
L’économie israélienne est un système capitaliste moderne d’un pays jeune et se caractérise par un secteur public relativement important et un secteur de la high-tech en croissance rapide depuis plus de dix ans. Les ressources naturelles limitées du pays et le haut niveau d’éducation des Israéliens ont joué en faveur du développement des techniques de pointe. Les entreprises israéliennes, principalement dans ce domaine, sont très appréciées sur les marchés financiers mondiaux. Israël est le troisième pays en nombre de sociétés cotées au NASDAQ (98 entreprises cotées) après les États-Unis et la Chine (116 entreprises cotées) et reçoit de gros investissements étrangers[186]. Le pays possède le plus grand nombre de start-ups au monde et ses dépenses en Recherche et Développement sont considérables. Cependant, malgré le bon développement économique du pays, 11 % de la population vit des rations distribuées par des organisations non-gouvernementales, d’après les réseaux intégrés d’information régionale (IRIN) de l’ONU[187].
Les contributions israéliennes à la science sont significatives en médecine, physique et agriculture et plus particulièrement encore en génétique, informatique, électronique et optique[188]. Des prix Nobel en science et en économie ont été décernés à quatre Israéliens depuis 2002. Le nombre de publications scientifiques par habitant (109 publications par 10 000 personnes)[189] et de brevets déposés par habitant figure parmi les plus élevés au monde.
Israël arrive en tête au classement mondial en matière de dépenses annuelles pour la recherche et le développement avec un taux de 4,7 % de son PIB[190]. Les financements de cette recherche proviennent principalement du privé contrairement aux autres pays développés.
Dans le secteur de l'agriculture, Israël est auto-suffisant à 95 % pour ses propres besoins alimentaires et il exporte son surplus de production agricole et horticole ainsi que sa technologie avancée en agroalimentaire[191],[192],[193].
En 2010, Israël a officiellement rejoint l’OCDE au vu des progrès économiques et réformes réalisés[194].
Israël dispose d’importantes ressources en hydrocarbures au large de ses côtes, aussi bien pétrole que gaz naturel. Ses réserves sont estimées à 950 milliards de m3 au 30 mars 2013 ce qui classe Israël au 26e rang mondial[195], dont la découverte date de 2009 et l’exploitation a commencé le 30 mars 2013[196],[197]. Ces ressources sont de nature à transformer Israël en exportateur de gaz, ce qui aura probablement des conséquences très importantes sur son économie[198]. D’ores et déjà, Jérusalem entend mettre en place un fonds souverain à l'exemple du Qatar, du Koweït ou de la Norvège, alimenté par les 100 à 140 milliards de dollars que compte engranger l'État hébreu d'ici 2040[199].
La pauvreté en Israël a augmenté de 1 % en 2018 et touche alors 20,4 % de la population selon une agence gouvernementale. Les enfants sont particulièrement touchés puisque 29,1 % d'entre eux vivent dans la pauvreté. Selon les chiffres de l'OCDE, le taux de pauvreté en Israël est le quatrième plus élevé parmi les pays membres de l'organisation derrière celui des États-Unis, de la Turquie et de la Corée du Sud[200].
Au fil des millénaires, la Terre Sainte est l'une des terres les plus visitées au monde, particulièrement avec le pèlerinage à Jérusalem[201]. Si ce pèlerinage s'accélère au XIXe siècle, le tourisme de masse ne débute qu'au XXe siècle, après la Déclaration d'indépendance d'Israël (1948)[201].
De nos jours, le tourisme en Israël est un secteur économique majeur et une source importante du revenu national. Le pays offre pléthore de sites historiques et religieux, de stations balnéaires, de sites naturels, de tourisme archéologique, de tourisme patrimonial, de tourisme d'aventure et d'écotourisme. En outre, Israël possède le plus grand nombre de musées par habitant au monde, avec plus de 200 sur son étroit territoire[202],[203]. Le tourisme en Cisjordanie et sur le plateau du Golan avec notamment Hébron, Bethléhem ou Qumrân est étroitement lié au tourisme de masse en Israël.
