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groupe ethnique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Turkmènes, anciennement Turcomans, forment un peuple turc vivant aujourd'hui au Turkménistan, avec d'importants groupes en Irak (1 500 000), en Iran (1 328 585), en Afghanistan (960 000), ainsi qu'en Syrie, et parlant la langue turkmène.
Turkménistan | 4 248 000 |
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Iran | 1 328 585 |
Afghanistan | 1 200 000 |
Ouzbékistan | 152 000 |
Chine | 104 503 |
Russie | 46 885 |
Tadjikistan | 15 171 |
Ukraine | 7 709 |
Population totale | 7 140 000 (est.) |
Langues | Turkmène |
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Religions | Islam sunnite majoritaire |
Ethnies liées | Turkmènes d'Irak, Turkmènes de Syrie, Azéris, Salars, Yörüks et autres peuples turcs |
L'islam des Turkmènes, sunnites, inclut grandement l'influence de la pratique du mysticisme soufi (Ibn Arabi…) et pour une extrême minorité - en général non sunnite - des résidus de pratiques chamanistes[1],[2].
Le nom Turkmène (Türkmen) dérive de Turc (Türk), l'appellation d'un khanat, ou confédération, ayant dominé les régions montagneuses de l'Asie centrale entre la Mongolie et l'Afghanistan au VIIe siècle.
Sans doute issus d'une coalition de turcophones du massif de l'Altaï, les Oghouzes, ils s'emparent de la vallée du Syr-Daria et des plaines entre la Volga et la Moldavie (sous la forme hypothétique des Petchénègues) au cours du Xe siècle.
Les Oghouzes de Sogdiane s'emparent des régions turco-iraniennes au sud de l'Amou-Daria, contribuant à en turquiser davantage la population.
Ce groupe hétérogène se lance alors à la conquête de l'espace iranien, dominé par les Samanides, de Hérat au Khorassan, où le dialecte originel semble avoir persisté, jusqu'au massif du Zagros. C'est alors, vers 1040, qu'ils se convertissent massivement à l'islam, même si l'islamisation partielle de groupes, tribus ou clans et également d'une partie de leurs élites était déjà avancée depuis le VIIIe siècle dans l'Amou-Daria et la vallée de Ferghana. Ils continuent alors leur expansion en écrasant le sultanat bouyide de Bagdad dans la vallée mésopotamienne, et finalement s'emparent du Proche-Orient contre les Fatimides égyptiens et les Byzantins.
Ils s'unissent sous les ordres du clan seldjoukide et de ses khans, qui vont finalement partager les territoires syro-arabe, kurde, arménien, cappadocien et anatolien entre différents petits États qui accueilleront un grand nombre de migrations, ce qui contribue à turquiser (et islamiser) les populations agricoles autochtones, non grécophones et déshéritées.
Des populations nomades continuent de s'implanter dans les mondes anatolien, arménien et kurde, et contribuent à transformer radicalement la province d'Azerbaïdjan, constituant le peuple azéri contemporain. Au nord de l'Iran et au sud du Turkménistan actuels vivaient les Tekkés, qui élevaient les fameux akhal-tékés.
Historiquement, les Turkmènes ont été présents en Perse (Iran), où ils ont fondé plusieurs dynasties. Aujourd'hui, les Turkmènes d'Iran se divisent en quatre groupes : Yomut, Goeuklan, Nokhorli et Tekkés.
Aux XIVe et XVe siècles, deux dynasties parentes et rivales, les Qara Qoyunlu (« Moutons Noirs ») et les Aq Qoyunlu (« Moutons Blancs ») sont présents en Anatolie orientale, l'actuel Kurdistan irakien. À la fin du XVe siècle, les Aq Qoyunlu absorbent leurs rivaux et occupent une grande partie de la Perse.
De 1501 à 1732, une dynastie où les Turkmènes avaient une place importante, les Séfévides, occupe la Perse et transfère la capitale de Tabriz à Ispahan.
Enfin, de 1786 à 1925, une nouvelle dynastie turkmène, les Qadjars, est au pouvoir en Perse.
Au XIXe siècle, la principale ressource des Turkmènes d'Asie centrale était le pillage, l'escorte des caravanes et les incursions qu'ils faisaient en Perse pour enlever des esclaves qu'ils vendaient à Boukhara[3]. La capture par les Turkmènes de soldats de l'armée impériale russe et de voyageurs européens — qui seront vendus comme esclaves sur les marchés de Boukhara et de Khiva — incitera le Tsar Alexandre II à des représailles[4] qui aboutiront à la conquête russe de l'Asie centrale et à la création du Turkestan russe. La colonisation russe entraînera à partir de 1920 la sédentarisation forcée des Turkmènes[5].
Attachés aux symboles de leur passé nomade et en particulier à leurs traditions équestres[1], les Turkmènes disputent encore les jours de fête des courses endiablées.
Bien que les Turkmènes parlent une langue appartenant au groupe des langues turques et qu'ils aient une culture proche des autres groupes turco-mongols, ils sont proches génétiquement des Tadjiks. Possédant davantage d'ascendance orientale que les populations indo-iraniennes, les Turkmènes sont ainsi assez comparables aux Tadjiks qui ont en plus une composante est ou sud asiatique. Une étude de 2021 modélise ainsi la population Turkmène comme issue d'un mélange génétique entre les Tadjiks (94 %) et la Horde d'or de Gengis Khan (6 %). Ce mélange se serait produit il y a environ 700 ans en accord avec les données historiques. Ces résultats suggèrent que les Turkmènes sont probablement une population indo-iranienne ayant adopté la culture et la langue des nouveaux envahisseurs[6].
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