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peintre français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lucien Coutaud, né le à Meynes (Gard), et mort le à Paris 14e, est un peintre et graveur français.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Lucien Élie Antoine Coutaud |
Nationalité | |
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Distinction |
Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris (d) () |
Parallèlement à sa carrière de peintre, il a travaillé comme décorateur pour le théâtre, la danse et l'opéra et il a également eu une activité de cartonnier de tapisserie dans le contexte du renouveau de la tapisserie d'Aubusson.
En 1933, il réalise des cartons de sièges pour Marie Cuttoli[N 1]. En 1934, il expose un ensemble de gouaches et dessins, du 9 au , à la galerie Vignon à Paris dirigée par Marie Cuttoli1.
Début 1937, il s'installe 7 rue Antoine-Chantin. Il exécute une grande peinture murale, Le mythe de Proserpine, pour le Palais de la découverte (elle sera détruite en , lors des bombardements de Paris). Illustrations pour plusieurs plaquettes de poésie éditées par Guy Lévis Mano :
Il contribue par une illustration au cahier édité à l'occasion des représentations d’Ubu enchaîné mis en scène par Sylvain Itkine à la Comédie des Champs-Élysées.
Le style figuratif de Coutaud, qui évolue vers l’abstraction onirique, est proche d’un surréalisme aux thématiques et aux couleurs méridionales : poésie de la tauromachie, dramaturgie de la mort. Ce peintre-poète qui fut l’ami de Jean Blanzat, André Fraigneau, Marc Bernard, Jean-Louis Barrault, Óscar Domínguez, Paul Éluard, Pablo Picasso, Jacques Prévert, Boris Vian, Gilbert Lely, Jean Paulhan, Yves Tanguy, Félix Labisse et Jean-Paul Sartre ne cessa de revendiquer son indépendance.
Lucien Coutaud a inventé le concept d'« éroticomagie »[1], peinture centrée sur un monde, sur un individu sans cesse livré à la métamorphose, mais toujours sexué, à l’image de la série des Taureaumagies, faites de corps entremêlés, ou de celle des Personnages-cygnes, et qui se sent poussé à se fondre, sans toujours y parvenir, et au risque de s’y perdre, en une communauté avec autrui. L’éroticomagie est la fusion charnelle et onirique de l’éros et de la magie, du réel et du rêve, du peintre et de son monde intérieur.
Lucien Coutaud a remarqué que « si l'on regarde longtemps un objet, il arrive un moment où l'attention se fatigue et où l'on ne pense plus à cet objet, mais à un autre, souvent très éloigné, parfois sans rapport avec le premier, mais auquel on pense avec plaisir. Il peint cette association de l'objet réel et de l'objet qu'il imagine ». Il fait une autre remarque : « quand, après avoir longtemps contemplé un objet, l'attention se porte sur un autre, la forme du premier se communique au second. Elle le contamine. Si l'on prend, par exemple, la forme du taureau et celle du torero, et que l'on contemple l'homme avant la bête, celle-ci prend un aspect humain. C'est ce qui explique que, pour représenter un taureau, Coutaud fasse un amalgame de corps humains auquel il ajoute deux cornes et des sabots ». Ainsi, observe Yvon Taillandier, « le taureau, symbole de la puissance virile, suggère à Coutaud l'idée de corps enlacés et emmêlés. De sorte que la scène de tauromachie devient, pour employer ce mot qu'il a inventé, une scène d'éroticomagie »[2].
Depuis la disparition de Coutaud, en 1977, le département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France s’est enrichi de nombreuses pièces grâce aux donations de sa veuve. Des donations ont aussi été faites au musée national d'art moderne à Paris (L’Escalier de mademoiselle Phèdre, 1946), au musée départemental de la tapisserie à Aubusson (quasiment tout ce qui concerne le travail de Coutaud pour la tapisserie et la décoration), au musée des beaux-arts de Nîmes (Taureaumagie cathare, 1961 ; Un quinze août nîmois, 1966) et au musée Eugène-Boudin à Honfleur (Les cinq Honfleurais du , 1962 ; Fragment de plage, 1974).
De nombreux musées ou institutions conservent des œuvres de Lucien Coutaud. Ses archives ont été déposées à la bibliothèque du Carré d’art de Nîmes.
« Dès le tout premier contact avec sa peinture, écrit Jacques Lagarde, un mot vient à l'esprit immédiatement : Surréalisme »[4], alors que Lucien Coutaud lui-même a réfuté toute appartenance à ce mouvement : « Toute sa vie, le peintre est le chroniqueur d'un univers dont il est le seul à avoir l'accès. Catalogué dans les décorateurs en tout genre, notamment en raison de sa collaboration avec le théâtre et l'exécution de nombreux cartons de tapisserie, Coutaud, selon Jacques Lagarde, ne comprenant rien à notre univers, en a découvert un à sa mesure et en est devenu l'échotier silencieux et scrupuleux, bâtissant petit à petit son œuvre dans l'angle mort des projecteurs de l'histoire de l'art du vingtième siècle »[5].
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