En 2017, le plus grand pourcentage de touristes vient des États-Unis, suivis de la Russie, de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Italie, de la Pologne et du Canada[204]. En 2019, Israël enregistre un record de 4,55 millions d'arrivées de touristes. Ce secteur contribue à hauteur de 20 milliards de NIS à l'économie nationale, en 2017[205],[206].
Les villes les plus visitées en Israël sont notamment Jérusalem, Tel Aviv, Safed, Acre, Haïfa, Tibériade, Nazareth... et pour les sites, Massada, Césarée, Beït Shean, la route de l'encens dans le désert du Négev...
Avec plus de 200 musées, Israël est le pays qui en compte la plus grande densité au monde[203].
Elle est principalement écrite en hébreu moderne, langue inspirée de l'hébreu liturgique ancien, devenu une langue vivante depuis la fin du XIXe siècle, promue par son principal et premier rénovateur, Éliézer Ben-Yehoudah. Son fils Ben-Zion devient le premier locuteur natif de l'hébreu contemporain.
Depuis le milieu du XIXe siècle, la langue hébraïque a de plus en plus été utilisée aussi bien pour parler que pour écrire de la prose, de la poésie ou des pièces de théâtre.
Samuel Joseph Agnon est le premier écrivain israélien prix Nobel de littérature.
L'écrivain israélien vivant le plus célèbre est actuellement David Grossman.
Amos Oz fut de son vivant l'un des plus lus dans le monde.
A-B Yehoshua, Aharon Appelfeld et Meir Shalev comptent également parmi les meilleurs écrivains israéliens à l'étranger et traduits notamment en français.
La musique israélienne est à l'image de l'histoire du peuplement en Israël : à un fond liturgique d'origine sémitique ancien s'est greffée une influence de la musique arabe environnante, mais aussi des musiques traditionnelles venant de toutes parts du monde où la diaspora juive s'était disséminée, notamment en Europe de l'Est. Ainsi, à la musique juive s'est rajoutée la musique hébraïque (composée de la musique séfarade judéo-arabe et de la musique arabo-andalouse ainsi que de la musique ashkénaze ou klezmer).
Bien que le rôle d'Israël sur la scène artistique mondiale reste relativement limité ; Israël possède plusieurs traditions et mouvements artistiques uniques. Dans l'art juif particulièrement mystique inspiré de la Kabbale, Talmud et du Zohar. Un autre mouvement artistique important en Israël était l’École de Paris. L'art israélien a été fortement influencé par l'art français depuis qu'Alexandre Frenel a apporté avec lui de Paris l'influence de l'art moderne dans les années 1920[207],[208]. Les artistes juifs de l'école de Paris comme Soutine, Frenel, Chagall, Kikoïne ont eu une influence marquée sur l'art israélien[209]. L'art israélien a traité de multiples sujets allant de l'aura mystique de Safed et de Jérusalem aux cafés bohèmes de Tel Aviv en passant par la Shoah et la guerre[210].
Aujourd’hui, l’art israélien s’est plongé dans l’art optique, l’art de l’IA, l’art numérique, les sculptures de sel et bien plus encore.
La plupart des productions israéliennes sont tournées en hébreu et intègre des comédiens de toute origine. Les producteurs et cinéastes israéliens sont parmi les plus récompensés de la région du Proche et Moyen-Orient.
Après lui avoir accordé le Grand prix de la 9e édition en 2018 pour la série On the spectrum, en mars 2019, le jury de la dixième édition du festival international Séries Mania tenu à Lille, attribue le Prix spécial du jury pour Just for today, série israélienne créée par Nir Bergman et Rai Nehari, et réalisée par Nir Bergman, pour couronner l’originalité et la qualité de cette fiction. La sélection pour la compétition officielle comptait dix séries venues du Royaume-Uni, de France (Arte), d’Australie, des États-Unis, d'Israël, de la Norvège et de la Russie[211].
Dans le classement de Reporters sans frontières de 2022, Israël pointe à la 86e place sur 180 pays entre la Hongrie et les Maldives. L'organisation indique que si une réelle liberté est accordée aux médias israéliens, les journalistes palestiniens rencontrent d’importantes difficultés pour exercer leur métier.
