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facteur d'orgue français d'origine allemande De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Joseph Merklin, né le à Oberhausen[1] en Allemagne, mort le à Nancy, est un facteur d'orgues allemand, naturalisé français après le conflit de 1870.
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Joseph Merklin apprend la facture d'orgues auprès de son père Franz-Joseph, à Fribourg-en-Brisgau. Il passe l'année 1837 en apprentissage auprès de Friedrich Haas à Berne (Suisse) puis se perfectionne six mois chez Eberhard Friedrich Walcker à Ludwigsburg. Ainsi formé auprès de grands facteurs de l'époque, il vient retrouver l'atelier familial pour s'y investir aux côtés de son père. Alors que ce dernier, confiant, compte lui transmettre l'entreprise, Joseph Merklin préfère finalement repartir. Il devient, début 1841, le contremaître de Wilhelm Korfmacher à Linnich, qui l'envoie travailler entre autres dans ses instruments à l'église Saint-Sébastien de Stavelot[2] et à la cathédrale de Namur.
Joseph Merklin s'établit à son compte début 1843 à Ixelles-lez-Bruxelles, en Belgique, au 98 rue Léopold. Les premières commandes d'orgues reçues, il embauche aussitôt un jeune apprenti, Pierre Schyven, qui lui restera un fidèle disciple. En , pour mieux déployer sa manufacture, il déménage son atelier au 196 rue du Duc-de-Brabant, toujours à Ixelles. Son beau-frère Friedrich Schütze le rejoint, également en 1847, et la société se nomme de fait Merklin-Schütze. Plus tard, en 1853, la société passe en commandite sous le nom de J. Merklin-Schütze et Cie. La même année, Merklin développe dans ses ateliers une ligne complète de fabrication d’harmoniums et proposera notamment des harmoniums de grandes tailles possédant un double système de soufflerie qu’il fera breveter en Belgique, en Angleterre, en France et aux Pays-Bas sous le nom d’« orchestrium ». En 1854, la manufacture déménage de nouveau pour le 49-53 de la Chaussée de Wavre à Bruxelles. En quelques années, la manufacture gagne la Belgique et y signe des travaux de plus en plus prestigieux et innovants, notamment à la collégiale Saint-Barthélemy, à Liège, en 1852. Ces réalisations mettent régulièrement ses confrères et concurrents au défi d'apporter des avancées dans la facture d'orgues belges. Dans ce même temps, Joseph Merklin étudie le marché français[réf. nécessaire][3].
En 1855, Merklin fait l'acquisition des ateliers parisiens Ducroquet, les anciens établissements Daublaine et Callinet alors en faillite. Ceci lui permet ainsi de mettre un pied en France. La même année, le nouvel orgue qu'il présente à l'Exposition universelle de Paris remporte un grand succès et sera acheté pour l'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile, à Paris. Cet instrument inauguré dans l'église en marque une étape significative dans la carrière de Joseph Merklin[réf. nécessaire] : il s'agit du premier orgue qu'il installe en France. En 1856 également, dans le même élan de son succès, il livre le grand orgue monumental de la cathédrale de Murcie, en Espagne, construit dans ses ateliers belges, Chaussée de Wavre. Sa nouvelle vie de famille et son succès en France l'amènent à quitter Ixelles pour Paris. En 1858, la société élargit encore son actionnariat et prend alors la dénomination Société anonyme pour la fabrication de grandes orgues.
Souhaitant retrouver la simplicité et l'autonomie de ses débuts[4], Joseph Merklin quitte, en , ses fonctions de directeur industriel de la Société anonyme pour la fabrication de grandes orgues et créé, au mois de juin de la même année, sa nouvelle société à Paris. Par la suite, en 1873, la société anonyme qui ne bénéficie plus du prestige du nom Merklin est dissoute. En septembre 1870, la guerre contraint Joseph Merklin, encore de nationalité allemande, de quitter la France pour s'exiler en Suisse à Martigny. Il y reste tout aussi actif et continue de diriger sa société basée en France. Lorsqu'il revient en France, en , c'est à Lyon, au 11 rue Vendôme, qu'il fixe le nouveau siège de sa manufacture J. Merklin & Cie. Ainsi, ses ateliers de Paris, au 22 rue Delambre, deviennent une succursale mais participent à l'activité du facteur pour tout le reste de sa carrière. L'évolution du rite lyonnais, qui autorise depuis l'utilisation de l'orgue dans la liturgie, est déterminante dans le choix de Joseph Merklin de se baser à Lyon ; par la suite, sa manufacture signera la quasi-totalité des chantiers d'orgues de la région Rhône-Alpes[5]. En 1875, il obtient la nationalité française, en même temps qu'il déploie encore ses ateliers de Lyon. À partir de 1879, Joseph Merklin fait entrer sa fille Marie-Alexandrine et son gendre Charles Michel dans la société. Ce dernier, Charles Michel, ne lui inspirant confiance qu'à moitié[6], leur engagement est signé pour une durée de 5 ans, puis signé de nouveau pour dix ans.