Les hommes politiques ont une influence importante sur les nominations dans les organismes de réglementation de radiodiffusion. Une censure militaire se pratique en Israël pour diverses questions liées à la sécurité. Enfin, dans la presse arabe, des gangs restreignent la couverture des activités criminelles et au sein de la presse ultra-orthodoxe, les femmes sont presque complètement exclues[212].
La cuisine israélienne s'inspire des influences régionales de la cuisine levantine et de la cuisine juive traditionnelle apportée en Israël par les Juifs de la diaspora.
La cuisine israélienne a adopté, et continue d'adopter, des éléments de différents genres de cuisine juive, en particulier des styles de cuisines mizrahi, séfarade et ashkénaze. Les spécialités israéliennes locales intègrent des plats et ingrédients que l'on retrouve typiquement dans la plupart des pays du pourtour méditerranéen et des pays du Moyen-Orient : falafel, houmous, chakchouka, salade cuite, couscous, zaatar, etc. Il existe de nombreux plats traditionnels préparés lors des différentes fêtes juives ou bien le jour du Shabbat dans diverses communautés. À noter également, la spécificité de la cuisine casher ainsi que l'influence exercée par les autres plats gastronomiques mondiaux.
La cuisine palestinienne des Arabes israéliens est elle aussi semblable aux autres cuisines du Levant, notamment les cuisines libanaise, syrienne et jordanienne. Elle s'enrichit notablement de mets en abondance durant les fêtes musulmanes. Dans les grandes villes d'Israël, des restaurants offrent une cuisine palestinienne à leurs clients.
Après l'Inde, Israël est le pays où il y a, en pourcentage, le plus de végétariens – 12 % –, le véganisme étant en passe d'être normalisé dans les habitudes gastronomiques israéliennes[213].
L’armée israélienne, connue sous son acronyme hébreu Tsahal (pour Tsva Hagannah LeIsrael, Force de défense d’Israël), s’est constituée en , en intégrant plusieurs groupes armés sionistes (Irgoun, Haganah...) ; le principal était la Haganah.
Elle comprend aujourd’hui tous les corps d’armée dont l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine et les services secrets (Mossad et Shabak). L’armement d’Israël est hautement sophistiqué et développé en grande partie en Israël par des sociétés privées comme Elbit Systems ou Israeli Military Industries (IMI) ou bien publics comme Israel Aerospace Industries. La série de chars Merkava, dont la dernière en date est le Merkava MK-4, a été développée et produite en Israël. La plupart des transports blindés sont également développés en Israël (Namer) ou bien importés des États-Unis notamment[214].
L'armée de l’air possède environ 750 avions de chasse dont la plupart sont des F-15 et F-16 ainsi que le nouveau chasseur F-35 depuis fin 2016[215]. L’armée de l'air israélienne est également l'un des précurseurs dans le domaine des UAV. Leur utilisation, dans des domaines variés, s'est largement accélérée ces dernières années et les drones israéliens, dont les plus connus sont le Hermes 450 ou le 900, le Héron TP, le Skylark II, l'Eitan, sont désormais utilisés dans le monde entier, y compris en France ou aux États-Unis. D'autres drones terrestres et maritimes sont utilisés et en cours de développement[216]. L'armée de l'air possède également des missiles anti-missiles de diverses portées comme l'Arrow II et III, le Dôme de fer et le Magic Wand.
Tsahal développe également un centre de cyberdéfense visant à le protéger d'attaques extérieures contre son réseau informatique[217]. Bien que cette information ne soit pas complètement avérée, les États-Unis et Israël auraient développé et lancé conjointement une attaque contre les centrifugeuses iraniennes via le virus Stuxnet en 2007 et découvert en 2010[218].
En 2011-2012, Israël se situait au 17e rang quant aux dépenses militaires, ce qui correspond à un budget estimé à environ 15 milliards de dollars selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm devant l'Espagne et juste derrière les Émirats arabes unis et la Turquie. Le budget de l’armée israélienne se situait ainsi au 4e rang dans la région du Proche-Orient (derrière l’Arabie saoudite, la Turquie et les Émirats arabes unis). Les dépenses militaires rapportées au PIB représentaient 6,5 % loin devant les États-Unis (4,7 %) ou la France (2,3 %).
En 2008, Israël s'est classé 4e exportateur d’armes au monde derrière les États-Unis, la Chine et la France. Israël s'est spécialisé dans les équipements militaires de haute technologie, principalement les systèmes électroniques, satellites, radars et drones dont ses industries se sont fait une spécialité. Fin 2008, les exportations ont atteint 6,3 milliards de dollars, en constante progression[219]. Les relations entre l’OTAN et l’armée israélienne sont étroites. Ces relations se matérialisent principalement en matière d'exercices militaires et de manœuvres conjointes afin d'adopter à terme les standards de l’OTAN et tester son intégration.
Israël n’a pas signé le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La position officielle israélienne a toujours été de ne pas confirmer ni infirmer les spéculations relatives à sa possession de l’arme atomique. Toutefois, selon certains experts, l'arsenal nucléaire israélien serait composé de 80-400 ogives pouvant être lancées à travers différentes plateformes de combat comme les missiles ICBM de type Jericho, les sous-marins de la Classe Dolphin et certains avions spécialement adaptés. Cependant, le lundi , lors d’une interview de la chaîne de télévision allemande N24 à propos des ambitions nucléaires iraniennes, Ehud Olmert déclarait : « Pourriez-vous dire que c’est la même chose que pour l’Amérique, la France, Israël et la Russie »[220],[Note 9].
La plupart des Israéliens sont appelés à l’âge de 18 ans pour servir dans l’armée (2 ans et 8 mois pour les hommes, 2 ans pour les femmes).
La grande majorité des Arabes israéliens sont exemptés pour éviter de possibles conflits d’intérêts.
Les Juifs ultra-orthodoxes, les haredim, bénéficiaient d'une exemption depuis la création de l'État sous forme d’un sursis militaire renouvelable tous les six mois, s’ils prouvaient qu’ils étudient la Torah à plein temps, avec la double contrainte de ne pas pouvoir sortir du pays plus d’une fois par an pour une durée de 30 jours, et d'avoir un emploi ne serait-ce qu’à temps partiel[221]. Ce statu quo religieux, concédé par David Ben Gourion alors que les haredim étaient moins nombreux, a tenu jusqu’aux années 1980 mais a été remis en cause en 2013 en raison de leur nombre croissant et de l'injustice ressentie face à une mesure d'exception en démocratie. La loi du l'abroge[222], ce qui provoque alors un tollé dans cette communauté et des manifestations parfois violentes[223], mais un amendement repousse la date de mise en œuvre de cette loi à 2023[224]. D'autre part, la Cour suprême donne jusqu'au 15 janvier 2019 au gouvernement pour adopter une législation régulant leur service militaire[225].
Les Druzes et les Circassiens - populations musulmanes - sont appelés dans la conscription comme la majorité des Juifs israéliens[226],[227]. Bien que le service ne soit pas obligatoire pour les Arabes israéliens, de nombreux Bédouins[227] et chrétiens arabes israéliens[228] et certains musulmans[229], font le choix de servir en tant que volontaires dans l’armée régulière ou dans le service civil.
Les deux sports les plus populaires sont le football et le basket-ball[230]. Le club omnisports du Maccabi Tel-Aviv est le plus titré en Israël.
Dans les années 1960 et 1970, Israël est boycotté sportivement par les pays musulmans, rendant complexe la participation aux compétitions asiatiques. Israël est ainsi jusqu'au années 1990 progressivement affiliés aux fédérations internationales européennes.
Le marathon de Jérusalem a été créé en 2011 malgré quelques protestations[231].
Le Tour d'Italie 2018 a commencé à Jérusalem le 4 mai, avec un contre-la-montre individuel de 9,7 kilomètres, suivi de deux étapes supplémentaires en Israël. C'est le premier grand tour de cyclisme à se dérouler hors d'Europe[232].
Le prix du « Bouclier d'Honneur » récompense les équipes de football œuvrant pour le développement de projets communautaires et sociaux, luttant contre le racisme et promouvant la coopération entre les clubs.
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