En , les tensions internes de la société Merklin & Cie amènent son fondateur à partir. À son départ, il interdit expressément à sa fille et à son gendre d'utiliser son nom Merklin à des fins commerciales. Ils ne tiendront pas compte de cette interdiction et leur société s'appellera "Charles Michel - Merklin". Cette dénomination sèmera stratégiquement le doute auprès de la clientèle (et même encore aujourd'hui auprès du public devant le patrimoine "Merklin"). Joseph Merklin s'en alla continuer son métier avec ses ateliers de Paris, accompagné de son chef d'ateliers Joseph Gutschenritter, toujours avec son propre nom : "J. Merklin & Cie".
Ces dernières années seront pour lui le dernier élan de sa créativité de facteur d'orgues. Sa maison aura participé à toutes les innovations du XIXe siècle et fut notamment à la pointe de l'utilisation de la transmission électrique mais aussi du procédé électro-pneumatique ainsi que du système tubulaire. Il se retire de son activité le . Sa retraite à Nancy se passe paisiblement, avec, toutefois, le regret de n'avoir pu transmettre son activité à sa descendance. Il meurt le , à Nancy[7], où il est également inhumé (au cimetière de Préville). Joseph Merklin laisse derrière lui de nombreuses et merveilleuses orgues, en France comme à l'étranger, y compris sur d'autres continents. Comme il le disait lui-même, il n'a eu de cesse, pendant toute sa vie, d'améliorer et de perfectionner l'instrument d'église.
Joseph Merklin a été le principal et plus direct concurrent d'Aristide Cavaillé-Coll (et les défenseurs de l'un étaient les détracteurs de l'autre...). Les deux hommes, de générations très proches (Merklin 1819-1905, Cavaillé-Coll 1811-1899), étaient particulièrement inventifs et créatifs pour faire évoluer la facture d'orgues. Vers la fin de sa carrière, Joseph Merklin s'est définitivement démarqué de son concurrent en intégrant l'électricité à ses orgues, avec le système électro-pneumatique "Schmoele & Mols" dont il était le concessionnaire exclusif en France. Le premier orgue à transmission électro-pneumatique qu'il construisit fut celui du Grand Temple (ou "Temple des Brotteaux") à Lyon, livré en 1884. Cette application permettant notamment de distancier la console des tuyaux fut poussée à son extrême, toujours par Joseph Merklin, dans l'orgue de l'église Saint-Nizier, à Lyon également. Inauguré en 1886, cet instrument de 45 jeux, 3 claviers et un pédalier était d'un genre totalement nouveau par sa disposition : le grand orgue était en fait la totalisation de l'orgue de tribune et de l'orgue de chœur (distants de 60 mètres). L'organiste pouvait jouer ces deux orgues simultanément depuis la même console, placée derrière l'autel.
Des réalisations similaires sont encore présentes à Valenciennes (basilique Notre-Dame-du-Saint-Cordon) ou Châlons en Champagne (N.D. en Vaux).
N.B. : "Grand orgue" désigne ici soit le plus grand orgue de l'édifice, soit l'unique - quelle que soit son importance. "Orgue de chœur" désigne ici un orgue qui n'est ni le seul ni le plus important dans l'édifice.
Classement par pays et par années de livraison (du GO s'il y a aussi OC). Pour les instruments ayant été transférés, l'emplacement indiqué est l'actuel (hormis pour l'orgue d'Aubenas, 1878, transféré aux États-Unis), avec précision du lieu d'origine.
Bien souvent, aujourd’hui, nombre d’orgues sont attribués à tort à Joseph Merklin alors qu’ils sont l’œuvre de ses successeurs… et inversement… La confusion vient du fait que le seul nom "Merklin" est, par erreur et par méconnaissance, couramment retenu pour simplifier l’appellation d'une société dont la dénomination comportait effectivement ce nom.
En 1894, lorsque Joseph Merklin quitte la société "Merklin & Cie" dont il était le fondateur et qu’il partageait avec sa fille Marie-Alexandrine et son gendre Charles Félix Michel, il leur interdit expressément d'utiliser son nom "Merklin" à des fins commerciales. Ils ne tiendront pas compte de cette interdiction, et leur société (basée à Lyon) profitera ainsi du prestige du nom "Merklin" en s’appelant "Charles Michel - Merklin" tandis que Joseph Merklin dirigera sa propre société (basée à Paris) "J. Merklin & Cie". De plus, la société lyonnaise "Charles Michel - Merklin", dans sa succession, perpétuera l’utilisation du nom "Merklin", notamment au-delà de 1905, année de son rachat par le facteur d’orgues suisse Carl-Théodore Kuhn, avec la dénomination "Michel - Merklin & Kuhn".
Parallèlement, en 1898, lorsque Joseph Merklin se retire définitivement de son activité pour prendre sa retraite, il cède ses parts aux deux associés qui l’avaient accompagné dans la création de sa dernière société à Paris, Joseph Gutschenritter et Philippe Decock, et il leur accorde l’utilisation commerciale de son nom "Merklin". La dénomination "J. Merklin & Cie" de la société parisienne est donc maintenue après le départ de son illustre fondateur.
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